Made in Bern F

Made in Bern
Le Matin Dimanche — N° 1 — 20 novembre 2016
Hôtels de rêve
Des châteaux Belle Epoque aux
boutiques-hôtels les plus contemporains
Les meilleures fondues
Les restaurants où déguster le plat national
en version plus que parfaite
Tous en piste
cet hiver!
Le fabuleux univers de neige de l’Oberland
bernois, à sillonner à skis ou en luge
Un partenariat entre
BE! Tourisme SA
et Le Matin Dimanche
Plaisir de la glisse
devant le Wetterhorn,
près de Grindelwald

INSERAT

EDITORIAL
Le canton de Berne
est une Suisse
en modèle réduit
Le conseiller fédéral Adolf Ogi est l’un des Bernois les plus renommés. Le natif de Kandersteg
croit au futur de sa région, mais pas question de se reposer sur ses lauriers
Diversité dans l’unité, unité dans la diversité.
Voilà ce qui rend le canton de Berne unique.
Avec ses six régions différentes – on dit ici ses
6 «Stuben» (salons, ndlr) – ses montagnes, ses
lacs, ses glaciers, ses prairies, ses forêts, ses
superbes villages et ses petites villes, il est
l’image de la Suisse, en plus petit. Il possède
également un site naturel inscrit au patrimoine
mondial de l’Unesco (l’équivalent du Prix
Nobel des beautés naturelles): la région Jungfrau-Aletsch-Bietschhorn,
et héberge la capitale
du pays, distinguée aussi par l’Unesco.
Depuis plusieurs siècles, l’Oberland bernois
attire les hôtes venus du monde entier. La région
est également pionnière en matière de construction
de chemins de fer de montagne, dont
le plus célèbre reste celui de la Jungfrau, qui
transporte chaque année un million de voyageurs.
Mais la ligne Berne-Lötschberg-Simplon,
le train à vapeur Brienz-Rothorn, les funiculaires
de Harder et du Heimwehfluh
constituent des attractions touristiques indéniables
et témoignent, encore aujourd’hui, du
savoir-faire des ingénieurs d’autrefois.
Le transport des voyageurs sur les cimes,
en train à crémaillère ou en funiculaire, d’un
côté; les sublimes hôtels édifiés à la fin du
XIXe siècle, de l’autre. Le Gstaad Palace,
le Victoria-Jungfrau à Interlaken, le Grandhôtel
de Giessbach, ou l’Hôtel Victoria de
Kandersteg représentent des oeuvres pionnières
de l’hôtellerie.
Le canton de Berne, et notamment l’Oberland,
avec ses sommets enneigés, attire aussi
un grand nombre de sportifs. Parmi les rendez-vous
les plus connus, on peut notamment
citer la descente du Lauberhorn ou encore les
épreuves de Coupe du monde d’Adelboden,
des compétitions internationales qui amènent
des milliers de visiteurs dans les stations,
et, grâce aux retransmissions télévisées, font
connaître au monde entier la beauté de nos
paysages. Une mise en bouche qui donne envie
de déguster le menu tout entier!
La culture et les traditions locales jouent
aussi un rôle essentiel pour l’attrait de la région.
Dans le canton de Berne, chaque village
est différent des autres, et chacun possède sa
propre culture, son propre dialecte. L’un se
distingue par sa musique, l’autre par une tradition,
comme, par exemple, la semaine Belle
Epoque, à Kandersteg.
Cela nous amène à nous poser quelques
questions: sommes-nous sur le bon chemin?
Faisons-nous les choses correctement? Pouvons-nous
trouver encore de meilleures pistes
pour faire toujours mieux? Pour l’avenir du
tourisme, nous devons avoir la volonté d’être
meilleurs que les autres, et, dans ce sens,
le mot sans doute le plus important est: hospitalité.
Mais celle-ci doit être authentique et
non pas feinte. Le visiteur doit se sentir bien
dès la première seconde, grâce au principe suivant:
il faut aimer les gens.
Dans le secteur du tourisme, immobilisme
signifie régression. Il faut donc toujours proposer
de nouvelles idées, de nouvelles réflexions,
de nouvelles réalisations. Car si le succès
est la récompense de l’effort, il oblige à s’améliorer,
avec un engagement, une passion
de tous les instants. Le canton de Berne possède
une diversité unique et les plus belles montagnes
du monde. Ce sont d’excellents atouts,
que nous devons utiliser.
■
«Nous devons
avoir la volonté
d’être meilleurs
que les autres»
Adolf Ogi, conseiller fédéral
de 1988 à 2000
1/2016 MADE IN BERN
3

SOMMAIRE
Lifestyle et nostalgie
L’Oberland bernois est le berceau de l’hôtellerie suisse.
Et ses palaces, construits à la fin du XIXe siècle, restent
toujours des lieux de rêve
Page 12
La crème du ski à Adelboden et à Wengen
Depuis des décennies, les meilleurs athlètes de la planète
se donnent rendez-vous sur les pistes du Chuenisbärgli
et du Lauberhorn, la plus longue descente de Coupe du monde
Page 20
Le roi du chocolat
Les produits bernois séduisent le monde entier. L’un des plus
célèbres est le Ragusa, toujours fabriqué selon la recette
originale par Daniel Bloch, à Courtelary, dans le Jura bernois
Page 26
Vivre sur le Sphinx
Depuis quinze ans, Joan et Martin Fischer habitent et travaillent
au Jungfraujoch, à 3454 mètres d’altitude, là où trône le Sphinx,
plus haute station de recherche d’Europe
Page 30
Ski de fond de rêve dans un parc naturel
Avec ses 400 km2 de nature intacte, la région du Gantrisch
propose des boucles et des itinéraires de randonnée magiques,
à proximité immédiate de Berne
Page 34
Nuits tropicales à Frutigen
Grâce aux eaux chaudes provenant du coeur du Lötschberg,
la Maison tropicale abrite un élevage d’esturgeons et produit
du caviar. Et l’on peut y manger sous les palmiers
Page 36
Les 10 meilleurs «spots»
Le champion du monde de géant Michael von Grünigen
et la snowboardeuse - médaillée olympique - Tanja Frieden
dévoilent leurs meilleurs plans dans l’Oberland bernois
Page 40
La fondue vue par un top chef
Le cuisinier bernois Ivo Adam propose sa recette préférée et
révèle ses astuces pour sublimer le plat national. En bonus: des
adresses sympas où manger la fondue dans le canton de Berne
Page 44
4
MADE IN BERN 1/2016

40
30
36
44
20
12

1 DÉVALER LES PISTES DE SKI
EN FATBIKE
Avec leurs pneus XXL, les fatbikes partent
à la conquête des pentes de l’Oberland
bernois. Sur le domaine de
Kandersteg-Sunnbüel, le télésiège de
Spittelmatte transporte aussi, désormais,
votre vélo des neiges. Et au Sparenmoos,
près de Gstaad, on peut se faire plaisir sur
tous les chemins de randonnée.
6
MADE IN BERN 1/2016

Au cœur des
plaisirs de
l’hiver
Courses de chiens de traîneau dans des paysages
enneigés, virées cool en fatbike, grand frisson sur le
Thrill Walk ou séjour romantique dans un village d’igloos:
l’hiver dans l’Oberland bernois offre une quantité de
possibilités de s’amuser et de se détendre
1/2016 MADE IN BERN
7

3
3 AU SERVICE SECRET
DE SA MAJESTÉ
L’année prochaine, ce sera la fête au
Schilthorn, puisque cela fera cinquante
ans que le sommet est accessible au
public en téléphérique. Le 9 décembre,
le fameux restaurant tournant - qui
apparaît dans le film de James Bond,
«Au service secret de Sa Majesté»
- rouvrira ses portes après les travaux
de rénovation. Mais jubilé ou pas,
l’endroit vaut largement le détour.
La vue y est époustouflante et avec
le «WALK OF FAME» 007, ainsi que
l’exposition BOND WORLD 007 (photo)
les fans de l’espion le plus célèbre du
monde se régalent. Autre attraction
incontournable: le Thrill Walk sur
une passerelle accrochée à une falaise
en à-pic. schilthorn.ch
8
MADE IN BERN 1/2016

2
2 LES PLAISIRS DE L’HIVER
GRÂCE AU TRAIN
L’Oberland bernois est une région pionnière
en ce qui concerne le transport sur les
sommets. Trains à crémaillère, télécabines:
l’offre est grande et variée. Certaines
installations, construites il y a plus d’un
siècle, sont devenues légendaires, comme
le chemin de fer de la Jungfrau. Les plus
récentes sont à la pointe du high-tech.
A l’arrivée, les visiteurs venus du monde
entier ne trouvent pas que de beaux
paysages, mais aussi des restaurants, des
pistes de rêve et d’innombrables
attractions. madeinbern.com/bergbahnen
5
4
4 DU POISSON FRAIS SOUS LA GLACE
Du 1er janvier à la mi-mars 2017, on peut pratiquer la pêche sur glace au lac
d’Oeschinen, au-dessus de Kandersteg, quand la couche, qui peut atteindre
50 centimètres, est suffisamment épaisse. Les permis journaliers et
hebdomadaires s’achètent au restaurant Oeschinensee, où l’on peut par ailleurs
déguster de délicieux filets de truites pêchées du jour. oeschinensee.ch
5 DORMIR DANS LA FABRIQUE
DE FONDUE
Manger et dormir dans les lieux où ont été
inventés les fromages en boîte et la fondue
Gerber, pourquoi pas! C’est en effet dans
l’ancien bâtiment de Gerberkäse AG, à
Thoune, que le boutique-hôtel Spedition
accueille depuis peu ses clients dans
15 chambres toutes différentes. Malgré
les travaux de rénovation, les 120 ans
d’histoire de la maison, se laissent
deviner - et apprécier. speditionthun.ch
1/2016 MADE IN BERN
9

BONNES ADRESSES
6
6 TUTOYER LE CIEL À KANDERSTEG
Kandersteg propose une nouvelle attraction: la Nordic
Arena et ses trois tremplins de saut à skis, venue
remplacer l’ancienne installation qui, après trente ans
d’utilisation, ne répondait plus aux exigences de la FIS.
Le grand tremplin «Lötschberg» et ses deux petits
frères, «Bire» et «Blüemlisalp», satisfont à toutes les
conditions nécessaires pour accueillir
des compétitions internationales. Le site
est le seul du genre en Suisse à être ouvert
toute l’année. nordicarena.ch
7 SÉJOUR ROMANTIQUE
DANS UN HÔTEL IGLOO
Ciel étoilé, pleine lune et neige immaculée:
passer une nuit dans un village d’igloos est une
fabuleuse expérience. Au Kemmerinboden Bad ou sur
l’Engstligenalp, les hôtes ont la possibilité de déguster
une fondue dans le restaurant-igloo avant d’aller dormir.
Et dans le village de glace d’Hinterstocken, non loin
du Stockhorn, LA montagne de Thoune, des activités
comme la pêche, le snowtubing ou des randonnées
à raquettes leur sont proposées. Mais on peut
tout à fait se contenter de savourer un verrre de vin
chaud en contemplant le fabuleux paysage.
madeinbern.com/iglu
7
8 OFFRE EXCLUSIVE POUR
LES CLIENTS DE TICKETCORNER
BE! Tourisme SA a conclu un partenariat avec
Ticketcorner pour la saison d’hiver 2016-17. En
achetant un skipass sur le site de réservation en ligne
ticketcorner.ch, le client peut profiter de nombreuses
offres spéciales dans tout l’Oberland bernois,
renouvelées chaque mois entre novembre et avril.
Au menu: des promotions exclusives dans différents
domaines skiables, comme le Haslital (photo).
madeinbern.com/ticketcorner
8
9 AVENTURE EN KAYAK
POUR TOUTE LA FAMILLE
Quelle que soit la saison, le lac de Brienz est très
apprécié des amateurs de kayak. Mais la balade,
accessible à tous, se révèle particulièrement
charmante en hiver, quand une fine nappe de brume
vient ouater le paysage. A part un gilet de sauvetage,
la sortie sur l’eau ne nécessite pas d’autre matériel
qu’une une tenue chaude de rechange. Les écoles
de kayak d’Interlaken et de la région proposent
des itinéraires d’une demi-journée, d’une journée,
et également des sorties nocturnes. hightide.ch
10 COURSE DE CHIENS DE TRAÎNEAU
DANS LES PAYSAGES IMMACULÉS
Quand huskys sibériens et groenlandais se mettent
à hurler en coeur au pied du col du Susten, c’est le
signe que la légendaire course de chiens de traîneau
de Gadmen va s’élancer. Au milieu des paysages
enneigés, une centaine d’attelages ont rendez-vous
le week-end des 25 et 26 février 2017 pour la 35e
édition du Gadmen Trophy, une course internationale
qui demeure un véritable must. shr-gadmen.ch
10
MADE IN BERN 1/2016

9
10

GSTAAD PALACE
Ouvert en 1913,
ce grand hôtel
est l’une des plus
belles icônes de
l’hôtellerie suisse
12
MADE IN BERN 1/2016

