Rapport annuel 2008 - Agence Française de Développement

Regards surla gouvernancedu développement durableChaque année, Regards sur la Terre propose des cléspour réfléchir à une problématique sur le développementdurable. Au programme de la dernière édition : la gouvernance.La question de la gouvernance du développement durablese pose avec une nouvelle acuité, quelques mois avant la conférence deCopenhague où sera négocié l’accord remplaçant le protocole de Kyoto.Regards sur la Terre, ouvrage annuel, a choisi de faire de cette question lecœur de son édition 2009, codirigée par Pierre Jacquet, directeur de lastratégie et économiste en chef de l’AFD, Laurence Tubiana, directrice del’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri)et Rajendra K. Pachauri, président du Groupe d’experts internationauxsur le climat (GIEC) qui a reçu le prix Nobel dela paix en 2007.Trois résultats majeurs ressortent des textes écrits par les expertset les chercheurs qui ont contribué à l’ouvrage.Le concept de développement durable ne peut tout d’abordpas offrir un cadre fédérateur et une stratégie incontestable.Il ne se décrète pas scientifiquement et est avant tout uneréalité sociale et politique portée par des groupes dotés desystèmes de valeurs différents et qui se confrontent pour défendreleurs propres intérêts.Ces relations se stabilisent dans des espaces de négociationnécessairement imparfaits, deuxième enseignementde l’ouvrage. Une approche durable du développementimplique de reconnaître l’imperfection de ces dispositifs etde sortir des discours qui enferment les problèmes de développementdans des légitimités purement financières ouscientifico-techniques.Troisième enseignement : la gouvernance doit éviter toutmonopole, public comme privé. Le rôle croissant des acteursnon étatiques a conduit à une “privatisation” de la gouvernance,laquelle échappe de fait au contrôle des pouvoirs publics. Sansconcentrer le pouvoir dans les seules mains de l’Etat, la gouvernancedu développement durable implique une réaffirmation du rôled’un pouvoir politique légitimé par son assise démocratique et parl’usage du droit qui peut être un instrument puissant en faveur dudéveloppement durable.Placer l'environnementau centre des stratégiesde développement“ Aujourd’hui, beaucoup reste à faire. Il sera nécessaire de placer l’environnementau centre des stratégies de développement, plutôt que d’avoir unestratégie pour le développement et d’autres pour l’environnement. Pour faireface aux défis, les réponses devront se fonder sur une meilleure compréhensiondes phénomènes en cours. Des technologies et des instruments innovantsseront nécessaires pour aborder les nouveaux problèmes que nous ne comprenonsencore pas totalement. La science et la technologie joueront un rôleimportant, mais il sera nécessaire d’impliquer tous les acteurs concernés. Ilest capital que les efforts des pays en développement soient soutenus par unensemble cohérent de politiques du monde industrialisé. ”Extrait tiré de l’article de Pierre Jacquet et Jacques Loup, “Le développement durable, une nécessitépour les pays du Sud” dans Regards sur la Terre 2009 (Les Presses de SciencesPo).