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Réfléchissez et devenez riche

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des aciéries peu rentables pour concentrer tous les efforts sur

celles qui étaient florissantes, d'économie sur l'acheminement

du minerai, d'économie dans les départements administratifs et

sur les frais généraux, de mainmise sur les marchés étrangers.

Mieux encore, il révéla aux financiers abasourdis leurs

erreurs : ils avaient voulu créer, s'il avait bien compris, des

monopoles, hausser les prix et s'offrir de gros dividendes. Il

condamna le système avec sa franchise habituelle. C'était, leur

dit-il, peu politique de limiter le marché au lieu de l'élargir en

fonction des besoins de la région. En baissant les prix, on

créerait un marché susceptible de progresser et on trouverait de

nouveaux débouchés mondiaux.

Le dîner prit fin ; Morgan rentra chez lui pour réfléchir

aux suggestions de Schwab. Celui-ci retourna à Pittsburgh

diriger l'affaire d'acier de Carnegie pendant que les autres

reprenaient leurs occupations en attendant les événements qui

ne tardèrent guère.

Il fallut une semaine à Morgan pour donner raison à

Schwab qu'il convoqua. Schwab hésita. M. Carnegie, pensaitil,

pourrait ne pas apprécier que le président de son affaire eût

flirté avec l'empereur de Wall Street, une rue qu'il s'était jurée

de ne plus jamais emprunter.

John Gates, l'intermédiaire, suggéra une entrevue à l'hôtel

Bellevue de Philadelphie, les 2 hommes pouvant s'y trouver en

même temps “par hasard”. Cependant, lorsque Schwab arriva,

Morgan était malade et n'avait pu quitter New York. Sur sa

pressante invitation, Schwab s'y rendit.

Certains historiens de l'économie américaine ont à tort

prétendu que toute l'affaire avait été montée par Andrew

Carnegie, que le dîner en l'honneur de Schwab, le fameux

discours, l'entretien entre Schwab et le roi de l'argent, tout avait

été arrangé. Lorsque Schwab fut mandaté pour entreprendre les

négociations, il ignorait absolument si le “petit patron”, comme

on surnommait Carnegie, prêterait l'oreille à une offre de vente

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