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Essentiel Prépas HS#1_HD

L'Essentiel Prépas, webzine dédié aux professeurs de CPGE. Edité par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie pour l'enseignement supérieur, la recherche et la formation. www.headway-advisory.com / @HEADwayAdvisory

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PRÉPAS ÉCONOMIQUES & COMMERCIALES<br />

RÉTROSPECTIVE 2016 : D ÉCOLES O S S I E DE R MANAGEMENT<br />

À la croisée des chemins<br />

C<br />

’est ce qu’on peut appeler le « paradoxe<br />

de l’excellence ». Renommées en France<br />

comme dans le monde, nos grandes écoles<br />

de management vivent sans le soutien d’un<br />

État qui semble plutôt vouloir leur mettre des<br />

bâtons dans les roues : baisse des revenus<br />

tirés de la taxe d’apprentissage, contraintes<br />

accrues sur les stages et les années de césure,<br />

baisse des subventions des Chambres<br />

de Commerce et d’Industrie qui touche les<br />

écoles consulaires… Les dernières années<br />

ont été marquées par toute une série de<br />

mesures qui les ont fragilisées et les obligent<br />

aujourd’hui à trouver de nouveaux modèles.<br />

: Les écoles consulaires<br />

se réinventent<br />

Les Chambres de Commerce et d’Industrie<br />

ont été durement ponctionnées par l’État<br />

ces dernières années. La plus emblématique<br />

d’entre elles, celle de Paris Ile-de-France, a<br />

perdu 300 M€ de dotations entre 2013 et<br />

2016 et dû supprimer 1 000 postes. Tout<br />

juste élu président de la chambre Didier<br />

Kling prévient : « Si le gouvernement reste<br />

sourd à nos alertes sur le repli d’activités et<br />

la casse sociale déjà réalisés, la CCI Paris Ilede-France<br />

sera contrainte d’interrompre de<br />

nombreux investissements et projets qui toucheront<br />

en priorité l’implantation des écoles<br />

dans les départements d’Ile-de-France ».<br />

Les écoles consulaires le savent depuis<br />

longtemps : elles doivent se réinventer<br />

pour continuer à dispenser un enseignement<br />

reconnu pour son excellence. « Nous<br />

avons un business model solide, de très<br />

bons programmes mais aussi de grandes<br />

contraintes », confie ainsi François Bonvalet,<br />

directeur de Toulouse BS qui a reçu cette<br />

année le Colloque de l’APHEC. Obligées par<br />

exemple de recruter des professeurs de haut<br />

niveau capables de publier dans les meilleures<br />

revues (accréditations et classements<br />

obligent) sur un marché très compétitif, elles<br />

doivent absolument dégager des marges de<br />

manœuvre financières pour survivre. « Je<br />

suis convaincu que nos écoles doivent avoir<br />

des fonds propres et, pour cela, travailler<br />

dans une logique capitalistique », assure ainsi<br />

Bernard Belletante, le directeur général de<br />

l’emlyon BS qui a réussi à résorber le déficit<br />

de son école en trois ans.<br />

>>> suite page 2<br />

• « L’<strong>Essentiel</strong> du Sup - <strong>Prépas</strong> » est une publication du groupe<br />

| 21 rue Saint-Augustin | 75002 Paris<br />

• Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont • Rédacteur en chef : Olivier Rollot | o.rollot@headway-advisory.com<br />

• Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont | f.boleduchomont@headway-advisory.com - 01 71 18 22 62<br />

DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1<br />

2016 a été l’année<br />

de tous les défis<br />

Nouvelles implantations, projets de rapprochements/<br />

fusions, recherche de nouveaux financements, percée à<br />

l’international, les écoles de management ont connu une année<br />

2016 parfois difficile mais toujours passionnante. De leur côté<br />

les classes prépas économiques et commerciales ont entrepris<br />

de réfléchir, avec l’ensemble des prépas, à la création d’un<br />

« collège » qui pourrait leur assurer une meilleure visibilité.<br />

Soutenus par la Conférence des grandes écoles, tous deux<br />

sont sur la même longueur d’ondes pour soutenir une filière<br />

prépas/grandes écoles qui a fait ses preuves et que les Français<br />

soutiennent dans leur grande majorité.<br />

Tout l’enjeu étant maintenant de construire un enseignement<br />

supérieur français où elles peuvent durablement cohabiter<br />

avec les universités au sein des Communautés d’universités<br />

et d’établissements (Comue). Nous vous<br />

présentons dans ce numéro hors-série de<br />

« L’<strong>Essentiel</strong> du Sup – <strong>Prépas</strong> » les enjeux<br />

auxquels tous ont été confrontés en 2016.<br />

Olivier Rollot<br />

Rédacteur en chef<br />

◗ Rétrospective 2016 : Écoles de management<br />

Les écoles de management à la croisée des chemins .................1 à 6<br />

De nouvelles stratégies ....................................................8<br />

De nouvelles communications ........................................... 10<br />

Des écoles de plus en plus internationales ...............................11<br />

De nouvelles implantations .............................................. 12<br />

Une année de classements .............................................. 13<br />

Ils ont bougé cette année ................................................. 14<br />

◗ Zoom<br />

Congrès de l’APHEC à Toulouse : quel bilan ? .......................... 15<br />

◗ Repères<br />

Sigem 2016 : le bilan ................................................ 16 et 17<br />

Les Français aiment leurs grandes écoles.......................... 19 et 20<br />

◗ Dossier<br />

Un enseignement supérieur en mutation ........................... 21 à 24<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 1 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


RÉTROSPECTIVE 2016 : ÉCOLES DE MANAGEMENT<br />

Olivier Aptel,<br />

Rennes SB<br />

Les écoles de management<br />

à la croisée des chemins<br />

Bernard Belletante,<br />

emlyon BS<br />

Jean-Guy Bernard,<br />

EM Normandie<br />

François Bonvalet,<br />

Toulouse BS<br />

Franck Bostyn,<br />

NEOMA BS<br />

Thomas Froehlicher,<br />

KEDGE BS<br />

Peter Todd,<br />

HEC Paris<br />

>>> suite de la page 1<br />

Pour compenser la baisse des dotations de leurs CCI, d’autres<br />

écoles ont déjà pris depuis plusieurs années leur indépendance<br />

financière. « Rennes School of Business présente un modèle<br />

singulier et assez rare dans les grandes écoles de management<br />

d’être dans une situation d’autonomie financière tout en<br />

ayant été validée par les trois grands organismes d’accréditation<br />

(AACSB, Equis, Amba) ces cinq dernières années », confie<br />

son directeur général, Olivier Aptel, qui se félicite de « bénéficier<br />

d’une autonomie financière totale qui permet de ne pas être sujet<br />

à des débats sur l’affectation de subventions ». Même constat<br />

du côté de NEOMA BS et Frank Bostyn : « Nous ne recevons<br />

aucune subvention de nos CCI et nous payons nos loyers. La<br />

fusion des deux écoles {Reims MS et Rouen BS} a été l’occasion<br />

d’une réorientation stratégique. Notre portfolio de programmes<br />

est aujourd’hui bien meilleur après avoir fermé les programmes<br />

qui perdaient de l’argent ».<br />

Prenant acte des difficultés des écoles consulaires, les groupes<br />

privés font leur entrée dans leur capital ou les rachètent. Après<br />

l’ESC Chambéry, rachetée par le Groupe Inseec en 2012,<br />

l’ESCEM a ainsi été rachetée par un duo public/privé constitué du<br />

groupe Sup de Co La Rochelle et du Réseau des grandes écoles<br />

spécialisées GES en 2016. Mais c’est surtout la prise de contrôle<br />

de Brest Business School par le groupe chinois Weidong Cloud<br />

Education à la rentrée 2016 qui en a surpris plus d’uns. « Si<br />

on ne se réveille pas, si on n’investit pas plus dans l’enseignement<br />

supérieur on va assister au développement d’universités<br />

privées », prévenait Bernard Ramanantsoa, l’ancien directeur<br />

général d’HEC, dans son dernier livre « Apprendre et oser ».<br />

: Des fusions aux rapprochements<br />

Alors que l’échec tonitruant de France business school a jeté<br />

un froid sur l’idée même de fusion, qui se souvient encore que<br />

l’EM Normandie est le fruit de la fusion de l’ESC Le Havre et de<br />

Sup Europe ou qu’ESCP Europe s’appelait encore ESCP-EAP en<br />

2009 ? Non les fusions ne mènent pas forcément au chaos mais<br />

coûtent cher à mettre en œuvre – on parle de plus de 4 millions<br />

d’euros pour Skema dont le projet est maintenant considéré<br />

comme une réussite - tout en provoquant beaucoup de tensions.<br />

D’où l’option aujourd’hui de rapprochements dont ont parlé cette<br />

année emlyon BS et Grenoble EM dans l’esprit de l’accord qui<br />

réunissait déjà Grenoble EM et l’EM Normandie sur un campus<br />

parisien commun.<br />

D’abord partenaires dans le concours BCE, l’EM Strasbourg,<br />

l’ESC Rennes School of Business et Montpellier BS ont de leur<br />

côté créé des passerelles entre leurs écoles. Un « système<br />

agile » qu’Olivier Aptel, le directeur de l’ESC Rennes définit<br />

comme « inverse aux fusions ». Alors en est-ce vraiment fini<br />

des fusions ? « Une fusion n’est pas à l’ordre du jour et ce n’est<br />

pas envisagé », insiste Bernard Belletante quand Loïck Roche,<br />

(Grenoble EM), parle de « troisième voie : ni isolement ni fusion ».<br />

: Un nouveau statut<br />

Après HEC Paris, Toulouse BS, Grenoble EM et la Burgundy<br />

School of Business (ex Groupe ESC Dijon) ont adopté en 2016<br />

le statut d’établissement d’enseignement supérieur consulaire<br />

(EESC) qui va leur permettre de faire entrer des actionnaires privés<br />

dans leur capital tout en laissant le contrôle majoritaire à<br />

leur chambre de commerce et d’industrie. « Pour commencer la<br />

CCI Paris Ile-de-France sera majoritaire et les autres actionnaires<br />

seront la Fondation HEC et les alumni », explique Peter Todd,<br />

directeur d’HEC. Mais beaucoup s’interrogent : pourquoi une<br />

entreprise investirait dans une école quand elle sait qu’elle ne<br />

touchera aucun dividende ni ne sera majoritaire comme le prévoit<br />

la loi ? Gérée sous forme associative, emlyon BS ne souhaite<br />

ainsi absolument pas devenir un établissement d’enseignement<br />

supérieur consulaire. « Je ne crois pas du tout à ce statut. Ce<br />

dont nous avons besoin c’est de fonds propres, pas d’immobilier,<br />

et jusqu’à présent aucune entreprise n’a investi dans une EESC.<br />

Il faut mieux pour elles faire directement des dons que d’investir<br />

dans une entreprise où elles seront toujours minoritaires », soutient<br />

Bernard Belletante. « Certes les entreprises ne toucheront<br />

pas de dividendes mais pourront revendre leurs parts avec une<br />

éventuelle plus-value. On peut aussi imaginer que le statut évolue<br />

et qu’une partie des dividendes – pas plus de 20 % - soit<br />

distribuée un jour », lui répond François Bonvalet. À Grenoble<br />

EM, Loïck Roche envisage dans un premier temps « un pool<br />

d’entreprises locales » et ensuite « un développement international<br />

avec des partenaires étrangers, sous forme de filialisation,<br />

sur le modèle de CentraleSupelec ». À la Burgundy School of<br />

Business, des dirigeants d’entreprise et des banques viennent<br />

d’ailleurs d’entrer au capital.<br />

: Donner du poids aux fondations<br />

et alumni<br />

Pour l’instant le statut d’EESC permet essentiellement de faire<br />

mieux participer d’autres acteurs institutionnels à la gouvernance<br />

des ESC. « La Fondation accroîtra sa participation au<br />

capital au fur et à mesure des investissements qu’elle pourra<br />

>>> suite page 3<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 2 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


RÉTROSPECTIVE 2016 : ÉCOLES DE MANAGEMENT<br />

>>> suite de la page 2<br />

réaliser, tout en respectant l’architecture prévue par la loi », explique<br />

ainsi Bertrand Léonard, président de la Fondation HEC. « Il y<br />

a tout un travail à faire sur le fundraising qui doit d’abord reposer<br />

sur la mobilisation des anciens, des alumni », analyse François<br />

Bonvalet, qui constate que 70 à 100 % de membres des conseils<br />

d’administration des grandes universités américaines - Harvard,<br />

Princeton, Yale, Stanford, le MIT -, sont des alumni : « Il y a une<br />

fusion totale entre l’école et ses anciens qui permet à la business<br />

school d’Harvard de posséder une dotation totale de 6 milliards<br />

de dollars et d’en récolter 450 millions chaque année. Pour intéresser<br />

les alumni à leur ancienne école, il faut aussi leur donner<br />

du pouvoir. Le président des anciens sera ainsi membre de notre<br />

conseil ».<br />

: Trouver de nouvelles ressources<br />

Dans une note stratégique, le nouveau directeur général d’HEC<br />

Paris, Peter Todd, évoquait en juin 2016 une augmentation des<br />

droits de scolarité de l’ensemble des programmes de l’école<br />

de 6 à 8 % par an dans les années à venir (contre « 3 à 4 %<br />

ces dernières années, avec de longues périodes entre les augmentations<br />

»). Ces augmentations régulières doivent permettre<br />

« d’atteindre un revenu additionnel de 7 millions d’euros par<br />

an » d’ici à 2020, souligne encore le document. Cette augmentation<br />

ne représenterait que la moitié des besoins de l’école pour<br />

→ SKEMA « triple<br />

couronnée ». Après<br />

Equis et AACSB, SKEMA<br />

a obtenu cette année<br />

l’accréditation AMBA<br />

(Association of MBAs)<br />

et rejoint le cercle très<br />

fermé - moins de 1 %<br />

- des business schools<br />

mondiales bénéficiant de<br />

la triple accréditation. En<br />

3 ans, l’école aura ainsi été<br />

ré-accréditée pour 5 ans<br />

EQUIS, tout en décrochant<br />

les 2 autres accréditations<br />

internationales de<br />

référence.<br />

→ Rennes SB<br />

réaccréditée AMBA.<br />

L’agence d’accréditation<br />

britannique des MBA<br />

(Master inBusiness<br />

Administration), l’AMBA, a<br />

renouvelé l’accréditation de<br />

la Rennes SB pour la durée<br />

maximale de 5 ans et sans<br />

condition.<br />

rejoindre le cercle restreint des dix meilleures business schools<br />

du monde. La contribution annuelle de la Fondation pourrait de<br />

son côté passer de 8 à 12 millions d’euros et l’executive education<br />

(formation continue) « dégager une marge nette additionnelle<br />

de 5 millions d’euros ».<br />

Alors que l’augmentation des frais de scolarité dans les écoles<br />

de management post prépas a déjà été de 50 % au cours des<br />

six dernières années (35 000 € en moyenne pour trois ans<br />

d’études), les autres écoles s’interrogent. « C’est dès 2013<br />

que nous avons anticipé la fin des subventions des chambres<br />

de commerce et d’industrie en augmentant nos frais de scolarité.<br />

En 2016 nous n’avons procédé qu’à une augmentation de<br />

5 % quand d’autres sont allés plus loin », répond le directeur<br />

de Kedge BS, Thomas Froehlicher. S’il ne prévoit pas forcément<br />

d’augmentation des frais de scolarité pour NEOMA BS, Frank<br />

Bostyn n’en remarque pas moins que ceux de son école sont<br />

« significativement moins élevés que ceux des rivales ». Moins<br />

onéreuse des écoles de management, Télécom a vu ses droits<br />

augmenter ces dernières années tout en restant ultra-compétitives<br />

à 5 650 € par an. « 50 % de nos étudiants sont boursiers<br />

en première année et ne payent absolument rien. En moyenne<br />

ce sont donc seulement 2 825 € que payent nos étudiants en<br />

première année », explique son directeur, Denis Guibard. Mais il<br />

est vrai que son école est publique en tant que composante de<br />

l’Institut Mines Télécom.<br />

>>> suite page 4<br />

WORLDWIDE<br />

OPPORTUNITIES<br />

GRADE DE MASTER<br />

DIPLÔME VISÉ BAC+5<br />

inseec-bs.com<br />

PARIS . BORDEAUX . LYON . GENÈVE . MONACO . LONDRES . SAN FRANCISCO . SHANGHAI<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 3 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