Dormir
comme un roi
L’Oberland bernois est le berceau de l’hôtellerie suisse.
Dans les grands hôtels de luxe, comme le Gstaad Palace, ont résidé
des rois, des aristocrates et de nombreux puissants.
Mais des établissements plus modestes ont aussi su conserver
le charme de la Belle Epoque
PAR MARIUS LEUTENEGGER
1/2016 MADE IN BERN
13

LUXE AVEC STYLE
Le Gstaad Palace
allie tradition et
confort moderne
L’an dernier, l’hôtellerie du canton de Berne a
enregistré près de 5 millions de nuitées. Trois
quarts d’entre elles concernent l’Oberland
bernois. Cet intérêt extraordinaire pour les
paysages de montagne n’a pas toujours existé:
autrefois, les Alpes suscitaient plutôt la peur,
celle du diable et celle... de s’y ennuyer ferme!
Ce n’est qu’au XVIII e siècle que se manifeste
l’intérêt pour ces paysages. Grâce, notamment,
à un Bernois: Albert de Haller. Dès
1728, ce génie universel ̶ il est médecin, naturaliste,
botaniste, penseur, poète ̶ visite à plusieurs
reprises l’Oberland bernois, avant de
publier «Les Alpes» («Die Alpen»), un
recueil de poésies qui sera traduit en plusieurs
langues. Une œuvre qui va lui ouvrir grand les
portes de l’aristocratie européenne.
Le philosophe des Lumières genevois Jean-
Jacques Rousseau poursuit sur cette lancée en
prônant le retour à la nature, tandis que beaucoup
d’artistes défendent l’idée que l’humain
n’est jamais si authentique que confronté à la
nature sauvage. Du coup, ceux qui peuvent se
le permettre s’en vont défricher la terra incognita
des Alpes. Cet engouement se développe au
début du XIX e siècle, parce que de plus en plus
de gens peuvent voyager, mais aussi parce que
les régions les plus reculées deviennent accessibles
grâce au chemin de fer, et que les hôtels y
poussent comme des champignons.
En 1820, l’une des premières auberges
de montagne est bâtie sur le Faulhorn
Les habitants des Alpes comprennent vite
comment tirer parti de leurs trésors culturels
et paysagers. Les Fêtes d’Unspunnen, en 1805
et 1808, sont les premières grandes manifestations
touristiques mises sur pied dans l’Oberland
bernois. Elles attirent un tel nombre
d’Anglais que la région est surnommée «La
colonie anglaise». Afin d’accueillir dignement
ces visiteurs, des hôtels ouvrent partout leurs
portes. Parmi ces établissements, on notera
l’auberge de montagne édifiée dans les années
1820 sur le Faulhorn, à 2681 mètres d’altitude,
et qui est toujours en service.
Le mythique Gstaad Palace reste l’un des
plus beaux hôtels de l’Oberland bernois. Ce
5-étoiles supérieur doit son existence à l’instituteur
du village qui, après un voyage en
Angleterre, s’acharne à faire bâtir un hôtel de
luxe pour accueillir les sujets de Sa Majesté. Le
palace est ouvert en 1913 et depuis lors domine
Gstaad tel un château de conte de fées.
Mais aux débuts fulgurants succèdent des années
difficiles pour l’établissement jusqu’à
14
MADE IN BERN 1/2016

HÒTELS DE RÊVE
«Ici,nous
pouvons
être
de vrais
hôteliers»
Caroline Ogi,
fille de l’ancien
conseiller fédéral
Adolf Ogi, dirige
l’Hôtel Schönegg
avec son mari
l’arrivée aux commandes, en 1947, d’Ernst et
de Silvia Scherz, qui font du palace un point
d’attraction incontournable pour les grands de
ce monde. Aujourd’hui, l’établissement est
géré par la troisième génération Scherz. Et
comme la clientèle internationale est de plus en
plus exigeante, il ne suffit plus d’administrer
un bel héritage, mais tout faire pour se maintenir
au top. La légendaire salle Baccarat, dont les
lustres ont vibré avec Louis Armstrong et Maurice
Chevalier, vient ainsi d’être rafraîchie. Les
chambres aussi font régulièrement l’objet
d’une rénovation complète. Et comme la tendance
actuelle est aux grands espaces, la suite
penthouse affiche 250 m 2 au prix de 16 000
francs la nuit… Malgré tout, l’idée n’est pas de
faire dans le m’as-tu-vu. Le palace n’est pas un
théâtre, mais un lieu de détente. Ce n’est pas
non plus une sorte d’îlot hors du monde. «De
nombreux hôtes étrangers apprécient de rencontrer
les gens d’ici, qui leur font partager
leur culture et leur connaissance de la région»,
confie Andrea Scherz.
Beaucoup de visiteurs viennent
à Meiringen pour Sherlock Holmes
Avant les riches, puissants et célèbres de ce
monde qui constituent sa clientèle actuelle, le
palace accueillait les sommités des arts et des
lettres européennes. De grands voyageurs
comme Goethe, Lord Byron, Mark Twain,
Charles Dickens ou Arthur Conan Doyle ont
abondamment décrit les charmes alpestres et
romantiques de la région. Le père de Sherlock
Holmes a sillonné le pays de long en large,
avant de faire disparaître son célèbre détective
dans les chutes de Reichenbach, à Meiringen.
Pourquoi être venus dans
l’Oberland bernois?
Parce que c’est dans cet hôtel
de Wengen que nous sommes
tombés amoureux. C’est
une petite maison où nous
pouvons vraiment jouer notre
rôle d’hôteliers.
Qu’est-ce qui vous séduit
le plus à Wengen?
L’authenticité d’un village
de montagne typique,
où l’agriculture n’est pas
un show pour touristes.
Mais ce qui me fascine,
c’est la grande diversité
qu’offre l’Oberland bernois.
L’offre hivernale est énorme,
même les non-skieurs
y trouvent leur compte.
Votre hôtel est considéré
comme l’un des plus beaux
3-étoiles de Suisse. Vous
vous y retrouvez, financièrement?
Naturellement, nous
devons mettre la main à la
pâte. Nous n’accueillons pas
de groupes, mais nous avons
un contact personnel avec
chacun de nos clients. Tenir
ce genre d’établissement,
cela doit être avant tout être
un coup de coeur.
Un quart de vos clients
proviennent de Grande-Bretagne.
Pourquoi les Anglais
aiment-ils autant l’Oberland?
Ils ont joué un rôle très
important dans l’essor des
sports d’hiver. Et ils tiennent
aux traditions: beaucoup de
familles viennent à Wengen
chaque hiver depuis plusieurs
générations. Ici, ils se sentent
un peu comme à la maison.
1/2016 MADE IN BERN
15

HÔTELS DE RÊVE
Depuis, le village au pied du col du Brünig est
appelé «Holmes City». Un musée et un monument
y rappellent la «tragédie». «Beaucoup de
gens viennent ici seulement pour cela», raconte
Simon Anderegg, qui dirige avec sa femme
l’Hôtel Victoria. Pourtant, la contrée regorge
d’autres curiosités: le Grimsel, le Hasliberg, les
gorges de l’Aar, le Rothhorn de Brienz, le Musée
Ballenberg, les gorges glaciaires de Rosenlaui
et, bien sûr, les chutes du Reichenbach. Le
Victoria aussi mérite un arrêt. Les parents de
Simon Anderegg, qui ont dirigé longtemps
l’établissement, ont décidé, en 1966, de remplacer
le vieux bâtiment. La conception des
nouvaux locaux est due à Ernst Anderegg, oncle
du propriétaire actuel, architecte réputé qui a
travaillé avec Frank Lloyd Wright aux Etats-
Unis, avant d’importer le style Wright en Suisse.
VICTORIA, MEIRINGEN L’hôtel est dirigé par la famille Anderegg 2 e génération
DOLDENHORN, KANDERSTEG L’ancienne pension est devenue un hôtel de luxe
SCHÖNEGG, WENGEN Edifié en 1903, l’hôtel trône au centre du village
A l’Hôtel Doldenhorn, on peut petitdéjeuner
jusqu’au lever du dernier hôte
Outre l’infrastructure hôtelière, l’avènement
du rail compte pour beaucoup dans le développement
de l’activité touristique de l’Oberland
bernois. Le percement du tunnel du
Lötschberg commence en 1906. Pour loger les
ingénieurs, un bâtiment est érigé à l’extérieur
du village de Kandersteg, dans un endroit
bucolique au pied des falaises et au milieu des
sapins, des prés verdoyants et des ruisseaux.
Une fois le tunnel ouvert, l’association du personnel
de l’Eglise réformée reprend le logement
et y aménage une pension sans prétention
pour ses membres: le Doldenhorn. «Mes
parents dirigeaient la maison, raconte René
Maeder, qui a grandi ici. Les hôtes nettoyaient
eux-mêmes leur chambre et un gong signalait
que le repas était servi.»
A la retraite de ses parents, René Maeder
rachète l’établissement et le transforme en un
hôtel 4-étoiles supérieur, une oasis de bienêtre
en pleine nature. «Les gens travaillent tellement
qu’ils ont besoin d’un endroit pour
lever le pied.» C’est ainsi que le propriétaire
du Doldenhorn explique le succès de sa maison.
Tout stress est en effet épargné aux résidents.
Et il n’y a pas d’heure limite pour prendre
son petit-déjeuner, qui est servi jusqu’à ce
que le dernier hôte se soit levé.
Si l’hôtel marche bien, c’est aussi grâce à
l’amour que lui porte l’illustre Adolf Ogi.
L’ancien conseiller fédéral y amène souvent
des personnalités. A l’époque, il y était même
venu avec le Conseil fédéral au complet, avec
Kofi Annan, avec le prince Charles... On ne
s’étonne donc pas que René Maeder assure
régulièrement le service traiteur de la Maison
de Watteville où le Conseil fédéral reçoit ses
hôtes, et qu’il s’occupe du ravitaillement de
l’avion qu’utilisent nos sept Sages pour leurs
déplacements. Comme si cela ne suffisait pas,
René Maeder possède un autre établissement
extraordinaire, juste à 200 mètres du premier:
l’Auberge Ruedihus, vieille de 250 ans. Le
couple Maeder a acquis ce maginifique chalet
16
MADE IN BERN 1/2016

HUUS HOTEL, GSTAAD-SAANEN
CARLTON-EUROPE, INTERLAKEN
DELTAPARK VITALRESORT, GWATT
HOTEL SCHWEIZERHOF, BERNE
PARKHOTEL BELLEVUE & SPA, ADELBODEN
1/2016 MADE IN BERN
17

IN A NUTSHELL
Royal nights
The Bernese Oberland is
seen as the birthplace of
Swiss hospitality. Its grand
hotels, such as the Gstaad
Palace, welcomed kings and
noblemen as well as the
powerful of this world. Oddly
enough, the Alps were
considered to be demonic but
also boring. It was only in the
18th century that the interest
in nature emerged. The man
who kindled it was a Bernese
polymath, Albrecht von Haller.
He visited the Oberland
several times from 1728 and
his work «The Alps» became a
favourite among aristocrats.
The locals quickly recognized
the potential and soon hotels
opened all over the place,
from the lofty lodge on Mount
Faulhorn to the legendary
Palace in Gstaad, which has
dominated the landscape like
a fairy-tale castle since 1913.
ASPEN, GRINDELWALD Du Lifestyle Hotel, on peut sortir les skis au pied
The luxury hotels still cater
to the rich and beautiful, but
once upon a time it was the
poets and writers who made
the Bernese Oberland
famous: Goethe, Lord Byron,
Mark Twain, Charles Dickens,
Arthur Conan Doyle. The
creator of Sherlock Holmes
chose the Reichenbach Falls
near Meiringen as the scene
for the dramatic demise of his
world-famous detective. To
this day, the village at the foot
of the Brünig Pass is known as
Holmes-City, featuring a
monument and a museum.
Not just the mountain areas
boast their historic hotels,
however; so does the
capital, the City of Bern.
Peter Ustinov and Grace
Kelly were just two of the
many stars that stayed at the
luxury hotel Schweizerhof.
Increasingly, the
establishments from the Belle
Epoque are now being joined
by modern boutique hotels,
such as the lifestyle hotel
Aspen, located right next to
the ski slopes of Grindelwald.
historique en 1990, y a aménagé 12 chambres
et en a fait un véritable bijou de «suissitude».
Le restaurant ne propose en effet que des
produits du pays, et qui voudra des frites n’en
trouvera pas à croquer.
Grace Kelly et Peter Ustinov furent
les hôtes du Schweizerhof à Berne
Les hôtels de tradition ne parsèment pas que
les montagnes. A Interlaken, l’Hôtel Carlton-
Europe, à l’architecture Jugendstil, se targue
d’une histoire de plus d’un siècle et allie le
charme d’antan au confort d’aujourd’hui. En
hiver, le bar avec cheminée ou le sauna invitent
à s’y réchauffer, tandis qu’en été on se rafraîchit
dans le plan d’eau naturel au milieu du parc. A
Berne, le Schweizerhof, hôtel 5-étoiles supérieur,
appartient aussi aux grandes maisons de
Suisse. Sous la conduite d’Iris Flückiger, 130
employés veillent au bien-être des hôtes. Peter
Ustinov, Grace Kelly ou Albert Einstein ont
posé là leurs bagages et goûté aux plaisirs de la
table: la Brasserie Jack’s appartient à la légende,
par la grâce, entre autres, des fameuses
tranches pannées (Wiener Schnitzel pour les
intimes)...
Mais il n’y a pas que les fleurons de la tradition.
Des adresses nouvelles émergent, maisons
construites à neuf ou fraîchement rénovées.
Notons le Parkhotel Bellevue & Spa, à
Adelboden: bâti en pierre en 1931, il a été
complètement refait ces dernières années. Ou,
à Gstaad, le 4-étoiles supérieur Hôtel Huus: il
fête sa réouverture ce mois de décembre. Avec
ses 130 chambres, un grand spa et une large
offre d’activités extérieures, l’Hôtel Huus est le
plus grand établissement de la région. On pense
encore à l’Aspen Alpin Lifestyle Hotel, au
bord de la piste de Tschuggen, à Grindelwald,
qui tient la promesse de son nom, avec son ambiance
raffinée, ses meubles design, ses boiseries
en arolle. Son espace wellness de 300 m 2
propose des bains de vapeurs, ou d’herbes, des
douches à effet pluie tropicale, ainsi que des
bassins à massages aromatiques pour les pieds.
Cette année, à Gwatt, entre Spiez et Thoune,
s’est rouvert en outre le Deltapark Resort,
aux mains du groupe Hauenstein qui possède
plusieurs établissements dans la région. Son
concept sort de l’ordinaire: on a affaire ici à une
sorte d’hôtel de prévention santé… On peut y
suivre un programme d’entraînement, y faire
un électrocardiogramme d’effort ou profiter de
conseils diététiques. Le Deltapark n’en est pas
un hôtel de cure pour autant dans lequel on ne
vous sert que de l’eau plate et de la salade. «Le
plaisir est au centre de notre démarche bienêtre»,
affirme son directeur Mirco Plozza. Le
groupe Hauenstein a investi 50 millions de
francs à Gwatt et ce n’est pas fini: 30 autres
millions sont prévus pour des bâtiments qui
seront vendus ou loués ou ajoutés à l’hôtel.
L’engagement financier prouve que l’Oberland
bernois n’a pas seulement un riche passé
touristique mais aussi un bel avenir.
■
18
MADE IN BERN 1/2016

