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Pauline Duc (191102011) Thérèse Dreyer - AUXILIAIRES DU ...

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À L’ÉCOUTE DE SAINT IGNACE<br />

qui habite notre engagement qui<br />

compte, une dynamique qui part du<br />

bas, là où les choses commencent et se<br />

fondent, avec les petits et les pauvres,<br />

un grand désir qui ne peut être effectif<br />

que si nous le laissons être celui de<br />

Dieu même, de son Royaume ou de sa<br />

gloire. Alors, la place des uns et des<br />

autres dans le champ social est évaluée<br />

de manière juste. Le regard ignatien<br />

paraît plus pertinent, en fait, que<br />

la position un peu théorique du « think<br />

global, act local », pour la bonne raison<br />

qu’il prend en compte avant tout<br />

le jeu des relations entre les personnes,<br />

auxquelles une grande attention est<br />

portée par Ignace, chacune à sa place,<br />

en bas ou en haut. Les « moyens »<br />

d’agir mettent toujours en œuvre des<br />

relations, avec ceux du haut comme<br />

Le haut et le bas<br />

En évoquant un « sentir », une intelligence<br />

et un cœur ouverts, nous nous<br />

approchons un peu du style ignatien,<br />

qui nous rend attentifs à un « sentir »<br />

du dessein de Dieu qui peut être discerné<br />

au lieu même où nous sommes<br />

appelés à agir, de ce que l’Évangile<br />

appelle le Royaume.<br />

Pour saint Ignace, la tension que nous<br />

avons vue entre « global » et « local »<br />

est plutôt située entre le haut et le bas.<br />

Le regard d’Ignace se porte davantage<br />

et très généralement vers le bas<br />

de la société, vers les petits (vers le<br />

« local »), parce que c’est du bas que<br />

partent les choses, du bas que part le<br />

mouvement qui pourra porter vers de<br />

grandes choses. Par exemple, ce sont<br />

les jeunes, « en bas », qui sont au point<br />

de départ des transformations des<br />

« printemps arabes ». Le souci premier<br />

d’Ignace est de permettre une capacité<br />

d’action « en bas », « localement »,<br />

de trouver les moyens d’en dégager<br />

les possibilités : c’est un travail de libération,<br />

comme ceux des femmes en<br />

Amérique latine ou en d’autres mouvements<br />

analogues. Mais, s’il y a un<br />

bas, Ignace sait très bien qu’il y a un<br />

« haut », en toute réalité sociale : il y<br />

a ceux et celles qui se trouvent aux<br />

commandes, en position de pouvoir.<br />

Parce que ceux qui sont « en haut »<br />

(au niveau « global ») pourraient (!)<br />

servir de manière efficace les capacités<br />

du « bas », il n’y a pas de service<br />

solide du « bas » sans un travail avec<br />

le « haut ». C’est en fait la dynamique<br />

Penser globalement,<br />

agir localement<br />

La route est longue. Le terrain est vaste,<br />

à la dimension du monde ! Et nos engagements<br />

sont bien petits ! Jean-Marie<br />

Carrière, sj, responsable de JRS France *,<br />

donne un éclairage puisé dans le patrimoine<br />

laissé par Ignace de Loyola.<br />

DR<br />

Saint Ignace de Loyola peint par Rubens.<br />

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avec ceux du bas. Et parce qu’ils sont<br />

des moyens, ils peuvent aussi être une<br />

grâce - mot fort cher à Ignace. On<br />

comprend alors l’importance accordée<br />

à la « gratitude » qui, en toutes relations<br />

que nous engageons, en haut ou<br />

en bas, au global comme au local, soutient<br />

le mouvement et la dynamique de<br />

celles-ci et constitue la vraie garantie<br />

des « grandes choses ».<br />

temps de partage et de réflexion. S’il<br />

est difficile de maîtriser l’information,<br />

et d’en débattre pour éclairer un engagement<br />

local, c’est cependant nécessaire.<br />

Nous savons d’expérience que<br />

le service rendu à des personnes, ici<br />

et dans le lieu qui est le nôtre, gagne<br />

beaucoup en qualité lorsque nous habituons<br />

notre regard à se porter audelà<br />

du souci quotidien et du problème<br />

– souvent lourd et prenant – de cette<br />

situation-là. En fait, n’avons-nous pas<br />

besoin, pour agir localement, d’un<br />

« sentir » plus large, d’une intelligence<br />

ouverte qui permet de situer les choses<br />

à leur juste place ? Penser globalement,<br />

agir localement, c’est une « tension »<br />

que nous avons à vivre.<br />

Penser globalement, agir localement.<br />

Le mot d’ordre<br />

est bien connu, et semble<br />

évident. Par exemple, comment<br />

croire rendre un service<br />

pertinent à des réfugiés sans faire<br />

au moins l’effort de comprendre la situation<br />

des pays d’où ils ont fui, et sans<br />

être conscient des politiques d’asile en<br />

Europe ? Dans le monde « connecté »<br />

dans lequel nous vivons aujourd’hui,<br />

le mot d’ordre semble évident, mais il<br />

n’est peut-être pas si simple que cela à<br />

mettre en pratique.<br />

Essayer de prendre en compte un niveau<br />

« global » implique de savoir maîtriser<br />

une information plus qu’abondante. La<br />

multitude des sources et des réseaux<br />

suppose de faire des choix. Il faut du<br />

temps pour trouver l’information qui<br />

soit réellement utile pour l’action locale.<br />

Et puis, il faut « penser » globalement,<br />

ce qui est plus qu’être informé !<br />

Cela suppose des confrontations, des<br />

JEAN MARIE CARRIÈRE, SJ<br />

* Jesuit Refugee Service, service jésuite des réfugiés.<br />

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