RÉTROSPECTIVE 2016 : ÉCOLES DE MANAGEMENT<br />

>>> suite de la page 3<br />

: Toujours plus d’étudiants<br />

De très bonnes écoles ont augmenté le nombre de leurs étudiants<br />

recrutés en classes prépas ces dernières années, « asséchant<br />

» en quelque sorte un vivier pas extensible. C’est le cas<br />

de l’emlyon BS. Une décision que défend Bernard Belletante :<br />

« Demain nous serons 12 à 15 écoles à nous partager un vivier<br />

de 8 000 élèves issus de prépas qui ne bougera plus. Notre développement<br />

passe par d’autres voies comme la création d’un<br />

bachelor que j’ai farouchement défendue alors que mes prédécesseurs<br />

ne voulaient pas en entendre parler pour des questions<br />

d‘image ».<br />

Plus prudent, François Bonvalet explique qu’il aurait « sûrement<br />

pu proposer 100 places de plus dans notre programme grande<br />

école » mais qu’il a préféré ne « pas dégrader le niveau de notre<br />

recrutement ou baisser la barre ». En tout, ses promotions sont<br />

de 700 étudiants dont 410 élèves de prépas auxquels s’ajoutent,<br />

par le biais des admissions sur titre, 50 étudiants arrivés après<br />

un bac+2 et 250 après un bac+3 et plus. Encore plus prudent,<br />

Kedge BS a même baissé de 40 places le nombre de places offert<br />

aux élèves de prépas en 2016. « Je crois que nous sommes<br />

arrivés à maturité pour les prépas économiques et commerciales<br />

alors qu’il y a moyen d’attirer plus de très bons candidats en<br />

admissions parallèles, notamment issus de licence et pas seulement<br />

de gestion. Nous recevons également de plus en plus de<br />

candidats issus des classes prépas littéraires », explique Thomas<br />

Froehlicher.<br />

: Jouer l’effet « marque »<br />

Longtemps l’Essec a préféré appeler son BBA l’Epsci pour garder<br />

l’appellation Essec à ses programmes grande école et masters.<br />

En choisissant de devenir le BBA Essec en 2012, elle a entraîné<br />

un mouvement de fond dans des business schools qui ont suivi<br />

Un rapprochement<br />

avec les universités ?<br />

Parmi les options que pourraient suivre les écoles<br />

consulaires dans l’avenir, le rapprochement avec<br />

les universités, sur le modèle de l’EM Strasbourg, a<br />

largement été encouragé par l’Institut Montaigne en<br />

2014. Dans son document Business schools : rester<br />

des champions dans la compétition internationale,<br />

celui-ci proposait d’ « encourager des regroupements<br />

universités-business schools pour créer des pôles<br />

compétitifs à l’échelle internationale ». Si les<br />

communautés d’universités et d’établissements<br />

(Comue) poussent à ces rapprochements, force est<br />

de constater que bien peu d’accords formels ont,<br />

jusqu’à présent, été signés allant dans ce sens. Encore<br />

souvent ostracisées dans les Comue, les écoles de<br />

management consulaires souffrent en effet également<br />

de la concurrence des instituts d’administration des<br />

entreprises (IAE). Dans ce contexte, il reste difficile<br />

pour un président d’université de se rapprocher d’une<br />

école de management. n<br />

→ L’ESC Clermont<br />

réaccréditée AACSB<br />

Ce fut une excellente nouvelle<br />

pour le Groupe ESC Clermont<br />

après les déboires qu’on sait :<br />

elle a obtenu le renouvellement<br />

de son accréditation AACSB<br />

(Association to Advance<br />

Collegiate Schools of Business)<br />

et cela pour 5 ans. Le rapport<br />

souligne notamment le<br />

remarquable « esprit de<br />

corps » de l’école et le « soutien<br />

manifeste des grandes<br />

entreprises et industries<br />

régionales aux côtés de l’école<br />

et de ses étudiants ». Et on<br />

sait combien ce soutien d’un<br />

Michelin ou d’un Limagrain<br />

(n° 2 mondial de semences) a<br />

manqué à l’Escem ou à l’ESC<br />

Amiens.<br />

→ L’ESCEM se veut<br />

la « grande école du<br />

management et du<br />

numérique ». En juin 2016<br />

a eu lieu la signature de l’acte<br />

de cession de l’ESCEM à Top<br />

Education, association à but<br />

non lucratif composée du<br />

groupe Sup de Co La Rochelle<br />

et du Réseau parisien des<br />

Grandes Écoles Spécialisées<br />

(Réseau GES). L’ESCEM<br />

proposera à Tours, Orléans<br />

et Poitiers, quatre pôles<br />

d’enseignement de bac à bac+5<br />

en management, tourisme,<br />

numérique et informatique<br />

et se repositionne dès lors<br />

comme la « grande école<br />

du management et du<br />

numérique ».<br />

→ Les professeurs de<br />

Kedge publient sur le site<br />

de la Harvard Business<br />

Review. Des chroniques<br />

produites par ses enseignantschercheurs<br />

de Kedge sont<br />

publiées régulièrement sur<br />

le site français de la Harvard<br />

Business Review. Ecrite par<br />

Bernard Cova, la première<br />

chronique était consacrée aux<br />

volontaires de marque, des<br />

consommateurs qui acceptent<br />

de « travailler » bénévolement<br />

pour les marques :<br />

Et si vous recrutiez des<br />

« volontaires de marque ».<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 4 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1<br />

ESCP Europe est maintenant présente sur six campus :<br />

Berlin, Londres, Madrid, Paris, Turin et Varsovie.<br />

le pas, l’Espeme devenant BBA Edhec en 2014, l’École atlantique<br />

de commerce Audencia BBA en 2016, etc. Aujourd’hui<br />

l’École polytechnique n’a aucune crainte à délivrer un bachelor<br />

sous son nom quand cela aurait été inenvisageable il y a encore<br />

quelques années. « La tendance est de vouloir tout faire, un peu<br />

comme Amazon qui vendait des livres et aujourd’hui vend des<br />

lave-vaisselles ou des chaussettes. On le voit aujourd’hui avec<br />

Sciences Po, qui lance son « École du management et de l’innovation<br />

», commente Jean-Pierre Helfer, ancien directeur de<br />

l’IAE de Paris et d’Audencia BS et aujourd’hui doyen du corps<br />

professoral d’EDC Paris.<br />

« Une business school ne peut être pérenne si elle ne se<br />

développe pas au-delà de son programme grande école<br />

dont les ratios d’excellence académique coûtent très<br />

cher. Il faut absolument profiter de ce terreau d’excellence<br />

pour développer d’autres formations », lui répond<br />

Emeric Peyredieu du Charlat, l’actuel directeur d’Audencia.<br />

: Se développer à l’international<br />

Le développement à l’international des business school passe par<br />

trois objectifs : envoyer l’ensemble de ses étudiants en séjours<br />

académiques à l’étranger, recevoir de plus en plus d’étudiants<br />

étrangers, s’implanter sur des campus à l’étranger. « SKEMA a<br />

été l’une des premières business school, si ce n’est la première,<br />

à développer une stratégie globale. Pour construire les parcours<br />

d’études de nos étudiants, nous réfléchissons d’abord en fonction<br />

des compétences de notre corps professoral et des spécificités<br />

de nos six implantations géographiques », explique Patrice<br />

Houdayer, le directeur des programmes de SKEMA, aujourd’hui<br />

installée aux Etats-Unis, en Chine et au Brésil en plus de ses<br />

implantations de Lille, Nice et Paris (ce qui ne l’empêche pas<br />

d’avoir également 100 accords internationaux). Un modèle qui<br />

séduit avec une nette progression de ses candidatures d’élèves<br />

de prépas cette année.<br />

Autre école en réussite auprès des élèves de prépas en 2016,<br />

>>> suite page 6


NANTES | PARIS<br />

CHINA | IVORY COAST<br />

Admission post-prépas<br />

en 1 re année<br />

Admission post Bac +3<br />

en 2 e année<br />

LEARN<br />

CREATE<br />

#SUCCEED<br />

ouverture et double-competence<br />

250 universités partenaires<br />

accompagnement carrière individualisé<br />

3 pôles de spécialisation : finance - marketing -management<br />

réseau école de plus de 22 000 diplômés<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 5 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


RÉTROSPECTIVE 2016 : ÉCOLES DE MANAGEMENT<br />

>>> suite de la page 4<br />

Rennes School of Business a également construit sa réputation<br />

sur l’internationalisation des cursus mais sans pour autant ouvrir<br />

des campus partout dans le monde. « Nous n’avons pas besoin<br />

de développer des campus à l’étranger puisque notre campus<br />

est déjà étranger ! Aujourd’hui la moitié de nos 4000 étudiants<br />

et pas loin de 90 % de nos professeurs sont étrangers. Dès le<br />

premier jour passé dans l’école on se trouve totalement immergé<br />

dans un univers international », se félicite Olivier Aptel. Pour<br />

attirer ces étudiants internationaux et mieux former les Français,<br />

tous les cours sont dispensés en anglais à partir de la deuxième<br />

année.<br />

: S’installer à Paris<br />

Audencia, ESC Troyes, Kedge, NEOMA BS, Skema, la quasitotalité<br />

des écoles de management post prépas se sont installées<br />

à Paris ces dernières années, toutes pour y délivrer des<br />

programmes en formation continue, beaucoup également pour y<br />

implanter des programmes en formation initiale. L’EM Normandie<br />

a ainsi ouvert cette année à Paris la première année de son<br />

programme grande école postbac (d’ici trois ans, les élèves de<br />

prépas pourront aussi choisir d’aller à Paris en première année).<br />

« C’est une question d’image et une volonté de proximité avec<br />

les entreprises qui recrutent nos étudiants en stage, en alternance<br />

et après leur formation. Et un moyen d’attirer davantage<br />

d’étudiants internationaux, nécessairement séduits par les attraits<br />

de la capitale », résume son directeur général, Jean-Guy<br />

Bernard, dont l’école est depuis 4 ans implantée dans la capitale<br />

et qui « souhaite aller plus loin parce que beaucoup d’étudiants<br />

qui nous rejoignent sont originaires de région parisienne et souhaitent<br />

y poursuivre leur cursus ». Pour autant, son école reste<br />

« une école normande qui possède un campus à Paris ! »<br />

Des marques fortement connotées régionalement (EM Normandie,<br />

Grenoble EM, emlyon BS etc.) peuvent donc s’installer<br />

à Paris pour être doublement visibles sans avoir pour au-<br />

→ Du bonheur d’être<br />

étudiant. Apparus dans les<br />

entreprises il y a quelques<br />

années déjà les Chief Happiness<br />

Officers commencent à faire<br />

une percée dans l’enseignement<br />

supérieur avec par exemple la<br />

création d’un poste de Student<br />

Happiness Officer à la Rennes<br />

School of Business à la rentrée<br />

2016. « Cette fonction prend<br />

toute son ampleur dans une<br />

institution offrant des parcours<br />

nombreux et diversifiés, en<br />

France et à l’étranger, qui<br />

nécessitent une réactivité<br />

permanente aux demandes<br />

d’information et d’orientation<br />

des étudiants », explique Olivier<br />

Aptel, le directeur général de<br />

l’école.<br />

→ Audencia a publié en<br />

2016 un Livre Blanc sur le<br />

financement des études en<br />

écoles de commerce. Réalisé<br />

en partenariat avec la CGE<br />

avec le concours de NewsTank<br />

Education, il est conçu comme<br />

un « outil destiné aider les<br />

étudiants et leur famille à oser<br />

une grande école ». Quatrième<br />

d’une série lancée il y a 18 mois,<br />

ce nouveau Livre blanc souligne<br />

la volonté d’Audencia de<br />

« devenir elle-même un média<br />

de référence » conformément à<br />

son plan stratégique Audencia<br />

2020.<br />

tant à adopter des noms plus neutres. Être parisiennes leur<br />

permet à la fois de montrer leur rayonnement à l’international<br />

et auprès des entreprises d’Ile-de-France dans lesquelles travaille<br />

une large proportion de leurs anciens. Tout en gérant des<br />

marques de plus en plus globales sans abandonner leur territoire<br />

historique. n<br />

Olivier Rollot<br />

Sciences Po se lance dans la<br />

bataille des business schools<br />

En annonçant le lancement de son « école du<br />

management et de l’innovation » à la rentrée 2017,<br />

Sciences Po relance la compétition avec les écoles de<br />

management, françaises mais peut-être surtout étrangères,<br />

pour attirer les meilleurs talents. Une petite « révolution<br />

culturelle » pour celle qui fut longtemps considérée<br />

comme l’école de formation des cadres de la fonction<br />

publique et une nouvelle concurrence à considérer pour<br />

les grandes écoles de management françaises. Bien sûr en<br />

y regardant de près, on pourrait dire « rien de nouveau<br />

rue Saint-Guillaume » puisque son École du management<br />

et de l’innovation ne fait finalement que regrouper<br />

dans une seule structure l’ensemble des masters liés au<br />

management et à l’innovation (y compris son « école de<br />

communication » qui est absorbée). Mais à y regarder<br />

d’encore plus près c’est à une véritable révolution culturelle<br />

que se livre l’institution en admettant enfin qu’elle est une<br />

concurrente des écoles de management.<br />

→ L’École du management et de l’innovation de Sciences<br />

Po sera la septième école de Sciences Po après ses écoles<br />

de « relations internationales », « affaires publiques »,<br />

« droit », « questions urbaines », « recherche », « journalisme<br />

» et « communication » (qui disparaîtra en 2017). n<br />

Incontestable leader des écoles de management<br />

françaises, HEC Paris est engagée dans un plan<br />

de refonte de son financement<br />

© HEC Paris<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 6 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 7 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


