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Essais & Simulations n° 137

SPÉCIAL AÉRONAUTIQUE comprendre et répondre aux enjeux de la filière

SPÉCIAL AÉRONAUTIQUE
comprendre et répondre aux enjeux de la filière

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Dossier 32<br />

SPÉCIAL<br />

AÉRONAUTIQUE<br />

comprendre<br />

et répondre<br />

aux enjeux<br />

de la filière<br />

<strong>Essais</strong> et modélisation 8<br />

Simulation et HPC : des technologies stratégiques<br />

pour les essais<br />

MESURES 18<br />

Vibro-acoustique : quelles solutions pour répondre<br />

aux besoins des laboratoires ?<br />

N° <strong>137</strong> • Mai 2019 • 25 €


FAITES<br />

DÉCOLLER VOS<br />

CADENCES !<br />

Comment faire cohabiter au mieux<br />

opérateurs, réalité augmentée,<br />

équipements et outillages pour gagner<br />

en agilité et en productivité ?<br />

Copyright © ESI Group 2019 - G/OM/19.10/A - IImage courtesy of Boeing.<br />

Les leaders de l’industrie aéronautique<br />

utilisent IC.IDO, la solution immersive<br />

d’ESI, pour détecter les erreurs de<br />

conception, valider leurs outils en amont<br />

de la production, et optimiser très tôt<br />

leurs processus d’assemblage.<br />

Des gains de productivité réels grâce à<br />

une solution digitale de pointe intégrant<br />

la physique des matériaux.<br />

www.esi-group.com/PAS2019<br />

Rendez-vous au Salon du Bourget !<br />

Partenaire numérique<br />

de vos innovations


éditorial<br />

L’aéronautique toujours demandeur d’essais<br />

Après des années de hausse exceptionnelle, portant la filière au rang des principaux<br />

contributeurs de la croissance, l’aéronautique vit aujourd’hui son rythme de croisière<br />

; car si les volumes restent élevés en raison de l’augmentation régulière du trafic<br />

mondial, l’absence de nouveau programme signe la fin – on l’espère, provisoire – de<br />

l’envolée d’un secteur qui n’a cessé d’évoluer. Serait-ce un retournement de marché qui<br />

se profile à l’aube de l’ouverture du Salon international de l’aéronautique (SIAE) en juin<br />

prochain ? Pas tellement, que ce soit d’un point de vue de la production (les carnets de<br />

commandes sont toujours pleins) ou de la maintenance (MRO).<br />

olivier Guillon<br />

Rédacteur en chef<br />

« Tout comme l’automobile, l’avion devra être propre,<br />

électrique ou fonctionnant à partir d’autres sources<br />

d’énergie. »<br />

Qu’en est-il cependant des essais ? Car cette absence de nouveau programme (même si<br />

des projets devraient voir le jour en Chine ou encore dans la défense avec l’avion « du<br />

futur ») ne devrait que modérément impacter les professionnels des essais et de simulation<br />

numérique. La raison ? D’une part, le besoin des avionneurs à produire toujours<br />

plus et plus vite, générant des surcharges d’activité d’essais et de contrôle chez leurs<br />

sous-traitants. D’autre part, le durcissement des réglementations en particulier dans<br />

l’environnement. Bien que déjà fortement taxée, l’aéronautique est de nouveau dans le<br />

collimateur du législateur. Tout comme l’automobile, l’avion devra être propre, électrique<br />

ou fonctionnant à partir d’autres sources d’énergie. L’occasion pour les spécialistes<br />

des essais de s’ouvrir de nouvelles perspectives de business. ●<br />

envie de réagir ?<br />

@EssaiSimulation<br />

ÉdITEUR<br />

mRJ Informatique<br />

Le Trèfle<br />

22, boulevard Gambetta<br />

92130 Issy-les-Moulineaux<br />

Tél. 01 84 19 38 10<br />

Fax : 09 72 58 48 14<br />

/Facebook.com/<br />

EssaiSimulation<br />

/@EssaiSimulation<br />

direction :<br />

Michaël Lévy<br />

directeur de publication :<br />

Jérémie Roboh<br />

Rédacteur en chef :<br />

Olivier Guillon<br />

COmmERCIALISATION<br />

Publicité :<br />

Patrick Barlier<br />

p.barlier@mrj-corp.fr<br />

diffusion et Abonnements :<br />

vad.mrj-presse.fr<br />

Prix au numéro :<br />

25 €<br />

Abonnement 1 an :<br />

85 € / 4 numéros<br />

Étranger :<br />

100 €<br />

Règlement par chèque<br />

bancaire à l’ordre de MRJ<br />

RÉALISATION<br />

Conception graphique :<br />

Eden Studio<br />

maquette :<br />

Géraldine Lepoivre<br />

Impression :<br />

Rivadeneyra, sa<br />

Calle Torneros, 16<br />

Poligono Industrial de Los Angeles<br />

28906 Gerafe - Madrid<br />

N°ISSN :<br />

1632 - 4153<br />

Commission paritaire :<br />

0 414 T 83 214<br />

dépôt légal : à parution<br />

Périodicité : Trimestrielle<br />

Numéro : <strong>137</strong><br />

date : mai-juin-juillet 2019<br />

RÉdACTION<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

M.Beneck (Saint-Gobain),<br />

N. Cordero(Saint-Gobain),<br />

Thibaut Detroux (Nolisys),<br />

F. Fremy (Saint-Gobain),<br />

Stéphane Guignard (Aras), Jérôme<br />

Ligot (V2i), Christophe Marcadet<br />

(HGL Dynamics France), F. Mathieu<br />

(EikoSim), Marwan Radi (Nolisys)<br />

Comité de rédaction :<br />

Olivier Guillon (MRJ), Alain<br />

Bettacchioli (Thales Aliena Space),<br />

Patrycja Perrin, Yohann Mesmin<br />

(Siemens Industry Software),<br />

Daniel Leroy (Alliantech)<br />

membre du réseau REPm-EmPN<br />

PHOTO dE COUvERTURE :<br />

Application de solution<br />

de l’éditeur ESI Group<br />

chez l’avionneur Boeing<br />

© BOEING<br />

Toute reproduction, totale ou<br />

partielle, est soumise à l’accord<br />

préalable de la société MRJ.<br />

Partenaires du magazine<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> :<br />

<strong>Essais</strong> & siMUlatioNs • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I1


Today’s dreams need<br />

tomorrow’s engineering.<br />

Simcenter: Predictive engineering analytics<br />

for the new era of smart innovation.<br />

Getting a dream off the ground has never been more challenging.<br />

Products need to be smarter. Manufacturing processes are more<br />

complex. And design cycles are shorter than ever. Simcenter software<br />

can help. With its unique combination of multi-disciplinary<br />

simulation, advanced testing and data analytics, Simcenter gives<br />

you the power to explore alternatives faster, predict performance<br />

more accurately... and deliver innovation with greater confidence.<br />

siemens.com/plm/simcenter


sommaire<br />

dossier<br />

spéCial aéRoNaUtiqUE Et spatial<br />

32<br />

33 L’ETTC, la grande conférence mondiale des essais en vol,<br />

revient en juin à Toulouse !<br />

34 Le pôle ASTech Paris Région entame sa nouvelle feuille de route<br />

36 Airbus Helicopters recourt à Simcenter Amesim pour optimiser<br />

la conception des systèmes hydrauliques<br />

39 Tappenbeck s'établit dans le secteur des essais aéronautiques<br />

40 Électrifier la propulsion des avions grâce à la simulation<br />

44 La SRC VibraTec aide Safran Ventilation Systems à réduire le bruit<br />

des équipements de ventilation<br />

47 Serrer de 0,5 à 1000 Nm avec une seule clé dynamométrique couple<br />

et angle<br />

46 Les avions électriques s’envolent, mais qui pilote les batteries ?<br />

49 La simulation, outil de validation des composants pour fusées<br />

50 Une expertise de haut niveau dans le comportement dynamique<br />

des matériaux<br />

52 Un outil collaboratif d’ingénierie simultanée pour la fabrication additive<br />

56 <strong>Essais</strong> d’impact à l’oiseau : vers une exploitation quantitative des images<br />

58 Une nouvelle méthodologie de calibration des jauges de contraintes<br />

d’aubes statoriques<br />

actualités<br />

06 Atos, principal partenaire de<br />

Google Cloud pour le supercalcul<br />

06 Cevaa fête ses 20 ans<br />

06 En rachetant Saab Medav<br />

Technologies, Siemens renforce<br />

son activité NVH<br />

06 Obtention de homologation<br />

du GCF pour la plateforme<br />

de test de Rohde & Schwarz<br />

06 Alphanov et MBDA inaugurent<br />

un laboratoire commun<br />

12 Simutec Technologies fiabilise<br />

l’Usine du Futur<br />

13 L’Europe et la transition<br />

numérique : les deux défis<br />

de Teratec<br />

17 iXblue, votre partenaire pour<br />

la simulation de mouvements<br />

hautes performances<br />

15 Boostez vos simulations<br />

numériques avec SiMSEO<br />

14 Le Big Data comme moyen<br />

indispensable de gestion<br />

de données importantes<br />

30 Un logiciel pour innover dans<br />

le domaine des métamatériaux<br />

pour l’absorption et l’isolation<br />

acoustique<br />

31 m+p lance un nouveau banc<br />

de mesure de raideur<br />

Mesures<br />

© Deroure<br />

<strong>Essais</strong><br />

et modélisation<br />

08 Ouverture du séminaire Nafems<br />

le 6 juin sur la conception<br />

robuste et fiable<br />

10 Vers une convergence nécessaire<br />

entre la simulation numérique<br />

et le PLM<br />

18 Des développements toujours<br />

plus nombreux pour Kistler dans<br />

l’aérospatial<br />

20 La division Consulting et essais<br />

de dBVib poursuit sa croissance<br />

22 Des solutions NVH toujours plus<br />

innovantes pour les véhicules<br />

classiques et électriques<br />

23 Applications spéciales<br />

capacitives pour le secteur<br />

aéronautique et spatial<br />

24 Des accéléromètres à faible<br />

coefficient thermique<br />

26 Analyse vibratoire non-linéaire<br />

d’un F-16 sur base de données<br />

GVT – Démonstration du logiciel<br />

NI2D de Nolisys<br />

outils<br />

62 Formations<br />

63 L’ASTE organise prochainement<br />

trois nouvelles journées<br />

techniques<br />

64 Sommaire du prochain numéro<br />

64 Index des annonceurs<br />

et des entreprises citées<br />

64 Le chiffre à retenir<br />

© Emitech<br />

<strong>Essais</strong> & siMUlatioNs • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I3


nos dossiers en un clin d’œil<br />

© Siemens<br />

essais et modélisation<br />

Simulation numérique et HPC :<br />

des domaines stratégiques<br />

pour la France p. 8<br />

Les événements printaniers que sont la Conférence de Nafems<br />

France portant sur la conception de systèmes fiables et<br />

robustes, et le Forum Teratec 2019 vont cette année encore<br />

remettre l’Hexagone au cœur de l’écosystème européen<br />

voire mondial de la simulation numérique et du calcul haute<br />

performance (HPC). Ces deux technologies sont intimement<br />

liées, aujourd’hui plus que jamais compte tenu des perspectives<br />

qu’offrent le Big Data et, par extension, l’intelligence artificielle<br />

dans le domaine des essais.<br />

© Micro-méga Dynamics - Recovib<br />

mesures<br />

Répondre aux problématiques<br />

vibro-acoustiques p. 18<br />

Les laboratoires d’essais doivent de plus en plus composer<br />

avec des demandes croissantes émanant des fabricants afin<br />

de résoudre des problèmes de qualité, de comportement<br />

matériaux ou de tenue en fatigue dans certaines situations<br />

extrêmes. C’est le cas de nombreux équipements et<br />

appareils à l’image des satellites, marché en pleine explosion<br />

particulièrement soumis aux phénomènes de micro-vibrations<br />

susceptibles de fortement endommager des appareils<br />

aussi onéreux que stratégiques dans cette nouvelle guerre<br />

de l’espace.<br />

dossier<br />

Spécial Aéronautique<br />

et spatial p. 32<br />

L’aérospatial a toujours le vent en poupe ; cette tendance se<br />

ressent tant en production qu’en maintenance mais aussi dans<br />

les essais en environnement et en simulation numérique.<br />

Les exigences en qualité, coûts et – surtout – délais impactent<br />

de nombreux laboratoires devant faire face à une situation<br />

toujours plus tendue ; les grands programmes ayant (pour le<br />

moment du moins) disparu des radars. Toutefois, les contraintes<br />

environnementales toujours plus drastiques et la tendance vers<br />

des avions plus propres, à l’image des aéronefs électriques<br />

faisant progressivement leur apparition sur le marché, devraient<br />

conforter la place des essais comme une étape cruciale.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I5


aCtualités<br />

en breF<br />

En rachetant saab Medav<br />

technologies, Siemens<br />

renforce son activité NvH<br />

Siemens a signé un accord de rachat<br />

de l’activité de tests de qualité NVH<br />

(bruit, vibration et secousses) finaux<br />

de Saab Medav Technologies GmbH,<br />

un fournisseur international<br />

de systèmes de pointe de traitement<br />

du signal, de renseignement<br />

de transmissions (COMINT) et<br />

d’analyse destinés à des applications<br />

aériennes, terrestres et navales,<br />

ainsi que de solutions pour les tests<br />

de qualité NVH dans l’industrie. ●<br />

obtention de homologation<br />

du GCf pour la plateforme<br />

de test de Rohde & Schwarz<br />

Le fabricant a annoncé avoir obtenu<br />

l'homologation de son outil de test<br />

de conformité du protocole C-V2X,<br />

répondant ainsi à la spécification<br />

définie par le Global Certification<br />

Forum (GCF). L'homologation repose<br />

sur des tests réalisés en utilisant<br />

le testeur de communication radio<br />

à large bande R&S CMW500 et<br />

le générateur de signaux vectoriels<br />

R&S SMBV100A. ●<br />

HPC<br />

atos, principal partenaire de Google<br />

Cloud pour le supercalcul<br />

Le 14 mai dernier, en amont de la quatrième édition des Atos Technology<br />

Days organisée à VivaTech (Porte de Versailles), Atos, leader international<br />

de la transformation digitale, a annoncé avoir été choisi par Google<br />

Cloud comme premier partenaire pour le calcul haute performance, élargissant<br />

ainsi le partenariat mondial avec de nouveaux services destinés aux entreprises.<br />

Les clients auront ainsi la possibilité de s'appuyer sur le Centre d'excellence en<br />

programmation parallèle (CEPP) d’Atos et ainsi disposer de la puissance de<br />

calcul nécessaire pour exploiter au mieux leurs données lorsqu'ils aborderont<br />

des enjeux scientifiques, techniques et commerciaux majeurs. Les entreprises<br />

nécessitent une grande puissance de calcul afin de transformer les immenses<br />

quantités de données complexes qui les<br />

entourent en informations précieuses.<br />

Atos aide ainsi les organisations à s'assurer<br />

que leurs applications exploitent<br />

au mieux les technologies haute performance<br />

de Google Cloud pour optimiser<br />

leurs solutions. ●<br />

EN SAvOIR PLUS > www.atos.net<br />

Adobe Stock<br />

PmE<br />

Cevaa fête ses 20 ans<br />

Depuis sa création en 1999 sous l’impulsion de la région Normandie, du<br />

département de Seine-Maritime et des industriels de l’automobile, le<br />

centre vibro-acoustique et fiabilité (Cevaa) s’est développé tant au niveau<br />

structurel avec aujourd’hui vingt-sept personnes, qu’en termes de nouveaux<br />

moyens et nouvelles compétences.<br />

alphanov et MBda<br />

inaugurent un laboratoire<br />

commun<br />

Le 27 mars dernier, Alphanov et<br />

MBDA ont inauguré le laboratoire<br />

commun portant sur l’étude<br />

scientifique de l’interaction lasermatière.<br />

Ce laboratoire fortement<br />

instrumenté et automatisé permet la<br />

réalisation d’essais en toute sécurité<br />

avec une source laser 10 kW associée<br />

à plusieurs têtes optiques montées<br />

sur un robot. ●<br />

Situé à Saint-Étienne du Rouvray, le<br />

laboratoire, dont la mission d’origine<br />

portait sur l’acoustique et la vibration<br />

dans le domaine exclusif de l’automobile,<br />

s’est transformé ces dix dernières<br />

années en développant de nouvelles<br />

activités et réponses à de nouveaux<br />

secteurs industriels. Si l’automobile<br />

reste le domaine principal, le Cevaa<br />

a pu développer, dans la dynamique<br />

de NAE, des clients (PME et grands<br />

donneurs d’ordre) dans l’aéronautique,<br />

le spatial, la sécurité / défense, l’énergie<br />

ou encore le sports et loisirs et autres<br />

industries. ●<br />

EN SAvOIR PLUS > www.cevaa.com<br />

6I <strong>Essais</strong> & siMUlatioNs • N°<strong>137</strong> • mai 2019


Une donnée fiable<br />

repose sur des moyens<br />

de tests précis.<br />

iXblue Motion Systems propose une gamme<br />

complète de simulateurs de mouvements<br />

mono-axe & multi-axes, et de centrifugeuses<br />

conçus pour les tests et l’étalonnage de<br />

composants inertiels, systèmes de guidage<br />

et de capteurs optiques.<br />

• Très haute précision<br />

• Grandes capacités dynamiques<br />

• Excellente stabilité de position<br />

• Excellente répétabilité des résultats<br />

• Gains de temps significatifs


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Événement<br />

Ouverture du séminaire Nafems<br />

le 6 juin sur la conception robuste<br />

et fiable<br />

Après un premier rendez-vous 2019 très réussi en mars dernier à l’Ensam, à Paris, Nafems France organise<br />

une nouvelle journée riche en conférences, portant cette fois sur l’utilisation de la simulation numérique visant<br />

à rendre plus robustes et plus fiables les produits industriels.<br />

La précédente journée s’est déroulée en mars dans l’amphithéâtre de l’Ensam (Paris 13) et a réuni près de 150 personnes<br />

© O. Guillon<br />

Contexte industriel<br />

Une bonne conception commence par identifier la relation<br />

entre la performance du produit et les variables de conception.<br />

Comprendre les relations entre ces paramètres et leur<br />

influence sur la conception globale est cruciale pour s’assurer<br />

de maintenir son problème dans un cadre technique<br />

et économique exploitable qu’il concerne le produit ou le<br />

processus de fabrication. L’optimisation de la conception<br />

robuste (RDO) induit de minimiser l’impact de la variabilité<br />

et de quantifier les incertitudes (UQ) dans la pratique<br />

de l’ingénierie par la simulation.<br />

Conférences : exemples de thèmes proposés<br />

Détermination de l’espace de conception, Quantification et<br />

propagation des incertitudes, simulation non déterministe,<br />

analyse de sensibilité, variabilité des entrées en simulation,<br />

comment augmenter la confiance dans les résultats de simulation<br />

(fiabilité) , la tolérance aux erreurs, dimensionnement<br />

et allégement, vieillissement des matériaux, smart massive<br />

data analysis, management de la simulation, gestion des plans<br />

d'expériences croisés, réduction des modèles, couplage des<br />

modèles (physique et probabiliste), modèles de défaillance, etc.<br />

Tout le programme se trouve d’ores et déjà sur le site Web de<br />

Nafems France (voir adresse ci-dessous). Parmi les intervenants,<br />

des grands noms de l’industrie à l’image de Renault,<br />

Schneider Electric, Valeo, Safran Helicopters ou encore<br />

Airbus et 3DS. ●<br />

EN SAVOIR PLUS > www.nafems.org<br />

8I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


DEWESoft® développe et fabrique des systèmes d’analyse<br />

Vibratoire et Acoustique pour les secteurs de l’industries :<br />

Automobile, Aéronautique, Energie, Automatisme, Production,<br />

Marine et Recherche.<br />

Toutes ces industries ont des éléments (ensembles et sous-ensembles)<br />

générant des bruits et des vibrations (NVH) excessifs.<br />

ANALYSES ACOUSTIQUES et VIBRATOIRES<br />

Pour effectuer ce type de mesure de façon précise, simple et efficace, DEWESoft® propose des<br />

analyseurs chainables de 4 à plus de 1000 voies. Grâce à l’application logicielle NVH,<br />

DEWESoft® dispose de solutions permettant de réaliser l’ensemble des mesures suivantes<br />

• ANALYSE D’ENVELOPPE AVEC BASE DE DONNÉES ROULEMENTS<br />

• ANALYSE ACOUSTIQUE EN BANDE D’OCTAVE ET SONOMÈTRE<br />

• ANALYSE FFT EN BANDE FINE<br />

• ANALYSE EN ORDRE (2D ; 3D ; ORBIT)<br />

• ANALYSE DE TORSION<br />

• ANALYSE MODALE<br />

• EQUILIBRAGE 1 & 2 PLANS<br />

• ANALYSE SUR LE CORPS HUMAIN<br />

• PUISSANCE ET INTENSIMÉTRIE ACOUSTIQUE<br />

• TEMPS DE REVERBERATION (RT 60)<br />

DEWESoft France - www.dewesoft.fr - france@dewesoft.com - 01.75.64.19.30


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Avis d’expert<br />

Vers une convergence nécessaire<br />

entre la simulation numérique et le PLM<br />

Pour Stéphane Guignard, directeur<br />

France et Europe du Sud d’Aras,<br />

spécialiste du Product Life<br />

Management (PLM), la simulation<br />

numérique demeure une discipline<br />

encore trop isolée des autres.<br />

Cependant, la montée en puissance<br />

outils de gestion des processus<br />

et des données de simulation (SPDM) devrait résoudre<br />

en partie ce problème.<br />

Le bruit, les vibrations, les échanges thermiques, les<br />

propriétés mécaniques, optiques, électriques... l'éventail<br />

des caractéristiques d'un produit que l'on peut simuler<br />

numériquement ne cesse de s'élargir. Chaque jour, ou<br />

presque, de nouveaux logiciels de modélisation sont proposés<br />

aux ingénieurs de conception. La simulation numérique<br />

est devenue un outil d'ingénierie incontournable qui permet<br />

de concevoir plus rapidement et à moindre coût, en limitant<br />

le nombre de prototypes, des produits qui deviennent<br />

de plus en plus complexes.<br />

Dans un contexte réglementaire qui ne cesse de se complexifier,<br />

la simulation numérique est aussi une aide essentielle à<br />

la mise en conformité des produits et son intérêt ne s'arrête<br />

pas au moment où le produit est lancé sur le marché. Avec<br />

le développement des objets connectés, des masses d'informations<br />

sur les conditions d'utilisation devraient permettre<br />

de mieux prévoir sa durée de vie et surtout de sans cesse<br />

l'améliorer.<br />

Stéphane Guignard<br />

Directeur France et Europe du Sud de la société Aras spécialisée<br />

dans la gestion du cycle de vie des produits et éditrice<br />

d’une solution PLM résiliente, adaptée aux grandes entreprises<br />

aux produits et aux processus complexes. Aras compte parmi<br />

ses clients dans le domaine de la simulation la Nasa, American Axle<br />

ou encore Magna<br />

majorité des intervenants. A l'inverse, et ce n'est pas moins<br />

grave, les ingénieurs de simulation ne sont pas suffisamment<br />

connectés au processus de conception qui engendre<br />

de nombreuses variantes du produit, des allers-et-retours<br />

entre les services, des boucles de modification du produit<br />

en cours de définition...<br />

Dans ces conditions, comment être sûr qu'une simulation<br />

numérique a bien été effectuée avec la dernière version du<br />

produit, et par exemple qu'une légère modification de forme<br />

sur une pièce ne se révèlera pas néfaste pour sa tenue mécanique<br />

ou sa maintenabilité ? Enfin, la prolifération des outils<br />

de modélisation couvrant de multiples disciplines pose un<br />

problème de cohérence, mais aussi d'efficacité : les entreprises<br />

ont besoin de créer leurs propres chaînes de traitement, de<br />

pouvoir facilement les faire évoluer afin d'automatiser et<br />

de « rejouer » autant de fois que nécessaire les simulations<br />

numériques qui contribuent à la définition de leurs produits.<br />

La simulation numérique, une discipline<br />

encore trop isolée<br />

Pourtant, en pratique, la simulation numérique a le défaut<br />

de ne pas être vraiment intégrée au processus de conception<br />

des produits. Ainsi, alors que la plupart des départements de<br />

l'entreprise (marketing, bureau d'études, production, maintenance...)<br />

participe à l'élaboration des nouveaux produits,<br />

la simulation reste une affaire d'experts hautement spécialisés,<br />

et ses résultats sont le plus souvent inaccessibles à la<br />

10I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Vers des outils de SPDM connectés<br />

pour assurer la continuité numérique<br />

Tout cela, en principe, devrait être facilité par les outils de<br />

gestion des processus et des données de simulation (SPDM),<br />

proposés par les grands éditeurs de logiciels de simulation.<br />

Force est de constater que ces SPDM ne répondent pas<br />

aux besoins des industriels. Ces logiciels propriétaires ne<br />

permettent pas l'intégration des multiples solutions de simulation<br />

disponibles sur le marché ou développées en interne. Ils<br />

se révèlent surtout incapables de corréler la simulation numérique<br />

avec la gestion de configuration, et donc de prendre en<br />

compte la variabilité des produits, qu'il s'agisse de modifications<br />

en cours de conception ou de la tendance croissante à<br />

la personnalisation.<br />

Pour combler ces lacunes, la solution est de connecter la<br />

simulation aux logiciels de PLM (Product Lifecycle Management,<br />

système de gestion du cycle de vie des produits), dont<br />

l'objectif est déjà de faire communiquer tous les métiers de<br />

l'entreprise. Car un outil de PLM est en mesure de réaliser<br />

les trois fonctions nécessaires à l'intégration de la simulation<br />

dans le processus de développement des produits : la gestion<br />

de la chaîne des outils de simulation, le partage des données<br />

et des résultats, et la corrélation étroite<br />

de la simulation avec les étapes du développement<br />

du produit dans ses différentes<br />

configurations. Connectée sur<br />

une plateforme de PLM ouverte et adaptative,<br />

la simulation pourra, enfin, s'intégrer<br />

dans la continuité numérique. Les<br />

entreprises qui veulent optimiser leurs<br />

processus ont donc tout intérêt à intégrer<br />

la simulation tout au long du cycle<br />

de vie du produit. ●<br />

Stéphane Guignard – société Aras<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I11


