Grand Raid des Pyrénées 2018

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18 Le champion JULIEN COURBET "Cette année, j'ai pris cher !" Julien Courbert ne raterait une édition du GRP pour rien au monde. Il est au rendez-vous depuis la deuxième année. C'est tout dire. Et il a même gagné l'Ultra. Cette année, cela a été vraiment rude pour lui. Mais il s'en sort tout de même très bien... "Chaque année, depuis la 2ème édition du GRP, je suis de retour sur ce GRP, course emblématique des Pyrénées. Avec l’aide de mon ami Yves Moreilhon, je récupère le dossard 30 minutes avant le départ. Je prends une dernière bouffée d’oxygène, un peu de réconfort auprès de mon assistance de choc et je me place sur la ligne de départ. Robin Thomas et ses collègues mettent une ambiance de feu. Le décompte est lancé et la trouille pénètre mon corps. 5h, je pars à l’assaut de ce parcours avec envie et plaisir. La premier tiers de la course se passe plutôt bien. Je m’alimente et je ne puise pas dans mes ressources. Le passage au Pic du Midi est toujours un événement. C’est toujours aussi impressionnant à mes yeux. On est un groupe de cinq à quelques minutes d’écart. Nicolas Gaillot fait une grosse première partie. Je sens que Rémi Badoc est parti plus vite qu’à son habitude. Je continue avec de bonnes sensations qui ne vont pas durer. Au 55ème, mon corps ne répond plus. Je n’ai aucune fatigue musculaire mais cela devient général. Je suis collé en montée et en descente. Heureusement, j'ai le moral. Je ne peux suivre Rémi et Bruno Bouzigues qui me déposent dans la dernière difficulté avant Hautacam. Quelques foulées avec Jean-Pierre Bertarres qui m’a fait plaisir à venir sous la pluie ! Arrivé au ravito, rien ne passe. Je ne peux m’alimenter malgré toutes les bonnes choses qui sont devant moi. Je repars direction Pierrefitte, première base-vie. J’ai le plaisir de voir beaucoup d’amis venus me faire une petite visite qui va se prolonger sur le ravitaillement de Cauterets car ils comprennent bien que je suis dans le dur. C’est dur pour tout le monde. Je comprends que je ne jouerai pas la première place et que dans un premier temps, je dois déjà rejoindre le prochain ravitaillement. Je tombe sur un os car cette montée du Viscos est un calvaire. Je suis à la limite de l’explosion malgré ma faible allure. Descente du col de Riou que je connais par cœur. Je sens au fur et à mesure de ma descente que l’émotion me gagne. Je traverse les rues de Cauterets avec beaucoup d’encouragements. Je reprends vie. Je suis accueilli par tout un groupe d’amis. J’ai la chance de pouvoir me faire masser par mon amie Deborah qui me remet en marche. Il reste à ce stade 73 km à faire. Je mange à nouveau. Ma compagne Audrey Pene et ma belle-mère sont héroïques. J’ai les meilleurs ravitailleurs de la course. Elles sont exceptionnelles et si j’ai toujours gardé le moral c’est grâce à elles et à tous les amis. Jusqu’à Luz, cela se passe bien. Je reprends du plaisir. Le brouillard épais rend la tâche difficile mais bon, c’est du trail aussi. Je prends quelques recommandations très furtives auprès de Yves. Il a raison ! C’est un enfer ! C’est dur, compliqué. Je tombe à plusieurs reprises. Arrivé après de longues heures au sommet, la descente est une copie-collé de la montée. Je navigue dans la descente à une allure de 6 km/h. Tournaboup enfin ! J’ai pris cher ! Je suis content de retrouver Audrey et sa mère. Ça me permet de quitter la course un petit instant. Je m’alimente normalement et repars plutôt bien en donnant rendez-vous à mon assistance sur la ligne d’arrivée. Après quelques minutes, je chute lourdement sur le genou gauche et brise mon bâton. Je suis furax. Je repars avec une bonne douleur et des frais à prévoir ! La montée jusqu’à la Hourquette Nère se passe bien dans l’ensemble. Je reprends beaucoup de coureurs du 120km. Jusqu’aux Merlans, je subis la descente comme la majorité des coureurs. Elle est dure cette descente. Passage express au ravito. Puis je repars pour Vielle-Aure où la libération va être de mise. Tous les participants du 80km me félicitent. Un grand merci à eux. La dernière descente se déroule bien. Les chaussures me rassurent dans les grosses pentes. J’aperçois la ligne et Audrey et sa mère. Je suis super heureux. J’ai terminé cette distance. Un petit tour le stand de Seb me permet une récupération rapide. Un grand merci à Pierre Borie pour les sorties de grande qualité et le suivi de cette course. A Yves Moreilhon, pour son aide d’avant course et à l’humilité qu'il m’a transmis. Merci à Fabien pour le textile et à JC et Marie pour les chaussures et la veste. Merci à Mano pour l’approche des courses. Grand respect aussi à Mikaël Pasero pour le programme de dernière minute. A tous les amis venus me voir, à tous les bénévoles qui ont été aux petits soins avec moi. Je suis un privilégié et parfois je n’ai pas eu forcément un sourire à leur donner. Mille excuses pour ça. Et sincères félicitations à tous ceux qui ont essayé ou réussi cette course de fous." Photo : Grand Raid des Pyrénées 2018 – Thierry Jouanin – www.photossports.net
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