RÉTROSPECTIVE 2016 : ÉCOLES DE MANAGEMENT<br />

De nouvelles stratégies<br />

2016 a été l’occasion pour plusieurs écoles de management de présenter de<br />

nouveaux projets stratégiques ou de nouvelles orientations. Florilège.<br />

ESCP Europe s’offre un nouveau campus<br />

La trêve estivale a permis à ESCP Europe de retrouver sa sérénité après les échanges musclés<br />

qui avaient opposé l’association des alumni à la CCI Paris Ile de France au sujet de la reprise<br />

des locaux de Novancia par ESCP Europe pour y développer son bachelor. « Il y a aujourd'hui un<br />

alignement parfait entre l’association des alumni, la fondation et l’école », affirme Frank Bournois,<br />

le directeur de l’école. Bénéficiant des 18 000 m2 supplémentaires de Novancia pour se développer<br />

à la rentrée 2017, ESCP Europe entend maintenant passer de 3500 à 5000 étudiants tout<br />

en s’autonomisant. « À l’horizon 2021 la CCI Paris Ile de France nous apportera toujours un<br />

soutien en tant qu’actionnaire de référence mais nous serons autonomes financièrement »,<br />

promet Frank Bournois, au travail pour définir également une forme juridique et une gouvernance<br />

« uniques » qui refléteront les spécificités de l’école – et notamment sa capacité à délivrer des<br />

diplômes nationaux en Allemagne et Espagne (et bientôt en Italie) - pour le 1 er janvier 2018. n<br />

→ Le bachelor d’ESCP Europe sera délivré sur cinq des six campus d’ESCP Europe (à Paris<br />

d’abord dans ses locaux historiques) 100 % en anglais au prix de 13 100 € l’année et recevra<br />

de l’ordre de 150 étudiants en 2017-2018 pour atteindre les 450 dont 75 % d’internationaux.<br />

© Steve Murez<br />

Audencia BS présente « #Audencia 2020 »<br />

Le projet #Audencia 2020 qu’a présenté Audencia BS en 2016 propose cinq axes de développement<br />

dont le premier reste une Alliance avec ses partenaires locaux, Centrale Nantes,<br />

Ensa Nantes, qui va encore prendre de l’ampleur puisque Centrale Nantes et Audencia vont<br />

maintenant mettre leur recherche en commun. Le deuxième grand chantier d’Audencia est son<br />

internationalisation avec l’ouverture de campus en Chine (Shenzen) et en Afrique destinés avant<br />

tout à recevoir des étudiants locaux. À terme chaque campus pourrait recevoir de l’ordre de 350<br />

étudiants et développer des BBA comme celui en voie de création en Chine<br />

Audencia entend également déployer davantage de projets expérimentaux avec les entreprises,<br />

réadapter les rythmes d’apprentissage et développer l’alternance, tout cela participant de l’évolution<br />

de son modèle pédagogique. De nouveaux programmes (mastères spécialisés, MSc,<br />

certificats digitaux, etc.) seront développés ainsi que la formation continue (le chiffre d’affaires<br />

en formation continue devrait doubler notamment grâce à sa nouvelle implantation parisienne). n<br />

Emlyon BS et Grenoble EM se rapprochent (ou pas)<br />

Quand début 2014 le président de la chambre de commerce<br />

et d’industrie lyonnaise, avait pour la première fois<br />

évoqué l’idée d’un rapprochement/fusion entre son école<br />

et Grenoble EM, le directeur général de Grenoble EM,<br />

Loïck Roche (photo), s’était rapidement déclaré favorable<br />

à une Alliance entre Grenoble EM et l’EM Lyon sur son<br />

blog. Très exactement deux ans plus tard le directeur de<br />

l’EMLyon, Bernard Belletante, a provoqué une certaine<br />

stupéfaction chez son auditoire en conviant Loïck Roche<br />

à sa conférence de presse de mars 2016 pour présenter<br />

cette Alliance. « Une fusion n’est pas à l’ordre du jour et<br />

ce n’est pas envisagé », insiste Bernard Belletante quand<br />

Loïc Roche parle de « troisième voie : ni isolement ni fusion<br />

» tout en ne repoussant pas totalement l’idée d’une<br />

fusion. Aujourd’hui le sujet reste sur la table sans qu’on<br />

sache s’il a pris du retard ou est enterré. n<br />

Emlyon BS : Bernard Belletante<br />

fait le point<br />

À mi-chemin de son plan stratégique<br />

2015/2020, Bernard Belletante se félicite<br />

du retour à l’équilibre des comptes<br />

de l’emlyon BS (alors qu’en 2013-2014 le résultat d’exploitation<br />

de l’EMLyon était négatif il sera positif en 2016-2017) tout en<br />

continuant sur la voie du développement d’une nouvelle pédagogie<br />

fondée sur les outils numérique. emyon a ainsi entrepris tout<br />

un travail de « data visualization » pour interpréter les données<br />

d’apprentissage de ses étudiants, leurs parcours de recherche,<br />

leurs thèmes de travail afin de « proposer des modèles d’apprentissage<br />

aux autres étudiants ». De son côté, la convention<br />

« Company Inside » passée avec Adecco a permis cette année<br />

à 100 étudiants de bénéficier d’un CDI pendant leur formation.<br />

400 places seront proposées d’ici 4 ans et les étudiants en BBA<br />

seront bientôt également éligibles. n<br />

Neoma BS réfléchit à<br />

« l’école de l’avenir »<br />

« Une business school c’est aussi du business et nous sommes<br />

solides car capables de recruter les meilleurs étudiants », assure<br />

le directeur général de NEOMA BS, Frank Bostyn. N’entendant<br />

pas installer des campus à l’étranger - « Nous ne sommes pas<br />

favorables au modèle qui consiste à envoyer de nombreux étudiants<br />

français ensemble sur le même campus » - il insiste sur la<br />

validité d’une stratégie d’échanges avec des établissements partenaires<br />

qui permet une « immersion totale ». Dans ce contexte,<br />

Frank Bostyn entend maintenant réfléchir à « l’école de l’avenir »<br />

qui sera selon lui « plus flexible » et dans laquelle on ne « parlera<br />

plus seulement d’années d’études ». n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 8 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


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L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 9 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


RÉTROSPECTIVE 2016 : ÉCOLES DE MANAGEMENT<br />

De nouvelles communications<br />

Base line, charte graphique et même nom, 2016 a été l’occasion pour les écoles de<br />

management de remettre à plat leur communication pour être toujours plus visibles.<br />

Un nouveau nom pour l’ESC Dijon<br />

Ne dites plus groupe ESC Dijon-Bourgogne mais<br />

Burgundy School of Business. « Oui Burgundy<br />

School of Business c’est anglais et nous l’assumons<br />

! Qu’est ce que la francophonie ? Pour<br />

nous c’est avant tout favoriser la venue en France<br />

d’étudiants internationaux qui feront ensuite<br />

rayonner la France et c’est ce que nous apporte notre nouvelle appellation », assure son directeur<br />

général, Stéphan Bourcieu. Son développement international va aussi passer par une implantation<br />

à l’étranger inscrite dans son plan stratégique 2017-2020 : « Parce que nous avons créé une<br />

School of Wine and Spirits Business nous hésitons aujourd’hui entre Hong Kong et Singapour, les<br />

deux portes d’entrée du vin en Asie. Cela nous semble plus opportun que toute autre destination.<br />

Par contre ce serait compliqué de nous installer aux Etats-Unis qui sont à la fois un pays producteur<br />

et consommateur. Là-bas nous dispenserons des MSc à des étudiants essentiellement chinois qui<br />

se formeront en 1 an dont un passage par la France. » n<br />

Neoma BS en mode<br />

« citations » pour sa<br />

nouvelle campagne<br />

publicitaire<br />

L’approche créative de<br />

la nouvelle campagne<br />

de Neoma BS repose sur<br />

un concept publicitaire<br />

qui « investit la tendance<br />

très forte des citations ».<br />

Les différentes accroches<br />

sont « centrées<br />

sur les nouveaux rapports à la connaissance<br />

et au travail et valorisent une future carrière<br />

comme un moyen de s’accomplir ». Afin de<br />

renforcer le message et favoriser le phénomène<br />

d’identification, des portraits de jeunes<br />

au « regard franc et au visage avenant » ont<br />

été privilégiés. Le logo a également évolué,<br />

pour le rendre plus moderne et visible. n<br />

Une nouvelle identité visuelle pour<br />

l’emlyon business school<br />

« Make an Impact »<br />

proclame l’Edhec<br />

Sa nouvelle signature, « Make an Impact »,<br />

marque toute l’ambition renouvelée de l’Edhec<br />

venue présenter un premier bilan deux ans<br />

après le lancement de son plan « Edhec for<br />

Business 2020 ». « Avec 121,5M€ cette année<br />

notre budget est en avance sur notre objectif<br />

et nous serons à 150 M€ en 2020 sans augmenter<br />

fortement le nombre d’étudiants – ils<br />

seront 7 000 à la rentrée prochaine et 7 500 en<br />

2020 – ni fusionner », résume Olivier Oger, le<br />

directeur général du groupe Edhec. n<br />

Dix ans après la création de son précédent logo, l’emlyon business school a lancé une nouvelle<br />

identité visuelle et une nouvelle signature de marque conçues et réalisées en collaboration avec<br />

l’agence EKNO. La signature de marque, quant à elle, s’articule désormais autour du concept<br />

d’« early maker ».<br />

Comme l’explique l’école « ce concept reflète la vision de l’entrepreneur d’emlyon business<br />

school : celui qui essaie, expérimente, se trompe, recommence, apprend en marchant. l’entrepreneur<br />

d’emlyon business school est un maker et un early mover. Bref, un early maker ». n<br />

L’EM Normandie en mode viking<br />

Le film admissible, #WEAREVIKINGS, de<br />

l’EM Normandie est une sorte de blockbuster<br />

au milieu de films aux moyens<br />

plus restreint. Tournage en extérieurs,<br />

costumes (jusqu’à son directeur, Jean-<br />

Guy Bernard, qui fait une apparition à la<br />

fin), l’EM Normandie entend se référer<br />

à ses racines en montrant des Vikings<br />

innovants, commerçants, bien loin des<br />

stéréotypes habituels. Avec ce film l’EM Normandie a même<br />

remporté le 5 ème prix dans la catégorie meilleure réalisation audiovisuelle<br />

des Trophées de la communication 2016, décernés à<br />

Cannes le 25 novembre 2016. n<br />

Audencia a lancé<br />

un nouveau site Internet<br />

À l’image de sa structure, le site Internet d’Audencia BS réunit<br />

désormais l’ensemble de ses formations allant du bachelor au<br />

doctorat ainsi que son offre executive en programmes courts,<br />

diplômants et sur-mesure. Développée en responsive design<br />

multi-device, la galaxie des sites web Audencia se compose<br />

d’un site portail, proposant les informations institutionnelles de<br />

l’école, et de 12 satellites, mini-sites au sein desquels chaque<br />

entité et ligne de programme présente ses activités, actualités et<br />

spécificités. Audencia propose également une version internationale<br />

qui présente une offre adaptée aux publics internationaux. n<br />

Une nouvelle campagne de com<br />

pour Grenoble EM<br />

« Et si innover était déjà dépassé ? », « Et<br />

si l’essentiel était d’apprendre à se tromper<br />

? », « Et si la transformation n’était<br />

pas que digitale ? », etc., Grenoble EM a<br />

lancé en 2016 une campagne d’affichage<br />

dans les gares, à l’aéroport de Lyon, dans<br />

les bâtiments de Grenoble EM à Grenoble<br />

et Paris, en publicité digitale et print. En<br />

2013, le concept de communication « J’innove donc je suis »,<br />

la signature de marque « Inspiring Ideas and talent » et le changement<br />

de logo en 2014 visaient à « réaffirmer le territoire thématique<br />

de la marque en innovation tout en intégrant les codes<br />

des grandes business schools du top 20 européen dont elle fait<br />

partie ». En 2016, Grenoble École de Management ne détourne<br />

plus des citations : « elle choisit de questionner et d’interpeller<br />

l’ensemble de ses publics – étudiants, salariés, pairs, pouvoirs<br />

publics - sur les grandes mutations de notre société ». n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 10 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


RÉTROSPECTIVE 2016 : ÉCOLES DE MANAGEMENT<br />

Des écoles de plus en plus internationales<br />

Les chiffres sont là : plus de 4 millions d’étudiants partent chaque année étudier dans le monde.<br />

Plus que jamais le développement des écoles de management françaises passe par leur capacité à s’implanter et<br />

à conclure des accords à l’international, et notamment en Afrique.<br />

L’international au coeur du projet<br />

de Rennes School of Business<br />

Plus de 50 % de ses 4 300 étudiants et sont étrangers et c’est aussi le cas de 85 % de son corps professoral.<br />

La stratégie de la Rennes School of Business c’est de « faire venir le monde à Rennes » en faisant vivre ses<br />

étudiants dans un environnement international. En tout, plus de 770 étudiants de Rennes School of Business<br />

partent chaque année dans les 247 universités partenaires, soit trois en moyenne. Le programme Innocapt de<br />

l’école permet même de se faire financer par une entreprise toute une étude sur des marchés à l’international.<br />

Une approche qui a permis cette année à un étudiant de se faire financer par une entreprise toute une étude sur<br />

le marché de la vaisselle réutilisable qui l’a conduit dans plusieurs pays du Nord et de l’Est de l’Europe avant de<br />

passer quatre mois à l’université Mirbis de Moscou. Après toutes ces expériences, tous les étudiants espèrent<br />

maintenant travailler sinon à l’étranger, du moins à l’international comme Benoît Aguila. Diplômé de l’école en<br />

2005 il est aujourd’hui directeur financier de Groupon à Londres : « Mon séjour au Canada a vraiment changé<br />

ma vie parce qu’après on a m’a facilement proposé des emplois dans des entreprises à l’étranger ». n<br />