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

3 questions à Stéphane Guignard<br />

En quoi la simulation numérique est-elle devenue<br />

un élément incontournable dans le domaine des essais<br />

et de la caractérisation des matériaux composites ?<br />

La simulation structurelle des matériaux composites s’est<br />

améliorée considérablement et la plupart des solveurs<br />

structurels peuvent désormais modéliser les composites<br />

à un certain niveau ; mais cela reste une capacité<br />

en développement.<br />

Comment bien utiliser le PLM (mise en place,<br />

utilisation quotidienne et optimale etc.) ?<br />

La convergence entre les données de simulation<br />

et le PLM est le défi numéro 1 à remplir pour assurer<br />

une véritable transformation numérique des entreprises<br />

industrielles. Afin de combler ces lacunes, la solution<br />

est de connecter la simulation aux logiciels de PLM<br />

grâce à un outil de gestion des processus et des données<br />

de simulation (SPDM) intégré.<br />

Pour quelle raison ?<br />

Que manque-t-il aujourd'hui aux services de simulation<br />

et aux outils qu'ils utilisent pour relever les défis<br />

que pose ce type de matériaux ?<br />

Le comportement élastique (linéaire) peut être très bien<br />

modélisé. En revanche, le comportement non linéaire<br />

(plastique) est quant à lui beaucoup plus compliquer<br />

à modéliser.<br />

Seule une plateforme de PLM ouverte est en mesure de<br />

réaliser les trois fonctions nécessaires à l'intégration de<br />

la simulation dans le processus de développement des<br />

produits : la gestion de la chaîne des outils de simulation,<br />

le partage des données et des résultats, et la corrélation<br />

étroite de la simulation avec les étapes du développement<br />

du produit dans ses différentes configurations et assurer<br />

ainsi une véritable continuité numérique.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

publi-communiqué<br />

DYSIM II : plateforme multi-modèles<br />

pour la simulation dynamique des<br />

procédés industriels et la prévention<br />

des risques<br />

SIMUTEC technologies offre un<br />

ensemble d’outils logiciels associés à<br />

un atelier de GÉNIE MODELISATION<br />

pour la simulation dynamique de procédés<br />

continus, pour l’optimisation et la<br />

prévention des risques industriels.<br />

SIMUTEC Technologies<br />

fiabilise l’Usine du Futur<br />

SIMUTEC intègre le calcul scalaire dans sa plateforme de simulation collaborative.<br />

DYSIM II est basée fondamentalement sur une architecture SOA, auto-adaptative,<br />

pouvant intégrer des modules de calcul scalaire et pouvant être accessible<br />

en mode ASP.<br />

La valeur ajoutée de DYSIM II est liée à sa capacité d’intégrer plusieurs applications/modèles<br />

de simulation pour s’exécuter en temps réel et en se partageant les<br />

mêmes données et en s’échangeant les variables autorisées.<br />

DYSIM II avec son moteur/algorithme de mastering et de contrôle des requêtes de<br />

tous les modèles unitaires de simulation en activité, permet de simuler les phases de<br />

démarrage et d’arrêt pour la maintenance de chaque unité d’une usine en pétrochimie.<br />

DYSIM II est conçu pour pouvoir intégrer et exécuter simultanément les modèles de<br />

simulation unitaire d’une usine pétrochimique en mode interconnecté et en temps réel.<br />

Ce qui permet de faire une évaluation des risques et de planifier les phases de maintenances<br />

des sites industriels avec méthodologie et une meilleure maitrise des risques.<br />

La capacité de DYSIM II à exécuter des programmes en HPC est en cours d’évaluation<br />

sur des modèles de simulation unitaire. Le calcul haute performance HPC<br />

sur la plateforme DYSIM II en mode inter-process et en temps réel fait partie des<br />

évolutions futures de notre plateforme.<br />

SIMUTEC TECHNOLOGIES Tél. : 01 40 83 87 78<br />

15, Avenue Descartes - 92350 Le Plessis Robinson - sti.simutec@gmail.com


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Entretien<br />

L’Europe et la transition numérique :<br />

les deux défis de Teratec<br />

À l’occasion du Forum Teratec qui ouvrira ses portes<br />

les 11 et 12 juin prochains, le nouveau président<br />

de Teratec Daniel Verwaerde revient sur les temps<br />

forts de l’événement qui reflètera à sa manière<br />

les nouvelles ambitions de l’association implantée<br />

à Bruyères-le-Châtel (Essonne) : la démocratisation<br />

du calcul hautes performances (HPC) et l’Europe.<br />

Daniel Verwaerde<br />

Président de Teratec et ancien<br />

administrateur général du CEA<br />

Daniel Verwaerde, qui êtes-vous ?<br />

Pour résumer, je suis pur produit du HPC et de la simulation<br />

numérique. Ingénieur mathématicien et Professeur en<br />

simulation numérique, j’ai travaillé pendant dix ans au département<br />

MA du CEA où j’ai développé des méthodes numériques<br />

visant à résoudre des équations modélisant l’évolution<br />

d’une population de particules. J’ai ensuite occupé différents<br />

postes d’encadrement avant de diriger la division Défense<br />

puis de devenir administrateur général du CEA jusqu’à mon<br />

départ en retraite l’an dernier.<br />

Quel bilan tirez-vous de Teratec depuis sa création ?<br />

En tant que l’un des pères fondateurs avec Christian Saguez<br />

de Teratec, je suis satisfait de ce qu’est devenue cette association<br />

dont le rôle, rappelons-le, est de diffuser les savoirs et de<br />

faire bénéficier les mondes industriel et académique des avancées<br />

de la simulation et du calcul haute performance. Nous<br />

avons très largement contribué à développer l’usage de ces<br />

technologies dans l’industrie et la recherche françaises et, en<br />

réunissant au sein du Campus près de 300 personnes, sociétés<br />

et start-up technologiques. Teratec aura atteint en 2020<br />

ses objectifs initiaux mais il faut donner une nouvelle impulsion,<br />

un nouveau cap ; ce sera mon rôle en tant que président.<br />

Quelles sont les nouvelles priorités de Teratec ?<br />

Elles sont de deux ordres. Le premier est technologique : il<br />

est indispensable de continuer à ouvrir Teratec aux problé-<br />

matiques du HPC mais pas seulement ; car le digital, c’est<br />

aussi désormais les micro-processeurs de plus en plus puissants<br />

et à la portée de tous. On trouve plus de puissance<br />

dans un smartphone actuel dans un supercalculateur il y<br />

a vingt ans ! Au sein de Teratec, nous devons utiliser cette<br />

transition numérique pour permettre à toutes les entreprises<br />

d’utiliser les technologies digitales : simulation et big data ;<br />

à ce titre, le programme Simseo, avec 300 PME formées à la<br />

simulation numérique, répond à ces enjeux. Autre priorité,<br />

l’Union européenne. Après s’être longtemps désintéressé du<br />

numérique, le Vieux Continent débarque dans le HPC avec<br />

notamment la création en 2018 d’EuroHPC. Là encore, Teratec<br />

et la France ne doivent pas passer à côté de cette initiative<br />

visant à doter l'Union européenne de superordinateurs<br />

de classe mondiale. Nous devons nous mettre à l’heure européenne<br />

car la démarche de Bruxelles est la démultiplication<br />

de la nôtre. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

15 e Forum Teratec : « Inventons l'avenir ! »<br />

Rendez-vous international des acteurs du HPC, de<br />

la Simulation, du Big Data et de l'apprentissage par<br />

les données (IA), le Forum Teratec aura lieu les 11<br />

et 12 juin à l'École Polytechnique de Palaiseau. Au<br />

programme : la remise des trophées de la Simulation<br />

et des technologies numériques, de multiples<br />

interventions d’industriels mais aussi de Philippe<br />

Varin, président de France Industrie et l’invitée<br />

d’honneur, la Commissaire Européenne<br />

à l’Économie et à la société digitales Mariya Gabriel.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I13


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Avis d’expert<br />

Le Big Data comme moyen<br />

indispensable de gestion<br />

de données importantes<br />

HGL Dynamics fournit des systèmes de mesures<br />

comprenant plusieurs centaines de voies avec des<br />

supports de stockage en parallèle, et permettant<br />

aux entreprises et aux laboratoires d’essais de relever<br />

les défis du Big Data.<br />

Depuis les années 2000 le volume d’informations<br />

numériques connaît un essor exponentiel, dû notamment<br />

à l’internet haut débit, aux réseaux sociaux, à<br />

la puissance des ordinateurs, etc. Les besoins d’analyses sont<br />

devenus très importants dans des domaines aussi variés que le<br />

marketing, les services secrets, l’industrie, etc. entraînant une<br />

inadaptation des outils informatiques de stockage et d’analyse.<br />

Les grandes sociétés, telle Google Microsoft, ont développé,<br />

depuis 2010, de nouveaux outils parmi lesquels un concept<br />

de base de données : les bases de données usuelles, de technologie<br />

« SQL », c’est-à-dire gérant une arborescence de<br />

répertoire. Le nouveau concept, nommé « no SQL », simplifie<br />

la gestion des données en étoile et permet de prendre en<br />

compte des volumes très importants de données.<br />

Pour analyser ces données, il a fallu inventer des moteurs<br />

possédant une intelligence artificielle, par exemple, le moteur<br />

de recherche de Google appelé « robot autoadaptatif » (l’adaptation<br />

représentant une forme d’intelligence). Les outils et<br />

algorithmes évolueront encore dans beaucoup de domaines,<br />

essentiellement dans celui de l’industrie.<br />

Le cas d’un motoriste aéronautique<br />

Dans le secteur de l’aéronautique, la connaissance des vibrations,<br />

pressions et contraintes est fondamentale pour le fonctionnement<br />

et la durée de vie du moteur. Avant les années<br />

1990, les systèmes d’acquisition et de stockage s’effectuaient<br />

par bancs comprenant deux à quatre voies dynamiques et des<br />

dizaines de voies lentes, soit dans le méga-octet sur bande<br />

magnétique analogique.<br />

Pioneer, un outil de gestion des données<br />

De 1990 à 2000, le numérique et les télécommunications ont<br />

permis le développement d’instruments multiples de seize<br />

voies et des stockages numériques de plusieurs centaines<br />

de giga-octets. HGL Dynamics fournit, depuis 2000, des<br />

systèmes de mesures comprenant plusieurs centaines de voies<br />

avec des supports de stockage en parallèle, de l’ordre du Terra<br />

octets, ce qui, avec le temps, permet pour plusieurs bancs de<br />

produire plusieurs centaines de Terra points (10E14).<br />

Traditionnellement, le service essais effectue les mesures,<br />

calcule les fréquences et envoie le tout au bureau d’études<br />

qui réalise l’analyse manuelle des résultats, souvent pour<br />

établir la corrélation entre les essais et le calcul. La multiplication<br />

du nombre d’intermédiaires dans les bureaux d’études<br />

a aussi multiplié les risques d’erreurs (obligeant un motoriste<br />

à lancer un appel d’offres interne et externe afin d’optimiser<br />

le processus d’analyse.)<br />

HGL Dynamics fournit des systèmes multivoies aux principaux<br />

motoristes (100 à 800 voies par banc) et travaille,<br />

depuis 2006, en étroite relations avec ses clients ce qui lui a<br />

permis d’aboutir, en 2015, à la fourniture de l’outil Pioneer.<br />

Pioneer : un outil de gestion des données<br />

Les données sont concentrées sur une machine, dimensionnée<br />

aux besoins, comprenant un serveur qui gère une base<br />

de données optimisée type « no SQL », avec des outils PQB<br />

(Pioneer Query Builder) et PQL (Pioneer Query Language).<br />

Les postes clients peuvent accéder à l’outil dans l’entreprise<br />

sans nécessiter de réseau ultra-rapide (100-1000Mbit/s).<br />

14I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


Les supercalculateurs régionaux<br />

au service de la R&d<br />

des entreprises<br />

Publi-Communiqué<br />

BoostER Vos siMUlatioNs NUMéRiqUEs aVEC siMsEo<br />

Sous l’égide de GENCI, opérateur public du calcul intensif,<br />

six centres sont structurés dans le programme SiMSEO<br />

pour offrir aux PME, startups et ETI, un accompagnement<br />

de proximité et sur mesure à la simulation numérique et au<br />

calcul parallèle.<br />

Les centres de calcul régionaux du CRIANN en Normandie<br />

et de CALMIP en Occitanie font partie de ce dispositif. Leurs<br />

machines de Calcul Haute Performance (HPC) sont régulièrement<br />

renouvelées et voisinent actuellement le PFlop/s 1 .<br />

Même si leur vocation principale reste la recherche publique<br />

régionale, ces machines ultra performantes sont également<br />

ouvertes aux entreprises, en mode paiement à l’usage.<br />

Simulation d’une antenne de radionavigation<br />

sur avion avec le logiciel CAPITOLE-RF<br />

© NEXIO 2019<br />

Au cœur de la relation : confidentialité des projets, neutralité<br />

commerciale, et qualité de l’accompagnement scientifique.<br />

tRaitER dEs Cas d’ENVERGURE<br />

Le passage sur un supercalculateur permet de changer de<br />

point de vue : ne plus limiter la taille de ses modèles en fonction<br />

de la mémoire de sa machine, mais adapter sa configuration<br />

de calcul au besoin de sa simulation.<br />

Martin Garot, Ingénieur au CEVAA, centre d’essais dédié aux<br />

vibrations et à l’acoustique basé à Rouen, témoigne : « concrètement,<br />

au-delà de quelques millions de degrés de liberté, les<br />

modèles ne passent plus sur une station de travail. Je réalise<br />

alors toutes les étapes – maillage, calcul et post-traitement – sur le<br />

calculateur du Criann. La visualisation à distance m’apporte<br />

une grande fluidité dans la manipulation des modèles. »<br />

aCCéléRER lEs siMUlatioNs<br />

Accélérer les simulations permet de réduire les délais en<br />

phase de conception, y compris réaliser des plans d’expériences<br />

numériques avec des modèles conséquents. Par<br />

exemple, un calcul avec le logiciel libre d’EDF Code_Aster<br />

qui prenait 30 heures sur la station de travail d’une entreprise<br />

s’exécute en 2 heures sur le calculateur. « Code_Aster<br />

exploite les solveurs d’algèbre linéaire MUMPS et PETSc, qui<br />

ont été compilés de manière optimale en fonction de l’architecture<br />

du calculateur Myria », explique Patrick Bousquet-<br />

Mélou, responsable du support scientifique au Criann.<br />

1<br />

PFlop/s : 1015 opérations par seconde<br />

BéNéfiCiER d’UNE ExpERtisE<br />

EN CalCUl paRallèlE<br />

« Pour NEXIO, l’accompagnement des experts HPC du<br />

CALMIP et l’accès à son supercalculateur nous a permis de<br />

faire des simulations jusque-là inaccessibles et de décrocher<br />

des contrats à l’international. Aujourd’hui, NEXIO propose<br />

son expertise en simulation électromagnétique pour réaliser<br />

des études en CEM et RF avec tous les logiciels de référence<br />

du domaine. Par exemple : étude de conception d’antenne, de<br />

positionnement d’antenne sur avion, de rayonnement sur les<br />

personnes », partage Pascal de Rességuier, responsable du<br />

département RF & Simulation de Nexio www.nexiogroup.<br />

com (présent dans les secteurs Aéronautique, Spatial, Automobile<br />

et Industrie électronique et dans plus de 25 pays).<br />

lEs BéNéfiCEs dE siMsEo<br />

Les projets labellisés bénéficient d’une prise en charge à 50%<br />

par l’État (BPI France).<br />

Plateformes régionales<br />

du programme SiMSEO<br />

« Accompagnement de<br />

proximité et sur mesure<br />

des PME » piloté par<br />

Genci.<br />

Coordination nationale<br />

www.genci.fr<br />

Normandie<br />

www.criann.fr<br />

Grand Est (Reims)<br />

https://romeo.univ-reims.fr<br />

Grand Est (Strasbourg)<br />

http://www.cemosis.fr<br />

Auvergne-Rhône-Alpes<br />

www.maimosine.fr<br />

CONTACTS<br />

CRIANN – marie-sophie.cabot@criann.fr<br />

CALmIP – nadine.marouze@inp-toulouse.fr<br />

GENCI /SimSEO - elise.quentel@genci.fr<br />

Nouvelle Aquitaine<br />

www.snasa.fr<br />

Occitanie<br />

www.calmip.univ-toulouse.fr<br />

Les centres SiMSEO pour votre accompagnement de proximité<br />

© SiMSEO


<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Le serveur Pioneer fait appel a deux applications serveurs :<br />

« hercules » pour l’archivage et « tornado » pour les calculs.<br />

Les essais sont organisés suivant le type de moteur ou de<br />

banc. Une arborescence de visualisation permet la sélection<br />

des essais reliée à la base de données.<br />

Filtrage extraction<br />

Le point important dans l’architecture de traitement consiste<br />

à pouvoir « filtrer et extraire les données ». L’outil peut donc,<br />

à partir de données temporelles, calculer par exemple des<br />

spectres et extraire les principaux composants.<br />

Calcul des données<br />

Les calculs importants :<br />

• les niveaux efficaces temporels dans des bandes de<br />

fréquences (RMS [1000-3000Hz par exemple)<br />

• l’analyse des maximums de la FFT et l’analyse des maximums<br />

d’Ordres (évolution des niveaux de fréquences en<br />

fonction de la vitesse).<br />

Ce type de traitement se visualise comme ci-dessous (dans<br />

certains cas, il peut exister un langage interne pour définir<br />

ces traitements TH,ZMOD etc.).<br />

Extraction robot « Peak Detector »<br />

Pionner Data<br />

Nous avons développé un moteur permettant de définir les<br />

maximums. Calculer les pics d’un spectre peut paraître très<br />

simple en traitement du signal. Cela est vrai pour un cas<br />

d’école type sinusoïdale mais, dans la réalité, les signaux utiles<br />

sont additionnés avec le bruit ou avec d’autres informations.<br />

Nous avons donc défini :<br />

• Quatre types de valeurs de données « validation »<br />

- non valide<br />

- bonne<br />

- mauvaise<br />

- suspecte<br />

• un algorithme « Data Mining » calculant automatiquement<br />

le bruit de fond pour le soustraire et donner le spectre<br />

des maximums. Cet algorithme confidentiel a nécessité de<br />

longues heures de travail. Il est basé sur des calculs statistiques.<br />

La copie d’écran ci-dessous donne l’exemple d’une partie des<br />

résultats finaux de l’outil.<br />

Du fait du très grand nombre de données de mesure dynamique,<br />

il a fallu développer de nouveaux outils grâce à l’émergence<br />

du Big Data. Une nouvelle base de données et un<br />

robot automatique ont permis d’augmenter la performance<br />

d’analyse. Un de nos clients motoriste a réalisé une étude de<br />

performance montrant un gain conséquent. Cet outil et ce<br />

concept peuvent s’adapter à d’autres applications où de grands<br />

volumes de mesures physiques sont nécessaires. ●<br />

Christophe Marcadet,<br />

Ingénieur technico-commercial HGL Dynamics France<br />

16I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


iXblue, votre partenaire<br />

pour la simulation<br />

de mouvements<br />

hautes performances<br />

publi-communiqué<br />

La fiabilité des données de positionnement<br />

est un aspect crucial pour tout<br />

équipement faisant appel à l’inertiel.<br />

Parce qu’une donnée fiable repose sur<br />

des moyens de test précis, ainsi que sur<br />

une connaissance pointue des capteurs<br />

inertiels devant être testés et calibrés, les<br />

simulateurs de mouvements sont des<br />

équipements stratégiques, autant pour<br />

la conception que pour la production de<br />

capteurs inertiels, ou encore pour leur<br />

vérification et maintenance une fois en<br />

fonction sur le terrain.<br />

Reconnue mondialement pour la conception et la production de capteurs inertiels<br />

hautes performances, l’offre d’iXblue s’étend également à une gamme complète de<br />

simulateurs de mouvements mono-axe, multi-axes, et de centrifugeuses permettant<br />

les tests et l’étalonnage de composants inertiels (accéléromètres, IMU, INS,<br />

MEMS, AHRS, AOCS…), de systèmes de guidage inertiels, d’autodirecteurs et<br />

de capteurs optiques.<br />

Chaque année, ce sont ainsi des millions de capteurs et systèmes inertiels qui<br />

sont conçus, étalonnés et contrôlés grâce aux simulateurs de mouvements iXblue<br />

pour des applications aussi variées que l’aviation civile et militaire, le spatial,<br />

la défense terrestre et navale, la recherche, ou encore la production d’appareils<br />

mobiles (smartphones, montres connectées, tablettes…), de véhicules autonomes<br />

(voitures, drones, robots…) ou d’équipements de réalité augmentée (casques,<br />

lunettes connectées…).<br />

Capitalisant sur plus de 60 années d’expertise, les simulateurs iXblue offrent des<br />

performances de positionnement et de vitesse inégalées sur le marché grâce à<br />

divers brevets qui garantissent la fiabilité et la précision des résultats notamment :<br />

