Elektor Electronics 2018 03 04
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RÉTRONIQUE<br />
générateur de sinus HP650A<br />
(± 1948)<br />
une vieille baderne mais avec un sinus parfait<br />
Martin Beusekamp (Pays-Bas)<br />
Ma collection d’instruments de mesure contient un<br />
HP650A, un générateur de sinus de Hewlett-Packard<br />
mis sur le marché en 1948. Toutefois, compte tenu<br />
de son numéro de série relativement élevé (5793),<br />
qui de lui ou de moi (1954) est le plus âgé ? Je vous<br />
conte ici l’acquisition de l’appareil, sa résurrection et<br />
sa cure de jouvence.<br />
Figure 1. Vue de face de mon propre générateur sinusoïdal HP650A en<br />
marche !<br />
En 1979, j’achète, pour cinq florins<br />
(= 2,27 €) seulement, ce générateur<br />
en panne à la société dans laquelle<br />
je fais un stage. Neuf, il coûte 475 $<br />
(US) en 1948, son prix atteindra même<br />
550 $ quelques années plus tard. Cependant<br />
il manque la documentation ; je<br />
prends donc ma plus belle plume pour<br />
la demander au fabricant. Oui, par une<br />
simple lettre tapée sur une machine à<br />
écrire et mise dans une enveloppe avec<br />
un timbre (consultez un vieux dictionnaire<br />
pour trouver la signification de ces<br />
termes). Je suis prêt à payer à son prix<br />
un bon manuel d’entretien ; apparemment<br />
HP apprécie que l’on veuille tenter<br />
de ranimer un de leurs vieux appareils ;<br />
ils me font parvenir gratuitement un<br />
manuel original. Aujourd’hui, un amateur<br />
le trouvera tout simplement sur<br />
l’internet [1].<br />
La photo de la figure 1 montre le générateur<br />
dans son état actuel. Remontons<br />
le temps.<br />
Mise en fonction<br />
Dès les premières mesures, il y a près<br />
de 40 ans aujourd’hui, je dois me<br />
rendre à l’évidence que le transformateur<br />
d’alimentation est mort. Du costaud<br />
: 2 × 435 V pour la tension d’anode<br />
et quatre enroulements de tension (de<br />
chauffage) de filament [trois enroulements<br />
distincts de 6,3 V à 2,5 A, 2,5 A<br />
et 1 A + un enroulement de 5 V / 3 A].<br />
Le dernier sert uniquement à la double<br />
diode 5U4G ; épaulée par un condensateur<br />
électrochimique, elle est chargée<br />
de redresser en tension d’alimentation<br />
de 450 V DC<br />
la haute tension pleine onde<br />
du transformateur. Cette tension d’anode<br />
non stabilisée attaque une self de choc<br />
de 6 H puis, en aval, un gros condensateur<br />
électrochimique. La tension est<br />
ensuite stabilisée à 180 V DC<br />
(courant<br />
de 100 mA au moins) par deux tubes<br />
6L6GB (~EL34) pris en parallèle, pilotés<br />
par un 6SQ7 dont la tension de référence<br />
est dérivée d’une « diode zener » au gaz<br />
à cathode froide de type 0A3. La stabilisation<br />
de la tension d’anode dissipe à elle<br />
seule 27 W (=(450–180) V × 0,1 A), sans<br />
parler des 28 W bien tassés requis par<br />
le chauffage de filament des dits tubes.<br />
Remplacer (ou bobiner) un transformateur<br />
d’alimentation avec des caractéristiques<br />
aussi spécifiques est de toute façon difficile,<br />
mais c’est surtout la monstrueuse<br />
puissance dissipée par l’alimentation qui<br />
me pousse à trouver une autre solution.<br />
Le hasard fait bien les choses, je dispose<br />
de deux transformateurs de puissance<br />
identiques récupérés sur des postes à<br />
tubes qui, ensemble, peuvent fournir les<br />
tensions désirées et la puissance requise.<br />
Je redresse maintenant la haute tension<br />
secondaire à l’aide de diodes au silicium<br />
du type BY127. J’ai gardé la grosse bobine<br />
d’inductance de 6 H, mais la stabilisation<br />
de la tension d’anode est maintenant<br />
assurée par un (bon vieux) circuit intégré<br />
LM723 et quatre transistors du type<br />
BU426A montés en parallèle.<br />
www.elektormagazine.fr mars/avril <strong>2018</strong> 123