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Pauline Duc (191102011) Thérèse Dreyer - AUXILIAIRES DU ...

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AUJOURD’HUI DES SOLIDARITÉS VÉCUES<br />

forcément le chemin vers l’autre.<br />

C’est aussi cela, la solidarité : c’est le<br />

donner-recevoir de nos vies.<br />

Familles de jeunes prisonniers :<br />

dans l’antichambre des parloirs<br />

À Marseille, dans le quartier de la Valentine,<br />

se trouve un établissement pénitentiaire<br />

pour mineurs qui accueille<br />

60 jeunes ayant commis des vols avec<br />

violence, des délits, du commerce des<br />

stupéfiants, etc. Marie Noëlle, Auxiliaire,<br />

est bénévole à l’accueil des familles.<br />

DR<br />

famille, autour de la table en prenant<br />

une collation… semblables au Christ<br />

nous invitant au festin ! La joie de ce<br />

moment efface alors l’angoisse du<br />

parloir à venir pour les familles. »<br />

L’accueil des familles est bien un lieu,<br />

un terrain sur lequel vivent et grandissent<br />

des personnes. Un lieu d’humanisation<br />

et de socialisation où des<br />

personnes cherchent peu à peu à vivre<br />

la solidarité avec d’autres.<br />

Dans la complexité de la situation,<br />

c’est sans doute osé de nommer solidarité<br />

la structure d’attente de parloir<br />

dans un établissement pénitentiaire<br />

pour mineurs. Mais si ce lieu était un<br />

lieu qui donne droit d’exprimer ses<br />

émotions, sans fard, de dire la parole<br />

juste, vraie ? Alors, je peux dire : « Oui,<br />

ici je vis la solidarité. » La solidarité<br />

n’a-t-elle pas de multiples visages ?<br />

La parole des bénévoles<br />

Les bénévoles avec qui j’interviens à<br />

l’accueil des familles sont membres<br />

des équipes Saint-Vincent et m’ont<br />

dit comment elles vivent la solidarité<br />

dans cet établissement : « Notre<br />

équipe Saint-Vincent Halte Vincent/<br />

La Valentine est composée de dix-sept<br />

femmes chrétiennes qui se sont mobilisées<br />

et unies pour être au service de<br />

leurs prochains dans la détresse. L’engagement<br />

que nous avons pris nous<br />

rend solidaires : dans la fidélité et la<br />

gratuité de notre mission, dans le respect<br />

des accueillis, dans l’accueil et<br />

l’écoute que nous offrons aux autres<br />

sans jugement, dans la spiritualité et la<br />

prière que nous exerçons en commun<br />

avec notre aumônier, dans l’organisation<br />

de nos rencontres (permanences,<br />

réunions, formations, événements),<br />

dans les liens d’amitié que nous<br />

avons tissés entre nous. Chacune est<br />

consciente d’être le maillon essentiel<br />

d’une chaîne de solidarité qu’elle vit<br />

à chaque permanence, avec sa collègue<br />

d’abord, avec les accueillis,<br />

grâce à l’esprit vincentien qu’elle a<br />

su acquérir pour ‘venir au secours de<br />

son prochain comme pour éteindre un<br />

feu’. L’ambiance solidaire de l’équipe<br />

est ressentie par les 5 500 personnes<br />

qui passent annuellement dans le local<br />

et que nous accueillons comme<br />

s’ils étaient des membres de notre<br />

Je vois une solidarité en mouvement,<br />

de la part des parents. Ils cherchent<br />

comment redonner une chance aux<br />

jeunes embarqués dans cette dégringolade<br />

sociale, comment maintenir<br />

des liens avec le jeune incarcéré, envisager<br />

l’avenir et bâtir un projet avec<br />

lui. C’est une expression forte de leur<br />

amour parental.<br />

Dans le cadre de leur travail professionnel,<br />

les surveillants passent<br />

à l’Abri-familles pour situer tel ou<br />

tel père, mère, frère ou sœur, briser<br />

l’anonymat. Les éducateurs viennent<br />

également rencontrer les familles. Ils<br />

redisent l’objectif de leurs missions :<br />

éduquer à la règle, faire réfléchir aux<br />

conséquences et aux causes du comportement.<br />

Ils leur donnent matière<br />

à réflexion, à discussion, même s’ils<br />

n’ont pas forcément de solution et<br />

affirment leur désir de voir les jeunes<br />

prendre la main tendue. Ils font appel<br />

aux bénévoles pour une collaboration<br />

que nous pouvons aussi nommer<br />

solidarité.<br />

Pour moi, vivre la solidarité à l’accueil<br />

des familles, c’est s’inscrire<br />

dans la diversité de notre monde<br />

multiculturel. N’ayons pas peur des<br />

nombreux chemins de solidarité. Certains<br />

invitent au silence, aux regards,<br />

aux gestes. Nous ne maîtrisons pas<br />

Peut-il y avoir de la solidarité<br />

dans une telle structure ?<br />

Voilà ce que je vois et perçois<br />

depuis l’accueil des<br />

familles où les parents attendent<br />

d’avoir un parloir avec leur fils.<br />

Une solidarité se joue entre les familles<br />

au niveau des transports. Cela<br />

demande de prendre rendez-vous<br />

pour leur parloir à la même heure ou<br />

à la même demi-journée pour profiter<br />

de la même voiture ou du même taxi.<br />

Les parents se rapprochent, l’indifférence<br />

est brisée. Voir une maman venir<br />

un jour où elle n’a pas de parloir,<br />

pour retrouver d’autres mamans qui<br />

portent la même inquiétude, la même<br />

difficulté, pour se dire leurs émotions,<br />

cela, je le nomme solidarité.<br />

MARIE-NOËLLE BRUNAULT<br />

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