Sinus adaptatif<br />

Permettant de réaliser des mesures sur une gamme de fréquence étendue, la fonction<br />

de sinus adaptatif permet la simulation de mouvements la plus juste possible<br />

afin de garantir les performances du simulateur même à fréquences élevées, répondant<br />

ainsi à l’évolution des systèmes à tester.<br />

EVO-10S : Simulateur mono-axe compact<br />

Auto-tuning<br />

La capacité d’ajustement automatique de la boucle de contrôle des simulateurs<br />

iXblue (auto-tuning) permet à l’utilisateur d’identifier automatiquement les paramètres<br />

d’inerties et de frottements des charges utilisées et ainsi d’ajuster les gains<br />

d’asservissement de manière optimale par rapport à ces charges. L’automatisation<br />

de ces réglages apporte de la souplesse dans l’utilisation des simulateurs en<br />

permettant notamment à l’utilisateur de multiplier les charges utiles de manière<br />

autonome, efficiente et répétable.<br />

Anti-coupling<br />

Développée et brevetée par iXblue, la fonction de réduction du couplage entre<br />

axes (anti-coupling) améliore les performances de simulation de mouvements en<br />

intégrant les perturbations dues aux mouvements des différents axes (force de<br />

Coriolis, force centrifuge…) dans les consignes d’asservissement de chacun d’eux.<br />

Anti-cogging<br />

S’appuyant sur la capacité des simulateurs de mouvement iXblue à identifier les<br />

paramètres inertiels de chaque axe, la fonction de réduction du cogging permet<br />

de minimiser l’influence des variations de couple du moteur sur la simulation de<br />

mouvements permettant des stabilités et exactitudes de vitesses inégalées.<br />

EVO-30L : Simulateur 3-axes à hautes capacités dynamiques<br />

Tom Carron, Sales Manager Europe :<br />

tom.carron@ixblue.com<br />

www.ixblue.com


MESURES<br />

Entretien<br />

Des développements toujours plus<br />

nombreux pour Kistler dans l’aérospatial<br />

Fort d’une soixantaine d’années d’existence,<br />

le Suisse Kistler poursuit ses développements<br />

dans l’aéronautique. Responsable grands comptes<br />

Aéronautique et spatial au sein de l’activité Sensor<br />

Technology de Kistler France, Julien Cheret nous<br />

fait part de quelques applications significatives.<br />

Julien Cheret<br />

Responsable grands comptes Aéronautique<br />

et spatial au sein de l’activité Sensor<br />

Technology (ST) de Kistler France<br />

et « Business Driver » de l’activité Test<br />

et Mesure, Julien Cheret est arrivé<br />

chez Kistler il y a dix ans.<br />

Que représentent l’aéronautique et le spatial<br />

dans les activités de Kistler et dans l’activité ST ?<br />

Historiquement, Kistler est positionné sur le marché automobile,<br />

secteur qui représente encore 75% du chiffre d’affaires.<br />

En revanche, dans l’activité Sensor Technology et notamment<br />

dans la partie Test et Mesure, l’aérospatial occupe une<br />

place croissante et plus importante : 40% (60% si on y ajoute<br />

la défense). Nous travaillons avec de nombreuses entreprises<br />

du secteur et, pour ma partie, des grands comptes tels qu’Airbus,<br />

Safran, le Cnes ou encore Ariane Group.<br />

Comment évoluent ces marchés ?<br />

Après le boom de ces dernières années, l’aéronautique et<br />

le spatial arrivent en haut de cycle même si ces marchés<br />

demeurent très dynamiques. Et si l’absence de nouveaux<br />

programmes et l’abandon de l’A380 Neo impactent certains<br />

clients, notamment ceux positionnés sur les essais en vol,<br />

beaucoup se reportent sur de nouvelles tendances : les avionneurs<br />

désirent fabriquer eux-mêmes certains de leurs matériels<br />

comme les nacelles… à l’image du projet NIS (Nacelle<br />

Systems Integration) porté par Airbus, pour qui nous fournissons<br />

des microphones piézoélectriques haute température.<br />

Parmi vos applications les plus remarquables,<br />

que pouvez-vous nous citer ?<br />

Dans le domaine de l’usinage, nous travaillons avec Airbus à<br />

Nantes sur des problématiques de perçage vibrant de pièces «<br />

sandwich », composées de titane et de carbone, sur lesquelles<br />

nous intégrons des capteurs de force piézo-électriques afin<br />

de détecter et mesurer les efforts de perçage… et d’éviter<br />

par exemple que des copeaux non fragmentés ne viennent<br />

se loger dans la matrice carbone.<br />

Dans le domaine du spatial, la propagation des micro-vibrations<br />

impactent fortement les satellites. Dans le cadre du<br />

projet d’observation de la Terre Pléiades Neo lancé par Airbus<br />

Defense and Space (ex Astrium), nous avons mis au point<br />

une solution complète d’accéléromètres pour mesurer et valider<br />

les micro-vibrations durant toute la phase de développement<br />

de l’instrument à l’assemblage final ; l’objectif de cette<br />

solution pour Airbus est de ne rouvrir à aucun moment les<br />

appareils pour changer les accéléromètres en fonction de<br />

l’essai à mener (ce qui habituellement génère des pertes de<br />

temps et des risques de pollution). ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

Pour le reste, nos autres clients font appel à Kistler pour<br />

de multiples solutions visant à faire face à des exigences de<br />

disponibilité toujours plus grandes, à l’instar des spécialistes<br />

de la qualification de matériaux pour qui nous développons<br />

des solutions les aidant à mesurer l’usure de pièces de friction<br />

telles que les bagues situées sur les mâts des attachements<br />

de moteurs d’avion.<br />

18I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


MESURES<br />

Focus PME<br />

La division Consulting et essais<br />

de dBVib poursuit sa croissance<br />

Des trois activités de la société iséroise dBVib, s’il y en a une qui a encore davantage crû que les autres,<br />

c’est bien celle qui a trait à la partie étude et expertise d’essais et de mesure. Dirigé par Damien Pélisson,<br />

dBVib Consulting ne cesse d’investir dans de nouveaux équipements et s’apprête de nouveau à s’agrandir.<br />

Solidement implantée à l’entrée de la ville de Vienne,<br />

commune de l’Isère bien connue pour son célèbre festival<br />

de jazz, dBVib Groupe est composé de trois sociétés :<br />

dBVib Ingénierie, dBVib Instrumentation et dBVib Consulting.<br />

Cette dernière entité « est chargée de mener des études<br />

d’expertise en matière de vibrations, acoustique et autre thermographie<br />

infrarouge », précise son directeur Damien Pélisson.<br />

Historiquement spécialisé dans la vibration – d’où son<br />

nom « dBVib » – ce département réalise des prestations de<br />

tests et de mesures ; pour ce faire, il abrite un laboratoire d’essais<br />

de 400 mètres carrés composé de pas moins de quatre<br />

pots vibrants – de puissances respectives de 13, 26, 60 et 65<br />

kilonewtons – mais aussi de plusieurs chambres climatiques<br />

destinées à coupler les essais vibratoires avec des sollicitations<br />

thermiques, afin de tester des pièces sous le capot des<br />

moteurs de voiture par exemple. Le laboratoire est également<br />

en mesure de mener des essais de pression d’air et d’huile,<br />

notamment pour les flexibles.<br />

d’activités, d’autres ne sont pas du tout équipés et ont besoin<br />

de nos services pour des prestations ponctuelles ». Pour les<br />

premiers, les équipes de dBVib Consulting apportent la vérification<br />

de la tenue d’une pièce en fonction des spécifications<br />

données par le constructeur, qu’il s’agisse d’un petit<br />

ou d’un grand compte.<br />

La réactivité et l’investissement :<br />

deux clefs du succès<br />

Depuis son inauguration il y a bientôt huit ans, le laboratoire<br />

d’essais de dBVib Consulting a fortement grossi son<br />

activité, en raison du re-dynamisme des affaires mais pas<br />

seulement ; « il y a un besoin croissant des entreprises industrielles<br />

en matière de réactivité car ce marché – de sous-traitance<br />

essentiellement – devant répondre à des délais de plus en<br />

plus courts », explique Damien Pélisson. À cela s’ajoute l’inévitable<br />

question de la validation d’essais et du passage de la<br />

pièce de prototype à sa phase d’industrialisation.<br />

Exemple d’un essai combiné vibrations et climatique en cours<br />

Installation du dernier pot vibrant de 65 KN en avril 2018<br />

On l’aura compris, les principaux secteurs visés sont l’automobile<br />

et le ferroviaire, deux domaines d’activités en croissance<br />

depuis la sortie de la crise de 2008 et depuis 2013,<br />

année de création de dBVib Consulting. « Nous réalisons<br />

des essais pour deux types de clients : certains sont déjà équipés<br />

de moyens d’essais et font appel à nous pour des surplus<br />

20I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


mesures<br />

Exemple de simulations numériques des<br />

phénomènes vibratoire sur des structures<br />

Au critère éminemment technique<br />

s’ajoute donc la réactivité, véritable<br />

maître-mot dans la stratégie de dBVib<br />

Consulting, mais pas seulement. L’investissement<br />

se révèle également être<br />

une clef de succès pour la division. Au<br />

fil des ans, et de façon régulière, l’entreprise<br />

a investi dans des pots vibrants,<br />

des machines de tests et des instruments<br />

de mesure mais également dans<br />

des outils de simulation venant en appui<br />

des prestations d’essais, en collaboration<br />

avec un bureau d’études externe –<br />

dans le but de se focaliser sur son cœur<br />

de métier, la vibration et l’acoustique.<br />

« Nous travaillons à partir d’une solution<br />

NX de Siemens à la fois pour des<br />

opérations de modélisation, de calcul<br />

et de l’analyse modale numérique, de<br />

manière à apporter une réponse vibratoire<br />

et acoustique de la pièce. Nous<br />

disposons ainsi de toute la suite logicielle<br />

NX pour du calcul mais aussi afin<br />

de faire du prévisionnel pour de l’outillage<br />

ou du rayonnement pour le compte<br />

de clients afin d’améliorer ou de modifier<br />

la géométrie et les caractéristiques<br />

des pièces. »<br />

Autre type d’investissement, mais qui<br />

cette fois se révèle être autant une<br />

conséquence du succès qu’une anticipation<br />

de nouvelles demandes de la<br />

part de ses clients, l’acquisition d’un<br />

terrain voisin de dBVib ; ce nouveau<br />

projet d’extension concerne le laboratoire<br />

d’essais qui, d’ici la fin de cette<br />

année, augmentera significativement sa<br />

surface. De quoi accueillir de nouveaux<br />

équipements dans les années à venir… ●<br />

olivier Guillon<br />

PARTENAIRES TEST & MESURES<br />

Pour aller plus loin…<br />

une équipe de passionnés au service<br />

au<br />

de<br />

service<br />

vos projets<br />

de vos projets.<br />

Publi-Communiqué<br />

Pour aller plus loin... une équipe de passionnés<br />

Leasametric est une des rares entreprises Françaises a être précurseur dans le domaine du test et Mesure,<br />

et partenaire des secteurs innovants. Elle a aujourd’hui l’avantage de répondre à toutes les demandes en<br />

Equipements de test et mesure : achat, location, réparation ou calibration via son Laboratoire certifié.<br />

L’intérêt de se rapprocher de professionnels maîtrisant les appareils de Test<br />

& Mesure de toutes les grandes marques, est d’avoir un avis impartial quant<br />

aux choix et solutions optimales nécessaires à la réussite des tests même en<br />

environnements sévères.<br />

Lesametric qui a consolidé sa croissance<br />

vers l’Europe avec l’ouverture d’un bureau<br />

en Belgique, présage d’une belle<br />

croissance avec ses recrutements à venir.<br />

Tél. +331 644 644 22<br />

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91140 Villebon s/Yvette<br />

FRANCE<br />

<strong>Essais</strong> & siMUlatioNs • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I21


MESURES<br />

Entretien<br />

Des solutions NVH toujours plus<br />

innovantes pour les véhicules<br />

classiques et électriques<br />

Oros met à disposition de ses clients du monde automobile plus de trente ans d’expérience<br />

et de savoir-faire en NVH. Rencontre avec Guillaume Cousin, Product Manager au sein d’Oros.<br />

Oros se positionne comme un acteur reconnu en essais de<br />

bruit et vibration (NVH). Pouvez-vous nous en dire plus ?<br />

Oros est une PME française crée en 1985 qui regroupe plus<br />

de quarante collaborateurs. Nos produits sont fabriqués en<br />

France et distribués dans le monde entier : 80% de notre<br />

chiffre d’affaires est réalisé à l’export. Nous avons des filiales<br />

aux États-Unis, en Allemagne et en Chine, ainsi qu’un vaste<br />

réseau de distribution à l’international. Dans les années 90,<br />

nous avons été pionniers en lançant les premiers analyseurs<br />

FFT portables basés sur laptops. Quinze ans plus tard, nous<br />

nous sommes focalisés sur le développement de solutions<br />

logicielles applicatives : une interface pensée pour l’application<br />

est clé pour permettre à nos clients d’atteindre le niveau<br />

d’efficacité qui leur est demandé.<br />

En parallèle, nous avons renforcé notre développement à l'international<br />

avec une forte présence en Chine et au Japon où<br />

est implanté notre client <strong>n°</strong>1 : Toyota. Si l’automobile reste<br />

notre plus grand marché, nos produits sont également utilisés<br />

dans le ferroviaire et l'aéronautique.<br />

Quelles solutions proposez-vous pour le secteur<br />

automobile ?<br />

Nous avons connu une forte croissance au niveau des applications<br />

NVH pour l'automobile ces dernières années. Dans<br />

cette dynamique, nous avons développé une solution exclusive<br />

d'analyse de chemin de transfert qui permet de réduire<br />

les bruits et les vibrations dans l’habitacle. En parallèle, nous<br />

avons fait l’acquisition de solutions logicielles éprouvées sur<br />

le marché pour la psychoacoustique, le design sonore, et la<br />

localisation de sources. Nos produits ont aussi la capacité de<br />

mesurer la puissance acoustique en nous appuyant sur des<br />

méthodes de pression et d'intensité acoustiques classiques.<br />

Par ailleurs, Oros est un leader historique sur l’analyse des<br />

machines tournantes en proposant notamment une technologie<br />

permettant un suivi d’ordre temps réel très précis même<br />

à haute vitesse. Grâce à celle-ci, nous proposons notamment<br />

des solutions dédiées pour l’équilibrage des composants<br />

typiques de l’automobile (turbocompresseur, vilebrequins<br />

etc.) ainsi que pour l’analyse des vibrations de torsion.<br />

Au niveau de l’analyse de structure nous proposons des<br />

méthodes performantes permettant d’optimiser la qualité<br />

d'usinage, en déterminant les modes de résonance des<br />

outils de coupes. Ceci vient évidemment en complément<br />

des analyses modales classiques sur les caisses et les composants<br />

divers de l’automobile.<br />

Enfin, nous avons lancé tout récemment MODS « Mobile<br />

DAQ System ». Il s’agit d’un DAQ ultra-portable, couplé à<br />

l’application mobile NVGo : il permet une acquisition très<br />

facile des signaux bruits et vibrations en véhicule.<br />

22I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


MESURES<br />

Dans votre démarche innovation,<br />

vous vous appuyez sur votre<br />

laboratoire R&D. Qu’en est-il ?<br />

Nous avons mis en place tout un processus<br />

pour l'innovation, la conception et<br />

la validation de nos produits. Nous nous<br />

appuyons sur notre propre laboratoire<br />

qui regroupe des équipements spécialisés<br />

: une chambre anéchoïque et d’autres<br />

équipements typiques du NVH (bancs<br />

tournants, antennes microphoniques,<br />

structures de tests…). Ces équipements<br />

nous permettent de nous mettre dans la<br />

situation de nos clients afin de mieux<br />

concevoir et tester nos produits. Nous<br />

nous appuyons aussi sur des clients<br />

pilotes privilégiés universitaires et<br />

industriels qui nous conseillent pour<br />

mieux concevoir, améliorer et valider<br />

nos produits.<br />

Quels sujets vous mobilisent<br />

actuellement ?<br />

Conscient des belles perspectives du<br />

NVH et en particulier de celui des<br />

véhicules électriques et hybrides, nous<br />

cherchons à consolider notre croissance<br />

sur ce marché. Nous mettons un focus<br />

tout particulier sur l’étude des nouveaux<br />

phénomènes liés au remplacement des<br />

moteurs thermiques par les moteurs<br />

électriques. Nous travaillons donc activement<br />

sur une offre dédiée et innovante<br />

pour répondre à ces nouvelles<br />

problématiques. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

Applications spéciales<br />

capacitives pour le secteur<br />

aéronautique et spatial<br />

publi-communiqué<br />

MESURES DIMENSIONELLES SANS CONTACT<br />

www.capaab.fr / capaab92@gmail.com<br />

• Mesure du voile et d’épaisseur de disque de frein au banc ou sur aéronef<br />

Des capteurs – de 3 à 8 mm d’étendue de mesure – sont reliés à des conditionneurs de la série CAP 100. La bande passante<br />

s’étend du continu à quelques kHz. Le disque carbone constitue la cible typique. Une solution complète « clé en main »<br />

intégrant l’acquisition et le traitement des données pour affichage temps réel est disponible.<br />

• Mesure du jeu aubes / carter sur compresseur et turbine :<br />

Associés aux conditionneurs de la série CAP1800, il est possible d’obtenir des mesures de jeux avec une incertitude de<br />

quelques 10 µm sur toute la plage de vitesses de rotation. Deux types de traitement des mesures sont proposés : la plus<br />

simple consiste à donner la valeur rms, la plus complète consiste en une analyse du jeu aube par aube. Un système complet<br />

est disponible, incluant le système d’acquisition et le logiciel de traitement associé.<br />

• Mesure de la vibration des aubes par « tip timing »<br />

Pour une turbomachine, terrestre ou aéronautique, les vibrations d’aubes sont une cause majeure de défaillances. Avec<br />

l’emploi de capteurs capacitifs sans contact (identiques à ceux utilisés en mesure de jeu), couplés à la mesure des instants<br />

de passage de chaque aube, il devient possible de caractériser le comportement vibratoire de tout un étage. Avec un minimum<br />

de 3 capteurs, judicieusement disposés, il est possible d’obtenir une première caractérisation. Avec un plus grand<br />

nombre de capteurs capacitifs, les modes de vibrations aux fréquences élevées sont identifiés.<br />

MESURE DE VITESSE ET DE JEU AUBE CARTER SUR TURBOCOMPRESSEUR CRYOGÉNIQUE<br />

Les moteurs cryogéniques des lanceurs Ariane utilisent des turbocompresseurs chargés de délivrer l’oxygène et l’hydrogène<br />

sous haute pression. Une partie des gaz chauds est utilisée pour actionner la turbine. La photo présente un capteur capacitif<br />

à isolant céramique utilisé pour la mesure combinée, au banc d’essai, de la vitesse de rotation et du jeu aubes carter.


MESURES<br />

Solution<br />

Des accéléromètres<br />

à faible coefficient thermique<br />

Quand les essais associent des températures extrêmes et variables, les accéléromètres doivent être<br />

thermiquement stables pour garantir un résultat fiable.<br />

De nombreux environnements<br />

de test en aéronautique nécessitent<br />

des accéléromètres<br />

spécifiquement conçus pour résister à<br />

de grandes variations de température<br />

tout en maintenant une sortie en vibration<br />

stable. Les applications typiques de<br />

mesure des vibrations sont les tests de<br />

composants dans des enceintes climatiques,<br />

les essais sur moteurs et les<br />

essais en vol. Lors de ces tests en conditions<br />

réelles, les données de mesure sont<br />

collectées à des températures extrêmes<br />

dans des environnements comportant<br />

souvent des niveaux de vibration aléatoires<br />

élevés.<br />

PCB Piezotronics a développé une série<br />

d’accéléromètres LTC (Low Thermal<br />

Coefficient), à faible coefficient thermique,<br />

qui présentent des avantages<br />

considérables dans des applications à<br />

fortes variations de température. Ces<br />

accéléromètres se caractérisent par une<br />

construction thermiquement stable et<br />

de larges plages de température de fonctionnement.<br />

Leur intérêt, le coefficient<br />

de sensibilité à la température, est le<br />

pourcentage d’évolution de sensibilité<br />

par le degré de variation de température,<br />

mesuré en %/°C. Leur conception<br />

permet une très faible variation<br />

de sensibilité lors de gradients thermiques<br />

!<br />

En conditions réelles, les pièces internes<br />

des accéléromètres peuvent subir une<br />

dilatation ou une contraction thermique<br />

sollicitant une précharge de l'élément<br />

sensible et la modification du niveau<br />

de signal de l’accéléromètre. La figure<br />

1 illustre l’incidence de la température<br />

sur l’écart de sensibilité des accéléromètres<br />

piézoélectriques.<br />

Les données montrent la stabilité accrue<br />

d’un accéléromètre LTC - à faible coefficient<br />

thermique - comme le modèle<br />

339A30, sur une large plage de températures,<br />

avec un coefficient de température<br />

inférieur à 0,02% / °C, en comparaison<br />

aux conceptions céramiques. Souvent,<br />

les essais de vibrations aléatoires<br />

comportent des chocs mécaniques à<br />

haute fréquence, provoquées par les<br />

impacts métal sur métal de l'article à<br />

tester. Ces impacts ne font pas vraiment<br />

Figure 1 : Comment la température<br />

peut affecter la déviation de sensibilité<br />

d’un accéléromètre piézoélectrique<br />

partie de la mesure de vibration, mais<br />

peuvent amener les accéléromètres à<br />

entrer dans un état de saturation après<br />

surcharge, période pendant laquelle<br />

l'acquisition de données significatives<br />

n'est pas possible. La saturation de l'amplificateur<br />

se produit quand un accéléromètre<br />

est excité en dehors de la<br />

plage de mesure recommandée, lorsqu'il<br />

approche sa fréquence de résonance.<br />

Pour atténuer les effets de ces surcharges<br />

haute fréquence, PCB Piezotronics a<br />

24I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


mesures<br />

intégré aux accéléromètres LTC un filtre passe-bas qui garantit<br />

la précision des données dans la gamme de fréquences<br />

considérée et minimise les risques de saturation de l'amplificateur.<br />

Le filtre passe-bas laisse passer les signaux dont les<br />

fréquences sont inférieures à la fréquence de coupure spécifiée<br />

et atténue les signaux dont la fréquence est supérieure<br />

à la valeur de coupure.<br />

Les accéléromètres LTC – à faible coefficient thermique -<br />

de PCB Piezotronics présentent des sensibilités comprises<br />

entre 10 et 100 mV / g, une plage de fréquences de l’ordre de<br />

1 Hz à 10 kHz et des températures de fonctionnement entre<br />

-73 et +163 ° C. Ils sont hermétiquement scellés dans des<br />

boîtiers en titane et disponibles dans un certain nombre de<br />

configurations de montage pratiques telles que les versions<br />

à goujon, adhésives et à trou traversant (Figure 2), en fonction<br />

de l’application souhaitée. ●<br />

Figure 2 : Accéléromètres à faible coefficient thermique PCB Piezotronics<br />

Banc d’essais<br />

haute-fréquence pour<br />

support moteur<br />

Banc de tests permettant de mesurer<br />

la raideur dynamique et le facteur de<br />

perte de supports élastomères, avec<br />

une plage de fréquence allant de<br />

50 Hz à 3 000 Hz, et une précharge<br />

pouvant être comprise entre 0 et<br />

5 000 N.<br />

Solution clé-en-main bénéficiant<br />

de notre expérience en expertise<br />

et en conception de banc d’essais.<br />

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© Fraunhofer LBF, Darmstadt<br />

