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Production Maintenance n°59

Maintenance conditionnelle : intervenir au plus près, au bon moment

Maintenance conditionnelle : intervenir au plus près, au bon moment

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DOSSIER 14<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE :<br />

intervenir au plus près, au bon moment<br />

Actualités<br />

Un laboratoire de<br />

maintenance connectée<br />

dans le ferroviaire<br />

6 44 54 70<br />

<strong>Maintenance</strong> en<br />

production<br />

Enquête sur le rôle<br />

des start-up dans la<br />

maintenance de demain<br />

N° 59 | Octobre-novembre-décembre 2017 | Trimestriel | 20€<br />

<strong>Maintenance</strong><br />

mécanique<br />

Les économies d’énergie au<br />

cœur des préoccupations de<br />

la maintenance<br />

Prévention des<br />

risques<br />

Lutter contre les risques<br />

électriques et les<br />

projections chimiques


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ÉDITORIAL<br />

Pas de ré-industrialisation<br />

de la France sans maintenance<br />

Olivier Guillon<br />

Rédacteur en chef<br />

Après le succès qu’engendre la French Tech, Bercy a décidé de lancer le 2<br />

octobre dernier, une nouvelle marque baptisée French Lab. Parfaitement<br />

inscrite dans la lignée de sa « cousine » numérique, celle-ci se définit<br />

comme un label identifiable à un origami en forme de coq bleu, dont le rôle est<br />

de fédérer l’ensemble des industriels français et de mettre en commun leurs<br />

compétences afin de « chasser en meute » à l’international.<br />

À l’heure où les grandes manœuvres et les mariages de raison deviennent<br />

monnaie courante sur le Vieux Continent pour contrer les géants qui se sont<br />

rapidement formés en Chine et en Inde, il paraît malgré tout nécessaire que<br />

l’Hexagone redore son blason à<br />

l’international afin de profiter elle<br />

« Réindustrialiser le pays ne servira à rien si en<br />

face on ne trouve plus personne pour entretenir<br />

et réparer l’outil de production. »<br />

aussi de la reprise économique.<br />

L’idée du label French Lab n’est<br />

certes pas nouvelle (combien de<br />

fois a-t-on, en France, poussé les<br />

industriels et la recherche à se<br />

fédérer, à commencer par les pôles de compétitivité créés en 2005), mais elle a<br />

le mérite de donner un nouveau souffle.<br />

On regrettera toutefois que dans le discours prononcé par le locataire de Bercy<br />

n’apparaisse qu’une seule fois le mot « maintenance ». Et le terme n’est évoqué<br />

que lorsque Bruno Lemaire aborde le problème du recrutement et la pénurie<br />

d’emplois dans l’industrie. Mis à part les 15 milliards que le gouvernement<br />

devrait consacrer à la formation professionnelle, le ministre n’a pas de réponse<br />

pour enrayer le phénomène et créer, avec le ministère de l’Éducation nationale<br />

par exemple, des établissements dotés de vrais moyens (à commencer par des<br />

machines) pour former les compétences nécessaires. Réindustrialiser le pays ne<br />

servira à rien si en face on ne trouve plus personne pour entretenir et réparer<br />

l’outil de production.<br />

Olivier Guillon<br />

/@productionmaint<br />

ÉDITEUR<br />

MRJ Informatique<br />

22 Boulevard Gambetta<br />

92130 Issy-les-Moulineaux<br />

Tel : 01 84 19 38 10<br />

Fax : 01 34 29 61 02<br />

www.production-maintenance.com<br />

/<strong>Production</strong><strong>Maintenance</strong><br />

/@productionmaint<br />

Direction :<br />

Michaël Lévy<br />

Directeur de publication :<br />

Jérémie Roboh<br />

Rédacteur en chef :<br />

Olivier Guillon<br />

COMMERCIALISATION<br />

Publicité :<br />

Sonia Cheniti<br />

s.cheniti@mrj-corp.fr<br />

Diffusion et Abonnements :<br />

vad.mrj-presse.fr<br />

Prix au numéro :<br />

25 €<br />

Abonnement 1 an :<br />

85 € / 4 numéros<br />

Étranger :<br />

100 €<br />

Règlement par chèque<br />

bancaire à l’ordre de MRJ<br />

RÉALISATION<br />

Conception graphique :<br />

Eden Studio<br />

Maquette, Impression :<br />

Pauker Holding Kft.<br />

Baross utca 11-15.<br />

H -1047 Budapest - Hongrie<br />

N°ISSN :<br />

1632 - 4153<br />

Commission paritaire :<br />

0 414 T 83 214<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Périodicité : Trimestrielle<br />

Numéro : 59<br />

Date : Octobre-novembredécembre<br />

2017<br />

RÉDACTION<br />

Comité de rédaction :<br />

Nello Comelli (Afim) Olivier Guillon<br />

Karim Kalfane (Afim) Michel Martin<br />

(Afim) Claude Pichot (Afim)<br />

Ont collaboré à ce numéro<br />

Éric Bantegnie (Ansys), Quentin<br />

Cellier (dB Vib Instrumentation),<br />

Rémy Lepron (3M), Yoann<br />

Maurin (groupe Acoem), Daniel<br />

Mazières (UESystems Europe),<br />

Allan Rienstra (SDT Ultrasound<br />

Solutions), Sudhir Sharma (Ansys),<br />

Bruno Turlan (Boge)<br />

Membre du réseau REPM-EMPN<br />

CRÉDITS<br />

Photo de couverture :<br />

© imantsu - Riga, Latvia<br />

Photo :<br />

iStocks<br />

Toute reproduction, totale ou<br />

partielle, est soumise à l’accord<br />

préalable de la société MRJ.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017 I1


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SOMMAIRE<br />

DOSSIER<br />

SPÉCIAL MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

14<br />

14 Mieux utiliser les ultrasons pour améliorer la maintenance<br />

conditionnelle<br />

20 Services de maintenance conditionnelle : SKF prend les devants<br />

24 Les rectifieuses de l’usine Schaeffler d’Haguenau sous haute surveillance<br />

26 L’apport logiciel à la maintenance conditionnelle et prévisionnelle<br />

28 <strong>Maintenance</strong> prévisionnelle et fiabilité à l’ère de l’industrie 4.0<br />

30 <strong>Maintenance</strong> prévisionnelle des installations haute tension : la chasse aux<br />

décharges partielles<br />

34 Intégrer l’analyse vibratoire dans une stratégie de maintenance conditionnelle 4.0<br />

38 Pourquoi 60% des roulements meurent-ils prématurément ?<br />

Actualités<br />

6 Midest, Smart-Industries,<br />

Industrie et Tolexpo se fédèrent<br />

pour former Global Industrie<br />

6 Création en Vendée d’une<br />

plateforme de formation au risque<br />

amiante<br />

6 3M finalise l’acquisition de Scott<br />

Safety<br />

6 Olivier Leroux, nouveau de<br />

directeur du Cetim-Certec<br />

6 Le Cimi signe un partenariat avec<br />

Stäubli Robotics<br />

8 Bombardier Transport et ses<br />

partenaires inaugurent Surferlab,<br />

un laboratoire de maintenance<br />

connectée<br />

8 Un plateau tournant pour faciliter<br />

la surveillance d’installations<br />

8 Suez lance un centre de pilotage<br />

intelligent de gestion et de<br />

valorisation des déchets<br />

8 Reprise de l’entreprise TSI<br />

<strong>Production</strong> et de nouvelles<br />

ambitions<br />

10 Sepem Rouen se renforce dans<br />

l’usine 4.0 et lance des cycles de<br />

conférences techniques<br />

<strong>Maintenance</strong> en<br />

production<br />

44 Enquête : La maintenance à<br />

l’heure de l’industrie 4.0 - le rôle<br />

clef des start-up<br />

49 Des start-up au cœur des<br />

économies d’énergie<br />

52 Un jumeau numérique pour<br />

optimiser la maintenance<br />

<strong>Maintenance</strong><br />

mécanique<br />

SPÉCIAL ÉCONOMIES D’ÉNERGIE<br />

54 Mettre le responsable<br />

<strong>Maintenance</strong> au cœur de la<br />

question énergétique<br />

60 Jet Moteurs fait du développement<br />

durable un atout stratégique<br />

62 Les moteurs WEG améliorent<br />

l’efficacité des compresseurs de<br />

gaz dans la pharmaceutique et<br />

l’agroalimentaire<br />

66 Réduire les coûts dans l’air<br />

comprimé<br />

Prévention des<br />

risques<br />

70 Électricité et intervention de<br />

maintenance : la priorité à l’analyse<br />

des risques<br />

72 Quelques règles à connaître<br />

pour lutter contre les risques de<br />

projection<br />

74 L’innovation comme rempart<br />

contre les produits dangereux<br />

Outils<br />

79 Agenda<br />

80 Index<br />

80 Liste des entreprises citées et<br />

des annonceurs<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017 I3


©SKF<br />

© Olivier Guillon<br />

TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

Dossier : quels outils pour la<br />

maintenance conditionnelle<br />

p.14 à 43<br />

Intervenir au plus près, et surtout, au bon moment. Tel est<br />

le leitmotiv de la maintenance conditionnelle. Mais outre les<br />

multiples moyens de « monitorer » l’outil de production, en<br />

particulier les machines tournantes, il convient de respecter<br />

certaines règles mécaniques afin de ne pas surveiller<br />

n’importe quoi, autrement dit des équipements en bonne<br />

santé, pendant que d’autres sont en train de fortement se<br />

dégrader.<br />

Enquête sur ces start-up qui<br />

font de la maintenance p.44 à 53<br />

À l’heure où la French Tech connaît ses heures de gloire et où<br />

les start-up donnent l’impression d’être le salut de l’industrie,<br />

qu’en est-il de leur rôle pour la maintenance à proprement<br />

parlé ? Car au-delà des outils numériques et les solutions<br />

toujours plus simples et conviviales pour générer de la<br />

donnée sur les équipements de production, il est essentiel de<br />

maintenir un savoir-faire avant tout humain.<br />

© Endel-Engie<br />

MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

Spécial Économies d’énergies<br />

p.54 à 69<br />

Plus que jamais au centre de toutes les attentions, l’efficacité<br />

énergétique se révèle être aussi un élément au cœur de la<br />

stratégie d’entreprise, en particulier dans l’industrie. Mais<br />

comme en témoignent les différents intervenants de ce<br />

dossier, réduire la consommation d’énergie n’est pas chose<br />

simple et mener une telle démarche nécessite d’impliquer le<br />

personnel de maintenance.<br />

© Uvex<br />

PRÉVENTION DES RISQUES<br />

Lutter contre les projections<br />

chimiques et les risques<br />

électriques p.70 à 78<br />

La prévention contre les risques électriques et les projections<br />

chimiques sont certes deux domaines de sécurité différents,<br />

mais ils ont toutefois pour point commun d’être souvent<br />

invisibles et sans pitié pour l’opérateur ou le technicien de<br />

maintenance. S’en prémunir, c’est avant tout se former puis<br />

se protéger avec des équipements de protection individuelle<br />

toujours plus performants et adaptés.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017 I5


ACTUALITÉS<br />

EN BREF<br />

3M finalise l’acquisition de<br />

Scott Safety<br />

3M a annoncé avoir finalisé l’acquisition<br />

de Scott Safety auprès de<br />

Johnson Controls pour une valeur<br />

totale de 2 Md$. Scott Safety est un<br />

fabricant de premier plan d’équipements<br />

de protection tels que des<br />

appareils de protection respiratoire<br />

autonomes, des dispositifs de détection<br />

de gaz et de lutte contre l’incendie.<br />

Cette gamme de solutions<br />

innovantes vient ainsi compléter le<br />

portefeuille de 3M dans le secteur<br />

de la protection individuelle.<br />

Olivier Leroux, nouveau de<br />

directeur du Cetim-Certec<br />

Le Centre de ressources technologiques<br />

en mécanique et matériaux,<br />

associé au Cetim, a nommé le<br />

1 er octobre dernier Olivier Leroux<br />

comme directeur. Cet ingénieur<br />

Arts et Métiers et diplômé de l’IAE<br />

est entré au Cetim en 2006. Olivier<br />

Leroux s’attachera notamment à<br />

poursuivre l’accompagnement des<br />

entreprises vers l’industrie du futur<br />

et plus particulièrement dans les<br />

domaines des conceptions innovantes<br />

et fiabilisées, de la fabrication<br />

additive métallique, ou encore<br />

de l’amélioration continue.<br />

Le Cimi signe un partenariat<br />

avec Stäubli Robotics<br />

Le centre de formation continue<br />

dédié aux métiers de la production<br />

et de la maintenance industrielle,<br />

et le constructeur français<br />

de robots industriels 4 et 6 axes<br />

viennent de signer une convention<br />

de partenariat dans le domaine<br />

de la formation. Par cet accord,<br />

le Cimi propose à sa clientèle des<br />

formations catalogue du constructeur.<br />

Ces stages – qui se déroulent<br />

à Blois – s’adressent à un public<br />

d’utilisateurs de cellules robotisées<br />

(opérateurs, régleurs, conducteurs<br />

de ligne, techniciens de maintenance)<br />

ou de programmateurs.<br />

ÉVÉNEMENT<br />

Midest, Smart-Industries,<br />

Industrie et Tolexpo se fédèrent<br />

pour former Global Industrie<br />

Les quatre entités – Midest,<br />

Smart-Industries, Industrie et<br />

Tolexpo – se fédèrent désormais<br />

pour donner naissance à Global<br />

Industrie. Organisé à Paris Nord Villepinte<br />

du 27 au 30 mars 2018, cet événement de<br />

dimension internationale entend réunir<br />

toutes les étapes de la chaîne de valeur<br />

industrielle. Organisé par GL Events et<br />

soutenu par des autorités publiques, l’Alliance<br />

pour l’industrie du futur (AIF) et<br />

les organisations socio-professionnelles,<br />

Global Industrie rassemblera dans une<br />

même unité de temps et de lieu tout l’écosystème<br />

industriel : start-up, offreurs<br />

de produits/solutions, équipementiers,<br />

sous-traitants, donneurs d’ordres, grands<br />

groupes, régions.<br />

L’événement rassemblera ainsi fin mars<br />

toute la chaîne de valeur : recherche &<br />

innovation, conception, production,<br />

services, formation, et l’ensemble des<br />

PRÉVENTION<br />

Apave, référent de la maîtrise des<br />

risques techniques, humains et<br />

environnementaux et spécialiste<br />

des formations santé et<br />

sécurité au travail, a annoncé la création<br />

à la Roche-sur-Yon d’une plateforme<br />

unique de formation aux risques<br />

amiante. Conforme aux exigences de la<br />

Direccte, ce plateau technique de 200 m 2<br />

(le seul sur le département de la Vendée)<br />

entend apporter une réponse concrète aux<br />

besoins accrus en prévention et aux enjeux<br />

filières utilisatrices : transports & mobilité,<br />

énergies, agroalimentaire, infrastructures,<br />

biens de consommation, chimie, cosmétologie,<br />

pharmacie, mécanique, défense/<br />

militaire, métallurgie, sidérurgie… Par<br />

ailleurs, un espace dédié à la maintenance<br />

devrait être maintenu (même si celui-ci ne<br />

fera plus l’objet d’un salon à part entière<br />

comme l’était, à l’origine du moins, <strong>Maintenance</strong><br />

Expo).<br />

EN SAVOIR PLUS > industrie-expo.com<br />

Création en Vendée d’une plateforme<br />

de formation au risque amiante<br />

de santé et sécurité au travail. Objectif :<br />

former jusqu’à 200 personnes chaque<br />

année.<br />

Cette plateforme pédagogique reproduit<br />

une multitude de situations professionnelles.<br />

Intérieur de bâtiment, dalles de<br />

sol, flocage, joints de bride, canalisations,<br />

couvertures, etc. : Apave propose une<br />

formation pratique concrète en permettant<br />

aux stagiaires des mises en situation en<br />

conditions réelles dans le cadre de formation<br />

sous-section 4 (interventions d’entretien<br />

ou de maintenance sur des matériaux<br />

susceptibles d’exposer à l’amiante).<br />

EN SAVOIR PLUS > apave-formation.com<br />

6 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017


Votre temps est<br />

une ressource<br />

essentielle de<br />

votre performance<br />

Sur les lignes de production, au poste de travail ou pour la maintenance des bâtiments, il est essentiel d’éviter<br />

un temps d’arrêt trop coûteux. Depuis plus de 30 ans les équipes commerciales et techniques de RS en France<br />

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et outils de travail.<br />

RS vous accompagne pour vous aider à optimiser<br />

la gestion d’énergie dans les entreprises, à être<br />

en phase avec les règlementations en vigueur<br />

et assurer la protection de l’individu dans son<br />

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ACTUALITÉS<br />

EN BREF<br />

Un plateau tournant pour<br />

faciliter la surveillance<br />

d’installations<br />

Igus vient de lancer un plateau<br />

tournant intelligent monté sur<br />

des éléments de glissement en<br />

polymères. Celui-ci vient compléter<br />

la gamme isense dédiée à la<br />

maintenance prévisionnelle. Ces<br />

plateaux tournants en polymères<br />

(PRT) sans graisse et sans entretien<br />

sont utilisés en priorité dans les<br />

installations devant être robustes<br />

pour résister à de fortes charges.<br />

Le système Isense PRT intelligent<br />

mesure l’usure du plateau à l’aide<br />

d’un capteur et prévient l’utilisateur<br />

lorsque le plateau doit être changé.<br />

Suez lance un centre de<br />

pilotage intelligent de<br />

gestion et de valorisation<br />

des déchets<br />

Après Visio, les centres de pilotage<br />

du service de l’eau, Suez lance<br />

Valovisio, les centres de pilotage<br />

intelligents pour la gestion et la valorisation<br />

des déchets. Le premier<br />

centre Valovisio a été inauguré<br />

aujourd’hui à Caluire-et-Cuire, près<br />

de Lyon. Le lancement de Valovisio<br />

s’inscrit dans une volonté affirmée<br />

de Suez de se positionner comme<br />

le leader des services smart dans<br />

le secteur du recyclage et de la<br />

valorisation des déchets.<br />

Reprise de l’entreprise TSI<br />

<strong>Production</strong> et de nouvelles<br />

ambitions<br />

Fondé à Montceau-les-Mines en mai<br />

1988 et spécialisé dans la maintenance<br />

industrielle, des travaux neufs<br />

et du parachèvement, TSI <strong>Production</strong><br />

va être repris par David Guerchon<br />

et Thierry Coquio. Les deux associés<br />

ont pour objectif « d’élargir le<br />

périmètre d’action de l’entreprise au<br />

niveau national et de ositionner la<br />

société comme un prestataire global<br />

en maintenance industrielle ».<br />

FERROVIAIRE<br />

Bombardier Transport et ses<br />

partenaires inaugurent Surferlab, un<br />

laboratoire de maintenance connectée<br />

Bombardier Transport, Prosyst<br />

et l’université de Valenciennes<br />

et du Hainaut-Cambrésis<br />

ont inauguré inauguré<br />

le mercredi 25 octobre leur laboratoire<br />

commun Surferlab, un projet soutenu<br />

et labellisé par le pôle de compétitivité<br />

i-Trans. Officiellement lancé en<br />

présence de Xavier Bertrand, président<br />

de la région Hauts-de-France, ce laboratoire<br />

est dédié à la recherche de solutions<br />

industrielles innovantes dans le<br />

domaine des technologies numériques<br />

embarquées. Son objectif est de rendre<br />

le transport plus sûr et plus intelligent<br />

en mettant en oeuvre des solutions de<br />

maintenance prévisionnelle et d’intelligence<br />

artificielle.<br />

Hébergé par le laboratoire Lamih<br />

(UMR CNRS 8201), Surferlab est<br />

doté d’un budget de 2,1M€, en partie<br />

financé par le conseil régional Hautsde-France,<br />

et constitué d’une équipe de<br />

seize permanents (trois collaborateurs<br />

Prosyst, quatre de Bombardier, neuf<br />

enseignants-chercheurs de l’université<br />

de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis),<br />

ainsi que deux ingénieurs<br />

d’étude et deux post-doc.<br />

TROIS THÉMATIQUES DE<br />

RECHERCHE ORIENTÉES SUR LE<br />

VÉHICULE AUGMENTÉ<br />

Les thématiques de recherche<br />

de Surferlab sont orientées autour<br />

de trois axes prioritaires : la maintenance<br />

connectée et prévisionnelle,<br />

l’apprentissage<br />

et modèle en<br />

intelligence<br />

artificielle,<br />

et la conception<br />

et l’optimisation<br />

du<br />

cycle de vie du<br />

produit dans<br />

un contexte<br />

de développement<br />

durable.<br />

À court terme,<br />

l e s t r a v a u x<br />

de recherche<br />

de Surferlab se concentreront sur «<br />

le véhicule augmenté » pour rendre<br />

les systèmes de transport connectés,<br />

coopératifs et autonomes. Ils<br />

deviennent ainsi des acteurs intelligents<br />

capables d’anticiper des<br />

problèmes techniques (portes, climatisation,<br />

pression…), de les signaler et<br />

même de coopérer avec les opérateurs<br />

en leur parlant directement ! Surferlab<br />

est l’aboutissement d’une précédente<br />

collaboration s’appuyant sur le<br />

fonds unique interministériel (FUI)<br />

initiée par ses trois membres fondateurs<br />

: Surfer (Surveillance ferroviaire<br />

active) - un système de diagnostic et de<br />

détection des pannes embarqué dont la<br />

vocation est de développer une maintenance<br />

prévisionnelle des portes d’un<br />

train et ainsi augmenter la disponibilité<br />

du matériel.<br />

8 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017


Devenez un LUBExpert ®<br />

UTILISEZ LES ULTRASONS POUR OPTIMISER VOTRE PROGRAMME DE LUBRIFICATION<br />

Les mauvaises pratiques de<br />

graissage sont la cause majeure de<br />

défaillance des roulements.<br />

De nombreux départements de maintenance planifient<br />

inutilement les intervalles de regraissage en se basant<br />

sur une périodicité préétablie. Il en résulte des<br />

roulements avec trop ou trop peu de graisse qui<br />

n’atteignent pas leur durée de vie théorique.<br />

Le LUBExpert vous dit quand<br />

graisser... et en quelle quantité.<br />

La graisse réduit le frottement dans les paliers. Moins<br />

de friction signifie une plus longue vie. Le LUBExpert<br />

vous avertit lorsque les niveaux de frottement<br />

augmentent, vous guide pendant le re-graissage et<br />

évite une sur-lubrification.<br />

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ACTUALITÉS<br />

ÉVÉNEMENT<br />

Sepem Rouen se renforce dans l’usine<br />

4.0 et lance des cycles de conférences<br />

techniques<br />

Pour sa deuxième édition, le salon Sepem<br />

Nord-Ouest qui se déroulera à Rouen<br />

fin janvier marquera un tournant en<br />

accueillant pour la première fois deux<br />

cycles de conférences, l’un portant sur<br />

la maintenance industrielle, l’autre sur<br />

la sécurité et la prévention des risques.<br />

Par ailleurs, Sepem Rouen confirme<br />

son virage vers l’industrie du futur, déjà<br />

pris avec succès à Angers en septembre<br />

dernier.<br />

La deuxième édition du salon Sepem Nord-<br />

Ouest ouvrira ses portes au parc des expositions<br />

de Rouen du 30 janvier au 1er<br />

février 2018. Cet événement s’annonce<br />

déjà très prometteur, et ce à plusieurs titres. Tout<br />

d’abord, en ce qui concerne sa commercialisation,<br />

notons que pas moins de 627 exposants (contre 467<br />

en 2016 !) prendront place sur une surface d’exposition<br />

de 14 000 m 2 , soit 3 000 m 2 de plus qu’il y a<br />

deux ans, lors de la première édition rouennaise.<br />

Cette forte hausse de l’offre exposants – « qui pourtant<br />

était déjà complète en juin 2017, soit sept mois<br />

avant l’ouverture de l’événement », se réjouit Philippe<br />

Dutheil, directeur des Sepem Industries – devrait<br />

permettre sans problème au salon de dépasser les<br />

5 000 visiteurs.<br />

Il faut dire que l’agglomération Rouennaise est<br />

très centrale. Celle-ci se situe au cœur d’un réseau<br />

routier et autoroutier permettant aux industriels<br />

de la zone de chalandise de se rendre sur le<br />

salon en moins de deux heures. À seulement 135<br />

kilomètres de la capitale, les Franciliens se voient<br />

Sepem Rouen va accueillir plus de 620<br />

exposants. Il vise les 5 000 visiteurs<br />

ainsi proposer un salon cœur d’usine accessible de Paris en moins d’une heure<br />

et demi par le train, et ce avec tous les avantages d’un Sepem Industries en<br />

région. Outre les départements normands de Seine-Maritime et du Calvados,<br />

la zone de chalandise s’étend de l’Eure et l’Eure-et-Loir à la Somme en passant<br />

par la Manche, l’Orne et l’Oise sans oublier l’Ile-de-France.<br />

ORIENTATION VERS L’USINE DU FUTUR ET LES ÉVÉNEMENTS AU<br />

CŒUR DU SALON<br />

Outre la création d’un espace dédié aux sous-traitants rassemblant pas moins<br />

de soixante-dix exposants (spécialisés dans la mécanique, les prototypes ou<br />

encore les « moutons à cinq pattes »), cette édition rouennaise se distinguera<br />

également de la précédente de par la volonté des organisateurs de faire évoluer<br />

le Sepem Nord-Ouest vers l’industrie du futur – à l’image du dernier salon<br />

qui s’est déroulé en septembre à Angers. « Afin de répondre aux demandes des<br />

nos visiteurs, nous organiserons un parcours "expert" portant sur le programme<br />

de l’usine du futur, indique le patron du Sepem, qui ajoute que cette tendance<br />

nouvelle vient s’ajouter au concept de l’événement qui, lui, reste inchangé : un<br />

salon cœur d’usine, facilement et rapidement accessible, doté d’une offre technologique<br />

dense répondant à des problématiques très techniques ». Par ailleurs, de<br />

nombreux visiteurs issus de grandes entreprises, d’institutions et de délégations<br />

