Sépcial Marathon International Toulouse Métropole 2018
Pour tout savoir sur cette 12ème édition du Marathon de la Ville Rose !
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L'ambiance<br />
<br />
DE L'EVENEMENT<br />
et...courir !<br />
minutes d’avance sur son principal<br />
rival. Les autres sont relégués à des<br />
années lumière. Son pas est euphorique,<br />
il maîtrise la course, il s’emballe.<br />
Il est le plus fort, il va gagner. Il en est<br />
sûr.<br />
L’ingratitude de ce sport. Courir<br />
n’est pas toujours facile, quelque soit<br />
son niveau, quelque soit son volume<br />
d’entrainement, sa préparation. Le<br />
corps a parfois ses revers. Le parcours<br />
du marathon toulousain est exigent.<br />
Les premiers kilomètres passent<br />
en revue l’épicentre, la volonté affichée<br />
d’une organisation qui réfléchit<br />
et vend ses cartes postales. Le bon<br />
vieux Pont Neuf, le pont des Catalans,<br />
les quais de la Garonne, la Daurade,<br />
la Dalbade. Un dédale de rues, des<br />
relances à angles droits, des bâtiments<br />
de briques roses. Le brouillard<br />
des premières heures ne s’est guère<br />
dissipé. Le ciel reste résolument gris,<br />
c’est désespérant. La lumière d’un<br />
bleu roi qui sied si bien au fuchsia des<br />
parois n’apparaitra pas. La rosée se<br />
substitue au rose. L’humidité de l’air<br />
se dépose et se mêle aux gouttes de<br />
sueur. Pas de forte chaleur à craindre,<br />
juste, au pire, une bonne crève<br />
contractée à faire le pied de grue dans<br />
les sas de départ, là où le différé du<br />
coup de pistolet a agacé et frigorifié<br />
des mécaniques qui ne demandaient<br />
qu’à chauffer. Un fâcheux contretemps<br />
indépendant de la volonté de la<br />
« fédé » qui chapeaute les commandes.<br />
Des véhicules restés stationnés<br />
sur des points névralgiques du parcours<br />
inquiétent. Ici, comme ailleurs,<br />
on ne badine plus avec la sécurité. Le<br />
marathon est protégé. Les mesures<br />
draconiennes. Félix caracole en tête<br />
et s’affiche en vedette. Son cheminement<br />
souriant le mène aux Argoulets<br />
puis, comme des milliers d’autres à<br />
sa traine ouvre la voie. Le parcours<br />
longe maintenant en longue ligne<br />
droite la verdure qui borde le boulevard<br />
périphérique, cinq, six kilomètres<br />
avant d’obliquer sur le boulevard<br />
Saint-Exupéry. L’effort est à maturité.<br />
Et le coureur se retrouve au pied du<br />
mur, le mur du passé trente kilos. Le<br />
foie a puisé dans ses réserves de glycogène.<br />
Le corps a ses limites. Et le<br />
faubourg Saint-Ex est une ascension,<br />
relative peut-être mais pas pour des<br />
marathoniens qui puisent dans leurs<br />
réserves. Le premier coup de bambou<br />
assené assomme. Il faut pourtant<br />
poursuivre. L’arrivée n’est pas encore<br />
à la porte d’à côté. Le retour en ville<br />
a une odeur trompeuse d’écurie. Le<br />
dernier quart de course tournicote<br />
de nouveau dans les ruelles du vieux<br />
centre. Interminables, cassantes, les<br />
relances sont devenues très difficiles<br />
pour des jambes qui n’en peuvent<br />
plus. Celles de Felix Kirui en font partie.<br />
Le Kenyan a considérablement<br />
réduit son allure. Kirui est cuit. Des<br />
milliers d’autres après lui vivront<br />
la même torture. Vouloir et ne plus<br />
pouvoir. Le fameux mur du 35ème<br />
kilomètre.<br />
La dure loi du sport. Kumbi Bechere<br />
n’en demandait pas tant. Lui aussi a<br />
tous les voyants mis au rouge mais<br />
l’opportunité est trop belle et décuple<br />
ses réserves. L’Ethiopien rattrape le<br />
Kenyan au supplice et le dépose dans<br />
les deux derniers kilomètres. Kumbi<br />
offre à l’Ethiopie son premier titre<br />
sur l’épreuve. Un ravissement. Kumbi<br />
ravit l’épreuve. Regardez la photo à<br />
l’instant même où il franchit la ligne<br />
finale. Il ne court plus, il vole. Et ce<br />
n’est pas du vol. Le chrono de 2h23<br />
n’est pas le meilleur du genre mais<br />
c’est celui du plus fort. La victoire<br />
revient au meilleur, au plus méritant.<br />
Elle est méritée. Elle s’est méritée.<br />
Sur dix, sur le semi, sur le marathon<br />
en individuel ou en équipes, chacun<br />
a eu son lot de sensations, de partage,<br />
de flirt avec ses propres limites.<br />
<strong>Toulouse</strong> s’est animée pour la 11ème<br />
fois grâce à son marathon. On y est<br />
venu de loin. Les meilleurs régionaux,<br />
leurs homologues nationaux, les athlètes<br />
de dimension internationale, les<br />
néophytes, les curieux, les insensés<br />
se sont côtoyés. Tout le monde s’est<br />
battu contre soi-même en supportant<br />
l’effort de son voisin, de son semblable.<br />
Quel sport, faisait remarquer<br />
Mehdi Baala, parrain de l’épreuve,<br />
peut réunir, un dimanche matin à<br />
8h00, à une heure où il fait encore<br />
nuit autant de milliers de personnes<br />
réunies autour d’une même passion<br />
? Il n’en est point. Dans le brouillard,<br />
presque treize mille maillots de couleur<br />
ont éclairé la ville, tout le centre<br />
ville et la population s’est réveillée sur<br />
les balcons. What else ? Les mines<br />
sont défaites. Mais les cœurs sont<br />
heureux. Et Khadija Boulahbab n’a<br />
rien perdu de son superbe sourire…<br />
La philosophie de la vie, la beauté du<br />
sportn courir pour ne pas mourir, voir<br />
<strong>Toulouse</strong> pour ne pas to lose. Tous<br />
sont repartis vainqueurs.<br />
Brice de Singo.