L’Essec mise sur le Maroc<br />

Grenoble EM s’installe à Berlin<br />

Sur les traces d’ESCP Europe, Grenoble Ecole de Management ouvre un nouveau campus à Berlin<br />

en janvier 2017 pour y délivrer notamment son MBA, son Master in International Business (MIB) et<br />

différents programmes de formation continue. « C’est une décision que nous avions prise dès avant<br />

le Brexit en constatant que les autorités britanniques délivraient de moins en moins facilement de<br />

visas aux étudiants internationaux. Il nous fallait alors choisir une ville à forte valeur d’image et nous<br />

avons opté pour Berlin qui nous permet également d’être une porte d’entrée vers les pays de l’Est<br />

et d’être proches de toutes les start-up qui s’y développent », confie le directeur adjoint de Grenoble<br />

EM, Jean-François Fiorina. n<br />

Déjà présente en Afrique avec son Executive Education, l’Essec a<br />

ouvert une implantation Afrique-Atlantique à Rabat, au Maroc à la<br />

rentrée 2016. Son ambition : « Rayonner sur l’ensemble de l’Afrique<br />

de l’Ouest et de devenir une Business School de référence pour<br />

répondre aux grands enjeux de croissance de l’Afrique au XX e<br />

siècle ». Proposé à Rabat, le Global BBA de l’Essec permet aux<br />

étudiants d’effectuer les deux premières années de leur scolarité<br />

au Maroc, avant de la prolonger par des stages ou sur les autres<br />

campus de l’Essec. Mais l’Essec n’entend pas se contenter du<br />

seul « hub » marocain et s’implante également sur l’île Maurice qui<br />

entend challenger le Maroc comme deuxième hub de l’enseignement<br />

supérieur africain sur le modèle de Singapour. À la rentrée<br />

2017, l’Essec ouvrira donc une implantation Afrique-Océan Indien à<br />

l’île Maurice et y proposera son Global BBA. n<br />

Cap sur la Côte d’Ivoire pour l’EM<br />

Normandie<br />

L’EM Normandie et l’Atlantique International Business School<br />

(AIBS) d’Abidjan ont signé un accord de partenariat pour permettre<br />

à la business school ivoirienne de commercialiser le programme<br />

Grande Ecole de l’EM Normandie en e-learning à un public de<br />

professionnels africains. Dispensée en 1 ou 2 ans selon le niveau<br />

de formation initiale, en mode présentiel sur le campus du Havre<br />

de l’EM Normandie et à distance depuis 2011, la formation est<br />

aujourd’hui suivie par 18 apprenants. n<br />

Audencia Business School ouvre un centre en Afrique<br />

C’est en Côte d’Ivoire qu’Audencia Business School va ouvrir un Cooperative Center for Studies<br />

au sein de l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB). Second ouvert par<br />

l’École après celui lancé en Chine, il « concrétise la volonté d’Audencia Business School de devenir<br />

une école globale tel que cela a été annoncé lors du lancement du plan stratégique ». Ce centre<br />

s’adressera prioritairement à des publics (étudiants et entreprises) locaux mais pourra accueillir<br />

également des étudiants des campus nantais et parisien d’Audencia souhaitant approfondir des<br />

thématiques liées à l’Afrique. Inversement, les étudiants africains pourront effectuer des séjours en<br />

France au sein d’Audencia. n<br />

Une « international joint school »<br />

pour SKEMA et l’université de Tongji<br />

Depuis plus de 7 ans, SKEMA Business school est implantée en<br />

Chine, à Suzhou, près de Shanghai où est basée l’une des meilleures<br />

universités de Chine, la Tongji University. Ensemble ils viennent de<br />

créer un fonds de coopération qui « préfigure la création d’une international<br />

joint school » dont l’ambition est d’avoir des classes mixtes<br />

avec des étudiants chinois et internationaux et une faculté entièrement<br />

commune, enseignants de Tongji et enseignants internationaux<br />

de SKEMA. « Ce partenariat scelle la pérennité de SKEMA en Chine<br />

et contribue au double rayonnement de la France en Chine et de<br />

l’acculturation des étudiants chinois face à la globalisation », explique<br />

Alice Guilhon, la directrice générale de SKEMA Business School. n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 11 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


RÉTROSPECTIVE 2016 : ÉCOLES DE MANAGEMENT<br />

De nouvelles implantations<br />

Après Audencia BS, l’EM Normandie, Grenoble EM, Kedge BS, Neoma BS<br />

ou encore l’Edhec, l’emlyon BS a ouvert un campus à Paris. Mais d’autres<br />

bâtiments ont également été inaugurés partout en France.<br />

© David-Morganti<br />

L’EM Normandie s’offre de nouveaux campus<br />

Si elle est installée maintenant à Paris, l’EM Normandie n’en reste pas moins avant tout une école<br />

normande largement soutenue pas ses collectivités. En septembre elle inaugurait ainsi une extension<br />

à Caen. D’un coût de 4 millions d’euros, le bâtiment s’étend sur plus de 2 000 m² répartis sur<br />

4 niveaux et comprend notamment 9 salles de cours, 21 bureaux et 1 salle de réunion. Surélevé et<br />

largement ouvert sur l’extérieur, le hall d’accueil a été totalement repensé afin de créer un puits de<br />

lumière naturelle à la fois moderne, esthétique et écologique.<br />

Au Havre, où elle accueille 1 300 étudiants et prévoit de passer à près de 1 700 à l’horizon 2020,<br />

un projet de 16,5 millions d’euros va être mis en œuvre pour construire à l’horizon 2019 un bâtiment<br />

high-tech qui réponde aux nouveaux besoins de l’EM Normandie et participe à sa stratégie<br />

de développement. Les travaux débuteront à l’été 2017. Le déménagement de l’EM Normandie<br />

permettra de compléter l’offre de formation du futur campus scientifique, maritime et portuaire<br />

du Havre et participera au développement de l’attractivité de la ville et de la Normandie. n<br />

Un nouveau campus parisien<br />

pour Audencia BS<br />

Audencia Business School a inauguré en octobre son nouveau<br />

campus au cœur de Paris et du quartier Montparnasse. Présente<br />

depuis 2013 dans la capitale, Audencia dispose désormais d'un<br />

espace de plus de 700 m2, trois fois plus vaste que le précédent<br />

et principalement dédié à la pédagogie. n<br />

Le Groupe ESC Troyes<br />

s’installe à Paris<br />

Le Groupe ESC Troyes s’est installé à Paris La Défense. Dès<br />

2017, une partie de la prochaine promotion du Bachelor Tourism<br />

Management débutera son cursus de 3 ans à Paris, et viendra<br />

l’achever à Troyes. Le Groupe ESC Troyes souhaite également<br />

commercialiser ses expertises sur le segment de l’executive<br />

Education telles que le management, le tourisme, le design<br />

thinking auprès des grandes entreprises. n<br />

Kedge a inauguré de nouveaux<br />

espaces à Marseille<br />

4,7 millions d’euros ont été consacrés à une première phase de<br />

travaux dédiés à un nouveau concept de restauration, d’espaces<br />

de sport et de détente être sur le campus de Marseille. À également<br />

été inauguré une extension de son « hub » (bibliothèque<br />

numérique), favorisant le travail collaboratif entre les 5 000 étudiants<br />

de son site et les professeurs et administratifs. n<br />

Un 4 e bâtiment pour<br />

Rennes School of Business<br />

Ce sont pas moins de 4 000 m 2 supplémentaires que le 4 e bâtiment<br />

de son campus inauguré en 2016 apportent à Rennes School of<br />

Business. Y sont notamment installés des espaces de co-working,<br />

des amphithéâtres et des salles de cours. Depuis 10 ans, Rennes<br />

School of Business a triplé ses effectifs et doublé la taille de ses<br />

infrastructures. Elle reçoit aujourd’hui 4 000 étudiants dont la moitié<br />

sont étrangers. n<br />

Un 4 e campus pour BSB<br />

Après Dijon, Paris et Lyon-Confluence, la Burgundy School of Business (BSB, ex ESC Dijon) a ouvert<br />

un quatrième campus à Beaune. Mis à disposition par la CCI Côte d’Or, il offre une dimension<br />

supplémentaire à la School of Wine & Spirits Business (SWSB), qui pourra y proposer certaines<br />

formations et bénéficier d’une « localisation emblématique ». Ce nouveau campus lieu accueillera<br />

également des formations d’executive education et des summer schools. n<br />

emlyon BS a inauguré son campus parisien<br />

Situé face à la gare de Lyon, le nouveau campus d’emlyon<br />

business school a été inauguré le 15 novembre. D’une<br />

superficie totale de 5 500 m2, il accueille des étudiants<br />

en formation initiale ainsi que des salariés et dirigeants<br />

d’entreprises dans le cadre de formations continues. Il se<br />

veut un « point de convergence entre des étudiants, des<br />

cadres dirigeants, des entrepreneurs, des partenaires<br />

académiques internationaux et des experts dans des disciplines<br />

aussi variées que les sciences, la géopolitique ou le développement durable, il stimule la<br />

créativité en encourageant l’hybridation et la fertilisation croisée ». n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 12 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


RÉTROSPECTIVE 2016 : ÉCOLES DE MANAGEMENT<br />

Une année de classements<br />

En 2016, ce sont pas moins de cinq classements des écoles de management qui sont sortis dans la presse française.<br />

Dans le reste du monde ce sont les classements du Financial Times qui sont une référence et les business schools<br />

françaises y sont particulièrement bien représentées.<br />

Cinq palmarès<br />

des écoles de<br />

management<br />

Après l'Etudiant, Le Figaro, Challenges et Le<br />

Point, Le Parisien a clos la saison de publication<br />

des classements de la presse française<br />

pour l’année 2015-2016 en mai. Voici un<br />

tableau comparatif des points accordés par<br />

chaque classeur ramenés sur une base 100<br />

qui donne un classement final 2015-2016<br />

(toutes écoles délivrant le grade de master<br />

confondues). Ne donnant pas de points<br />

mais seulement des rangs, le classement de<br />

Challenges n’a pas pu être intégré. n<br />

→ Depuis la rentrée 2016 deux nouveaux<br />

palmarès sont sortis, ceux de l’Etudiant et<br />

Le Figaro.<br />

The Financial<br />

Times consacre<br />

la London business<br />

school<br />

Concaténation de ses quatre autres classements<br />

(masters in management, Full<br />

Time MBA, E-MBA et Executive Education),<br />

le classement des business schools européennes<br />

du Financial Times a encore une fois<br />

cette année célébré la victoire de la London<br />

Business School devant HEC et l’Insead. Le<br />

tableau ci-après rend compte l’évolution de<br />

l’ensemble des business schools françaises<br />

par rapport à 2015. n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 13 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