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<strong>Essais</strong> & siMUlatioNs • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I25


MESURES<br />

En application<br />

Analyse vibratoire non-linéaire d’un F-16<br />

sur base de données GVT – Démonstration<br />

du logiciel NI2D de Nolisys<br />

Afin de répondre à un besoin croissant des industries<br />

aérospatiales et mécaniques, Nolisys, société spin-off<br />

de l’Université de Liège (Belgique), développe et<br />

commercialise des solutions d’analyse vibratoire<br />

avancée.<br />

Résultats de vingt années de recherche dans le domaine,<br />

ces technologies permettent aux ingénieurs essais<br />

et calculs d’évaluer et modéliser avec une confiance<br />

accrue le comportement dynamique de leurs structures. En<br />

particulier, les industriels font appel à Nolisys et son logiciel<br />

NI2D pour analyser leurs données expérimentales et<br />

modéliser les comportements vibratoires non-linéaires, lors<br />

des phases de design et de certification de leurs structures.<br />

À l’heure actuelle, les industries du transport et de l’énergie<br />

sont mises sous contrainte pour réduire leurs coûts et<br />

temps de développement tout en maintenant des objectifs<br />

de performance technique et environnementaux stricts. Une<br />

tendance notamment motivée par la vision européenne 2020<br />

pour le secteur aéronautique, qui prévoit une réduction de<br />

50% des émissions par passager par kilomètre parcouru.<br />

Ces contraintes entrainent le développement de structures<br />

assemblées de plus en plus légères et flexibles et, par conséquent,<br />

prônes à des comportements vibratoires non-linéaires<br />

exacerbés.<br />

Les comportements non-linéaires sont causés par le contact<br />

et la friction entre sous-structures, par la présence de<br />

connexions boulonnées, ou encore par l’utilisation de matériaux<br />

tels que les élastomères. Ils se manifestent habituellement<br />

par des résonances inattendues, et mettent les fabricants<br />

et assembleurs face à des difficultés considérables. Dans le cas<br />

des structures aéronautiques, ces phénomènes mènent, entre<br />

autres, à une réduction de l’enveloppe de vol, à une diminution<br />

de la durée de vie en fatigue, et à une baisse de confort<br />

pour les passagers. Pour les structures spatiales, ces non-linéarités<br />

s’avèrent également problématique puisqu’elles peuvent<br />

retarder voire interrompre la qualification d’un satellite, et<br />

donc mener à d’importants coûts et délais de production.<br />

Dans ce contexte, cet article a pour objectif de familiariser<br />

le lecteur avec les outils et méthodes existants pour l’analyse<br />

vibratoire non-linéaire, appliqués ici aux données issues du<br />

ground vibration test (GVT) d’un F-16.<br />

F-16 : Une grande adaptabilité source<br />

de non-linéarité<br />

Développé dans les années 70, le F-16 fait encore partie<br />

aujourd’hui des avions militaires les plus utilisés à travers le<br />

monde. Ce succès s’explique notamment par l’adaptabilité<br />

du F-16 vis-à-vis de ses charges utiles pour les différentes<br />

missions auxquelles il prend part.<br />

26I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


mesures<br />

Comme pour la plupart des avions militaires, l’analyse et la<br />

modélisation des interfaces aile-charges utiles du F-16 représentent<br />

un réel challenge pour les ingénieurs structure et<br />

aéroélasticité. Lorsque ces interfaces sont mises en charge par<br />

les forces aérodynamiques, comme par exemple la glissière<br />

aile-missile illustrée à la Figure 1, des sources de non-linéarité<br />

liées au contact et à la friction entre sous-composants s’activent.<br />

Ces dernières varient d’une charge utile à une autre,<br />

ce qui rend le comportement en vol du F-16 particulièrement<br />

difficile à prédire. Lorsqu’elles ne sont pas maitrisées<br />

et prises en compte, les vibrations non-linéaires résultantes<br />

mènent à une fatigue structurale accélérée, à des performances<br />

réduites et à une inefficacité opérationnelle marquée.<br />

En 2014, en collaboration avec Siemens Industry Software,<br />

Nolisys a mené à bien la campagne GVT d’un F-16 sur la<br />

base militaire belge de Saffraanberg. Pour ces tests, les forces<br />

excitatrices étaient amenées par deux shakers électrodynamiques<br />

situés en-dessous des ailes, et un ensemble d’accéléromètres<br />

permettait d’enregistrer les réponses de 145 degrés<br />

de liberté à travers la structure.<br />

Une analyse préliminaire des données expérimentales du<br />

GVT, reprise à la Figure 2, révèle des symptômes non-linéaires<br />

évidents tels que des distorsions des pics de résonance,<br />

et des glissements de réponses fréquentielles (FRFs)<br />

en amplitude et en fréquence, en fonction du niveau d’excitation.<br />

Ces glissements traduisent des variations en raideur<br />

et en amortissement de la structure, dues à l’activation de<br />

non-linéarité. Bien que les symptômes non-linéaires puissent<br />

être captés par une analyse des FRFs, ces dernières se révèlent<br />

cependant insuffisantes pour localiser les sources de non-linéarité,<br />

pour les comprendre et les caractériser.<br />

DJB Instruments<br />

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<strong>Essais</strong> & siMUlatioNs • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I27


MESURES<br />

Afin de pouvoir avancer dans la<br />

compréhension de la dynamique vibratoire<br />

non-linéaire du F-16, une analyse<br />

approfondie effectuée à l’aide d’outils<br />

adaptés s’avère donc nécessaire. L’approche<br />

suivie ici, basée sur le logiciel<br />

NI2D développé par Nolisys, va<br />

permettre non seulement l’interprétation<br />

des phénomènes non-linéaires<br />

observés expérimentalement, mais<br />

également la définition d’un modèle<br />

non-linéaire permettant de reproduire<br />

ces phénomènes numériquement. Cette<br />

approche se déroule en trois étapes<br />

successives : identification, modélisation<br />

et simulation.<br />

Identification des connexions<br />

non-linéaires<br />

La première étape consiste en la localisation<br />

des sources de non-linéarité<br />

sur la structure. Pour ce faire, la<br />

detection map permet, sur base des<br />

réponses temporelles collectées par<br />

les différents accéléromètres, de détecter<br />

quels capteurs ont enregistré du<br />

contenu vibratoire non-linéaire. Ainsi,<br />

il est possible de valider, ou non, la<br />

présence de non-linéarité, et de dresser<br />

une cartographie de la structure<br />

sur base de la localisation des capteurs<br />

associés aux non-linéarités. L’application<br />

de la detection map aux données<br />

du F-16, montrée à la Figure 3, confirment<br />

que les interfaces aile-charge utile<br />

représentent des sources de vibrations<br />

non-linéaires.<br />

Les différentes connexions non-linéaires<br />

de la structure détectées sur base de cette<br />

map peuvent être ensuite investiguées<br />

de manière à extraire les variations de<br />

raideur et d’amortissement qui y sont<br />

associées. Cette phase, appelée « caractérisation<br />

», s’effectue en analysant les<br />

réponses issues de deux capteurs situés<br />

de part et d’autre de chaque connexion<br />

non-linéaire. La procédure est illustrée à<br />

la Figure 4 sur l’interface aile-charge utile<br />

du F-16, et révèle une perte de raideur<br />

suivie d’une augmentation, lorsque<br />

les déplacements relatifs augmentent ;<br />

cela indique, pour des vibrations avec<br />

des amplitudes croissantes, une ouverture<br />

de la liaison glissière, suivie par des<br />

impacts. En ce qui concerne les forces<br />

d’amortissement, des forces aux allures<br />

de friction de Coulomb sont observées.<br />

Cette phase de caractérisation, bien que<br />

qualitative dans les résultats qu’elle rend,<br />

permet d’extraire à partir des données<br />

expérimentales des informations très<br />

riches sur la dynamique non-linéaire<br />

de la structure, en vue de l’amélioration<br />

de son modèle.<br />

Modélisation hybride<br />

de haute fidélité<br />

Il apparait évident que les modèles<br />

éléments finis utilisés classiquement<br />

par les industriels ne permettent pas<br />

de reproduire les phénomènes non-linéaires<br />

observés jusqu’ici. Afin de<br />

pallier ce manque de fidélité, l’approche<br />

proposée ici consiste à effectuer la création<br />

d’un modèle « hybride » non-linéaire,<br />

composé du modèle éléments<br />

finis initial auquel des connexions<br />

non-linéaires sont ajoutées sous forme<br />

de forces de raideur et d’amortissement.<br />

Cette phase de création est ensuite<br />

suivie du recalage des paramètres des<br />

connexions non-linéaires, sur base<br />

des données expérimentales. En fin de<br />

procédure, un modèle non-linéaire de<br />

haute fidélité de la structure est obtenu,<br />

montré en Figure 5 pour le cas du F-16.<br />

Simulation avancée<br />

Une preuve des capacités supérieures<br />

de ce modèle à reproduire les observations<br />

faites en test peut être observée<br />

en Figure 6. Sur ce graphe, il est montré<br />

28I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


MESURES<br />

que l’intégration temporelle effectuée sur base du modèle<br />

non-linéaire, contrairement au modèle éléments finis initial,<br />

permet de tenir compte de l’assouplissement de la structure,<br />

et du glissement de certaines de ses résonances. Le modèle<br />

non-linéaire de la structure peut également être utilisé pour<br />

d’autres types de simulation, telles que le calcul de contrainte<br />

ou l’analyse modale non-linéaire. Par le biais de cette dernière,<br />

l’effet des non-linéarités sur les propriétés modales (déformées,<br />

fréquences propres et facteurs d’amortissement) sont<br />

calculées et amènent une base de données supplémentaires<br />

à comparer avec les résultats expérimentaux.<br />

En conclusion, la présente analyse effectuée sur les données<br />

GVT d’un F-16 a démontré qu’à l’aide des outils proposés<br />

dans le logiciel NI2D, il était désormais possible pour les<br />

industriels de lever les incertitudes sur l’impact des vibrations<br />

non-linéaires, et de valider un modèle fiable pour simuler<br />

celles-ci. ●<br />

Marwan Radi,<br />

Business Development Manager, Nolisys<br />

Thibaut Detroux,<br />

PhD & Managing Director, Nolisys<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I29


MESURES<br />

Simulation numérique<br />

Un logiciel pour innover dans le domaine<br />

des métamatériaux pour l’absorption<br />

et l’isolation acoustique<br />

Afin de se conformer à des normes de plus en plus contraignantes en matière d’isolation acoustique,<br />

notamment en basse fréquence, dans le domaine des transports, MetAcoustic a mis au point une solution<br />

innovante à base de méta-matériaux et de simulations vibroacoustique à l’aide du logiciel Comsol Multiphysics<br />

et de son module Acoustics.<br />

Au sein de l'entreprise MetAcoustic,<br />

société d'ingénierie<br />

et de R&D en acoustique<br />

et vibration, Damien Lecoq s'appuie<br />

sur sa bonne compréhension des<br />

phénomènes vibroacoustiques et sur<br />

son expertise en mesure et simulation,<br />

notamment par la méthode des<br />

éléments finis, pour proposer des solutions<br />

innovantes, telles que l'utilisation<br />

des métamatériaux. Sous son impulsion,<br />

la société spécialisée dans les méta-matériaux<br />

a choisi le logiciel de simulation<br />

numérique Comsol Multiphysics et<br />

son module Acoustics afin de mettre en<br />

œuvre des solutions originales, singulièrement<br />

en isolation acoustique basse<br />

fréquence.<br />

Méta-matériau utilisé pour les vibrations<br />

acoustiques dans l'isolation<br />

Interface Comsol Multiphysics<br />

montrant un échangeur de chaleur<br />

Les méthodes classiques d’isolation<br />

acoustique en basse fréquence nécessitent<br />

en effet des matériaux denses et<br />

épais, donc difficiles à mettre en œuvre,<br />

par exemple dans un véhicule. Tout<br />

simplement parce qu’à basse fréquence,<br />

typiquement inférieure à 500Hz, la taille<br />

caractéristique de l’onde acoustique<br />

qui se propage est de l’ordre du mètre.<br />

Toutefois, l’utilisation de méta-matériaux<br />

change radicalement la donne, en<br />

offrant des isolants de faible épaisseur,<br />

pratiques à mettre en œuvre pour un<br />

coût et des performances inégalés. Sorte<br />

de petite révolution dans le domaine de<br />

l’isolation basse fréquence.<br />

Des matériaux complexes<br />

Les méta-matériaux (ici en acoustique)<br />

sont des matériaux composites, constitués<br />

d’une matrice et de renfort. Ce sont<br />

des matériaux structurés de façon non<br />

naturelle, et modifiables par le biais d’inclusions<br />

supplémentaires (comme des<br />

tubes rigides) dans une matrice, souvent<br />

du polyuréthane. Le volume des inclusions<br />

peut atteindre 50% du volume total<br />

Damien Lecoq, associé de la société Metacoustic,<br />

lors de sa présentation aux Comsol Days de Paris, le 4 avril dernier<br />

30I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


MESURES<br />

du matériau. Le but du réseau d’inclusions est de piéger le son.<br />

Les méta-matériaux ont plusieurs avantages. Ils sont accordables<br />

en fonction des problématiques rencontrées, plus particulièrement<br />

des épaisseurs et des fréquences en jeu. Ils sont en<br />

général deux fois plus légers et trois fois plus fins que les matériaux<br />

classiques (pour une même fréquence acoustique donnée).<br />

Toute la difficulté consiste à accorder la taille et la distribution<br />

spatiale des inclusions dans la matrice selon un cahier<br />

des charges donné. L'isolation acoustique implique la prise<br />

en compte de l'acoustique et des vibrations des matériaux<br />

intermédiaires entre la source sonore et la zone à isoler. Et<br />

seule une prise en compte couplée de ces deux physiques est<br />

à même de modéliser correctement et avec précision ce qui<br />

se passe. C’est ce point qui a conduit MetAcoustics à utiliser<br />

Comsol Multiphysics et son module Acoustics, pour sa capacité<br />

à simuler ces deux physiques et leurs couplages, avec par<br />

exemple la simulation des effets d'interférence, de résonance,<br />

de réflexion au niveau des différentes inclusions. Les interférences<br />

permettent de définir des bandes de fréquences interdites<br />

pour la propagation du son dans le matériau. Les propriétés<br />

de résonance permettront de piéger l'énergie sonore dans le<br />

matériau, réduisant d'autant la part disponible pour la transmission<br />

du son. Il est ainsi possible de prédire avec précision<br />

l’efficacité d’un méta-matériau pour une application spécifique.<br />

Le marché évoluant, de nouvelles demandes d’optimisation<br />

et de conception font aussi leur apparition, par exemple pour<br />

alléger les structures. Ces exigences entrainent des modifications<br />

qui peuvent altérer la qualité vibroacoustique du<br />

dispositif tout entier et nécessitent des simulations supplémentaires.<br />

De plus, MetAcoustic compare systématiquement<br />

les résultats de simulation avec des mesures, et exploite l’estimation<br />

de paramètres disponible avec le module Optimization<br />

de Comsol Multiphysics, afin d’obtenir des données<br />

matériaux les plus fiables possibles pour ses calculs. MetAcoustic<br />

exploite largement le calcul parallèle et les ressources<br />

du Cloud possible avec Comsol Multiphysics, afin de résoudre<br />

des modèles les plus proches des applications, et de fait<br />

souvent gourmands en ressources informatiques ! ●<br />

Solution<br />

m+p lance un nouveau banc de mesure<br />

de raideur<br />

Le banc d’essais vibratoire m+p HFDST-3000-E développé<br />

par m+p international permet de mesurer la raideur dynamique<br />

et le facteur de perte des supports élastomère dans une<br />

gamme de fréquences jusqu’à 3 000 Hz. Le but de ce banc d’essais<br />

haute-fréquence est de caractériser dynamiquement des<br />

supports moteur, des supports châssis, des amortisseurs de<br />

vibrations, etc. sous une précharge statique. Le banc d’essais<br />

mesure la raideur dynamique du spécimen dans une gamme de<br />

250 à 50 000 N/mm pour des fréquences allant de 50 à 3 000 Hz.<br />

La capacité des supports élastomère utilisés dans l’automobile<br />

(afin de réduire la transmission des vibrations<br />

dans la voiture) à transmettre les vibrations est caractérisée,<br />

entre autres, par la raideur dynamique du support.<br />

Conséquence du développement des véhicules hybrides et<br />

électriques, la demande pour caractériser la raideur dynamique<br />

sur des plages de fréquences de plus en plus hautes<br />

ne cesse d’augmenter.<br />

Le m+p HFDST-3000-E repose sur un excitateur électrodynamique<br />

qui peut être utilisé avec différents modes d’essais<br />

définis dans le logiciel de contrôle de vibrations m+p<br />

VibControl. Vibrateur, spécimen, capteurs et masse sismique<br />

sont isolées des vibrations extérieures.<br />

Le système de contrôle de vibrations fourni est un produit<br />

standard et est constitué du logiciel m+p VibControl et du<br />

matériel d’acquisition m+p VibRunner comportant, par<br />

exemple, 16 voies d’entrée. Tous les paramètres et les mesures<br />

effectuées sont consignés dans un fichier résultat : ces fichiers<br />

peuvent être analysés directement pendant la réalisation de<br />

l’essai, ou utilisés a posteriori pour l’analyse, pour générer<br />

des rapports, ou pour le dépannage. ●<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I31


Systèmes de Tests et Mesures<br />

EN ACOUSTIQUE ET VIBRATIONS<br />

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• Portables & robustes<br />

• Analyse embarquée temps réel<br />

• Gestion multi-capteurs<br />

• Système d’acquisition de données<br />

ultra-portable<br />

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• Dynamique des structures<br />

• Analyse acoustique : puissance, intensité,<br />

psychoacoustique, design sonore,<br />

localisation de sources, holographie<br />

• Analyse des chemins de transfert<br />

• Analyse de moteurs et machines tournantes<br />

• Intégration en bancs d’essai<br />

Pamplemousse.com - Crédit photos : OROS, No Comment, Shutterstock.


dossier<br />

L’ETTC, la grande conférence<br />

mondiale des essais en vol,<br />

revient en juin à Toulouse !<br />

La Conférence Européenne du Test et de la Télémesure (ETTC) se déroulera à Toulouse du 11 au 13 juin.<br />

Responsable des moyens d’instrumentation essais en vol au Centre d’essais et intégration chez Airbus<br />

à Toulouse, et secrétaire exécutif du Comité de programme de la conférence ETTC, Gilles Fréaud nous en dit<br />

plus sur un événement très attendu.<br />

Comment décrire cet événement et quels en seront<br />

les temps forts ?<br />

L’ETTC est le rendez-vous annuel international adressant<br />

les sujets du test, de l’instrumentation, des mesures et de la<br />

télémesure (…) pour le domaine du transport en général<br />

même si celle-ci reste très orientée aéronautique. Au total,<br />

plus de cinquante présentations techniques sélectionnées.<br />

Plus qu’une simple conférence, l’ETTC permet d’échanger<br />

avec ses pairs – on attend près de 350 personnes, d’étendre<br />

son réseau professionnel, de connaitre les nouveaux standards,<br />

d’améliorer ses connaissances et d’échanger avec<br />

trente-cinq fournisseurs majeurs de ce domaine d’activité.<br />

À cette occasion, la SFTE fêtera son 50 e anniversaire<br />

avec l’ETTC à Toulouse. Quel est le rôle de cette société<br />

d’ingénieurs ?<br />

Plus globalement, au niveau de la région, quelle place<br />

occupent les essais aéronautiques et spatiaux ?<br />

Le tissu industriel est riche dans le domaine des essais<br />

aéronautiques – avec bien sûr le centre d’essais d’Airbus<br />

d’avion commerciaux à Toulouse, les Hélicoptères à Marignane,<br />

Dassault et les nombreux centre de la DGA à Istres,<br />

Cazaux, Biscarosse, le CEAT (DGA-TA) – et des essais<br />

spatiaux avec le CNES, Intespace, Thales Alenia Space, Airbus<br />

Defense&Space…<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

Où ? Au centre des congrès Pierre Baudis, à Toulouse<br />

Quand ? Du 11 au 13 juin 2019<br />

Langage : Anglais<br />

EN SAVOIR PLUS > vwww.see.asso.fr/ETTC2019<br />

La SFTE (Society of Flight Test Engineers) est un groupe<br />

international d’ingénieurs dont l’intérêt principal est l’essai<br />

en vol des véhicules aérospatiaux. Son objectif est de faire<br />

progresser l’ingénierie des essais en vol dans toute l’industrie<br />

aérospatiale en échangeant dans les domaines des opérations,<br />

analyses, instrumentation et systèmes de données.<br />

Quels grands thèmes seront abordés lors des conférences ?<br />

ETTC se focalise cette année sur les nouvelles technologies<br />

pour acquérir, transmettre, stocker, traiter et analyser de<br />

grandes quantités de données appliquées au monde du test.<br />

Une session plénière présentera les nouveaux démonstrateurs<br />

d’Airbus, les nouvelles technologies appliquées au nano-satellites<br />

et la validation des véhicules autonomes chez Renault.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I33


dossier<br />

Entretien<br />

Le pôle ASTech Paris Région<br />

entame sa nouvelle feuille de route<br />

Pôle de compétitivité labellisé en 2007, ASTech Paris<br />

Région se montre toujours très dynamique, fort de<br />

ses 330 établissements membres, parmi lesquels des<br />

laboratoires d’essais majeurs en France et en Europe.<br />

Présent sur le Salon international de l’aéronautique<br />

et de l’espace (SIAE) du Bourget, le pôle entend<br />

aujourd’hui, à travers sa nouvelle feuille de route<br />

stratégique 2019-2022, accompagner ses membres<br />

vers l’international et toujours plus vers la<br />

digitalisation.<br />

Philippe Birr<br />

Directeur du développement au sein<br />

de Sopemea (groupe Apave), Philippe Birr<br />

anime le Domaine Thématique « Smart<br />

systems : Capteurs, Connectivité, Données<br />

et <strong>Essais</strong> » du pôle de compétitivité ASTech<br />

Paris Région.<br />

© AIRBUS<br />

A320neo<br />

34I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


dossier<br />

Quelle place occupent les essais<br />

en région Île-de-France ?<br />

Il existe dans la région francilienne une<br />

très forte concentration de laboratoires<br />

d’essais en environnement, d’une part<br />

par la présence des industriels et de<br />

grands groupes tels qu’Airbus, Safran ou<br />

Thales, et d’autre part des grands laboratoires<br />

académiques tels que l’Onera.<br />

Enfin, sont également présents sur le<br />

territoire de grands prestataires d’essais,<br />

à commencer par le LNE, Sopemea et<br />

Emitech sans oublier les équipes d’enseignement<br />

(ESTACA, Supméca, IPSA…)<br />

Globalement, le marché est dynamique,<br />

même s’il manque aujourd’hui un<br />

nouveau programme aéronautique, les<br />

laboratoires d’essais intervenant essentiellement<br />

dans les phases de conception,<br />

peu en phase de production.<br />

Quelle est l’actualité du pôle ASTech<br />

Paris Région ?<br />

Le pôle montre une belle dynamique.<br />

Nous avons la confiance de nos investisseurs<br />

et la nouvelle feuille de route<br />

maturée par les acteurs durant deux ans<br />

va dans le bon sens. Elle a donné lieu<br />

à une refonte globale de nos Domaines<br />

Thématiques pour être au plus près des<br />

préoccupations technologiques de notre<br />

industrie : « Matériaux, Manufacturing<br />

et Structures », « Énergie et Propulsion<br />

», « Smart systems : Capteurs,<br />

Connectivité, Données et <strong>Essais</strong> »,<br />

« Missions Innovantes, Architectures<br />

et Méthodes d’Ingénierie associées »,<br />

« Entreprise Digitalisée » et, enfin,<br />

« Systèmes embarqués à forte criticité »,<br />

un groupe thématique commun entre<br />

ASTech, Mov’eo et Normandie Aéro-<br />

Espace.<br />

Avec Mov’eo également ?<br />

Dans quel but ?<br />

L’objectif est de créer des synergies entre<br />

les différents pôles, y compris issus du<br />

monde de l’automobile afin de répondre<br />

aux nouveaux défis de la mobilité, en<br />

particulier concernant le véhicule<br />

autonome. Ainsi, les premiers travaux<br />

porteront sur les outils et méthodes<br />

d’ingénierie des systèmes à forte criticité<br />

et la fiabilité des systèmes et des<br />

composants électroniques embarqués.<br />

En quoi est-ce essentiel de franchir<br />

le cap de la digitalisation des essais ?<br />

Globalement, les laboratoires français<br />

sont en retard dans le domaine, précisément<br />

parce que leurs donneurs d’ordres<br />

ne leur imposent pas encore de collecter<br />

et d’exploiter massivement leurs<br />

données issues des essais. Pourtant,<br />

les avantages sont nombreux. Sopemea<br />

par exemple, depuis plusieurs<br />

années déjà, développe la stéréo-corrélation<br />

d’images permettant de valoriser<br />

des données collectées lors d’essais<br />

mécaniques. Cette montée en compétence<br />

est du reste le résultat de notre<br />

participation dans le projet DICCIT<br />

financé par le FUI et labellisé par le<br />

pôle ASTech et soutenu par les autres<br />

pôles de compétitivité aéronautiques et<br />

spatiaux. Les informations collectées et<br />

traitées viennent enrichir les modèles<br />

numériques des bureaux d’études. Cet<br />

exemple montre bien à quel point ce<br />

passage à la digitalisation est indispensable<br />

si l’on veut rester compétitifs. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

