Production Maintenance n°44
Dossier spécial : FORMATION DES RESSOURCES EN MAINTENANCE
Dossier spécial : FORMATION DES RESSOURCES EN MAINTENANCE
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TECHNOLOGIE<br />
Retrofit et maintenance<br />
de niveau 5<br />
Page > 14<br />
MANAGEMENT<br />
Focus : intégrer un ERP<br />
pour la maintenance<br />
Page > 36<br />
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
Stockage et rayonnage<br />
pour la maintenance<br />
Page > 42<br />
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
Combattre<br />
l’usure mécanique<br />
Page > 53<br />
Innovation<br />
Des algorithmes pour<br />
déterminer les défaillances<br />
sur des éoliennes<br />
Page > 8<br />
Dossier spécial :<br />
FORMATION DES RESSOURCES EN MAINTENANCE<br />
N° 44 mars 2014 TrImEsTrIEL 20 €<br />
> page 24
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Editorial<br />
Former… Pourquoi faire ?<br />
Alors que 2014 a une nouvelle fois démarré sous de effets d’annonces, et ce dès le 31 décembre<br />
dernier avec le vœux du Président Hollande de remettre – enfin – l’entreprise au cœur des priorités<br />
de l’action gouvernementale pour enrayer le chômage, il semble encore que de nombreux<br />
problèmes structurels rencontrés par les industriels persistent. Parmi eux, celui de la formation<br />
des professionnels de la production ou de la maintenance semble une fois encore mis à l’écart<br />
des feuilles de route ministérielles… Pourtant, il suffit d’interroger les chefs d’entreprise dans la<br />
construction aéronautique ou la sous-traitance, en particulier dans les domaines de l’énergie,<br />
pour constater que l’industrie a toujours besoin de bras, de jambes et de têtes pleines. Que ce<br />
soit sur les lignes de production ou les ateliers de maintenance, les entreprises se retrouvent<br />
confrontées au même problème : celui de voir partir – à la retraite, dans d’autres services ou<br />
chez les concurrents – leurs compétences internes, ces « Messieurs Bricol’tout » capables de<br />
diagnostiquer une panne et de remettre en état des machines dont ils connaissaient à la fois le<br />
pédigrée, l’anatomie et l’historique de maintenance. Car la fuite de ces compétences est autant<br />
une perte pour l’entreprise qu’un frein de compétitivité.<br />
Or en matière de formation, seul l’accord en décembre d’un compte personnel de formation<br />
semble maintenir la volonté de François Hollande dans sa bataille pour l’emploi. Mais répondra-t-il<br />
réellement aux besoins des industriels ? Le silence est d’or, tellement l’ambition du Président<br />
d’inverser la courbe du chômage s’est révélée sans grande surprise un échec, malgré le<br />
nombre d’emplois « fictifs ». Le contexte économique – il est inutile de la rappeler – y est certes<br />
pour beaucoup. Mais il y un autre « mal français » qui réside dans l’accompagnement déplorable<br />
des demandeurs d’emploi. Yves Monteillet, spécialiste des stratégies locales de l’emploi et de la<br />
gestion des transitions professionnelles, n’a pas tort d’insister sur le fait qu’au lieu d’entretenir le<br />
chômeur dans son métier, on le pousse, faute de mieux, vers de nouvelles formations au cours<br />
desquelles il doit parfois tout réapprendre, recommencer de zéro et ne pas oublier d’oublier tout<br />
ce savoir-faire qu’il a accumulé depuis le début de sa carrière. Or, comme l’assure Yves Monteillet,<br />
« nous devons inventer des dispositifs qui accompagnent l’activité plutôt que le chômage et<br />
proposer des parcours capables de maintenir le rythme, multiplier les contacts et développer les<br />
réseaux »… Et ainsi éviter les parcours professionnels en kit !<br />
Nous croyons fermement en les vertus de la formation à condition qu’elle se dirige dans un sens<br />
commun : celui des entreprises d’une part, qui ne doivent pas lésiner sur les moyens humains<br />
et financiers pour former leur compétences en interne et garder la maîtrise de leur savoir-faire.<br />
Celui de la population active d’autre part, dont les membres, qu’ils soient nouveaux entrants sur<br />
le marché du travail ou déjà en poste, trouvent l’opportunité de démarrer une vraie carrière professionnelle<br />
et la poursuivre jusqu’au bout.<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 1