RÉTROSPECTIVE 2016 : ÉCOLES DE MANAGEMENT<br />

Ils ont bougé cette année<br />

Contrairement à d’autres années, 2016 n’a pas vu énormément de changements<br />

dans les directions des écoles de management et les grands lycées.<br />

Isabelle Barth a quitté ses fonctions de<br />

directrice générale de l’EM Strasbourg<br />

après un mandat de cinq ans. Avec son<br />

départ c’est l’une des personnalités les<br />

plus charismatiques de l’enseignement<br />

supérieur français qui quitte des fonctions de direction.<br />

Herbert Castéran, 46 ans, a été élu<br />

directeur de l’EM Strasbourg. Maître de<br />

conférences, il a intégré l’EM Strasbourg<br />

en septembre 2010, est responsable de<br />

la filière marketing en apprentissage et<br />

créateur et responsable du master 2 Management du<br />

tourisme. Il est diplômé de Sciences Po Toulouse, titulaire<br />

d’un DESS Statistiques et économétrie et d’un<br />

DEA Économétrie et économie mathématique (tous<br />

deux à Toulouse I).<br />

Rémy Challe a pris à la direction de l’Inseec<br />

business school. Titulaire d’un DEA<br />

Droit des obligations civiles et commerciales<br />

de l’université Paris Descartes, il a<br />

commencé sa carrière universitaire<br />

comme chargé de TD à l’université de Cergy Pontoise<br />

en 1999 avant d’enseigner à Descartes (2002-2009)<br />

et Neoma et Novancia (2003-2005). Il intègre la faculté<br />

de l’Inseec en 2005 et en devient directeur des<br />

admissions en 2009. Il était depuis mars 2013 directeur<br />

des MSc et MBA du groupe.<br />

Jacques Chaniol a été nommé directeur<br />

du nouveau campus parisien de l’EM<br />

Lyon. Délégué général de l’association<br />

Ecricome depuis 2011, il avait intégré<br />

l’Inseec en juin 2014 pour y prendre la<br />

direction du campus parisien. Directeur du programme<br />

grande école de l’ESCEM de 2001 et 2010,<br />

Jacques Chaniol est aussi un des spécialistes des<br />

questions d’accréditation.<br />

Xavier Cornu a quitté son poste de<br />

directeur général adjoint enseignement,<br />

recherche et formation de la CCI Paris<br />

Ile-de-France. Poste auquel il a été remplacé<br />

par Yves Portelli. Discret, inconnu<br />

du public, réfractaire aux entretiens et à la presse,<br />

Xavier Cornu restera comme l’un de ceux qui aura<br />

le plus marqué l’enseignement supérieur ces trente<br />

dernières années. Pendant vingt ans il aura en effet<br />

assuré la tutelle des plus prestigieuses des écoles de<br />

management (HEC Paris, ESCP Europe puis également<br />

Essec) mais aussi d’écoles dédiées à l’image<br />

(Gobelins) ou à la restauration-gastronomie (FERRAN-<br />

DI Paris) et créé certaines comme la feue Advancia<br />

(aujourd’hui Novancia). En tout plus de 32 000<br />

étudiants, élèves, apprentis de tous les niveaux auxquels<br />

il a toujours voulu apporter une vision ouverte de<br />

l’éducation.<br />

Patrice Corre a pris sa retraite à la tête<br />

du lycée Henri IV. Pendant les dix-sept<br />

années passées à sa tête il ne se sera<br />

pas contenté de gérer l’excellence mais<br />

aura su innover. Le nombre de boursiers<br />

a par exemple atteint les 30 % grâce notamment<br />

à la création d’une classe préparatoire à l’enseignement<br />

supérieur (CPES) qui accueille des lycéens qui<br />

n’auraient pas forcément pu intégrer l’enseignement<br />

supérieur.<br />

Olivier Guyottot a été nommé directeur<br />

de la Business School du groupe Sup de<br />

Co La Rochelle. Diplômé de Kedge Business<br />

School (Bordeaux) en 1995 et titulaire<br />

d’un PhD en Sciences Politiques,<br />

Aston University (Birmingham), Olivier Guyottot a 20<br />

ans d’expérience dans la formation et l’enseignement<br />

supérieur, au Royaume Uni, en Amérique Latine et en<br />

France. Depuis 2010, il occupait la fonction de Directeur<br />

du programme Grande École de Montpellier Business<br />

School.<br />

Isabelle Huault a été élue présidente de<br />

l’Université Paris-Dauphine le 8 décembre<br />

et succède à Laurent Batsch, qui<br />

va continuer à présider sa fondation. Professeure<br />

à l’Université Paris-Dauphine<br />

depuis 2005 et vice-présidente depuis 2015, elle a<br />

dirigé le centre de recherche Dauphine Recherche en<br />

Management (UMR CNRS 7088) de 2009 à 2015.<br />

Elle a également été vice-présidente du Conseil national<br />

des Universités (section sciences de gestion) de<br />

2011 à 2015. Elle est diplômée de l’EM Lyon, docteur<br />

en sciences de gestion et agrégée des universités. En<br />

tant que professeure, elle enseignait la stratégie et la<br />

théorie des organisations. Ses travaux de recherche<br />

portent principalement sur la question de la construction<br />

sociale des marchés financiers, de la financiarisation<br />

et de la régulation financière. Elle a également<br />

présidé l’Association internationale de management<br />

stratégique (AIMS) de 2006 à 2008.<br />

Alain Joyeux a été élu président de<br />

l’Aphec, l’association des professeurs de<br />

prépas économiques. Il succède à<br />

Philippe Heudron, qui était à la tête de<br />

l’association depuis près de 17 ans et<br />

reste en charge du dossier de la création de classes<br />

prépas à l’étranger. Professeur de géopolitique au lycée<br />

Joffre de Montpellier, Alain Joyeux était jusqu’ici<br />

vice-président de l’Aphec.<br />

Olivier Maillard a été nommé directeur<br />

de l’Esdes. Directeur délégué programmes<br />

et faculté du groupe Sup de Co<br />

La Rochelle depuis 2012 il succède à<br />

Philippe Rivet.<br />

Delphine Manceau a été nommée<br />

directrice de l’ebs Paris. Professeur à<br />

ESCP Europe, elle en a été directrice académique<br />

de 2005 et 2008 et dirigeait<br />

depuis 2011 sa division « corporate ».<br />

Emeric Peyredieu du Charlat a pris la<br />

direction générale d’Audencia Group. Depuis<br />

le départ de Frank Vidal fin 2015<br />

l’intérim du poste était assuré par Christophe<br />

Germain. Ce dernier a été nommé<br />

directeur général adjoint d’Audencia Group et directeur<br />

général de Shenzhen Audencia Business School<br />

(SABS) en Chine. Il continuera d’assurer les fonctions<br />

de Directeur des Programmes Audencia Business<br />

School, dans l’attente d’un prochain recrutement.<br />

Ingénieur diplômé de Centrale Lille en 1988 et<br />

diplômé de l’Essec Grande Ecole en 1990, Emeric<br />

Peyredieu du Charlat entre ensuite chez PSA Peugeot<br />

Citroën où, durant quinze ans, il dirige alternativement<br />

des services centraux et des filiales. Il devient par la<br />

suite directeur national de la branche automotive d’un<br />

distributeur de consommables. C’est en 2010 qu’il se<br />

tourne vers le monde académique en prenant la direction<br />

de l’Association des diplômés du Groupe Essec.<br />

Loïck Roche a été réélu à la présidence<br />

du Chapitre des écoles de management.<br />

Directeur de Grenoble EM, il avait élu une<br />

première fois en 2014.<br />

Maurice Thévenet a été élu délégué<br />

général de la Fnege et y aura la difficile<br />

mission de succéder le 1er juin à Pierre-<br />

Louis Dubois, qui occupait le poste depuis<br />

2008. Diplômé de l’Essec, licencié<br />

en droit et en théologie, lui-même ancien boursier de<br />

la Fnege, Maurice Thévenet a obtenu un doctorat en<br />

gestion, puis une <strong>HD</strong>R et est professeur agrégé des<br />

universités depuis 1991. Il a été directeur de l’Essec<br />

(Grande Ecole) et Président de l’AGRH (Association<br />

francophone de gestion des ressources humaines).<br />

Yann Tournesac a été nommé directeur<br />

général de l’ESC Amiens. Diplômé de<br />

l’ISC, de Paris 7 (en ethnologie), et d’un<br />

doctorat de l’Université de Strasbourg il a<br />

été de 2011 à 2014 directeur de différents<br />

programmes de l’Inseec et dirigeait depuis le<br />

développement et la communication du groupe Hema<br />

(écoles de commerce en alternance).<br />

Frank Vidal a quitté ses fonctions de<br />

directeur général d’Audencia Group et<br />

d’Audencia Nantes à l’issue de son mandat<br />

de cinq années commencé en 2010.<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 14 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


ZOOM<br />

Congrès de l’APHEC<br />

à Toulouse : quel bilan ?<br />

Toujours plus<br />

d’élèves en<br />

prépas<br />

© Philippe Koehler<br />

Si de nombreux sujets statutaires ont bien évidemment été traités,<br />

un débat a également été l’occasion d’un échange sans<br />

concession entre le sociologue François Dubet, invité principal<br />

et grand pourfendeur de « l’élitisme à la française » et les 370<br />

professeurs présents dans la ville rose. Les professeurs ont défendu<br />

« l’élitisme républicain » mais aussi leur souci de conduire les<br />

étudiants vers les meilleures écoles en fonction de leur potentiel,<br />

une « excellence pour tous » en quelque sorte. Ils ont aussi insisté<br />

sur la nécessité de lutter contre l’autocensure qui freine l’accès<br />

de certains très bons élèves qui n’osent pas tenter les classes<br />

préparatoires.<br />

: Harmoniser les calendriers<br />

de recrutement<br />

À l’époque encore président de l’APHEC, Philippe Heudron,<br />

regrette que « les universités proposent de plus en plus de double,<br />

voire des triples licences, qui sélectionnent hors de la procédure<br />

APB comme c’est par exemple le cas pour Paris 2 Panthéon-<br />

Assas. Les universités ne rendent leur verdict qu’après la fermeture<br />

d’APB ». Le résultat est que les lycées ne savent pas si elles<br />

recevront bien tous les étudiants ayant répondu un « oui définitif »<br />

pour leur entrée en prépas. Le lycée Henri IV de Paris aurait ainsi<br />

perdu l’année dernière 24 inscriptions en hypokhâgne qui ont<br />

finalement préféré aller à l’université. La concurrence d’établissements<br />

prestigieux hors APB comme Dauphine et Sciences Po, est<br />

également problématique pour l’organisation des prépas. Il serait<br />

donc indispensable d’harmoniser au minimum les calendriers de<br />

recrutement de toutes les formations sélectives de l’enseignement<br />

supérieur. Sinon, les formations comme les CPGE qui respectent<br />

le calendrier APB sont pénalisées.<br />

Autre souci : la possibilité pour les bacheliers méritants d’entrer<br />

dans des prépas plus « haut de gamme » que celle dans laquelle<br />

ils étaient admis. « L’idée n’est pas mauvaise mais son application<br />

est source de risques pour des élèves qui se retrouvent propulsés<br />

dans des lycées qui dépassent parfois leur niveau et où ils<br />

échouent », remarque Philippe Heudron.<br />

: Corrections des copies des concours :<br />

peut mieux faire<br />

C’est un sujet que vient d’évoquer plus largement le médiateur de<br />

l’Éducation : les décisions des jurys sont insuffisamment motivées.<br />

Alain Joyeux, alors encore vice-président de l’APHEC, demande<br />

que des « commentaires soient mis sur les copies des candidats<br />

des concours pour qu’ils comprennent leurs notes, au moins<br />

lorsque celles-ci sont faibles » : « C’est une question de respect<br />

pour nos candidats qui reçoivent à leur demande leur copie corrigée<br />

à la rentrée sans autre mention que la note ».<br />

Le congrès annuel de l’APHEC s’est déroulé<br />

à Toulouse BS les 27 et 28 mai. Bilan et<br />

perspectives en cette année charnière.<br />

Autre souci : le trop grand nombre de copies corrigées par<br />

certains professeurs. « Au-delà de 140 en trois semaines, la<br />

rigueur des corrections ce n’est pas crédible. Il faut que les écoles<br />

limitent le nombre », reprend Alain Joyeux. Rappelons qu’il n’y a<br />

pas de double correction pour des raisons de coût et de durée du<br />

concours. Ecricome aurait aujourd’hui fixé le nombre maximum<br />

de copies à 180 et la BCE serait plutôt vers 240. « Cela dépend<br />

également des disciplines. En tant que prof de maths je prends<br />

moins de temps qu’un professeur de sciences économiques »,<br />

remarque Philippe Heudron.<br />

: Classes prépas internationales :<br />

l’APHEC y croit toujours<br />

« Pour le moment rien n’est fait mais les choses avancent avec le<br />

soutien des écoles de management qui veulent recruter de plus en<br />

plus à l’étranger. » Philippe Heudron porte depuis plusieurs années<br />

le projet de développement des classes prépas économiques à<br />

l’étranger. Alors que c’était sur le campus américain de Skema<br />

à Raleigh que l’idée avait vu le jour, des projets sont évoqués en<br />

Afrique francophone. Mais cela suppose que le Ministère soit<br />

convaincu de l’intérêt de ces projets et débloque quelques postes<br />

de professeurs, ce qui n’est pas d’actualité.<br />

: Renforcer la visibilité et la cohérence de<br />

la filière en 5 ans CPGE / Masters des<br />

grandes écoles.<br />

L’APHEC annonce son intention de travailler avec les grandes<br />

écoles sur l’approfondissement et l’amélioration du continuum.<br />

Une commission de travail a été mise en place à l’automne. Par<br />

ailleurs, l’APHEC et les autres associations revendiquent toujours<br />

la création d’un collège national des classes préparatoires. Alors<br />

que les enseignants relèvent de la DGESCO et que les étudiants<br />

et programmes dépendent de la DGSIP, il est nécessaire de<br />

donner une meilleure cohérence au système. Ce collège pourrait<br />

permettre une concertation permanente entre associations de<br />

professeurs, de proviseurs, le ministère et les universités avec<br />

lesquelles les classes préparatoires ont signé des conventions.<br />

: Refonte en vue des statuts de l’Aphec<br />

L’APHEC va enfin rénover sa gouvernance pour « accroître son<br />

caractère collégial de façon à ce que la gestion de plus en plus<br />

lourde ne repose plus sur son seul président ». Les nouveaux statuts<br />

seront mis en ligne en janvier 2017 sur le site de l’APHEC<br />

pendant trois mois. Une assemblée générale extraordinaire aura<br />

lieu pour les entériner au printemps 2017. L’association prétendra<br />

dans le même temps au statut d’association d’intérêt général. n<br />

En prépas comme dans<br />

tout l’enseignement<br />

supérieur le nombre<br />

d’étudiants continue à<br />

augmenter rappelle une<br />

Note Flash du ministère<br />

de l’Education nationale,<br />

de l’Enseignement supérieur<br />

et de la Recherche<br />

intitulée Les étudiants<br />

en classes préparatoires<br />

aux grandes écoles en<br />

2015-2016. En tout les<br />

effectifs sont en hausse de<br />

2,3% à la rentrée 2015 et<br />

atteignent quasiment les<br />

86 000 étudiants. En dix<br />

ans, les effectifs en CPGE<br />

ont ainsi cru de près de<br />

11 000 étudiants.<br />

La filière scientifique<br />

concentre près des deux<br />

tiers des effectifs (53 200).<br />

Les autres étudiants se<br />

répartissent dans les filières<br />

économiques (23%)<br />

et littéraire (15%). C’est<br />

d’ailleurs dans la filière<br />

scientifique que les effectifs<br />

augmentent le plus à<br />

la rentrée 2015 (+2,8% sur<br />

un an). Les CPGE sont en<br />

grande majorité situées<br />

dans des établissements<br />

publics, les établissements<br />

privés représentant environ<br />

17% des effectifs.<br />

Autres données : la féminisation<br />

est très<br />

hétérogène selon la<br />

filière : alors que les<br />

femmes représentent<br />

près des trois quarts des<br />

effectifs en filière littéraire<br />

et 55 % des inscrits en<br />

filière économique et<br />

commerciale, elles sont<br />

moins d’un tiers dans la<br />

filière scientifique. Enfin,<br />

les bacheliers généraux<br />

sont très largement<br />

majoritaires avec 92,9 %<br />

des effectifs. La filière<br />

économique est celle<br />

qui a le recrutement le<br />

plus diversifié puisqu’elle<br />

accueille 10,7 % de bacheliers<br />

technologiques. n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 15 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