>> Le pôle ASTech Paris Région, avec<br />

soutien du Conseil Régional, exposera<br />

au SIAE 2019 dans le hall 4, au stand<br />

E106. Le pôle mettra en lumière les<br />

activités et savoir-faire de ses membres<br />

et organisera des rendez-vous BtoB<br />

entre les différents acteurs, français,<br />

européens et internationaux.<br />

UN BOND<br />

DANS LE NANO<br />

POSITION-<br />

NEMENT PAR<br />

SYSTÈME<br />

PIEZO-<br />

ÉLECTRIQUE -<br />

Lancement de la série:<br />

nano-positionneur<br />

piezo électrique QNP<br />

et Piezo contrôleur<br />

QLAB<br />

Les tables QNP présentent une<br />

raideur hors norme grâce à une<br />

fréquence de résonnance très élevée<br />

et une résolution sub-nanométrique.<br />

Elles sont donc idéales pour les<br />

applications pointues à faible<br />

encombrement telles que<br />

l’intérferometrie, la microscopie et<br />

les alignements d’extrême précision.<br />

Le contrôleur associé QLAB dispose<br />

d’un écran tactile et peut fonctionner<br />

de manière indépendante ou peut<br />

être connecté à un PC via Ethernet,<br />

ce qui le rend extrémement flexible<br />

dans toutes les situations. Avec des<br />

performances sub-nanométriques<br />

et un environnement de contrôle<br />

et de programmation très convivial,<br />

obtenir un positionnement<br />

nanométrique n’aura jamais été<br />

aussi facile.<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I35<br />

AT0119B-RAD-FR


dossier<br />

En application<br />

Airbus Helicopters recourt à Simcenter<br />

Amesim pour optimiser la conception<br />

des systèmes hydrauliques<br />

La solution de Siemens PLM Software a permis à l’hélicoptériste<br />

de prédire le comportement thermique des systèmes hydrauliques<br />

dans toutes les conditions de vol. Détails dans cet article de l’utilisation<br />

Simcenter Amesim afin de réduire au maximum le délai et le coût<br />

d’obtention du certificat de navigabilité.<br />

mique ne doit pas dépasser les limites<br />

de température fixées. Ensuite il doit<br />

faire certifier l’existence d’un circuit<br />

hydraulique bien conçu et opérationnel,<br />

capable de permettre aux commandes<br />

de vol de fonctionner correctement<br />

même en cas de défaillance du circuit<br />

(fuite, panne de la pompe, etc.).<br />

© AIRBUS<br />

Airbus Helicopters s’efforce de<br />

fournir les solutions les plus<br />

efficientes à ses clients, dont le<br />

métier est de servir, protéger, sauver des<br />

vies et transporter des passagers en toute<br />

sécurité dans les environnements les plus<br />

exigeants. Ses hélicoptères sont utilisés<br />

dans plus de 150 pays, où ils effectuent<br />

quasiment tous les types de vol vertical<br />

imaginables. La gamme d’appareils du<br />

constructeur couvre l’ensemble des solutions<br />

à voilure rotative destinées à des<br />

usages civils, gouvernementaux, militaires,<br />

policiers et parapublics.<br />

le système hydraulique, doivent ainsi<br />

être évalués avec soin. Tous ces systèmes<br />

doivent fonctionner dans n’importe<br />

quelles conditions de vol et garantir la<br />

sécurité des pilotes, de l’équipage et des<br />

passagers en cas de défaillance.<br />

La gestion thermique fait partie des<br />

points à vérifier lors de l’évaluation<br />

d’un circuit hydraulique. Tout d’abord,<br />

Airbus Helicopters doit évaluer l’intégration<br />

du circuit dans les différentes<br />

zones de l’appareil, où son impact ther-<br />

Compte tenu de ces observations, les<br />

ingénieurs doivent garder à l’esprit<br />

deux problèmes courants : le premier<br />

est le délai de développement. En effet,<br />

la certification est un processus long.<br />

Plus vite Airbus Helicopters peut obtenir<br />

la certification, plus vite il peut<br />

commercialiser son appareil et plus<br />

il est compétitif. Le second problème<br />

est le coût des prototypes nécessaires<br />

pour les campagnes de test. Le délai et<br />

le coût représentent donc une grosse<br />

partie du défi, ce dont Airbus Helicopters<br />

tient compte lors de l’élaboration<br />

de ses programmes de développement.<br />

Prédire et vérifier<br />

les performances<br />

thermohydrauliques<br />

du système<br />

Bien entendu, Airbus Helicopters ne<br />

peut pas se permettre de se dispenser<br />

de tester un prototype du système, aussi<br />

Pour obtenir un certificat de navigabilité<br />

auprès d’une autorité nationale,<br />

Airbus Helicopters, comme tous les<br />

avionneurs, doit faire en sorte que ses<br />

machines et ses systèmes répondent<br />

à une longue liste d’exigences. Les<br />

systèmes clés des appareils, tels que<br />

« L’ensemble du circuit est relié aux actionneurs du rotor<br />

principal et à celui du rotor de queue. Pour le concevoir, ainsi que<br />

d’autres de nos composants, nous utilisons Simcenter Amesim<br />

et ses fonctionnalités de création de supercomposants. »<br />

Benoit Genot, ingénieur en hydraulique et commandes de vol (Airbus Helicopters)<br />

36I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


dossier<br />

Essai en vol du prototype H160<br />

d’Airbus Helicopters<br />

bien avant son intégration dans l’hélicoptère<br />

qu’après. Toutefois, il existe des<br />

moyens de définir et évaluer les meilleures<br />

architectures pour le système<br />

très tôt dans le cycle de développement,<br />

ainsi que la gestion thermique<br />

du système complet d’après l’analyse de<br />

la définition de l’architecture. En utilisant<br />

la simulation de systèmes, Airbus<br />

Helicopters peut prédire et évaluer les<br />

stratégies permettant de maintenir<br />

l’équilibre thermique d’un appareil.<br />

C’est la méthode que Benoit Genot<br />

(ingénieur en hydraulique et<br />

commandes de vol), Jean-Baptiste<br />

Lopez-Velasco (spécialiste en gestion<br />

thermique) et leurs équipes ont choisi<br />

quand ils développaient le H160, un<br />

hélicoptère de taille moyenne pesant<br />

six tonnes et appartenant à la nouvelle<br />

génération d’appareils d’Airbus Helicopters.<br />

Ils ont utilisé le logiciel Simcenter<br />

Amesim de Siemens, qui fait partie<br />

de la gamme Simcenter, dans le but de<br />

prédire et vérifier avec précision les<br />

performances du système thermohy-<br />

draulique depuis son dimensionnement<br />

initial jusqu’à l’intégration complète de<br />

sa conception dans l’appareil. Le rôle<br />

du circuit hydraulique est de fournir<br />

de l’énergie aux principaux actionneurs<br />

installés sur l’hélicoptère. Lors de<br />

la conception de ce circuit, il convient<br />

de tenir compte du domaine de vol de<br />

l’appareil et donc d’un certain nombre<br />

de conditions spécifiques. Par exemple,<br />

il ne faut pas dépasser la température<br />

de qualification par forte chaleur, qui<br />

correspond à une température extérieure<br />

pouvant atteindre 50 degrés Celsius.<br />

« Simcenter Amesim nous aide notamment à déterminer<br />

s’il est nécessaire de refroidir le fluide, auquel cas nous devons<br />

ajouter un échangeur thermique. »<br />

Jean-Baptiste Lopez-Velasco, spécialiste de la gestion thermique (Airbus Helicopters)<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I37


dossier<br />

Modèle thermohydraulique Simcenter Amesim<br />

« Notre premier objectif était de réaliser<br />

une ébauche d’architecture du circuit<br />

hydraulique, explique Benoit Genot.<br />

Chaque unité d’alimentation hydraulique<br />

se compose d’un réservoir, de capteurs<br />

(température, pression, niveau du fluide),<br />

de pompes, et d’une pompe de secours<br />

pour pallier toute défaillance de l’une<br />

des pompes principales. L’ensemble du<br />

circuit est relié aux actionneurs du rotor<br />

principal et à celui du rotor de queue.<br />

Pour concevoir cette ébauche, ainsi que<br />

d’autres de nos composants, nous utilisons<br />

Simcenter Amesim et ses fonctionnalités<br />

de création de supercomposants. »<br />

Il est également crucial de comprendre<br />

l’impact thermique du système hydraulique<br />

sur certaines pièces de l’hélicoptère.<br />

En effet, une fois intégré à ce<br />

dernier, le circuit hydraulique occupe<br />

principalement l’étage supérieur et le<br />

compartiment de la boîte de transmission<br />

principale. Environ 90 % du circuit<br />

hydraulique se trouve dans cette zone.<br />

« À partir du premier schéma du système<br />

hydraulique (modélisé pour des conditions<br />

de fonctionnement normal et différents<br />

scénarios de défaillance), nous<br />

pouvons commencer la modélisation thermique<br />

avec Simcenter Amesim, précise<br />

Jean-Baptiste Lopez-Velasco. Simcenter<br />

Amesim nous aide notamment à déterminer<br />

s’il est nécessaire de refroidir le<br />

fluide, auquel cas nous devons ajouter un<br />

échangeur thermique. Ensuite, pendant le<br />

développement, nous effectuons plusieurs<br />

boucles de calcul pour affiner le modèle. »<br />

Économiser du temps lors<br />

des campagnes de tests<br />

« Bien sûr, les tests restent indispensables<br />

pour modéliser la construction et la validation,<br />

poursuit Jean-Baptiste Lopez-Velasco.<br />

Simuler les systèmes avec Simcenter<br />

Amesim nous permet d’anticiper l’architecture<br />

des modèles, et donc d’économiser<br />

du temps lors des campagnes de tests<br />

car notre modèle est déjà optimisé. » Lors<br />

des campagnes de tests, les équipes d’Airbus<br />

Helicopters testent le système en<br />

mode normal et en mode défaillance.<br />

Les mesures sont effectuées à différents<br />

niveaux. Elles évaluent la température<br />

de l’huile, la température ambiante, les<br />

vitesses, les pressions et le débit. Les résultats<br />

des tests sont comparés à ceux de la<br />

simulation et permettent d’affiner les<br />

Banc d’essai dynamique complet<br />

paramètres du modèle. L’objectif est que le<br />

modèle de simulation soit aussi fidèle que<br />

possible à la version physique du système.<br />

En l’occurrence, Benoit Genot et<br />

Jean-Baptiste Lopez-Velasco ont obtenu<br />

un résultat exact, car la différence entre<br />

la valeur indiquée par la modélisation<br />

avec Simcenter Amesim et celle mesurée<br />

lors des essais n’oscillait qu’entre<br />

+5 et -5 degrés Celsius lorsque l’appareil<br />

était en vol stationnaire. « Modéliser<br />

avec Simcenter Amesim nous permet<br />

d’anticiper le gel de la conception et de<br />

l’architecture des systèmes hydrauliques<br />

(routage, réservoir, échangeur thermique)<br />

afin de pouvoir figer le coût et le<br />

calendrier de développement. », ajoute<br />

Benoit Genot. Ce dernier et Jean-Baptiste<br />

Lopez-Velasco projettent désormais<br />

d’étudier différentes conditions météorologiques,<br />

de travailler sur les calculs<br />

associés aux conditions transitoires (et<br />

non plus seulement sur des analyses en<br />

mode stationnaire) et d’intégrer une<br />

plate-forme en temps réel avec Simcenter<br />

Amesim. ●<br />

« Modéliser avec Simcenter Amesim nous permet d’anticiper<br />

le gel de la conception et de l’architecture des systèmes<br />

hydrauliques (routage, réservoir, échangeur thermique)<br />

afin de pouvoir figer le coût et le calendrier de développement. »<br />

Benoit Genot (Airbus Helicopters)<br />

Banc d’essai d’un actionneur hydraulique<br />

38I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


dossier<br />

<strong>Essais</strong> certifiés<br />

Tappenbeck s'établit dans le secteur<br />

des essais aéronautiques<br />

Grâce à sa proximité avec Hambourg et au bon transfert d'informations entre les deux entités, l'équipe d'essais<br />

« Aerospace » de Tappenbeck a pu s'affirmer dans l'environnement aéronautique. L'équipe composée de seize<br />

personnes mène des essais de développement et de qualification selon RTCA DO-160 et MIL-STD 810 pour les<br />

composants d'avions des modèles A400M, A350 et A380.<br />

Afin de répondre aux exigences accrues en matière<br />

de sécurité, Airbus n'autorisera à l'avenir que les<br />

laboratoires d'essais certifiés et répertoriés pour les<br />

essais de composants d'avions. Le site de Tappenbeck est<br />

approuvé depuis 2012 par Airbus Toulouse pour les essais<br />

selon la norme RTCA DO-160.<br />

Lors de la livraison aérienne, un conteneur lourd est catapulté<br />

depuis la soute. En sortant par la rampe de chargement,<br />

le conteneur peut atteindre une vitesse de 85 km/h.<br />

Puis ce dernier terminera sa course jusqu’au point de livraison<br />

à l’aide d’un parachute. Ici, tous les systèmes doivent<br />

fonctionner sans la moindre défaillance. Tout basculement<br />

de la masse doit être exclu. Divers composants de la cargaison<br />

ont ainsi été testés à Tappenbeck. Un banc d'essai a été<br />

développé pour tester les rouleaux du plancher de charge.<br />

En outre, les rouleaux, les supports, les fixations et les différents<br />

systèmes de chargement ont été testés pour les vibrations,<br />

l’aérodynamique et les influences environnementales.<br />

Une nouvelle boucle de test des composants de la prochaine<br />

génération est actuellement en cours de lancement.<br />

Construction d'un banc d'essai<br />

En plus des développements internes tels que l’Air Flow<br />

Measurement Trolley, utilisé pour l'étalonnage des instruments<br />

de mesure et la détermination des débits volumiques<br />

aux sorties d'air, des instruments de mesure mobiles comparables<br />

sont fabriqués par Bertrandt sur demande. De même,<br />

à l’aide d’une fraiseuse CNC, l’entreprise fabrique selon les<br />

besoins des clients les éléments complémentaires nécessaires<br />

à la réalisation de leurs essais. ●<br />

Windmilling<br />

Ce terme décrit un essai standard pour toutes les pièces utilisées<br />

dans un aéronef. En cas de rupture d'une aube de turbine<br />

dans le moteur, il se produit de très fortes vibrations qui sont<br />

transmises à chaque composant à travers la structure de<br />

l'avion. Il va de soi que le fonctionnement continu de toutes<br />

les pièces ne doit pas être perturbé. De nombreux tests ont<br />

déjà été effectués pour les supports, les faisceaux de câbles,<br />

les consoles et les toilettes embarquées. En termes de moyen,<br />

le shaker Bertrandt possédant 6 vérins d’une puissance de<br />

125 kN permet de tester des composants de grande dimension<br />

ainsi que des assemblages complets.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I39


dossier<br />

Retour d’expérience<br />

Électrifier la propulsion des<br />

avions grâce à la simulation<br />

Afin de fournir des avions adaptés aux vols de courte distance tout en réduisant les émissions polluantes,<br />

Zunum Aero se tourne vers l’électrification pour créer des systèmes de propulsion hybrides. Le développement<br />

de l’avion « plus électrique » implique le déploiement de la simulation d’ingénierie permettant d’atteindre les<br />

objectifs de performance et de réduire le coût des tests.<br />

En capturant précisément le comportement<br />

des charges structurelles, aérodynamiques<br />

et thermiques de chaque<br />

composant, Zunum Aero est en mesure<br />

de prendre de meilleures décisions afin<br />

de résoudre des problèmes de conception<br />

essentiels – la taille du propulseur,<br />

par exemple – d’interface système ou de<br />

fonctionnement global. La simulation<br />

est un outil fiable permettant de démontrer<br />

la faisabilité du concept, d’améliorer<br />

l’efficacité et d’optimiser la conception<br />

en amont de la phase de tests physiques<br />

et du développement du produit.<br />

Gamme d’avions éléectrique Zunum Aero survolant la ville de Seattle<br />

Malgré la présence de 13<br />

500 aéroports aux États-<br />

Unis, les liaisons régionales<br />

de courte distance n’offrent pas<br />

une praticité optimale. Zunum Aero<br />

s’est fixé pour objectif de combler ce<br />

fossé grâce à la technologie de propulsion<br />

électrique. La société, qui bénéficie<br />

du soutien de Boeing HorizonX,<br />

de Jet Blue Technology Ventures et du<br />

Fonds pour l’énergie propre de l’État<br />

de Washington, envisage un mode de<br />

transport aérien « porte-à-porte » très<br />

différent du modèle actuel basé sur de<br />

grands Hubs traditionnels. À terme,<br />

ces avions hybrides-électriques pourraient<br />

desservir plus de 10 000 aéroports<br />

secondaires internationaux,<br />

dont 5 000 aux États-Unis. Une initia-<br />

tive s’inscrivant dans les démarches<br />

gouvernementales visant à développer<br />

un système aérien performant, propre<br />

et moins bruyant, comme les projets<br />

CLEEN aux États-Unis et Clean Sky<br />

en Europe.<br />

Le système de propulsion<br />

hybride-électrique<br />

Un système de propulsion hybride-électrique<br />

silencieux et léger et une aérodynamique<br />

optimale sont essentiels pour<br />

atteindre les objectifs de performance<br />

de l’avion. Pour fabriquer le propulseur<br />

destiné aux tests au sol, Zunum Aero<br />

simule les performances des composants<br />

à l’aide des logiciels de la suite<br />

Ansys, dans le cadre du programme<br />

Ansys Start-up.<br />

Réalisation des tests<br />

structurels et gestion<br />

thermique<br />

Le propulseur électrique silencieux de<br />

Zunum Aero associe des ventilateurs<br />

basse pression à des moteurs et des<br />

contrôleurs électriques tolérants aux<br />

pannes intégrées. Afin de comprendre<br />

le comportement de chaque composant<br />

en fonction de différents paramètres<br />

de fonctionnement et de<br />

défaillance, l’entreprise combine l’utilisation<br />

des logiciels de simulation<br />

Ansys Mechanical, Ansys Fluent et<br />

Ansys CFX. Les ingénieurs du centre<br />

d’essai de Zunum Aero, basé à Seattle,<br />

s’appuient sur Ansys Mechanical pour<br />

l’analyse de l’intégrité structurelle des<br />

composants de propulsion. Le logiciel<br />

permet de simuler les paramètres<br />

de dynamique structurelle, modale et<br />

40I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


LE RENDEZ-VOUS INTERNATIONAL<br />

CONFÉRENCES | ATELIERS | EXPOSITION<br />

THE INTERNATIONAL MEETING<br />

CONFERENCES | WORKSHOPS | EXHIBITION<br />

HPC<br />

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CAFÉ EUROPÉEN<br />

DE LA RECHERCHE<br />

AVEC LE SOUTIEN DE


dossier<br />

À ce jour, Zunum Aero poursuit sa phase de conception, d’optimisation<br />

et d’intégration des systèmes thermiques afin d’obtenir<br />

les performances globales optimales de l’avion. Dave<br />

Bedel, Ingénieur principal chez Zunum Aero souligne le rôle<br />

clé des solutions de simulation Ansys dans le projet : « Les<br />

fonctionnalités d’écriture de script et d’analyse paramétrique<br />

d’Ansys Mechanical sont essentielles pour nos travaux sur le<br />

propulseur électrique silencieux. Je me suis toujours appuyé<br />

sur cette solution durant mes vingt ans de carrière ».<br />

Les propulseurs électriques et silencieux de Zunum Aero<br />

d’équilibre tout en aidant l’équipe à comprendre l’impact<br />

sur chacun des composants et la manière dont ils interagissent<br />

entre eux.<br />

En parallèle, les ingénieurs utilisent le logiciel Ansys CFD<br />

pour modéliser les flux internes et externes dans l’estimation<br />

de la perte de pression aérodynamique et l’optimisation de<br />

la conception du propulseur. Pour la gestion thermique et<br />

le contrôle de la température des composants électriques,<br />

qui peut affecter la fiabilité du produit, l’équipe s’appuie sur<br />

Ansys Fluent. Les ingénieurs procèdent à une analyse de la<br />

mécanique des fluides et du transfert de chaleur permettant<br />

de prévoir la température et le rejet de chaleur afin de concevoir<br />

le système de refroidissement.<br />

appliCatioN dE la siMUlatioN MUltiphYsiqUE<br />

Le développement du système de propulsion implique la<br />

collaboration d’ingénieurs issus de différents groupes afin<br />

d’explorer toutes les conceptions possibles et répondre aux<br />

exigences de performances de l’avion pour un coût optimal.<br />

Grâce à leurs capacités de compatibilité et d’intégration, les<br />

logiciels Ansys permettent d’effectuer des évaluations multiphysiques<br />

pour accélérer les temps de conception.<br />

La simulation multiphysique offre la possibilité d’analyser les<br />

composants pour le Proof of concept (POC) dans un monde<br />

virtuel et d’économiser le temps et les ressources nécessaires<br />

pour des tests physiques. À ce titre, Zunum Aero estime que<br />

la simulation a permis de diviser par deux le temps de développement<br />

de l’aéronef et d’économiser des millions de dollars<br />

dans les tests de matériel.<br />

VERs UN tRaNspoRt aéRiEN plUs EffiCaCE<br />

Transporter des voyageurs à moindre coût dans des avions<br />

plus silencieux et respectueux de la planète est un projet<br />

ambitieux. Toutefois, grâce aux outils de simulation Ansys,<br />

Zunum Aero est en passe d’atteindre son objectif et de créer<br />

un avion hybride-électrique certifié pour les vols de courtes<br />

distances. ●<br />

42I <strong>Essais</strong> & siMUlatioNs • N°<strong>137</strong> • mai 2019


FULL SERVICE IN VIBRATIONS<br />

COUPLING NUMERICAL MODELING<br />

AND EXPERIMENTAL TESTING<br />

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University of Liege in the field of structural dynamics<br />