HÔTELS DE RÊVE
Vaches en bronze, fondue
à la truffe et suites en glace
Gstaad a bien davantage à offrir que des pistes de rêve et le spectacle des célébrités.
Renata Libal, journaliste à la tête du magazine lifestyle «encore!», est partie explorer la station
et ses coulisses. Elle nous livre les 10 petits secrets qui se cachent derrière le vernis jet-set
1. Amour. Il faut pousser la porte
de la suite numéro 111 du grand
Hôtel Alpina, à Gstaad. Elle propose
une parure de lit en soie et un
grand jeté de fourrure noire, alors
qu’une élégante étagère de verre
offre des jouets mignons pour
exploration à deux: loup de dentelles,
menottes et compagnie.
Cette Love Suite unique en son
genre et décorée en collaboration
avec la marque haut de gamme
Kiki de Montparnasse coûte dès
2450 fr. la nuit.
2. Fondue. Vous croyez tout
savoir d’elle? Pas avant d’avoir
goûté le mélange de la laiterie de
Gstaad, fait de gruyère, de fromage
d’alpage local et de fromage
mi-dur, assaisonné de truffe noire
et huile de truffe. Magnifique.
3. Chocolat chaud. Parmi les
institutions de Gstaad s’impose le
Café Charly’s. Le lieu a été
redécoré dans un esprit
mountain hype ̶ vieux
bois et découpages ̶ et
les cœurs bleus de l’ancien
logo remplacés par
une vachette d’inspiration
BD, en accord avec les
gourmandises servies.
4. Stammtisch. Le Rössli Posthotel,
construit en 1845, est sans
doute la seule adresse du village
qu’on ne peut contourner. La
légende locale dit que celui qui
n’a pas mangé un émincé à la
zurichoise avec ses röstis croustillants
au Stübli n’est en fait jamais
allé à Gstaad. Mais l’établissement
̶ l’un des rares à avoir
réchappé à l’incendie de 1898 ̶ a
encore une autre particularité:
aux heures des repas, la grande
table ovale n’est jamais dressée et
la sommelière, en habits traditionnels,
oriente vers le Stammtisch
les assoiffés de passage qui
n’ont pas réservé.
5. Igloo. Le village d’igloo de
Gstaad est construit chaque
hiver, avec ses chandeliers de
glace et ses statues éphémères. Le
Palace de Gstaad propose une
version luxueuse de l’expérience
avec une nuit dans
une suite de glace
romantique et jacuzzi
privé. A s’offrir dans
un forfait comprenant
deux nuitées à
l’hôtel en demipension.
6. Canard. L’animal
peut sembler incongru
mais il prend ici la pause détendue
de qui se sent en
confiance... Peut-être
faut-il voir là le message
de cette statue de
bronze, que Julie Andrews
a offerte à la
commune quand elle a
été nommée citoyenne
d’honneur, en 2014. The
Sitting Duck faisait partie de la
collection privée de l’actrice, et
elle est signée de son mari, le réalisateur
Blake Edwards. Dès les
années 1970, l’actrice a souvent
séjourné dans ce «dernier paradis
dans un monde de fous» (sa citation
sur la région la plus connue),
y attirant les stars d’Hollywood...
7. Vaches. Un autre cadeau se
laisse admirer à Gstaad: «Rosie
the Calf» (Rosie la Génisse),
Pour Julie
Andrews,
Gstaad est
le «dernier
paradis dans
un monde
de fous»
Renata Libal dirige
«encore!», supplément
du Matin Dimanche
statue offerte par Liza Todd Tivey
(la fille de Liz Taylor) en 1999 à la
commune. Les vaches paraisssent
l’aimer aussi. Lors de la désalpe,
en septembre, les troupeaux font
souvent le détour pour venir
humer leur drôle de congénère
immobile, qui, impassible dans
son corps de bronze, continue à
s’abreuver à la fontaine.
8. Vitraux. L’église de Saint-
Nicolas, au cœur du village, était à
l’origine (1402) l’une de ces chapelles
que le Moyen Age a vu essaimer
aux croisées des chemins,
pour bénir les voyageurs. Après
bien des vies (dont une enn tant
qu’école), les familles du village
ont été sollicitées pour fournir les
vitraux, dans le cadre d’une rénovation
complète en 1926. C’est
d’alors que datent les célèbres
vitraux en fond de bouteille.
9. Le canapé Chesterfield.
Sous les voûtes du bar de l’Hôtel
Bellevue s’étire le plus long
canapé Chesterfield de Suisse:
17 mètres de cuir caramel
capitonné! Dans cette ambiance
un peu années 1930, on boit avec
nonchalence un verre à la tombée
du jour.
10. Promenade intérieure.
Toute la région du Saanenland est
parcourue de chemins à thème,
incitant à mieux regarder. Celui
dévolu à Yehudi Menuhin, jalonné
de citations philosophiques,
stimule la réfléxion. Le célèbre
violoniste était citoyen d’honneur
de Saanen, où il apparaît dès
1957 et initie le fameux festival.
Le chemin rappelle l’inspiration
qu’il a puisée dans ce paysage.
■
1/2016 MADE IN BERN
19

20
MADE IN BERN 1/2016

Tout un village
se mobilise
Début janvier, Adelboden accueille la grande fête de la Coupe du monde de ski alpin.
Les habitants gèrent parfaitement cette agitation et s’en réjouissent
ERIK BRÜHLMANN (TEXTES) ET
LEHEL KOVACS (ILLUSTRATIONS)
1/2016 MADE IN BERN
21

COUPE DU MONDE 2017
Habituellement, Adelboden compte
quelque 3600 habitants. Le premier
week-end de janvier, lorsque la Coupe
du monde de ski alpin s’y arrête, ce
nombre est multiplié par dix. Autant
dire qu’une telle manifestation exige
beaucoup de compréhension de la
part des locaux. A la télévision, on ne
le voit pas, mais certains vivent tout
près des tribunes et des chapiteaux
construits pour l’occasion. Comme
Berta Aellig, 89 ans: « Les dernières
années, il y avait une immense tente
juste devant ma porte », se souvientelle.
Bien avant les courses, lorsque
les 120 semi-remorques transportant
le matériel arrivent, elle s’arrange
pour ne pas devoir sortir trop souvent.
Mais il en faudrait davantage
pour agacer Berta Aellig: « Nous sommes
habitués à cette agitation et nous
sommes tous contents de contribuer
à la réussite de la manifestation. »
Bode Miller a parqué son campingcar
juste derrière le restaurant
Ce fameux week-end de janvier, tout
le monde est sur le pont. Comme les
sœurs Therese et Christine Aellig,
depuis qu’elles ont repris, en 1993, le
Restaurant Wildstrubel, que tenaient
leurs parents. Pendant la compétition,
elles emploient 25 à 30 personnes.
Pour elles, les jolis souvenirs
tiennent lieu de pourboire: un jour,
Bode Miller a parqué son campingcar
juste derrière le restaurant. Et un
matin, avant une course, Marc Girardelli
s’est arrêté au Wildstrubel pour
boire une Ovomaltine.
Urs Gerber travaille depuis trente
ans au Restaurant Bodehüttli, juste à
côté de la tribune des spectateurs. Ce
cuisinier a repris les rênes de l’établissement
en juin. « Dans le temps, Michael
von Grünigen venait toujours
chez nous en famille après la course.
Marc Girardelli et Pirmin Zurbriggen
aussi », se rappelle le quinquagénaire.
Aujourd’hui, les sportifs sont coupés
du monde et s’en vont dès que la compétition
est achevée. Mais on croise
encore des célébrités au Bodehüttli.
Et même s’il doit engager une vingtaine
d’extras, Urs Gerber s’y retrouve
financièrement. « Je préfère ne pas
Adelboden
2017
Cet hiver, le slalom géant
aura lieu le 7 janvier
et le slalom le 8 janvier.
Quelque 40 000
spectatrices et spectateurs
sont attendus.
VENDREDI 6 JANVIER
Dès 16 h
Spectacle dans
la Boxenstrasse et tirage
au sort des dossards
du slalom géant
sur la Märitplatz.
SAMEDI 7 JANVIER
Dès 8 h
«Skichilbi» en musique
dans l’aire d’arrivée
10 h 30
Départ de la 1 re manche
du slalom géant
13 h 30
Départ de la 2 e manche, puis
animation au village des
compétitions
Dès 18 h
Animation et remise
des prix du slalom géant,
tirage au sort des dossards
du slalom sur la Märitplatz
DIMANCHE 8 JANVIER
Dès 8 h
«Skichilbi» en musique
dans l’aire d’arrivée
10 h 30
Départ de la 1 re manche
du slalom
13 h 30
Départ de la 2 e manche
du slalom, puis remise
des prix
Jusqu’à 18 h
Animations au village
penser à ce qui arriverait si la Fédération
internationale de ski (FIS)
nous retirait cette compétition. Pas
seulement pour le manque à gagner,
mais aussi parce que c’est un bel événement
avec une superbe ambiance »,
résume le restaurateur.
« Pendant la Coupe du monde,
il suffit de se baisser pour ramasser
l’argent, confirme le boucher Fritz
Gemperle. Il faut travailler dur, mais
cela en vaut la peine .» Son commerce
se trouve au centre du village.
Ce week-end-là, avec son équipe, il
est sur tous les fronts, livrant viandes
et charcuteries au village des athlètes
et s’occupant de ses stands de saucisses
installés sur les lieux où se déroulent
le tirage au sort des dossards et les
remises des médailles.
« Les organisateurs tiennent à ce
que les entreprises locales profitent
de l’événement », explique Kathrin
Hager, directrice de Ski-Weltcup
Adelboden AG. Ainsi, tous les hôtels
du village et des environs sont réservés
pour les athlètes, leurs équipes,
les représentants des médias, les
sponsors et les partenaires. Les spectateurs
qui souhaitent passer la nuit
sur place se rendent jusqu’à Spiez ou
louent une chambre chez l’habitant.
La manifestation rapporte
5,3 millions de francs à la région
La construction et le démontage des
infrastructures sont gérés par les habitants
du coin. Les commerces de vin et
les boulangeries s’occupent de la nourriture
et des boissons, les fleuristes
de la décoration. En 2009, une étude
a démontré que la manifestation, budgétisée
à 3 millions de francs, représentait
des retombées de 5,3 millions
pour la région. « Dans des conditions
d’enneigement normales, la Coupe du
monde vient combler le creux de janvier
», souligne Kathrin Hager.
Pour pouvoir continuer à compter
sur la compréhension de la population,
les organisateurs misent aussi
sur la communication. Dès le mois
de septembre, ils se rendent chez
les propriétaires des terrains concernés
et leur montrent ce qui sera
fait. Globalement, il faut aussi régler
22
MADE IN BERN 1/2016

