Tourang'L n°61

l Amboisie
Le marché d’Amboise
# Premier marché d’Indre-et-Loire par le nombre de ses exposants (dans les 300, dont un tiers pour
l’alimentaire), le marché d’Amboise se déploie chaque dimanche sous les hauts arbres de son mail. Face
à la Loire, un plaisant marché qui ravit les touristes de la cité royale... et fait les affaires de Bébert, le plus
bonimenteur des vignerons de Touraine.
Albert Gaudron
Albert Gaudron ? Dites plutôt Bébert. Chapeau de feutre, œil malicieux
et langue bien pendue, un sacré numéro. Du haut de ses 75
millésimes, un vigneron qui a de la bouteille… et qui la fait couler
par tous les temps, à son stand-buvette d’un marché d’Amboise
dont il est le plus ancien exposant. 2 € le verre de sec ou de
demi-sec, et 3,50 € pour le déjà rare nectar de 2003. Idem pour les
fines bulles : des vouvray de Vernou, tirés de ses trois hectares de
vignes et vinifiés par Gilles, son neveu. Bébert lui, ne fait plus que
vendre, genre bonimenteur comme on n’en fait plus. En un demisiècle
de foires et marchés, combien de simples passants (et surtout
passantes) a-t-il eu l’art d’alpaguer et d’accrocher à son stand, où
son humaniste acolyte Yannick joue allègrement du tire-bouchon,
un verre en cachant souvent un autre. « Faut bien se réchauffer le
museau », plaide Yves Lechipre, qui fut à Amboise le dernier des
dragueurs (en Loire) professionnels.
Sata, Philippe et Alexandra Ghislain
A en assouvir l’appétit de Gargantua… Tajine, couscous, paella… : cinq ou six
poêlées de cent parts chacune se vident chaque dimanche sur le très long
étal des Ghislain. Ayant succédé à sa mère, Philippe Ghislain a su faire prospérer
son affaire de plats cuisinés « en direct », en devenant un incontournable
des marchés de Bourgueil, Loches, Selles, Blois, Descartes et Amboise.
Sa femme, Sata, sa sœur, Alexandra, et trois employés ne sont pas de trop
pour répondre au coup de feu de la fin de matinée, les broches de poulets
rôtis et de travers de porc tournant à plein, tant cette rôtisserie vous taquine
les narines.
Claudine Moreau
Elles en ont de la chance, les quelque 120 chèvres et 30 chevrettes de la ferme des Roches, à
Saint-Senoch. Parmi les rares de Touraine à encore pâturer, six mois de l’année. Désolant, à ce propos,
que dans le fief du sainte-maure-de-touraine, l’on ne voie quasiment plus la moindre bique
dans le paysage. Celles de Claudine et Pascal Moreau donnent donc un supplément d’âme à leurs
fromages, déclinés en bûche, cœur et palet, chapeluré notamment pour le rôtir au four. Fameuse
aussi, la faisselle du jour, démoulée de sa pyramide : un sommet du tout frais !
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