• Continuously improved and updated by massive R&D<br />

programs in close collaboration with Universities<br />

Thanks to its complementary expertise in numerical<br />

modeling and experimental testing, and thanks to innovative<br />

tools, V2i offers to its customers the necessary integration of<br />

simulation and testing in customized solutions.<br />

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Partner


dossier<br />

Cas d’application<br />

La SRC* VibraTec aide Safran<br />

Ventilation Systems à réduire le bruit<br />

des équipements de ventilation<br />

Safran est un acteur majeur dans l'évolution vers l'avion « plus électrique », qui prévoit le remplacement<br />

des actuels systèmes hydrauliques et pneumatiques par de nouveaux systèmes de génération de puissance<br />

électrique et d’équipements électromécaniques équipés de moteurs électriques.<br />

Ces innovations concernent des<br />

éléments clés des aéronefs tels<br />

que les actionneurs de surface<br />

portante, le train d’atterrissage, la motorisation<br />

de l’avion lors des phases de<br />

taxiage ou encore les équipements de<br />

recirculation d’air cabine et de refroidissement<br />

électronique.<br />

Au sein de Safran Passenger Solutions,<br />

la division Safran Ventilation Systems<br />

est spécialisée dans les systèmes de<br />

ventilation haute performance appliquée<br />

à l’aéronautique. Dans une<br />

démarche d’optimisation de ses équipements,<br />

la société a collaboré avec la<br />

SRC VibraTec afin de réduire le bruit<br />

rayonné de ses ventilateurs à moteur<br />

synchrone (à aimants permanents).<br />

« Les excitations d’origine électro-magnétique<br />

peuvent générer du bruit et des<br />

Modèle EF du moto-ventilateur<br />

vibrations dans le domaine des moyennes<br />

et des hautes fréquences, explique Lionel<br />

Duvermy, responsable commercial et<br />

projets chez VibraTec. La maîtrise de ces<br />

excitations, dès le stade de la conception,<br />

permet d’améliorer le confort en cabine<br />

des passagers et de l’équipage, en réduisant<br />

le bruit rayonné, mais également<br />

d’augmenter la durée de vie des équipements<br />

et de contrôler la qualité en sortie<br />

de ligne de production, l’image du bruit<br />

pouvant être une image des défauts ».<br />

L’étude réalisée avec Safran Ventilations<br />

Systems a d’abord consisté à effectuer un<br />

diagnostic acoustique expérimental du<br />

ventilateur. Les équipes se sont ensuite<br />

concentrées sur la simulation des efforts<br />

dynamiques d’origine électromagnétique<br />

à partir du type de moteur et sur<br />

la distribution des efforts dynamiques<br />

Mode de moto-ventilateur<br />

Le point sur les SRC<br />

Les Structures de recherche<br />

sous contrat (SRC) sont des<br />

structures privées réalisant<br />

plus de la moitié de leur chiffre<br />

d’affaires en contrat de R&D<br />

pour le compte de tiers. Les<br />

compétences des SRC s’appuient<br />

sur le maintien permanent<br />

d’une expertise scientifique et<br />

technologique à l’état de l’art. Les<br />

SRC sont des structures privées<br />

indépendantes. Cela implique<br />

une parfaite compréhension<br />

des contraintes et des enjeux<br />

de leurs clients industriels et la<br />

définition précise de leurs axes<br />

de R&D de ressourcement qui<br />

seront les technologies à vocation<br />

industrielle de demain.<br />

sur le modèle mécanique de l’équipement<br />

complet. La dernière phase de<br />

l’étude a permis de calculer le rayonnement<br />

acoustique à partir du calcul<br />

de réponse vibratoire issu du modèle<br />

mécanique (analyse fréquentielle et<br />

spatiale).<br />

« À partir des résultats de ces calculs, il a<br />

été possible de discriminer les fréquences<br />

d’excitation qui coïncidaient “fréquentiellement“<br />

et “spatialement” avec des<br />

fréquences naturelles associées à des<br />

44I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


dossier<br />

modes de rotor et/ou de stator, menant à un phénomène de<br />

résonance de structure », précise Lionel Duvermy. En diminuant<br />

l’excentricité entre le rotor et le stator et en y apportant<br />

des modifications structurelles, les ingénieurs ont pu<br />

réduire les niveaux d’efforts électromagnétiques et optimiser<br />

les transferts vibratoires entre les sources d’excitation et<br />

la réponse vibratoire.<br />

Ces travaux ont permis d’améliorer globalement les standards<br />

de fabrication, de design et la qualité acoustique des<br />

ventilateurs.<br />

« VibraTec a su répondre instantanément à notre besoin industriel<br />

et apporter ses compétences multiphysiques sur ce sujet<br />

très complexe, ajoute Patrice Caule, expert acoustique sénior<br />

chez Safran Ventilation Systems. Leur support nous a permis<br />

de prendre des actions d’amélioration concrètes au bénéfice<br />

de nos clients ». ●<br />

* SRC : Structures de recherche sous contrat<br />

Bruit rayonné, avec des excentricités<br />

Bruit rayonné, sans excentricité<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I45


dossier<br />

Technologie<br />

Les avions électriques s’envolent,<br />

mais qui pilote les batteries ?<br />

Les batteries lithium-ion se développent progressivement dans l’industrie aéronautique, un secteur<br />

où l’exigence sécuritaire se durcit. Aujourd’hui, la seule technique permettant de capter l’ensemble<br />

des évènements qui peuvent survenir dans les avions se trouve dans les enceintes de confinement.<br />

Ces enceintes doivent être de plus en plus précises, robustes et sécurisées. Pour répondre à ces attentes,<br />

l’entreprise Climats propose des enceintes dédiées et témoigne d’une expertise au service des intégrateurs<br />

et des développeurs de batteries.<br />

Deux ans après la fin du tour du monde du héros<br />

le plus médiatique de cette nouvelle avionique,<br />

Bertrand Piccard avec Solar Impulse, les projets<br />

d’avions et de sous-systèmes propulsés par des batteries<br />

au lithium se multiplient. Du système de roulage sur piste<br />

embarqué dans les trains d’atterrissage aux avions capables<br />

d’embarquer plusieurs dizaines de passagers, en passant par<br />

les projets plus futuristes d’avions-taxis, la propulsion électrique<br />

s’installe durablement dans l’industrie aéronautique.<br />

Cette arrivée pose d’ailleurs de nouvelles questions sécuritaires.<br />

L’usage des batteries n’est pas sans danger et le<br />

nombre d’incidents repérés dans d’autres secteurs indus-<br />

triels augmente proportionnellement à leur démocratisation.<br />

Le calcul est d’ailleurs fort simple : la violence d’un<br />

possible incendie dépend de la taille de la batterie utilisée.<br />

Les anecdotes de téléphones en surchauffe ne sont rien face<br />

aux incendies de voitures électriques qui peuvent mobiliser<br />

des dizaines de pompiers durant plusieurs heures.<br />

Tolérance zéro sur les tests de sécurité<br />

Dans un secteur d’industrie de pointe tel que l’aviation,<br />

l’utilisation des batteries nécessite donc des tests de sécurité<br />

proche de la « tolérance zéro ». Pour Régis Perraux,<br />

directeur commercial et marketing de l’entreprise Climats,<br />

« il n’y a qu’une seule solution pour réaliser ces tests actuelle-<br />

46I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


Serrer de 0,5 à 1000 Nm avec une seule<br />

clé dynamométrique couple et angle<br />

Une clé dynamométrique couple et angle ergonomique, flexible, connectée,<br />

et facile d’utilisation… Voici ce que propose One-Too, avec sa gamme<br />

Moment Alpha. La solution est déjà déployée chez un fabricant renommé<br />

de réacteurs d’avion.<br />

L’entreprise française One-Too continue de développer sa gamme Moment Alpha<br />

et d’innover, dans une optique « industrie 4.0 ». Moment Alpha répond aux besoins<br />

des industries aéronautiques de production, de maintenance et de contrôle qualité.<br />

L’innovation principale de cette solution sur le marché est sa grande flexibilité :<br />

une seule clé permet d’effectuer des serrages sur une plage de 0,5 à 1000 Nm en<br />

mode flexion et tournevis. Une seule clé pour mesurer le couple, le couple avec<br />

surveillance de l’angle et l’angle avec surveillance du couple, le couple frein...<br />

publi-communiqué<br />

L’IHM sur tablette permet de visualiser<br />

en temps réel les résultats d’un serrage<br />

par rapport à la stratégie programmée.<br />

L’intérêt pour l’utilisateur ? Un seul outil sur toute la chaîne de production ou de<br />

maintenance, permettant de valider le couple appliqué sur l'assemblage final et<br />

prenant en compte la précision de l'outil et de l'opérateur. L’analyse des résultats<br />

permet de détecter des grippages, un oubli de rondelle ou encore un défaut d’assemblage<br />

ou d’élasticité. Autre innovation majeure : une fonction couple résiduel, qui<br />

permet de mesurer le couple présent dans un assemblage et de détecter le couple<br />

de décollement (couple de frottement au moment de la rotation).<br />

Par ailleurs, la clé Moment Alpha dispose de protocoles permettant de communiquer<br />

avec le réseau client. En quelques secondes, l’utilisateur choisit entre trois modes<br />

programmables selon ses besoins. Les 100 000 derniers résultats et les 1 000 dernières<br />

courbes issus des actions de serrage sont automatiquement enregistrés et stockés en<br />

format CSV. Grâce à cette solution, chaque opération réalisée est garantie, tracée et<br />

peut être analysée à tout moment.<br />

Pour plus d’information<br />

sur toute la gamme :<br />

contacter les experts de Moment-Alpha<br />

au 04 92 12 04 80 ou à sales@one-too.com<br />

www.one-too.com<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I47


dossier<br />

ment. Il faut passer par des enceintes de<br />

confinement car les ingénieurs doivent<br />

travailler sur les résultats d’expériences.<br />

Le domaine reste très empirique. » En<br />

effet, contrairement à d’autres domaines<br />

de l’aéronautique, la modélisation informatique<br />

en est encore à ses balbutiements<br />

et reste peu fiable.<br />

Ce n’est pas le cas des tests réalisés en<br />

enceinte de confinement. Dans ces boîtes<br />

de plusieurs mètres cubes, les variations<br />

de température peuvent atteindre les 2°C<br />

par minute tous les 100 kg de charge.<br />

De telles conditions ne nuisent pas au<br />

contrôle de la pression et de l’hygrométrie.<br />

Ces enceintes sont utilisées dans<br />

de multiples domaines, mais aussi dans<br />

des cas plus spécifiques comme pour<br />

les essais de batterie lithium-métalion.<br />

L’entreprise Climats atteste d’une<br />

expérience de plus de quinze ans dans<br />

ce domaine. « Nous assemblons déjà<br />

des enceintes pour les centres d’essais<br />

du CEA et de nombreux sous-traitants<br />

du secteur automobile, complète Régis<br />

Perraux. Cette année, ces enceintes spécifiques<br />

aux batteries représentent 25% de<br />

notre chiffre d’affaires. Nous avons d’ailleurs<br />

organisé quelques mutations pour<br />

faire face à cette demande. » C’est d’ailleurs<br />

grâce à la sécurisation des batteries<br />

et des enceintes que le suivi des signes<br />

précurseurs à un emballement thermique<br />

induisent des changements qui<br />

s’observent avec le plus de force.<br />

Toutefois, « la possibilité d’un emballement<br />

thermique provient de la<br />

nature chimique de la batterie »,<br />

précise un ingénieur projet de l’entreprise<br />

Climats, en charge des systèmes<br />

de sécurité dédiés aux batteries. Les<br />

enceintes doivent s’adapter à la nature<br />

du produit à tester et des conséquences<br />

prévisibles lors d’un accident. Il existe<br />

plusieurs types de sécurités, précise<br />

l’ingénieur. « Elles peuvent être passives,<br />

comme l’usage de matériaux capables<br />

de résister à des agressions chimiques ou<br />

actives. » Ce sont les sécurités actives qui<br />

demandent, évidemment, le plus d’expertise<br />

lors de l’installation. « Celles-ci<br />

sont plus contraignantes et il faut être en<br />

mesure de pouvoir s’adapter à chaque<br />

cahier des charges. Cela va du sas sécurisé<br />

jusqu’aux systèmes de détection connectés<br />

à une centrale de sécurité indépendante,<br />

suivant les recommandations des<br />

normes APSAD (Assemblée plénière de<br />

sociétés d'assurances dommages) pour les<br />

systèmes incendie. Il faut aussi penser à<br />

la façon de poser les détecteurs de fumées,<br />

de flammes ou de gaz : ils doivent parfois<br />

se situer à l’extérieur de l’enceinte, ce qui<br />

nécessite de réaliser un prélèvement d’air<br />

à certains endroits stratégiques. »<br />

Des solutions pour<br />

accompagner les entreprises<br />

Depuis 2011, face à ces spécificités<br />

multiples, l’entreprise Climats a<br />

choisi de développer ses compétences<br />

et notamment d’assurer en interne le<br />

suivi des mises en place des systèmes<br />

de sécurité. L’objectif : enlever un intermédiaire<br />

à un moment critique de la<br />

réponse à un cahier des charges. Grâce<br />

à cette réorganisation, Climats accompagne<br />

efficacement les entreprises qui<br />

souhaitent tester leurs batteries ou celles<br />

de leurs fournisseurs. Au-delà, l’expérience<br />

acquise par Climats durant ses<br />

dix dernières années lui permet de<br />

proposer des solutions innovantes,<br />

conformes aux recommandations du<br />

Conseil européen pour la recherche et le<br />

développement dans le secteur automobile<br />

(Eucar), tout en étant adaptable à<br />

sa gamme standard d’enceintes de confinement.<br />

●<br />

Caractéristiques<br />

- Simulation d'environnements climatique entre<br />

-90°C et +250°C.<br />

- Contrôle de l'humidité de 5 à 98 % entre 10 et 95°C.<br />

- Enceinte standard de 140 à 1800 litres.<br />

- 250 modèles standards et autres solutions<br />

sur mesure pour des enceintes spécifiques.<br />

Quand le respect de l’environnement<br />

passe par les fluides caloriporteurs<br />

L'entreprise Climats se positionne également<br />

avec une nouvelle gamme de machines, l’Excal²,<br />

qui utilise le gaz R 449A. Un fluide caloriporteur qui,<br />

à quantité égale, atteint 99 % des caractéristiques<br />

de l’inévitable R 404, tout en réduisant de 65 %<br />

son empreinte d’équivalent de CO 2<br />

(GWP).<br />

48I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


La simulation,<br />

outil de validation<br />

des composants pour fusées<br />

publi-communiqué<br />

Pendant la phase d'introduction d'une<br />

nouvelle technologie de production<br />

comme la fabrication additive, puisqu’il<br />

faut produire et vérifier de nombreuses<br />

pièces avant d’atteindre la qualité<br />

souhaitée, le processus traditionnel de<br />

validation par itérations d’essais est très<br />

chronophage et coûteux.<br />

ArianeGroup utilise la fabrication additive<br />

dans le développement du lanceur<br />

nouvelle génération Ariane 6 pour des<br />

composants métalliques. Les logiciels<br />

ANSYS et Dynardo sont utilisés pour<br />

créer un flux de travail basé sur la simulation<br />

qui prédit la qualité des pièces,<br />

pour réduire les coûts et les délais de<br />

production, et pour diminuer le poids<br />

et la place que nécessitent les pièces.<br />

Avant d’approuver des pièces produites<br />

par fabrication additive, les ingénieurs<br />

d’ArianeGroup doivent comprendre le<br />

processus de fabrication, déterminer les<br />

effets des paramètres clés sur la qualité<br />

des pièces et développer un processus de<br />

fabrication permettant de répondre de<br />

manière fiable aux exigences de qualité<br />

finale, tout en intégrant la variabilité<br />

de chaque paramètre du processus.<br />

www.ansys.com<br />

Fusée Arianespace<br />

Décollage Ariane 5<br />

La simulation du processus de fabrication additive<br />

Pour développer un flux de travail permettant d’accélérer la vitesse et de réduire<br />

les coûts de validation, les ingénieurs d’ArianeGroup et de Dynardo ont d’abord<br />

créé le modèle d’une pièce relativement simple. Ils ont simulé le processus de fabrication<br />

additive à l'aide du logiciel d'analyse par éléments finis ANSYS Mechanical<br />

et ils ont développé un script ANSYS Parametric Design Language (APDL)<br />

reproduisant le processus de fabrication additive des pièces en découpant l'intégralité<br />

de la structure en couches individuelles. Les éléments de la couche imprimée<br />

sont ensuite activés avec la commande EALIVE, qui définit leur température<br />

à la température de fusion du matériau utilisé pour produire la pièce.<br />

Différentes variantes de ce script activent soit la couche entière en une fois, soit<br />

les éléments rectangulaires de la couche par étapes, soit, de manière séquentielle,<br />

des bandes angulaires sur la couche. Les éléments sont ensuite laissés refroidir<br />

naturellement et les contraintes résiduelles<br />

sont contrôlées dans chaque<br />

élément. Une autre couche d'éléments<br />

est ensuite activée dans le modèle de<br />

la même manière que la couche précédente.<br />

Le script simule le processus<br />

complet de construction de la pièce<br />

et suit les contraintes résiduelles et la<br />

déformation de chaque élément.<br />

Le coût exceptionnellement élevé d'une<br />

défaillance dans le secteur extrêmement<br />

concurrentiel de l'aérospatial rend<br />

indispensable la réalisation d'un processus<br />

de validation minutieux. Dans le<br />

passé, cela impliquait un long processus<br />

d'essais et d'erreurs avant de valider<br />

un nouveau processus de fabrication.<br />

La simulation peut être associée à un<br />

nombre beaucoup plus réduit d’essais<br />

physiques permettant la qualification<br />

et l’adoption plus rapides de nouvelles<br />

technologies sans sacrifier la sécurité<br />

de la mission.<br />

Ariane 6


dossier<br />

Focus PME<br />

Une expertise de haut niveau<br />

dans le comportement<br />

dynamique des matériaux<br />

Lanceurs Titan et Thor<br />

Expert du choc et de l’impact à haute vitesse, Thiot Ingénierie développe en permanence son laboratoire qui a<br />

fêté ses 10 ans à l’automne dernier. Retour sur le parcours d’une entreprise experte dans sa capacité à corréler<br />

en continu essais et simulation numérique afin de mieux répondre au besoin des industriels.<br />

Fondée en 1988, Thiot Ingénierie<br />

se présente au départ comme<br />

un leader mondial dans le développement<br />

et la conception de moyens<br />

d’essais en dynamique rapide pour les<br />

laboratoires et centres de recherche :<br />

canons à gaz, chambres de détonation,<br />

barres d’Hopkinson… C’est forte de ce<br />

savoir-faire que l’entreprise décide en<br />

2008 d’ouvrir son propre laboratoire<br />

de physique des chocs à destination de<br />

ses clients venus principalement de la<br />

défense, de l’aéronautique et du spatial.<br />

Ce sont aujourd’hui quatre lanceurs<br />

à gaz, simple ou double-étage, qui<br />

équipent le laboratoire pour la réalisation<br />

d’essais d’impact et de certification<br />

jusqu’à 10,5 km/s.<br />

Citons également un banc de test complet<br />

de barres d’Hopkinson (compression,<br />

traction, torsion) pour des études de<br />

caractérisation dynamique des matériaux,<br />

un générateur d’accélérations jusqu’à 100<br />

000 G pour tester le comportement des<br />

systèmes embarqués ou encore une presse<br />

dynamique. « Nos trois équipes d’essais<br />

et une organisation optimisée du laboratoire<br />

nous permettent une grande réactivité<br />

et flexibilité dans la mise en place<br />

des campagnes expérimentales », indique<br />

Valérie Berger, responsable du laboratoire.<br />

De l’impact d’un grêlon sur une<br />

structure aéronautique à celui d’un débris<br />

spatial sur un satellite, l’expertise Thiot<br />

Ingénierie trouve son intérêt dans de<br />

nombreuses applications.<br />

La simulation numérique<br />

au cœur de l’expertise<br />

Avec une équipe d’ingénieurs et de<br />

scientifiques spécialisés en physique<br />

des chocs, l’entreprise intervient en<br />

qualité d’expert et de conseil auprès de<br />

ses clients à chacune des étapes de développement<br />

d’un nouveau produit, de la<br />

caractérisation dynamique d’un matériau<br />

jusqu’à la validation du produit.<br />

Cette expertise globale permet de<br />

gagner un temps précieux sur les phases<br />

de développement : « nous accompagnons<br />

nos clients dans la mise au point<br />

du produit le plus performant. Aux<br />

longues campagnes d’essais sont préférées<br />

des itérations essais-calcul débouchant<br />

sur des configurations d’étude plus<br />

50I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


dossier<br />

pertinente vis-à-vis des applications de nos clients », précise<br />

Pierre Héreil, responsable de la stratégie.<br />

Les essais permettent de recaler précisément les calculs afin<br />

de mettre au point les modèles de comportement des matériaux<br />

les plus fiables et prédictifs possibles. « Cette référence<br />

à l’expérience reste indispensable dans le domaine dynamique,<br />

compte tenu des comportements singuliers des matériaux à<br />

haute vitesse de déformation ».<br />

Grêlon représentatif : une innovation<br />

pour les essais de certification<br />

Thiot Ingénierie réalise les essais de certification pour évaluer<br />

la résistance des structures aéronautiques aux menaces d’impact<br />

: grêlon, rupture d’aube, impact aviaire, pneu… Airbus,<br />

Safran ou encore Dassault comptent parmi les clients du<br />

laboratoire. Il y a quatre ans, l’équipe R&D de Thiot Ingénierie<br />

a initié un programme de recherche : Impagrel. Ce<br />

programme de type RAPID, supporté par la DGA, s’intéresse<br />

à la vulnérabilité des structures aéronautiques civiles<br />

et militaires à l’impact de grêlon. Paul Deconinck, responsable<br />

R&D, explique le contexte : « Conformément à la norme<br />

ASTM-F320, il convient d’ajouter du coton afin de renforcer<br />

les grêlons que nous lançons dans le cadre des essais de certification.<br />

Après des tests en interne montrant le manque de<br />

représentativité de cette glace “armée”, nous avons proposé le<br />

programme Impagrel que la DGA a retenu. »<br />

Impact de grêlon sur radome<br />

L’objectif : mettre au point une glace dont le comportement<br />

à l’impact est le plus proche possible d’un grêlon réel. Après<br />

quatre ans de recherche en collaboration avec deux autres<br />

laboratoires – l’IGE de l’université de Grenoble et le LaMcOs<br />

de l’Insa Lyon – l’objectif est atteint et un modèle de comportement<br />

fiable et pertinent est mis au point. « Fabriquée et<br />

mise en forme dans notre laboratoire, cette glace représentative<br />

constitue une vraie valeur ajoutée pour les essais, mais<br />

pas seulement : cette avancée majeure consolide notre expertise<br />

en modélisation du comportement sous choc de la glace,<br />

conduisant ainsi à des modèles plus prédictifs », souligne Paul<br />

Deconinck. Le laboratoire est capable de réaliser des essais<br />

à 300 m/s avec des grêlons de diamètre 50 mm, et jusqu’à<br />

1 000 m/s dans des configurations spécifiques (vulnérabilité<br />

des structures militaires).<br />

De gauche à droite : Paul Deconinck (responsable R&D), Hakim<br />

Abdulhamid (équipe R&D) et Pierre Héreil (responsable stratégie)<br />

devant une étude sur les grêlons<br />

Des applications concrètes face à la menace<br />

des débris spatiaux<br />

Les débris spatiaux représentent une menace grandissante<br />

pour la « survivabilité » des engins spatiaux. À titre d’exemple,<br />

en 2016, un objet millimétrique a endommagé sur un rayon<br />

de 20 cm un panneau solaire du satellite Copernicus Sentinel,<br />

réduisant ainsi sa puissance. Les vitesses d’impact dans<br />

l’espace se situant entre 8 et 16 km/s, les conséquences d’une<br />

collision peuvent être rapidement désastreuses. Ces phénomènes<br />

de choc sont aussi étudiés chez Thiot Ingénierie ; le<br />

laboratoire réalise pour ses clients des essais hyper-vitesse<br />

jusqu’à 10,5 km/s (un record mondial de vitesse d’impact).<br />

De telles capacités et une expertise R&D ont conduit l’entreprise<br />

à s’engager avec des partenaires d’Occitanie (DynaS+,<br />

ICA et le CEA notamment) dans un programme de recherche<br />

nommé Atihs, financé par la région Occitanie et la BPI. Son<br />

objectif : étudier l’utilisation de panneaux composites comme<br />

systèmes de protection des satellites face aux impacts de<br />

débris spatiaux. « Les matériaux composites représentent un<br />

vrai challenge pour la simulation, du fait de leur structure<br />

complexe », précise Hakim Abdulhamid, de l’équipe R&D.<br />

Les données expérimentales vont permettre d’améliorer la<br />

compréhension du comportement aux chocs de ces matériaux,<br />

et ainsi fiabiliser la prédiction des modèles qui seront<br />

développés. Un nouveau moyen d’essai pour des vitesses de<br />

l’ordre de 12 km/s est à l’étude. « Ce projet s’inscrit aussi dans<br />

notre stratégie de développement : nous souhaitons accroître les<br />

capacités de notre laboratoire pour répondre toujours mieux<br />

aux besoins de nos clients ». ●<br />

Simulation d’un impact de bille à 12 km/s sur une cible métallique<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I51