Quelque 40 000 spectateurs
viendront applaudir les prouesses
des champions de ski
lors des épreuves de Coupe
du monde d’Adelboden

COUPE DU MONDE 2017
«Nous sommes
tous contents de
contribuer à la
manifestation.»
Berta Aellig
avec ses filles
Christine et Therese
«Le week-end de la
Coupe du monde, il
suffit de se baisser pour
ramasser l’argent.»
Fritz Gemperle, boucher
les questions de la sonorisation ou
encore de la protection anti-incendie,
garantir l’hygiène des entreprises de
restauration et la protection des jeunes
en matière d’alcool et de tabac.
Les organisateurs doivent également
pourvoir 3300 postes de travail, dans
tous les domaines. Des professionnels
assurent aussi le bon déroulement de
la manifestation. Ainsi, 120 à 150
personnes s’occupent de la sécurité,
une équipe sanitaire est sur place, ainsi
que des ambulances, et un hélicoptère
de sauvetage est prêt à décoller en
permanence.
Une vingtaine de bénévoles
ramassent les déchets
«C’est un bel
événement
avec une
superbe
ambiance.»
Urs Gerber,
restaurateur
«Les organisateurs
tiennent à ce que
les entreprises locales
en profitent aussi.»
Kathrin Hager, manager
Pour les besoins de la manifestation,
plus d’une centaine de semi-remorques
chargés de matériel arrivent
à Adelboden des les quatre coins
de la Suisse. Serait-il envisageable
de rendre tous ces déplacements
«durables»? « Dans le sens strict du
terme, probablement que non. Mais
nous faisons de notre mieux », reconnaît
Kathrin Hager. Comme utiliser
de la vaisselle compostable ou encore
des bouteilles en verre consignées.
«Pendant la manifestation, une
vingtaine de bénévoles ramassent
tout ce qui traîne », précise-t-elle. Et
la semaine suivante, une nouvelle
chasse aux détritus a lieu. « Puis, lorsque
la neige fond au printemps, tout
le comité d’organisation et des aides
passent encore deux jours sur le site
pour ramasser les derniers déchets. »
■
IN A NUTSHELL
World Cup fever
3300 bénévoles recherchés
Each year the international Ski World Cup
descends on the Bernese Oberland. So
on the weekend of 6–8 January 2017,
when Adelboden will host the big World
Cup Party with the men’s giant slalom and
slalom on the legendary Chuenisbärgli
mountain. More than 40,000 people are
expected to line the slopes to cheer on
their favourite skiers. After the races, the
party continues in the so-called pit lane
well into the night. A week later, on 13–15
January, Wengen will be the centre of the
World Cup universe. The highlight is the
Lauberhorn downhill race on Saturday,
which will be staged for the 87th time.
With a length of 4,500 metres it is also
the World Cup’s longest run.
Afin de pourvoir les quelque 3300 postes
de travail générés par la Coupe du monde
à Adelboden, les organisateurs ont leur manière
de faire: « Nous recherchons les gens auprès
des clubs et non via les réseaux sociaux »,
explique Martin Hari, chef du secteur logement
et personnel. Et les volontaires ne sont
pas dédommagés, seulement les organisations
auxquelles ils appartiennent.
Adrian Goetschi, 33 ans, est chef de projet
à Adelboden Tourisme. Il est chargé de s’occuper
des 200 photographes et représentants
des médias. Jolanda Lauber, 34 ans, secrétaire
communale, oeuvre, elle, au cœur de l’action.
Depuis une dizaine d’années, elle est affectée
à la cabine de départ. « Avec mon poste, il est
difficile de ne pas participer, car après tout,
le village entier profite de la manifestation »,
dit-elle en relevant qu’il est intéressant de
voir à quel point les athlètes se comportent
de façon différente avant le départ. « Benjamin
Raich et Didier Cuche étaient si concentrés
qu’il ne faut pas leur parler. D’autres plaisantent
jusqu’à ce que le portillon s’ouvre. »
Depuis vingt ans, Christoph Weissmüller,
54 ans, est caissier pour la manifestation.
Logique, car cet habitant d’Adelboden est conseiller
clientèle à la Banque Cantonale Bernoise.
« Pour le village, la Coupe du monde est un
événement exceptionnel. Et lorsqu’on y vit,
il faut y participer! », lance-t-il. Mais son job
a un inconvénient: « Je n’ai jamais vu la seconde
manche , rigole ce fan de ski. Quand ça devient
intéressant, on retourne au village pour
faire les comptes, et ce sont mes collègues qui
me disent qui a gagné!»
24
MADE IN BERN 1/2016

Poussée d’adrénaline
au Lauberhorn
ERIK BRÜHLMANN
Eiger, Mönch et Jungfrau: la plus longue descente de Coupe du monde part du Lauberhorn et finit à Wengen
Lorsque le petit village sans voitures
de Wengen entre en ébullition, c’est
le signe qu’il y a une compétition
à l’horizon. Du 13 au 15 janvier, les
meilleurs skieurs du monde s’affronteront
pour la 87e fois sur la piste
du Lauberhorn pour décrocher des
points au classement FIS, mais aussi
des prix alléchants: pour la première
fois de l’histoire de la course, les vainqueurs
de chaque discipline remporteront
120 000 francs.
Jusqu’à 30 000 fans de ski sont
attendus pour le départ du samedi.
Le combiné alpin du vendredi
attire moins de monde, mais ce
sont tout de même 10 000 spectateurs
qui viendront, tout comme
le dimanche pour le slalom. Du coup,
bien que Wengen dispose d’une
infrastructure d’accueil qui fonctionne
à merveille, la station affiche complet
durant le week-end de compétition.
Sportifs, soigneurs, techniciens ou
encore journalistes occupent pratiquement
toutes les chambres disponibles.
Pour dormir sur place, il faut
donc être prêt à se déplacer, parfois
jusqu’à Interlaken.
Wengen
2017
VENDREDI 13 JANVIER
10 h 30
Départ du combiné
13 h 20
Show de la Patrouille suisse
14 h
Slalom combiné
SAMEDI 14 JANVIER
11 h 40
Show de la Patrouille suisse
12 h 30
Descente du Lauberhorn
DIMANCHE 15 JANVIER
10 h 30
1 re manche du slalom
13 h 30
2 e manche du slalom,
puis remise des prix
Les spectateurs qui se rendent
à Wengen ne se contentent pas de
voir des athlètes d’élite s’envoler audessus
de la fameuse Tête-de-chien.
Ils viennent aussi pour les nombreuses
animations. Les réjouissances
commencent le jeudi, avec la soirée
d’ouverture et le tirage au sort des
dossards. Courses, spectacles aériens
de la Patrouille suisse, remise des prix
et belle ambiance sous la tente des
fêtes: difficile de s’ennuyer une seconde,
car les événements s’enchaînent.
Des trains spéciaux circulant jusqu’à
2 h 30 du matin ramènent les visiteurs
jusqu’à Lauterbrunnen. Au
moins, personne ne passera la nuit
dans le froid.
Précision: la chevauchée sauvage
sur la piste du Lauberhorn n’est pas
réservée aux seuls professionnels.
Les amateurs avertis peuvent également
s’élancer sur la plus longue
descente du monde, ainsi que l’a
démontré le fameux musicien bernois
Polo Hofer. Mais attention, sur
cette piste de 4500 mètres de long,
extrêmement difficile, la déclivité
peut atteindre jusqu’à 42 %.
■
1/2016 MADE IN BERN
25

«Je mange environ
50 grammes de
chocolat par jour»:
Daniel Bloch sur des
sacs de cacao dans sa
fabrique de Courtelary

INTERVIEW
«Ragusa,
c’est un peu le goût
de chez nous»
Avec Daniel Bloch à la tête de l’entreprise familiale, c’est au tour de la troisième
génération de produire le fameux chocolat. Il explique pourquoi la société s’est implantée
dans le Jura bernois, comment Chocolats Camille Bloch SA envisage l’avenir
et pourquoi le canton de Berne compte autant de grandes marques de tradition
MARIUS LEUTENEGGER (TEXTES) ET TANJA DEMARMELS (PHOTOS)
1/2016 MADE IN BERN
27

INTERVIEW
Made in Berne:
les produits
iconiques
RAGUSA Toujours la même
recette depuis 1942! Le produit
le plus fameux de l’entreprise
familiale Camille Bloch SA
est fabriqué à Courtelary,
dans le Jura bernois.
TOBLERONE Qui ne le connaît
pas? Son nom se compose
du patronyme Tobler et du mot
italien torrone signifiant nougat.
Quant à sa forme, non, elle
n’a rien à voir avec le Cervin.
Theodor Tobler, son créateur,
s’est inspiré d’une pyramide
montrée par des danseuses
de revue à Paris... Aujourd’hui,
Toblerone appartient au géant
américain Mondelēz
International.
OVOMALTINE
Cette boisson
fortifiante,
Albert Wander
l’a inventée en
1904 pour lutter
contre la
malnutrition.
La poudre à
diluer dans le lait contient en
effet non seulement du malt
mais encore des vitamines et
de nombreux sels minéraux.
KAMBLY ou la réussite d’une
recette de grand-mère. Oscar R.
Kambly s’est inspiré, en 1906,
des biscuits de sa grand-mère
pour créer son Bretzeli. Puis, à
Trubschachen dans l’Emmental,
il a fondé sa marque, en 1910.
Vous êtes l’un des rois du chocolat suisse.
En mangez-vous beaucoup?
Je ne me représente pas comme un roi du chocolat,
car c’est un produit très démocratique:
chacun peut trouver celui qui lui plaît. Pour
ma part, je mange plus ou moins un Ragusa de
50 g par jour, ce qui me place un peu au-dessus
de la moyenne.
Votre grand-père, Camille Bloch, a fondé
l’entreprise familiale en 1926. Il a reconverti
une ancienne usine de papier de Courtelary
pour la production. Pourquoi avoir choisi
le Jura bernois?
Au départ, mon grand-père était un petit producteur
qui fabriquait son chocolat en différents
lieux de la ville de Berne. Quand il a voulu
agrandir son entreprise,
il s’est mis en quête d’un site
pas cher et disponible rapidement.
Un politicien lui a
parlé de l’usine à papier de
Courtelary et il a été aussitôt
convaincu par le potentiel des
locaux. Mais il en a d’abord
discuté avec le maire, car, pour
lui, c’était important d’être accepté
par la communauté.
Et comment a-t-il été reçu?
A bras ouverts, même s’il s’est
contenté d’y installer son entreprise,
sans y vivre. Il préférait
habiter à Berne et se
faisait conduire tous les jours
à la fabrique.
La société Camille Bloch
est restée fidèle à ce site.
Qu’a-t- il de si particulier?
L’endroit est bien desservi,
nous avons de la place et le
paysage est incroyable. Mais
sa plus grande force, ce sont
les gens. Beaucoup parlent
plusieurs langues, ce qui est
un atout pour une entreprise
active au niveau national
et international. Surtout, ils
sont d’une grande loyauté.
S’il n’est pas toujours facile de
convaincre les gens de venir
ici, une fois engagé, le personnel
n’a plus envie de partir.
Et vous, qu’appréciez-vous
dans le canton de Berne?
Sa diversité! On trouve tout, ici: des villes,
de la campagnes, une nature époustouflante.
Et s’il est vrai que la lenteur légendaire des Bernois
est parfois agaçante, j’apprécie que les gens
y soient moins stressés qu’ailleurs.
Outre Camille Bloch, Berne compte beaucoup
de marques de renommée mondiale:
Toblerone, Ovomaltine, Emmentaler, Swatch
ou USM. Ce n’est sans doute pas un hasard.
Les traditions jouent un rôle important à Berne,
du coup, la région est un terrain propice
aux marques de tradition. En même temps,
l’esprit d’ouverture qui caractérise le canton
IN A NUTSHELL
Bernese products
conquer the world
It has been produced for
over 800 years and surely
is the most famous
product from the Canton of
Bern – the Emmental
cheese. Although this hard
cheese is now being
produced globally, the real
Emmental is only available
in 132 controlled dairies of
the region. Worldwide
sales and recognition are
typical of another Bernese
product: the Swatch. The
inexpensive but highquality
watch was invented
in Biel in 1983. Other
Bernese products are the
chocolate bar Ragusa, the
legendary Toblerone with
its triangular shape, the
breakfast beverage
Ovomaltine, and the
furniture line USM Haller.
laisse la voie libre aux esprits créatifs. On trouve
beaucoup d’exemples dans la littérature
ou la culture, comme Friedrich Dürrenmatt.
Vous avez succédé à votre père en 1997.
Quelles valeurs avez-vous développées?
La marque, les produits, les gens, la culture,
tout cela me correspondait. Mais je me suis
rendu compte à quel point mon père imposait
le respect, ce qui peut être un frein pour l’innovation.
Pour moi, il était important que le personnel
puisse s’impliquer davantage.
Vous écoulez les trois quarts de votre
production en Suisse. Comment voyez-vous
le développement du marché?
La «part par tête» demeure élevée, même s’il y
a de plus en plus d’importations, ce qui réduit
la taille du marché pour les
producteurs suisses. Dans
ce contexte, notre stratégie est
de nous concentrer sur nos
points forts, nos trois grandes
gammes, Ragusa, Torino et
les chocolats à la liqueur. Ainsi,
durant ces dix dernières
années, nous avons doublé
les ventes de Ragusa.
Votre succès dépend de
peu de produits différents.
Etes-vous à la merci
de Ragusa?
C’est certain: le plus grand
atout est aussi le plus gros
risque. Mais proposer une
marque faible n’est pas une
option.
Ne craignez-vous pas que
Ragusa soit copié?
Beaucoup ont essayé de mettre
sur le marché un produit
comparable, mais il est difficile
de copier Ragusa, car son
secret réside dans les détails.
Et puis le rayonnement d’un
produit compte beaucoup
pour le consommateur. Sur
ce point, nous faisons totalement
confiance à nos
marques. Elles sont indépendantes
et authentiques: pour
beaucoup, c’est un peu le goût
de chez nous.
Vous avez prévu d’investir
35 millions de francs ces prochaines années
pour doubler vos capacités de production,
avec un objectif de 8000 tonnes par an.
N’est-ce pas un peu optimiste?
On dit que du courage à la bêtise, il n’y a qu’un
pas. En l’occurrence, je ne crois pas que nous
soyons très téméraires. Nous agissons aussi
pour consolider notre position à l’étranger.
Avec un chiffre d’affaires annuel de près
de 60 millions de francs, avez-vous vraiment
une chance de percer sur les nouveaux
marchés étrangers?
Nous n’allons pas partir immédiatement à
l’assaut de la Chine, des Etats-Unis, du «Dark
28
MADE IN BERN 1/2016