à l’image de Renault Cléon feront le déplacement afin de découvrir l’offre étendue<br />

composée d’au moins 30% de sociétés régionales.<br />

Mais afin d’aller plus loin et de répondre encore davantage aux questions techniques<br />

de la part des visiteurs, les organisateurs des Sepem Industries ont<br />

décidé pour la première fois d’organiser deux cycles de conférences. L’un porte<br />

sur la maintenance industrielle (voir le programme en encadré), l’autre sur la<br />

santé et la sécurité ; organisées par la Carsat Normandie ainsi que le CNPP,<br />

ces conférences porteront notamment sur le repérage de l’amiante au moment<br />

de la réalisation des travaux, les risques d’explosion, l’analyse de vulnérabilité<br />

ou encore la gestion de crise.<br />

10 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017


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ACTUALITÉS<br />

ROUEN DANS LA LIGNÉE DE LA<br />

DERNIÈRE ÉDITION DU SEPEM<br />

CENTRE-OUEST<br />

La dernière édition angevine, outre le<br />

succès qu’elle a connu avec une fréquentation<br />

de visiteurs industriels en hausse de<br />

10% (4 975 pour être exact, venus découvrir<br />

l’offre des quelque 500 exposants), s’est<br />

illustrée comme le premier Sepem à avoir<br />

pris un virage résolument tourné vers l’industrie<br />

du futur. « Cette offre, nous allons<br />

la retrouver à Rouen », affirme Philippe<br />

Dutheil.<br />

La tendance ne date pas d’hier dans les<br />

Sepem ; d’une offre complète dans les<br />

métiers de la maintenance et de la production,<br />

le Sepem Industries continue de s’étof-<br />

De plus en plus d’automatisation<br />

et de robotisation sur les Sepem.<br />

Exemple ici, sur un stand à Angers<br />

Programme des premières Conférences<br />

de la <strong>Maintenance</strong> – Sepem Rouen 2018<br />

Animateur : Olivier Guillon<br />

Réalisée en partenariat avec le magazine <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />

MARDI 30 JANVIER<br />

Matinée :<br />

Transformation Digitale et <strong>Maintenance</strong> Connectée : mener une stratégie<br />

d’asset management en lien avec les technologies d’exploitation des données –<br />

exemple sur place avec un utilisateur<br />

Intervenant : Bruno Barbanson, Strategic <strong>Maintenance</strong> Consultant EMEA chez<br />

Rockwell Automation<br />

Après-midi :<br />

Économies d’énergies : les solutions à mettre en place dans l’usine et leur mise<br />

en œuvre pour réduire sa facture énergétique<br />

Intervenant : Rabah Achemaoui, directeur maintenance d’Endel-Engie<br />

MERCREDI 31 JANVIER<br />

Matinée :<br />

Performance : Comment bâtir une véritable organisation fonctionnelle de la<br />

maintenance ?<br />

Intervenant : Matthieu Jolens, fondateur et dirigeant de la société J.i.c., ancien<br />

leader <strong>Maintenance</strong> pour Danone France<br />

Après-midi :<br />

GMAO : faire du logiciel de GMAO un véritable atout stratégique pour optimiser<br />

les interventions de maintenance<br />

Intervenant : Christophe Boutruche, Méthodes <strong>Maintenance</strong> & Administration<br />

Technique – société Agro Mousquetaires<br />

JEUDI 1 ER FÉVRIER<br />

Matinée :<br />

Santé et sécurité : Comment combiner les risques liés à ses activités de<br />

maintenance dans l’environnement industriel du client ?<br />

Intervenant : Jean-Jacques Robert, directeur QPE & Développement durable au<br />

sein du groupe Engie<br />

Pas moins de dix navettes gratuites effectueront<br />

des départs entre 7h45 et 8h30, et des<br />

retours en fin de journée<br />

fer vers les métiers les plus technologiques<br />

afin de proposer de nombreux exposants<br />

dans des secteurs comme le Lean Management,<br />

les automatismes, la métrologie,<br />

la robotique et plus généralement,<br />

l’industrie 4.0. Mais à Angers, l’arrivée<br />

de nouveaux exposants a confirmé cette<br />

tendance à l’automatisation et à la robotisation<br />

; parmi eux figuraient des grands<br />

noms tels que Bosch, Schunk, Schmersal<br />

ou encore l’un des leaders mondiaux de la<br />

robotique industrielle, Yaskawa, qui était<br />

présent sur deux stands.<br />

Autre exemple de présence forte d’une offre<br />

robotique<br />

La prochaine édition angevine (la<br />

sixième !) se déroulera du 8 au 10 octobre<br />

2019. Au programme : un agrandissement<br />

de la surface d’exposition permettant d’accueillir<br />

une cinquantaine d’exposants<br />

supplémentaires ; de plus, un hall entier<br />

devrait être dédié à la machine-outil et à<br />

la robotique.<br />

Olivier Guillon<br />

12 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017


TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

EN PRATIQUE<br />

Mieux utiliser les ultrasons pour<br />

améliorer la de maintenance conditionnelle<br />

Daniel Mazières, responsable Marché Francophone chez UESystems Europe, un spécialiste<br />

mondial des instruments de mesure des ultrasons, revient sur les bonnes pratiques à adopter<br />

dans le domaine de la maintenance conditionnelle à partir de cette technologie.<br />

Les pratiques de maintenance<br />

et de fiabilité ont considérablement<br />

évolué au cours des dix<br />

dernières années. Alors que le<br />

terme maintenance était jadis synonyme<br />

de tâches basiques et « d’entretien<br />

», il est aujourd’hui devenu quasi<br />

systématiquement synonyme de fiabilité.<br />

Le domaine de la fiabilité est actuellement<br />

en phase de transition et de forte<br />

évolution. Les acteurs de la maintenance<br />

sont de plus en plus proactifs<br />

dans le déploiement de leurs stratégies<br />

et de plus en plus réactifs lorsqu’une<br />

défaillance équipement se produit. Les<br />

outils de surveillance d’état disponibles<br />

aujourd’hui sont également plus avancés.<br />

Ils peuvent même dans certains<br />

cas donner des informations quasi-instantanées<br />

permettant à l’utilisateur de<br />

réaliser un diagnostic en temps réel.<br />

Les appareils mobiles tels que tablettes,<br />

smartphones et autres PDA permettent<br />

également d’améliorer et de rendre très<br />

accessibles les applications de maintenance.<br />

Par ailleurs, les systèmes de<br />

surveillance d’état permanents et à<br />

distance ont aussi beaucoup évolué.<br />

La technologie des Ultrasons est un<br />

acteur majeur de cette surveillance<br />

d’état. Autrefois réduite à la seule<br />

application de détection de fuites,<br />

cette technologie est aujourd’hui de<br />

plus en plus utilisée par les professionnels<br />

de la maintenance et de la fiabilité.<br />

La courbe I-P-F ci-dessous reflète<br />

ces pratiques.<br />

La courbe I-P-F montre que la technologie des ultrasons permet une détection très précoce des<br />

défaillances et de l’usure des roulements<br />

Nous devons nous préoccuper de l’intervalle P-F situé après la détection d’une défaillance<br />

mais aussi de l’intervalle I-P avant que celle-ci n’apparaisse. Pour le cas d’un roulement<br />

nouvellement installé, l’intervalle I-P constitue généralement la période pendant laquelle<br />

sont effectuées les opérations d’équilibrage et d’alignement d’arbre. C’est aussi avant l’apparition<br />

d’une défaillance que la technologie ultrasonore joue un premier rôle essentiel par<br />

la mise en place d’une lubrification appropriée et optimisée.<br />

Pour un roulement correctement monté, il est prouvé qu’au moins 60% des défaillances<br />

prématurées de ce dernier sont dues à une lubrification non appropriée. Qu’il s’agisse de<br />

sur-lubrification ou sous-lubrification, une stratégie de graissage non appropriée dégrade<br />

les conditions d’utilisation des roulements et en affecte la durée de vie : usure prématurée<br />

et apparition des premiers modes de défaillances.<br />

Le niveau ultrasonore d’un roulement étant représentatif de son niveau de friction, la technologie<br />

des ultrasons est aussi utilisée pour optimiser la lubrification et éviter les excès<br />

de graisse.<br />

Sur le suivi d’un roulement, une augmentation du niveau ultrasonore en décibels<br />

alerte sur un besoin en lubrification. Il s’agira alors d’écouter le roulement pendant<br />

son graissage : la graisse réduisant son niveau de friction interne, on note également<br />

une diminution du niveau ultrasonore pendant le graissage. Lorsque ce niveau ultrasonore<br />

ne diminue plus, la graisse a fait son effet et l’inspecteur arrête son graissage.<br />

14 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017


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et simple d’utilisation. Il détermine rapidement et<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017 I15


TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

La mise en œuvre d’une stratégie de graissage optimisée à<br />

l’aide des ultrasons permettra ainsi de ne graisser que les<br />

roulements qui en ont besoin et avec la quantité de graisse<br />

appropriée. On évite ainsi le surgraissage qui est destructeur<br />

pour les roulements. Dans le cas d’un roulement présentant<br />

déjà un excès de graisse lors de son écoute ultrasonore, l’action<br />

de graissage s’accompagne à l’inverse d’une augmentation<br />

du niveau de bruit. L’inspecteur s’abstiendra alors de<br />

rajouter de la graisse.<br />

PAR OÙ COMMENCER ?<br />

Les deux premières questions que se posent les nouveaux<br />

utilisateurs de la technologie ultrasonore sont : « Comment<br />

définir une valeur de référence ? » et « Comment savoir si ce<br />

que j’écoute est bon ou mauvais ? ». Ce sont des questions très<br />

pertinentes car il n’y a jusque-là généralement pas d’historique<br />

de mesure ultrasonore sur l’équipement testé. Les nouveaux<br />

utilisateurs ne sont par ailleurs pas encore familiers à l’utilisation<br />

de la technologie pour cette application.<br />

Nous allons développer trois méthodes de diagnostic dans cet<br />

article. Pour définir les valeurs de références, nous aborderons<br />

deux méthodes : la méthode comparative et la méthode<br />

de suivi de tendance. Nous examinerons ensuite la méthode<br />

d’analyse des enregistrements ultrasonores permettant de<br />

réaliser un diagnostic complet, précis et qui répondra à la<br />

question : « Est-ce que ce que j’écoute est bon ou mauvais<br />

? ». Lorsqu’un signal ultrasonore enregistré dans l’appareil de<br />

prise de mesure est reproduit dans le logiciel d’analyse spectrale,<br />

nous pourrons alors visualiser et analyser ce signal selon<br />

les deux modes suivants : FFT et Temporel. Certains instruments<br />

à ultrasons ont même la capacité de visualisation de ces<br />

formes d’ondes FFT et Temporelles en embarqué. L’utilisateur<br />

pourra ainsi corréler ce qu’il écoute à ce qu’il voit pendant la<br />

prise de mesure. Cette caractéristique est très intéressante et<br />

très pratique afin d’avoir un premier diagnostic in situ. Un<br />

concept parfois appelé « imagerie ultrasonore ».<br />

LA MÉTHODE COMPARATIVE<br />

Une manière très simple de savoir rapidement si ce que j’écoute<br />

est « bon » ou « mauvais » est d’utiliser l’approche par comparaison.<br />

Grâce à cette méthode, l’inspecteur compare simplement<br />

les niveaux en décibels de roulements identiques, mesurés<br />

au même endroit sur des équipements identiques. À l’aide de<br />

cette méthode, l’inspecteur « entraîne » également son oreille<br />

à la signature sonore des machines tournantes testées. Il est<br />

évident que la signature sonore d’un roulement présentant un<br />

défaut particulier sera différente de celle d’un roulement sans<br />

défaut. La valeur de référence peut alors être définie comme la<br />

moyenne des niveaux ultrasonores en décibels pour les points<br />

comparés. Cette valeur de référence est paramétrable dans le<br />

logiciel de suivi de tendance ultrasonore.<br />

Points de mesures sur six moteurs identiques. Le niveau ultrasonore<br />

en dB ne diffère pas de plus de 3dB d’un moteur à l’autre sauf pour le<br />

moteur B. La mesure du moteur B était supérieure de 12 dB par rapport<br />

aux 5 autres moteurs<br />

LA MÉTHODE DE SUIVI DE TENDANCE<br />

La méthode de suivi de tendance est la méthode préférée pour<br />

établir les références et niveaux d’alarmes associés à chaque roulement.<br />

En utilisant cette méthode, l’inspecteur établit d’abord une<br />

ronde d’inspection vierge et prépare sa base de données dans le<br />

logiciel dédié. La ronde d’inspection désignant tous les équipements<br />

et points de mesures est ensuite chargée dans l’instrument<br />

d’inspection ultrasons. Lors de l’inspection, l’utilisateur n’a qu’à<br />

suivre cette ronde sur l’écran de son instrument. Il va ainsi d’équipement<br />

en équipement, effectue et enregistre les mesures dans<br />

son instrument. Cette opération est très rapide et très simple. Les<br />

données ainsi mesurées et collectées sont ensuite transférées au<br />

logiciel de suivi ultrasons pour donner lieu à un graphe de suivi<br />

de tendance comme dans l’exemple ci-dessous. Les fréquences<br />

de tests sont établies en fonction de la criticité des équipements,<br />

des risques de défaillances et des historiques de données collectées.<br />

Ces fréquences sont en général ajustées et optimisées au fil<br />

des inspections.<br />

Lorsque les références sont prises, les rondes de collectes<br />

peuvent par exemple être effectuées de façon mensuelle voire<br />

tous les deux ou trois mois. Lorsqu’une intervention est effectuée<br />

sur l’équipement, un changement de roulement par exemple, il<br />

est nécessaire de prendre une nouvelle référence. Cette nouvelle<br />

valeur sera ensuite paramétrée comme référence dans le logiciel<br />

de suivi.<br />

16 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017


TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

Capture d’écran pour une ronde d’inspection de trois pompes. Le point<br />

DriveA a été développé pour afficher l’historique des six mesures<br />

effectuées. La mesure du 20 mars en gras représente la référence.<br />

Deux niveaux d’alarmes ont été atteints dans l’historique de ce point.<br />

Une alarme basse le 20 mai (point en jaune), une alarme haute le 20<br />

juillet (point en rouge).<br />

Représentation graphique des mesures au point DriveA. La droite verte<br />

correspond au niveau de référence, la droite jaune au niveau d’alarme<br />

basse, la droite rouge au niveau d’alarme haute. Les valeurs mesurées<br />

sur six mois (une mesure par mois) sont représentées par la ligne<br />

bleue. La ligne noire correspond aux mesures de températures qui ont<br />

été effectuées sur ce palier.<br />

PARAMÉTRAGE DES NIVEAUX D’ALARMES<br />

Dès lors que les références ont été établies, soit par la méthode<br />

comparative, soit par la méthode de suivi de tendance, les niveaux<br />

d’alarmes peuvent être définis. Une alarme basse correspond à<br />

un problème de lubrification, une alarme haute à un défaut sur le<br />

roulement testé. Suite à un très grand nombre de données et de<br />

cas étudiés, une moyenne représentative pour placer ces niveaux<br />

d’alarmes est : +8dB / référence pour les alarmes basses, +16dB /<br />

<strong>Maintenance</strong> et surveillance<br />

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et des équipements.<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017 I17


TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

référence pour les alarmes hautes. Ces valeurs doivent être adaptées<br />

au cas par cas selon les vitesses de rotation, charges, types<br />

de roulements et d’équipements.<br />

IMAGERIE ULTRASONORE<br />

Grâce aux progrès réalisés dans la conception des instruments<br />

et logiciels ultrasonores, on peut visualiser les formes d’ondes<br />

des ultrasons détectés. Lorsqu’au cours d’une inspection, un<br />

niveau d’alarme est atteint, certains instruments permettent en<br />

temps réel d’avertir l’inspecteur (alarme in situ) et de visualiser<br />

puis d’enregistrer le signal ultrasonore associé. Cette technique<br />

permettra de corréler la signature sonore du roulement inspecté<br />

à la forme d’onde en vue FFT et Temporelle. Ceci présente un<br />

gros avantage pour la compréhension des phénomènes à l’origine<br />

du défaut.<br />

Il s’agira dans un deuxième temps d’enregistrer ce signal ultrasonore<br />

pour l’analyser sur un logiciel d’analyse spectrale approprié.<br />

Cette méthode permettra d’une part de confirmer l’origine<br />

de la défaillance, d’en effectuer l’analyse par ailleurs. Enfin grâce à<br />

cette technologie toutes ces informations pourront être extraites<br />

des logiciels ultrasonores afin de rédiger des rapports d’inspections<br />

précis et pertinents.<br />

EXEMPLE D’IMAGERIE ULTRASONORE<br />

L’image ci-contre a été prise par un instrument à ultrasons lors de<br />

la collecte de données. Il s’agit d’une mesure ultrasonore sur un<br />

moteur de pompe. On note les paramètres et valeurs des mesures<br />

effectuées sur la photo elle-même. L’installation compte dans ce<br />

cas huit pompes identiques.<br />

Pompe 3 (Spectre Correct)<br />

Pompe 4 (Spectre présentant un Défaut)<br />

Les logiciels d’analyse spectrale d’aujourd’hui comportant des<br />

calculateurs de fréquences ultrasonores, ils permettent d’effectuer<br />

l’analyse des défauts constatés.<br />

Lors de la prise de mesure, les niveaux en décibels et formes<br />

d’ondes ont été enregistrés. Les photos ci-dessous correspondent<br />

aux captures d’écran d’un logiciel d’analyse spectrale<br />

pour deux pompes différentes. Il s’agit des formes d’ondes<br />

ultrasonores en vues FFT. On note très simplement et visuellement<br />

des formes d’ondes différentes qui s’accompagnent<br />

dans le casque de l’utilisateur de deux signatures ultrasonores<br />

différentes.<br />

Pompe 4 : spectre ultrasonore<br />

Présence d’harmoniques à la fréquence de 175,8 Hz<br />

18 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017


TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

UNE STRATÉGIE PLUS SIMPLE À METTRE EN ŒUVRE<br />

QU’IL N’Y PARAÎT<br />

La mise en œuvre d’une stratégie de maintenance conditionnelle<br />

à l’aide de la technologie des ultrasons est beaucoup plus<br />

simple qu’il n’y paraît. Grâce à l’évolution technologique des<br />

systèmes de collecte et analyse de données, les équipes de<br />

maintenance et de fiabilité peuvent aujourd’hui très rapidement<br />

et très simplement implémenter une stratégie de maintenance<br />

conditionnelle efficace à l’aide des ultrasons. Un autre bénéfice<br />

de cette technologie est la mise en œuvre de plusieurs applications<br />

avec un seul et même instrument : détection de défaillances<br />

mécaniques (roulements, paliers, moteurs, pompes,<br />

réducteurs...), lubrification intelligente, détection de défaillances<br />

électriques (cellules HT, transfo, lignes...), réduction des<br />

dépenses énergétiques avec la détection de fuites (air comprimé<br />

et gaz, vannes ou encore purgeurs de vapeur). Lors de la mise<br />

en place d’un programme de maintenance à l’aide des ultrasons,<br />

il est préférable de dédier les équipes pour les différentes<br />

applications. Cette démarche facilitera le démarrage des<br />

inspections et permettra un retour sur investissement rapide.<br />

D’un point de vue de la base de données et rondes d’inspections<br />

il est préférable de commencer par une partie de l’usine et non<br />

par l’usine entière. Les équipements les plus critiques devront<br />

être testés en premier. Il est aussi judicieux de créer plusieurs<br />

rondes d’inspections correspondant à des groupes d’équipements<br />

plutôt que de créer une seule ronde pour toute l’installation<br />

industrielle.<br />

Pour la partie machines tournantes, l’efficience de la technologie<br />

permet d’obtenir des résultats rapides avec un minimum<br />

d’analyse. Il serait donc inutile de vouloir analyser les spectres<br />

ultrasonores de chaque roulement inspecté. On réservera cette<br />

démarche aux roulements défaillants dont on souhaite identifier<br />

la cause origine du défaut. Le suivi de tendance des valeurs<br />

en décibels apporte à lui seul une information très pertinente et<br />

précoce sur le niveau de dégradation et d’usure des roulements.<br />

Il serait par ailleurs dommage de ne pas exploiter les informations<br />

contenues dans les suivis de tendance afin d’optimiser la<br />

lubrification. D’autant qu’une lubrification appropriée et optimisée<br />

permettra d’éviter pas mal de défaillances et de réduire<br />

les coûts de maintenance. Ainsi, si un pas en avant doit être fait<br />

pour améliorer ou implémenter une stratégie de maintenance<br />

conditionnelle sur une installation industrielle, la technologie<br />

des ultrasons doit être sérieusement considérée.<br />

Daniel Mazières (UESystems Europe)<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017 I19


TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

TENDANCES<br />

Services de maintenance conditionnelle :<br />

SKF prend les devants<br />

La maintenance<br />

conditionnelle est une<br />

longue histoire chez SKF, au<br />

point que l’entreprise, l’un<br />

des leaders mondiaux des<br />

roulements pour l’industrie,<br />

a développé une série de<br />

solutions et de services<br />

visant à répondre aux besoins<br />

du marché.<br />

Identifiée depuis les années 90 comme<br />

un levier stratégique pour le groupe<br />

suédois, la maintenance conditionnelle<br />

s’est progressivement imposée<br />

chez SKF comme un moyen de mieux<br />

identifier et prévenir les pannes chez les<br />

utilisateurs de roulements. « Nos clients<br />

nous appelaient pour nous alerter qu’un de<br />

leurs roulements faisait un bruit anormal<br />

ou pour nous demander combien de temps<br />

il allait encore tenir, se souvient Christophe<br />

Godel. Nous avons toujours considéré qu’il<br />

était du ressort d’un fabricant comme SKF<br />

de répondre à ce type de questions. » C’est<br />

à partir de ce moment-là que le groupe<br />

s’est orienté vers une démarche visant à<br />

renforcer la maintenance conditionnelle<br />

de ses roulements et la surveillance des<br />

machines, des installations ou des véhicules<br />

dans lesquels ils se trouvent ; « nous<br />

n’avons pas tardé à l’utiliser au profit de<br />

nos clients afin de les aider à mieux planifier<br />

leurs interventions », poursuit le directeur<br />

de la SKF Solution Factory France.<br />

UN CONTEXTE TOUJOURS PLUS<br />

FAVORABLE<br />

Un monde sépare l’aube de l’an 2000 et<br />

aujourd’hui. D’un point de vue technologique,<br />

les solutions mises en œuvre pour<br />

Le groupe suédois a fait du service un axe stratégique<br />

assurer le suivi en condition réelle des<br />

équipements sont aujourd’hui suffisamment<br />

matures pour en tirer d’importants<br />

bénéfices. La connectivité des systèmes,<br />

l’Internet des objets (IoT) et la possibilité<br />

de surveiller à distance des installations<br />

complètes et dans le moindre détail<br />

se révèlent dans le même temps de plus<br />

en plus simples à utiliser. En parallèle<br />

se développe le Big Data, moyen sans<br />

lequel ces millions de données ne pourraient<br />

être exploitées. Enfin, une autre<br />

Joël Baichère (à gauche) et Christophe Godel (à<br />

droite), respectivement responsable de l’ingénierie<br />

commerciale (comprenant notamment le « condition<br />

monitoring » et le « remote monitoring ») et directeur<br />

de la Business Unit Solution Factory France chez SKF<br />

en France.<br />

tendance est venue renforcer la maintenance<br />

conditionnelle : la perte progressive<br />

du savoir-faire en interne ; un phénomène<br />

devenu aujourd’hui une triste réalité mais<br />

qui incite des industriels de plus en plus<br />

nombreux à se recentrer sur leur cœur<br />

d’activité. « Si la maintenance de premier<br />

niveau se ré-internalise, l’expertise s’externalise<br />

de plus en plus car de nombreux industriels<br />

ont perdu, notamment au moment de<br />

la crise, des savoir-faire pointus ».<br />

Les spécialistes ont donc pris la main sur<br />

20 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017


TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

le « maintien en condition opérationnelle »<br />

des équipements industriels. Parmi eux<br />

ne se trouvent pas uniquement des prestataires<br />

de maintenance ; les fournisseurs<br />

de technologies eux-mêmes s’impliquent,<br />

voyant par le service une manière de fidéliser<br />

la clientèle. Mais certains fabricants<br />

à l’image de SKF ont voulu aller plus loin.<br />

« Nos clients ne veulent plus d’un équipement<br />

mais toute la connaissance qui lui est<br />

propre, précise Joël Baichère. C’est pourquoi,<br />

nous travaillons avec eux pour identifier<br />

leurs besoins dans le cadre d’un projet<br />

plus global. En somme, nous ne vendons<br />

plus un système pour un système mais<br />

nous le valorisons à travers un programme<br />

adapté, en fonction des besoins, de ses<br />

compétences, de ses impératifs de production,<br />

de la complexité de ses machines et<br />

de l’environnement des équipements. Cela<br />

comprend naturellement le suivi de l’outil<br />

de production afin d’identifier les problèmes<br />

récurrents. On parle désormais de fiabilisation<br />

».<br />

DES SOLUTIONS POUR<br />

S’ADAPTER AUX EXIGENCES DES<br />

INDUSTRIELS<br />

Bien ancienne est l’idée pour SKF d’être<br />

plus qu’un simple fournisseur de roulements<br />

et de se poser comme un partenaire<br />

industriel capable de faire profiter de son<br />

expérience à travers une offre de services<br />

globale. Le groupe suédois a par exemple<br />

lancé SKF Premium, une offre associant<br />

Vers toujours plus de mobilité<br />

En lançant un nouveau capteur portatif,<br />

QuickCollect, SKF réaffirme l’intérêt de<br />

l’utilisation du smartphone dans la collecte<br />

et l’interprétation des données sur l’état<br />

des machines. Le capteur QuickCollect<br />

de SKF surveille les vibrations et la<br />

température et transmet ces données<br />

à un appareil mobile. Les données sont<br />

ensuite renvoyées vers l’application<br />

appelée QuickCollect qui assure ensuite<br />

le diagnostic des machines à des fins<br />

de stockage et d’analyse. Une seconde<br />

application, SKF DataCollect, offre aux<br />

utilisateurs de QuickCollect la possibilité<br />

Pour SKF, la mobilité répond à un vrai besoin chez les industriels<br />

d’étendre les capacités de diagnostic,<br />

de gérer et de surveiller les tâches de<br />

maintenance et les données d’inspection,<br />

avec la possibilité de s’inscrire et de se<br />

connecter au Cloud de SKF pour accéder<br />

aux supports des experts SKF à distance.<br />

« Les technologies sont désormais matures<br />

et, surtout, déjà disponibles et à moindre<br />

coûts, contrairement aux solutions 100%<br />

industrielles que l’on trouvait sur le<br />

marché il y a encore quelques années et<br />

qui nécessitaient des développements<br />

spécifiques et onéreux », précise Joël<br />

Baichère.<br />

la fourniture de roulements et les services<br />

nécessaires ; « notre objectif est de couvrir<br />

l’ensemble de la chaîne, du roulement que<br />

l’on va installer sur la machine aux technologies<br />

de surveillance en passant par un<br />

système de lubrification, les pièces détachées<br />

ainsi que le service réparation et changement<br />

de pièces et de composants au bon<br />

moment », précise Joël Baichère.<br />

Ce programme, qui comprend préalablement<br />

un diagnostic et une analyse des<br />

besoins, fait l’objet d’un mode de facturation<br />

« classique », lissé dans le temps ; ce<br />

qui n’est pas le cas d’une autre offre, baptisée<br />

Rotation For Life ; celle-ci s’appuie sur<br />

des critères d’engagement vis-à-vis du client<br />

(comme des objectifs de hausse de productivité,<br />

de fiabilité des machines, de réduction<br />

des temps de process etc.). En somme,<br />

ce programme sécurise le client dans la<br />

mesure où la rémunération de SKF est<br />

indexée sur la performance selon des engagements<br />

pris à partir d’indicateurs. « Cette<br />

offre s’applique notamment chez des industriels<br />

possédant des systèmes de convoyage<br />

dotés de très nombreux roulements, dévoile<br />

Christophe Godel. Ces énormes équipements<br />

critiques font l’objet d’une surveillance<br />

de tous les instants sur le palier de rouleau<br />

et la lubrification. Dans le cadre de notre<br />

programme Rotation For Life, nous avons<br />

mis en place un plan de surveillance et de<br />

lubrification ; ainsi, on se rémunère sur le<br />

taux de fractionnement de la machine ».<br />

Par ailleurs, ce service est en place chez un<br />

acteur majeur de l’éolien. Cet exploitant<br />

rachète un certain nombre d’équipements<br />

âgés parfois d’une quinzaine d’années et sur<br />

lesquels il faut redoubler de vigilance, en<br />

particulier sur des éléments clefs tels que<br />

le mean bearing, ce roulement qui tient les<br />

pales. « N’oublions pas qu’en cas de panne<br />

sur une éolienne, le simple fait de déplacer<br />

une grue coûte près de 200 000 euros ! » Une<br />

spirale de coûts dans laquelle les exploitants<br />

ne veulent plus risquer de s’engager.<br />

SKF leur simplifie alors l’approche dédiée<br />

au roulement en fournissant tout le système<br />

– du capteur au câble – ainsi que la surveillance<br />

et la maintenance sur cinq ans en<br />

passant par la planification des budgets.<br />

Olivier Guillon<br />

22 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017


TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

EN PRATIQUE<br />

Les rectifieuses de<br />

l’usine Schaeffler<br />

d’Haguenau sous haute<br />

surveillance<br />

Chez Schaeffler, on a beau concevoir des solutions pour<br />

aider les industriels à réduire leurs interventions, en<br />

interne, on n’en est pas moins concerné par la maintenance<br />

conditionnelle. Et la particularité du groupe allemand,<br />

c’est qu’il se sert de ses propres solutions, à l’exemple du<br />

FAG SmartCheck, un système de surveillance qui a permis<br />

notamment à l’usine d’Haguenau de réduire considérablement<br />

le nombre d’arrêts et de pannes sur ses rectifieuses.<br />

Les équipements les plus visés par la<br />

maintenance conditionnelle sont les<br />

rectifieuses, des machines<br />

particulièrement onéreuses<br />

Michel Lagel<br />

De formation BTS Fabrication<br />

mécanique (diplômé en 1986), Michel<br />

Lagel a démarré sa carrière chez SM<br />

Noral, une société spécialisée dans<br />

la production de systèmes de guidage<br />

complet et d’outillages, acquise par<br />

INA FAG avant de voir la production<br />

répartie dans d’autres entités du<br />

groupe Schaeffler. Il rejoint en 1999<br />

le site d’Haguenau où il occupe<br />

aujourd’hui la fonction de d’Expert<br />

<strong>Maintenance</strong> dans l’entité Fabrication<br />

des guidages linéaires.<br />

La réduction des coûts de maintenance<br />

est une priorité absolue<br />

dans certaines entreprises et<br />

l’unité Schaeffler d’Haguenau,<br />

dans le Bas-Rhin, est une de celles-ci. Cette<br />

usine est spécialisée dans la production de<br />

guidages linéaires mais pas seulement :<br />

« notre activité va bien au-delà, révèle<br />

Michel Lagel, technicien <strong>Maintenance</strong>. Elle<br />

concerne également la modification, la révision,<br />

la modernisation et le retrofit complet<br />

de ces systèmes ainsi que l’automatisation<br />

de machines, la rectification de produits<br />

clefs tels que les rails de guidage » ; et sur<br />

ce dernier élément, Michel Lagel insiste<br />

sur le fait que même l’aspect visuel de la<br />

pièce ou du roulement doit être impeccable,<br />

au risque d’être refusé par le client<br />

pour être perçu – parfois à tort – comme<br />

un produit de non qualité. « Comme sur<br />

une voiture, l’aspect de la carroserie est la<br />

première chose que l’on voit et qui va nous<br />

convaincre de l’acheter ».<br />

Pourquoi l’aspect est-il si important ?<br />

Parce que les utilisateurs d’un guidage<br />

linéaire savent que le moindre défaut sur<br />

un élément risque d’être le signe d’une<br />

usure prématurée. C’est ainsi qu’en 2007,<br />

l’usine d’Haguenau se dote d’un moyen de<br />

mesure, le Detector 3 du fabricant FAG<br />

(groupe Schaeffler). « Cet appareil portatif<br />

nous renseigne sur l’état des roulements<br />

de nos broches, précise Michel Lagel. Il<br />

nous donne aussi la possibilité de comparer<br />

des valeurs et d’analyser les causes d’un<br />

problème sur un produit en exploitant la<br />

base de données du roulement monté,. »<br />

En cas de doute d’un technicien de rectification<br />

sur l’aspect d’une pièce produite,<br />

il suffit de se rendre sur la machine et de<br />

Installation d’une solution FAG SmartCheck<br />

24 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017


TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

mesurer la valeur des vibrations générées<br />

par les broches ; « cette opération concerne<br />

toujours l’aspect lors de la rectification et<br />

des ondulations qui apparaissent. Plus ou<br />

moins visibles à l’œil nu sous un certain<br />

angle de vision, celles-ci atteignent des<br />

amplitudes jusqu’à 0,15 microns et leurs<br />

fréquences vont de 1 à 10 mm. Or à partir<br />

de 2 mm, la réflexion de ces ondulations<br />

à la lumière peuvent donner l’impression<br />

d’être très prononcée et devient alors un<br />

critère de non qualité ».<br />

ÉTENDRE LA SURVEILLANCE VERS<br />

LES GUIDAGES<br />

Cette solution, utilisée depuis plus de dix<br />

ans sur les éléments tournants (broches,<br />

molleteurs) sur les rectifieuses de rails,<br />

concernait les roulements mais pas les axes.<br />

L’équipe de Michel Lagel a donc décidé d’aller<br />

plus loin en installant un autre équipement,<br />

plus récent, le SmartCheck de FAG.<br />

Ce système de surveillance conditionnelle<br />

et de diagnostic peut être monté sur les<br />

machines tournantes et les éléments de<br />

guidage linéaire pour informer à distance<br />

de l’état de l’équipement à travers des<br />

données portant sur les vibrations, mais<br />

aussi des informations de vitesse, de température<br />

et de puissance sur plusieurs roulements<br />

en simultané. « Nous sommes en train<br />

de paramétrer le système en fonction de nos<br />

besoins spécifiques en créant des valeurs<br />

limites et des seuils de déclenchement d’arrêt.<br />

Mais nous passons également l’ensemble<br />

de nos machines dans le système informatique<br />

pour accéder à leur état de santé et de<br />

fonctionnement à distance, que ce soit dans<br />

le bureau d’à côté ou à Clamart, où se trouve<br />

le spécialiste de l’analyse vibratoire du groupe<br />

en France ».<br />

Le SmartCheck ne se définit pas seulement<br />

comme un capteur mais comme un<br />

ensemble complet capable de gérer, d’analyser<br />

et de stocker les données de mesure<br />

sur tel ou tel équipement. « Il ne nécessite<br />

pas d’électronique supplémentaire ; tout est<br />

intégré ». On le place sur les points les plus<br />

critiques de la machine, au plus près du<br />

roulement et dans le sens où les informations<br />

vont être transmises dans l’appareil<br />

de mesure afin de détecter les éventuels<br />

problèmes le plus tôt possible.<br />

RENFORCER LA SURVEILLANCE<br />

DES RECTIFIEUSES, UN ENJEU<br />

STRATÉGIQUE<br />

Les équipements les plus visés ? Les<br />

rectifieuses. Qu’elles soient à banc fixe<br />

ou à table, ces machines de marque allemande<br />

sont à la fois longues (elles sont<br />

équipées de rails de guidage atteignant<br />

une longueur totale de 20 mètres) et très<br />

onéreuses (entre 2 et 4 M€ pour une installation<br />

complète). Elles utilisent jusqu’à<br />

trois meules qui rectifient le rail de guidage<br />

et produisent un état de surface parfait.<br />

L’axe X de rectification parcourt chacun<br />

pas moins de 10 000 km par an ! « En cas<br />

de casse, il faut prévoir au minimum quatre<br />

semaines d’arrêt complet de la machine.<br />

Nous ne pouvons pas nous permettre de<br />

faire un mauvais diagnostic, c’est pourquoi<br />

nous avons besoin de savoir si le problème<br />

provient du guidage avant d’entamer toute<br />

opération lourde ».<br />

Avec la mise en place depuis plusieurs<br />

années de ces solutions de mesure, l’usine<br />

d’Haguenau a été capable de détecter de<br />

multiples signaux avant-coureurs d’une<br />

panne potentielle, et de vérifier directement<br />

le bon organe. « C’est un des atouts<br />

majeurs de cette solution dans la mesure où<br />

l’origine des ondulations peut être multiple<br />

et très variée ; les ondulations peuvent être<br />

dues à la qualité de la meule, à un problème<br />

lié au process ou encore à un défaut de<br />

lubrification. Cet instrument nous permet<br />

de rapidement lister, étape par étape, les<br />

éventuelles causes, de mesurer et d’agir au<br />

bon endroit au bon moment. Cela nous a<br />

aussi permis de mieux planifier les opérations<br />

de maintenance préventive, et ce sur<br />

plusieurs années alors qu’auparavant, il<br />

était très compliqué de faire du "systématique".<br />

Les pannes nous tombaient dessus<br />

sans que l’on puisse vraiment être préparés<br />

; SmartCheck nous évite désormais ces<br />

situations d’urgence ». Raison de plus pour<br />

déployer ce système sur de nouvelles technologies<br />

de rectifieuses à trois meules, qui<br />

devraient prochainement intégrer l’unité<br />

alsacienne de Schaeffler.<br />

Olivier Guillon<br />

Detector 3, une solution<br />

mise en place pour<br />

la surveillance et l’équilibrage<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017 I25


TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

BIG DATA<br />

L’apport logiciel à la maintenance<br />

conditionnelle et prévisionnelle<br />

DSDSystem édite et distribue<br />

depuis près de quinze ans<br />

le logiciel GMAO Altair<br />

Enteprise, proposant un<br />

module de maintenance<br />

préventive complet et ayant<br />

développé une expertise<br />

dans l’exploitation du<br />

Big Data au service de la<br />

maintenance prévisionnelle et<br />

conditionnelle.<br />

La maintenance conditionnelle,<br />

et par extension la maintenance<br />

prévisionnelle, repose sur l’exploitation<br />

de mesures régulières,<br />

voire en temps réel, qui ne sauraient être<br />

interprétées sans le concours de l’outil<br />

informatique. Pour le meilleur comme<br />

pour le pire, le métier de la maintenance<br />

s’oriente donc de plus en plus une profession<br />

du Big Data, collectant toujours<br />

plus d’information pour acquérir la plus<br />

parfaite connaissance du parc technique<br />

et ainsi travailler plus efficacement.<br />

« Le mécanicien de la vieille école pouvait se<br />

vanter de détecter une panne ou une anomalie<br />

rien qu’au son anormal d’un moteur,<br />

explique Bernard Decoster, fondateur de<br />

l’éditeur DSD System. Ce que nous cherchons<br />

à faire avec Altair Enterprise, c’est<br />

amener cette dimension empirique à l’outil<br />

informatique et à plus grande échelle. C’est<br />

ce qui permet de mettre en place une maintenance<br />

préventive plus efficace. » De l’analyse<br />

vibratoire à la thermographie en passant<br />

par le suivi des pannes ou fonctionnements<br />

dégradés, les mesures se font de plus en plus<br />

précises, nombreuses et régulières. Pour<br />

les centraliser, des solutions de supervision<br />

dédiées existent, mais encore faut-il pouvoir<br />

en faire quelque-chose.<br />

DES SOLUTIONS QUI S’ADAPTENT<br />

À TOUS LES PÉRIMÈTRES<br />

D’UTILISATION<br />

Toutes les entreprises n’ont pas encore<br />

mis un pied dans le Big Data et n’ont<br />

pas un réseau de capteurs dernier cri<br />

sur tous leurs équipements. À ceux<br />

pour qui cela relève encore de la<br />

26 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017


TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

science-fiction, la GMAO Altair Enterprise<br />

propose des outils de maintenance<br />

conditionnelle simples mais efficaces,<br />

en tous cas incontournables pour une<br />

gestion rigoureuse. Pour Bernard<br />

Decoster, « on peut prendre l’exemple<br />

d’une opération préventive simple et<br />

courante : la lubrification. Les opérations<br />

de ce type doivent être réalisées dès qu’un<br />

délai ou une quantité s’est écoulé. Pour la<br />

vidange d’un véhicule, ça peut être un an<br />

ou 10 000 km, par exemple. Entre deux<br />

vidanges, il faudra également compléter<br />

le niveau d’huile dès qu’il descendra<br />

sous un certain seuil. »<br />

Et de poursuivre : « Il faut donc à la<br />

fois de la traçabilité et de la surveillance,<br />

ce qui est simple pour une voiture<br />

mais moins pour un parc de centaines,<br />

voire de milliers d’équipements. Une fois<br />

paramétrée, la GMAO Altair Enterprise<br />

prévoit automatiquement toutes les<br />

interventions systématiques et conditionnelles,<br />

grâce aux mesures qu’elle reçoit<br />

ponctuellement ou régulièrement… ».<br />

DES APPLICATIONS DE PLUS<br />

EN PLUS POUSSÉES ET<br />

DÉMOCRATISÉES<br />

Qu’on le veuille ou non, la quantité<br />

d’information disponible croît inéluctablement.<br />

Des informations qui ne<br />

demandent qu’à être valorisées. Le<br />

grand avantage de l’outil informatique<br />

sur le mécanicien à l’oreille d’or, c’est<br />

qu’il est capable de gérer une quantité<br />

d’information sans commune mesure,<br />

n’étant limité que par sa puissance et<br />

sa mémoire ; ces derniers atteignant<br />

désormais un niveau bien suffisant pour<br />

l’essentiel des applications de maintenance.<br />

C’est là qu’une GMAO dernière génération<br />

peut tirer son épingle du jeu. « La<br />

GMAO Altair Enterprise ne se contente<br />

pas d’être capable de centraliser des<br />

mesures. Elle leur donne une cohérence<br />

et une utilité. De la maintenance curative<br />

à la maintenance prévisionnelle,<br />

ainsi qu’au travers des outils d’analyses<br />

et reporting, elle permet de diriger l’amélioration<br />

continue de la maintenance. »<br />

Le développement rapide du BIM<br />

dans les entreprises, la modernisation<br />

progressive du parc technique et<br />

l’arrivée d’une génération de responsables<br />

maintenance technophile sont<br />

des facteurs qui font que l’évolution de<br />

marché se constate aujourd’hui d’une<br />

année sur l’autre. « Nos outils sont déjà<br />

prêts pour accompagner les services<br />

maintenance dans cette évolution et<br />

nous continuerons à devancer le besoin<br />

d’innovation sur notre gamme de logiciel<br />

en réinvestissant l’essentiel de nos bénéfices<br />

en R&D pour les années à venir. »<br />

Collecte<br />

de données portable<br />

FALCON FALCON<br />

Smart Condition Monitoring Solutions<br />

Surveillance<br />

sans fil<br />

EAGLE EAGLE<br />

Surveillance<br />

temps réel<br />

MVX<br />

oneprod.com<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017 I27


TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

BIG DATA<br />

<strong>Maintenance</strong><br />

prévisionnelle<br />

et fiabilité à l’ère de<br />

l’industrie 4.0<br />

Les industriels font face à de nombreux défis stratégiques qu’ils soient courants ou<br />

tactiques. Les plus répandus trouvent leurs solutions grâce aux possibilités de l’ère digitale<br />

actuelle, souvent reprises sous le terme d’industrie 4.0. À travers différentes solutions,<br />

I-Care accompagne les professionnels de la maintenance dans l’intégration de technologies<br />

innovantes.<br />

L’Industrie 4.0 nous apporte,<br />

aujourd’hui, de nouveaux outils<br />

et de nouvelles méthodes pour<br />

répondre aux défis techniques et<br />

sociaux du monde industriel, et ce, tout en<br />

anticipant les nouvelles technologies par<br />

la fourniture de produits de plus en plus<br />

flexibles et personnalisables. Ce nouveau<br />

paradigme est issu des différentes révolutions<br />

industrielles, qui pour rappel sont les<br />

machines à vapeur, la production en masse<br />

de biens grâce à l’électricité, les ordinateurs<br />

et les systèmes automatisés.<br />

La quatrième révolution se déroulera<br />

quant à elle à travers l’utilisation généralisée<br />

des systèmes cyber-physiques (CPS).<br />

Les CPS sont des réseaux d’objets qui interagissent<br />

(en opposition aux équipements<br />

standalone) virtuellement au départ d’entrées<br />

physiques pour fournir des résultats<br />

ou des actions tangibles. C‘est à ce niveau<br />

qu’interviennent les outils développés par<br />

I-Care, à savoir le Wi-Care et I-See.<br />

MAINTENANCE PRÉVISIONNELLE ET<br />

FIABILITÉ 4.0 ?<br />

Les services de maintenance prévisionnelle<br />

et de fiabilité optimisent la maintenance et<br />

ses coûts en prenant en compte les risques.<br />

Le but de tels services est de fournir aux<br />

gestionnaires des informations pertinentes<br />

et compréhensibles pour améliorer<br />

la compétitivité et réduire le gaspillage<br />

de ressources. Tout au long de son cycle de<br />

vie, un équipement est soumis à la probabilité<br />

de défaillance dans le temps (courbe<br />

en baignoire de Weibull). Afin de maîtriser<br />

ces risques, des services tels que la<br />

fiabilité à la conception, la maintenance<br />

préventive, la maintenance prévisionnelle<br />

et proactive doivent être déployés. Chaque<br />

type de services requiert des données pour<br />

répondre aux différents besoins de maintenance<br />

au cours d’un cycle de vie complet.<br />

Aujourd’hui, lorsqu’un équipement est en<br />

fonctionnement, la collecte de données<br />

pour la maintenance prévisionnelle est<br />

effectuée manuellement.<br />

Cette situation mène à un travail coûteux<br />

et fastidieux. Par conséquent, seuls les<br />

équipements critiques sont traités en<br />

maintenance prévisionnelle. Par exemple,<br />

les équipements qui ne peuvent être stoppés<br />

indépendamment du reste du process<br />

ou les équipements qui ont un impact<br />

important sur la sécurité, la santé et la<br />

qualité du travail. Cependant, certains<br />

paramètres de maintenance limitent<br />

encore largement l’utilisation de technologies<br />

en maintenance prévisionnelle,<br />

28 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017


TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

tels que le coût d’une expertise externe, le<br />

manque de partage d’informations et les<br />

laps de temps trop longs entre les récoltes<br />

périodiques de données et le rapport associé.<br />

La preuve caractéristique et extrapolée<br />

de ces points est la réduction du nombre<br />

d’équipements suivis à ceux dont le facteur<br />

de criticité est le plus important, et ce à<br />

cause des coûts élevés.<br />

GESTION D’ÉQUIPEMENTS ET<br />

INDUSTRIE 4.0<br />

Sous l’Industrie 4.0, les nouvelles technologies<br />

se focaliseront sur la collecte de plus<br />

de données, plus fréquemment. Celles-ci<br />

seront traitées rapidement et généreront<br />

des indicateurs de performance.<br />

Elles seront, en outre, facilement partageables<br />

entre les hommes de terrain et les<br />

gestionnaires et pourront contenir différentes<br />

informations ou points d’attention<br />

suivant le profil du destinataire.<br />

Pour atteindre un tel but, l’utilisation de<br />

capteurs et de machines connectées au<br />

Cloud, au Big Data ou via l’Internet des<br />

objets industriels (IIoT pour Industrial<br />

Internet of Things) est un prérequis. Cette<br />

étape permettra aux données d’être plus<br />

accessibles et de mettre en place un cycle<br />

de roue de Deming (PDCA) de manière<br />

intuitive. La roue de Deming (PDCA) fait<br />

déjà partie de l’ISO 55000 pour la<br />

gestion d’équipements. Ce<br />

cycle deviendra le nouveau<br />

standard pour tous les<br />

gestionnaires d’entreprise<br />

et les directeurs désireux de rester<br />

compétitifs tout en améliorant la qualité<br />

de vie de la main d’œuvre et en aidant les<br />

investisseurs à prendre les bonnes<br />

décisions au bon moment.<br />

SOLUTION CLOUD ET<br />

WI-CARE<br />

I-see se définit comme<br />

étant une plateforme<br />

Web-based permettant<br />

de gérer l’IIoT que les<br />

capteurs soient câblés ou<br />

sans fil. Il se présente aussi<br />

comme un outil dédié à la fiabilité<br />

et la maintenance prévisionnelle. Il<br />

donne à l’utilisateur la possibilité de gérer<br />

des analyses de données poussées, la planification,<br />

des rapports, des alarmes automatiques<br />

et des KPI’s. Il s’agit d’un outil de<br />

contrôle multi-technologique qui permet<br />

de déterminer l’état de santé des équipements.<br />

Enfin, I-see se présente un portail<br />

de partage de données en ligne, disponible<br />

24/7.<br />

Le Wi-care est un transmetteur sans<br />

fil couplé à un capteur de mesure bien<br />

souvent vibratoire. Il permet la réalisation<br />

d’analyses spectrales en toute sécurité<br />

et à moindre coût. Sa flexibilité donne<br />

également la possibilité de suivre en<br />

température, en ultrasons et en<br />

analyse d’huiles des<br />

équipements dans des endroits difficiles<br />

à atteindre et des conditions extrêmes.<br />

La technologie du Wi-care/I-see fournit<br />

une solution alternative à la collecte<br />

manuelle de données ou la surveillance<br />

en ligne temporaire. Celle-ci démontre des<br />

capacités de diagnostic élevées et réduit<br />

les dépenses sans valeur ajoutée comme<br />

le montage, le câblage et les frais de déplacement.<br />

Couplé au portail I-see, qui ne nécessite<br />

aucune installation ou logiciel, le Wi-care<br />

offre l’accès aux informations liées à l’équipement<br />

à tout moment. Ces informations<br />

sont disponibles sur<br />

smartphone, tablette ou tout<br />

autre accès web moderne.<br />

La qualité et la sécurité<br />

des données sont des<br />

points importants, c’est<br />

pourquoi le Wi-care<br />

dispose des normes de<br />

sécurité les plus reconnues.<br />

La résolution et la<br />

fidélité du spectre surpassent<br />

la plupart des collecteurs de données<br />

portables actuels et égalent les meilleurs<br />

systèmes jamais produits.<br />

THE SKY IS THE LIMIT...<br />

Les gains induits par la solution Wi-care<br />

et I-see sont multiples. Ils vont du service<br />

Wi-care/I-see qui permet l’automatisation<br />

des rapports, des alarmes et des KPI’s, à la<br />

réduction significative des risques (santé,<br />

environnement et sécurité) grâce au fait<br />

qu’il n’est plus nécessaire de se déplacer<br />

sur site. Il n’est également plus nécessaire<br />

d’assurer un contact et un suivi des firmes<br />

extérieures lors des interventions. Enfin, le<br />

risque est monitoré en temps réel.<br />

Wi-care – Schéma de communication<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017 I29


TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

MAINTENANCE ÉLECTRIQUE<br />

<strong>Maintenance</strong> prévisionnelle des<br />

installations haute tension : la chasse aux<br />

décharges partielles<br />

Les installations d’alimentation électrique haute tension sont souvent très critiques pour la<br />

disponibilité des équipements et moyens de production et représentent aussi un risque majeur<br />

pour la sécurité des personnes. De ce fait, leur maintenance prévisionnelle est devenue tout<br />

aussi importante et courante que celle appliquée aux machines tournantes critiques.<br />

