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une expérience d'art-therapie à dominante arts plastiques aupres de ...

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Madame L. <strong>à</strong> l'art-thérapeute pour permettre <strong>à</strong> celle-ci, par le biais <strong>de</strong> l'art-thérapie, <strong>de</strong> raviversa saveur existentielle, <strong>de</strong> se réinscrire dans un projet et ainsi, palier au manque <strong>de</strong> sesenfants.Le 3 mai 2011, l'art-thérapeute rencontre Madame L. pour la 1ère fois dans sa chambre. Sonaccueil est cordial. Elle lui présente l'art-thérapie et lui propose <strong>de</strong> travailler ensemble sur lamise en place d'un projet <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssin pour ses enfants. Madame L. est enthousiaste, accepte sapropositon et lui révèle qu'avant <strong>de</strong> s'occuper <strong>de</strong> personnes âgées elle était graphiste. Forte <strong>de</strong>cette information et étant donné les contraintes d'<strong>une</strong> chambre stérile ( tout doit être désinfecté), l'art-thérapeute propose <strong>à</strong> Madame L. pour sa première séance <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssiner sur du calque etd'utiliser <strong>de</strong>s feutres d'illustrateur.c - L'art-thérapeute propose <strong>à</strong> Madame L. <strong>de</strong> travailler le lien mère / enfant enréalisant <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins.Séance 1 ( 10 mai 2011 ) : Madame L. est impatiente <strong>de</strong> commencer cette 1ère prise en charge,heureuse <strong>de</strong> faire quelque chose pour ses enfants, elle s'ennuie. Elle est en isolement <strong>de</strong>puis 2semaines, communique avec sa famille par vidéo sur internet mais l'ordinateur étant en panneelle n'a pas vu ses enfants <strong>de</strong>puis 1 semaine. On sent qu'elle est triste mais elle gar<strong>de</strong> lesourire. Madame L. est <strong>une</strong> je<strong>une</strong> femme tout <strong>à</strong> fait consciente <strong>de</strong> sa maladie, <strong>de</strong> ses effets et<strong>de</strong> ce qu'elle peut ou ne peut plus faire au sein <strong>de</strong> son foyer. L'idée <strong>de</strong> travailler le lienmère/enfant par le biais <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssin la motive. Après s'être informée sur les goûts et passions <strong>de</strong>senfants, l'art-thérapeute donne pour modèle <strong>à</strong> Madame L. 2 personnages : la princesse " Belle "<strong>de</strong> la Belle et la Bête <strong>de</strong> Disney pour sa petite fille <strong>de</strong> 3 ans et " Flash McQueen " la voiture,héroïne du <strong>de</strong>ssin animé Cars <strong>de</strong> Disney pour son garçon <strong>de</strong> 5 ans. Elle est ravie, la séancecommence par la réalisation du <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> la princesse. Madame L. critique sans cesse sespremiers coups <strong>de</strong> crayon avec humour ! Elle a perdu confiance en elle, le sait et leverbalise. Cet état se manifeste également dans le maniement du feutre. Ancienne graphiste,elle a pourtant <strong>une</strong> maitrise du trait tout <strong>à</strong> fait correcte mais se plaint <strong>de</strong> légers tremblementslors <strong>de</strong> la réalisation <strong>de</strong> son <strong>de</strong>ssin. La fatigue et les traitements rentrent en compte évi<strong>de</strong>ment.Au fil <strong>de</strong> la séance, elle prend <strong>de</strong>s initiatives et assure <strong>de</strong> plus en plus ses gestes. Elle a l'airperfectionniste. Le sourire ne quitte pas son visage. La séance dure 1h30. Sa productionterminée, Madame L. est pleinement satisfaite <strong>de</strong> son <strong>de</strong>ssin et du moment passé avec l'artthérapeute.Elle ne veut cependant pas signer son oeuvre, comme si elle était gênée <strong>de</strong> semettre en avant par <strong>une</strong> signature. Un nouveau ren<strong>de</strong>z vous est pris pour la semaine suivante.Séance 2 ( 17 mai 2011 ) : Madame L. a passé <strong>une</strong> très mauvaise nuit. Les effets secondaires<strong>de</strong> la chimiothérapie sont difficiles <strong>à</strong> supporter, elle est <strong>à</strong> fleur <strong>de</strong> peau. Elle se met <strong>à</strong> pleurertrop rapi<strong>de</strong>ment <strong>à</strong> son goût, ça l'énerve d'être aussi vulnérable. Elle sèche ses larmes, sourit etmanifeste l'envie <strong>de</strong> continuer son projet <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssins pour ses enfants. Elle commence <strong>à</strong><strong>de</strong>ssiner le personnage <strong>de</strong> " Cars " pour son petit garçon. L'utilisation du calque et <strong>de</strong>s feutresd'illustrateur sont toujours d'actualité. Les questions techniques, les doutes sur le " bien fait "<strong>de</strong>s choses n'apparaissent plus. Madame L. est sûre <strong>de</strong> ses traits. Sans même s'en apercevoirelle reprend confiance en elle. Madame L. <strong>de</strong>vrait sortir <strong>de</strong> l'hopital le vendredi suivant. Ellepose beaucoup <strong>de</strong> questions sur l'art-thérapie, me dit qu'elle trouve cette pratique étonnantepour toutes les personnes touchées comme elle par <strong>une</strong> épreuve <strong>de</strong> vie et qu'il faut beaucoup <strong>de</strong>41

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