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PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 2
SOMMAIRE<br />
ACTUALITÉS<br />
Entreprises & marché<br />
Le salon de l’Industrie<br />
de retour dans la capitale ! ...............4<br />
Formations - RH<br />
L’HEI Lille trouve ses marques<br />
à Châteauroux ...................................6<br />
Arts et Métiers ParisTechcomplète<br />
le diplôme STI2D avec un bachelor ....7<br />
Produits & technologies<br />
Des algorithmes pour déterminer<br />
les défaillances sur des éoliennes .....8<br />
La maintenance préventive, une<br />
clé pour se prémunir des défaillances<br />
des machines électriques ...............10<br />
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
La professionmise sur le moral<br />
des acteurs du marché ....................50<br />
L’Institut de mécatronique<br />
UTC-Cetim inaugure une plateforme<br />
hydraulique ......................................51<br />
Concevoir et animer des formations<br />
pour les mécaniciens ......................53<br />
Des motoréducteurs pour améliorer<br />
la qualité de boissons apéritif ..........56<br />
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
Prévention et protection en zone<br />
Atex Quelles solutions ? ..................58<br />
Un point sur la règlementation Atex ..60<br />
RETROFIT - MAINTENANCE DE NIVEAU 5<br />
TECHNOLOGIES<br />
L’expérience de la technologie polymère<br />
au service de la maintenance .........................................................14<br />
Un spécialiste du retrofit face aux défis du marché ....................18<br />
Redonner une seconde jeunesse aux cartes industrielles .........20<br />
SPÉCIAL FORMATION<br />
MANAGEMENT<br />
Disposer de ses propres moyens de formation<br />
pour répondre à ses besoins ..........................................................24<br />
« Les récentes réformes dans le secondaire nous inquiètent » .....27<br />
« La pédagogie ne s’improvise pas et ne se décrète pas » ............29<br />
« La filière d’enseignement à la maintenance devrait<br />
être reconnue d’utilité publique » ....................................................31<br />
FOCUS ERP<br />
Picoty choisit Altair Enterprisepour la maintenance<br />
d’un dépôt pétrolier ..........................................................................33<br />
Mise en place d’un ERP dans une raffinerie ...................................36<br />
Un ERP pour résoudre la croissance<br />
de l’activité de maintenance ............................................................38<br />
Semosia choisit l’ERP de Sylob<br />
pour accompagner son développement ........................................40<br />
STOCKAGE - RAYONNAGE<br />
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
Le gigantisme d’une installation de rayonnages à trois niveaux ...42<br />
Un savoir-faire de plus de cinquante ans .........................................44<br />
Bito Systèmes poursuit son rythme de croissance .........................46<br />
REPORTAGE<br />
Immersion dans les antres du verrouillage .................................48<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 3
ACTUALITÉS<br />
entreprises & marché<br />
4 nouveaux adhérents<br />
au Synamap<br />
En ce début d’année, le syndicat national<br />
des acteurs du marché de la prévention<br />
des risques professionnels et de la protection<br />
de l’homme au travail, a accueilli<br />
quatre nouveaux adhérents : Axe environnement<br />
(distributeur d’équipements<br />
de protection individuelle adaptés aux<br />
produits phytosanitaires), Brammer (leader<br />
européen de la fourniture industrielle<br />
de produits et services <strong>Maintenance</strong> et<br />
assistance technique - distributeur d’EPI),<br />
Kwintet (fabricant de vêtements de travail<br />
et de protection) et Mulliez-Flory (fabricant<br />
de vêtements et textiles professionnels).<br />
Depuis 2007, le Synamap ne cesse de<br />
monter en puissance, avec une augmentation<br />
ininterrompue du nombre de ses<br />
adhérents.<br />
Evénement<br />
Le salon de l’Industrie<br />
de retour dans la capitale !<br />
Le Forum Dimo fête<br />
sa 13e édition<br />
Le 10 avril 2014 prochain, le Centre de<br />
Congrès de Lyon accueillera la 13e édition<br />
du Forum Dimo et pas moins de 1 000<br />