Le premier coupable de la dégradation<br />

des installations est identifié<br />

comme étant l’activité de<br />

décharges partielle de surface ou<br />

interne.<br />

LA DÉCHARGE PARTIELLE DE<br />

SURFACE<br />

Elle fait suite à l’effet « corona » du fait de<br />

la couronne d’ozone créée par l’ionisation<br />

de l’air autour de l’élément. Ce phénomène<br />

se produit lorsque l’isolation n’est<br />

plus suffisante et que l’électricité trouve un<br />

chemin plus court vers un potentiel différent<br />

via l’air ionisé (ozone). Ce genre de<br />

décharge arrive fréquemment sur les têtes<br />

de câbles et autres éléments des cellules<br />

HT laissant parfois des « traces » visibles.<br />

DP de surface<br />

LA DÉCHARGE PARTIELLE INTERNE<br />

Elle se produit lorsqu’un vide est créé<br />

dans l’isolation. Cette décharge partielle<br />

est fréquente dans les câbles des réseaux<br />

HT, dans les isolateurs et parafoudre.<br />

Les conséquences qu’elle peut engendrer<br />

peuvent alors coûter très cher car, une fois<br />

que la défaillance aura eu lieu, il sera difficile<br />

de détecter et localiser rapidement la<br />

partie du câble à l’origine de l’incident.<br />

DP interne<br />

COMMENT REPÉRER CES<br />

DÉCHARGES PARTIELLES AVANT<br />

QU’IL NE SOIT TROP TARD ?<br />

Ces décharges partielles se caractérisent<br />

par l’émission de lumière, de chaleur,<br />

d’odeurs, d’effets électromagnétiques, de<br />

bruit. La lumière et les odeurs sont difficilement<br />

quantifiables, la chaleur pourrait<br />

être détectée via la thermographie infrarouge,<br />

seulement l’inspection des cellules<br />

HT sous tension n’est pas autorisée. L’ouverture<br />

d’une cellule HT a pour impératif<br />

la réalisation d’une consignation, et donc<br />

la coupure d’alimentation. Il reste donc<br />

les effets électromagnétiques et le bruit<br />

à exploiter pour identifier les décharges<br />

partielles.<br />

QUE SE PASSE-T-IL LORS D’UNE<br />

DÉCHARGE PARTIELLE ?<br />

Des électrons sont déplacés et créent une<br />

friction qui engendre des ultrasons. Ces<br />

ultrasons sont détectables dans l’air, seulement<br />

si la cellule n’est pas étanche. Dans<br />

le cas où la cellule est étanche les ondes<br />

sonores se propagent dans le solide et sont<br />

détectables en utilisant une sonde ultrasonore<br />

de contact placée sur l’enveloppe<br />

de la cellule. Les appareils de détection<br />

ultrasonore permettent de transformer<br />

ces ultrasons en sons audibles. Le bruit<br />

pourra être quantifié pour permettre d’évaluer<br />

la criticité.<br />

Dans le cas des décharges partielles<br />

internes, l’air ne circule pas, les ultrasons<br />

ne peuvent donc pas se propager. La sonde<br />

de contact ultrasonore ne pourra rien<br />

détecter à moins de venir l’apposer sur le<br />

US sonde de contact<br />

30 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017


TECHNOLOGIES<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017 I31


TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

câble ou l’élément en question, procédure<br />

interdite et inenvisageable. Il reste donc<br />

à exploiter les effets électromagnétiques<br />

pour identifier les décharges partielles<br />

internes.<br />

Les décharges partielles internes créent<br />

une Tension Transitoire de Terre (TEV :<br />

Transient Earth Voltage en anglais). Cette<br />

tension est mesurable en apposant un<br />

équipement de mesure TEV sur l’enveloppe<br />

métallique de la cellule. Il est également<br />

possible de détecter ces phénomènes<br />

dans les câbles du réseau HT souterrain.<br />

En plaçant des boucles RFCT (Radio<br />

Frequency Current Transformer) sur la<br />

tresse de terre de chacune des phases,<br />

il est possible de déterminer si la phase<br />

contient ou non une activité de décharge<br />

partielle. Lorsqu’une décharge partielle a<br />

lieu dans l’isolant du câble, un « pic » de<br />

tension (TEV) s’échappe par la tresse de<br />

terre. C’est ce que l’on recherche lors de<br />

l’inspection.<br />

Ces inspections sous tension, si elles ne<br />

Boucle RFCT<br />

Détection TEV<br />

Détection ondes HF<br />

permettent pas de localiser les défauts<br />

dans 100% des cas, permettent à minima<br />

une levée de doute et une prise de décision<br />

: « Oui, il est nécessaire de mettre ce<br />

réseau hors tension pour faire une inspection<br />

complémentaire » ou « Non, ce réseau<br />

ne requiert pas d’inspection complémentaire,<br />

pour l’instant ».<br />

Les décharges partielles internes se<br />

produisent également dans des<br />

éléments tels que les isolateurs,<br />

les parafoudres… Entrer en<br />

contact avec ces éléments, sous<br />

tension, est interdit pour des<br />

raisons évidentes de sécurité. Il<br />

faut donc un moyen de détection<br />

à distance des décharges<br />

partielles internes (DPI).<br />

Hormis la TEV, les DPI produisent un<br />

autre effet électromagnétique : des ondes<br />

ultra-haute fréquence (UHF), directionnelles,<br />

comprises entre 800MHz et<br />

1 000MHz. Il est donc possible de détecter<br />

les DPI grâce à un appareil qui rend<br />

ces ondes UHF audibles et guide l’utilisateur<br />

vers la source de ces ondes, donc vers<br />

l’élément défaillant.<br />

LES SOLUTIONS DE MONITORING<br />

DITES « ONLINE »<br />

Certaines installations hautes tension sont<br />

plus critiques que d’autres. Un complexe<br />

hospitalier, un Data Center (banque, télécommunication)<br />

ou un aéroport possèdent<br />

des installations nécessitant une surveillance<br />

permanente. Il existe des solutions combinant<br />

les différentes technologies évoquées<br />

dans cet article pour avoir un contrôle total<br />

des paramètres physiques de l’installation :<br />

les capteurs TEV, ultrasonores, les boucles<br />

RFCT (pour les câbles), température, humidité.<br />

Toutes les données sont transmises via<br />

GPRS à un serveur dédié pour y être stockées.<br />

Elles sont consultables depuis n’importe<br />

quel navigateur Internet.<br />

CE QU’IL FAUT RETENIR<br />

Toutes ces inspections entrent dans le<br />

cadre d’une maintenance prévisionnelle<br />

et conditionnelle, et permettent une<br />

inspection sous tension, une détection<br />

des défauts avant qu’ils ne soient couteux<br />

et une détection de dégradation via le stockage<br />

de données et le « trending ».<br />

Les conclusions de chacune des inspections<br />

sont simples : l’intervention est<br />

urgente car l’activité de décharge partielle<br />

est importante (l’opération est prévue, le<br />

matériel et la main d’œuvre sont disponibles,<br />

la consignation et la coupure<br />

Solution de monitoring<br />

sont anticipées), le doute subsiste sur<br />

la présence ou pas d’un défaut (on peut<br />

prévoir une coupure/consignation pour<br />

faire une inspection complémentaire), ou<br />

aucune intervention n’est requise, l’équipement<br />

est en bon état.<br />

Cette maintenance prédictive et conditionnelle<br />

permet donc de réaliser de réelles<br />

économies en termes de disponibilité de<br />

la fourniture d’énergie, en termes de main<br />

d’œuvre et en termes de matériel.<br />

Sur le long terme, elle permet une meilleure<br />

connaissance de son parc machines<br />

et une évaluation des priorités à donner<br />

aux travaux / investissements à réaliser<br />

sur et pour l’infrastructure HT. Cependant,<br />

il existe d’autres axes d’investigation<br />

en termes de fiabilisation des installations<br />

Haute Tension et notamment : l’analyse de<br />

pureté du gaz SF6, du taux d’humidité du<br />

SO2 et tout autre gaz de décomposition…<br />

Quentin Cellier<br />

dB Vib Instrumentation<br />

32 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017


TECHNOLOGIES<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017 I33


TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

POINT DE VUE<br />

Intégrer l’analyse vibratoire dans une<br />

stratégie de maintenance conditionnelle 4.0<br />

Principale technique utilisée pour la surveillance des organes tournants depuis plus de trente<br />

ans, l’analyse vibratoire permet de collecter rapidement un ensemble de données et de savoir<br />

précisément s’il existe un risque de défaillance et son origine. L’arrivée de l’Industrie 4.0 change<br />

en profondeur les pratiques et usages de cette analyse, de sorte que les industriels expriment<br />

de plus en plus le besoin d’être accompagnés dans leur stratégie. Pourquoi et comment passer<br />

à l’analyse vibratoire 4.0, et quels bénéfices en attendre ? Voici des éléments de réponse.<br />

Yoann Maurin<br />

Diplômé de l’ESPCI, Yoann Maurin a<br />

travaillé pendant cinq ans à la mise en<br />

place de la maintenance conditionnelle<br />

chez un exploitant de parcs éoliens.<br />

Depuis deux ans, il a rejoint Oneprod,<br />

marque du groupe Acoem, au sein de<br />

laquelle il aide les utilisateurs à définir<br />

une stratégie de surveillance pour<br />

les machines complexes. Spécialisé<br />

dans le paramétrage et la création des<br />

algorithmes des logiciels de surveillance<br />

en ligne, il vit au quotidien l’évolution de<br />

la maintenance conditionnelle dans le<br />

contexte de l’Industrie 4.0.<br />

NESTi4.0<br />

Accroître le niveau de<br />

surveillance et la fiabilité,<br />

à ressources constantes ; il<br />

s’agit là selon nous du principal<br />

objectif de l’analyse vibratoire<br />

4.0. Le développement de solutions<br />

dites smart telles que les capteurs sans<br />

fil intelligents et les solutions d’analyse<br />

de données automatiques couplées<br />

à des interfaces Web va permettre aux<br />

équipes de maintenance non expertes de<br />

ces techniques d’analyse d’intégrer plus<br />

de machines dans leur programme de<br />

maintenance conditionnelle et d’intervenir<br />

en toute autonomie et de manière<br />

plus pertinente sur les machines. L’idée<br />

est d’optimiser le travail du chargé de<br />

maintenance en lui donnant à voir, au<br />

sens propre du terme via un tableau de<br />

bord simple, les machines sur lesquelles<br />

il doit réaliser un diagnostic, puis de<br />

l’accompagner dans ce diagnostic.<br />

Cet objectif ne passe toutefois pas nécessairement<br />

par de la surveillance en ligne<br />

; il existe aujourd’hui des systèmes d’analyse<br />

vibratoire « off-line » qui permettent<br />

de suivre facilement des parcs entiers<br />

de machines. Les solutions « on-line »<br />

offrent néanmoins de réelles opportunités<br />

d’amélioration de la fiabilité dans la<br />

surveillance de machines complexes en<br />

utilisant plus de données et en les traitant<br />

plus intelligemment. Sans remplacer<br />

définitivement les experts humains,<br />

c’est à travers le développement de solutions<br />

à base d’intelligence artificielle que<br />

les processus de maintenance pourront<br />

être à l’avenir de plus en plus automatisés.<br />

34 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017


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PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017 I35


TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

« Quel retour sur investissement<br />

attendre d’un système<br />

de maintenance conditionnelle<br />

4.0 ? Une question pour<br />

laquelle il n’existe pas de<br />

réponse toute faite »<br />

ACQUÉRIR LES BONNES DONNÉES<br />

ET POUVOIR LES UTILISER FACILE-<br />

MENT<br />

Ce sont les deux points clés de la maintenance<br />

conditionnelle 4.0. Aujourd’hui,<br />

les solutions proposées sur le marché<br />

(filaires ou non) sont capables de remonter<br />

en quasi continu tous types de<br />

données, mais pour que les prévisions<br />

soient pertinentes, il faut impérativement<br />

choisir les bons indicateurs et les alimenter<br />

correctement. C’est là que se situe la<br />

vraie difficulté en matière d’analyse vibratoire<br />

: un spectre vibratoire est autrement<br />

plus complexe à décrypter qu’une courbe<br />

de température.<br />

Une fois que les indicateurs sont là, l’enjeu<br />

est de pouvoir y accéder le plus simplement<br />

possible ; d’où l’importance des<br />

standards ouverts qui permettent d’interfacer<br />

le logiciel de surveillance avec<br />

un maximum de systèmes et de terminaux.<br />

L’ergonomie est, elle aussi, essentielle<br />

pour faciliter l’usage ; ces nouveaux outils<br />

doivent être parfaitement intuitifs. Mais<br />

nous sommes là dans des sujets communs<br />

à toutes les solutions 4.0.<br />

Courbe de tendance<br />

VALIDER LA RENTABILITÉ DU<br />

SYSTÈME<br />

Quel retour sur investissement attendre<br />

d’un système de maintenance conditionnelle<br />

4.0 ? C’est bien sûr une préoccupation<br />

essentielle des industriels et une question<br />

récurrente chez tous ceux que nous<br />

rencontrons… pour laquelle il n’existe<br />

malheureusement pas de réponse toute<br />

faite. De ce que nous avons pu observer,<br />

la rentabilité d’un système de surveillance<br />

vibratoire « on-line » peut être extrêmement<br />

rapide. Dans les process critiques, la<br />

moindre panne est en effet extrêmement<br />

coûteuse : un laminoir d’aciérie ou une<br />

machine à papier qui s’arrête de fonctionner<br />

génèrent des pertes d’activité de 10 000<br />

à 20 000 euros par heure, et même avec un<br />

arrêt de quelques heures pour remplacer<br />

un roulement, l’investissement peut déjà<br />

être rentabilisé.<br />

Dans l’automobile, une défaillance imprévue<br />

sur une presse d’emboutissage peut<br />

dans les cas extrêmes, amener à délocaliser<br />

la production des gammes pendant plusieurs<br />

mois jusqu’à la réparation du composant en<br />

défaut. Sur ce type d’équipement, le passage<br />

par une preuve de concept est un bon moyen<br />

de valider la rentabilité de la maintenance<br />

conditionnelle avant de la déployer à grande<br />

échelle. C’est la démarche qu’ont adoptée les<br />

« Avec la maintenance<br />

conditionnelle 4.0 les gains<br />

dépassent le cadre des<br />

coûts d’entretien et de la<br />

disponibilité machine »<br />

exploitants de parc éoliens il y a quelques<br />

années. Les résultats ont été si probants que<br />

les capteurs de vibrations sont aujourd’hui<br />

très souvent installés en première-monte.<br />

Ce qu’il est important de noter, c’est qu’avec<br />

la maintenance conditionnelle 4.0 les gains<br />

dépassent le cadre des coûts d’entretien et de<br />

la disponibilité machine. La base de calcul de<br />

rentabilité peut être élargie aux économies<br />

d’énergie réalisées, à l’augmentation de la<br />

qualité en production ou encore au renforcement<br />

de la sécurité des opérateurs. Les<br />

solutions 4.0 contribuent donc à accroître la<br />

rentabilité de la maintenance conditionnelle.<br />

Yoann Maurin - Groupe Acoem<br />

© iStock<br />

36 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017


TECHNOLOGIES<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017 I37


TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

AVIS D’EXPERT<br />

Pourquoi 60% des roulements meurentils<br />

prématurément ?<br />

Allan Rienstra (SDT Ultrasound Solutions –<br />

SDT International) nous fait part d’un retour<br />

d’expérience particulièrement enrichissant<br />

visant à démontrer en quoi la surveillance de<br />

la lubrification joue un rôle primordial dans la<br />

maintenance conditionnelle.<br />

Allan Rienstra est directeur du développement commercial<br />

chez SDT International, un fabricant belge de produits basés<br />

sur la technologie ultrasonore fournissant des solutions qui<br />

contribuent à assurer la fiabilité et l’efficacité énergétique des<br />

usines. Avec vingt-sept ans d’expérience dans la création de<br />

programmes ultrasonores sur les six continents, Allan Rienstra<br />

est co-auteur de « Hear More, A Guide to Using Ultrasound<br />

for Leak Detection and Predictive <strong>Maintenance</strong> ».<br />

Le maintien des outils de production dans un état de<br />

lubrification optimal est source de grande attention.<br />

Les équipes de maintenance et de la fiabilité dédient<br />

des hommes à cette tâche, définissent des procédures<br />

d’intervention, d’indentification, de filtrage ou encore de stockage.<br />

Beaucoup de temps et d’argent sont investis alors que peu<br />

sont les entreprises qui obtiennent des résultats satisfaisants<br />

venant récompenser leurs efforts. Et pour cause, pas moins de<br />

60 % de toutes les défaillances de roulements sont attribuées à<br />

de mauvaises pratiques de lubrification, notamment : l’utilisation<br />

du mauvais lubrifiant ou sa dégradation, le manque ou<br />

l’excès de lubrifiant, sa contamination, le mélange de différents<br />

types de graisses ou encore l’utilisation de roulements étanches,<br />

mais avec le maintien d’un point d’accès pour les graisseurs sur<br />

le moteur (oups !).<br />

L’une des erreurs manifestes qui contribuent à une défaillance<br />

Figure 1 : Collecte de données ultrasonores à l’aide du SDT270<br />

pendant l’apport du lubrifiant<br />

précoce des roulements sont les sur ou sous-lubrification. Elles<br />

sont le résultat de deux facteurs : d’une part, un renouvellement<br />

de graisse programmé en fonction du calendrier et non pas des<br />

besoins en lubrifiant du roulement, d’autre part, la méconnaissance<br />

de la quantité de graisse à injecter. Trop souvent, on rajoute<br />

de la graisse aux roulements avant qu’ils n’en aient besoin. À<br />

d’autres moments, la pompe à graisse « sort » trop tardivement.<br />

Certains techniciens de lubrification estiment intuitivement la<br />

quantité de graisse à injecter alors qu’ils n’ont qu’une vague idée<br />

de la quantité de graisse débitée par leur pompe. D’autres se<br />

contentent toujours de suivre les recommandations du fabricant<br />

de moteur électrique et/ou de machines tournantes. Souvent, ces<br />

« mauvais conseils » sont affichés directement sur la plaque signalétique<br />

du moteur. Ils sont basés sur une formule qui permet de<br />

calculer périodicité théorique d’apport en lubrifiant pour chaque<br />

roulement. Mais sur le plan pratique cette formule est quasi inap-<br />

38 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017


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PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017 I39


TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

Figure 2 : Deux paliers de ventilateur soumis<br />

à différentes charges. Pourquoi suivent-ils le<br />

même protocole d’apport de graisse ?<br />

plicable pour ne pas dire fantaisiste; les<br />

facteurs de correction qui la composent<br />

sont souvent non maîtrisés et difficiles à<br />

estimer. Certains d’entre eux font varier la<br />

périodicité théorique d’un facteur 10 ! Les<br />

écarts probables et les erreurs possibles qui<br />

en découlent en deviennent grotesques…<br />

au bout de la 3 068 e heure de fonctionnement,<br />

il faut graisser…pourvu qu’elle ne<br />

tombe pas l’heure de table !<br />

Pour bien faire comprendre le problème,<br />

Haris Trobradovic, l’un des nombreux<br />

formateurs globe-trotters de SDT, a<br />

récemment dispensé une formation dans<br />

un site pétrochimique du Moyen-Orient.<br />

« Pendant la formation, nous avons pris des<br />

mesures sur plusieurs machines, relate le<br />

formateur [Figure 1]. L’une de ces machines<br />

était un ventilateur, programmé pour<br />

une re-lubrification dans quelques jours.<br />

La pratique de lubrification habituelle du<br />

client consiste à suivre les recommandations<br />

du fabricant [OEM], tant en ce qui<br />

concerne les intervalles que la quantité de<br />

graisse à injecter. Autrement dit, on rajoute<br />

de la graisse en fonction du calendrier et<br />

on fait confiance au fabricant du moteur<br />

électrique pour la quantité. »<br />

Haris Trobradovic a saisi cette opportunité<br />

et réalisé le regraissage exactement selon<br />

les recommandations du fabricant alors<br />

que les données ultrasonores n’indiquaient<br />

aucun besoin de rajout de graisse. Le suivi<br />

précis de cette procédure de lubrification a<br />

déclenché plusieurs signaux d’alarme. La<br />

figure 2 présente les deux paliers entraînant<br />

le ventilateur. Pourquoi deux paliers<br />

identiques, supportant des charges différentes,<br />

devraient-ils suivre le même protocole<br />

de graissage ? Souvent pour la simple<br />

et mauvaise raison que le graisseur étant<br />

sorti pour lubrifier le palier côté entraînement,<br />

autant lui demander de graisser<br />

sur le palier du côté opposé...se faisant on<br />

croit bien faire mais c’est tout le contraire !<br />

Le formateur SDT a été perturbé par<br />

autre chose : les instructions gravées sur<br />

la plaque signalétique du moteur électrique<br />

(voir la figure 3 – <strong>Maintenance</strong><br />

des paliers à l’aide d’une pompe à graisse<br />

« calibrée »). Les instructions figurant sur<br />

la plaque signalétique précisent d’ajouter<br />

32,7 grammes de graisse (type de graisse<br />

non identifié) toutes les 3 068 heures de<br />

fonctionnement. Première remarque : ces<br />

recommandations ne prennent nullement<br />

en compte l’environnement dans lequel<br />

ce moteur tourne ; climat très chaud et/<br />

ou humide en été, mais froid, neigeux ou<br />

sec en hiver ? Combien de techniciens de<br />

lubrification disposent d’outils permettant<br />

de mesurer le débit de leur pompe à graisse<br />

au dixième de gramme près ?<br />

Figure 3 : Le fabricant demande à l’exploitant<br />

de lubrifier en fonction d’un calendrier<br />

programmé sans tenir compte des conditions<br />

de fonctionnement et environnementales<br />

Un fait positif à noter : la présence d’une<br />

autre plaque (Figure 4) précisant le type<br />

de graisse à utiliser pour le roulement.<br />

Le mélange de graisses incompatibles est<br />

souvent cité comme cause de défaillance<br />

précoce des roulements. Cette même indication<br />

est prise en compte par l’outil ultrasonore<br />

LUBExpert de SDT qui rappelle à<br />

son utilisateur le bon type de graisse à utiliser<br />

avant de procéder à un graissage.<br />

Figure 4 : Ce moteur comporte une deuxième<br />

plaque rappelant aux techniciens de lubrification<br />

le type de graisse à utiliser<br />

Haris Trobradovic et l’équipe de maintenance<br />

prévisionnelle ont poursuivi<br />

l’expérience en fixant le matériel SDT<br />

sur la pompe à graisse, avant de lubrifier<br />

le palier côté entraînement suivant<br />

les recommandations du fabricant. La<br />

figure 5 est une capture d’écran d’UAS,<br />

le logiciel accompagnant LUBExpert. La<br />

tendance représentée dans la partie supérieure<br />

est celle du palier côté entraînement.<br />

En quatre minutes, la valeur RMS<br />

globale s’est élevée de 7 dBµV, tandis que<br />

le facteur crête et la valeur crête augmentèrent<br />

très fortement.<br />

Pour ceux qui ne sont pas familiarisés<br />

avec ces formats de données, le niveau<br />

RMS global, le niveau RMS max et le facteur<br />

crête sont des indicateurs uniques de<br />

l’état de santé des machines, développés<br />

par SDT pour donner une signification<br />

analytique aux données ultrasonores statiques.<br />

La courbe de tendance figurant en<br />

bas du graphique est celle du palier situé<br />

du côté opposé à l’entraînement. L’ajout<br />

de la quantité nécessaire de graisse n’entraîne<br />

aucune variation de la valeur RMS<br />

globale, qui reste stable à 26 dBµV. En<br />

revanche, la chute du facteur crête et de<br />

la valeur crête indique que le palier entre<br />

peut-être en état de défaillance. Malheureusement,<br />

le respect de la procédure du<br />

fabricant a entraîné une sur-lubrification<br />

du palier côté entraînement.<br />

Une maintenance prévisionnelle plus<br />

fréquente à l’aide de technologies complémentaires<br />

comme l’analyse ultrasonore<br />

et vibratoire permet de garantir que<br />

les périodes d’arrêt des machines sont<br />

40 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017


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MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

Figure 5 : Le tracé de tendance de la partie supérieure présente le palier<br />

côté entraînement après lubrification. Celui-ci est fortement sur-graissé<br />

Figure 6 : Les données dynamiques du côté entraînement indiquent l’émergence<br />

de défauts(en haut) après le sur-graissage du palier selon les<br />

recommandations du fabricant<br />

Figure 7 : Le palier situé du côté opposé à l’entraînement présente des<br />

défauts, comme indiqué par ce signal temporel dynamique. La lubrification<br />

assistée par la technique ultrasonore de SDT a permis à l’équipe de maintenance<br />

prédictive d’identifier ce défaut potentiel.<br />

programmées en fonction de leurs états et pas en fonction<br />

d’intervalles théoriques définis par leurs fabricants. Pour<br />

enfoncer le clou, Haris Trobradovic a également capté les<br />

signaux temporels dynamiques du palier côté entraînement.<br />

Comme le montre la figure 6, le signal temporel avant graissage<br />

(en bas) et après graissage (en haut) révèle la formation<br />

de nouveaux pics et impacts. Idéalement, l’huile forme un<br />

fin film très fin entre les roulements et le chemin de roulement.<br />

La sur-lubrification provoque une accumulation de<br />

pression à l’intérieur du palier. Il en résulte une augmentation<br />

des frottements et des impacts, deux phénomènes<br />

facilement détectés à l’aide d’outils ultrasonores spécialisés<br />

comme le LUBExpert de SDT.<br />

Enfin, Haris Trobradovic a collecté des signaux temporels<br />

dynamiques sur le palier du côté opposé à l’entraînement.<br />

Sur la figure 7, le signal temporel du bas présente des pics<br />

dominants qui sont clairement de forme non sinusoïdale et<br />

indiquent la présence d’impacts. Après lubrification pilotée<br />

par ultrasons, ces pics disparaissent. On constate que<br />

le renouvellement de la graisse du côté opposé à l’entraînement<br />

a eu un impact positif clairement illustré dans la vue<br />

temporelle d’UAS.<br />

La première conclusion qui s’impose est que les recommandations<br />

du constructeur préconisant un graissage en fonction<br />

d’un intervalle temps ou d’une durée d’utilisation sont<br />

inadaptées et non fondées. Dans le cas qui nous occupe,<br />

le respect scrupuleux des instructions renseignées sur la<br />

plaque du moteur a entraîné la sur-lubrification du palier<br />

côté entraînement et de facto une diminution de sa durée de<br />

vie probable. L’autre conclusion évidente est que le recours<br />

à une solution de lubrification ultrasonore – LUBExpert –<br />

permet d’une part de surveiller les effets de l’ajout de graisse<br />

et d’autre part de mettre en évidence l’état de défaillance<br />

potentiel du roulement contrôlé.<br />

Dans l’industrie, le technicien de lubrification est généralement<br />

un collaborateur « peu qualifié » et peu valorisé alors<br />

que son rôle est primordial : c’est lui qui est quotidiennement<br />

au contact de l’outil, qui en prend le pouls, l’inspecte<br />

visuellement et forme la première ligne de défense contre les<br />

pannes. Il n’en reste pas moins mal ou trop peu considéré<br />

car son travail ne fait quasiment jamais l’objet de rapports<br />

détaillés. C’est là l’un des autres avantages d’une solution<br />

comme le LUBExpert de SDT, celui de permettre la valorisation<br />

d’une fonction ingrate mais vitale pour le bon fonctionnement<br />

des outils. Il est grand temps d’accorder aux<br />

techniciens de lubrification la reconnaissance qu’ils méritent<br />

pour le rôle important qu’ils jouent en contribuant directement<br />

à la fiabilité de l’usine ainsi qu’à sa rentabilité.<br />

Allan Rienstra,<br />

SDT Ultrasound Solutions<br />

allan@sdthearmore.com<br />

42 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017


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ENQUÊTE<br />

La maintenance à l’heure de<br />

l’industrie 4.0 : le rôle clef des start-up<br />

La French Tech présente lors du CES<br />

2017 à Las Vegas, était la deuxième<br />

délégation mondiale<br />

© French Tech<br />

En janvier prochain s’ouvrira le plus grand événement mondial dédié à l’innovation<br />

technologique et électronique, le CES de Las Vegas. L’occasion de rappeler le rôle que nos<br />

start-up, de plus en plus renommées à l’étranger à travers la marque « French Tech »,<br />

jouent aujourd’hui dans l’évolution de notre industrie, en particulier dans les métiers de la<br />

maintenance.<br />

Les start-up de l’IoT ne<br />

cessent d’innover dans le<br />

domaine de l’industrie 4.0.<br />

Leur crédo, l’analyse en temps<br />

réel de millions de données<br />

visant à alerter au moment le<br />

plus propice l’arrivée d’une<br />

éventuelle panne<br />

La French Tech a le vent en poupe.<br />

L’Hexagone poursuit sa lancée,<br />

surfant sur un marché en plein<br />

essor, sur des outils d’accompagnement<br />

et d’amorçage arrivés à maturité<br />

et, faut-il encore le rappeler, une reprise<br />

économique qui, si elle s’est tant faite attendre<br />

depuis le début de la décennie, semble enfin<br />

s’inscrire dans la durée et se généraliser à tous<br />

les pans de notre économie. Dans ce contexte<br />

favorable, les start-up profitent en outre d’un<br />

regain d’image de la France à l’étranger, certes<br />

portée par les discours europhiles, l’ouverture internationale et les<br />

premiers travaux de notre nouveau président en faveur des entreprises,<br />

mais aussi des effets du Brexit, poussant la finance à fuir les<br />

terres britanniques et passer la Manche pour les contrées du Vieux<br />

Continent au premier rang desquelles la France. Dernier chiffre<br />

positif : 2,78 Md€ de fonds en capital-risque levés à Paris, soit 400<br />

M€ de plus qu’à Londres. Preuve de l’engouement les fonds d’investissement,<br />

et tout particulièrement dans la<br />

French Tech, qui a encore levé des montants<br />

records ces derniers mois, plus de 433 M€<br />

rien qu’en septembre.<br />

Dans la lignée de cette French Tech, Bercy<br />

a signé le 2 octobre dernier en la personne<br />

du ministre de l’Économie et des finances<br />

Bruno Le Maire, le lancement officiel de<br />

la French Lab, un mouvement destiné à<br />

former et à promouvoir « l’écosystème de<br />

l’industrie française », pour reprendre<br />

les mots de Nicolas Dufourcq, directeur<br />

général de BPI France. À en comprendre ses instigateurs, ce<br />

mouvement se présente à la fois comme une nouvelle identité<br />

(un coq bleu), une vitrine de savoir-faire industriels français,<br />

une bannière incitant les entreprises françaises à « jouer collectif<br />

», notamment à l’international, une démarche d’attractivité<br />

pour les talents et les capitaux et, naturellement, un moyen de<br />

rencontre entre « une base industrielle traditionnelle ultra-per-<br />

44 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017


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Nous y voilà. Convaincu par la démarche,<br />

