NOUVELLES DE JÉRUSALEM - Printemps 2020
Les Nouvelles de Jérusalem sont une revue d'informations de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem, 2 à 3 fois par an, elles donnent un aperçu des travaux en cours en exégèse comme en archéologie, ici à Jérusalem. Les articles alternent français et anglais. The Nouvelles de Jérusalem is an information review of the École Biblique et Archéologique française de Jérusalem, 2-3 times a year, they give an overview of the work in progress in both exegesis and archeology, here in Jerusalem. Articles are sometimes in French sometimes in English.
Les Nouvelles de Jérusalem sont une revue d'informations de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem, 2 à 3 fois par an, elles donnent un aperçu des travaux en cours en exégèse comme en archéologie, ici à Jérusalem. Les articles alternent français et anglais.
The Nouvelles de Jérusalem is an information review of the École Biblique et Archéologique française de Jérusalem, 2-3 times a year, they give an overview of the work in progress in both exegesis and archeology, here in Jerusalem. Articles are sometimes in French sometimes in English.
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Collaborations
Une « Résidence Qumrân » à l’EBAF
L’idée est pour le moins originale.
Pensez à une résidence d’artiste :
un lieu où l’on peut librement
travailler sur ses projets, sans se
soucier des tracas quotidiens ou
des aspects logistiques. Cette résidence
d’artiste, nous avons voulu
la créer… pour des spécialistes de
manuscrits de la mer Morte.
Pour un qumrânologue, la simple
évocation de l’École fait rêver.
N’est-ce pas là que, dès l’été 1947,
on est venu recueillir l’opinion de
spécialistes sur ces étranges rouleaux,
trop beaux pour être vrais ?
N’est-ce pas le Père Roland de
Vaux, directeur de l’École, qui
mena les toutes premières fouilles
en janvier 1949 ? N’est-ce pas à
l’École qu’ont œuvré des pionniers
tels que Dominique Barthélemy,
Józef Milik, Jean Starcky, Pierre
Benoît ou Maurice Baillet ?
Aujourd’hui encore, l’École offre
un environnement exceptionnel
pour les études qumrâniennes.
Elle possède l’une des meilleures
bibliothèques au monde, bien organisée
et facilement accessible,
avec un accès 24 heures sur 24. On
peut donc y travailler sans limite
de temps, à l’instar d’artistes saisis
par l’inspiration en plein milieu de
la nuit.
Nous voulions que les qumrânologues
puissent jouir de ce cadre
mais aussi se rencontrer, échanger
et profiter de la présence des uns et
des autres, sans crainte d’être rejetés
ou pillés mais avec l’assurance
qu’ils seront écoutés, conseillés et
aidés. Nous avons donc contacté
des collègues et amis reconnus tant
pour l’excellence scientifique de
leurs travaux que pour leur bienveillance
et leur désir de collabo-
rer. Et proposé une date pour cette
première Résidence Qumrân : du 9
au 19 septembre 2019.
Habiter à l’École favorise les
échanges informels, aux repas, à
la bibliothèque, dans les jardins,
et même au ping-pong pour des
moments de détente. Pour valoriser
davantage encore ces discussions,
la Résidence Qumrân s’est
dotée d’un séminaire quotidien.
Chaque soir, un résident présentait
ses chantiers en cours. Pouvant
recueillir ainsi de précieuses
suggestions ou idées.
Pour ces dix jours de Résidence,
nous avons convié dix spécialistes :
Kelley Coblentz Bautch (États-
Unis), Torleif Elgvin (Norvège),
Daniel Falk (États-Unis), Charlotte
Hempel (Royaume-Uni), Jutta Jokiranta
(Finlande), Dan Machiela
(Canada), Mladen Popovic (Pays-
Bas), Jean-Sébastien Rey (France),
Alison Schofield (États-Unis) et
Cecilia Wassen (Suède). Si le séminaire
n’était pas ouvert au public,
nous avons néanmoins bénéficié de
la présence d’éminents collègues
israéliens tels que Emanuel Tov,
Esther Eshel ou Jonathan Ben-Dov.
Plusieurs collègues de l’École biblique
ont également accepté de se
joindre à nous, à l’instar d’Émile
Puech, Łukasz Popko ou Anthony
Giambrone.
Les thèmes abordés au cours du
séminaire quotidien ont été aussi
variés que les manuscrits de la mer
Morte eux-mêmes. Nous avons
également proposé quelques ateliers
liés aux humanités numériques,
avec l’emploi de nouvelles
techniques d’imagerie numérique
et d’intelligence artificielle.
Grâce à l’implication et à la bienveillance
de chacun, cette première
Résidence Qumrân a été un
immense succès. Outre l’excellence
scientifique, nous avons tous
été marqués par la qualité des rapports
humains et par l’accueil chaleureux
qui nous a été réservé. Je
remercie vivement Jean Jacques
Pérennès de la confiance qui m’a
été accordée pour cet audacieux
projet. Qu’on se le dise : s’il y
a bien un endroit où étudier les
manuscrits de la mer Morte, c’est
l’École biblique et archéologique
française de Jérusalem.
Michael Langlois
Chercheur associé au CRFJ
Photo : Veikko Somerpuro
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Nouvelles de Jérusalem - N° 99 - Printemps 2020