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LA PRODUCTION DU COTON AU BENIN Projet d'analyse d ... - Slire

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4. Tendances: développements en amont et en aval4.1 Processus de libéralisation et de privatisation : transition et objectifsÀ partir du milieu des années 1970, des programmes de production du coton ont été établispartout en Afrique de l'Ouest, grâce au soutien du Ministère de la Coopération française, duFonds Européen de Développement et de la Banque Mondiale. Le système mis en place s'est faitconnaître comme `l'approche filière'.L'approche filière consiste en un ensemble d'interventions intégrées à presque toutes les étapesde la production, la transformation et la commercialisation ; de la distribution des semences etdes intrants jusqu'à la commercialisation du coton-graine. Elle comprend entre autres : un prixgaranti au producteur défini à l'avance, un fonds de stabilisation destiné à assurer ce prixminimum, un système d'approvisionnement en intrants, un système de crédit afin de faciliterl'utilisation d'intrants synthétiques et de la traction animale, de la recherche et des services devulgarisation spécialisées, la construction et la gestion d'un dispositif d'usines d'égrenage, et unmonopole étatique sur l'égrenage et l'exportation des produits cotonniers. La plupart des étudessur le coton en Afrique de l'Ouest et du Centre considèrent que l'approche filière intégrée a jouéun rôle primordial dans le développement rural (voir : Banque Mondiale (1988), MCD (1991),Deveze (1994) et Brüntrup (1997)).Vers la fin des années 1980 et le début des années 1990, les problèmes financiers des États ouest- africains ont conduit à repenser le rôle des gouvernements dans le développement rural. Laplupart des pays ont dû accepter les programmes d'ajustement structurel du Fonds MonétaireInternational (FMI) et de la Banque Mondiale. Ceux-ci les ont obligés à réduire leurs dépenses etleur personnel, à rationaliser les politiques d'investissement et à augmenter les recettesd'exportation. Ainsi, les gouvernements ouest - africains ont commencé à se retirer de certainssecteurs économiques où ils étaient fortement impliqués, surtout de ceux qui n'étaient pas viableséconomiquement et/ou qui étaient fortement subventionnés. Les secteurs coton ontgénéralement pu échapper de cette première vague de privatisations car ils étaient assezcompétitifs et ils représentaient une importante source de revenus à l'État.Ce n'est que vers le milieu des années 1990 que les secteurs coton et l'approche filière elle-mêmeont subi de sérieuses attaques de la part de la Banque Mondiale. Selon cette dernière l'efficacitéet la pérennité des secteurs coton d'Afrique de l'Ouest ne pouvaient être assurées à travers uneforte implication des gouvernements nationaux. La Banque juge l'intervention des États dans laplupart sinon toutes les étapes de la production, à la fois : inefficace (frais généraux élevés,manque de flexibilité), non transparente (manque de transparence dans la fixation des prix,certains prix étant surévalués, procédures de contrats et de licences injustes), inéquitable (prix auproducteur relativement bas), non- participative (les producteurs de coton n'ayant que peud'influence sur la gestion et le contrôle des sociétés cotonnières), discutable (des politiciensutilisant le secteur coton comme une "vache à lait" pour des objectifs politiques autres que ledéveloppement rural) et, surtout, inopportune (le secteur privé pouvant agir tout aussi bien,sinon mieux).La pression de la Banque Mondiale pour la libéralisation et la privatisation des secteurs cotonouest - africains fait partie intégrante de sa politique de réduction des interventions et desdépenses de l'État, de libéralisation du commerce et de développement du secteur privé. Vuesous cet angle, elle ne tient pas forcément compte de la position spécifique des secteurs cotondans les économies, les sociétés et les politiques de l'Afrique de l'Ouest (Ton, 2001).Le Bénin est parmi les premiers pays ouest - africains qui ont expérimenté des processus delibéralisation et de privatisation du secteur coton. Déjà au début des années 1990 le transport etla distribution des intrants y ont été progressivement privatisés dans le cadre d'un systèmed'octroi de licences géré par l'État. L'égrenage et la commercialisation ont été libéralisées en1995. Suite à une situation de sous - capacité d'égrenage, le gouvernement a décidé d'ouvrir laTendances: développements en amont et en aval27

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