Elektor Electronics 2018 03 04
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dans C1. Dans cet exemple, la tension<br />
d’entrée est de +12 V et celle de sortie<br />
de +17 V. Évidemment ici aussi modifier<br />
le rapport cyclique de pilotage du transistor<br />
permet de changer l’amplitude de<br />
la tension de sortie.<br />
Enfin voyons le convertisseur abaisseur<br />
ou « buck » (fig. 5). Cette variante délivre<br />
une tension inférieure à celle d’entrée,<br />
mais de même signe. Ici, lorsque le transistor<br />
est passant, le courant augmente<br />
dans l’inductance et charge dans le même<br />
temps le condensateur de sortie. Lorsqu’il<br />
est coupé, le courant continue à circuler<br />
dans l’inductance dans le même sens,<br />
ce qui signifie qu’il continue à charger le<br />
condensateur, mais cette fois grâce à la<br />
tension créée par l’inductance qui circule<br />
à travers la diode. Sur cette simulation,<br />
une tension de 5 V est produite à partir<br />
d’une tension d’entrée de +12 V.<br />
Il y a beaucoup d’autres topologies,<br />
mais ces trois exemples sont fondamentaux.<br />
Remarquez que, mise à part<br />
la charge R1, ces circuits ne comportent<br />
que des transistors, diodes, condensateurs<br />
et inductances. Un transistor supposé<br />
parfait ne dissipe pas d’énergie lorsqu’il<br />
est utilisé en tout ou rien. De même<br />
un condensateur ou une inductance parfaits<br />
ne dissipent rien. Enfin une diode<br />
ne dissiperait rien si sa tension de chute<br />
était nulle. Ceci vous montre que le rendement<br />
d’un convertisseur DC/DC idéal<br />
ne peut être que de 100%, les pertes<br />
de rendement ne proviennent que des<br />
imperfections des composants utilisés.<br />
Quelle valeur pour<br />
l’inductance ?<br />
Concentrons-nous sur le convertisseur<br />
abaisseur. Supposez que vous devez<br />
fournir 1,8 V sous 1 A à partir d’une<br />
source de 5 V, par ex. pour alimenter un<br />
FPGA. Comment choisir les composants<br />
du convertisseur ?<br />
Commençons par régler la tension de<br />
sortie. C’est archi simple : les pertes<br />
sont supposées nulles, alors la tension<br />
de sortie est égale à la tension d’entrée<br />
multipliée par le rapport cyclique du transistor.<br />
C’est tout ! Donc, même si cela<br />
semble étrange, la tension de sortie d’un<br />
tel convertisseur est théoriquement indépendante<br />
de la valeur des composants,<br />
y compris de l’inductance. Alors, comment<br />
choisir l’inductance ? Reprenez la<br />
figure 5, vous constaterez que dans un<br />
tel convertisseur abaisseur, le courant<br />
Figure 5. Convertisseur abaisseur. Lorsque le transistor est passant, le courant augmente dans<br />
l’inductance et charge le condensateur de sortie. Quand il est bloqué, le courant doit continuer à<br />
charger le condensateur, mais cette fois via la diode D1, grâce à l’énergie stockée par l’inductance.<br />
Ici, l’entrée +12 V est abaissée à +5 V. L’intensité du courant de sortie est de 1 A avec un courant<br />
d’entrée oscillant de 0 à 1,3 A (0,41 A en moyenne).<br />
à travers l’inductance est en moyenne<br />
égal au courant de sortie I DC<br />
. Ce courant<br />
a également une composante alternative,<br />
en triangle, d’amplitude ±I AC<br />
(fig. 6). Le<br />
rapport entre ces deux valeurs est appelé<br />
le taux d’ondulation, noté r :<br />
r = I AC<br />
/I DC<br />
À ce stade, un peu de magie nous<br />
aidera : si l’on veut une inductance la<br />
plus compacte possible, on peut montrer<br />
qu’il est opportun de choisir une valeur<br />
de r proche de 0,4. Acceptons-le. Le<br />
calcul de l’inductance est alors très<br />
simple. Reprenons notre exemple d’un<br />
convertisseur abaisseur de 5 V à 1,8 V<br />
sous 1 A, et supposons que la fréquence<br />
de commutation soit de 200 kHz.<br />
Le rapport cyclique sera égal au rapport<br />
de tensions : d = 1,8 V / 5 V = 0,36.<br />
Le courant moyen à travers l’inductance<br />
sera égal au courant de sortie : I DC<br />
= 1 A.<br />
Si nous voulons r = 0,4, alors<br />
I AC<br />
= 0,4 × 1 A = 0,4 A.<br />
Vous pouvez facilement calculer la valeur<br />
de l’inductance. Regardez de nouveau le<br />
schéma : lorsque le transistor est bloqué,<br />
la tension aux bornes de l’inductance<br />
est égale à la tension de sortie,<br />
du moins si l’on néglige la tension aux<br />
bornes de diode.<br />
Rappelez-vous l’équation applicable à<br />
une inductance : U = L ∙ di/dt. Ici on<br />
a U = 5 V.<br />
La variation de courant pendant le temps<br />
où le transistor est bloqué est di = 2 × I AC<br />
= 2 × 0,4 A = 0,8 A.<br />
Comme dt est le temps pendant lequel<br />
le transistor est éteint, c’est simplement<br />
la période du convertisseur, 1 / 200 kHz<br />
= 50 μs, multiplié par 1−d = 1−0,36<br />
= 0,64, car le rapport cyclique est<br />
de 0,36. Donc dt = 50 µs ×0,64 = 32 μs.<br />
Enfin calculons la valeur de l’inductance :<br />
L = U ∙ dt/di = 5 V × 32 μs / 0,8 A<br />
= 200 μH. Une inductance de 220 μH<br />
sera parfaite. Facile, non ?<br />
Arrêtons-nous là une minute. Que se<br />
passe-t-il si vous avez besoin de concevoir<br />
un convertisseur avec un courant<br />
de sortie plus élevé ? I DC<br />
augmentera,<br />
Figure 6. Le rapport d’ondulation du courant<br />
« r » est défini comme le rapport entre le<br />
courant continu à travers l’inductance et la<br />
composante alternative de ce courant. Une<br />
bonne valeur est généralement r = 0,4.<br />
www.elektormagazine.fr mars/avril <strong>2018</strong> 119