Bruno Le Maire a donc donné le coup<br />

d’envoi d’une volonté clairement affichée<br />

d’établir une synergie entre l’industrie et<br />

les nouvelles technologies portées par ces<br />

jeunes pousses, dont les créateurs – débordant<br />

d’idées – sont pour la plupart fraîchement<br />

issus des plus grandes écoles de<br />

commerce et d’ingénieurs. « La révolution<br />

digitale en cours, les révolutions technologiques<br />

en cours sont, pour notre industrie,<br />

une opportunité sans précédent de se réinventer,<br />

affirme haut et fort le locataire de<br />

Bercy. Ce qui fait la force du génie français,<br />

c’est la capacité de se réinventer. C’est<br />

la capacité de saisir les opportunités liées au<br />

digital, à l’intelligence artificielle, au numérique,<br />

pour avoir une industrie plus forte<br />

demain qu’elle ne l’était hier. »<br />

UN MIROIR AUX ALOUETTES ?<br />

Pas si simple cependant. Car à entendre<br />

les professionnels du métier, il ne suffit<br />

pas d’intégrer des outils numériques<br />

La majeure partie des<br />

entreprises du CAC 40 et les<br />

grands industriels tels que<br />

Safran, Engie, PSA, Renault,<br />

Faurecia, Thales, Naval<br />

Group et Total multiplient les<br />

partenariats et des rachats<br />

de start-up afin de lever des<br />

verrous technologiques<br />

dernier cri pour faire de la maintenance.<br />

Or, lorsque l’on déambule dans les allées<br />

pleines à craquer de VivaTechnologies (qui<br />

s’est déroulé à la fin du printemps dernier<br />

à la Porte de Versailles), dans les récentes<br />

Cet origami est devenu le symbole d’une<br />

marque de fabrique française ; à sa droite, en<br />

bleu cette fois, l’emblème de la French Lab,<br />

le pendant de la French Tech pour l’industrie<br />

française<br />

© DR<br />

éditions du salon Smart Industries ou<br />

dans les nombreuses conférences, symposiums<br />

et autres congrès, avant la technologie<br />

à proprement parlée, il y a le discours…<br />

souvent très marketing. « On parle inlassablement<br />

de "maintenance prédictive"or,<br />

au-delà de cette erreur de traduction*, l’idée<br />

même de prédire quoique ce soit est un<br />

non-sens dans les métiers de la maintenance<br />

industrielle, s’insurge Karim Kalfane, maître<br />

de conférences à l’IUT Louis Pasteur Strasbourg,<br />

responsable du pôle <strong>Maintenance</strong>.<br />

Un autre problème réside dans le discours des<br />

start-up visant à tout miser sur la donnée car<br />

lorsqu’on regarde das le détail, au niveau du<br />

Big Data, c’est un bazar sans nom ! Tout le<br />

problème est d’être capable de récupérer l’historique<br />

dans la GMAO mais également de<br />

s’assurer qu’on ne perd pas de la donnée en<br />

route, lors du transfert ».<br />

Les promesses des start-up, un miroir aux<br />

alouettes ? « Non, tempère l’enseignant, car<br />

nous voyons cette tendance d’un très bon œil.<br />

Il faut simplement garder à l’esprit qu’accumuler<br />

de la donnée ne sert à rien si on ne sait<br />

pas quoi en faire ». Autre point critique, celui<br />

de la place du métier de mainteneur dans<br />

les nombreuses applications destinées à leur<br />

faciliter la tâche. De nombreuses idées fleurissent<br />

grâce à l’émulsion créatrice dont font<br />

preuve de nombreux « startupeurs » ; mais<br />

ils demeurent pour beaucoup bien loin de la<br />

réalité du terrain, parfois même de l’industrie.<br />

Jusqu’à en oublier l’essentiel : « profiter<br />

de l’accumulation de données pour la traiter<br />

et en tirer le meilleur passe avant tout par la<br />

rigueur dont on doit faire preuve en remplissant<br />

un compte-rendu d’intervention ; celui-ci<br />

doit en outre être bien pensé à la base. Si on<br />

fait n’importe quoi et que la source de toutes<br />

données – à savoir l’historique technique et<br />

les coûts d’une intervention – est erronée ou<br />

incomplète, les tableaux de bord seront faux<br />

et donc inexploitables ».<br />

À l’origine, c’est même un travail de sensibilisation<br />

et de formation que l’on doit<br />

assurer auprès des équipes, sans quoi les<br />

moins regardants risqueront de ne pas<br />

utiliser correctement les technologies<br />

mises à disposition, se débarrasser de cet<br />

énième outil venant lui compliquer la vie<br />

et décider de ne plus rien renseigner dans<br />

le système ; « RAS, aucun problème, tout<br />

fonctionne pour le mieux », pourra-t-on<br />

lire dans les rapports d’intervention alors<br />

qu’en réalité, l’état de santé de l’équipement<br />

est tout autre.<br />

LA MAINTENANCE PRÉVISION-<br />

NELLE : UNE CIBLE PRIVILÉGIÉE<br />

Les start-up de l’IoT ne cessent pourtant<br />

d’innover dans le domaine de l’industrie<br />

4.0. Leur crédo, l’analyse en temps<br />

réel de millions de données visant à alerter<br />

au moment le plus propice l’arrivée<br />

d’une éventuelle panne. Dans ce domaine,<br />

* « Predictive maintenance » est un terme anglais<br />

qui doit se traduire comme tel : « maintenance<br />

prévisionnelle » et non « prédictive », ce dernier<br />

terme révélant en langue française un caractère<br />

divinatoire. Il est à noter cependant que le terme<br />

même de « maintenance » provient lui aussi d’un<br />

anglicisme.<br />

L’équipe « French Tech » présente lors du CES de Las Vegas 2017<br />

46 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017


MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

Quelques chiffres pour comprendre l’impact de la French Tech<br />

Pas moins de 5 000 start-up ont exposé en juin dernier sur<br />

le salon VivaTechnolgy, à Paris. Parmi elles figuraient de<br />

nombreuses jeunes pousses spécialisées dans l’industrie, et<br />

tout particulièrement la maintenance et la surveillance en<br />

temps réel des équipements et de leur état de santé.<br />

La Consumer Technology Association a sélectionné 31<br />

entreprises françaises parmi les Lauréats de l’innovation du<br />

CES 2018 qui se déroulera comme chaque année à Las Vegas,<br />

en janvier prochain ; signe d’une identité forte des start-up<br />

françaises aux États-Unis<br />

Cet automne, le CEA a remis à la société Tridimeo le<br />

trophée de la 200e start-up essaimée de ses laboratoires.<br />

La jeune entreprise propose des solutions de vision<br />

3D industrielle de nouvelle génération, sur la base de<br />

développements du CEA list. Ces solutions permettent<br />

d’automatiser des processus d’inspection qualité ou de<br />

guidage robotique complexes.<br />

Au total, le rapport 2015-2016 de l’Agence du numérique – qui<br />

est notamment à l’initiative de la French Tech révèle que près<br />

9 400 start-up ont vu le jour<br />

qui n’est pour la majeure partie des cas<br />

qu’une mise en application des technologies<br />

Web dans des opérations de maintenance<br />

conditionnelle, les jeunes pousses<br />

sont nombreuses au portillon d’un marché<br />

qui n’attend qu’à s’atomiser. Qu’il s’agisse<br />

des célèbres incubateurs tels que Station F,<br />

Emergys, Antipolis, Geni et EuraTechonologies,<br />

ou de structures de tailles plus<br />

modestes, les start-up proposant des solutions<br />

de supervision des lignes de production<br />

et de l’état de santé en temps réel<br />

de chaque équipement se chiffrent par<br />

dizaines. Lors du salon Viva Technologies,<br />

sur le stand d’Actemium, la marque<br />

du groupe Vinci, les jeunes pousses exposant<br />

des solutions dans ce domaine ont<br />

attiré de nombreux curieux, à l’exemple<br />

d’Actemium Lille Digital Solution ou de<br />

Braincube, une start-up auvergnate qui<br />

propose un outil de management de la<br />

performance industrielle s’appuyant sur le<br />

cœur de processus de l’usine. Idem du côté<br />

de Valeo mais à une plus grande échelle ;<br />

chez cet autre grand partenaire de l’événement,<br />

ce sont plus de trente start-up<br />

qui exposaient ; parmi elles, certaines ne<br />

manquaient pas de mettre en avant des<br />

outils de supervision et de surveillance<br />

avec pour leitmotiv : réduire au maximum<br />

la durée qui sépare l’apparition de la défaillance<br />

et l’intervention afin d’éviter l’arrêt<br />

de production.<br />

Sur le salon, d’autres jeunes entreprises, à<br />

l’exemple de Perfect Industry, proposent<br />

aux entreprises de production d’adopter<br />

des approches innovantes ; avec sa solution<br />

Perfect Improve, la société orléanaise<br />

entend accélérer le déploiement d’un logiciel<br />

dans l’entreprise – en quinze jours<br />

maximum – qu’il s’agisse d’une PME ou<br />

d’une grande entreprise. « L’idée est d’agir<br />

en temps réel sur la performance des équipements<br />

et de mettre en œuvre les outils<br />

les plus pertinents ». Autre exposant sur<br />

Viva Technologies dans le domaine de la<br />

maintenance – conditionnelle et prévisionnelle<br />

–, la société Monixo. Installée<br />

depuis deux ans à Créteil (Val-de-Marne),<br />

Monixo propose une solution complète<br />

« Le numérique ne résoudra<br />

pas les interventions nécessitant<br />

du curatif ; le problème<br />

est qu’entre les systèmes<br />

automatisés et la panne, en<br />

raison du manque de savoirfaire<br />

sur les problèmes de<br />

base, il n’y a rien ».<br />

(allant du software au hardware) pour<br />

anticiper les pannes à partir d’une acquisition<br />

continue et d’une analyse fine des<br />

données. Le savoir-faire de Monixo réside<br />

dans la possibilité de savoir quelle donnée<br />

apporte la bonne information de manière<br />

à intervenir au plus vite, au bon endroit.<br />

LA NÉCESSITÉ DE<br />

RAPPROCHER LES<br />

START-UP DE L’INDUSTRIE<br />

TRADITIONNELLE<br />

Une autre tendance se dessine,<br />

le signe aussi d’une certaine<br />

Perfect Improve, de la start-up<br />

orléanaise Perfect Industry<br />

maturité de la part des start-up et de<br />

leurs investisseurs – dont le montants<br />

des levées de fonds, bien que de plus en<br />

plus nombreuses, n’atteignent plus les<br />

sommets vertigineux des années d’avantcrise.<br />

Cette tendance, c’est le nombre croissant<br />

de partenariats entre les jeunes talents<br />

du numérique et les grands donneurs<br />

d’ordres. Outre les Vinci et autre Valeo<br />

précédemment cités, on peut mentionner<br />

la majeure partie des entreprises du CAC<br />

40 et les grands industriels tels que Safran,<br />

Engie, PSA, Renault, Faurecia, Thales,<br />

Naval Group et Total ; tous multiplient<br />

les partenariats – et des rachats de start-up<br />

afin de lever des verrous technologiques…<br />

On ne peut pas non plus oublier le CEA<br />

qui, en tête des établissements mondiaux<br />

les plus innovants (selon le récent classement<br />

de Reuters qui a néanmoins fait<br />

descendre l’établissement français à la<br />

deuxième marche cette année) continue<br />

d’essaimer encore de nombreuses jeunes<br />

entreprises.<br />

À ce titre, à l’occasion du premier<br />

« Veolia Open innovation Day », portant<br />

sur l’industrie 4.0 et l’opérateur du futur,<br />

IncubAlliance a récompensé le 31 mai<br />

dernier pas moins d’une dizaine de sociétés<br />

telles que Cartesiam, le « Shazam »<br />

des vibrations ;


MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

Le capteur de Cartesiam reconnaît, grâce<br />

à l’intelligence artificielle, la signature<br />

des vibrations normales ou anormales<br />

Pro-Spare redonne vie aux stocks inactifs<br />

Se définissant comme « une porte<br />

d’entrée dans l’économie circulaire »,<br />

Pro-Spare est une plate-forme<br />

Internet innovante qui propose aux<br />

industriels de revendre leurs stocks<br />

dormants non consommés plutôt que<br />

de les détruire, et ainsi permettre à<br />

d’autres de profiter de sources d’approvisionnements<br />

alternatives à des<br />

meilleurs prix et dans de meilleurs<br />

délais. Ces produits concernent à la<br />

fois les consommables, les automatismes,<br />

l’électricité, les fluides ou<br />

encore l’usinage et les équipements<br />

pour la soudure. L’objectif étant de<br />

mettre en relation les industriels<br />

prêts à jeter des pièces, des composants,<br />

des emballages et des matières<br />

premières, pour en faire profiter<br />

d’autres.<br />

comme la célèbre application de reconnaissance<br />

musicale, le capteur de Cartesiam<br />

apprend et analyse les vibrations de<br />

manière totalement autonome et reconnaît,<br />

grâce à l’intelligence artificielle, la signature<br />

des vibrations normales ou anormales.<br />

Il ne se contente pas de détecter un changement<br />

de seuil mais analyse l’empreinte de<br />

la vibration dans toutes ses composantes.<br />

« À seuil égal, notre capteur sera capable<br />

de détecter une anomalie et de la signaler,<br />

précise-t-on au sein de l’entreprise. C’est le<br />

résultat de son analyse (et non toutes les<br />

données) qui sera transmis vers la console<br />

de supervision de votre choix ».<br />

Mobility Work, le<br />

« Facebook » de<br />

la maintenance<br />

Considéré comme le premier<br />

réseau social de la maintenance,<br />

l’outil GMAO de Mobility Work<br />

permet notamment de retrouver un<br />

équipement grâce à la communauté.<br />

Il est possible de consulter pas<br />

moins de 65 millions de pièces de<br />

rechange directement en ligne,<br />

consulter l’historique et toute la<br />

documentation d’un équipement,<br />

gérer les interventions et planifier<br />

les plans de maintenance. Il est<br />

également possible d’analyser des<br />

données sans pour autant posséder<br />

des connaissances particulières<br />

en informatique, se connecter<br />

à l’ERP et suivre avec précision<br />

les consommations de pièces de<br />

rechange. À ce jour, la société<br />

d’Antoine Talva, fondateur et dirigeant<br />

de Mobility Work, revendique plus de<br />

2 millions d’heures d’intervention.<br />

NE PAS SE LAISSER AVEUGLER<br />

PAR LES PROMESSES DU « TOUT<br />

NUMÉRIQUE »<br />

« On ne fait pas du numérique juste<br />

pour faire du numérique ; il faut avant<br />

tout définir un objectif s’appuyant sur des<br />

critères de performances ou de maintenance<br />

», martèle le directeur du Centre<br />

international de maintenance industrielle,<br />

Stéphane Le Gall. Loin d’être<br />

Dans la lignée de cette French<br />

Tech, Bercy a lancé le 2 octobre<br />

dernier la French Lab, un<br />

mouvement destiné à former et<br />

à promouvoir l’écosystème de<br />

l’industrie française<br />

opposé à l’engouement porté par le<br />

phénomène « French Tech », le patron du<br />

Cimi rappelle que le numérique implique<br />

inévitablement des compétences supplémentaires<br />

pour les métiers traditionnels<br />

de la maintenance, rendus déjà de<br />

plus en plus complexes<br />

depuis l’arrivée dans les<br />

années 80 des premiers<br />

systèmes automatisés.<br />

« L’automatisation et la<br />

robotique exigent d’intervenir<br />

de plus en plus<br />

sur des équipements<br />

toujours plus compliqués.<br />

Avant, une courroie<br />

cassait ; l’opérateur<br />

de maintenance savait<br />

quoi faire. Aujourd’hui,<br />

il est obligé d’acquérir<br />

des connaissances<br />

dans le numérique ». Or la rareté fera la<br />

complexité ; des systèmes plus difficiles à<br />

diagnostiquer et à résoudre, nécessitant<br />

des compétences de plus en plus pointues<br />

alors même que celles-ci font toujours<br />

l’objet d’une pénurie bien réelle dans l’industrie.<br />

Autre limite de la part prépondérante du<br />

numérique dans l’industrie, la sécurité<br />

informatique. Il importe d’être très vigilent<br />

car un piratage informatique peut atteindre<br />

n’importe quel système, dans n’importe<br />

quelle entreprise ; « or il est plus difficile<br />

de réparer un problème informatique qu’un<br />

problème mécanique », rappelle le directeur<br />

du Cimi.<br />

Par ailleurs, si les technologies nouvelles<br />

s’appuyant sur l’Internet des objets (IoT)<br />

et autres logiciels d’acquisition de données<br />

permettent de mieux prévenir les pannes,<br />

où se situe le problème ? Tout simplement<br />

dans l’intervention de ces systèmes en tant<br />

que tels (qui relève quasi-exclusivement<br />

des fournisseurs eux-mêmes, à travers<br />

des offres de services payantes) mais<br />

aussi et surtout dans la perte de compé-<br />

Monixo, un acteur dans la maintenance<br />

conditionnelle et prévisionnelle<br />

48 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017


MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

ENVIRONNEMENT<br />

Des start-up au<br />

cœur des économies<br />

d’énergie<br />

Les robots humanoïdes, la prochaine étape des start-up<br />

dans l’optimisation de la production industrielle ?<br />

tences en interne sur les fondamentaux des technologies que<br />

l’on trouve dans une installation industrielle. À toujours parler<br />

de numérique, on en vient à oublier l’essentiel : la mécanique,<br />

l’hydraulique, l’électricité, les problèmes liés à la lubrification,<br />

à l’environnement industriel de la machine, aux sollicitations,<br />

vibrations, échauffements etc. « Le numérique ne peut pas tout<br />

résoudre ; on aura toujours besoin de compétences humaines or le<br />

savoir-faire se perd, à tel point que les professionnels de la maintenance,<br />

de plus en plus formés – avec des niveaux d’ingénieur –,<br />

n’ont plus de le sens de la physique ni de la mécanique. Depuis trois<br />

ans, au Cimi, un nombre croissant d’industriels nous demandent<br />

de former à l’usinage conventionnel ! Car lorsqu’une pièce casse,<br />

on ne trouve plus personne pour faire du palliatif. »<br />

Pour Stéphane Le Gall, il est évident que le numérique vient aider<br />

le technicien de maintenance mais n’a pas vocation à le remplacer.<br />

« Le numérique ne résoudra pas les interventions nécessitant<br />

du curatif ; le problème est qu’entre les systèmes automatisés et la<br />

panne, en raison du manque de savoir-faire sur les problèmes de<br />

base, il n’y a rien ». Le challenge de la maintenance industrielle<br />

est précisément là ; combler ce fossé entre les nouvelles technologies<br />

et les besoins réels du terrain, en fonction de l’environnement<br />

industriel de chaque entreprise et du niveau de savoir-faire<br />

dont elle dispose en interne. Un fois matures, les start-up serontelles<br />

en mesure de le relever ? Si tel est le cas, cela ne se fera qu’en<br />

mettant la compétence humaine au cœur de toute initiative.<br />

Olivier Guillon<br />

La modernité, c’est aussi l’environnement.<br />

Réduction de la consommation énergétique et<br />

de toutes sortes d’émissions dans l’air et dans<br />

les eaux, protection de la terre… les moyens de<br />

mettre à profit la technologie et l’industrie 4.0 sont<br />

nombreux, comme en témoignent ces trois startup<br />

qui ne sont que quelques exemples illustrant<br />

un engouement bien réel vers le développement<br />

durable.<br />

La maîtrise des énergies et de leurs consommations<br />

est un sujet délicat en raffinerie. Et DC Brain,<br />

jeune société qui a vu le jour en octobre 2014, en<br />

sait quelque chose. Cette start-up (accessoirement<br />

membre du pôle Systematic) a mis au point une solution d’intelligence<br />

artificielle destinée à l’exploitation des réseaux de<br />

fluide et travaille auprès de clients dans la logistique (ID Logistics),<br />

les flux électriques (Enedis) sans oublier l’énergie, un de<br />

ses domaines de prédilection, avec des clients tels que Biogaz<br />

et Total.<br />

Ela Innovation s’inscrit<br />

dans la durée<br />

Né en 2000, ce spécialiste montpelliérain<br />

de la RFID active (UHF – ultra-haute<br />

fréquence) s’appuie depuis toujours sur<br />

une équipe de R&D capable de travailler<br />

de concert avec la recherche académique<br />

de manière à pouvoir d’innover en<br />

permanence. Le fruit du succès ? La mise<br />

au point d’une technologie d’identification<br />

longue portée par radiofréquence baptisée<br />

Sciel. À ce jour, pas moins de 200 000<br />

équipements RFID actifs Sciel sont<br />

actuellement en service.<br />

Pierre Bonzom,<br />

Pdg-fondateur<br />

d’Ela Innovation<br />

et docteur en<br />

électronique et<br />

traitement du<br />

signal<br />

Pour ce dernier client, la start-up parisienne, sorte de « Waze »<br />

du réseau énergétique, a permis de digitaliser les réseaux de<br />

gaz au sein de la raffinerie Total de Grandpuits (Seine-et-<br />

Marne) afin d’aider l’industriel à gérer d’une part les flux de<br />

la centrale vapeur, d’autre part à éviter les pertes énergie. « On<br />

nous a demandé de développer un modèle mathématique de<br />

tous les réseaux produisant et consommant de la vapeur sur le<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017 I49


MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

site, et de l’optimiser », précise Arnaud de Moissac, Pdg et co-fondateur<br />

de DC Brain. Sur simple consultation du tableau de bord,<br />

l’opérateur sait immédiatement quelle unité produit de la vapeur,<br />

à la quantité souhaitée.<br />

ENERGIENCY, LA START-UP QUI VEUT FAIRE<br />

ÉCONOMISER DE L’ÉNERGIE PAR LE CLOUD<br />

Fondée et dirigée par Arnaud Legrand, la société Energiency<br />

s’adresse aux industriels en leur proposant de combiner la puissance<br />

du Cloud et de l’intelligence artificielle, l’Internet des objets<br />

industriel et l’analyse Big Data. Depuis sa création en 2013, la<br />

jeune entreprise rennaise d’une vingtaine de salariés a remporté<br />

pas moins de vingt-cinq récompenses pour sa technologie hors<br />

du commun ; elle a notamment été distinguée lors du Concours<br />

du ministère de la Recherche il y a trois ans.<br />

Energiency s’illustre comme le premier logiciel à intégrer la puissance<br />

du Cloud et de l’intelligence artificielle pour analyser en<br />

continu les données issues de compteurs intelligents et identifier<br />

Cette bouée de secours fonctionnant avec l’énergie fournie<br />

à partir de la houle est également dotée de deux panneaux<br />

solaires complémentaires<br />

de nouveaux gisements d’économies d’énergie dans l’industrie. La<br />

société analyse les données énergétiques des sites industrielles.<br />

Disponible sur le Web, « le logiciel produit alors des résultats et<br />

des recommandations aux clients qui réalisent jusqu’à 20% d’économies<br />

», assure Arnaud Legrand. L’objectif de cette solution<br />

est de répondre aux besoins des industriels investissant parfois<br />

massivement dans des capteurs connectés de mieux traiter leurs<br />

données ; « celles-ci sont encore largement sous-exploitées faute<br />

d’outils adaptés ».<br />

GEPS TECHNO MET L’ÉNERGIE DE LA MER AU SERVICE<br />

DES ÉOLIENNES<br />

Lauréat de la dernière édition des prix EDF Pulse 2017 (remis à<br />

cinq start-up le 19 septembre par Jean-Bernard Levy, PDG d’EDF)<br />

dans la catégorie Smart Business, la société GEPS Techno a été créée<br />

en 2013 et rassemble aujourd’hui huit personnes. GEPS Techno<br />

propose aux professionnels intervenant en pleine mer des modules<br />

sur mesure et innovants permettant, de façon plus écologique et<br />

économique, d’alimenter en énergie des installations off-shore.<br />

Ainsi, lorsqu’une ligne de raccordement entre une éolienne<br />

off-shore et sa sous-station tombe en panne, les opérateurs ne sont<br />

plus contraints de recourir à des générateurs diesels de secours<br />

pour continuer à protéger les composants internes de l’éolienne<br />

de l’air marin ; ils peuvent désormais utiliser des stations hydromotrices,<br />

nomades et autonomes. Innovantes tant dans leur<br />

système d’ancrage à l’éolienne que dans leur procédé de récupération<br />

de l’énergie des vagues, elles se font également hybrides :<br />

en cas de mer d’huile, elles peuvent fonctionner grâce à l’énergie<br />

solaire. L’automate gère l’énergie nécessaire et l’utilisateur sa<br />

partie instrumentation.<br />

Olivier Guillon<br />

© Youtube<br />

50 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017


MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

AVIS D’EXPERT<br />

Un jumeau numérique<br />

pour optimiser la<br />

maintenance<br />

Le jumeau numérique fournit une nouvelle couche<br />

d’information en reproduisant le fonctionnement des produits<br />

dans les conditions réelles. Une aubaine pour la maintenance,<br />

notamment dans le domaine de l’éolien, comme l’expliquent<br />

dans cet article Éric Bantegnie, vice-président et directeur<br />

général d’Ansys Systems Business Unit, et Sudhir Sharma,<br />

directeur marketing, High-tech Industry chez Ansys.<br />

©Ansys<br />

Un jumeau numérique est constitué<br />

de l’ensemble des informations<br />

numériques disponibles<br />

dans l’entreprise pour un<br />

produit donné, associées aux données d’exploitation<br />

fournies en direct par « streaming<br />

» depuis le terrain. La combinaison<br />

d’une interprétation basée sur la physique<br />

avec une approche analytique permet de<br />

tirer parti de toute la puissance du jumeau<br />

numérique. À l’aide de ces informations, les<br />

ingénieurs peuvent comprendre les modes<br />

de défaillance opérationnels du produit,<br />

prévenir ses arrêts inopinés, améliorer ses<br />

performances actuelles et poser les bases<br />

de la génération suivante.<br />

Le jumeau numérique utilise des modèles<br />

simplifiés d’ordre réduit (Reduced Order<br />

Models – ROMs) construits à partir des<br />

résultats détaillés de calculs 3D physiques<br />

pour raccourcir les temps de simulation et<br />

mettre en valeur les aspects clefs impactant<br />

les performances. Par exemple, le jumeau<br />

numérique d’une turbine à gaz installée<br />

dans une centrale électrique peut fournir<br />

des informations sur le rendement énergétique,<br />

les émissions, l’usure des pales ou<br />

d’autres facteurs importants pour le client<br />

et donc pour l’équipe qui développe le<br />

produit.<br />

L’étude du jumeau numérique permet<br />

aux ingénieurs d’identifier l’origine d’un<br />

problème de performance, d’améliorer<br />

le rendement, l’ordonnancement,<br />

la maintenance prévisionnelle,<br />

d’évaluer les différentes stratégies<br />

de commande et, de manière<br />

générale, d’optimiser les performances<br />

du produit — tout en<br />

minimisant les frais opérationnels<br />

— quasiment en temps<br />

réel. Cette démarche a toute son<br />

importance dans un contexte où<br />

les clients achètent non plus un<br />

produit mais un résultat, les risques<br />

de performances étant transférés à l’entreprise<br />

qui développe le produit.<br />

« Avec le jumeau numérique, nous pouvons<br />

désormais observer un système — par<br />

exemple une éolienne – et isoler précisément<br />

un de ses composants », note Marc-Thomas<br />

Schmidt, architecte en chef de la plateforme<br />

analytique Predix pour la société GE Digital.<br />

« Nous ne parlons pas ici d’une classe<br />

générique d’éoliennes, mais d’une éolienne<br />

en particulier. Nous pouvons étudier l’impact<br />

des conditions météorologiques, l’angle<br />

des pales, le rendement énergétique, et optimiser<br />

individuellement les composants de<br />

cette éolienne. Imaginez le gain global de<br />

performance si nous procédons ainsi avec<br />

toutes les éoliennes du parc… Il y a clairement<br />

là une révolution dans l’ingénierie des<br />

produits. »<br />

CAPITALISER SUR L’IOT<br />

Plusieurs évolutions technologiques ont<br />

favorisé l’émergence du jumeau numérique,<br />

notamment l’amélioration des logiciels<br />

de simulation, des ordinateurs et des<br />

temps de calcul. Mais, le facteur principal<br />

a été l’émergence de l’Internet des Objets<br />

52 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017


MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

(IoT) dont les implications dans notre vie<br />

quotidienne ont été amplement documentées.<br />

Les ventes d’appareils connectés<br />

ne cessent d’augmenter : d’ici 2025 elles<br />

devraient atteindre les 11 000 milliards de<br />

dollars par an.<br />

Or, le secteur industriel a été moins réactif<br />

face à l’IoT. Alors que les premières applications<br />

ont été assez simples (activation/<br />

désactivation d’un appareil…), les entreprises<br />

commencent à réaliser le potentiel<br />

énorme des dispositifs d’IoT pour capturer<br />

les données en temps réel.<br />

En plaçant des capteurs assez peu onéreux<br />

sur des produits opérationnels sur le<br />

terrain, les ingénieurs récupèrent tous les<br />

jours de grandes quantités de données<br />

de fonctionnement. En recoupant ces<br />

nouvelles informations avec les résultats<br />

de simulation physique, les ingénieurs<br />

analysent les problèmes de performance,<br />

anticipent une réparation ou une maintenance,<br />

et optimisent les versions futures de<br />

leurs produits dans une perspective d’exploitation<br />

au quotidien.<br />

« La capacité de simuler les défaillances avec<br />

Ansys ouvre de nouvelles voies, note Andrew<br />

Timm, CTO de PTC. La simulation s’applique<br />

aussi bien au niveau de l’ingénierie<br />

amont — le jumeau numérique peut inclure<br />

des informations sur le niveau de contraintes<br />

exercées qu’une pièce ne casse, ou sur l’épaisseur<br />

minimale d’une paroi — que pendant son<br />

exploitation sur le terrain. En cas de problème,<br />

il est possible de tester différentes solutions sur<br />

le modèle simulé et de remonter les informations<br />

afin de résoudre le problème. »<br />

TRANSFORMER UNE VISION EN<br />

UNE RÉALITÉ<br />

Si aujourd’hui les jumeaux numériques sont<br />

principalement utilisés par les fabricants de<br />

systèmes complexes, les progrès technologiques<br />

vont vulgariser ces bonnes pratiques<br />

et les rendre accessibles à un plus grand<br />

nombre d’entreprises avec une palette d’applications<br />

plus large.<br />

Le jumeau numérique révolutionne l’industrie.<br />

Partenaire engagé auprès des<br />

grands industriels, Ansys met son savoirfaire<br />

au service des équipes de développement.<br />

L’éditeur a notamment travaillé avec<br />

General Electric (GE) à l’intégration de ses<br />

logiciels de simulation dans Predix, une<br />

©Ansys<br />

plateforme développée par GE pour traiter<br />

et analyser les données industrielles. Cette<br />

collaboration permet de relier les données<br />

opérationnelles à de puissants outils d’analyse,<br />

et de générer des informations stratégiques<br />

importantes, présentées sous une<br />

forme visible et exploitable via la simulation<br />

numérique.<br />

Ansys collabore également étroitement<br />

avec PTC sur une plateforme d’IoT ThingWorx<br />

— qui sert de passerelle entre des<br />

capteurs à distance et les logiciels de simulation.<br />

A travers l’apprentissage machine<br />

(machine-learning) et la réalité augmentée,<br />

ThingWorx affiche les informations<br />

importantes recueillies sur les appareils<br />

connectés et relie ces données au logiciel.<br />

Comme la plateforme de simulation<br />

Ansys est ouverte et personnalisable, elle<br />

peut s’adapter à d’autres plateformes IoT<br />

existantes ou à venir.<br />

L’éditeur de solutions continue d’enrichir<br />

les nouvelles versions de ses solutions<br />

de simulation numérique, en priorisant<br />

l’intégration transparente de technologies<br />

informatiques, pour que les jumeaux<br />

numériques soient accessibles sur un plan<br />

technique et financier et plus simples à<br />

maîtriser. « Le jumeau numérique a incontestablement<br />

un énorme potentiel. À nous de<br />

nous assurer que chaque client Ansys aura<br />

l’opportunité d’en tirer tous les bénéfices ».<br />

Éric Bantegnie (Ansys Systems Business<br />

Unit) Sudhir Sharma (Ansys)<br />

©Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017 I53


MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

ÉCONOMIES D’ÉNERGIE<br />

ENTRETIEN<br />

Mettre le<br />

responsable<br />

<strong>Maintenance</strong><br />

au cœur de<br />

la question<br />

énergétique<br />

L’efficacité énergétique est sur toutes les<br />

lèvres. Il faut dire qu’au-delà de l’impact<br />

environnemental de l’entreprise, la réduction<br />

des coûts liés à la consommation d’énergie<br />

peut s’avérer particulièrement intéressante.<br />

Dans cet entretien, Rabah Achemaoui,<br />

patron de la maintenance chez Endel Engie,<br />

nous explique comment s’y prendre. Pour<br />

lui, si toute démarche passe avant tout par<br />

un audit énergétique, elle doit inévitablement<br />

impliquer le responsable <strong>Maintenance</strong>.<br />

Rabah Achemaoui<br />

Directeur du département <strong>Maintenance</strong><br />

au sein d’Endel Engie, leader français<br />

des services au nucléaire et de la<br />

maintenance industrielle autour<br />

d’un cœur de métier de spécialistes<br />

du travail des métaux. L’entreprise<br />

rassemble 6 000 collaborateurs pour un<br />

chiffre d’affaires de 700M€<br />

Rappelez en quelques mots les domaines d’intervention d’Endel<br />

Engie et la nature de vos clients ?<br />

Endel Engie opère sur trois grands domaines : construction,<br />

maintenance et démantèlement. Elle intervient majoritairement<br />

dans le secteur énergétique : nucléaire, oil & gas, thermique,<br />

hydroélectricité. Elle est aussi un acteur de référence<br />

en sidérurgie, aérospatial, chimie, agroalimentaire et pharmacie.<br />

Partenaire privilégié des industriels, Endel Engie améliore<br />

la performance des installations de production de ses clients<br />

et leur efficacité énergétique, tout en optimisant leur équation<br />

économique, grâce à des solutions innovantes et des engagements<br />

de résultats sécurisés. Nous opérons dans des environnements<br />

particulièrement exigeants, avec des impératifs constants<br />

de qualité, de sûreté et de sécurité.<br />

Les équipes d’Endel Engie maîtrisent un ensemble complet<br />

de compétences industrielles telles que le pilotage de projets<br />

complexes, l’ingénierie, la réalisation et la logistique. Elles<br />

disposent également de nombreuses compétences spécifiques<br />

comme la tuyauterie, le soudage, la chaudronnerie, l’électromécanique,<br />

les automatismes, la radioprotection ou le contrôle<br />

non destructif.<br />

54 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017


MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

ÉCONOMIES D’ÉNERGIE<br />

On note depuis quelques années une nette évolution des<br />

mentalités à l’égard des consommations d’énergie. Quelle<br />

est en la raison (uniquement réglementaire, économique ou<br />

également liée à une prise de conscience environnementale) ?<br />

Rainurage<br />

Les raisons sont essentiellement réglementaires et financières.<br />

Tout d’abord la norme NF EN 16247-3, publiée par le Comité<br />

européen de normalisation CEN en 2014, a rendu obligatoire<br />

les audits énergétiques pour les entreprises qui ont soit plus de<br />

250 salariés, soit un chiffre d’affaires annuel supérieur à 50 M€ et<br />

un total de bilan dépassant les 43 M€. Les entreprises engagées<br />

dans une démarche d’amélioration continue de leur efficacité<br />

énergétique par la mise en place d’un Système de management<br />

de l’énergie, SMé, certifié selon la norme ISO 50001 sur un périmètre<br />

couvrant 80% de la facture énergétique, sont exemptées<br />

de cette obligation. Cela a sûrement permis de prendre<br />

conscience du poids de la facture énergétique par rapport aux<br />

autres postes de coûts. Néanmoins, la réglementation française<br />

n’impose pas aux industriels de réaliser les préconisations<br />

issues de l’audit. Notre expérience montre que les industriels<br />

réalisent des investissements uniquement si le temps de retour<br />

sur investissement est inférieur à dix-huit ou vingt-quatre mois.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017 I55<br />

FR_<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>90x274pfad.indd 1 18.09.17 11:43


MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

ÉCONOMIES D’ÉNERGIE<br />

Quels instruments et outils (de mesure,<br />

logiciels ou autres) utilisez-vous<br />

pour identifier les différentes zones<br />

«énergivores» ?<br />

« L’efficacité énergétique doit<br />

s’articuler dans une démarche<br />

structurée qui s’appuie sur<br />

trois leviers : la réduction des<br />

gaspillages, l’optimisation<br />

de l’existant et les nouvelles<br />

technologies. »<br />

La deuxième raison est effectivement<br />

financière, surtout lorsque le coût de<br />

l’énergie a un poids non négligeable dans<br />

le prix du produit ou du service fournis<br />

par les entreprises. Abaisser le poids de<br />

cette facture permet d’être plus compétitif<br />

que ces concurrents.<br />

Enfin, l’efficacité énergétique est une<br />

démarche « gagnante » car elle permet<br />

d’enclencher un mouvement vertueux<br />

d’économies d’énergie mais aussi d’améliorer<br />

la notoriété de l’entreprise. En<br />

effet, en s’engageant dans une politique<br />

de réduction de ses consommations<br />

énergétiques, de ses impacts environnementaux<br />

(notamment les gaz à effet<br />

de serre) et d’amélioration des conditions<br />

de travail de son personnel, nos<br />

clients s’inscrivent dans une démarche<br />

de développement durable qui témoigne<br />

ainsi d’un engagement fort pour être une<br />

entreprise citoyenne, atout perçu par ses<br />

clients.<br />

Nous utilisons plusieurs instruments de<br />

mesure pour réaliser nos audits comme les<br />

caméras thermiques infrarouge avec une<br />

plage de mesure allant de -20°C à 1 200°C<br />

et une correction de la mesure liée à la<br />

réflexion de la température ambiante et à<br />

l’émissivité. Nous utilisons aussi des sondes<br />

de mesure de pression (manomètre, déprimomètre<br />

et tube de Pitot), d’hygrométrie,<br />

de température, de la qualité d’air, de fuite<br />

de gaz, de tachymétrie, conditions climatiques,<br />

etc. Nous avons recours également à<br />

un télémètre laser pour la mesure de précision<br />

et à un énergimètre pour les mesures<br />

de tension, courant, puissance, puissance<br />

apparente, facteur de puissance, distorsion<br />

harmonique, déséquilibre, creux & pics de<br />

tension, transitions, etc. Enfin, nous utilisons<br />

un analyseur de combustion pour<br />

chaudières pour les contrôles et réglages<br />

(gaz, fioul, bois, pellet,.. et à condensation)<br />

et des mesures d’O2, CO2, CO, CO<br />

des fumées, CO crête ambiant, NO/NOX,<br />

CH4, la température ambiante, les fumées,<br />

∆T ECS, la pression et la pression différentielle,<br />

le tirage, le rendement ou encore les<br />

pertes et les excès d’air.<br />

Pour les logiciels, nous avons développé<br />

notre propre logiciel de simulation<br />

ENairGIE pour les centrales d’air<br />

comprimé ; celui-ci nous permet de créer<br />

des programmes (algorithmes) spécifiques<br />

en fonction du profil de consommation du<br />

client et de déterminer/suivre les indicateurs<br />

de performance de l’installation. Pour<br />

56 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017


MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

ÉCONOMIES D’ÉNERGIE<br />

les modélisations des procédés industriels, nous utilisons des<br />

logiciels comme Modelica, ProSim, CoolPack, Autocad, etc.<br />

Nous réalisons également des modélisations thermiques-dynamiques<br />

des bâtiments industriels de nos clients à l’aide du<br />

logiciel « DesignBuilder » qui offre de nombreuses fonctionnalités<br />

comme le calcul de la consommation annuelle d’énergie,<br />

le calcul des déperditions/gains thermiques, le dimensionnement<br />

des équipements de chauffage, de conditionnement d’air<br />

et de refroidissement, le calcul d’économie d’énergie : free-cooling,<br />

récupérateur d’énergie sur air extrait, etc.<br />

Changer de guidages<br />

... et réaliser jusqu'à 40% d'économies<br />

avec les guidages linéaires drylin ®<br />

Lourd<br />

Léger<br />

Comment intervenez-vous afin de réduire les consommations ?<br />

Cela passe-t-il essentiellement par le remplacement de pièces<br />

ou de composants ?<br />

Il peut y avoir de multiples facteurs de surconsommations de<br />

l’énergie comme le manque de maintenance des installations<br />

(pertes de performances), le non-respect des paramètres de<br />

consignes (températures, pressions, débits,…), le mauvais réglage<br />

des systèmes de production des utilités (chaudière, groupe froid,<br />

centrale de production d’air comprimé,…), la marge de sécurité<br />

prise par le producteur des utilités, la planification en défaveur<br />

des consommations d’énergie, des équipements surdimensionnés<br />

par rapport aux besoins de la production, le manque de prise en<br />

charge de la problématique énergie par la production, le comportemental<br />

(dépenses inutiles ou irrationnelles)…<br />

Ainsi, pour réduire les consommations, nous sommes amenés<br />

à re-régler les équipements, à les remplacer, à les réparer, pour<br />

les fuites d’air par exemple, mais aussi à réaliser des actions de<br />

maintenance. Ci-dessous, le résultat très concret d’une opération<br />

d’équilibrage de machine tournante :<br />

La maintenance préventive conditionnelle a un impact sur<br />

l’économie d’énergie : sur le cas N°1, on remarque que pour un<br />

balourd important on fait un gain d’environ 6% d’un point de<br />

vue énergétique. Sur le cas N°2, pour un balourd moyen, on fait<br />

un gain de près de 2%. D’autres actions ont des impacts sur la<br />

consommation comme le contrôle de la tension des courroies,<br />

l’alignement, le serrage, le graissage, etc.<br />

Comment intervenir efficacement sur les installations afin<br />

d’économiser un maximum d’énergie ? Quelles actions mettre<br />

en place ?<br />

L’efficacité énergétique doit s’articuler dans une démarche structurée<br />

qui s’appuie sur trois leviers : la réduction des gaspillages,<br />

l’optimisation de l’existant et les nouvelles technologies. L’audit<br />

énergétique constitue la démarche initiale essentielle pour<br />

garantir une bonne définition des actions de maîtrise de l’énergie.<br />

L’étude approfondie des différents postes consommateurs<br />

d’énergie permet de mettre en évidence des gisements d’économies<br />

d’énergie et de déterminer les actions et les investisse-<br />

Bruyant<br />

Graissé<br />

Silencieux<br />

Propre et<br />

hygiénique<br />

Des mouvements ?<br />

Du plastique !<br />

Du plastique plutôt que du métal : remplacer vos guidages<br />

à billes et bénéficier immédiatement des avantages de<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017 I57


MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

ÉCONOMIES D’ÉNERGIE<br />

ments envisageables pour les exploiter, au<br />

meilleur coût pour l’entreprise.<br />

L’analyse porte sur les consommations<br />

d’énergie des équipements de production<br />

et sur les utilités (éclairage, production<br />

de chaud et de froid, air comprimé, force<br />

motrice,…). Réaliser avec succès cette<br />

démarche suppose toutefois la prise en<br />

compte d’un certain nombre de préalables,<br />

s’agissant du périmètre de l’étude, de l’organisation<br />

interne à mettre en œuvre, du<br />

choix du prestataire à retenir et du déroulement<br />

du processus à concrétiser.<br />

Les préconisations doivent couvrir en<br />

premier lieu les bonnes pratiques aussi<br />

bien comportementales (sensibilisation<br />

et formation du personnel, connaissance<br />

des installations et suivi d’exploitation)<br />

que relatives aux processus d’exploitation<br />

des installations (maintenance, conduite<br />

des procédés, remplacement ou mise en<br />

place de matériels à investissement faible<br />

par exemple). Elles doivent s’intéresser<br />

ensuite aux actions nécessitant des investissements<br />

à coût significatif. Les actions<br />

à mettre en œuvre doivent être mises en<br />

cohérence avec tout engagement du site<br />

ou de l’entreprise (management environnemental,<br />

qualité, développement durable,<br />

etc.). Idéalement les préconisations d’économies<br />

d’énergie pourront être classées<br />

selon un ordre de priorité. Tout d’abord<br />

les actions immédiates, permettant une<br />

économie d’énergie sans nécessité d’investissement.<br />

Ensuite viennent les actions<br />

prioritaires, à mener à court terme, car<br />

ayant un niveau de rentabilité élevé (temps<br />

de retour sur investissement inférieur à<br />

deux ans). Enfin apparaissent les actions<br />

utiles à mettre en œuvre (car de rentabilité<br />

certaine), mais pouvant être différées du<br />

fait d’implications sur le fonctionnement<br />

de l’entreprise (modification des installations,<br />

remplacement des matériels) ou<br />

d’interactions avec des actions prioritaires.<br />

«Le responsable maintenance<br />

doit être un acteur important<br />

dans l’entreprise pour réduire la<br />

facture d’énergie (…). Il connait<br />

ses équipements et peut<br />

associer à la fois les questions<br />

de disponibilité, de fiabilité, de<br />

vieillesse et obsolescence avec<br />

l’efficacité énergétique. »<br />

Endel Engie dispose de la certification de<br />

qualification EN NF 16247-3 concernant<br />

l’audit énergétique des procédés industriels.<br />

Nous suivons les recommandations<br />

de l’IPMVP (protocole de mesure<br />

et de vérification de la performance énergétique)<br />

qui est un protocole destiné à<br />

prouver les gains d’énergie réalisés suite<br />

à la mise en œuvre de solutions d’efficacité<br />

énergétique. Améliorer l’efficacité<br />

énergétique et environnementale de nos<br />

clients est un engagement fort pour notre<br />

entreprise. Nous avons ainsi mis en place<br />

depuis plusieurs années une équipe d’experts<br />

en éco-solutions, implantés sur toute<br />

la France. Notre approche se veut globale,<br />

technique et méthodique.<br />

Une fois sur le site, sur quels équipements<br />

portez-vous l’attention ?<br />

Lors de la réunion d’enclenchement de l’audit<br />

avec le client, on planifie le déroulement<br />

de la visite et des entretiens avec les différents<br />

acteurs du site. La visite des installations<br />

nous permet d’analyser l’existant en<br />

prenant en compte l’ensemble des principaux<br />

postes de consommation énergétique<br />

dont notamment, les procédés de fabrication,<br />

les procédés de fourniture d’utilités et<br />

les locaux de travail sous tous leurs aspects<br />

énergétiques, ainsi que les transports et<br />

manutentions internes au site.<br />

On inspecte notamment l’état de fonctionnement<br />

des équipements et leurs<br />

performances, les consignes énergétiques<br />

(températures, pressions réseaux, débits,<br />

etc.), les fuites et les pertes de charges,<br />

l’inventaire des plaques signalétiques,<br />

les points de mesure ou de réglage, les<br />

systèmes « anti-erreur » (détrompeurs<br />

de contact, de signalement ou chronologique),<br />

les compteurs, les vannes, les blocs<br />

régulateurs, les purges, etc.<br />

Cette inspection du site industriel et des<br />

équipements nous permet d’approfondir,<br />

notamment grâce à la mesure, les besoins<br />

réels en énergie du site et les pistes d’investigation<br />

identifiées comme prioritaires.<br />

Cet approfondissement dans le cadre de<br />

l’audit passe par une phase de réflexion<br />

sur la réduction éventuelle des besoins<br />

énergétiques, par un contrôle du dimensionnement<br />

des équipements en place par<br />

rapport aux besoins et par l’analyse de l’état<br />

de fonctionnement, de leurs conditions<br />

d’exploitation et la recherche des modifications<br />

nécessaires.<br />

Quelles sont les bonnes pratiques à<br />

mettre en œuvre (et les erreurs à ne<br />

pas commettre) pour éviter les pertes<br />

d’énergie ?<br />

La gestion de l’énergie en milieu industriel<br />

est extrêmement complexe et les<br />

contraintes sont nombreuses. Sur le plan<br />

58 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017


MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

ÉCONOMIES D’ÉNERGIE<br />

technique, les interactions entre les équipements<br />

et les énergies sont souvent mal<br />

connues, donc mal maîtrisées par un<br />

manque de systèmes de comptage. Sur<br />

le plan humain, la culture actuelle des<br />

entreprises doit encore évoluer. Il faut se<br />

heurter aux changements des mentalités<br />

et combattre le fameux « on a toujours<br />

fait comme ça, alors pourquoi changer<br />

? ». L’audit énergétique est le point<br />

de départ essentiel pour une bonne définition<br />

des actions de maîtrise de l’énergie.<br />

Il doit idéalement s’insérer dans une<br />

démarche plus globale que l’on peut qualifier<br />

d’étude énergétique. Il s’agit d’identifier<br />

le gisement d’économies d’énergie et d’établir<br />

un plan directeur pour son exploitation<br />

rationnelle afin d’adapter en continu<br />

la stratégie énergétique de l’entreprise.<br />

Une fois réalisé, l’audit énergétique fournit<br />

le socle nécessaire de démarches plus<br />

complètes. Il permet particulièrement de<br />

mettre en œuvre un système de management<br />

de l’énergie (SMÉ - ISO 50001) et de<br />

s’inscrire utilement dans la dynamique des<br />

Plans climat-énergie territoriaux.<br />

À quel niveau le responsable maintenance<br />

peut-il intervenir ? En quoi est-il nécessaire<br />

de l’impliquer davantage dans la question<br />

des consommations d’énergie ?<br />

Le responsable maintenance doit être un<br />

acteur important dans l’entreprise pour<br />

réduire la facture d’énergie car il a en<br />

charge le suivi des principaux consommateurs.<br />

Néanmoins, son budget ne<br />

prend malheureusement pas en compte<br />

cette facture d’énergie. Ce dernier n’est pas<br />

affecté si la facture augmente ou baisse.<br />

Notre sentiment est qu’il devrait porter<br />

cette démarche, car il connait ses équipements<br />

et peut associer à la fois les questions<br />

de disponibilité, de fiabilité, de<br />

«L’audit énergétique est le point<br />

de départ essentiel pour une<br />

bonne définition des actions de<br />

maîtrise de l’énergie. »<br />

vieillesse et obsolescence avec l’efficacité<br />

énergétique. Construire son budget<br />

notamment sur la rénovation ou le remplacement<br />

des équipements en s’appuyant<br />

aussi sur les gains énergétiques est une<br />

solution pertinente pour les responsables<br />

maintenance. Cependant, il est de plus en<br />

plus fréquent dans les entreprises sensibles<br />

aux coûts des énergies qu’un responsable<br />

soit en charge de mener des actions nécessaires<br />

à la réduction de ces coûts.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017 I59


MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

ÉCONOMIES D’ÉNERGIE<br />

PORTRAIT D’ENTREPRISE<br />

Jet Moteurs fait du<br />

développement durable<br />

un atout stratégique<br />

Né il y a plus de vingt ans, le distributeur breton s’est<br />

longtemps démarqué par son implication dans le<br />

développement durable. Des moteurs électriques Cantoni<br />

Motor IE3 – voire IE4 – aux multiples solutions que l’entreprise<br />

propose, Jet Moteurs a su développer chez ses clients une<br />

réelle « éco-attitude ».<br />

Le moteur asynchrone triphasé à<br />

cage est le plus courant dans le<br />

monde. On le trouve partout.<br />

Pour Thierry Le Gal, directeur de<br />

Jet Moteurs, distributeur Cantoni Motor<br />

bien connu depuis sa création en 1995 à<br />

Vitré (Ille-et-Vilaine), « ce type de moteur<br />

est au sommet depuis cinquante ans et il le<br />

sera encore dans cinquante ans ». Celui-ci<br />

représente près de 80% de la consommation<br />

électrique en France, essentiellement<br />

sur des machines tournantes. Présents<br />

partout, ces moteurs électriques s’appuient<br />

depuis longtemps sur la même technologie<br />

et ne présentent pas d’innovations<br />

majeures.<br />

Toutefois, l’accord de Kyoto en 1997 et<br />

la prise de conscience des États puis des<br />

industriels dans la lutte nécessaire contre<br />

les émissions de C02 ont marqué un tournant<br />

: c’est alors le point de départ d’une<br />

politique de réduction des consommations<br />

d’énergies, quelles qu’elles soient. Les fabricants<br />

européens de moteurs réunis au sein<br />

du Comité européen des constructeurs de<br />

machines électriques et d’électronique de<br />

puissance (Cemep) ont alors rédigé une<br />

feuille de route afin d’augmenter les rendements<br />

de leurs produits. De là est adoptée<br />

la directive européenne 634-30 imposant<br />

le calendrier des moteurs IE2 (en juin<br />

2011) puis IE3 en janvier 2015, exigeant<br />

un haut rendement pour les moteurs allant<br />

de 7,5kW à 375kW, avant de descendre<br />

depuis le 1er janvier dernier à des puissances<br />

beaucoup plus faibles (0,75 kW).<br />

Outil de calcul pour analyser les économies possibles en fonction du choix d’un moteur électrique<br />

ADOPTER UNE « ÉCO-ATTITUDE »<br />

Pour Thierry Le Gal, bien au delà de<br />

la prise de conscience (qui n’incite pas<br />

vraiment les industriels – fabricants et<br />

utilisateurs de moteurs – à modifier leur<br />

60 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017


MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

ÉCONOMIES D’ÉNERGIE<br />

Mais il existe encore un autre moyen de réduire sa consommation :<br />

faire appel à l’expertise de l’entreprise bretonne qui, bien au-delà de son<br />

rôle de distributeur, consacre une partie de ses activités au service en<br />

conseillant au mieux les utilisateurs. « On peut parler d’IE3 et même<br />

d’IE4, mais il suffit parfois d’équiper son moteur d’un réducteur et, pour<br />

quelques centaines d’euros seulement, on est capable de faire passer le<br />

rendement de 50 à 80% ». Avec la carte Siti, Jet Moteurs propose à<br />

ses clients des réducteurs couple coniques à la place de la technologie<br />

roue-vis ; « le binôme moteur-réducteur est un excellent moyen de<br />

réduire ses consommations. Et on n’en parle pas assez ! ». On compte<br />

sur Thierry Le Gal, cet « écolo » dans l’âme, pour répandre les bonnes<br />

pratiques auprès d’une industrie qui ne demande aujourd’hui qu’à<br />

consommer moins.<br />

Olivier Guillon<br />

Thierry Le Gal, directeur de Jet<br />

Moteurs et « écolo » dans l’âme<br />

* Cantoni Motor possède pas moins de cinq sites de production en Pologne et une<br />

trentaine de distributeurs répartis sur l’ensemble de la planète. Le groupe produit<br />

près d’un million de moteurs et en exporte la moitié hors d’Europe.<br />

comportement vis-à-vis du gaspillage énergétique), les<br />

normes ont permis de faire évoluer les mentalités. Mais le<br />

distributeur de moteurs Cantoni Motor – groupe italien<br />

auquel appartiennent les moteurs de fabrication européenne<br />

Elektrim* –, outre le fait d’insister sur la modernité<br />

des unités de production en tant qu’usines « éco-responsables<br />

», a développé des outils afin de réduire la consommation<br />

d’énergie. Un aspect fondamental à la fois d’un point<br />

de vue écologique selon le dirigeant mais aussi stratégique<br />

pour l’entreprise qui va dépenser en dix ans près de 98%<br />

de la valeur de son moteur électrique dans sa consommation<br />

énergétique. « Imaginons un moteur de 11kW ; sur un<br />

prix approximatif d’un millier d’euros, l’industriel dépensera<br />

autour de 60 000 euros rien qu’en électricité ! », tient à<br />

préciser Thierry Le Gal, qui ne manque pas d’ajouter que<br />

« Cantoni Motor a développé au sein de sa large gamme,<br />

des moteurs classés IE3 jusqu’à la puissance de 1 400kW<br />

ainsi que des moteurs moyenne tension jusqu’à 10 500V.<br />

Nous proposons même des moteurs répondant aux exigences<br />

IE4 ! »<br />

Exemple d’initiative de Jet Moteurs, le simulateur de<br />

consommation électrique, disponible librement sur le site<br />

Web de l’entreprise, permet, en fonction de sa typologie,<br />

de sa taille, de son parc de machines tournantes et de ses<br />

besoins, de déterminer la consommation électrique des<br />

moteurs. Autre outil, un module permet de choisir le bon<br />

moteur, en fonction de ses cotes fonctionnelles. Ici encore,<br />

l’aspect énergétique est pris en considération ; le logiciel<br />

indique automatiquement, selon le modèle sélectionné, le<br />

rendement et le gain de consommation.<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017 I61


MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

ÉCONOMIES D’ÉNERGIE<br />

CAS D’APPLICATION<br />

Les moteurs WEG améliorent<br />

l’efficacité des compresseurs de<br />

gaz dans la pharmaceutique et<br />

l’agroalimentaire<br />

La compression de gaz est une technique couramment utilisée par un large éventail<br />

d’industries s’appuyant sur la réfrigération, notamment les secteurs agroalimentaire et<br />

pharmaceutique. Dans ce contexte, elle peut jouer un rôle majeur dans l’amélioration<br />

de la productivité et de l’efficacité énergétique. Il n’est donc pas surprenant que le bon<br />

fonctionnement des compresseurs de gaz soit une priorité pour les fabricants mondiaux, tels<br />

que Mayekawa. Cette société a fait appel à la technologie de WEG pour équiper ses derniers<br />

groupes motocompresseurs de conditionnement avec des moteurs fiables à haut rendement.<br />

Les sites belges<br />

de Mayekawa<br />

sont spécialisés<br />

dans la production<br />

de groupes<br />

motocompresseurs<br />

de conditionnement,<br />

des équipements<br />

jouant un rôle<br />

important dans<br />

les procédés de<br />

régulation thermique<br />

Mayekawa est l’un des principaux<br />

fournisseurs de technologies<br />

frigorifiques et<br />

de compression. La société<br />

emploie 3 500 salariés à travers le monde.<br />

Elle propose une gamme complète de<br />

compresseurs de gaz qui permet de répondre<br />

aux besoins d’une grande variété d’applications<br />

nécessitant d’être réfrigérées. L’un des<br />

objectifs clés de Mayekawa est de fournir à<br />

ses clients des solutions éco-énergétiques<br />

à haut rendement pour les procédés d’ingénierie<br />

de ligne, notamment l’acceptation<br />

des matériaux, la décongélation, le réchauffement,<br />

le refroidissement, la congélation,<br />

le conditionnement, l’encaissage, ou encore<br />

le stockage des produits.<br />

Les sites belges de Mayekawa sont spécialisés<br />

dans la production de groupes motocompresseurs<br />

de conditionnement à destination<br />

des industries agroalimentaire, pharmaceutique<br />

et pétrochimique. Ces équipements<br />

jouent un rôle important dans les procédés<br />

de régulation thermique, qui sont essentiels<br />

pour garantir la qualité et la sécurité<br />

de produits tels que les médicaments lyophilisés,<br />

ou même la saveur, la qualité et le goût<br />

des aliments.<br />

GARANTIR LA FIABILITÉ ET<br />

L’EFFICACITÉ<br />

Étant donné le rôle majeur des compresseurs<br />

dans les procédés cruciaux de régulation<br />

thermique, l’efficacité et la fiabilité sont<br />

une priorité pour Mayekawa. Par exemple, sa<br />

série SCV de compresseurs à vis standard se<br />

compose de centrales d’air comprimé à vis<br />

à injection d’huile parfaitement fiables et<br />

faciles à entretenir, qui offrent des performances<br />

optimales tout au long de leur<br />

exploitation. L’utilisation de la série SCV<br />

dans des milliers d’installations frigorifiques<br />

à travers le monde témoigne de son exceptionnelle<br />

qualité.<br />

62 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017


MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

ÉCONOMIES D’ÉNERGIE<br />

Mayekawa compressor<br />

Outre la série SCV, la série GH de Mayekawa<br />

regroupe des compresseurs haute pression<br />

à vis capables de fonctionner continuellement<br />

à une pression de décharge de 5 MPaG.<br />

En utilisant un profil de rotor spécial, la<br />

série GH permet un fonctionnement efficace.<br />

Les compresseurs de la série GH sont<br />

conçus pour plusieurs gaz (hydrocarbures,<br />

hélium, hydrogène, CO 2<br />

, NH 3<br />

, entre autres).<br />

C’est pourquoi ce type de compresseur<br />

est idéal pour des applications comme les<br />

systèmes de congélation à basse température<br />

par CO 2<br />

avec un cycle de dégivrage. La<br />

gamme de Mayekawa comprend également<br />

les compresseurs de la série J, qui offrent un<br />

meilleur coefficient de performance (CDP)<br />

à une température d’évaporation supérieure<br />

grâce à la forme spéciale du rotor, et les séries<br />

HK et HS, qui fournissent les pressions plus<br />

élevées notamment requises par les applications<br />

de pompe à chaleur.<br />

Chaque compresseur a besoin d’un moteur<br />

électrique pour fonctionner. C’est en gardant<br />

cela à l’esprit que Mayekawa a exigé des<br />

moteurs électriques fiables, capables d’entraîner<br />

ses compresseurs efficacement et en<br />

douceur. En vue de répondre à ces exigences,<br />

la société s’est adressée à WEG, qui a préconisé<br />

ses moteurs ouverts abrités (ODP) W22<br />

Super Premium et ses moteurs industriels<br />

W40. « Les moteurs WEG sont réputés pour<br />

leur grande qualité et leur fiabilité ; ils sont<br />

donc parfaits pour nos compresseurs, qui sont<br />

utilisés dans des secteurs où il est primordial<br />

Étant donné le<br />

rôle majeur des<br />

compresseurs<br />

dans les procédés<br />

cruciaux de<br />

régulation<br />

thermique,<br />

l’efficacité et<br />

la fiabilité sont<br />

une priorité pour<br />

Mayekawa<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017 I63


MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

ÉCONOMIES D’ÉNERGIE<br />

W22 Super Premium range plain<br />

SALON COMPLET<br />

d’éviter les temps d’immobilisation et d’assurer des niveaux<br />

de productivité élevés, explique Michel Ernemann, responsable<br />

Achats de Mayekawa Europe. Non seulement la société<br />

WEG fabrique un matériel extrêmement fiable et sûr, mais<br />

elle offre en outre un excellent service client. Et grâce à son<br />

réseau mondial, elle est toujours prête à nous assister sur<br />

l’ensemble de nos sites à travers l’Europe, l’Afrique, et le<br />

Moyen-Orient. »<br />

RESPECTER LES OBLIGATIONS ENVIRONNEMEN-<br />

TALES<br />

Outre le fait de garantir la fiabilité, Mayekawa attache également<br />

une grande importance à la durabilité et à l’environnement.<br />

« La réduction de notre empreinte environnementale<br />

est pour nous une priorité absolue. Et, lorsqu’il a fallu choisir<br />

Mayekawa avant besoin de moteurs électriques<br />

fiables pour fonctionner et entraîner ses<br />

compresseurs efficacement et en douceur. La<br />

société s’est adressée à WEG, qui a préconisé<br />

ses moteurs ouverts abrités (ODP) W22 Super<br />

Premium et ses moteurs industriels W40<br />

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de conditionnement, nous avons placé l’efficacité<br />

énergétique au premier plan », souligne M. Ernemann.<br />

« Les moteurs WEG, qui sont reconnus pour leurs normes<br />

de rendement élevées, nous aideront à respecter pleinement<br />

les réglementations de la classe IE3. »<br />

Mayekawa nécessitait le matériel de WEG pour se conformer<br />

aux dernières normes en matière de rendement énergétique.<br />

De juin 2011 à ce jour, les réglementations relatives à<br />

la réduction de l’empreinte carbone stipulaient que le rendement<br />

des moteurs ne devait pas être inférieur à la classe<br />

IE2. Toutefois, la nouvelle législation, entrée en vigueur<br />

le 1 er janvier 2015, exige que les moteurs d’une puissance<br />

nominale comprise entre 7,5 kW et 375 kW offrent un<br />

64 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017<br />

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MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

ÉCONOMIES D’ÉNERGIE<br />

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POUR PRÉFORMES<br />

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rendement au moins égal à la classe IE3, ou respectent la<br />

classe IE2 et soient équipés d’un variateur de vitesse (VDV).<br />

Les moteurs représentent plus de 40% de la consommation<br />

d’énergie mondiale totale, et 70% de l’énergie employée<br />

dans l’industrie. Les moteurs WEG à haut rendement, qui<br />

entraînent les compresseurs Mayekawa, sont donc avantageux<br />

pour les utilisateurs finaux, les aidant à réaliser d’importantes<br />

économies d’énergie.<br />

Les moteurs W22 Super Premium constituent la seule<br />

gamme standard complète disponible sur le marché dont<br />

le rendement excède les valeurs définies pour la classe IE4<br />

par les nouvelles normes bientôt en vigueur. Ils offrent des<br />

performances exceptionnelles sur l’ensemble de la plage de<br />

puissance comprise entre 3 kW et 355 kW, et présentent<br />

jusqu’à 40% de pertes en moins par rapport aux modèles<br />

précédents. Ces moteurs asynchrones triphasés sont basés<br />

sur la conception mécanique du célèbre moteur W22 de<br />

WEG et répondent aux besoins des utilisateurs industriels<br />

les plus exigeants en autorisant une augmentation de la<br />

productivité, une durée de vie accrue et un plan de maintenance<br />

allégé. Ils conviennent donc parfaitement aux applications<br />

industrielles exigeantes, telles que les ventilateurs,<br />

les souffleries, les pompes et les compresseurs.<br />

Tout comme les moteurs W22, la gamme ODP offre un<br />

degré élevé de fiabilité et de sécurité. Elle a été spécialement<br />

conçue pour assurer une ventilation et une dissipation<br />

de la chaleur optimales. Elle fonctionne par conséquent<br />

à des températures plus basses, garantissant des cycles de<br />

vie étendus et une maintenance simplifiée.<br />

Les moteurs W40 sont les produits les plus compacts de<br />

la famille de moteurs industriels standard de WEG. Ils<br />

conviennent uniquement aux applications non exposées<br />

à la poussière ou à l’humidité. WEG a lancé de nouvelles<br />

tailles de carcasse comprises entre l’IEC280L et l’IEC450,<br />

avec une puissance nominale allant de 185 kW à 1 500 kW<br />

en basses et moyennes tensions. Ces moteurs modulaires<br />

bénéficient d’un indice de protection IP23 ou IP24. Ils<br />

présentent également des niveaux de bruit et de vibration<br />

particulièrement faibles.<br />

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MJ<br />

CJ<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017 I65


MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

ÉCONOMIES D’ÉNERGIE<br />

AVIS D’EXPERT<br />

Réduire les<br />

coûts dans l’air<br />

comprimé<br />

Les systèmes d’air comprimé sont<br />

extrêmement énergivores – et coûteux – mais<br />

il existe des technologies qui permettent de<br />

réduire les coûts, comme l’explique Bruno<br />

Turlan, gérant de Boge France.<br />

Pour fonctionner, la plupart des machines industrielles<br />

doivent être raccordées à une source d’énergie électrique<br />

– ainsi qu’à une source d’alimentation en air<br />

comprimé. C’est notamment le cas de nombreuses<br />

techniques de finition de surface : les systèmes à jet sec et à jet<br />

humide ont besoin d’air comprimé pour projeter l’abrasif sur<br />

la surface à polir ; le revêtement par poudre y fait appel sous<br />

forme ultra sèche (pour empêcher la poudre de s’agglomérer)<br />

et les produits galvanoplastiques sont séchés à l’air comprimé.<br />

Mais la liste ne s’arrête pas là. Les systèmes d’agitation et de<br />

convoyage, les pistolets pulvérisateurs, les fours et extracteurs<br />

à air forcé – tous ces appareils intervenant dans le traitement<br />

de surface – utilisent eux aussi ce fluide essentiel.<br />

Toutefois, l’air comprimé est extrêmement énergivore. Une<br />

entreprise de revêtement ou de finition peut y consacrer jusqu’à<br />

30 % de son budget en énergie, en partie en raison de l’inefficacité<br />

notoire des compresseurs. À cause des insuffisances caractéristiques<br />

de ces systèmes, comme les fuites ou la surpression,<br />

Bruno Turlan,<br />

gérant de Boge France<br />

Récupération de chaleur en usine<br />

environ 45% seulement de l’apport en énergie est utilisé pour<br />

comprimer l’air. Le reste est gaspillé.<br />

Ce problème est entré dans le collimateur du gouvernement.<br />

Ainsi, la nouvelle norme ISO 11011 est entrée en vigueur en<br />

vue de favoriser la réduction de l’utilisation de l’air comprimé,<br />

à l’origine d’une demande accrue en ressources énergétiques.<br />

La norme définit l’obligation de réaliser une évaluation de l’efficacité<br />

énergétique de l’air comprimé – pour déterminer la<br />

quantité d’air comprimé utilisée par une entreprise et les coûts<br />

engendrés par sa production. De plus, grâce à des mesures et<br />

à des modifications simples, il est possible de réduire quasiment<br />

de moitié les besoins en énergie des compresseurs et de<br />

faire baisser ainsi sa facture d’électricité.<br />

RÉDUIRE LES COÛTS GRÂCE À LA RÉCUPÉRATION DE<br />

CHALEUR<br />

Le premier problème à résoudre est le manque d’efficacité<br />

des systèmes. Une proportion élevée d’énergie utilisée pour la<br />

compression de l’air est convertie en chaleur – mais jusqu’à 94%<br />

peuvent être récupérés et utilisés autre part dans l’usine en faisant<br />

appel à un récupérateur de chaleur. À grande échelle, la chaleur<br />

perdue dégagée par les nombreux compresseurs d’air du métro<br />

londonien est utilisée comme source de chauffage urbain. Dans<br />

une entreprise de finition de surface, la chaleur perdue pourrait<br />

facilement être utilisée dans un chauffage ou un chauffe-eau<br />

central, dans le nettoyage industriel, la galvanoplastie, les pompes<br />

à chaleur ou d’autres applications fonctionnant à l’eau chaude.<br />

66 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017


MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

ÉCONOMIES D’ÉNERGIE<br />

Réduire la pression d’un bar peut amener une<br />

baisse de 7% des dépenses de fonctionnement<br />

électrique<br />

L’efficacité de la récupération de chaleur est particulièrement<br />

bonne dans les usines où le compresseur est installé à proximité<br />

de la zone à chauffer – comme un atelier abritant le compresseur.<br />

Si celui-ci est localisé plus loin, il est possible d’acheminer<br />

la chaleur par des conduites. Lorsque les entreprises envisagent<br />

d’investir dans la récupération de chaleur, elles peuvent s’adresser<br />

à un spécialiste des compresseurs qui calcule les économies<br />

potentielles en termes d’énergie et de coûts – et les périodes<br />

d’amortissement possibles – par la réduction des dépenses de<br />

fuel, d’huile et de gaz.<br />

RÉDUIRE LES COÛTS GRÂCE À LA COMMANDE<br />

CENTRALISÉE<br />

Il est possible de réaliser des économies supplémentaires en<br />

faisant appel à une commande centralisée pour piloter deux<br />

compresseurs, voire davantage. Les commandes électroniques<br />

modernes procurent des économies d’énergie nettement plus<br />

importantes car elles opèrent à deux niveaux : elles maintiennent<br />

la pression dans une plage beaucoup plus réduite<br />

(par une surveillance constante de la pression et une activation/désactivation<br />

des compresseurs en fonction des besoins)<br />

et elles prédisent la combinaison optimale de compresseurs en<br />

vue de répondre aux besoins.<br />

Cette optimisation est particulièrement utile partout où sont<br />

utilisées des machines combinant vitesse fixe et vitesse variable<br />

en minimisant le fonctionnement des compresseurs en charge<br />

partielle et à vide. Les systèmes à pression multiple peuvent<br />

procurer des économies significatives. En effet, chaque bar de<br />

pression économisé représente par exemple 7% de coûts en<br />

moins sur la facture électrique. Un système de gestion intelligente<br />

de l’énergie peut amener 30 à 50% d’économies tout en<br />

fournissant un profil d’efficacité transparent et actualisé des<br />

performances du compresseur.<br />

RÉDUIRE LES COÛTS EN ÉLIMINANT LES FUITES<br />

La fuite d’air est l’un des principaux sujets de préoccupation.<br />

Le Carbon Trust estime qu’un trou de 3 mm dans une conduite<br />

d’air comprimé peut coûter à une entreprise jusqu’à 700 € par<br />

an en énergie gaspillée. Pourtant, la prévention est facile à<br />

réaliser : il suffit de contrôler régulièrement la pression ; mais<br />

Solution Airstatus de Boge<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017 I67


MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

ÉCONOMIES D’ÉNERGIE<br />

comment localiser un trou minuscule dans<br />

une conduite d’air de plusieurs mètres?<br />

La réponse est technologique : l’air qui<br />

s’échappe d’un trou est inaudible pour<br />

l’oreille humaine mais facilement perceptible<br />

par un détecteur d’ultrason spécial.<br />

Les fuites peuvent être localisées à près de<br />

15 m de distance ce qui facilite le diagnostic<br />

dans les endroits difficiles d’accès ou<br />

à visibilité réduite. Pour se débarrasser<br />

des fuites, la première mesure à prendre<br />

est de lancer une étude de détection des<br />

fuites. La seconde est de mettre en place<br />

un planning de maintenance pour les<br />

réparer – sinon les retombées seront de<br />

courte durée.<br />

RÉDUIRE LES COÛTS EN FAISANT<br />

BAISSER LA PRESSION<br />

Réaliser une évaluation d’efficacité énergétique<br />

de l’air comprimé permet aussi de<br />

déterminer si une conduite d’air comprimé<br />

Gamme de produits Boge<br />

Boge Duotherm<br />

fonctionne à une pression trop élevée.<br />

Réduire la pression d’un bar peut amener<br />

une baisse de 7% des dépenses de fonctionnement<br />

électrique. L’abaissement de<br />

la pression du système peut permettre<br />

de réduire le nombre de compresseurs<br />

nécessaires en diminuant non seulement<br />

les dépenses d’énergie mais également<br />

les frais de fonctionnement. Moins<br />

de compresseurs entraînent aussi moins de<br />

maintenance – une composante clef de la<br />

stratégie de réduction des coûts !<br />

RÉDUIRE LES COÛTS EN JOUANT LA<br />

CARTE DE LA PROPRETÉ<br />

Les systèmes de compresseur doivent fonctionner<br />

dans un environnement propre,<br />

mais les contaminants présents dans l’air<br />

– comme les particules et les poussières<br />

– sont particulièrement fréquents dans<br />

Faire appel à un système<br />

d’air comprimé coûte<br />

cher. Cependant, associer<br />

technologies et méthodes de<br />

travail innovantes peuvent<br />

l’aider à alléger sa facture<br />

Boge Duotherm<br />

l’industrie de la finition de surface. Ces<br />

contaminants affectent la qualité de l’air<br />

et le fonctionnement des valves, vérins<br />

et appareils auxiliaires. Dans une usine<br />

classique où les produits et sous-produits<br />

manufacturés côtoient une poussière<br />

généralement plus dense, chaque<br />

mètre cube d’air ambiant non traité peut<br />

contenir jusqu’à 180 millions de particules<br />

de saleté ainsi qu’une suspension<br />

à 50-80 % de vapeur d’eau et d’huile.<br />

Pendant la compression, la concentration<br />

de ces particules augmente. Les particules<br />

se combinent à l’humidité, à l’huile<br />

de compresseur et à d’autres lubrifiants<br />

pour former une solution abrasive ou<br />

corrosive qui adhère aux surfaces à l’intérieur<br />

des appareils pneumatiques, provoquant<br />

le grippage des valves et l’usure des<br />

joints et pièces mobiles.<br />

Une solution consiste à monter un filtre à<br />

l’admission du compresseur afin d’éliminer<br />

les grosses particules présentes dans<br />

l’air. Toutefois, la taille de ces filtres est<br />

limitée puisqu’ils ne doivent pas entraver<br />

le flux d’air vers le compresseur. En<br />

conséquence, il faut faire appel en aval à<br />

des préparateurs d’air destinés à éliminer<br />

les plus petites particules ainsi que l’huile<br />

et l’humidité.<br />

De nombreux appareils de filtration<br />

utilisent un élément coalescent mécanique<br />

qui élimine les aérosols d’eau et<br />

d’huile ainsi que les particules solides.<br />

Idéalement, ils sont installés par deux et<br />

en série : le premier fait fonction de filtre<br />

polyvalent et protège le second filtre à<br />

haute performance des contaminations<br />

de masse. Le système de traitement d’air<br />

doit impérativement correspondre aux<br />

besoins spécifiques de l’application, en<br />

tenant compte notamment des facteurs<br />

comme le débit d’air volumique et<br />

la qualité de l’air. Généralement, un<br />

compresseur utilisé dans une installation<br />

de sablage nécessitera davantage<br />

de protection qu’un compresseur<br />

utilisé en galvanoplastie, par exemple.<br />

Toute entreprise qui doit faire appel à un<br />

système d’air comprimé sait que l’énergie<br />

constitue un facteur de coût important.<br />

Cependant, une série de nouvelles<br />

technologies et de méthodes de travail<br />

innovantes peuvent l’aider à alléger sa<br />

facture. •<br />

68 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017


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PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017 I69


