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Elektor Electronics 2018 03 04

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ment, j’utilise la suite logicielle Proteus<br />

(Labcenter), mais vous pouvez facilement<br />

reproduire ces exemples avec tout simulateur<br />

de type Spice, comme l’excellent et<br />

gratuit LTspice. D’ailleurs, n’hésitez pas<br />

à le faire, c’est la meilleure solution pour<br />

comprendre réellement ce qui se passe.<br />

Voyons d’abord le comportement d’une<br />

inductance de 47 µH connectée à une<br />

source de tension de 10 V à travers<br />

une simple résistance de limitation du<br />

courant, disons 1 Ω (fig. 1, en haut).<br />

Comme prévu, le courant (en bleu)<br />

augmente progressivement, jusqu’à<br />

atteindre l’intensité limite fixée par<br />

la résistance, ici 10 V/1 Ω = 10 A. La<br />

courbe du courant est de plus en plus<br />

plate, simplement parce que la tension<br />

aux bornes de l’inductance diminue au<br />

cours du temps. Que se passe-t-il si l’on<br />

réduit la valeur de la résistance, par ex.<br />

à 0,25 Ω (fig. 1, en bas) ? L’intensité<br />

du courant final sera bien sûr quatre fois<br />

plus élevée, mais la pente initiale de la<br />

courbe bleue est exactement la même :<br />

la valeur de l’inductance fixe la variation<br />

maximale du courant au cours du temps,<br />

c’est-à-dire la pente de la courbe i(t).<br />

Avec une source de tension U = 10 V, la<br />

vitesse d’accroissement de l’intensité du<br />

courant dans une inductance L = 47 µH<br />

ne dépassera jamais la valeur suivante :<br />

Tableau 1. Illustration de la similarité entre condensateur et inductance.<br />

Condensateur<br />

Stocke de l’énergie sous forme d’un<br />

champ électrique<br />

Énergie proportionnelle au carré de la<br />

tension<br />

Inductance<br />

Stocke de l’énergie sous forme d’un<br />

champ magnétique<br />

Énergie proportionnelle au carré du<br />

courant<br />

E = 1 2 CU 2 E = 1 2 L I 2<br />

Produit un courant proportionnel à la<br />

variation de la tension au cours du temps<br />

I =C dv<br />

dt<br />

Interdit un changement de tension trop<br />

rapide<br />

Produit une tension proportionnelle à la<br />

variation de courant au cours du temps<br />

U = L di<br />

dt<br />

Interdit un changement de courant trop<br />

rapide<br />

U / L = 10/47µ = 212 765 A/s,<br />

soit 200 mA/µs<br />

Vous voulez une autre simulation<br />

intéressante ? Remplaçons la source<br />

de 10 V par un générateur d’impulsions<br />

(0 V-10 V-0 V). Le résultat est donné<br />

sur la figure 2. Que se passe-t-il ?<br />

Lorsque la tension d’entrée passe de 0<br />

à 10 V, le courant à travers l’inductance<br />

augmente jusqu’à une intensité donnée,<br />

fixée par l’amplitude et la durée<br />

de l’impulsion, ici 6,5 A. Lorsque la tension<br />

d’entrée passe à 0 V, le courant à<br />

travers l’inductance reste initialement<br />

constant (6,5 A) et doit continuer à circuler<br />

dans le même sens. Cela signifie<br />

que l’inductance doit continuer à « tirer »<br />

du courant de la source. Mais comment<br />

diantre ? Ceci n’est possible qu’avec une<br />

tension négative aux bornes de l’inductance,<br />

car la source est à 0 V ! Et c’est<br />

bien ce qui se passe : juste avant la fin<br />

de l’impulsion, la tension aux bornes de<br />

l’inductance est de 3,5 V et le courant<br />

de 6,5 A. Juste après la fin de l’impulsion,<br />

le courant doit rester à 6,5 A. L’inductance<br />

doit donc produire une tension<br />

Figure 1. En haut : application d’une tension aux bornes d’une inductance via une résistance<br />

de limitation. Le courant (en bleu) monte jusqu’à atteindre la limite de courant définie par la<br />

résistance. En même temps, la tension aux bornes de l’inductance (en rouge) diminue. En bas :<br />

lorsque la résistance est plus faible, l’intensité du courant final est plus élevée, mais la vitesse<br />

d’accroissement du courant est inchangée : la pente de la courbe bleue est identique sur les deux<br />

figures à T=0.<br />

Figure 2. Application d’une impulsion de tension à une inductance. L’intensité du courant augmente<br />

puis diminue (en bleu), mais ne peut pas changer brusquement. En conséquence, la tension aux<br />

bornes de l’inductance (en rouge) devient négative afin de continuer à « tirer » le courant de la<br />

source qui est maintenant à 0 V.<br />

www.elektormagazine.fr mars/avril <strong>2018</strong> 117

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