Depuis 2012, la star
du ski Lara Gut est
l’image de Ragusa
«Avec Ragusa, mon grand-père
a aussi inventé un nouveau format.
Avant, on ne mangeait le chocolat
qu’en tablette»
L’EMMENTAL Cela fait plus
de 8 siècles que le fromage
à trous est produit dans la
région de l’Emmental. D’abord
simplement consommé par
les gens qui le faisait, il a été
commercialisé en 1815.
Un authentique emmental AOP,
fabriqué et affiné dans les
règles, doit obligatoirement
provenir d’une des 132
fromageries contrôlées. Mais
de nos jours, autour du globe,
il existe d’innombrables lieux
de fabrication d’emmental.
Side of the Moon»! Nous n’avons pas ce genre
d’ambition planétaire. Ce que je souhaite,
c’est de croître encore un peu en Suisse. Dans
ce contexte, j’utilise d’ailleurs volontiers l’expression:
«Les Etats-Unis des Alpes.»
Le nouveau centre de visite a été prévu
pour accueillir 100 000 personnes par an.
Encore un projet ambitieux.
Nous ne partons pas de zéro: aujourd’hui,
quelque 20 000 personnes par an souhaitent
visiter notre usine. Beaucoup de gens s’intéressent
au domaine du chocolat. Le nouveau
centre de visite pourra également bénéficier
au tourisme de la région. Notre pays du Chasseral
a beaucoup à offrir, à commencer par ses
paysages fabuleux.
Le Ragusa est né d’une nécessité.
En 1942, pendant la guerre, le chocolat
manquait. On a donc ajouté des noisettes
pour utiliser moins de matière première.
La formule a-t-elle été adaptée depuis?
Non, le Ragusa n’a jamais changé. Nous avons
simplement modernisé quelques processus au
niveau de la production. Mais Ragusa n’était
pas seulement révolutionnaire par sa composition:
avec lui, mon grand-père a aussi inventé
un nouveau format. Avant, on ne mangeait
le chocolat qu’en tablette.
Pour faire la promotion de ce grand
classique, vous avez choisi la Tessinoise
Lara Gut plutôt qu’une personnalité
bernoise. Pourquoi?
Nous nous voyons davantage comme des producteurs
suisses implantés dans le canton de
Berne que comme des producteurs bernois installés
en Suisse. Lara Gut a tout à fait sa place
chez nous. Comme Ragusa, elle a du mordant
et du caractère. Et elle adore le chocolat!
Vous-même, vous skiez?
Je ne suis sans doute pas le pratiquant le plus
zélé, mais j’aime le ski. Avec la direction, nous
organisons parfois des week-ends.
Et où allez-vous skier?
J’aime bien Schönried ou la Petite-Scheidegg.
J’ai passé mes dernières vacances de ski au
Hamilton Lodge, à Zweisimmen, au milieu de
la piste du Rinderberg!
* Daniel Bloch a étudié le droit à l’Université
de Berne. Il a rejoint l’entreprise familiale en
1994 et en a pris la tête en 1997. Avec ses
180 collaborateurs, Chocolats Camille Bloch
SA produit 3400 tonnes de produits dérivés
du chocolat pour un chiffre d’affaires annuel
de plus de 60 millions de francs. Marié et père
de trois enfants, Daniel Bloch vit à Berne.
■
USM HALLER Qualité
et design: la maison USM U.
Schärer Söhne AG est bien
connue pour son système
d’aménagement. Si les modules
USM Haller, nés dans l’entreprise
de Münsinger en 1963,
n’existaient pas, les cabinets
médicaux et les bureaux du
monde entier n’auraient pas
la même allure. Le système
modulaire est aussi simple
que raffiné. Un coup de génie.
SWATCH C’est l’une
des inventions les plus
récentes pour le canton.
La Swatch a été conçue
et développée par
deux ingénieurs de
la manufacture ETA,
à Bienne. L’entrepreneur
Nicolas Hayek
a saisi tout de suite
le potentiel de cette montre
bon marché de qualité,
et la lance en 1983 avec
tambour et trompette.
1/2016 MADE IN BERN
29

JUNGFRAUJOCH
Le plus beau
poste de travail
du monde
Le Jungfraujoch accueille l’une des plus importantes stations de recherche
de haute montagne de la planète. Deux couples d’exploitants, seuls habitants
du «Top of Europe», s’en occupent en alternance
MARIUS LEUTENEGGER (TEXTES) ET TANJA DEMARMELS (PHOTOS)
En Suisse, cela n’a jamais été facile de
mener à bien des projets visionnaires.
Adolf Guyer-Zeller l’a réalisé quand il
s’est mis en tête de créer une ligne de
chemin de fer sur la Jungfrau. D’emblée,
les oppositions ont été très fortes.
Mais le Zurichois n’a rien lâché. Jouant
sur tous les registres pour pouvoir réaliser
son rêve, il a notamment promis
son soutien à l’installation d’une station
de recherche au Jungfraujoch si le
Parlement fédéral donnait son accord
pour l’attribution d’une concession.
Le vote ayant été favorable, les travaux
ont pu commencer.
Depuis 1912 et la fin du chantier,
le train grimpe au Jungfraujoch, plus
haute gare ferroviaire d’Europe.
En parallèle, le projet de station de
recherche s’est lui aussi concrétisé et
des chercheurs venus du monde entier
réalisent leurs expériences dès
1931 sur le «Top of Europe», lorsque
la station et ses cinq laboratoires,
construits à 3450 mètres, sont inaugurés.
Six ans plus tard, l’observatoire,
avec sa coupole emblématique,
entre à son tour en service. Depuis ses
origines, l’endroit est géré par une
fondation regroupant des institutions
suisses, allemandes, françaises, anglaises
et autrichiennes, rejointes,
plus tard, par des organisations belges
et italiennes. Aujourd’hui encore, elle
demeure l’une des plus importantes
dans son domaine d’action.
«Sa situation en haute altitude est
son gros atout. Le Jungfraujoch se
trouve dans la troposphère. On peut,
par exemple, y faire des observations
générales sur la qualité de l’air en Europe
continentale», précise le professeur
Markus Leuenberger. Physicien
de l’environnement à l’Université de
Berne, il dirige la Fondation pour les
stations de recherche de haute montagne
du Jungfraujoch et du Gornergrat
(HFSJG). Sur la cinquantaine de
projets menés de front au Jungfraujoch,
80% sont en lien avec le climat
et la recherche environnementale.
Mais tout chercheur peut prendre
contact avec l’institution pour mener
un projet scientifique.
Une douzaine de chambres
à disposition des chercheurs
Dans la station, tout le monde s’active.
Des chefs de projet installent leurs
instruments pour effectuer des relevés.
D’autres sont au stade des mesures
ou font des recherches sur des volontaires.
Comme une douzaine
de chambres sont disponibles, on
peut dormir sur place. Chaque année,
30
MADE IN BERN 1/2016

Depuis
quinze ans
à la station du
Jungfraujoch:
Joan et Martin
Fischer, avec leur
chien ■«Sherpa»

A 3450 mètres d’altitude: Martin Fischer est responsable de l’entretien des instruments et des installations
l’endroit accueille un millier de personnes.
Elles sont reçues par les seuls
vrais résidents du Jungfraujoch, les responsables
d’exploitation et gardiens
de la station. Deux couples occupent
ces fonctions en alternance. Mais Joan
Fischer, 47 ans, et Martin, son mari de
quatre ans plus âgé, sont là plus souvent.
Ils vivent et travaillent vingt
jours sur la montagne, puis, durant les
onze jours suivants, profitent de leur
maison de Brienz.
Joan se charge de l’hébergement,
Martin de l’entretien
Joan, qui a grandi près de Rotterdam,
est venue dans l’Oberland bernois durant
sa jeunesse pour travailler en tant
que serveuse. A Brienz, elle a croisé
Martin, le charpentier du coin, et en
est tombée amoureuse. «Je suis née
7 mètres au-dessous du niveau de
la mer, je ne connaissais rien aux
montagnes, se souvient-elle. Mais à
présent, je suis plus montagnarde que
la majorité des Suisses! » Gardiens au
Schilthorn pendant trois ans, les
Fischer rêvaient de se retrouver au
Jungfraujoch. Un endroit très particulier
pour Martin, puisque ses parents
s’y sont rencontrés. Son père était cuisinier
au Joch et sa mère serveuse.
«Il faut vraiment bien s’entendre pour
accepter un tel travail», souligne Joan.
Le fait que leurs domaines de compétences
respectifs soient bien définis
aide au bon fonctionnement. Joan se
charge de l’hébergement et des scientifiques,
Martin de l’entretien des bâtiments,
des installations ainsi que
des instruments. Pas besoin de connaissances
scientifiques approfondies
pour exercer ce job. «Personne
ne comprend tous les instruments »,
précise-t-il. Mais quand un appareil
est en panne, il essaie de le réparer.
Et en altitude, tout se détraque plus
vite. «Ce doit être lié au rayonnement
cosmique, qui est environ douze fois
plus puissant qu’à Berne.»
En plus d’entretenir ce matériel
fragile, Martin exerce d’autres tâches
qui demandent pas mal d’huile de
coude! Ainsi, tôt le matin, il doit souvent
déblayer la neige par des températures
de moins 20 degrés. Et au minimum
cinq fois par jour, il note ses
observations météorologiques: «En
regardant par la fenêtre, je détermine
la visibilité et la nébulosité.» Cette
méthode ne paraît pas très scientifique,
mais certains paramètres ne se
mesurent pas avec des appareils.
Jour après jour, le quotidien des
gérants est très structuré et les activités
extraprofessionnelles extrêment
limitées. Lorsqu’on demande aux
IN A NUTSHELL
High-altitude research
The research lab atop the
Jungfraujoch, at 3,454 metres
above sea level, was opened in
1931 and has since carried out
numerous experiments
involving high-altitude air. A few
years later, the Observatory with
its striking cupola started operations.
Together they form one
of the world’s most important
scientific stations of their kind.
They are able to make general
assessments of the air quality
across continental Europe.
At any time, 50 to 60 scientific
research projects are going on
concurrently, of which 80 per
cent deal with climate and
environmental matters. In
principle, any researcher can
apply for a place on the Jungfraujoch.
The station features its
own accommodation for researchers
and staff with a dozen guest
rooms that clock up about 1,000
stays each year. The guests are
being looked after by the only four
people who permanently live on
the Jungfraujoch: two alternating
managing couples.
32
MADE IN BERN 1/2016

