Tourang'L n°61
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l Plus belle la ville<br />
© Benjamin Pionnier<br />
Un chef d’œuvre de théâtre<br />
# Comme cautionnée par Voltaire, Beaumarchais, Marivaux, Molière, Corneille et Racine, la<br />
majestueuse façade du « théâtre municipal » de Tours tient déjà du grand spectacle. L’envers vaut<br />
l’endroit... Un temple fin XIX e où, depuis un siècle et demi, la culture se met en scène dans un<br />
décor qui caresse l’œil.<br />
Construit sur l’ancienne église des Cordeliers, convertie en<br />
1794 en un théâtre de 800 places par un particulier, le citoyen<br />
Bûcheron, le premier théâtre de Tours fut lancé le 30 décembre<br />
1796. Dès ses débuts, y furent jouées tant des pièces<br />
de théâtre (Marivaux, Molière…) que d’opéras (Mozart, Rossini…).<br />
Le confort y était sommaire, la salle n’étant pas encore<br />
éclairée au gaz et les banquettes dépourvues de dossiers.<br />
Il fallut attendre 1867 pour que la Ville, après d’âpres négociations,<br />
décide d’acquérir la salle… et de la démolir, pour<br />
en construire une nouvelle, sur les plans de l’architecte Léon<br />
Rohard. Inauguré le 8 août 1872, devant une salle comble, de<br />
1200 places, sur trois étages de galeries, le premier théâtre<br />
municipal connut une existence éphémère, puisque treize ans<br />
plus tard, le 15 août 1883, un incendie le ravagea, seuls les<br />
quatre murs et la façade ayant résisté au brasier.<br />
Six années seront nécessaires pour sa reconstruction, sur<br />
les restes du bâtiment incendié, le jury, dans lequel figurait<br />
Charles Garnier, architecte de l’Opéra de Paris, ayant retenu le<br />
projet de son ex-élève, le jeune architecte tourangeau François<br />
Hardion, qui le conçut comme un vrai lieu de fête. Son<br />
décor devait renvoyer l’image de la richesse, de la profusion<br />
et de l’illusion qui s’y jouait.<br />
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