personnes. Appuyé par une soixantaine<br />
de partenaires - parmi lesquels <strong>Production</strong><br />
<strong>Maintenance</strong> - ce rendez-vous incontournable<br />
des solutions de gestion accueillera<br />
cette année en tant que grand témoin du<br />
Forum Pierre Kosciusko-Morizet qui viendra<br />
partager son expérience de co-fondateur<br />
de PriceMinister.com. Au total, deux<br />
conférences, vingt-six ateliers thématiques<br />
(notamment sur les tendances en matière<br />
de logiciels pour le management et les<br />
services associés) et trente témoignages<br />
clients auront lieu le 10 avril prochain à<br />
Lyon.<br />
Flir s’attaque au marché<br />
du test et mesure<br />
En lançant officiellement le 5 mars dernier<br />
sa nouvelle ligne de produits Flir T&M, le<br />
spécialiste des caméras infrarouge souhaite<br />
élargir sa clientèle. Profitant d’une<br />
cinquantaine d’années d’expérience en<br />
tant que fournisseur de technologie d’imagerie<br />
thermique, et accessoirement du<br />
rachat de l’Américain Extech Instruments<br />
en 2007, Flir s’oriente dans un marché à<br />
la fois plus large et plus accessible. Car si<br />
le haut de la gamme, le vidéoscope VS70,<br />
atteint plusieurs milliers d’euros, le détecteur<br />
de tension sans contact (VP52) démarre<br />
à 25 euros (HT) ! De quoi inciter les<br />
plus réticents à se doter d’équipements de<br />
mesure. Avec une ligne de produits plutôt<br />
complète (multimètre numérique, pinces<br />
de courant, détecteur de tension sans<br />
contact, hygromètre et vidéoscope), Flir<br />
connecte facilement ces nouveaux équipements<br />
avec ses produits existants.<br />
Le coup d’envoi d’Industrie Paris 2014<br />
est donné ! Le salon des technologies<br />
de production revient dans la capitale du 31<br />
mars au 4 avril 2014, à Paris Nord Villepinte,<br />
et prévoit de rassembler plus de 25 000 visiteurs<br />
professionnels. Sur 70 000 m 2 d’exposition,<br />
cette édition accueillera un millier<br />
d’exposants dans neuf secteurs industriels<br />
complémentaires au service de la performance<br />
industrielle. Outre la partie exposition,<br />
l’événement biennal sera l’occasion de<br />
temps forts, à commencer par les Trophées<br />
de l’innovation, le Labo Industrie, INside INdustrie,<br />
My Job Industrie, l’Orientation Soudage,<br />
l’Espace Financement sans oublier les<br />
Business Meetings.<br />
Pendant cinq jours, au cœur de la plus grande<br />
usine en fonctionnement, 25 000 visiteurs,<br />
décideurs, donneurs d’ordres de la production<br />
aux achats en passant par les bureaux<br />
d’études et les commerciaux auront l’opportunité<br />
unique de créer des liens avec 1 000<br />
exposants représentant tous les secteurs du<br />
marché (assemblage - montage / formage -<br />
découpage - tôlerie / informatique industrielle<br />
/ machine-outil / mesure - contrôle - vision /<br />
outillage / robotique / soudage / traitements<br />
des matériaux).<br />
Les Trophées de l’innovation Industrie Paris<br />
©APFOUCHA<br />
2014 récompenseront quant à eux les avancées<br />
technologiques des exposants dans<br />
quatre catégories : Ergonomie, environnement,<br />
productivité et technologie. Pour cette<br />
édition, le salon a également misé sur des<br />
animations formatrices, mettant en avant<br />
les nouvelles technologies et services du<br />
secteur. Industrie 2020 évolue et devient<br />
le « Labo Industrie ». Cette mise en scène<br />
inédite, pilotée par le Cetim et Symop, présentera<br />
des projets visionnaires en cours de<br />
développement. Autres rendez-vous phare<br />
du salon : INside INdustrie, My Job Industrie,<br />
l’Orientation Soudage, l’Espace Financement<br />
et les Business Meetings.<br />
Anciennement intitulé Industrie 2020, Labo<br />
Industrie est une initiative pilotée en collaboration<br />
avec le Cetim et le Symop et dont<br />
l’objectif est de familiariser l’industriel avec<br />
des projets appelés à devenir les standards<br />
de l’industrie de demain. Cette édition se focalisera<br />
sur l’aspect robotique de la machine<br />
intelligente. Le Cetim, le Symop et le CEA y<br />
mettront en scène plusieurs démonstrateurs,<br />
dont une partie est issue du programme<br />
Capme’Up, réalisé dans le cadre des investissements<br />