«Il suffit
d’un touriste
qui fume
pour influencer
nos mesures»
L ’intérieur de la station: le vieil ascenseur (en haut) est réservé aux gérants
Fischer s’il leur arrive de s’ennuyer,
Martin éclate de rire: «Jamais! Il y a
toujours de nouveaux appareils à contrôler,
j’apprends des choses tous les
jours. » D’autant que la vie sociale
n’est pas aussi restreinte qu’on pourrait
se le figurer. Pendant la journée,
beaucoup de gens travaillent sur
place. «Et l’été, nous rendons souvent
visite aux gardiens de la cabane du
Mönchsjoch.»
Les soirées dans l’appartement qui
leur est réservé sont généralement
calmes. A part les hôtes scientifiques,
un seul employé du chemin de fer passe
la nuit sur place. «Le soir, nous faisons
la même chose que la plupart des
gens de la vallée. Nous mangeons,
nous lisons, nous regardons la télévision»,
résume Joan. Le grand avantage
de cette existence, c’est la pause
de onze jours qui suit chaque période
d’activité. «Pour nous, c’est comme
des vacances. Nous avons deux vies.»
Ce que confirme Martin: «Il y a beaucoup
de choses que je fais seulement
quand je suis ici, d’autres uniquement
lorsque nous sommes à Brienz. Par
exemple, en bas, je ne m’assois jamais
devant l’ordinateur, je vais plutôt faire
du vélo.»
Joan observe également que sa
perception du monde qui l’entoure
a changé: «Lorsque nous descendons
en plaine, je suis saturée par les
couleurs. En altitude, l’œil s’habitue à
la blancheur.»
Les mesures montrent que le climat
se modifie de façon dramatique
Pourtant, le blanc neigeux devient de
plus en plus rare. Les mesures à long
terme effectuées à la station du Jungfraujoch
montrent que le climat
se modifie de façon dramatique.
Les Fischer n’ont pas besoin d’instruments
sophistiqués pour voir l’évolution.
«Nous avons encore de la neige
chaque année à Noël, mais nous
constatons des changements. Pendant
notre première année ici, il n’a pas plu
une seule fois. A présent, l’été, il tombe
davantage de pluie que de neige»,
résume Martin.
Mais est-ce bien sain de passer
autant de temps à si haute altitude?
«Le rayonnement cosmique puissant
est sûrement nocif, mais nous respirons
un air très pur, réplique Martin.
Et le cœur doit pomper plus fort,
ce qui nettoie les artères. Tous nos
prédécesseurs ont vécu très longtemps.»
De plus, oeuvrer dans un
si bel endroit fait du bien. Joan apprécie
toujours autant le panorama sur le
Jungfraujoch. «Pour nous, c’est le plus
beau poste de travail du monde.»
■
La Fondation pour les stations de
recherche de haute montagne du
Jungfraujoch et du Gornergrat (HFSJG)
chapeaute les activités au Jungfraujoch.
Le professeur Markus Leuenberger,
physicien de l’environnement à l’Université
de Berne, en est le directeur.
Quelle est l’importance de la station
de recherche du Jungfraujoch?
Elle occupe indiscutablement une place
à part. Nous y observons, par exemple,
la composition des masses d’air sur
l’Europe continentale. Cela nous permet
d’évaluer les effets du Protocole de
Kyoto ou des Accords de Paris sur
la concentration de certains polluants.
Notre station fait partie des plus
importants réseaux de
recherche
environnementale
et météorologique.
Y a-t-il beaucoup de
demandes de recherche?
Professeur
Leuenberger
50 à 60 projets sont
toujours en cours.
Beaucoup mesurent les
polluants atmosphériques
ou les changements climatiques.
Qui finance la station?
Nous recevons de l’argent des institutions
liées à notre association et décomptons
des frais pour l’utilisation des
infrastructures. Environ la moitié de notre
budget provient du Fonds national suisse.
Quel est votre budget?
Autour du million de francs par an.
Ce n’est pas beaucoup.
Non, d’autant que la station fonctionne
365 jours par an et que notre association
s’occupe aussi de celle du Gornergrat.
«Top of Europe» attire environ un million
de visiteurs par an. Cela ne dérange pas
les chercheurs?
Si, car les appareils de mesure
scientifiques sont très sensibles. Il suffit
que quelqu’un fume sur la terrasse pour
modifier les résultats.
Les appareils sont aussi précis?
Je pense que nous pourrions même
déterminer si les particules de fumée
proviennent d’un cigare ou d’une cigarette!
1/2016 MADE IN BERN
33

SKI DE FOND
Une nature
calme et pure
Le Parc naturel du Gantrisch est idéal pour les courts séjours
et pour tous ceux qui souhaitent échapper au stress
ERIK BRÜHLMANN
Si vous disposez d’un après-midi de libre ou
désirez faire une balade de quelques kilomètres
à skis de fond, les parcours proposés par le
Parc naturel du Gantrisch sont faits pour vous.
Située à moins d’une heure de Berne, cette région
compte en effet quelque 45 kilomètres de
pistes parfaitement préparées, dans les versions
classique ou skating. Un lieu de détente
idéal pour un court séjour.
«Il y a effectivement beaucoup de visiteurs
qui viennent après leur journée de travail,
lorsqu’ils finissent plus tôt, ou pour quelques
heures le week-end», confirme Ramona Gloor,
directrice Marketing et Tourisme au Parc du
Gantrisch. Parfois ils s’y attardent même jusqu’à
la tombée de la nuit, munis de leur lampe
frontale, profitant ainsi de l’état impeccable
des pistes, tracées quotidiennement par l’Association
du centre de ski de fond.
Autre caractéristique de ce paradis du ski
de fond: l’absence d’enneigement artificiel.
Toutes les boucles sont garanties 100% neige
naturelle! «Cette exigence rend évidemment
notre région très dépendante des conditions
climatiques, explique Ramona Gloor, mais en
tant que parc naturel, nous avons une grande
responsabilité écologique.» Toutefois, cette
contrainte sévère ne semble pas être un handicap,
puisque le centre d’entraînement du Gantrisch
accueille régulièrement des fondeurs de
compétition pour des entraînements.
Le «Gäntu-Pass» pour skier
toute la saison d’hiver
Le centre n’accueille pas que des athlètes d’élite.
Les pratiquants chevronnés comme les
néophytes peuvent y trouver leur bonheur,
ainsi que des offres pour toutes les bourses.
Avant de se lancer dans leur première boucle,
les débutants ont ainsi la possibilité de
Un paradis
aux portes
de Berne
Rüti
Gantrisch
2175 m
Ottenleuebad
Riffenmatt
Heubach
Schwarzenburg
BERN (35 km)
Le Parc naturel du
Gantrisch, entre Berne,
Thoune et Fribourg, compte
de nombreuses remontées
mécaniques et 40 km de
pistes de ski de fond
s’inscrire aux différents cours proposés par
l’Ecole de ski de fond. On peut aussi y louer
son matériel. Et ceux qui ne viennent que
ponctuellement dans la région peuvent acheter
leur forfait auprès d’un contrôleur de pistes.
Les autres se procureront l’abonnement de
saison, le «Gäntu-Pass», tandis que pour les
fans inconditionnels de ski de fond, le meilleur
choix reste, bien sûr, le forfait national,
valable sur l’ensemble des pistes de Suisse.
Le sentier panoramique du Gantrisch
reste un incontournable
En parallèle au ski de fond, le Parc naturel
du Gantrisch offre la possibilité de pratiquer
une activité un peu plus tranquille: la randonnée
à raquettes, très prisée dans la région,
selon Ramona Gloor. Septante kilomètres de
parcours, au total – en comptant les chemins
pour les randonneurs à pied – sont ouverts
et entretenus. Leurs points forts? «Ils offrent
de jolies vues sur les Alpes, confie la cheffe
Marketing et Tourisme. Et l’on s’y balade au
calme, à l’écart du tourisme de masse.» Une
quiétude très appréciée par les familles, les
groupes et tous les amis de la nature. Mais
les musts demeurent sans conteste le sentier
panoramique du Gantrisch, dont le point de
départ se situe au col du Gurnigel, ainsi que
celui de Schwarzenbühl/Selital. La location
des raquettes peut se faire au Berghaus, au Gurnigel
ou au foyer du ski de Selital, par exemple.
Et celui qui n’a pas envie de faire la balade
tout seul peut réserver une sortie en groupe
accompagnée auprès de «Snow Patrol» ou «Berg
Event». Une dernière chose: s’il est autorisé
de se promener à travers champs à raquettes,
Ramona Gloor précise toutefois qu’il est «préférable
que les randonneurs restent sur les tracés,
par respect pour la faune et la flore.»
■
34
MADE IN BERN 1/2016

A moins d’une heure
de Berne: un paradis
pour les fondeurs
dans le Parc naturel
du Gantrisch

Nuits
tropicales
Quand le froid est vraiment mordant, une visite à la Maison tropicale de Frutigen
est un pur plaisir. Un endroit unique au monde, où les poissons d’eau chaude
sont rois, ainsi que le caviar, à découvrir dans une exposition interactive
MARIUS LEUTENEGGER

La nouvelle exposition: Organisée
en 5 mondes, elle montre comment l’eau
chaude provenant du percement du
Lötschberg a permis la production ■de caviar

La Maison tropicale de Frutigen est un
lieu tout à fait unique en son genre, puisque
cet institut de formation est également
une attraction touristique réputée et
un véritable temple de la gastronomie.
Mais ce sont avant tout les
concepts sur lesquels est
basé le fonctionnement de
l’établissement - la durabilité,
par exemple - qu’apprécient
les visiteurs, explique
Beate Makowsky, responsable
marketing et directrice
adjointe des lieux.
La genèse de la Maison
tropicale - une expérience
pilote en matière écologique,
mais aussi économique
- est directement liée à
l’aventure de la percée du
tunnel de base du Lötschberg,
en 2007, entre Frutigen
et Rarogne (VS). Au cours
des travaux, de l’eau à 18 degrés
a jailli du sous-sol avec
un débit impressionnant de
70 litres par seconde. Bien
sûr, on a pensé à détourner
ces flots dans l’Engstligen,
mais l’idée a été abandonnée:
les truites, avec la montée
de la température, ne s’y
seraient plus reproduites.
Plutôt que de refroidir
cette eau, une solution
moins coûteuse et moins énergivore a été
trouvée: l’utiliser pour créer un élevage
d’esturgeons, des poissons qui apprécient
les milieux chauds. Et qui fournissent,
depuis 2009, l’unique caviar suisse.
IN A NUTSHELL
Swiss
caviar
A tropical greenhouse
can be
found in Frutigen.
The Tropenhaus
owes its
existence to the
Lötschberg base
tunnel and the
18°C water that
flows out of it. The
resultant
geothermal
energy is used to
cultivate plants
– and roe, which
supply the only
caviar produced
in Switzerland.
Depuis son inauguration, la Maison
tropicale produit annuellement une tonne
de caviar Oona, 24 tonnes d’esturgeons et
70 tonnes de perches et de sandres. Cette
marchandise est majoritairement destinée
au secteur de la restauration
suisse. Elle couvre aussi presque
l’intégralité des besoins
de Coop, propriétaire de
l’établissement. Et une petite
partie est vendue sur place,
dans la boutique ou dans le
restaurant. « Notre point fort
est de combiner produits
locaux et spécialités tropicales
», explique le chef, Martin
Strehle. Car, en plus du
caviar et des poissons, près
de 2 tonnes de fruits exotiques
sont récoltés chaque année
dans les serres de la Maison
tropicale, et utilisés dans
le secteur de la gastronomie.
«Tous les plats que nous proposons
contiennent au moins
un ingrédient venant du
jardin ou de notre élevage de
poissons», poursuit Martin
Strehle.
La suggestion préférée
des clients? L’esturgeon, particulièrement
dans sa version
tandoori, relevé avec trente
épices différentes. Une expérience
culinaire unique que
l’atmosphère du restaurant, tout juste rénové
et agrandi, vient sublimer. Particulièrement
quand la neige tombe à gros
flocons, et que les clients sont servis sous
les palmiers, les bananiers et les papayers.
■
1
2
Sorties culturelles pour
1 MUSÉE DES BEAUX-ARTS
DE BERNE
Sous le nom de «L’Autel disparu»,
le plus ancien Musée des
beaux-arts de Suisse expose
plusieurs panneaux du peintre
bernois Niklaus Manuel. Considérés
comme de vrais chefsd’œuvre
de l’art bernois du début
du XVIe siècle, ils décoraient
l’autel aujourd’hui disparu de
l’église française de Berne. Le
musée recèle par ailleurs une
collection de plus de 300 peintures,
sculptures, dessins, photographies
et vidéos allant de
l’époque gothique à nos jours.
2 ELEVATION 1049, GSTAAD
«Between Heaven and Hell» est
une expo unique en son genre,
qui consiste en diverses installations
d’artistes - de Fischli/
Weiss à Pipilotti Rist - réparties
dans tout le village. Elle a reçu
un accueil enthousiaste au-delà
de nos frontières. Cette année,
«Elevation» est reconduite dans
le Saanenland avec l’exposition
hivernale «Avalanche», du 3
février au 19 mars 2017, consacrée
au phénomène des avalanches,
à leur caractère imprévisible,
leur force et leur dynamique.
38
MADE IN BERN 1/2016