REPÈRES<br />

Sigem 2016 : un bon cru<br />

C’est l’indicateur que regardent avec<br />

le plus d’attention les professeurs de<br />

prépas comme les directeurs d’écoles<br />

de commerce chaque année : quelle<br />

école ont finalement choisi les élèves<br />

de prépas dans le cadre de la procédure<br />

d’admission Sigem<br />

Le 19 juillet à 15 h les résultats sont tombés : si l'immense<br />

majorité des écoles remplit ses objectifs, huit écoles ne font<br />

pas le « plein ». « Il faut tenir compte de la démographie du<br />

secteur qui est absolument plate. Cette année nous avons huit<br />

admissibles de plus qu'en 2015 pour 130 places supplémentaires<br />

en tout », commente Jean-Christophe Hauguel, président<br />

du Sigem et directeur général adjoint de l’EM Normandie.<br />

Comme l'année dernière près de 1 000 élèves ont préféré ne<br />

pas intégrer une école. « Ils cubent, en espérant intégrer une<br />

meilleure école que celle dans laquelle ils ont été reçus, ou<br />

sortent su système pour partir dans d'autres établissements ou<br />

à l'étranger », analyse Jean-Christophe Hauguel.<br />

: Les écoles qui peuvent se réjouir<br />

Les écoles du haut du panier progressent assez largement : +55<br />

reçus pour l'EMLyon, +40 pour Audencia, +25 pour Grenoble<br />

EM, +10 pour Rennes School of Business, etc. Bonne nouvelle<br />

également pour l'EM Normandie qui pourvoit ses 70 places<br />

quand elle n'avait eu que 49 reçus en 2015.<br />

Mais il est aussi intéressant d'analyser le « réservoir » de candidats<br />

qui restait aux écoles (c’est-à-dire le pourcentage d'élèves<br />

retenus parmi le nombre d'élèves ayant effectué un vœu d'admission).<br />

À ce jeu-là c'est l'ESC Dijon Bourgogne qui avait le plus<br />

grand « réservoir » d'élèves puisque le rang du dernier affecté<br />

est le 878 sur 1 268 possibles. Elle n'a donc retenu que 69 %<br />

des élèves qu'elle aurait pu intégrer. Suivent l'EMLyon BS (73 %<br />

d'élèves retenus) et, ex aequo, Rennes School of Business et<br />

Skema (74 % chacune).<br />

: Les écoles qui ne font pas le plein<br />

L'Inseec ne reçoit que 197 élèves pour 300 places (en 2015 elle<br />

en accueillait 212). Dans une bien moindre mesure Télécom EM<br />

ne parvient pas à remplir toutes ses places (il lui manque huit<br />

élèves) soit un de moins que… HEC. Le leader du classement<br />

ne prend en effet pas la précaution, comme les autres écoles,<br />

de se donner une marge de sécurité de 5 élèves qui choisiraient<br />

finalement une autre école. Résultat : HEC ne fait jamais le plein<br />

mais il ne lui manque en général que deux ou trois étudiants qui<br />

choisissent finalement l'Essec ou l'ENS Cachan. Cette année ce<br />

ne sont pas moins de 5 reçus à HEC qui ont finalement choisi<br />

l'Essec, deux l'ENS Cachan et deux qui ont sans doute préféré<br />

intégrer une business school étrangère.<br />

Parmi les 8 écoles de commerce qui ne font pas le plein (auxquelles<br />

il faut ajouter l'Ensae et l'ENS Cachan), trois ne le faisaient<br />

déjà pas en 2015 (Inseec, ESC Pau et ISG) auxquelles<br />

s'ajoutent sans surprise les deux « rescapées » de France Business<br />

School (les ESC Brest et Clermont) mais aussi l'ISC Paris,<br />

Télécom EM et l'ESC Troyes. « Nous avons été surpris de voir que<br />

l'ESC Clermont et, encore plus, l'ESC Brest étaient loin de leurs<br />

objectifs alors qu'elles recrutaient historiquement largement en<br />

prépas. Le ticket d'entrée ans le Sigem n'est décidément pas<br />

facile à obtenir », remarque Jean-Christophe Hauguel, fier d'un<br />

concours qu'il voudrait voir « étendu aux admissions sur titre ».<br />

: Les désistements croisés<br />

C'est l'autre grand indicateur qui interpelle les écoles : qui a<br />

finalement préféré cette année s'inscrire à l'Essec qu'à HEC (ils<br />

sont cinq cette année contre 1 en 2015 et aucun en 2014) ?<br />

À l'Edhec qu'à l'EMLyon (343 reçus à l'Edhec ont finalement<br />

préféré l'EMLyon contre seulement 11 qui ont préféré l'Edhec<br />

à l'EMLyon) ? Ou encore, c'est un des matches les plus scrutés<br />

depuis des années, Grenoble EM à Audencia ? Et là encore la<br />

hiérarchie n'a pas changé, mais se resserre d'année en année :<br />

238 reçus à Grenoble EM ont finalement préféré aller à Audencia<br />

contre 225 qui ont fait le choix contraire.<br />

: Les candidats 2016<br />

En tout ce sont 10 434 candidats se sont présentés en 2016<br />

dans les 23 écoles réunies au sein de la BCE. Ils étaient 10 297<br />

en 2015 soit une timide progression de 1,31 %. Du côté d’Ecricome<br />

c’est au contraire une baisse de 0,97 % qui est constatée<br />

avec 8 082 candidats.<br />

Du côté de la BCE. Comme en 2015, le nombre des candidats<br />

2016 de la filière ECS connaît une baisse (-95 candidats), ainsi<br />

que celui des filières littéraires de la BEL (-65). À l’inverse, et<br />

comme l’an passé également, les filières ECE et ECT poursuivent<br />

leur progression en affichant respectivement 187 et 94 candidats<br />

supplémentaires. La filière littéraire B/L est en hausse (+4,7 %)<br />

alors qu’elle était en baisse l’an passé. Quant à la proportion de<br />

boursiers, elle remonte à 24,9 % (contre 24,6 % en 2015).<br />

Les deux tiers des 23 écoles de la BCE connaissent une hausse<br />

du nombre de leurs candidats ou sont stables et un tiers une<br />

baisse plus ou moins sensible. C’est Skema qui connaît de loin<br />

la meilleure progression avec 7 042 candidats et une hausse de<br />

plus de 6 % devant le trio EM Strasbourg / ESC Rennes / Montpellier<br />

BS qui, en recrutant ensemble, >>> suite page 17<br />

EN BREF<br />

→ EducPros analyse l’évolution<br />

des candidatures depuis 2011.<br />

C’est le classement dont on dit<br />

toujours qu’il n’évolue jamais.<br />

EducPros prouve le contraire en<br />

analysant l’évolution des courbes<br />

depuis 2011. Certes le classement<br />

semble intangible dans le top 7<br />

mais la montée en puissance de<br />

l’ESC Grenoble est significative<br />

et sa progression l’a mettait en<br />

2015 à un cheveu d’Audencia.<br />

Tout juste derrière la remontée<br />

de Toulouse BS est spectaculaire<br />

et croise une NEOMA BS en<br />

déclin à égalité avec une Kedge<br />

BS en forte hausse. Mais ce sont<br />

surtout Skema et Rennes School<br />

of Business qui progressent<br />

comme le démontrent les<br />

désistements croisés entre les<br />

écoles de management : en 2015,<br />

Skema a ainsi remporté 77% de<br />

ses duels face à Kedge et talonne<br />

Neoma. Quant à Rennes School<br />

of Business, si elle était encore<br />

en 2013 battue par Télécom<br />

EM, l’ESC Montpellier et l’EM<br />

Strasbourg, elle gagnait largement<br />

tous ses duels l’année dernière.<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 16 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


REPÈRES<br />

>>> suite de la page 16 progresse d’un peu plus de 3 % (et retour au sein de la BCE l’ESC Clermont recueille 1 416 candidatures<br />

5 825 candidats) et est suivi par l’ESC Dijon (+1,88 % et 2 817<br />

et Brest BS 1 230.<br />

candidats). Pour autant c’est encore Audencia qui arrive encore<br />

Du côté d’Ecricome. Ce sont en tout 7 840 candidats qui se<br />

en tête cette année avec 7 807 candidatures (+0,8 %) et précède sont inscrits au concours Ecricome Prépa en 2016. Les écoles<br />

Grenoble EM (7 368 candidatures, quasiment étal) et l’EMLYON pourvoient la totalité des places ouvertes post prépas ECS et ce<br />

(7 273 candidatures, soit une baisse de 0,7 %). À l’autre extrémité,<br />

malgré l’ouverture de places supplémentaires par les écoles du<br />

l’Inseec confirme la perte de compétitivité déjà notée dans<br />

ses résultats en berne de 2015 avec une baisse de 15,75 % de<br />

ses candidats. L’association EM Normandie / La Rochelle / ESC<br />

Pau / ESC Troyes / ISC Paris baisse elle de 2,77 %. Pour leur<br />

haut de tableau depuis 2 ans. Les candidatures se stabilisent<br />

du côté des prépas littéraires avec une progression sensible des<br />

candidats issus de la filière ULM B/L, plus familiers des matières<br />

dispensées par les écoles de management. n<br />

→ Le Groupe ESC Clermont<br />

rejoint la « grappe BCE », qui<br />

compte l’EM Normandie, Sup<br />

de Co La Rochelle, l’ESC Pau,<br />

l’ESC Troyes et l’ISC Paris, pour le<br />

concours 2017. En 2016, la « grappe<br />

BCE » avait attiré 3333 candidats.<br />

L’offre tarifaire est repensée et va<br />

de 85 e pour 3 écoles (au choix) à<br />

130 e pour 6 écoles. Le concours<br />

reste gratuit pour les boursiers.<br />

Ecricome perd l’ICN BS<br />

Les locaux de KEDGE BS<br />

à Bordeaux.<br />

Ce fut la grande surprise de l’année. L’ICN business school<br />

a fait son entrée dans le concours BCE en octobre après<br />

avoir manifesté sa volonté de quitter Ecricome. « Cela<br />

nous semble mieux pour la dynamique de l’ICN - nouveaux<br />

développements, bon classement dans le Financial Times,<br />

nouveaux locaux à la prochaine rentrée, etc. - d’intégrer la<br />

BCE que de rester dans Ecricome où nous avons eu 15 % de<br />

candidats en moins cette année », explique Florence Legros,<br />

la directrice de l’ICN.<br />

Du côté d’Ecricome, où on ne cachait pas une certaine<br />

surprise, on se veut rassurant quant à l’avenir d’un concours<br />

qui pourrait certes être réduit à deux écoles mais deux écoles<br />

qui pèsent 20 % des candidatures des CPGE économiques<br />

et commerciales. « Nous avons eu d’excellents résultats<br />

cette année dans notre recrutement en prépa. Ecricome fonctionne bien et est<br />

solide », confie Thomas Froehlicher, directeur général de Kedge et président<br />

d’Ecricome, qui assure qu’Ecricome « a toujours servi sa communauté et ses<br />

membres mais qu’il y a forcément un moment où les étudiants choisissent une<br />

école plutôt qu’un autre. Selon lui il faut aujourd’hui avant tout « réfléchir aux<br />

recrutements internationaux et aux nouvelles pratiques et faire de nos écoles des<br />

business schools vraiment internationales ».<br />

En 2017 Ecricome dit vouloir être « plus que jamais être le concours le plus<br />

cohérent ». Entendez qu’avec le départ de l’ICN vers d’autres concours, Kedge<br />

et Neoma se retrouvent à la fois entre écoles triplement accréditées (AMBA,<br />

AACSB, Equis), présentes sur un large territoire en France mais aussi à<br />

l’étranger. La communication des barres d’admissibilité 2016 du concours EC<br />

permet d’ailleurs de constater les fortes différences entre l’ICN (6,01) d’un côté<br />

et Kedge et Neoma de l’autre (respectivement 9,1 et 10,2). De la même façon,<br />

l’ICN ne recevait à ses oraux que 35,88 % des admissibles quand le pourcentage<br />

était de 63,73 % chez Kedge et 61,1 chez Neoma. n<br />

© Kedge<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 17 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


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12/12/2016 14:02


GROS PLAN<br />

Les Français aiment<br />

leurs grandes écoles<br />

Si huit Français sur dix ont une bonne opinion des grandes écoles, 49% jugent que le coût des études est une<br />

barrière à l’entrée. La Conférence des grandes écoles a fait réaliser cette année une étude sur Les Français et les<br />

grandes écoles par TNS Sofres. Les points saillants.<br />

«L’<br />

image des grandes écoles est associée à un petit nombre<br />

d’écoles quand 60 % des écoles et 90 % des prépas<br />

sont publiques », constate Anne-Lucie Wack, la présidente de<br />

la Conférence des grandes écoles, après la publication de son<br />

étude sur « Les Français et les grandes écoles » (lire l’entretien<br />

complet).<br />

: Identifier les freins à l’entrée<br />

Le premier frein à l’entrée dans les grandes écoles qu’identifient<br />

les Français est le coût des études, même s’ils estiment à 75 %<br />

que les grandes écoles sont « un investissement rentable ».<br />

Des élèves de l’Ecole polytechnique<br />

posent à l’entrée de leur campus<br />

« C’est un flagrant manque d’information quand 60 % des<br />

grandes écoles – et 90 % des classes prépas - sont publiques<br />

avec des droits d’inscription en école qui vont de 590 à 2 700 €<br />

par an », relève Anne-Lucie Wack. D’où un chantier qu’engage<br />

la CGE pour que les frais soient transparents et toutes les aides<br />

et exonérations bien mises en avant.<br />

Le deuxième frein est intellectuel. Si 57 % des Français interrogés<br />

considèrent que « le niveau scolaire et intellectuel<br />

requis pour entrer dans une grande école est accessible », 58 %<br />

des jeunes ne veulent pas intégrer une prépa quand 70 % de<br />

leurs parents y sont favorables. « La prépa est une voie certes<br />

>>> suite page 20<br />

© J. Barande / Ecole polytechnique<br />

→ Quelques autres points<br />

de l’enquête :<br />

- le BTS est la filière dans<br />

laquelle les Français ont le<br />

plus confiance pour trouver<br />

un emploi (41 %) devant<br />

les grandes écoles (32 %), le<br />

DUT (14 %) et l’université<br />

(13 %) ;<br />

- 75 % des Français<br />

estiment que les Grandes<br />

écoles constituent un<br />

investissement financier<br />

rentable sur le long terme ;<br />

- 77 % s’opposent à leur<br />

suppression ;<br />

- 72 % pensent qu’une<br />

formation qui sélectionne<br />

ses étudiants offre un<br />

diplôme mieux reconnu sur<br />

le marché du travail ;<br />

- 57 % pensent que le niveau<br />

requis pour entrer dans une<br />

grande école est accessible ;<br />

- 50 % des jeunes souhaitent<br />

intégrer une grande école<br />

pour 72 % de leurs parents<br />

(et respectivement 41 % et<br />

70 % une classe prépa).<br />

Jeunes diplômés : l’emploi repart<br />

Après trois années relativement ternes où un taux d’emploi satisfaisant ne<br />

permettait pas de masquer la baisse relative des rémunérations, la Conférence<br />

des grandes écoles a constaté une vraie embellie dans son enquête 2015<br />

publiée en mai 2016. Le salaire moyen brut hors primes en France passe ainsi<br />

de 32 962 à 33 542 € retrouvant ainsi le niveau de 2012. On assiste par ailleurs<br />

à une croissance régulière du nombre de créateurs d’entreprise : 4 %<br />

des diplômés contre 3,5 % l’an dernier et même 7 % dans les écoles de management.<br />

Autres données importantes :<br />

- le taux net d’emploi s’établit à 83,1 % pour la dernière promotion (contre<br />

80,6 % l’an dernier). Ce chiffre atteint plus de 93 % 12 à 18 mois après le<br />

diplôme et plus de 95 % 24 à 30 mois après ;<br />

- 76,9 % des diplômés de Grandes écoles sont engagés en CDI contre 73,8 %<br />

en 2015 :<br />

- la part des emplois avec statut cadre est stable à plus de 85 % ;<br />

- la proportion de diplômés expatriés à l’étranger baisse légèrement (16,6 %<br />

contre 17,6 % en 2015) alors que 68,3 % des étudiants étrangers commencent<br />

leur carrière en France ;<br />

- le taux net d’emploi, la proportion de CDI et le salaire brut annuel des<br />

femmes demeurent inférieurs à ceux des hommes (de 5 % pour les ingénieurs<br />

et 6 % pour les managers). n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 19 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