publi-communiqué<br />

Nos références<br />

A350 / A380 appareil de mesure de débit<br />

- Conception du système de mesure de débit<br />

- Développement Hardware & Software<br />

- Prototypage<br />

- Test et validation du système de climatisation<br />

tests extérieurs<br />

- Hambourg / Finkenwerder<br />

tests de composants<br />

- Test de sensibilité aux fluides<br />

- Vibration opérationnelle<br />

- Choc opérationnel<br />

- Sécurité en cas d'accident<br />

- Test de variation de température<br />

- Test d'humidité<br />

- Test d'assiette de l'avion<br />

- Étanchéité<br />

- Test ECM<br />

- Test de pression atmosphérique / altitude<br />

- Test Fungus<br />

A350 / A380 supports<br />

- Vibration de fonctionnement<br />

- Shock<br />

- Safety<br />

- Analyse de défaillance<br />

- Windmilling<br />

- Déséquilibre roue avant<br />

A400m<br />

Système de chargement :<br />

- Luminaire design<br />

- Shaker, choc, Windmilling<br />

- Tests environnementaux<br />

- Test de robustesse<br />

- Conception RFT<br />

- Coordination du test<br />

Composants intérieurs :<br />

- Shaker<br />

- Vibration de fonctionnement<br />

- Shock<br />

- Safety<br />

effort de service<br />

- Impressions subjectives<br />

- Détection d'effort<br />

- Déploiement cas de charge<br />

Bertrandt S.A.S.<br />

35-37, Avenue Louis Breguet - 78140 Vélizy-Villacoublay<br />

Courriel : paris@fr.bertrandt.com<br />

Tél. : +33 1 69351 505<br />

N° de stand au salon : Hall 4 E 128<br />

52I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


dossier<br />

Impression 3D<br />

Un outil collaboratif d’ingénierie<br />

simultanée pour la fabrication additive<br />

La fabrication additive est de plus en plus utilisée dans l’aéronautique, en particulier chez certains<br />

leaders mondiaux de la filière, à commencer par le groupe Safran, à travers sa plateforme Safran Additive<br />

Manufacturing. Afin d’accompagner ce développement, celle-ci utilise un outil collaboratif d’ingénierie<br />

simultanée, Simufact Additive, de MSC Software.<br />

La fabrication additive est un<br />

procédé utilisé depuis quelques<br />

années dans les centres de<br />

production de Safran. Rattachée à<br />

Safran Tech, le centre de recherche de<br />

Safran, la plateforme Safran Additive<br />

Manufacturing, a pour mission d’accompagner<br />

la généralisation de cette<br />

technologie au sein du groupe, d’abord<br />

en préconisant des outils et des standards,<br />

tout en évaluant et validant les<br />

solutions par des cas-tests, puis en<br />

accompagnant les différentes sociétés<br />

du Groupe dans leur prise en main des<br />

outils.<br />

La fabrication additive de composants<br />

métalliques est de plus en plus répandue<br />

dans tous les secteurs de l'industrie.<br />

Un avantage majeur de cette technique<br />

est la liberté géométrique en matière<br />

de conception qui permet de créer des<br />

formes optimisées selon la fonction<br />

visée. Elle est désormais utilisée pour<br />

produire en série des pièces de haute<br />

technologie, notamment dans l'industrie<br />

aéronautique et spatiale.<br />

Autre atout-clé à l’utilisation des technologies<br />

d’impression 3D : la capacité<br />

de réduire le poids, le coût et la<br />

complexité de production de pièces,<br />

sans pour autant sacrifier la fiabilité et<br />

la durabilité des matériaux.<br />

Fig. 2 : Exemple de macro-fissure sur une<br />

pièce en LBM apparue au cours de la fabrication<br />

Fig. 1 : Exemple d’effet d’une collision racleur<br />

/ pièce de poudre<br />

Le challenge à relever<br />

Bien que certaines applications soient<br />

déjà à l’état de production, nombre<br />

d’entre elles sont encore au stade de<br />

démonstration. Ainsi, pour élargir l'utilisation<br />

de la fabrication additive et tirer<br />

le meilleur parti de cette technologie,<br />

il est primordial d'accélérer la capacité<br />

à modéliser en détail les procédés<br />

de fabrication additive – et plus largement,<br />

d’améliorer la compréhension<br />

des technologies en jeu par les collaborateurs<br />

du groupe concernés. C’est<br />

dans ce contexte que l’équipe Méthodes,<br />

Outils et Application de Safran Additive<br />

Manufacturing intervient. Son objectif :<br />

qualifier les solutions de simulation de<br />

procédés de fabrication additive et faciliter<br />

leur déploiement dans les unités<br />

opérationnelles de Safran.<br />

Simulation du procédé<br />

de fabrication additive<br />

L’un des procédés de fabrication auquel<br />

s’intéresse plus spécifiquement Safran<br />

Additive Manufacturing est le Laser<br />

Beam Melting (LBM). La simulation<br />

de ce procédé a notamment pour<br />

but d’identifier les problématiques de<br />

distorsion de la pièce à fabriquer, ainsi<br />

que les éventuels risques de fissuration<br />

de la pièce et de la structure qui la porte.<br />

Safran a fait appel à MSC Software qui<br />

propose une solution dont la particularité<br />

est de couvrir l’ensemble de la<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I53


dossier<br />

gamme de fabrication, depuis l’étape de fusion initiale de la<br />

pièce jusqu’à la réalisation d’un traitement CIC (Compactage<br />

Isostatique à Chaud), en passant par les opérations de<br />

post-traitement telles qu’un éventuel traitement thermique<br />

de relaxation, la découpe plateau et le retrait des supports.<br />

C’est la solution Simufact Additive.<br />

Safran Additive Manufacturing exploite ce logiciel de manière<br />

itérative dans le cadre de leurs études de faisabilité pour deux<br />

applications. D’une part, en support à la production afin de<br />

mettre au point le procédé virtuellement et ainsi réduire les<br />

itérations physiques sur machine ; d’autre part, plus en amont,<br />

en phase de conception produit, dans le but de vérifier la<br />

fabricabilité des pièces et prendre en compte les contraintes<br />

liées au procédé lors de la phase de conception produit.<br />

Simufact Additive permet d’identifier les problématiques<br />

de déformation des pièces pendant la phase de fabrication<br />

et les opérations de post-traitement, les risques de collision<br />

avec le racleur ainsi que les éventuels risques de fissuration<br />

au niveau de la pièce ou des supports.<br />

Les bénéfices pour Safran<br />

Clara Moriconi, responsable de l’équipe Méthodes, Outils et<br />

Application de Safran Additive Manufacturing, précise que<br />

« l’utilisation de Simufact Additive nous a permis de réaliser un<br />

gain de temps considérable au niveau de la préparation de la<br />

production grâce au caractère prédictif du logiciel qui permet<br />

de limiter la mise au point par itérations de fabrication en<br />

utilisant la mise au point virtuelle en amont, mais également<br />

en phase de bureau d’étude, en permettant d’anticiper les effets<br />

et les limites du procédé au niveau de la conception produit. »<br />

Fig. 4 : Exemple de macro-fissure sur une pièce en LBM apparue<br />

au cours de la fabrication<br />

Et de poursuivre : « Une des valeurs ajoutées de cette solution<br />

est qu’elle nous permet de rapprocher deux métiers : l’engineering<br />

et la production. D’une part, les personnes du bureau<br />

d’études qui exécutent une conception de produit axée sur la<br />

performance de pièces en service, et d’autre part les personnes<br />

des méthodes qui ont la maîtrise des procédés industriels et des<br />

contraintes associées. Simufact Additive est une solution adaptée<br />

à l’ingénierie simultanée qui facilite le dialogue entre les<br />

différents métiers sur un même projet. De plus, le logiciel est<br />

facile à utiliser et doté d’une interface intuitive orientée métier<br />

permettant une appropriation simple et rapide. »<br />

Assurer une continuité numérique de qualité<br />

Safran Additive Manufacturing a su bénéficier pleinement<br />

de la valeur ajoutée de la solution Simufact Additive de<br />

MSC Software pour fiabiliser l’intégration des procédés de<br />

fabrication additive dans ses processus de développement<br />

« produit-process », aussi bien en phase amont de conception<br />

produit qu’en phase aval de mise en production.<br />

L’entreprise s’attache désormais à étendre l’utilisation de la<br />

solution Simufact Additive à différentes typologies de pièces<br />

et différentes nuances de matière afin d’améliorer le processus<br />

de conception pour la fabrication additive dans son ensemble.<br />

MSC Software appuie ainsi Safran Additive Manufacturing<br />

et l’ensemble du groupe afin d’atteindre cet objectif par le<br />

biais de Simufact Additive, une solution qui s’intègre dans la<br />

chaine de valeur globale de la fabrication additive, en assurant<br />

une continuité numérique ouverte et de qualité. ●<br />

Fig. 3 : Identification de risque de fissuration locale<br />

avec Simufact Additive<br />

54I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


Novotel de la porte de Charenton - Paris<br />

Pour consulter le programme et vous inscrire:<br />

https://www.nafems.org/events/nafems/2019/conception-robuste-et-fiable-par-la-simulation/<br />

Contact: didier.large@nafems.org (06 85 88 21 62)<br />

Pour faire le point sur les avancées techniques et méthodologiques du domaine. Une bonne conception commence par<br />

identifier la relation entre la performance du produit et les variables de conception. Comprendre les relations entre ces<br />

paramètres et leur influence sur la conception globale est cruciale pour s’assurer de maintenir son problème dans un cadre<br />

technique et économique exploitable qu’il concerne le produit ou le processus de fabrication. L’optimisation de la<br />

conception robuste (RDO) induit de minimiser l’impact de la variabilité et de quantifier les incertitudes (UQ) dans la pratique<br />

de l’ingénierie par la simulation.<br />

9:00 Introduction (chairman: Yves TOURBIER (Renault) NAFEMS Jean-Marc CREPEL<br />

9:15 Quantification d’incertitudes en simulation, métamodèles et optimisation robuste ETH Zurich Bruno SUDRET (Key-note)<br />

10:00 Conception robuste en crash par réduction de modèle Renault Etienne GSTALTER<br />

10:30 Evaluation de la robustesse technico-économique du concept au stade avant-projet CT Ingenierie Laurent LEQUETTE<br />

11:30 Conception Robuste d’un disjoncteur Moyenne Tension par l’utilisation de prototypes, modèles<br />

de simulation, plan d’expérience et propagation des incertitudes<br />

Schneider<br />

Electric<br />

JEAN-PHILIPPE CLAEYS<br />

12:00 Robust Systems Coordination for Vehicle Motion Control ENSTA Moad KISSAI<br />

12:30 Conception robuste d’un dispositif de commande exter. motorisée : « Flush Handle » U-SHIN Damien BORDET<br />

14:00 Conception robuste dans l’automobile : état des lieux et enjeux Renault Fabien MANGEANT (Key-note)<br />

14:45 Conception optim. d'hélices de ventilateur de voiture. Co-auteur: M. HENNER (Valeo) Inmodelia Patrice KIENER,<br />

15:10 Deploying standard fatigue analysis process according FKM Guidelines. Co-auteurs A. CHA-<br />

BOD (HBM), K-S. TAN (Valeo-Siemens)<br />

VALEO<br />

Renan LEON<br />

15:35 Optimisation d'un mât en matériau composite. Co-auteurs: J. Lobert, FFV, P. Iashkine,ENSVN 3DS Pierre Yves MECHIN,<br />

16:35 Applications industrielles pour l'évaluation des incertitudes et de la fiabilité mécanique Phimeca Thierry YALAMAS<br />

17:05 Prise en compte des incertitudes dans le dimensionnement et l’optimisation d’engrenages Safran Benjamin FULLERINGER<br />

17:35 Uncertainty Quantification in a robust optimization on aircraft’s electrical system. co-auteur: P.<br />

Maury (Datadvance)<br />

AIRBUS<br />

Sanjiv Sharma,


dossier<br />

Simulation<br />

<strong>Essais</strong> d’impact à l’oiseau :<br />

vers une exploitation<br />

quantitative des images<br />

Les radômes aéronautiques fabriqués par Saint-Gobain sont des structures en matériaux composites qui<br />

en plus des contraintes classiquement rencontrées dans ce domaine d'application – légèreté, aérodynamisme,<br />

résistance aux impacts – doivent être transparentes aux ondes des systèmes de communication qu’elles<br />

protègent. Cette dernière fonction impose un choix de matériaux restreint et un design spécifique du composite.<br />

Afin d’assurer des performances<br />

mécaniques satisfaisantes<br />

malgré les limitations précédemment<br />

citées en introduction, il est<br />

primordial d’optimiser la structure de<br />

ces radômes ainsi que leur système d’assemblage.<br />

De plus, l’évolution rapide<br />

des systèmes de communication embarqués<br />

nécessite un travail constant sur<br />

le design basé sur des outils d’analyse<br />

fiables et efficaces. La caractérisation<br />

des matériaux mis en œuvre a donc<br />

une importance de premier ordre et<br />

doit être réalisée à des vitesses de sollicitation<br />

réalistes vis-à-vis de l’application.<br />

L’assemblage sur le fuselage<br />

de l’avion, généralement réalisé par<br />

vissage sur des supports spécifiques<br />

dépendants du type de radôme, doit lui<br />

aussi être caractérisé et validé par des<br />

essais mécaniques. Le but ici est d’optimiser<br />

cette zone fortement sollicitée<br />

afin de répondre aux différents critères<br />

de qualification et d’assurer les performances<br />

de la structure en vol.<br />

Pour étudier la résistance au choc, les<br />

essais classiquement menés visent des<br />

vitesses d’impact qui correspondent au<br />

décollage ou à l’atterrissage d’un avion<br />

de ligne, c’est-à-dire autour de 150 m/s. :<br />

ces essais d’impact à l’oiseau sont donc classiques dans l’industrie, qu’ils soient<br />

menés avec des oiseaux ou des modèles en gélatine. La vitesse d’impact étant élevée,<br />

nombre de centres d’essais se sont dotés de caméras dites « rapides » (fréquence<br />

allant de 100 à plusieurs milliers d’images par secondes) afin de mieux diagnostiquer<br />

les modes de ruptures de ces structures. Ces images viennent en complément<br />

qualitatif des mesures traditionnelles (mesure laser, jauges de déformation)<br />

sur lesquelles les ingénieurs de Saint-Gobain basent leurs analyses quantitatives.<br />

Figure 1 : montage d’essai d’impact sur matériau composites<br />

(taille approximative : 80 x 50cm).<br />

Problématique technique: les capteurs traditionnels donnent une information<br />

partielle, parfois difficile à recaler avec la simulation. Si le capteur est mal positionné<br />

ou que l’impact n’est pas à l’endroit prévu, le résultat peut ainsi varier dans<br />

des proportions importantes.<br />

L’instrumentation d’essais par corrélation d’images numériques en 2D étant déjà<br />

bien implantée dans les centres de recherche de Saint-Gobain, l’opportunité<br />

d’analyser les déformations hors plan et l’endommagement complexe générés lors<br />

d’impacts à l’aide de la stéréo-corrélation s’est présentée naturellement. La mise<br />

56I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


dossier<br />

Figure 2 : Images de la structure entre t=0.001s et t=0.0013s,<br />

et profils de déplacement mesuré à ces instants*<br />

en œuvre des caméras a été réalisée en<br />

parallèle de l’essai, leur synchronisation<br />

étant le point technique essentiel. Dans<br />

le cas présenté ici, le tir est réalisé sur<br />

un panneau composite en verre/époxy,<br />

le but étant dans un premier temps de<br />

tester la méthode ainsi que la réponse<br />

du matériau dans un cas simple. Un<br />

mouchetis de peinture a été déposé sur<br />

la surface opposée à l’impact permettant<br />

l’exploitation par corrélation d’images<br />

(voir Figure 1).<br />

Pour cette application, la stéréo-corrélation<br />

d’images est réalisée directement<br />

sur le maillage éléments finis<br />

fourni par la simulation, dans le logiciel<br />

EikoTwin. Cette méthode permet<br />

de comparer les résultats mesurés directement<br />

avec le résultat du calcul. La<br />

mesure par imagerie permet d’obtenir<br />

une vision globale de la déformation<br />

de la structure, et même de couvrir<br />

une durée d’essai plus importante que<br />

les capteurs traditionnels. En effet, à<br />

cause de la violence de l’impact, des<br />

grandes déformations et de l’endommagement<br />

qui en résultent, les jauges et<br />

leur câblage ne résistent généralement<br />

pas à l’ensemble du test. Le post-traitement<br />

de ces essais permet donc de<br />

comprendre comment se déforme la<br />

structure dans le temps, et l’influence<br />

du mode d’impact du projectile sur<br />

la tenue des fixations (voir figures 2<br />

et 3). La figure 3 met par exemple en<br />

évidence une asymétrie de chargement<br />

vers la gauche de l’image, qui se propage<br />

dans les premières millisecondes. Un tel<br />

comportement n’aurait pas pu être mis<br />

en évidence avec une instrumentation<br />

classique, et apporte déjà des réponses<br />

aux ingénieurs sur le niveau de répétabilité<br />

de tels essais.<br />

Prochaine étape : la comparaison avec<br />

un jumeau numérique de cet essai afin<br />

d’identifier les paramètres matériau<br />

de la loi de comportement du composite<br />

testé. La vue globale des résultats<br />

permise par la corrélation d’image<br />

donne l’occasion de valider les conditions<br />

aux limites, point crucial dans<br />

ces simulations. La mesure sur le maillage<br />

permettra d’effectuer cette comparaison<br />

directement. Le but ultime de<br />

cette étape fondamentale résidera dans<br />

une identification robuste de la loi de<br />

comportement matériaux dans des<br />

conditions similaires à l’application<br />

industrielle pour laquelle des simulations<br />

seront réalisées. ●<br />

N. Cordero, F. Fremy, M.Beneck<br />

(Saint-Gobain)<br />

F. Mathieu (EikoSim)<br />

Figure 3 : Profil de déplacement de la ligne horizontale centrale<br />

en fonction du temps, mesuré par corrélation d’images numérique<br />

* Le traitement d’image permet de révéler un profil de déplacement difficile à détecter à l’œil nu<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I57


dossier<br />

Méthode<br />

Une nouvelle méthodologie de calibration<br />

des jauges de contraintes d’aubes<br />

statoriques<br />

Les radômes aéronautiques fabriqués par Saint-Gobain sont des structures en matériaux composites qui<br />

en plus des contraintes classiquement rencontrées dans ce domaine d'application – légèreté, aérodynamisme,<br />

résistance aux impacts – doivent être transparentes aux ondes des systèmes de communication qu’elles<br />

protègent. Cette dernière fonction impose un choix de matériaux restreint et un design spécifique du composite.<br />

