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Spinoza : vie, immortalité, éternité - de Charles Ramond

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<strong>Spinoza</strong> : <strong>vie</strong>, immortalité, éternité<strong>de</strong> rechange, ou entre l’intérieur et l’extérieur, mais seulement entre ce quidure et ce qui ne dure pas.J’aurais donc tendance à lire en Éthique IV 67 une proposition selonlaquelle la sagesse <strong>de</strong> l’homme libre est une méditation <strong>de</strong> ce qui dure, etnon pas <strong>de</strong> ce qui s’interrompt. Mais, dira-t-on encore une fois, ce qui durene saurait manquer <strong>de</strong> s’interrompre, comme l’indique Éthique IV axiomesans aucune ambiguïté. Il sera donc légitime, pour terminer cet exposé, <strong>de</strong>revenir un moment sur le sens à donner à ce fameux axiome. Il ne peut êtrequestion, bien sûr, <strong>de</strong> nier ce qu’il affirme, à savoir que, « étant donné unechose quelconque, il y en a une autre plus puissante, par qui la premièrepeut être détruite » 21 . On notera d’abord que <strong>Spinoza</strong> laisse ouverte lapossibilité d’une non-<strong>de</strong>struction <strong>de</strong> la première chose, qui « peut », dit-ilseulement, « être détruite » par la première. Mais surtout, considéréglobalement, cet axiome n’offre en réalité aucun obstacle, me semble-t-il, àla lecture ici proposée. Il énonce simplement qu’une chose moins puissantea <strong>de</strong> fortes chances d’être « détruite » par une chose plus puissante. Sinous considérons par exemple les choses les moins puissantes <strong>de</strong> l’univers,choses que <strong>Spinoza</strong> appelle les corpora simplicissima, il est donc certainque <strong>de</strong> telles choses ne pourront manquer d’être rapi<strong>de</strong>ment détruites, carpresque toute chose singulière est plus puissante qu’elles. Mais, au fur et àmesure que nous composerons les choses singulières, et que nous enobtiendrons <strong>de</strong> plus puissantes, nous en obtiendrons par le fait même <strong>de</strong>plus durables, que <strong>de</strong> moins en moins <strong>de</strong> choses singulières pluspuissantes pourront détruire. Si bien qu’à la limite, on pourrait fort bienconcevoir que certaines choses singulières seraient assez puissantes pourn’avoir que peu <strong>de</strong> chances <strong>de</strong> rencontrer <strong>de</strong>s choses plus puissantesqu’elles et qui pourraient les détruire. Éthique IV axiome ne décrit donc pasnécessairement un mon<strong>de</strong> agité, dans lequel la <strong>de</strong>struction frappe sanscesse d’éphémères combinaisons ou d’éphémères alliances. Cet axiomepeut parfaitement convenir à la <strong>de</strong>scription d’un mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> structures21 Voir ci-<strong>de</strong>ssus note 4.21/23

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