GROS PLAN<br />

>>> suite de la page 19<br />

exigeante, mais sûre, qui amène in fine plus de 90 % des<br />

étudiants à une école, mais il faut savoir que 60 % des jeunes<br />

intègrent désormais les grandes écoles par d’autres voies. Et<br />

nous sommes convaincus que les cursus en grandes écoles,<br />

parce qu’ils permettent un accompagnement, peuvent favoriser<br />

l’inclusion sociale », commente la présidente.<br />

: S’ouvrir plus largement<br />

Pour convaincre les enfants et parents issus de catégories<br />

socio-professionnelles moins favorisées que les grandes<br />

écoles leur sont ouvertes, la CGE a entrepris tout un travail<br />

en amont. « Les grandes écoles ont considérablement<br />

œuvré ces dernières années en s’impliquant dans les<br />

Cordées de la réussite, et d’autres actions menées avec des<br />

associations, fondations ou entreprises, qui interviennent dès<br />

le lycée en informant et soutenant les élèves ou en offrant<br />

des séjours linguistiques », remarque Anne-Lucie Wack.<br />

L’ouverture sociale dans les écoles progresse depuis 2010,<br />

avec maintenant en moyenne 30 % de boursiers sur critères<br />

sociaux. Mais les étudiants les plus défavorisés (échelons<br />

de bourses 5/6/7), ne représentent qu’un tiers de ces boursiers.<br />

Mais comment faire encore progresser ce taux alors<br />

qu’on sait que plusieurs épreuves, et en particulier les<br />

langues, sont socialement discriminantes tout en étant absolument<br />

indispensables ?<br />

20 milliards<br />

La CGE demande à ce<br />

que 20 milliards d’euros<br />

supplémentaires soient investis<br />

dans l’Enseignement supérieur et<br />

la Recherche sur les dix prochaines<br />

années : 11,5 milliards d’euros en<br />

provenance des pouvoirs publics<br />

afin de couvrir l’augmentation<br />

des effectifs étudiants tout en<br />

maintenant la dépense moyenne<br />

par étudiant au niveau de 2013<br />

(soit 11 540 € par an par étudiant)<br />

et 8,5 milliards d’euros en<br />

provenance des entreprises, des<br />

alumnis et des ménages.<br />

400 000<br />

Les grandes écoles et classes prépas<br />

reçoivent en tout 400 000 étudiants,<br />

dont 300 000 dans les écoles, sur<br />

2,5 millions d’étudiants chaque<br />

année en France. Un effectif en<br />

apparence limité, mais un poids<br />

lourd quand on sait que les grandes<br />

écoles représentent 40 % des<br />

diplômes de grade master (bac+5).<br />

: Des propositions pour la Présidentielle<br />

Quelques semaines après la publication de son sondage, la<br />

Conférence des grandes écoles a présenté 24 propositions<br />

pour l’enseignement supérieur et la recherche. Anne-Lucie<br />

Wack, veut notamment « faire de l’ouverture sociale une<br />

cause nationale alors qu’aujourd’hui notre système est inégalitaire<br />

et profite essentiellement aux classes favorisées ». Pour<br />

amener 60 % d’une classe d’âge dans l’enseignement supérieur<br />

(l’objectif affirmé du gouvernement édicté au sein de la<br />

Stratégie nationale de l’enseignement supérieur, la Stranes),<br />

la CGE estime que « le véritable enjeu est d’abord de faire en<br />

sorte que ces jeunes puissent s’inscrire dans des parcours<br />

de réussite ». L’absence d’orientation active à l’entrée de<br />

l’université crée, de fait, une sélection par l’échec en premier<br />

cycle (seulement 27 % des étudiants obtiennent un diplôme<br />

de licence sans redoubler). Il est donc indispensable pour elle<br />

de « mettre en place des mesures d’information et d’orientation<br />

efficaces et transparentes en amont, mais également à<br />

l’entrée de l’enseignement supérieur ».<br />

Au sein de cet écosystème, la CGE insiste pour que les CPGE<br />

soient considérées comme « un modèle d’excellence à part<br />

entière se matérialisant in fine par un concours classant ».<br />

Pour la CGE « ce système, qui a fait ses preuves, peut inspirer<br />

le développement de cursus préparatoires favorisant la réussite<br />

dans l’enseignement supérieur et répondant aux besoins<br />

de la société française et du monde économique ». n<br />

→ Ce sondage a été réalisé auprès de 1 405 Français de 16 ans<br />

et plus ainsi que de 200 responsables de recrutement.<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 20 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


D O S S I E R<br />

Un enseignement supérieur<br />

en mutation<br />

La montée en puissance des regroupements territoriaux (Comue essentiellement) est au cœur de toutes<br />

les stratégies de l’enseignement supérieur depuis 2008. Bilan et perspectives après une année 2016 qui<br />

a vu la création effective de Comue, dont beaucoup ont été traversées par des crises profondes, tout en<br />

ne résolvant le problème majeur de l’enseignement supérieur français : son sous-financement.<br />

852 M€<br />

→ 852 millions d’euros<br />

supplémentaires ont été<br />

affectés à l’Enseignement<br />

supérieur et de la Recherche<br />

dans le budget 2017 par<br />

rapport à 2016. Le budget total<br />

est de 23,85 Mds€, dont 13,23<br />

Mds€ pour l’enseignement<br />

supérieur, soit 336 M€<br />

(+2,6 %) de plus. Les crédits<br />

alloués à la vie étudiante, soit<br />

2,72 Md€, augmentent de<br />

235 M€ (+9,5 %) en 2017. Les<br />

crédits dédiés à la recherche<br />

(7,9 Mds€) augmentent de leur<br />

côté de 281 M€ (+3,7 %).<br />

→ Une autre forme de<br />

rapprochement. Pour relever<br />

le défi d’une intégration<br />

« douce » la Comue Paris Seine<br />

(dont font partie l’université de<br />

Cergy et l’Essec notamment)<br />

envisage aujourd'hui la<br />

création d’un « College<br />

undergraduate » qui pourrait<br />

être abrité par la Comue<br />

(recentrée sur cette fonction<br />

plus locale qu’internationale)<br />

qui comprendrait la licence<br />

actuelle de l’université, l’IUT<br />

et certains cycles des écoles<br />

membres de la Comue. Il<br />

ne s’agirait cependant pas<br />

d’une simple juxtaposition<br />

de l’existant mais bien d’une<br />

refonte du « cycle de licence ».<br />

Une vraie nouveauté dans<br />

un paysage où, jusqu’ici, ce<br />

sont les cycles « doctorat » et<br />

« masters » qui ont été mis en<br />

commun.<br />

Parce qu’il faut une carotte pour faire avancer les projets, les<br />

« initiatives d’excellence » (Idex) ont été lancées en 2010<br />

pour pousser les établissements à l’époque membres de PRES<br />

(pôles de recherche et d’enseignement supérieur), devenus aujourd’hui<br />

des Comue, à travailler ensemble sur des projets communs.<br />

Six ans après, ces Idex auront à la fois permis de récompenser<br />

de beaux projets et montré toute la difficulté qu’avaient<br />

une très grande partie des universités comme des grandes<br />

écoles à travailler ensemble.<br />

: Des Comue en crise<br />

En retoquant en juin 2016 les Idex de l’université de Toulouse,<br />

d’HeSam ou de Sorbonne Paris-Cités, le jury international des<br />

Idex a montré qu’il ne s’en laissait pas compter par des universités<br />

qui promettaient beaucoup sur leurs rapprochements<br />

mais en faisaient le plus souvent bien peu. Ce n’est pas par<br />

hasard si ce sont des projets d’universités fusionnées (Aix-Marseille,<br />

Strasbourg et, dans une moindre mesure, Bordeaux) ou de<br />

petites tailles (Nice), jugés « gouvernables », qui ont été choisis<br />

au détriment de « mastodontes » à la gouvernance compliquée<br />

comme celles de Toulouse ou Lille. Quant à l’avenir de l’Idex<br />

de l’emblématique Paris-Saclay (où l’Université Paris Sud et<br />

l’École Polytechnique n’en finissent pas de se chamailler) il est<br />

toujours en suspens. Autant de déboires qui posent toutes les<br />

difficultés d’une gestion tripartite (universités, grandes écoles et<br />

organismes de recherche) de l’enseignement supérieur français.<br />

Les Comue retoquées en juin par le jury des Idex ont toutes<br />

connu une crise, la plus difficile étant celle que rencontre la<br />

parisienne HeSam, qu’ont quitté successivement en novembredécembre<br />

l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, l’Ena et maintenant<br />

ESCP Europe. La crise est également profonde au sein de la<br />

Comue Université de Lyon dont le conseil d’administration de l’un<br />

des membres fondateurs, l’université Lyon 3 Jean-Moulin, a préféré<br />

se désolidarise de l’Idex que de ratifier un projet de fusion<br />

consubstantiel à l’Idex. Quant à la Comue Léonard-de-Vinci, la<br />

recomposition des régions semble lui porter un coup fatal avec,<br />

d’un côté les universités de La Rochelle et Poitiers qui veulent<br />

rejoindre la Comue de la Nouvelle Aquitaine, de l’autre les universités<br />

d’Orléans et Tours qui veulent voler de leurs propres ailes.<br />

: Quelle place pour les grandes écoles ?<br />

S’il est au moins un point sur lequel tout le monde s’accorde<br />

c’est que les regroupements ont conduit des établissements qui<br />

ne se connaissaient guère à enfin se parler. Mais pas forcément<br />

à se comprendre… « Grandes écoles et universités peuvent très<br />

bien travailler ensemble. Les grandes écoles ont réalisé un travail<br />

considérable en recherche notamment pour s’insérer dans les<br />

unités mixtes de recherche (UMR) et cela >>> suite page 22<br />

© Olivier Rollot<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 21 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


D O S S I E R<br />

>>> suite de la page 21<br />

© Essec<br />

s’est fait grâce et en accord avec les universités. Nous avons peu<br />

à peu appris à nous connaître », confie le délégué général de<br />

la Conférence des grandes écoles, Francis Jouanjean, qui n’en<br />

remarque pas moins : « Nous avons fait du chemin vers elles<br />

quand, de leur côté, elles n’ont malheureusement pas toujours<br />

fait le même parcours vers la formation et sont restées peutêtre<br />

trop polarisées sur une recherche essentiellement académique<br />

».<br />

Nombreuses sont surtout les grandes écoles – et notamment de<br />

management - qui se sont senties rejetées lors de la création<br />

des Comue. Comme le faisait remarquer Jean-Michel Blanquer,<br />

le directeur de l’Essec, lors de la présentation des propositions<br />

de la Conférence des grandes écoles pour la Présidentielle,<br />

11 560 €<br />

→ En 2014, la France a<br />

dépensé 29,2 milliards<br />

d'euros pour l'enseignement<br />

supérieur, soit une<br />

progression de 0,3 % par<br />

rapport à 2013 (en prix<br />

constants, c’est-à-dire<br />

corrigés de l’inflation). Cette<br />

dépense a été multipliée par<br />

2,6 (en prix constants) depuis<br />

1980 avec une augmentation<br />

moyenne annuelle de<br />

2,8 %. En 2014, la dépense<br />

moyenne par étudiant s'élève<br />

à 11 560 euros, soit près de<br />

40 % de plus qu'en 1980. Elle<br />

est maintenant équivalente<br />

à la dépense moyenne pour<br />

un élève du second degré<br />

(11 060 € en 2014).<br />

« même si je suis très heureux dans ma Comue, je m’inquiète<br />

de la « strapontisation » dont sont victimes les grandes écoles<br />

mises à l’écart dans certaines Comue ». Les grandes écoles de<br />

management normandes ne font par exemple toujours pas partie<br />

de la Comue Université de Normandie. Mais heureusement la<br />

situation est meilleure à Toulouse. « Nous sommes associées à<br />

la Comue dont l’approche fédérale est très louable et crée une<br />

émulation positive », confie le directeur de Toulouse BS, François<br />

Bonvalet, qui insiste : « Nos établissements sont proches les uns<br />

des autres et c’est une chance de travailler dans une grande ville<br />

– la deuxième universitaire de France – dans laquelle les acteurs<br />

se connaissent très bien ».<br />

: Comment faire évoluer les Comue ?<br />

L’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale<br />

et de la recherche (IGAENR) prône aujourd’hui un retour en<br />

grâce des « grands établissements » (comme Paris-Dauphine ou<br />

l’École polytechnique) dans son dernier rapport intitulé « Simplification<br />

des instruments de coordination territoriale et articulation<br />

avec les initiatives d’excellence ». Le constat de l’Igaenr est sans<br />

appel : « Le ministère a, dans son processus d’approbation des<br />

statuts, privilégié le respect formel de la date prévue par la loi<br />

de mise en place des regroupements, par rapport à un examen<br />

critique du contenu des statuts et des compétences transférées<br />

». Entendez : il fallait mieux engranger un succès politique<br />

que surseoir à l’établissement de Comue dont le projet était mal<br />

ficelé. Ce que n’ont pu ensuite que constater les membres des<br />

jurys des Idex qui ont retoqué de nombreux projets faute d’une<br />

gouvernance claire.<br />

Toute intégration au sein des Comue se heurte d’abord à la<br />

volonté de ses membres de conserver leur personnalité morale.<br />

Or aujourd’hui, il n’existe pas au sein des établissements publics<br />

administratifs, de personnalité morale composante d’un<br />

établissement ayant la personnalité morale à l’exception de l’Institut<br />

de France. Pour autant il est possible, en cas de fusion, de<br />

garantir aux composantes (écoles et notamment celles relevant<br />

d’autres ministères que le ministère de l’Éducation nationale, de<br />

l’Enseignement supérieur et de la Recherche) le maintien de la<br />

>>> suite page 23<br />

Les Comue à la loupe<br />

Le ministère de l’Éducation nationale, de<br />

l’Enseignement supérieur et de la Recherche a<br />

publié le 9 novembre une note sur Les effectifs<br />

étudiants dans les regroupements d’établissements<br />

en 2015-2016. Plus de 1,6 million<br />

d’étudiants sont inscrits dans un établissement<br />

membre d’un regroupement, soit les deux tiers<br />

de l’ensemble des inscrits dans l’enseignement<br />

supérieur en 2015-2016.<br />

Combien d’établissements ? Pour les associations,<br />

le nombre d’établissements impliqués est<br />

généralement relativement restreint alors que<br />

les Comue sont plus larges. On dénombre plus<br />

de dix établissements membres pour six d’entre<br />

elles, dont trois situées en Île-de-France.<br />

Avec 21 établissements, la Comue Université<br />

Bretagne-Loire est celle qui en compte le plus<br />

grand nombre. Dans ce contexte, seulement trois<br />

universités (Paris II, Evry-Val-d’Essonne et<br />

Savoie) ne sont qu’associées à des regroupements.<br />

Du côté des grandes écoles si 65 écoles<br />

d’ingénieurs (en sus des écoles internes aux<br />

universités) sont membres de regroupements<br />

(dont dix privées), les écoles de commerce et de<br />

gestion sont peu représentées avec seulement<br />

huit à en faire partie sur les 191 écoles qui étaient<br />

recensées à la rentrée 2015.<br />

Plus largement, les établissements privés ne sont<br />

que 26 au sein des regroupements. C’est dans la<br />

Comue Université Paris Seine que la part des<br />

inscrits dans le privé est la plus élevée (30 %),<br />

suivie de la Comue Université Côte d’Azur<br />

(11 %).<br />

Qui sont les étudiants ? Du côté des étudiants<br />

internationaux si la moyenne des effectifs<br />

(209 000 étudiants) est de 12 % en 2015-2016<br />

elle monte à 32 % dans les Comue situées en<br />

Île-de-France (contre 24 % pour l’ensemble des<br />

étudiants).<br />

Autre chiffre intéressant : la part des enfants de<br />

cadres ou de professions intellectuelles<br />

supérieures varie également fortement selon<br />

les regroupements. La proportion d’enfants de<br />

cadres ou professions intellectuelles supérieures<br />

dépasse ainsi 40 % dans toutes les Comue<br />

franciliennes (à l’exception d’Université Paris-Est<br />

et Université Paris Lumières où elle n’est que de<br />

33 %). Sur représentation des grandes écoles<br />

oblige, elle atteint même 58 % à Paris Sciences<br />

et Lettres. n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 22 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