d’avenir et constitué par l’association<br />
des trois instituts Carnot que sont le CEA<br />
List, l’Ifpen et le Cetim.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 4
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PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 5
ACTUALITÉS<br />
Formations-RH<br />
Écoles<br />
L’HEI Lille trouve ses marques à Châteauroux<br />
Avec plus de 130 ans d’existence, l’école de Hautes Études d’ingénieur de Lille (HEI) a décidé d’ouvrir une antenne à<br />
Châteauroux, dans l’Indre, plus précisément sur le tout nouvel éco-campus ; ce complexe universitaire est récemment<br />
sorti de terre dans le cadre de la ré-industrialisation de la ville, en particulier depuis le départ du dernier contingent<br />
militaire. Une délocalisation initiée en 2006 et démarrée en 2011 afin d’offrir à cette école d’ingénieurs généraliste<br />
proposant une formation de trois ans un volet apprentissage.<br />
« Usine miniature »<br />
Aymeric Gillet, directeur de HEI Centre<br />
Vue de l’extérieur<br />
«<br />
Cette partie manquait à l’établissement<br />
lillois ; c’est pour ça que l’on a<br />
créé ici, à Châteauroux, une antenne assurant<br />
certaines options plus spécifiques<br />
comme la mécatronique et la robotique »,<br />
précise Aymeric Gillet, nouveau directeur<br />
de HEI Centre, fraîchement débarqué à<br />
Châteauroux. Ici, la philosophie de l’établissement<br />
est de former les futurs ingénieurs<br />
à la production et à la maintenance<br />
avec des équipements de pointe, réels ou<br />
représentés par des modèles réduits… à<br />
l’image de cette ligne de production de jetons<br />
en plastique destinés aux chariots de<br />
supermarché. Cette mini-usine a été installée<br />
pour les apprentis afin de reconstituer<br />
l’installation complète allant des<br />
phases d’injection de la matière première<br />
au dépôt des bouchons dans le bac, en<br />
passant par la mise en forme de la pièce,<br />
la partie robotique et l’acheminement des<br />
pièces sur le convoyeur. « L’idée est de<br />
recréer à l’identique un contexte industriel<br />
tout en intégrant différents métiers :<br />
la production, la maintenance, les méthodes,<br />
le bureau d’études, la qualité ou<br />
encore la logistique ». Justifiant un investissement<br />
de plusieurs centaines de milliers<br />
d’euros, ces équipements entendent<br />
répondre aux besoins multiples de formation<br />
; parmi eux se trouvent l’unité<br />
de production miniature (220 000 euros<br />
d’investissements) installée par la société<br />
d’outillage spécifique Bema et dotée<br />
d’un robot Fanuc, une imprimante 3D, du<br />
matériel de régulation de niveau d’eau et<br />
de débit ainsi qu’une enceinte chauffante<br />
et un laboratoire complet d’automatisme.<br />
Mais outre ce matériel, les apprentis sont<br />
systématiquement accompagnés de tuteurs<br />
bien décidés à les mener à accomplir<br />
leur mission au sein des entreprises.<br />
Et celles-ci, en plus de jouer le jeu (et d’y<br />
trouver naturellement un intérêt évident),<br />
font preuve d’un réel engouement au<br />
point de devoir séduire des étudiants<br />
qui reçoivent aujourd’hui pas moins de<br />
trois propositions d’apprentissage en<br />
moyenne ! « Il faut dire que nous avons<br />
pris le parti de mixer les aspects pédagogiques,<br />
absolument essentiels, à une<br />
importante mise en pratique », assure<br />
Aymeric Gillet. La sûreté de fonctionnement<br />
et la maintenance n’ont pas été<br />
oubliées ; les six lignes de la mini-usine<br />
peuvent être déconnectés les uns des<br />
autres et permettre de générer n’importe<br />
quelle défaillance et ainsi simuler les scénarios<br />
de panne pour demander aux apprentis<br />
d’intervenir dans des délais impartis.<br />
« De la partie mécanique aux effets<br />
physiques, tout est abordé ici, c’est-à-dire<br />
tous les phénomènes que les futurs ingénieurs<br />
seront susceptibles de rencontrer<br />
sur une machine ». Pour l’heure, l’école<br />
abrite trente-quatre apprentis répartis au<br />
sein de deux promotions. Mais l’idée est<br />
de – presque – doubler son effectif en accueillant<br />
une soixantaine d’étudiants en<br />
2014. Même si l’école se heurte à l’image<br />
pour le moment peu attractive de la ville<br />