CULTURE
Féerie
tropicale
Manger dans
un jardin
exotique: c’est
possible au
Restaurant du
Tropenhaus
de Frutigen
Outre la nouvelle exposition
interactive, organisée en cinq
mondes, la Maison tropicale
propose plusieurs événements.
Ainsi, chaque dernier mercredi
du mois (le 30 novembre et le
28 décembre), une visite guidée
des serres et de leurs plantes
exotiques est organisée. Outre
une expo sur les vertus des
plantes médicinales, on peut
aussi choisir d’autres visites,
comme celle axée sur l’élevage
des poissons ou celle sur
la production d’énergie.
L’établissement propose aussi
de célébrer la Saint-Sylvestre
dans le jardin, sous les palmiers.
tropenhaus-frutigen.ch
les jours de mauvais temps
3
3 CENTRE PAUL KLEE
Le musée le plus connu de Berne
se trouve en bordure de
la ville, dans un bâtiment signé
de la star italienne Renzo Piano,
conçu comme une triple vague.
En plus de l’exposition des oeuvres
du célébrissime peintre
allemand, l’endroit est aussi un
centre d’étude reconnu de la vie
de l’artiste et de son œuvre.
L’expo actuelle s’articule autour
du mouvement dans la création
de Paul Klee, un thème fondamental
dans sa conception de
l’art et de la nature.
4 MUSÉE DES BEAUX-ARTS
DE THOUNE
Aménagé dans l’ancien Grand
Hôtel Thunerhof, le musée est
un véritable paradis pour les
amateurs d’art contemporain.
Outre son impressionnante collection
d’œuvres de Hodler,
Varlin ou encore Meret Oppenheim
côtoyant celle sur le pop
art suisse et le photoréalisme, il
propose chaque année plusieurs
rendez-vous temporaires. Ainsi,
jusqu’au 22 janvier 2017, l’exposition
olfactive «#4» étudie de
manière expérimentale les
odeurs dans et autour de l’art.
4
1/2016 MADE IN BERN
39

LES PLUS BELLES DESCENTES
Les pistes préférées
de Tanja Frieden
La championne olympique de snowboard, en 2006, a grandi à Thoune. Elle connaît donc
comme sa poche les pistes neigeuses de l’Oberland bernois. L’une de ses descentes favorites
part du Schilthorn, à près de 3000 mètres d’altitude, pour arriver à Mürren.
La snowboardeuse aime y glisser tôt le matin, au lever du soleil
1. Adelboden–Engstligenalp
Ce domaine skiable continue à m’enchanter.
C’est sur ces pentes que j’ai entamé ma carrière
de snowboardeuse. Au printemps, surtout,
l’Engstligenalp est un must. On est là à 2000
mètres d’altitude. Le champ de pistes a beau
être plutôt petit, la piste Noire qui descend de
Dossen fait partie des pistes les plus dingues
de l’Oberland bernois, magnifiquement large
et raide. Le problème, c’est qu’on ne peut pas
se permettre de chuter, car il y a un restaurant
en bas, et tout le monde vous regarde!
2. Grindelwald–First
Depuis des années, c’est ici au snowpark «White
Elements», à côté du skilift Bärgelegg, que se retrouve
toute la scène snowboard et Freeride. Son
«Superpipe» figure parmi les meilleurs de la
région. Et celui qui en a marre des pistes peut
s’assseoir au soleil sur la terrasse du restaurant
Schreckfeld juste à côté du téléphérique.
Il regardera les chefs travailler dans la cuisine
extérieure ou alors jouira de la vue sur le puissant
glacier de l’Eiger.
3. Lenk–Betelberg
J’adore la piste du Wallegg. Elle est longue,
supervariée, et tout de suite dès le début de
la saison, dans un excellent état. Foncer non
stop, tôt le matin en automne, était pour moi,
à l’époque, un des points fixes importants de
Schiltgrat
Schilthorn
2970m
Birg
Allmendhubel
MÜRREN
Obere Hubel
Départ de rêve au lever du soleil.
Du Piz Gloria on plonge vers Mürren
mon programme d’entraînement. Je dois d’ailleurs
avouer, qu’aujourd’hui, durant les plus
longues descentes, je m’octroie souvent quelques
petites pauses... Mais la piste déménage
toujours!
4. Mürren–Schilthorn
Par neige fraîche, il faut attaquer le Piz
Gloria avec la première benne du matin. La
partie supérieure, raide à en être presque
verticale, n’est alors pas encore complètement
damée et offre ainsi un plaisir particulier.
Comme un gamin, on peut répéter: le
premier qui a mis son snowboard a gagné!
Mais à la dernière descente, on profitera de
faire une halte à la charmante et rustique
Hütte Suppenalp pour y manger diverses
spécialités fromagères cuites au feu de bois et
de bonnes soupes ravigorantes.
5. Saanenland–Saanenmöser
La piste pleine de bosses qui descend de
Saanerslochgrat à Saanenmöser invite à
s’amuser. Elle est très large, pas vraiment
raide, si bien que je n’ai pas besoin de modifier
ma manière de «freestyler». A la fin de la
journée, j’aime bien m’accorder un moment
de détente au restaurant Kübeli et écouter le
patron «Ädi», qui a toujours un réservoir de
blagues et qui aime raconter la grande histoire
des glorieux débuts du snowboard.
40
MADE IN BERN 1/2016

XXXXX
Ex-snowboardeuse
professionnelle: Tanja
Frieden dit aujourd’hui
aimer «faire des petites
pauses» quand elle dévale
les pentes
1/2016 MADE IN BERN
41

Un cadre grandiose
pour les skieurs:
l’Eiger, le Mönch
et la Jungfrau
Bons plans
de champion
Deux fois champion du monde, médaillé de bronze en slalom géant,
Mike von Grünigen a fait partie des meilleurs skieurs suisses. Cela n’empêche pas
la star de Schönried de toujours aimer les pistes de rêve de l’Oberland bernois.
Ses bons tuyaux pour sportifs exigeants ou amateurs de nature
42
MADE IN BERN 1/2016

L’illustre slalomeur
Mike von Grünigen
est resté fidèle
à sa région
1. Schönried–Horneggli
Evidemment, mon tracé favori est le Mike-von-Grünigen-
Run au Horneggli! Et pas seulement parce que cette piste
porte mon nom, mais aussi parce qu’elle est exigeante et
très variée. C’est au matin qu’elle est la plus sensationnelle,
relativement dure, mais préparée de manière optimale
par les dameuses. A partir de midi, elle se présente
dans son plus bel ensoleillement. Et après la dernière
descente, il ne faut pas oublier d’aller faire un tour au
légendaire Kuhstall, un restaurant inspiré d’une étable, au
fond de la vallée.
2. Adelboden–Lenk
La vaste piste qui va de Sillerenbühl au restaurant Aebi, toujours
superbement préparée, est un must absolu pour tous
les amateurs de carving! Il y a là suffisamment de place pour
tester tous les angles de courbe et cherchent la sensation
idéale. Celui qui ne veut pas s’arrêter longtemps trouvera des
en-cas raffinés au restaurant d’altitude Sillerenbühl. Celui
qui préfère prendre le temps de déguster un mets traditionnel
ira s’installer confortablement au restaurant Aebi,
au bout de la piste.
3. Grindelwald–la Petite-Scheidegg
Dans cette région, il ne faut sous aucun prétexte manquer
la piste qui va d’Eigergletscher à Arven. Après le passage
initial, un peu étroit, on apprécie la superbe piste aux courbes
généreuses. Pile ce qu’il faut pour se défouler ou alors,
tout simplement, pour s’imprégner de la nature environnante.
Celui qui ne veut pas revenir ensuite sur la Petite-
Scheidegg, empruntera la longue piste (au départ pas très
spectaculaire) jusqu’au fond de la vallée de Grindelwald.
Et il pourra s’arrêter encore, à mi-parcours, au restaurant
Alpiglen, pour une bonne fondue.
4. Meiringen–Hasliberg
Le restaurant panoramique Alpen Tower est un passage
obligé, lors d’une journée de ski à Hasliberg. Le buffet du
déjeuner, là-haut, constitue une manière idéale de s’immerger
dans ce paysage alpin somptueux, avec vue sur les
sommets de la partie est de l’Oberland bernois. On peut
ensuite d’élancer sur la piste très variée qui passe sur l’aile
sud du Gummenalp, en direction de Bidmi ou vers la station
de Reuti.
5. Gstaad–Wasserngrat
Voilà un secret d’initié, pour tous ceux qui fuient les foules
mais cherchent pourtant des pentes exigeantes: direction
Wasserngrat, à Gstaad. Le domaine est particulièrement
recommandé pour un jour de semaine ensoleillé: on y
est alors pratiquement seul à skier sur la piste. Les petits
matins de neige fraîche, en revanche, on voit affluer
tous les amateurs de poudreuse des environs. Et ce n’est
pas un moindre plaisir que de s’installer sur la terrasse du
restaurant d’altitude pour jouir de la vue magnifique sur
la région de Saanen.
■
43

SAVEURS
Le secret d’une
bonne fondue,
c’est le vin
Le cuisinier star bernois explique les règles de base pour réaliser
le fameux plat national suisse et dévoile sa recette préférée
MYRIAM ZUMBÜHL (TEXTES) ET RUBEN WYTTENBACH (PHOTO)
Beaucoup de cantons revendiquent la
paternité de la fondue. Si les touristes
la considèrent comme le plat national
suisse par excellence, les Neuchâtelois,
les Valaisans et, avant tout, les Bernois
se disputent son invention. Pour le chef
star Ivo Adam, originaire de Berne, ce
qui compte d’abord, c’est la diversité
que permet la recette dont il joue volontiers.
Son mélange, appelé «La fondue
Röstigraben», est composé de vacherin
fribourgeois, de gruyère bernois,
de jeune appenzeller et de fromage à
raclette. «Pour une texture crémeuse
agréable, surtout avec des fromages
corsés», explique-t-il. Ceux qui apprécient
une fondue moins «élastique»
peuvent ajouter une touche d’emmental
à la recette.
Pour ce cuisinier de 39 ans, réaliser
une fondue parfaite commence au moment
des achats. Haut comme trois
pommes, il accompagnait déjà sa mère
chez le fromager à Lyss. «Il me donnait
Pour un
mélange
savoureux
1 L’ACCOMPAGNEMENT
Des pommes de terre
rattes ou, pourquoi pas,
des morceaux de pomme.
2 LE PLUS
Les bouchées de pain
sont plus savoureuses si on
les passe dans un mélange
de pignons grillés et de
noisettes du Piémont
hachées ou de graines
de colza. Au fromage, on
peut ajouter des morilles,
des tomates, des truffes...
3 LE VIN
S’impose un vieux millésime
d’un bon vin blanc sec et
légèrement pétillant (par
exemple un chasselas mais
aussi un champagne).
souvent des petits morceaux à déguster
pendant qu’il choisissait les ingrédients
pour la fondue familiale avec ma mère.
Ensuite, il versait tous les morceaux
dans la grande râpe.» Et d’ajouter, en
faisant la moue: «Maman n’aurait jamais
acheté un mélange déjà prêt.»
Pour Ivo Adam, le dosage des produits
se réinvente à chaque fois. «En
général, quand j’arrive chez le fromager,
je sais plus ou moins les fromages
que je veux utiliser.» Mais souvent, le
commerçant a une autre idée pour marier
les arômes. «Ensemble, nous
créons une «cuvée», un peu comme un
peintre qui effectue ses mélanges de
couleurs chaque fois différemment.»
Ainsi, pour sa «Fondue Röstigraben»,
le fromager attitré d’Ivo Adam emballe
plusieurs morceaux différents et n’oublie
jamais d’ajouter quelques grammes
supplémentaires aux quantités
prévues pour la recette. «J’adore picorer
des petits bouts de fromage tout en
44
MADE IN BERN 1/2016

«Chaque fondue
est une création.»
Le cuisinier star
Ivo Adam avec
un morceau de
gruyère bernois,
l’indispensable
ingrédient

Les meilleurs
plans fondue
IGLU-DORF, ENGSTLIGENALP
La fondue pour tout le monde
CHEMISTUBE, ST. STEPHAN
Une auberge de montagne
comme sortie d’un livre
d’images, au cœur du domaine
skiable Lenk-Simmental
JÄGERSTÜBLI, LOMBACHALP
Le charme rustique s’allie ici
avec les saveurs de la fondue et
de la raclette au pain
RIKSCHA-TAXI, BERNE
A 2 et sur 3 roues, Fondükscha
vous promène dans les rues
tout en vous régalant
cuisinant», remarque le chef en souriant
malicieusement. Pour faire son
choix et réaliser l’harmonie parfaite, il
n’hésite pas à se laisser aussi guider
par les odeurs et les arômes des fromages,
qu’il râpe ensuite chez lui.
Une tombée de jus de choucroute
ou de vinaigre de pomme
Pour Ivo Adam, le véritable secret
d’une fondue réussie, c’est le vin. Et
pas seulement parce qu’il représente
une bonne solution pour détendre la
masse de fromage devenue un peu
trop épaisse. Un bon vin blanc de
qualité souligne la saveur. «Le meilleur
choix, c’est une bouteille de
IN A NUTSHELL
Typically Swiss
The fondue is one of the
best-known Swiss national
dishes. It basically consists
of various shredded cheeses
that are being melted in a
special pan (the caquelon)
right at the table, into which
the eaters dunk pieces of
bread. This convivial and
heart-warming meal is
served in numerous cosy
restaurants across the
Bernese Oberland.
chasselas oubliée dans un coin de la
cave, conseille Ivo Adam. Quand il
vieillit, ce cépage s’oxyde légèrement,
ce qui lui donne une note d’abricot et
de safran. Non seulement il relève
agréablement la fondue, mais il permet
aussi d’éviter les fils.»
On peut également ajouter au mélange
quelques gouttes de citron frais,
de vinaigre de pomme ou encore – et
c’est la solution préférée du chef – un
peu de jus de choucroute. «Le jus des
légumes fermentés est génial dans la
fondue, parce qu’en plus d’être acide il
a un goût particulier, qui aromatise
très agréablement le mélange de
fromages, ce qui donne, au final, une
recette parfaite.
46
MADE IN BERN 1/2016