D O S S I E R<br />

>>> suite de la page 22<br />

plupart des attributs liés à la personne morale. Selon l’inspection,<br />

« l’attachement à la notion de personne morale est typiquement<br />

une problématique française et relève bien plus d’un<br />

caractère symbolique que de risques d’une réelle perte de<br />

visibilité et d’autonomie ». Le combat des Mines de Paris pour<br />

ne pas être « dissout » dans l’Institut Mines Télécom est sans la<br />

meilleure illustration de la persistance de cette volonté.<br />

: Les Comue ont-elles changé d’objectif ?<br />

Si les Comue ne fonctionnent pas bien c’est aussi parce qu’elles<br />

semblent ne pas respecter le projet d’excellence qui était<br />

au cœur du projet des PRES. S’il y a eu les PRES, s’il y a eu<br />

l’autonomie des universités, on le doit sans doute finalement<br />

à quelques chercheurs chinois qui ont eu l’idée de classer les<br />

universités du monde entier pour permettre à leurs étudiants de<br />

choisir la meilleure. Nous sommes en 2003 et le Classement de<br />

Shanghai est né. Douche froide pour les universités françaises,<br />

et en particulier l’École polytechnique, qui se retrouve proche<br />

du 300 e rang et n’a fait quasiment que descendre depuis (voir<br />

son récapitulatif). Bien loin de sa voisine, l’université Paris Sud<br />

qui, de son côté, a largement progressé pour se classer cette<br />

année 41 e après être partie 72 e en 2003 (voir son récapitulatif).<br />

Un crève-cœur pour l’autoproclamé meilleur établissement de<br />

France qui pensait bien trouver dans les Comue un relais.<br />

L’université Paris-Saclay nait donc en 2008 avec un projet<br />

d’ «université d’excellence » qui a fini par convaincre universités<br />

et grandes écoles de faire cause commune. Devenue Comue,<br />

le projet semble changer de dimension. À un projet d’université<br />

d’excellence, Paris Sud, accolée à des grandes écoles de<br />

même rang dans un projet clairement fondé sur la volonté de<br />

performer dans les classements internationaux, semble peu à<br />

peu se substituer un projet d’aménagement du territoire marqué<br />

par l’arrivée, en 2013, de l’université Versailles Saint-Quentin en<br />

son sein. Alors que l’université d’Evry en est membre associé,<br />

les grandes écoles se sentent alors peu à peu marginalisées et<br />

l’Ecole polytechnique voit se déliter le projet initial d’université<br />

d’excellence. C’est dans ce contexte qu’est révélé en juin 2015<br />

le fameux rapport de Bernard Attali sur l’Ecole polytechnique qui<br />

entend faire émerger une sorte de grande Ecole polytechnique<br />

regroupant l’ensemble des grandes écoles du site et lui a permis<br />

d’obtenir 60 millions d’euros d’avance de sa tutelle pour se<br />

développer.<br />

: D’autres alliances sont possibles<br />

Paris-Saclay a été une solution, est-ce toujours la solution ? Au<br />

modèle des Comue l’École polytechnique semble aujourd’hui<br />

vouloir substituer la constitution d’un « pôle national d’écoles<br />

d’ingénieurs ». « Nous restons bien évidemment des acteurs<br />

centraux de Paris-Saclay mais nous voulons également constituer<br />

une alliance d’écoles volontaires », confie Yves Demay,<br />

le directeur général de l’École polytechnique, venu signer une<br />

convention de partenariat avec l’Isae Supaéro. Sous la houlette<br />

de la Direction générale de l’armement, les écoles d’ingénieurs<br />

du ministère de la Défense se rapprochent ainsi à grande<br />

vitesse. « Les écoles françaises sont encore trop éclatées pour<br />

jouer un rôle majeur à l’international. Elles doivent s’unir comme<br />

l’ont déjà fait Supaéro et l’Ensica pour constituer l’Isae », assure<br />

Lionel Collet-Billon, le délégué général pour l’armement.<br />

Groupe INP, Institut Mines Télécom, Groupe Insa, Réseau des<br />

Masters : un accord sur une sélection<br />

qui ne dit pas son nom<br />

Le débat a empoisonné toute l’année 2016. C’est désormais dès l’entrée en master que le<br />

« recrutement » des étudiants aura lieu selon l’accord trouvé entre les différentes parties<br />

prenantes et officialisé le 4 octobre.<br />

Des capacités d’accueil pour chaque master. En résumé l’article L. 612-6 du code de<br />

l’éducation devrait maintenant permettre aux universités de fixer des capacités d’accueil pour<br />

l’accès à la première année du deuxième cycle. L’admission est alors subordonnée au succès<br />

à un concours ou à l’examen du dossier du candidat ». Pour tenir compte de la spécificité de<br />

certains domaines, des formations conduisant au DNM pourront être autorisées à fonctionner<br />

selon le système actuel pendant une période transitoire en psychologie (où une réflexion<br />

générale sur la filière est nécessaire pour tenir compte de son lien avec une profession réglementée)<br />

et en droit où la présence de nombreux concours au niveau bac+4 favorise le modèle<br />

4+1 au détriment du modèle 3+2.<br />

Un « droit au master ». Dans ce nouveau contexte, tout titulaire du diplôme national de licence<br />

n’en doit pas moins « se voir proposer une poursuite d’étude dans un cursus conduisant<br />

au diplôme national de master ». L’application de ce droit sera à la charge du recteur de la<br />

région académique concernée (là où l’étudiant a validé sa licence). Si les modalités en seront<br />

définies par décret, on sait déjà que le recteur devra faire trois propositions au titulaire d’une<br />

licence « après échange avec les établissements d’enseignement supérieur accrédités de la<br />

région et éventuellement en accord avec les recteurs des autres régions académiques ».<br />

Cette liste de propositions devra tenir compte de « l’offre de formation existante, des capacités<br />

d’accueil, du projet professionnel de l’étudiant, de l’établissement où l’étudiant a obtenu sa<br />

licence et des pré-requis des formations ».<br />

Des bons et des mauvais masters ? Le risque est maintenant de voir se créer deux catégories<br />

de master dans certaines disciplines : les « bons » (entendez sélectifs) et les autres destinés<br />

à accueillir les étudiants n’ayant pas le niveau pour intégrer les premiers. Des masters qui<br />

risquent vite d’avoir mauvaise réputation et donc de ne guère mener à l’emploi. n<br />

Écoles centrales, les écoles d’ingénieurs se sont beaucoup<br />

rapprochées sur un plan national qui peut sembler antinomique<br />

avec les regroupements régionaux que sont les Comue. « Le<br />

Réseau des Écoles Centrales est essentiellement orienté vers le<br />

diplôme d’ingénieur des écoles membres quand Paris-Saclay<br />

s’emploie à mutualiser des masters. La logique de Paris-Saclay<br />

n’est pas d’homogénéiser les établissements mais de renforcer<br />

les projets internationaux. Ce à quoi le Réseau des Écoles<br />

Centrales peut l’aider », analyse le directeur général de Centrale-<br />

Supélec, Hervé Biausser.<br />

: Un sous-financement chronique<br />

Mais le vrai problème n’est-il pas tout simplement que la France<br />

n’investit pas assez dans son enseignement supérieur ? Avec<br />

1,4 % de son PIB, elle est certes au niveau de la moyenne<br />

des pays de l’OCDE mais très loin des États-Unis (2,8 %), du<br />

Canada (2,5 %) ou de la Corée du Sud (2,3 %). 70 % des fonds<br />

proviennent de l’État et des collectivités pour 8 % des familles et<br />

autant des entreprises. « Il faut réfléchir sans tabou à comment<br />

faire grossir d’autres postes de recettes comme le fundraising<br />

qui, avec l’implication des anciens, peut être un vrai réservoir de<br />

financement. Il faut aussi penser au développement des MOOC,<br />

de la formation continue et ne pas avoir peur de faire payer des<br />

frais de scolarité plus élevés aux étudiants non Européens »,<br />

commente Francis Jouanjean.<br />

Alors qu’en 2016 ce sont plus de 800 millions d’euros qui<br />

ont été affectés à l’enseignement supérieur, les universités et<br />

grandes écoles publiques ont largement eu le sentiment d’être >>> suite page 24<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 23 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1


D O S S I E R<br />

>>> suite de la page 23<br />

oubliées depuis quatre ans. Si en 2016 leurs fonds de roulement<br />

n’ont pas été ponctionnés par l’État comme ce fut le cas<br />

en 2016, elles sont loin de pouvoir compenser des hausses<br />

d’effectifs constantes. En 2016-2017, ce sont encore 42 000<br />

étudiants supplémentaires (+2,5 %) qui ont rejoint les bancs des<br />

universités. Depuis 2000 l’université française a en tout gagné<br />

près de 200 000 étudiants supplémentaires et l’ensemble de<br />

L’amphithéâtre Cujas de la faculté de droit<br />

de l’université Toulouse 1 Capitole<br />

l’enseignement supérieur près de 400 000. Dans ce contexte<br />

universités et grandes écoles se demandent ce qu’attend d’eux<br />

la puissance publique. « Longtemps on a opposé « exigence »<br />

et « démocratisation », ce que nous voulons c’est conjuguer les<br />

deux », assure Najat Vallaud-Belkacem. Comme le dit clairement<br />

Thierry Mandon : « Le vrai défi, c’est le défi du nombre ! ». n<br />

Olivier Rollot<br />

+5%<br />

→ Plus des deux<br />

tiers de la dépense<br />

dans l’enseignement<br />

supérieur concernent le<br />

personnel avec 91 000<br />

enseignants (dont<br />

57 000 enseignantschercheurs<br />

et<br />

assimilés, soit 62 % de<br />

l'ensemble) au sein des<br />

établissements sous<br />

tutelle du MENESR. Les<br />

enseignants du second<br />

degré et les enseignants<br />

non permanents<br />

représentent<br />

respectivement 1 % et<br />

23 % de ces effectifs.<br />

En dix ans, le nombre<br />

d'enseignants dans le<br />

supérieur a progressé de<br />

près de 5%.<br />

© Toulouse 1 Capitole<br />

335 000 étudiants en plus en 2024<br />

C’est le chiffre choc d’une note d’information du ministère de l’Éducation<br />

nationale, de l’enseignement supérieur et de la Recherche présentant des<br />

Projections de l’évolution des effectifs dans l’enseignement supérieur de<br />

2015 à 2024. En 2024, ce seraient au moins de 335 000 étudiants<br />

supplémentaires qu’il faudrait absorber et les effectifs atteindraient ainsi les<br />

2,81 millions d’étudiants.<br />

40 000 étudiants de plus en 2015-2016. Avec 2,47 millions d’étudiants<br />

inscrits à la rentrée 2014, les effectifs de l’enseignement supérieur ont été en<br />

hausse de 1,7 % en 2015-2016. Toutes les filières ont été concernées mais ce<br />

sont surtout les prépas (+2 %), l’université (+1,8 % et 26 400 étudiants de<br />

plus hors IUT et doubles inscriptions d’étudiants de CPGE), les formations<br />

d’ingénieurs non universitaires (+1,4 %) ainsi que les « autres formations »<br />

(écoles de commerce, facultés privées, ENS, écoles paramédicales et<br />

sociales, écoles d’art, d’architecture, journalisme...), qui progressent de<br />

2,1 % quand IUT et STS se contentent de 1,3 %.<br />

Le tout alors que 7 200 élèves se présentaient en moins au bac par rapport à<br />

la session 2014. La progression du nombre d’étudiants s’explique donc par<br />

la progression des séries générales (+10 300 bacheliers) quand les séries<br />

professionnelle et technologique sont en forte baisse (respectivement de<br />

12 800 et 4 600 bacheliers).<br />

Les projections en 2024. S’appuyant sur les chiffres de la dernière rentrée<br />

et sur les « chocs de naissances » survenus en 2000, 2001 et 2006 - mais<br />

sans prendre en compte les objectifs de la Stranes -, le MENESR estime<br />

l’augmentation du nombre d’étudiants à 335 300 d’ici 2024. Il s’appuie pour<br />

cela sur hypothèse de croissance particulièrement forte du nombre de<br />

bacheliers généraux (+44 600, soit +14,6 %), plus modeste pour les bacs<br />

technologiques (+5,1 %) et des professionnels (+5,3 %).<br />

Entre 2014 et 2024 :<br />

- le nombre de nouveaux entrants à l’université (hors IUT) serait supérieur<br />

de 13,6 % (et ses effectifs totaux de 206 000 étudiants soit 14,2 % de plus) ;<br />

- le nombre de nouveaux entrants IUT progresserait de 10,6 % ;<br />

- en CPGE de 10,1 % ;<br />

- en STS de 6,7 %.<br />

Au total, pour l’ensemble des quatre principales filières, la hausse serait de<br />

12,5 % (soit 239 800 étudiants supplémentaires). Mais l’augmentation la<br />

plus importante (17,9 %) concernerait les « autres formations ». Enfin les<br />

effectifs des formations d’ingénieurs non universitaires et de l’université<br />

hors IUT connaîtraient une croissance dépassant les 14 %.<br />

Qui va répondre au défi ? Même sans relever le défi supplémentaire d’une<br />

Stranes qui voudrait faire passer le pourcentage d’étudiants diplômés de<br />

l’enseignement supérieur de 45 à 60 %, l’augmentation du nombre d’étudiants<br />

dans l’enseignement supérieur est si significative qu’on se demande<br />

comment le système pourra y répondre : 1. Sans sélectionner plus, 2.<br />

Sans contraindre les étudiants les moins assidus à arrêter leurs études, 3.<br />

Sans augmenter ses droits d’inscription.<br />

En fait, et les signataires de la note le soulignent bien, ce sont les « autres<br />

formations » (largement privées et payantes) qui contribueront le plus<br />

significativement à l’effort. Un contexte dans lequel on comprend mieux les<br />

montants, jugés astronomiques par beaucoup, auxquels ont été valorisés les<br />

grands groupes d’enseignement supérieur français ces dernières années :<br />

Inseec, Studialis et Laureate France. n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 24 DÉCEMBRE 2016 | Hors série N°1

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