Lors d’un essai moteur, les<br />

aubes des étages statoriques du<br />

compresseur basse-pression<br />

sont instrumentées avec des jauges de<br />

déformations pour déterminer leur<br />

réponse dynamique durant le test. Pour<br />

compenser les erreurs dues à leur positionnement,<br />

des facteurs de calibration<br />

sont appliqués sur les mesures.<br />

La calibration est actuellement effectuée<br />

en utilisant un jeu de jauges de<br />

déformations placées à des positions<br />

adéquates. Un pot vibrant est utilisé<br />

pour exciter l’étage statorique dans la<br />

plage de fréquence opérationnelle et des<br />

facteurs de calibration sont calculés à<br />

partir de ces mesures. Cependant, le<br />

grand nombre de modes impliqués rend<br />

le traitement de l’ensemble des mesures<br />

non trivial. En conditions nominales,<br />

les étages statoriques sont soumis à une<br />

excitation spécifique induite par les<br />

étages environnants. Il est dès lors pertinent<br />

de focaliser le post-traitement sur<br />

les modes qui ont la plus grande probabilité<br />

de répondre en fonctionnement.<br />

Cet article décrit d’abord la procédure<br />

de calibration actuellement utilisée.<br />

Différentes approches pour améliorer<br />

cette procédure sont ensuite analysées :<br />

l’analyse modale préliminaire de l’étage<br />

statorique, l’utilisation de plusieurs pots<br />

vibrants ainsi que le remplacement des<br />

jauges de calibration par des mesures au<br />

vibromètre laser. Une nouvelle méthodologie<br />

basée sur ces améliorations est<br />

finalement décrite.<br />

Procédure actuelle<br />

La structure considérée est un étage<br />

statorique d’un compresseur basse-pression<br />

(voir figure 1).<br />

Figure 1 : Structure considérée [1]<br />

Deux types de jauges sont placées sur<br />

les aubes : la jauge dite « moteur » qui<br />

est utilisée lors de l’essai moteur et les<br />

jauges dites « de calibration » qui ne<br />

sont utilisées que pour la calibration. Un<br />

balayage sinus est effectué sur toute la<br />

plage de fréquence d’intérêt à l’aide d’un<br />

pot vibrant excitant la virole externe.<br />

Les facteurs de calibration sont calculés<br />

pour toutes les fréquences de résonance<br />

détectées. Ce facteur compare les<br />

mesures expérimentales aux résultats<br />

de la simulation. Il vaut 1 si la jauge est<br />

parfaitement positionnée et si le modèle<br />

éléments finis est parfaitement corrélé<br />

aux mesures expérimentales. Les principaux<br />

inconvénients de cette procédure<br />

sont la nécessité de calculer les facteurs<br />

de calibration à chacune des fréquences<br />

de résonance, le coût du placement des<br />

jauges et l’erreur de positionnement<br />

associée ainsi que la faible valeur du<br />

rapport signal / bruit.<br />

Analyse modale préliminaire<br />

Une des principales caractéristiques<br />

d’un mode d’une structure axisymétrique<br />

est son ordre. La figure 2 montre<br />

un mode d’ordre 2 (à gauche) et d’ordre<br />

3 (à droite). Chaque point représente<br />

une pale, les points gris étant leur position<br />

initiale et les points colorés leur<br />

position déformée. L’ordre d’un mode<br />

correspond au nombre de ses diamètres<br />

nodaux, qui sont les diamètres reliant<br />

les points fixes.<br />

Figure 2 : Illustrations des modes<br />

et des diamètres nodaux d’une structure<br />

axisymétrique<br />

58I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


dossier<br />

Afin de déterminer l’ordre des modes,<br />

une analyse modale de l’ensemble de<br />

l’étage est effectuée en amont de la<br />

calibration. Pour ce faire, une mesure<br />

est prise sur chaque aube à l’aide d’accéléromètres<br />

mono-axiaux légers.<br />

Pour des structures plus sensibles,<br />

une mesure par vibromètre laser serait<br />

préconisée. Une analyse modale expérimentale<br />

est ensuite effectuée en utilisant<br />

les méthodes d’identification LSCE-<br />

LSFD.<br />

Pour illustrer les résultats, nous avons<br />

choisi le diagramme de SAFE [2]. La<br />

figure 3 montre l’évolution typique de<br />

la fréquence d’un mode d’une structure<br />

axisymétrique en fonction de la vitesse<br />

de rotation et de l’ordre du mode. Le<br />

diagramme de SAFE est une projection<br />

2D de cette surface dans le plan<br />

fréquence-ordre à une vitesse de rotation<br />

donnée. Il peut être construit facilement<br />

à partir de calculs éléments finis<br />

effectués à différents ordres imposés.<br />

Nous proposons ensuite un critère<br />

permettant d’extraire l’ordre d’un mode<br />

expérimental en le corrélant à différentes<br />

ondes sinusoïdales. La figure 4<br />

illustre les valeurs de ce critère pour un<br />

mode en particulier sur un diagramme<br />

de SAFE à l’aide de boules en nuances<br />

de gris. Plus le mode est proche d’une<br />

onde sinusoïdale d’un ordre donné,<br />

plus son critère est proche de 1 et plus<br />

la couleur de la boule représentée est<br />

noire. Le mode donné en exemple a<br />

un ordre dominant de 2 mais a également<br />

des composantes à 1, 5 et 7. Une<br />

autre particularité est que la somme<br />

des critères pour un mode expérimental<br />

est de 1.<br />

Figure 4 : Illustration du critère<br />

La figure 5 montre la superposition<br />

des diagrammes de SAFE numérique<br />

(lignes colorées) et expérimental<br />

(boules en nuance de gris) pour la<br />

structure étudiée. Trois familles de<br />

modes ressortent clairement. Dans<br />

notre exemple, l’excitation subie lors de<br />

l’essai moteur est d’un ordre bien particulier.<br />

Grâce à ce diagramme, il est aisé<br />

de déterminer la fréquence du mode à<br />

l’ordre désiré et de limiter la calibration<br />

à une plage de fréquence réduite.<br />

Utilisation de plusieurs pots<br />

vibrants<br />

Afin de se rapprocher de l’essai moteur,<br />

où un seul ordre est dominant, nous<br />

avons utilisé une excitation à plusieurs<br />

pots vibrants pour approprier les<br />

modes, voir figure 6. La distribution<br />

circonférentielle des pots vibrants a été<br />

optimisée [3] afin de maximiser l’énergie<br />

injectée dans l’ordre d’intérêt et de<br />

minimiser l’énergie injectée dans les<br />

ordres adjacents.<br />

Figure 6 : Utilisation de plusieurs pots vibrants<br />

Nous avons utilisé une excitation par<br />

onde tournante, qui est représentative<br />

des conditions réelles. Pour cette excitation,<br />

il faut que l’amplitude de la force<br />

mesurée au point de contact entre un<br />

des pots vibrants et la structure soit la<br />

même pour tous les pots vibrants et que<br />

la phase soit modulée en fonction de<br />

leur position circonférentielle. L’évolution<br />

de la phase est illustrée à la figure 7,<br />

avec en bleu la position des aubes et en<br />

rouge celle des pots vibrants.<br />

Figure 3 : Diagramme 3D d’un mode<br />

d’une structure axisymétrique<br />

Figure 5 : Diagramme de SAFE numérique<br />

et expérimental<br />

Figure 7 : Évolution de la phase pour une onde<br />

tournante<br />

La figure 8 montre les résultats de l’analyse<br />

modale effectuée avec cette excitation<br />

et avec un seul pot vibrant.<br />

Les résultats sont fort similaires pour<br />

le mode de flexion, avec une légère<br />

amélioration du critère. Pour le mode<br />

de torsion, cependant, le critère se<br />

dégrade fortement avec plusieurs pots<br />

vibrants. Nous pouvons remarquer une<br />

distorsion de la réponse à proximité des<br />

excitateurs. Cela peut s’expliquer par<br />

deux facteurs : la puissance limitée des<br />

excitateurs utilisés et l’implémentation<br />

difficile de l’appropriation modale.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I59


dossier<br />

Figure 8 : Comparaison des résultats obtenus avec un et cinq excitateurs<br />

Remplacement des jauges de calibration<br />

par un vibromètre laser<br />

Le placement des jauges est coûteux, prend du temps et<br />

est propice aux erreurs de positionnement. En outre, leur<br />

fréquence de coupure supérieure est inférieure à celle d’autres<br />

capteurs et les mesures peuvent avoir un faible rapport signal<br />

sur bruit pour les fréquences d’intérêt.<br />

Nous proposons de les remplacer par des mesures de vitesse<br />

prises par un vibromètre laser, voir figure 9.<br />

Afin d’obtenir une bonne précision sur la position du point<br />

de mesure, un bras de mesure portable peut être utilisé, voir<br />

figure 10. Ce bras permet la mesure précise de la position des<br />

points par rapport à un point de référence. Le modèle numérique<br />

de la pièce peut être importé dans le logiciel du bras de<br />

mesure, ce qui permet de placer les points de mesure dans le<br />

système d’axe du modèle. L’opération de réduction (recherche<br />

du nœud du modèle correspondant au point de mesure)<br />

est plus aisée en réduisant la composante de l’erreur due à<br />

la détermination de la position du point de mesure. Cela<br />

permet d’améliorer sensiblement les facteurs de calibration.<br />

Figure 9 : Vibromètre laser<br />

Figure 10 : Bras de mesure<br />

60I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


dossier<br />

Proposition de méthodologie<br />

pour la calibration des contraintes<br />

En considérant tous les résultats obtenus, une nouvelle<br />

méthodologie de calibration des contraintes est proposée.<br />

Celle-ci consiste en :<br />

1. Étude préliminaire :<br />

a. Détermination de la position d’un accéléromètre par pale.<br />

b. Détermination de la position d’excitation.<br />

2. Recherche des fréquences des modes d’intérêt :<br />

a. Excitation de la structure par un balayage sinus à l’aide<br />

d’un seul pot vibrant. Le pot vibrant utilisé doit avoir une<br />

puissance suffisante pour surmonter l’amortissement de<br />

la structure. Toutes les pales doivent être mesurées. Les<br />

mesures doivent être faites avec des accéléromètres monoaxiaux<br />

légers ou avec un vibromètre laser.<br />

b. Analyse modale sur l’ensemble de la bande de fréquence.<br />

c. Calcul des critères et construction du diagramme de SAFE.<br />

d. Détermination des fréquences des modes d’intérêt.<br />

3. Calibration des jauges :<br />

a. Excitation de la structure par un balayage sinus autour des<br />

fréquences d’intérêt avec un seul pot vibrant positionné au<br />

niveau de l’aube à calibrer. La vitesse de balayage doit être<br />

suffisamment lente pour que le mode puisse se mettre en<br />

place. Les mesures peuvent être prises à l’aide de jauges de<br />

déformation ou avec un vibromètre laser.<br />

b. Calcul des facteurs de calibration et des coefficients de<br />

variation.<br />

Références<br />

[1] Ligot, J., Hoffait, S., de Cazenove, J., Vallino, F.<br />

et Golinval, J.-C. “Stress Calibration Methodology<br />

of Stator Blades Using Experimental SAFE<br />

Diagram”. Proceedings of ASME Turbo Expo 2018.<br />

GT2018-76709. Oslo, Norvège. 11-15 juin 2018.<br />

[2] Singh, M. P., Vargo, J. J., Schiffer, D. M. et Dello,<br />

J. D. “SAFE Diagram – A Design and Reliability<br />

Tool for Turbine Blading.” Technology Report<br />

ST16. Dresser-Rand Company. Wellsville, NY.<br />

1988.<br />

[3] Nyssen, F., Golinval, J.-C., Viguié, R. et Simon, D.<br />

“Excitation of Nodal Diameter Mode-Shapes of<br />

a Stator Ring of a Turbojet Engine Using a Limited<br />

Number of Excitation Sources.” Proceedings<br />

of ASME Turbo Expo 2013. GT2013-94779.<br />

San Antonio, TX. 3-7 juin 2013.<br />

Conclusions<br />

L’objectif de ce travail est de proposer des améliorations à la<br />

méthodologie de calibration de contraintes des aubes statoriques<br />

lors d’essais moteur. Une analyse modale effectuée<br />

en un point par pale combinée à des post-traitements novateurs<br />

utilisant un diagramme de SAFE expérimental permet<br />

la sélection rapide des bandes de fréquence où effectuer la<br />

calibration. Les résultats de ce post-traitement peuvent également<br />

être utilisés comme corrélation entre les mesures expérimentales<br />

et le modèle numérique.<br />

L’utilisation de plusieurs excitateurs permet l’appropriation<br />

des modes d’intérêt. Pour le premier mode de torsion, en<br />

raison de la puissance limitée des pots vibrants utilisés et de<br />

l’imperfection de l’appropriation modale, les résultats n’étaient<br />

pas satisfaisants. Le remplacement du jeu de jauges de calibration<br />

par des mesures au vibromètre laser combiné à l’utilisation<br />

d’un bras de mesure réduit l’erreur de positionnement,<br />

la durée d’instrumentation ainsi que la puissance nécessaire<br />

pour avoir un rapport signal sur bruit acceptable. Ces<br />

effets tendent à améliorer la qualité des facteurs de calibration<br />

calculés. Finalement, une méthodologie de calibration<br />

des contraintes basée sur ces améliorations est proposée.<br />

Quelles perspectives ?<br />

Dans des structures telles que les disques aubagés monoblocs<br />

où l’amortissement entre les pales est plus faible et où l’effet<br />

du désaccordage est plus prononcé, les modes expérimentaux<br />

ne sont pas aussi bien séparés que dans cette étude et sont des<br />

combinaisons linéaires de plusieurs ordres. Le diagramme<br />

de SAFE expérimental détectera ainsi plusieurs modes expérimentaux<br />

pour un ordre donné. Un travail supplémentaire<br />

doit être effectué sur ce type de structure.<br />

Une excitation à plusieurs excitateurs améliorée, par exemple<br />

grâce à l’utilisation de pots vibrants plus puissants associés à<br />

un logiciel d’appropriation modale plus avancé, devrait affiner<br />

les résultats du diagramme de SAFE expérimental ainsi<br />

que les facteurs de calibration. Une campagne plus approfondie<br />

de mesures au vibromètre laser devrait être réalisée<br />

afin de déterminer dans quelle situation ce type de mesures<br />

est intéressant. ●<br />

Jérôme Ligot<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I61


VIE DE L’ASTE<br />

FORMATIONS 2019<br />

Thèmes Cycles Code<br />

Mécanique vibratoire<br />

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires<br />

(Niveau 1)<br />

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires<br />

(Niveau 2)<br />

Application au domaine industriel<br />

MV1<br />

MV3<br />

Formation de<br />

Base ou<br />

Spécifique<br />

B<br />

B<br />

Intervenant et lieu<br />

IUT du Limousin<br />

Durée en<br />

jours<br />

MV2 3<br />

SOPEMEA (78)<br />

3<br />

3<br />

Prix<br />

Adhérent<br />

ASTE HT<br />

1 570 €<br />

1 570 €<br />

1 570 €<br />

Dates<br />

proposées<br />

26-28 mars<br />

3-5 sept.<br />

10-12 sept<br />

8-10 octobre<br />

Chocs mécaniques : mesures, spécifications, essais et<br />

analyses de risques<br />

MV4<br />

S<br />

Christian LALANNE, Henri<br />

GRZESKOWIAK et Yvon<br />

MORI (78)<br />

3 1 570 €<br />

19-21 mars<br />

19-21 nov<br />

Acquisition et traitement des<br />

signaux<br />

Pilotage des générateurs de<br />

vibrations<br />

Principes de base et caractérisation des signaux TS1 B IUT du Limousin 3 1 570 € 21-23 mai<br />

Traitement du signal avancé des signaux vibratoires TS2 S<br />

Pierre-Augustin<br />

GRIVELET et Bruno<br />

COLIN (78)<br />

3 1 570 € 17-19 sept<br />

Principes utilisés et applications PV S SOPEMEA (78) 4 1 890 € 25-28 nov<br />

Analyse modale expérimentale et Initiation aux<br />

SOPEMEA ou AIRBUS<br />

Analyse modale AM S<br />

3 1 570 €<br />

calculs de structure et essais<br />

D&S (31)<br />

11-13 juin et 1-3<br />

octobre<br />

Climatique<br />

Principes de base et mesure des phénomènes<br />

thermiques<br />

CL1 B IUT du Limousin 3 1 570 € 12-14 nov<br />

Application au domaine industriel CL2 B AIRBUS D&S (31) 3 1 570 € 4-6 déc<br />

Electromagnétisme<br />

Sensibilisation à la compatibilité électromagnétique EL1 S IUT du Limousin 3 1 570 € 11-13 juin<br />

Compatibilité ÉlectroMagnétique (CEM) Exploitation<br />

des normes<br />

EL2 S EMITECH (78)<br />

2 1 170 €<br />

21-22 mars<br />

Prise en compte de l'environnement dans un<br />

programme industriel (norme NFX-50144-1)<br />

Henri GRZESKOWIAK<br />

P1 S<br />

2 1 170 €<br />

(78)<br />

11-12 sept<br />

Personnalisation du produit à<br />

son environnement<br />

Prise en compte de l’environnement mécanique<br />

(norme NFX-50144-3)<br />

Prise en compte de la norme NFX-50144 dans la<br />

conception des systèmes<br />

P2<br />

P3<br />

S<br />

S<br />

Bruno COLIN et Pascal<br />

LELAN (78)<br />

Bruno COLIN (78)<br />

3<br />

3<br />

1 570 € 8-10 octobre<br />

1 570 €<br />

19-21 nov<br />

Prise en compte de l’environnement climatique<br />

(norme NFX-50144-4)<br />

Henri GRZESKOWIAK et<br />

P4 S<br />

3<br />

Henri TOLOSA (78)<br />

1 570 €<br />

24-26 sept<br />

Extensomètrie : collage de jauge, analyse des<br />

résultats et de leur qualité<br />

M1<br />

S<br />

Raymond BUISSON (78)<br />

3 1 570 €<br />

3-5 déc<br />

Mesure<br />

Concevoir, réaliser, exploiter une campagne de<br />

mesures<br />

M2<br />

B<br />

Pascal LELAN (78) 2<br />

1 170 €<br />

10-11 déc<br />

Mesure tridimensionnelle M3 B IUT de LIMOGES 1 900 € 3 avril et 5 nov<br />

Fiabilité et <strong>Essais</strong><br />

Conception et validation de la fiabilité -<br />

dimensionnement des essais pour la validation de la<br />

conception des produits<br />

E1 S<br />

Alaa CHATEAUNEF (78) 3 1 570 €<br />

Dates à définir<br />

Les essais accélérés et aggravés E2 S Alaa CHATEAUNEF (78) 2 1 170 € Dates à définir<br />

Simulation<br />

Qualité et métrologie<br />

Fatigue des matériaux métalliques :<br />

<strong>Essais</strong>, dimensionnement et calcul de durée de vie<br />

sous chargement complexe<br />

La simulation numérique et les essais :<br />

complémentarités - comparaisons<br />

Gestion d’une Salle blanche : application dans un<br />

Centre d’<strong>Essais</strong><br />

L’assurance qualité dans les laboratoires d’essais<br />

selon le référentiel EN ISO/CEI 17025<br />

E3 S Alexis BANVILLET 2 1 170 € 26-28 nov<br />

S1<br />

ME1<br />

B<br />

S<br />

Jean-Paul PRULHIERE et<br />

Philippe PASQUET (78)<br />

AIRBUS D&S (31)<br />

1 170 €<br />

ME 2 S EMITECH (78) 2 1 170 € 25-26 sept<br />

2<br />

2<br />

1 170 €<br />

10-11 sept<br />

20-21 mars 24-<br />

25 sept<br />

62I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


VIE DE L’ASTE<br />

L’ASTE organise prochainement<br />

trois nouvelles journées techniques<br />

« <strong>Essais</strong> de fiabilité » - le 8 octobre 2019 sur le site de PSA<br />

Vélizy.<br />

La matinée sera consacrée aux conférences techniques<br />

et l'après-midi, à la viste des bancs d’essais de PSA. Le<br />

programme est en cours de construction.<br />

« Optimisation des process de préparation d'essais » -<br />

le 28 novembre sur le site de Thales Alenia Space à Cannes.<br />

La matinée sera consacrée aux conférences techniques et<br />

l'après-midi, à la viste des salles blanches de Thales Alenia Space.<br />

Les sujets abordés concerneront :<br />

• Corrélation calcul/essai<br />

• Prévention de dysfonctionnements en amont de la campagne d'essais<br />

• Optimisation des process d’instrumentation<br />

• <strong>Essais</strong> multiphysiques simultanés<br />

Site de Thales Alenia Space à Cannes<br />

EN SAVOIR PLUS > Patrycja Perrin<br />

01 61 38 96 32 / pperrin@aste.asso.fr<br />

« Mesure thermique par fibre optique » - en automne 2019 sur le site de l’Icam de Toulouse (la date reste à confirmer).<br />

La matinée sera consacrée à des conférences sur la mesure de température de surface et la mesure de température d’un<br />

objet sur différents points. L’après-midi les participants pourront rencontrer des sociétés du secteur au cours d’ateliers<br />

applicatifs proposés sur leurs stands.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019 I63


index<br />

Au sommaire du prochain numéro :<br />

dossier<br />

Spécial Automobile :<br />

Les moyens d’essai et de simulation<br />

numérique dans le domaine de<br />

l’industrie automobile – témoignages,<br />

cas pratiques et reportages<br />

ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

Spécial Corrélation d’essais :<br />

Quoi de neuf sur le marché pour<br />

assurer la bonne corrélation des<br />

essais et de la simulation ?<br />

MESURES<br />

Spécial Measurement World :<br />

Toutes les technologies CND<br />

et de métrologie pour les laboratoires<br />

d’essai industriels<br />

AEROTECH............................................................. 35<br />

AIRBUS group..................................................... 39<br />

AIRBUS DEFENSE AND SPACE........................... 18<br />

AIRBUS HELICOPTERS........................................ 36<br />

ALPHANOV...............................................................6<br />

ANSYS........................................................... 40 et 49<br />

ARAS....................................................................... 10<br />

ASTE....................................................................... 63<br />

ASTECH PARIS RÉGION....................................... 34<br />

ATOS..........................................................................6<br />

BERTRANDT................................................. 29 et 52<br />

CAPAAB...................................................................23<br />

CEA..........................................................................13<br />

CEVAA........................................................................6<br />

CLIMATS..................................................................45<br />

COMSOL............................... 30 et 4 e de couverture<br />

DB VIB............................................................. 4 et 20<br />

DEWE FRANCE.........................................................9<br />

DJB INSTRUMENTS...............................................27<br />

EIKOSIM........................................................ 11 et 56<br />

ELTEC......................................................................47<br />

ESI GROUP.................... 1 re et 2 e de couverture et 6<br />

ETTC........................................................................33<br />

GENCI......................................................................15<br />

GOOGLE.....................................................................6<br />

HGL DYNAMICS......................................................14<br />

IXBLUE............................................................ 7 et 17<br />

KISTLER..................................................................18<br />

LEASAMETRIC.......................................................21<br />

M+P INTERNATIONAL............................... 25 et 317<br />

MBDA.........................................................................6<br />

MECACOUSTIC.......................................................30<br />

MEGATRON.............................................................19<br />

MEASUREMENT WORLD............. 3 e de couverture<br />

MESURES-ET-TESTS............................................29<br />

MSC SOFTWARE....................................................53<br />

NAFEMS FRANCE...........................................8 et 55<br />

NOLISYS..................................................................26<br />

ONE-TOO.................................................................47<br />

OROS.............................................................. 22 et 32<br />

PCB PIEZOTRONICS..............................................24<br />

ROHDE & SCHWARZ................................................6<br />

SAFRAN..................................................................53<br />

SAFRAN VENTILATION SYSTEMS........................44<br />

SAINT-GOBAIN.......................................................56<br />

SAAB MEDAV TECHNOLOGIES...............................6<br />

SIEMENS...................................................................6<br />

SIEMENS PLM SOFTWARE........................... 36 et 2<br />

SIMUTEC.................................................................12<br />

SOPEMEA................................................................34<br />

TAPPENBECK.........................................................39<br />

TERATEC................................................. 13, 41 et 64<br />

UNIVERSITÉ DE LIÈGE..........................................26<br />

V2I.................................................................. 43 et 58<br />

VALUTEC.................................................................33<br />

VIBRATEC...................................................... 47 et 50<br />

ZUNUM AERO.........................................................40<br />

600<br />

c’est le nombre de PME que le programme SiMSEO<br />

(porté par Teratec) a sensibilisées à l’usage de la<br />

simulation numérique et 180 le nombre d’entre elles<br />

ayant déjà bénéficié d’un accompagnement visant<br />

à intégrer des outils de simulation numérique dans<br />

l’industrie manufacturière et le BTP. Au total, dans<br />

l’industrie manufacturière, le programme SiMSEO<br />

a déployé 52 offres de service métiers couvrant les<br />

domaines de la conception et de la fabrication. Dans<br />

l’industrie du BTP, c’est 25 offres de service ayant été<br />

déployées dans les domaines de la structure, l’énergie,<br />

l’acoustique, l’éclairage et l’analyse du cycle de vie.<br />

>> Plus d’informations dans les pages 13 et 15<br />

du magazine<br />

Retrouvez nos anciens numéros sur :<br />

www.essais-simulations.com<br />

64I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>137</strong> • mai 2019


Pub MW 210X297 25/01/2019 13:56 Page1<br />

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Porte de Versailles<br />

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Distribution des contraintes de von Mises dans le carter d’un moteur à<br />

induction avec prise en compte des effets électromécaniques.<br />

Au 19ème siècle, deux scientifiques ont inventé séparément<br />

le moteur à induction AC. Aujourd’hui, c’est un composant<br />

commun en robotique. Comment y sommes nous arrivé, et<br />

comment les ingénieurs d’aujourd’hui peuvent-ils continuer<br />

d’améliorer ces moteurs?<br />

Le logiciel COMSOL Multiphysics® est utilisé pour simuler des<br />

produits, des systèmes et des procédés dans tous les domaines<br />

de l’ingénierie, de la fabrication et de la recherche. Découvrez<br />

comment l’appliquer pour vos designs.<br />

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