PRÉVENTION DES RISQUES<br />

EN PRATIQUE<br />

Électricité et<br />

intervention de<br />

maintenance : la<br />

priorité à l’analyse<br />

des risques<br />

Si les risques électriques provoquent<br />

moins d’accidents qu’il y a vingt ans,<br />

la vigilance des collaborateurs ne doit<br />

en aucun cas fléchir. Afin de réduire<br />

encore davantage le nombre d’accidents<br />

d’électrisation, une analyse fine des<br />

risques est prioritaire.<br />

Encadrée au sein de la norme NF C 18-510, l’habilitation<br />

électrique est, comme le précise l’INRS, « une exigence<br />

réglementaire pour les travailleurs effectuant des opérations<br />

sur des installations électriques », avant de rappeler<br />

que celle-ci nécessite une formation préalable. Les opérations<br />

portant sur des installations industrielles varient suivant qu’il<br />

s’agisse d’intervenir sur les installations elles-mêmes ou sur<br />

les moyens de production ; « intervenir dans une installation<br />

industrielle, c’est prendre inévitablement en compte<br />

le risque électrique mais pas seulement car le risque<br />

mécanique et fluidique, en particulier pour les équipements<br />

sous pression, sont bel et bien présents », souligne<br />

Jean-Pierre Beauliet, électricien de formation et spécialiste de la<br />

sécurité électrique depuis une vingtaine d’années ; il est également<br />

fondateur de ComST, une maison d’édition d’ouvrages et de<br />

manuels techniques destinés à l’industrie.<br />

UNE ACCIDENTOLOGIE EN FORTE BAISSE<br />

Les accidents du travail d’origine électrique ont fortement chuté en<br />

vingt ans. Les accidents par électrocution font moins de dix victimes<br />

chaque année et le taux d’électrisation (cas où le corps a été traversé<br />

par l’électricité) a lui aussi diminué. À la Carsat, on tempère un peu ses<br />

bonnes tendances dans la mesure où « la gravité des risques électriques<br />

demeure élevée et que les risques mortels ont été multipliés par dix ».<br />

Outre la désindustrialisation du pays en vingt ans, cette baisse<br />

est liée à de multiples facteurs à commencer par la méfiance<br />

accrue des nouvelles générations dans l’électricité associée<br />

au développement d’une culture de sécurité en entreprise,<br />

en particulier dans l’industrie, et à l’arrivée de nouveaux<br />

métiers comme les responsables sécurité, HSE/QSE et<br />

autres préventeurs. De plus, les normes ne cessent d’évoluer<br />

et s’adaptent toujours un peu plus à la réalité du<br />

terrain. Enfin, l’habilitation électrique, « reconnaissance<br />

de l’employeur de la capacité d’un employé à<br />

accomplir en sécurité vis-à-vis du risque électrique,<br />

les tâches qui lui sont confiées » (INRS) et la responsabilité<br />

pénale de l’employeur ont renforcé la vigilance vis-àvis<br />

de la prise en compte des risques électriques.<br />

LE RÔLE CLEF DE L’ANALYSE DES RISQUES<br />

« Au delà de l’habilitation obligatoire, il est essentiel de mener<br />

une analyse des risques électriques la plus rigoureuse possible »,<br />

insiste Jean-Pierre Beauliet. Prioritaire, celle-ci doit démarrer<br />

par une bonne connaissance de son parc machines et de<br />

toutes les installations – industrielle ou non – qu’abrite le site.<br />

Ensuite vient l’évaluation des distances entre les différentes<br />

zones de passage, de dangers potentiels et de risques entraînant<br />

une interdiction de pénétrer absolue sans autorisation.<br />

70 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017


PRÉVENTION DES RISQUES<br />

Des testeurs électriques pour mesurer la<br />

tension et le courant sans cordons de mesure<br />

Les testeurs électriques Fluke T6<br />

offrent un moyen rapide d’effectuer<br />

des relevés électriques sur des<br />

panneaux de distribution et des boîtes<br />

de raccordement. Ces outils<br />

captent un champ électrique<br />

dans le « U » de la fourche<br />

permettant de prendre<br />

des mesures en<br />

toute simplicité.<br />

Outre la<br />

simple<br />

détection, ces testeurs électriques<br />

permettent de mesurer la tension AC,<br />

le courant et la fréquence sans cordons<br />

de mesure, sans oublier la tension AC/<br />

DC, la résistance et la continuité, grâce<br />

aux cordons de mesure fournis. L’un<br />

des objectifs premiers des testeurs<br />

Fluke T6-600 et T6-1000 : faire que<br />

les électriciens travaillent dans des<br />

conditions plus sûres. Ils peuvent<br />

mesurer la tension jusqu’à 1 000 V avec<br />

la fourche ouverte sans cordons de<br />

mesure ni conducteurs à nu.<br />

Puis vient le balisage et la prise en compte<br />

de la hauteur et de l’exiguïté, de l’accessibilité<br />

de la zone, des risques de fluides,<br />

mécaniques et autres…<br />

Enfin, une des règles absolue en matière<br />

d’intervention sécurisée demeure la bonne<br />

communication entre le chargé de consignation<br />

et le chargé de travaux. Chacun<br />

doit rester dans son rôle et ne pas en sortir.<br />

Surtout, le passage d’information doit<br />

être garanti entre les deux opérateurs : le<br />

chargé de travaux ne peut démarrer l’intervention<br />

que lorsqu’il en a l’autorisation,<br />

autrement dit lorsque le chargé de<br />

consignation a bien signé le document<br />

l’engageant sur la mise hors tension, la<br />

condamnation des énergies et sa vérification<br />

et la mise à terre. Une fois l’intervention<br />

terminée, le chargé de travaux délivre<br />

une attestation de fin de travaux, preuve<br />

qu’il a fini et que l’on peut déconsigner les<br />

énergies. « De cette communication claire<br />

va dépendre la sécurité des travaux ».<br />

Olivier Guillon<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017 I71


PRÉVENTION DES RISQUES<br />

AVIS D’EXPERT<br />

Quelques règles à<br />

connaître pour lutter contre<br />

les risques de projection<br />

Rémy Lepron, chef de groupe Service Technique de 3M,<br />

explique comment faire face aux risques liés à la projection<br />

de substances issues des produits chimiques et biologiques,<br />

mais pas seulement, puisqu’entrent en compte également les<br />

projections dites mécaniques, tout aussi présentes dans les<br />

interventions de maintenance et de réparation.<br />

Incontournable, l’évaluation s’impose<br />

comme la première étape<br />

d’une démarche de prévention<br />

des risques chimiques. Que ce soit<br />

dans une usine, lors de travaux de maintenance,<br />

d’entretien ou de construction,<br />

on peut résumer l’évaluation des<br />

risques de projections à quelques cas<br />

clairement identifiés dans les normes<br />

de conception d’EPI à l’image de l’EN<br />

166 par exemple pour les lunettes de<br />

sécurité. L’INRS a regroupé ces risques<br />

sous forme de tableau synthétique dans<br />

le document ED 798.<br />

LES RISQUES CHIMIQUES ET<br />

BIOLOGIQUES<br />

Les risques apparaissent lorsqu’un<br />

produit liquide est projeté (sous<br />

forme de gouttelettes ou de projections<br />

liquides) et peut réagir avec les<br />

composants de l’œil ou la peau, mais<br />

également lorsque les micro-organismes<br />

sont susceptibles de contaminer<br />

l’individu. Il s’agit de produits à base<br />

d’eau, de solvants et de produits agressifs<br />

(irritant, corrosif, acide, base…).<br />

Même en présence de ces produits sans<br />

projection, par exemple sous forme<br />

de brouillard, les substances peuvent<br />

migrer dans la peau et atteindre l’œil.<br />

Le brouillard est d’ailleurs souvent<br />

© 3M<br />

plus dangereux car les opérationnels<br />

pensent ne pas avoir été exposés… et<br />

la nuit, le produit fait son effet sur la<br />

peau et les yeux, générant des irritations<br />

voire pire.<br />

Au niveau des risques mécaniques cette<br />

fois, trois niveaux de projection ont été<br />

définis pour protéger contre la projection<br />

de particules lors d’opérations d’usinage<br />

comme ponçage, meulage, fraisage…<br />

Ils vont au-delà de la simple résistance<br />

renforcée des lunettes à branches adaptées<br />

à la simple présence de poussière.<br />

Mais ces niveaux sont difficiles à évaluer<br />

au sein d’une entreprise lors de l’évaluation<br />

des risques, si bien qu’il est nécessaire de se<br />

référer aux caractéristiques et aux vitesses<br />

de fonctionnement des machines ou des<br />

Milieu agroalimentaire<br />

Versaflo TR-600<br />

outils de l’atelier afin de identifier les catégories<br />

(souvent supérieur à la première de<br />

45m/s). Il est alors possible de déterminer<br />

la résistance aux chocs de particule à<br />

basse énergie (ponçage), à moyenne énergie<br />

(meulage, fraisage, décapage) et à haute<br />

énergie (décapage haute pression). Une<br />

catégorie de lunettes de protection inférieure<br />

à la basse énergie existe (sécurité<br />

renforcée) ; elle est souvent utilisée pour<br />

les lunettes de sécurité à la vue.<br />

LA SECONDE ÉTAPE : PRÉVENIR ET<br />

PROTÉGER<br />

Un risque sans exposition n’est qu’un<br />

danger : d’où l’importance de la protection<br />

collective. Alors laissons les carters de<br />

protection sur les machines… Mais dans<br />

certains cas, cela ne suffit pas et il est indispensable<br />

de protéger les opérationnels. En<br />

matière de protections collectives, l’intérêt<br />

est que ces solutions protègent toutes<br />

les personnes simultanément. Elles sont<br />

à la fois fiables et contrôlables, et indépendantes<br />

de l’individu. De leur côté, les<br />

72 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017


PRÉVENTION DES RISQUES<br />

© 3M<br />

protections individuelles sont souvent présentées comme étant le dernier<br />

rempart de la protection. Elles aussi sont souvent considérées comme<br />

fiables et contrôlables mais, à l’inverse, dépendantes de l’individu.<br />

Puis vient l’étape de la sélection. Lors des visites terrain, on constate que<br />

beaucoup d’opérationnels portent des lunettes à sécurité renforcée mais<br />

n’apportant pas une sécurité suffisante. Concernant les gants, les casques,<br />

les combinaisons, ces EPI ont aussi leur importance car ils peuvent protéger<br />

des ces risques parfois invisibles à l’œil nu ou sous-estimés, à l’instar<br />

du brouillard de produit chimique. Il est donc important de rappeler ces<br />

principes de base de protection.<br />

Une visière peut éviter des brulures chimiques au niveau du cou, des<br />

oreilles et des yeux. Une visière électrique peut prévenir des risques de<br />

brûlure au visage et au cou voire des perforations cutanées. Il reste cependant<br />

des risques pour lesquels il est essentiel de prévenir des salariés de<br />

maintenance : les huiles hydrauliques minérales et les lubrifiants intègrent<br />

des additifs très toxiques. Un fluide sous pression qui s’échappe d’une<br />

tuyauterie peut ne représenter qu’une fuite, mais il entraîne en réalité<br />

un danger mortel. Prenons l’exemple d’un opérateur voulant identifier<br />

l’origine d’une fuite manuellement. Une fuite peut lui piquer au doigt ;<br />

il aura identifié la fuite mais après quelques heures, les tissus de sa peau<br />

vont nécroser. Si cette piqûre n’est pas traitée en urgence, l’amputation<br />

sera la seule option ! Porter des gants peut aider, mais le mieux reste tout<br />

de même de consigner tout équipement avant d’entreprendre une intervention<br />

de maintenance.<br />

Rémy Lepron (3M) et Olivier Guillon<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017 I73


PRÉVENTION DES RISQUES<br />

REPORTAGE<br />

L’innovation comme rempart contre les<br />

produits dangereux<br />

Afin de toujours mieux répondre aux besoins des utilisateurs en matière de protection, le<br />

fabricant d’EPI Uvex investit fortement dans la production mais aussi et surtout dans la R&D.<br />

L’exemple à Lunebourg, en Basse-Saxe, au sein de l’unité de fabrication de gants.<br />

Historiquement, à Lunebourg, l’or blanc ne<br />

signifie pas la neige – et encore moins les<br />

pistes de ski – mais le sel, précieuse denrée<br />

qui a fait durant près d’un millénaire la<br />

richesse de la ville. Mais depuis le XXe siècle, c’est l’industrie<br />

qui a pris le relais. Et comme l’histoire n’est pas à<br />

une ironie près, c’est au moment où, à la fin des années 80,<br />

l’exploitation de ce condiment jadis tant convoité prend<br />

fin que naît l’entreprise Uvex*, faisant de Lunebourg non<br />

plus la capitale du sel mais celle des gants de protection !<br />

Dernière évolution en date de la plus vaste usine de gants<br />

d’Europe, un investissement de 25 M€ dans de nouveaux<br />

locaux ainsi que le renforcement des moyens de production<br />

et de R&D. Formant la troisième aile de l’imposante<br />

unité de production, la dernière extension de l’usine de<br />

Lunebourg est sortie de terre il y a trois ans. La construction<br />

de ce nouveau bâtiment était devenue nécessaire<br />

pour répondre aux besoins de croissance de production,<br />

tant actuels qu’à venir.<br />

La production fonctionne en 3-8 et se divise en deux<br />

grandes zones, l’une dédiée au textile, l’autre au revêtement<br />

chimique, sorte de seconde peau du gant. Ici, pas<br />

moins de 250 salariés (dont 200 en production et 5% de<br />

la masse salariale en R&D) travaillent à la fois sur des<br />

postes manuels et des cellules robotisées, en particulier<br />

pour l’enduction de gants de protection chimique. Deux<br />

impressionnantes lignes à deux étages armées de plusieurs<br />

robots et d’un carrousel enchaînent les opérations d’enduction<br />

rotative. Autre opération nécessaire à la fabrication<br />

d’un gant haute protection, le sablage, qui constitue<br />

une étape indispensable pour prémunir les futurs utilisateurs<br />

des risques de projection et assurer une résistance<br />

à la haute pression.<br />

Olivier Guillon<br />

* Uvex est né en 1926 et a fêté ses 90 ans l’an dernier.<br />

À Lunebourg, l’usine a vu le jour en 1986<br />

Ligne d’enduction de gants<br />

Ligne dédiée au textile<br />

L’usine abrite des postes<br />

manuels et des lignes<br />

automatisées<br />

74 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017


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le Guide Pro 2018-19<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017 I75


PRÉVENTION DES RISQUES<br />

Trois questions<br />

à Franz Keller,<br />

directeur du site Uvex<br />

de Lunebourg<br />

Que représentent les produits dits dangereux dans votre activité ?<br />

Franz Keller : Ils ont toujours représenté un marché important,<br />

en particulier lorsque nous avons démarré il y a une trentaine<br />

d’années avec des clients tels que BASF ou Bayer. Mais<br />

nous constatons que l’automobile est un secteur également très<br />

consommateur de produits dangereux dans la mesure où la<br />

production utilise des agents chimiques destinés aux pièces<br />

mécaniques, sans oublier les ateliers de peinture ainsi que le<br />

recours à des lubrifiants de refroidissement et des huiles de graissage<br />

utilisés pour les pièces métalliques à la fois en production<br />

et dans les ateliers de montage.<br />

Comment répondez-vous aux besoins des techniciens de maintenance<br />

contraints d’intervenir sur plusieurs sites différents et de réaliser<br />

des tâches variées ?<br />

Nous avons déjà réalisé la première génération de produits à<br />

base de coton nitrile dont l’éventail d’applications est bien plus<br />

large que les gants auparavant conçus à partir de PVC. Ceux-ci<br />

couvrent plus de 80% des applications chimiques. Mais nous<br />

insistons sur l’importance de la formation dans la mesure où les<br />

risques viennent souvent du fait que les EPI sont mal utilisés.<br />

On remarque notamment que les gants PVC sont appelés dans<br />

le jargon les « gants pétroliers » alors même qu’ils n’assurent pas<br />

76 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017


PRÉVENTION DES RISQUES<br />

La balise de détection<br />

de gaz de référence<br />

BM 25<br />

de protection plus de 10 minutes au contact des produits que<br />

l’on trouve dans cette industrie.<br />

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Outre le respect des normes et les innovations technologiques,<br />

notre rôle en tant que fabricant est de conseiller nos clients en<br />

fonction de leurs besoins et de leurs activités. Nous avons à ce<br />

titre développé un service, le Chemical Expert System (CES),<br />

sorte de guide d’application vis-à-vis des risques chimiques, qui<br />

dirige le visiteur vers un tableau synthétique et, en fonction de<br />

ses paramètres, un choix à cocher. Enfin, rappelons que notre<br />

centre de R&D teste quotidiennement de nouvelles substances<br />

chimiques ; à ce jour, nous répertorions plus de 100 000 références<br />

dans nos bases de données.<br />

Comment se traduisent vos efforts de R&D dans les produits qu’Uvex<br />

met sur le marché ?<br />

Les produits que l’on trouve aujourd’hui dans l’industrie sont de<br />

plus en plus agressifs. Nous poursuivons nos recherches de façon<br />

à toujours placer la protection en priorité. Mais nous travaillons<br />

aussi à rendre nos produits les plus confortables possibles,<br />

à l’exemple d’une de nos nouveautés dont l’intérieur du gant a<br />

été conçu à partir de bambou pour plus de douceur. Par ailleurs,<br />

notre objectif n’est pas de multiplier les références mais de développer<br />

des gants de plus en plus polyvalents. Nous sommes<br />

également en train de développer des gants connectés équipés<br />

de puce RFID, capables de communiquer avec les machines et<br />

d’informer l’opérateur s’il se trouve dans une zone dangereuse,<br />

s’il est autorisé à accéder à cette installation, si la machine est<br />

à l’arrêt pour intervenir dessus et quels EPI il doit porter. Les<br />

applications seront nombreuses.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

Contactez-nous!<br />

info@oldhamgas.com - 0800-653-426<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017 I77


SALON DES SERVICES, ÉQUIPEMENTS, PROCESS ET MAINTENANCE<br />

ROUEN* :<br />

GRENOBLE* :<br />

COLMAR* : 05 - 07 juin 2018<br />

AVIGNON* : 25 - 27 septembre 2018<br />

DOUAI*/** :<br />

TOULOUSE :<br />

ANGERS* : 8 - 10 octobre 2019<br />

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74 500<br />

sites de production<br />

149 000<br />

- INFO SALONS -<br />

Les éditions<br />

SUD-OUEST et SUD-EST<br />

changent de dates :<br />

--- TOULOUSE / 4 ème édition ---<br />

26 - 28 mars 2019<br />

--- AVIGNON / 6 ème édition ---<br />

25 - 27 septembre 2018<br />

78 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017<br />

WWW.SEPEM-INDUSTRIES.COM I 05 53 49 53 00 I CONTACT@EVEN-PRO.COM


AGENDA<br />

Les 21, 22 et 23 novembre 2017<br />

Europack Euromanut CFIA<br />

Fin novembre, Eurexpo Lyon accueille<br />

Europack Euromanut CFIA, l’événement<br />

professionnel dédié aux filières<br />

industrielles. Sur près de 25 000 m 2 , ce<br />

salon mettra en relation l’offre process,<br />

emballage et manutention répondant aux<br />

besoins des marchés et des utilisateurs de<br />

tous les secteurs de l’industrie… Avec 12 000<br />

visiteurs attendus et 550 exposants, cette<br />

troisième édition s’articulera autour de trois<br />

pôles : Process, Emballage et Manutention.<br />

À Lyon Eurexpo<br />

www.europack-euromanut-cfia.com<br />

Du 27 au 30 mars 2018<br />

Midest<br />

Salon spécialisé en sous-traitance<br />

industrielle, Midest joue un rôle dans<br />

le sourcing et la mise en relation entre<br />

donneurs d’ordres et sous-traitants. Le<br />

salon leur permet d’évaluer et d’affiner<br />

leur panel de sous-traitants, d’identifier<br />

les bons partenaires, de nouer des<br />

contacts déterminants pour la réussite de<br />

leurs projets, de s’informer et d’échanger<br />

sur les sujets clés de l’industrie et de<br />

découvrir les tendances technologiques.<br />

À Paris Nord Villepinte<br />

www.midest.com<br />

Du 27 au 30 mars 2018<br />

Industrie Paris<br />

Classé au Top 5 des salons industriels européens,<br />

Industrie est aujourd’hui le plus grand<br />

événement dédié à l’industrie en France,<br />

rassemblant plus d’un millier d’exposants<br />

et 22 000 visiteurs en quatre jours. Avec la fédération<br />

Global Industrie (qui associe Industrie<br />

Paris à Midest, Smart Industries et Tolexpo), le<br />

salon parisien atteindra 2 700 exposants sur<br />

près de 100 000 m 2 de surface d’exposition.<br />

Plus d’informations au sujet de Global<br />

Industrie en page 6 du magazine.<br />

À Paris Nord Villepinte<br />

www.industrie-expo.com<br />

Du 27 au 30 mars 2018<br />

Smart Industries<br />

Pour sa troisième édition, Smart Industries<br />

se déroulera sur près de 10 000 m² et<br />

devrait accueillir plus de 10 000 visiteurs<br />

et 400 exposants venus présenter leurs<br />

solutions en matière d’usine connectée<br />

intelligente, collaborative et efficiente.<br />

Soutenu par l’Alliance Industrie du Futur<br />

et parrainé par l’Elysée, Smart Industries<br />

abritera des conférences et des dizaines de<br />

start-up. Par ailleurs, un grand concours<br />

sera organisé pour les jeunes…<br />

À Paris Nord Villepinte<br />

www.smart-industries.fr<br />

Le 23 novembre 2017<br />

<strong>Production</strong> Temps Réel<br />

Spécialement dédiée aux solutions de<br />

M.E.S., M.O.M., Data Analytics, IoT et Lean<br />

Manufacturing, cette journée permettra<br />

aux industriels de passer le cap du<br />

manufacturing.<br />

À Toulouse<br />

www.production-temps-reel.com<br />

Du 6 au 9 mars 2018<br />

Simodec<br />

La biennale dédiée à l’industrie du<br />

décolletage ouvrira ses portes aux parc des<br />

expositions de la Roche-sur-Foron.<br />

À La Roche/Foron (74)<br />

www.salon-simodec.com<br />

Le 5 avril 2018<br />

Innova-<strong>Maintenance</strong><br />

La journée dédiée à l’innovation en<br />

maintenance revient à Strasbourg avec des<br />

conférences techniques et un invité surprise.<br />

À l’IUT Louis Pasteur de Schiltigheim -<br />

Université de Strasbourg<br />

www.iut-lps.fr<br />

PRODUCTION MAINTENANCE • N°58 • Août-Septembre 2017 I79


INDEX<br />

Au sommaire du prochain numéro :<br />

©Siemens<br />

TECHNOLOGIES<br />

• Dossier spécial : la maintenance et son<br />

rôle stratégique dans l’industrie du futur<br />

MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

• Le secteur de l’agroalimentaire<br />

à l’honneur<br />

MANAGEMENT<br />

• Spécial GMAO : les bonnes<br />

pratiques à adopter pour<br />

réussir son intégration<br />

©Corim<br />

©DR<br />

MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

• Se doter des meilleures<br />

technologies pour assurer<br />

l’étanchéité au sein de ses<br />

équipementse<br />

PRÉVENTION DES<br />

RISQUES AU TRAVAIL<br />

• Bonnes pratiques et technologies<br />

pour réduire les risques en zone<br />

Atex<br />

Liste des entreprises citées et répertoire des annonceurs<br />

3M6 et 72<br />

APAVE FORMATION 6<br />

AUDINNOV 73<br />

ACOEM 27<br />

ANSYS 52<br />

BITO SYSTEMS 37<br />

BOGE 66<br />

BOMBARDIER TRANSPORT 8<br />

CARL SOFTWARE4 e de couverture<br />

CARTESIAM48<br />

CETIM 6 et 17<br />

CFIA 64<br />

CIMI6, 35 et 48<br />

COMST 70<br />

CORIM SOLUTIONS 4<br />

DBVIB23 et 30<br />

DC BRAIN 49<br />

DIFOPE3 e de couverture<br />

DIMO SOFTWARE 33<br />

DSD SYSTEM2 et 26<br />

ELA INNOVATION 48<br />

ENDEL ENGIE 11 et 54<br />

ENERGIENCY 50<br />

EST-AEGIS 55<br />

EUROPACK EUROMANUT CFIA 79<br />

FRENCH TECH44<br />

GEPS TECHNO 50<br />

GLOBAL INDUSTRIE 6<br />

I-CARE13 et 28<br />

IGUS8 et 57<br />

INDUSTRIE PARIS6, 39 et 79<br />

INFRATEC 61<br />

INNOVA MAINTENANCE 79<br />

JET MOTEURS 19 et 60<br />

KTR 51<br />

MABEO INDUSTRIE 75<br />

MAINTENANCE AND CO 79<br />

MARÉCHAL ÉLECTRIQUE 71<br />

MAYEKAWA 62<br />

MOBILITY WORK 46<br />

MIDEST 6, 41 et 79<br />

MICHAUD CHAILLY 4<br />

MOLYDAL 65<br />

MONIXO 46<br />

OLDHAM 77<br />

PERFECT INDUSTRY 46<br />

PIERRE GUERIN 59<br />

PRO-SPARE 47<br />

PROSYST 8<br />

RS COMPONENTS 7<br />

SCHAEFFLER24 et 31<br />

SDT INTERNATIONAL9 et 38<br />

SEPEM INDUSTRIES10, 78 et 79<br />

SKF 15 et 20<br />

SMART INDUSTRIES6, 45 et 79<br />

STÄUBLI ROBOTICS 6<br />

SUEZ 8<br />

SYNERGYS TECHNOLOGIES2 e de couverture<br />

TSI PRODUCTION 8<br />

TORK 69<br />

UESYSTEMS 14 et 21<br />

UVEX 74<br />

WEG 62<br />

LE CHIFFRE À<br />

RETENIR<br />

40%<br />

Voici la réduction d’émissions<br />

de gaz à effet de serre que<br />

l’industrie française a rejeté<br />

entre 1990 et 2014, selon les<br />

chiffres publiés en septembre<br />

dernier par l’Agence de<br />

l’environnement et de la<br />

maîtrise de l’énergie (Ademe).<br />

Un chiffre encourageant auquel<br />

s’ajoute une baisse de 11% des<br />

consommations énergétiques<br />

dans l’industrie, sachant que<br />

celles-ci représentent, du<br />

moins dans l’Hexagone, près<br />

d’un quart de la consommation<br />

totale d’énergie et un tiers<br />

de l’électricité. Alors que<br />

les États-Unis de Trump<br />

ont décidé de se retirer des<br />

Accords de Paris, il reste aux<br />

plus impliqués de redoubler<br />

d’efforts sur l’efficacité<br />

énergétique dans l’industrie.<br />

Retrouvez nos anciens<br />

numéros sur :<br />

http://www.production-maintenance.com<br />

80 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-decembre 2017


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Réception des tâches à réaliser sur son smartphone ou tablette.<br />

Géolocalisation et guidage vers le lieu de son intervention<br />

même à l’intérieur des bâtiments.<br />

Guidage sécurisé des techniciens, notification en temps réel<br />

des zones dangereuses et des mesures préventives à respecter.<br />

Consultation des informations sur l’équipement concerné :<br />

historique des interventions, documentations techniques…<br />

Dictée vocale, photos, code-barres, RFID / NFC...<br />

Contrôle présentiel d’intervention via tag NFC.<br />

Réception des travaux par la signature électronique du client.<br />

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