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Spinoza : vie, immortalité, éternité - de Charles Ramond

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<strong>Spinoza</strong> : <strong>vie</strong>, immortalité, éternitéempire dans un empire », mais le replie sur (ou plutôt sous) l’ordre universel<strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong> la matière inanimée.Or, cette dé-spécification du vital, si elle peut sans doute être lue(malgré les objections <strong>de</strong> Zac) comme une extension spinoziste, à tout levivant, homme compris, du mécanisme cartésien et <strong>de</strong> sa doctrine <strong>de</strong>sanimaux-machine (n’oublions pas en effet que <strong>Spinoza</strong> se flatte, dans leTraité <strong>de</strong> la Réforme <strong>de</strong> l’Enten<strong>de</strong>ment, d’être le premier à avoir conçul’homme comme un « automate spirituel », par où s’élance la flèchematérialiste et machinique qui conduit à Freud puis à Deleuze via LaMettrie), cette dé-spécification du vital, donc, peut tout aussi bien êtreintégrée dans une vision plus contemporaine <strong>de</strong> la <strong>vie</strong>, qui trouverait chez<strong>Spinoza</strong> <strong>de</strong>s structures toutes prêtes pour une déconstruction <strong>de</strong>l’opposition du vivant et du non-vivant. Que l’on songe aux incertitu<strong>de</strong>sspinozistes sur la notion même d’individualité, par exemple dans la Lettre32, où l’individualité <strong>de</strong>s choses singulières est rapportée à une questiond’appréciation intrinsèquement variable sur ce qu’est une partie et sur cequ’est un tout. Que l’on songe aux réticences remarquables formulées par<strong>Spinoza</strong>, dans son dialogue indirect avec Boyle, sur la notion même <strong>de</strong>« <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> complexité », laissant <strong>de</strong>viner par là qu’il n’est pas prêt àreconnaître une complexité plus gran<strong>de</strong> au vivant qu’au non vivant 17 . Quel’on songe à Éthique III 2 scolie, et à la théorie si bien mise en valeur parDeleuze, selon laquelle « nul ne sait ce que peut un corps considéré dupoint <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la seule étendue », et à l’exemple que donneimmédiatement <strong>Spinoza</strong>, à savoir la constitution du corps humain lui-même,comme si, laisse-t-il penser, la <strong>vie</strong> pouvait jaillir directement, comme touteautre combinaison, <strong>de</strong>s seules lois du mouvement et du repos. Que l’onsonge, encore, à cet étrange passage <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième partie <strong>de</strong> l’Éthique,qu’on s’accor<strong>de</strong> à appeler la « petite physique », à savoir ce qui <strong>vie</strong>nt après17 Sur Boyle, et en particulier sur sa controverse indirecte avec <strong>Spinoza</strong>, on seréfèrera à La philosophie naturelle <strong>de</strong> Robert Boyle, actes du colloque international tenu àl’Université Michel <strong>de</strong> Montaigne Bor<strong>de</strong>aux 3 du 10 au 12 mars 2005, textes édités par<strong>Charles</strong> <strong>Ramond</strong> et Myriam Dennehy, à paraître chez Vrin.19/23

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