D'Handwierk 02 / 2018
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INFO<br />
D'HANDWIERK <strong>02</strong>|<strong>2018</strong><br />
Claude Schlim, operateur de son<br />
Photo: Marion Dessard<br />
professionnel et aujourd’hui j’enseigne aussi la musique.<br />
J’en suis très content.<br />
Vous n’enregistrez que de la musique ?<br />
Non, je fais aussi de l’enregistrement de voix, pour des<br />
films par exemple. De la même manière, si un chanteur ou<br />
une chanteuse souhaite réaliser un disque, je vais tâcher<br />
de réaliser son projet. Ce qui est à la mode, c’est l’offre<br />
de « bons cadeaux », soit pour permettre à une personne<br />
d’être enregistrée, soit pour réaliser des enregistrements<br />
à destination de proches.<br />
Mon travail consiste alors à accompagner le client lors de<br />
l’enregistrement, à lui donner des conseils, à l’aider et à<br />
l’encourager pour parvenir au meilleur résultat possible.<br />
Et si je ne peux pas faire en sorte que tout le monde ait<br />
une belle voix, je peux néanmoins faire en sorte que tout<br />
le monde chante juste.<br />
Mais tout votre matériel vous permet de retravailler<br />
la musique, n’est-ce pas ?<br />
Mon travail consiste à réaliser des coupes, des effets et<br />
un bon mixage. Vous savez, il y a différentes entrées de<br />
micros, différentes pistes, avec différents types d’instruments.<br />
Le piano sur six pistes, la batterie sur neuf pistes<br />
par exemple, le chant sur une piste différente encore. Moi,<br />
je fais les balances.<br />
Si la petite caisse est trop forte, il faut la diminuer ; si les<br />
fréquences ne conviennent pas, il faut le percevoir et les<br />
travailler. Cela vaut également pour le chant. Un chanteur<br />
peut chanter dix fois le même morceau, il faudra savoir<br />
reconnaître la meilleure version.<br />
L’oreille musicale est donc importante…<br />
Evidemment. Elle est même indispensable en musique<br />
classique. Etre ingénieur du son, cela ne veut pas seulement<br />
dire savoir installer les micros. Pour l’enregistrement<br />
LE COUP DE FIERTE<br />
Après quelques années de préparation,<br />
je suis très heureux d’avoir pu réaliser<br />
mon rêve et de diriger aujourd’hui<br />
mon propre studio au sous-sol de ma<br />
maison. Rencontrer de la diversité, de la<br />
satisfaction et, surtout, du plaisir au travail<br />
est pour moi la meilleure des choses.<br />
de musique classique, il est très important que l’ingénieur<br />
du son puisse lire les notes et reconnaisse la moindre<br />
petite faute commise par un musicien. Ceci implique donc<br />
qu’il dispose de connaissances musicales, d’harmonie,<br />
ou d’orchestration. Peut-être que ceci joue moins dans<br />
le domaine rock-pop. Néanmoins, si l’on enregistre du<br />
classique, il n’y a pas que la technique, mais aussi la partition<br />
qui compte.<br />
Vous êtes musicien et ingénieur du son. En ce sens,<br />
vous pouvez tant créer votre propre musique<br />
qu’enregistrer celle des autres. Que préférez-vous ?<br />
Les deux me plaisent, quand il s’agit de musique, il n’y a<br />
rien que j’apprécie moins.<br />
Chaque projet est différent. Je viens de terminer l’enregistrement<br />
de la musique pour le tram. C’est un pianiste de<br />
jazz qui l’a composée, et il est venu dans mon studio pour<br />
l’enregistrer. Chaque arrêt a un thème, avec des variations<br />
différentes. On a choisi mon studio notamment grâce à la<br />
présence de ce piano. La preuve en est qu’il s’agit certes<br />
d’un investissement, mais que cela aide les musiciens à<br />
concrétiser leurs projets.<br />
Qu’en est-il du message que vous délivreriez aux<br />
jeunes qui voudraient devenir opérateurs du son ?<br />
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