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Elektor Electronics 2018 03 04

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Les racines de HP<br />

Il est communément admis que le « HP<br />

Garage » sis à Palo Alto est le berceau de la<br />

Silicon Valley. Photo : Jan Buiting.<br />

En 1939, le premier produit réalisé<br />

par William (« Bill ») Hewlett et David<br />

(« Dave ») Packard est un oscillateur<br />

sinusoïdal pour l’audio ; il naît dans un<br />

garage loué à Palo Alto, Californie. Une<br />

pièce jetée en l’air détermine le nom de<br />

leur société : non pas Packard-Hewlett,<br />

mais Hewlett-Packard.<br />

L’innovation décisive de leur tout premier<br />

modèle, le HP200A, est l’utilisation<br />

d’une mignonnette à incandescence<br />

comme résistance thermovariable<br />

(et donc variant avec la tension) pour<br />

stabiliser l’amplitude du signal produit.<br />

Ainsi, le HP200A (< 90 $ US) est plus<br />

stable que la concurrence, nettement<br />

plus chère. Le HP650A utilise aussi une<br />

petite ampoule à incandescence comme<br />

stabilisateur d’amplitude, de même d’ailleurs<br />

que la plupart des oscillateurs bien<br />

plus récents. À noter : le premier numéro<br />

de type « 200 » fut choisi au hasard, le<br />

nombre ne devait pas être trop petit, car<br />

il signalerait que MM. Hewlett et Packard<br />

abordaient le marché... Pour plus d’informations<br />

sur le HP200A, voir la section<br />

« Rétronique » du numéro de novembre<br />

2014 [2].<br />

Quelques améliorations mineures donnent<br />

naissance au modèle HP200B, appareil<br />

suffisamment bon pour que les Studios<br />

de Walt Disney en achètent huit pour les<br />

effets sonores du film Fantasia. Si ce film<br />

n’a pas été un grand succès, les oscillateurs<br />

sinusoïdaux de HP n’y sont pour<br />

strictement rien. L’utilisation abondante<br />

de musique classique, la disparition du<br />

marché européen en raison de la Seconde<br />

Guerre mondiale, et le besoin, pour la<br />

salle de cinéma, de disposer d’une installation<br />

audio « surround-sound » pour<br />

mettre en valeur les effets sonores, ont<br />

été des freins.<br />

ration et la photo a été prise bien avant<br />

que Jan Buiting ne me demande d’écrire<br />

cet article. Sa résolution est donc sensiblement<br />

inférieure aux normes actuelles<br />

pour une impression dans un magazine.<br />

Les trois sections sur la gauche des photos<br />

sont les trois condensateurs rotacteurs<br />

de phase de l’oscillateur à haute<br />

fréquence (ici encore cf. l’encadré),<br />

6<strong>03</strong> pF par section selon le manuel. Les<br />

quatre sections à droite sont prises deux<br />

à deux en parallèle. Avec 535 pF par section,<br />

cela nous donne deux condensateurs<br />

variables de 1,07 nF pour les quatre<br />

gammes de fréquences les plus basses.<br />

En aval des deux oscillateurs, on découvre<br />

un amplificateur de puissance à trois tubes<br />

chargé de délivrer en sortie la tension<br />

de sortie maximale de 3 V eff<br />

. Réaliser un<br />

amplificateur capable d’un transfert parfaitement<br />

rectiligne entre 10 Hz et 10 MHz<br />

(et ce, disent les spécifications, dans une<br />

limite de 1 dB) n’est pas, de nos jours,<br />

une tâche facile ; il y a près de soixantedix<br />

ans, cela était quasiment impossible.<br />

Cependant, les impédances parasites des<br />

tubes utilisés dans l’étage de sortie sont<br />

compensées du mieux possible, sur toute<br />

la plage de fréquence, par la réalisation de<br />

toutes les « résistances » d’anode et de<br />

cathode sous la forme de petits réseaux<br />

de résistances, de bobines de quelques<br />

µH et de condensateurs (dont certains<br />

ajustables). Avec une puissance de sortie<br />

maximale de 15 mW (3 V dans 600 Ω),<br />

on peut dire que la puissance de 165 W<br />

absorbée sur le réseau (dans sa version<br />

d’origine) sert principalement à chauffer<br />

gentiment les alentours de l’instrument.<br />

Voltmètre inclus<br />

L’utilisateur veut bien évidemment<br />

connaître avec précision la tension de sortie<br />

de son oscillateur sinusoïdal. Pour cela,<br />

le HP650A est également équipé d’un vrai<br />

voltmètre à tube avec échelles en mV/V et<br />

en dB. À cause de la structure de l’atténuateur<br />

de sortie, la lecture du voltmètre<br />

à tube n’est précise que si l’oscillateur est<br />

chargé à son impédance caractéristique<br />

de 600 Ω. Normalement, je connecte une<br />

paire de résistances de 330 Ω et 270 Ω<br />

en série sur les bornes de sortie.<br />

DDS ? Même pas peur !<br />

Suite à la révision décrite, je possède,<br />

depuis plus de 38 ans, un générateur<br />

de sinus conçu, développé et fabriqué<br />

à l’ère des tubes, mais qui fonctionne<br />

maintenant avec quelques transistors, un<br />

circuit intégré et des tubes (après élimination<br />

des six tubes dans l’alimentation<br />

d’origine, il en reste onze). Ils travaillent<br />

en parfaite harmonie et fournissent des<br />

sinus jusqu’à 10 MHz à la distorsion bien<br />

moindre que celle de nombreux générateurs<br />

de fonctions.<br />

(160621 – version française : Guy Raedersdorf)<br />

Liens<br />

[1] www.hparchive.com/Manuals/<br />

HP-650A-Manual-SN-6148.pdf<br />

[2] www.elektormagazine.fr/13<strong>04</strong>23<br />

DANS L’E-CHOPPE<br />

ª16<strong>03</strong>3<br />

livre numérique en anglais,<br />

« Retronics »<br />

www.elektormagazine.fr mars/avril <strong>2018</strong> 125

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