SAVEURS
La recette
du cuisinier
Ivo Adam
«Pour une bonne fondue, il faut un
bon fromage, un bon vigneron et un
bon boulanger», résume Ivo Adam,
qui ne jure que par le pain bis cuit au
four à bois. «Et surtout, il faut qu’il
soit rassis de la veille, car le pain blanc
frais absorbe trop de fromage», ce qui
déséquilibre le rapport, moitié fromage-moitié
pain, parfait pour que les
invités ne se sentent pas trop rapidement
rassasiés. Si le chef aime la fondue
traditionnelle, il prend plaisir à
varier les accompagnements. «Les petites
pommes de terre de montagne
ont un goût fantastique et sont idéales
pour la fondue. Des morceaux de
pommes légèrements acidulées se
marient également très bien avec le
fromage. Une fois les ingrédients
achetés, le matériel rassemblé, la préparation
de «La fondue Röstigraben»
peut commencer. Ivo Adam frotte
d’abord le caquelon avec une gousse
d’ail, puis porte vin et cidre à ébullition.
Il rajoute le fromage et le fait
fondre à feu doux en remuant constamment.
Au besoin, il lie le mélange avec
de la maïzena dissoute dans un peu de
marc. Pour la touche finale: une tombée
de jus de choucroute, une pincée
de poivre pimenté et de piment d’Espelette.
Avant de servir, le cuisinier propose
une dernière astuce: «Pour un
agréable effet moussant, on mélange
délicatement une pointe de couteau de
bicarbonate au fromage.»
FONDUE-
LAND,
SCHÖNRIED
Au Schlittmoos,
qui
surplombe le
village, c’est
installé dans
un caquelon
en pleine
nature qu’on
déguste
la fondue.
■
Ingrédients:
250 g de vacherin fribourgeois
250 g de gruyère bernois
200 g d’appenzeller (6 mois
d’affinage)
100 g de fromage à raclette
3 dl de vieux chasselas
1 dl de jus de pomme acide
3 c.c. de maïzena
4 cl de vieux marc
3 gousses d’ail
4 c.s. de jus de choucroute (ou
1 c.s. de vinaigre de pomme)
Poivre de Cayenne et piment
d’Espelette
Accompagnement:
800 g de pain bis cuit au feu
de bois rassis de la veille et
coupé en morceaux
Préparation:
Tous les ingrédients doivent
être à température ambiante.
Râper le fromage avec la râpe
à röstis, délayer la maïzena
dans le vieux marc. Couper
les gousses d’ail en quatre,
en frotter le caquelon, puis les
laisser à l’intérieur. Ajouter le
vin et le jus de pomme, porter
à ébullition. Verser le fromage
râpé dans le caquelon et
laisser fondre lentement à feu
doux pendant une dizaine de
minutes tout en remuant – former
un 8 – sans interruption
avec une cuillère en bois.
Ajouter le jus de choucroute à
la maïzena et incorporer le
mélange. Poursuivre la cuisson
2 minutes à feu vif pour épaissir.
Pour terminer, relever avec
le poivre et le piment. Pour
obtenir une fondue aérée,
ajouter une pointe de couteau
de bicarbonate de soude
(attention, cela mousse vite!).
Servir avec le pain coupé.
1/2016 MADE IN BERN
47

1
1 SnowpenAir
Concert à 2067 m
d’altitude à la
Petite Scheidegg
2
2 Top of Europe
ICE MAGIC
Patinage enchanteur
à Interlaken
3
3 Snow Bike
Festival
L’élite des
cyclistes de
neige à Gstaad
Marchés de Noël
et sports en fête
Les événements de l’hiver à ne manquer sous aucun prétexte dans le canton de Berne
ADELBODEN
31 décembre Fête du Nouvel-An
au bar de glace du Club de hockey
7-8 janvier Coupe du monde de ski:
slalom géant et slalom, accompagnés
d’un ample programme de festivités
18-19 mars 6 e Igloo-Festival
BERNE
3-24 décembre Marchés de Noël
Waisenhausplatz et Münsterplatz
21 décembre - 19 février
Piste de glace à la Bundesplatz
2-4 mars Carnaval de Berne
JURA BERNOIS
5 février SnowUp interjurassien:
divers parcours de randonnée à pied
BRIENZ
26-27 novembre Grand marché de Noël
accompagné d’événements festifs
GSTAAD
15 décembre - 7 janvier
«Winterzauber»: des feux et des events
31 décembre Fêtes de Nouvel-An
dans divers endroits
19-22 janvier Snow Bike Festival
HASLITAL
31 décembre Fondue maison
et descente en luge au départ
de Käserstatt jusqu’à Bidmi
48
MADE IN BERN 1/2016

AGENDA
4 Féerie
En période
de l’Avent, les
marchés de Noël
animent les villes
du canton de
Berne comme
ici à Bienne
Le plus long
réveillon
de Suisse
A Interlaken, Nouvel-An
se fête trois jours d’affilée
HUTTWIL
23-27 novembre Marché de Noël,
étendu et romantique
INTERLAKEN
17 décembre - 25 février
Top of Europe ICE MAGIC offre une
expérience de patinage unique au monde
17-24 décembre Marché de Noël
1 er janvier Touch the Mountains –
Concert en plein air avec de grands
orchestres comme 77 Bombay Street,
Dabu Fantastic, Nickless et Trauffer;
feux d’artifice en clôture
LA PETITE SCHEIDEGG
8 avril 20 e édition du SnowpenAir:
groupes suisses et internationaux
KANDERSTEG
25 décembre - 1 er janvier Dans les rues
du village, les «Pelzmartiga» secouent
bruyamment leurs chaînes et sonnailles
22-29 janvier 8 e édition de la Semaine Belle
Epoque: le village prend des allures 1900
avec calèches, robes et melons
4-5 février Nordic Days
LAUPEN
31 décembre «Achetringele»: des masques
chassent les esprits et les démons...
LENK
10 décembre Grand marché de Noël
11-12 février Course internationale
de chiens de traîneau
19 mars Audi Snowboard Series
MÜRREN
18-21 janvier 74 e édition de la course
de ski internationale Inferno
SAANEN
6-17 décembre
Marché de Noël
THOUNE
8-23 décembre
Marché de Noël
WENGEN
13-15 janvier Coupe du monde de ski,
combiné et descente du Lauberhorn;
vaste programme de festivités et show
aérien de la Patrouille suisse
4
Après la traditionnelle fête de
Saint-Sylvestre, l’ambiance se déchaîne
à Interlaken. Cela commence
par un concert en plein air le
1 er janvier, avec Nickless, Dabu
Fantastic, 77 Bombay Street et
Trauffer. Et à 19 h 45, place aux feux
d’artifice! Puis le 2 janvier s’enclenche
un vaste remue-ménage dans
le sillage du Hardermann.
interlaken.ch/silvester
Weekend de luxe à gagner
Participez au grand concours et
gagnez un week-end d’une valeur
de 1080 francs.
– 2 nuits à l’hôtel **** Bellevue
– Dîner du Nouvel-An au Grand Café
Rest. Schuh (boissons non incl.)
– Champagne en chambre
– Balade de 30 minutes en calèche
– Entrée journalière à l’événement
patinage Top of Europe ICE MAGIC
Envoyez un mail intitulé «Le plus
long réveillon», avec vos nom et adresse
à pm@interlakentourism.ch
ou une carte à: Interlaken Tourismus,
Höheweg 37, 3800 Interlaken.
Dernier délai: 10 décembre 2016
Impressum
MADE IN BERN est un supplément
de la SonntagsZeitung et du Matin
Dimanche élaboré en partenariat
avec BE! Tourisme SA
Direction: Dominic Geisseler Rédaction:
Erik Brühlmann, Denise Erni, Dominic
Geisseler, Marius Leutenegger, Renata
Libal, Zeno van Essel, Myriam Zumbühl
Production: Dominic Geisseler, Catherine
Maret, Loyse Pahud Rédaction photo:
Suse Heinz Traductions: Rosemarie
Graffagnini, Andréane Leclerc, Catherine
Seigneur, Sylvie Ulmann Photo cover:
Stephan Schacher Direction éditoriale:
Marcel Tappeiner Direction des ventes:
Adriano Valeri, Werdstr. 21, 8021 Zurich
1/2016 MADE IN BERN
49

DIGITAL
Anita Brechbühl ne sort jamais
sans son appareil photo et publie
ses plus beaux clichés sur son blog:
Le Stockhorn (grande photo), le lac
d’Oeschinen (à g.) et la vue sur l’Eiger,
le Mönch et la Jungfrau depuis Mürren.
Blogueuse par passion
Anita Brechbühl aime les voyages. Sur travelita.ch, elle dévoile chaque semaine ses meilleurs plans
ZENO VAN ESSEL
Cette jeune femme ne défait jamais
ses valises! Voilà ce qu’on se
dit en surfant sur le blog d’Anita
Brechbühl, travelita.ch. On y
passe des plages de Floride à un
hôtel de glace en Finlande,
avant de succomber
aux charmes orientaux
de la Mamounia, à Marrakech
et de se retrouver,
quelques clics plus tard,
dans un hôtel où l’on ne
s’éclaire qu’à la bougie,
à Obersteinberg, dans la
vallée de Lauterbrunnen.
Anita
Brechbühl
La jeune femme a visité tous
ces lieux magiques et elle les décrit
avec humour (en allemand)
dans des posts au ton vivant, qui
dévoilent tous ses faits et gestes.
Précision: Anita ne se sépare jamais
de son appareil photo.
Une vie de rêve? Sans doute,
mais cette implication lui prend
beaucoup de son temps libre, car
Anita n’est pas une blogueuse
Concours:
la plus belle
photo d’hiver
BE! Tourisme SA lance un
grand concours sur le thème
de «Mon hiver - Made in
Berne». Pour participer, il suffit
de poster ses plus belles
photos hivernales prises dans
le canton, avec le hashtag
#wintermadeinbern, sur les
réseaux sociaux Instagram,
Twitter, Facebook, ou de les
envoyer à win@madeinbern.
com. Plus d’information sur
madeinbern.com/mein-winter
professionnelle. Dans la vraie
vie, elle est ingénieure en trafic et
aménagement du territoire, à Zurich.
Sur travelita.ch, cette bourlingueuse
de 28 ans partage sa
passion pour le voyage, la
photographie et le reportage.
Ses quelque 15000
followers mensuels lui
réclament des news et des
posts régulièrement. Du
coup, elle s’est spécialisée
dans le domaine qui
les intéresse le plus: les
courts séjours. «Les idées
originales pour un week-end et
les excursions d’une journée sont
les plus lues.» Une vraie réussite,
puisque même des organisations
touristiques et des voyagistes
s’adressent à elle pour réaliser des
reportages.
Ces commandes permettent à
Anita et à son ami et partenaire
de blog Nicolas Glauser, photographe
professionnel, de financer
les voyages et leur matériel.
Un apport non négligeable, même
si pour la jeune femme, choisir les
thèmes qu’elle va traiter restera
toujours le plus important. «Je
m’intéresse surtout aux endroits
hors des sentiers battus, confiet-elle.
Il y a tellement de jolis
coins dans le canton de Berne.»
Anita Brechbühl sait de quoi
elle parle, puisqu’elle a grandi
dans la vallée de la Gürbe, au cœur
du parc naturel du Gantrisch, une
région où elle se rend encore régulièrement:
«L’un des plus jolis
coins reste le petit lac de Gantrisch,
où le ciel étoilé est superbe.»
Anita Brechbühl propose aussi
ses adresses en matière de restauration
et de bien-être: «L’hôtel
The Cambrian, à Adelboden, a un
magnifique spa, le Solbad Beatus,
à Merlingen, est joliment situé. Et
si vous aimez les endroits exclusifs,
ne manquez pas le hammam
privé du Gstaad Palace.»
■
50
1/2016

SOUVENIRS
Truite saumonée
Riche en minéraux, les
eaux du lac Bleu sont
idéales pour l’élevage
de ce savoureux
poisson
Tête de Moine
Ce fromage à pâte
mi-dure a vu le jour au
monastère de Bellelay,
dans le Jura bernois
Le meilleur
de Berne
Le canton est réputé pour ses produits naturels
et ses excellentes spécialités, dont beaucoup
sont devenus cultes
Whisky
Le Swiss Highland
Single Malt vieillit dans
les neiges éternelles du
massif de la Jungfrau
Mandelbärli
Ces oursons aux
amandes existent
depuis 125 ans
et se déclinent dans
des arômes tendance
Herbes des Alpes
A Därstetten,
on en fait des tisanes
et des épices
Meringues
Meiringen est le berceau
de cette douceur à base
de blanc d’œuf
Découpage
La tradition se perpétue,
notamment avec des motifs
modernes, comme celui de
l’affiche du Swiss Open Tennis
de Gstaad
1/2016 MADE IN BERN
51