et de sa région ainsi qu’au fait qu’il s’agit<br />
d’une école récente, l’HEI Centre a la<br />
ferme intention de stimuler la formation<br />
de haut niveau dans l’Indre et, surtout,<br />
de répondre à une véritable demande<br />
de la part des industriels. « De plus, le<br />
projet n’est pas d’agir localement mais<br />
bien d’avoir un rayonnement national, de<br />
Limoges à Valenciennes, en passant par<br />
Nice et Dunkerque ». Cette initiative devrait<br />
connaître un certain succès, notamment<br />
en raison du fait qu’elle répond aussi<br />
à une demande de formation continue<br />
dans l’industrie, mais également dans le<br />
BTP, secteur qui fera l’objet de la création<br />
d’un nouveau module de formation cette<br />
année.<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 6
Diplôme<br />
Arts et Métiers ParisTech<br />
complète le diplôme STI2D avec un bachelor<br />
À partir de septembre de cette année, l’école d’ingénieur dispensera une nouvelle formation post-bac destinée aux titulaires<br />
d’un baccalauréat STI2D, à la suite d’un entretien de motivation. Et ces futurs étudiants auront de quoi être motivés<br />
puisque pour les meilleurs, les passerelles vers les formations d’ingénieurs leur seront désormais ouvertes. D’autres ont<br />
de quoi voir l’avenir d’un œil plus serein : il s’agit des industriels car cette formation devrait pallier la diminution croissante<br />
des machines dans les établissements.<br />
S<br />
’inscrivant dans la continuité du bac<br />
STI2D, cette formation diplômante<br />
baptisée Bachelor de Technologie « s’appuiera<br />
sur des projets et des réalisations<br />
technologiques afin que l’étudiant soit<br />
acteur de son apprentissage, précise<br />
Laurent Carraro, directeur général d’Arts<br />
et Métiers Paristech. En outre, l’étude<br />
d’objets technologiques, allant de la<br />
conception à la réalisation, servira de fil<br />
conducteur au cours ». Ce bachelor (dont<br />
le décret publié le 1er février 2014 inscrit<br />
désormais officiellement comme un<br />
grade reconnu de formation au niveau de<br />
la Licence) formera en trois ans avec des<br />
stages en entreprises.<br />
Mais qu’en est-il de la technologie ?<br />
Trop souvent mise de côté au profit des<br />
outils logiciels, celle-ci promet enfin de<br />
retrouver sa place grâce aux nombreux<br />
équipements déjà disponibles dans les<br />
différents laboratoires de l’Ensam ; une<br />
condition sine qua non pour répondre aux<br />
besoins des industriels en matière de recrutement,<br />
que ce soit en production et en<br />
maintenance. Et Sophie Langla, chef du<br />
projet Bachelor au sein de l’établissement<br />
bordelais de l’école, insiste bien sur l’idée<br />
de « redonner, à travers cette formation,<br />
la place à la pratique et à l’opportunité de<br />
toucher la machine via des travaux pratiques<br />
et des cas concrets effectués sur<br />
des machines conventionnelles. L’objectif<br />
est de savoir pourquoi ça casse et de<br />
donner à l’étudiant des compétences à la<br />
fois mécaniques et électrotechniques ».<br />
Deux centres pilotes – Bordeaux-Talence<br />
et Châlons-en-Champagne – accueilleront<br />
chacun dès septembre 2014 vingtquatre<br />
étudiants. Arts et Métiers Paristech<br />
espère ensuite dupliquer ce Bachelor de<br />
Technologie dans ses autres antennes,<br />
« et souhaite même se faire copier par<br />
les autres établissements », ambitionne<br />
Laurent Carraro… dans le plus grand intérêt<br />
des industriels.<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 7
ACTUALITÉS<br />
produits & technologies<br />
Innovation<br />
Des algorithmes pour déterminer<br />
les défaillances sur des éoliennes<br />
Prédire des défaillances, ce sera possible d’ici 2016. Bien sûr, le terme de « prédiction » n’est en aucun cas à prendre<br />
au sens du faux-ami anglais « predictive maintenance » ; l’idée est d’imaginer à l’instant T le comportement d’une<br />
éolienne et à quel moment elle est susceptible d’être affectée par des défaillances dont les causes ne se limitent pas<br />
aux ravages du temps. Dans le cadre du projet Sinbad, Acte Industrie développe des modèles de simulation qui permettront<br />
à terme d’optimiser la maintenance des éoliennes offshores.<br />
Comment minimiser les coûts de maintenance,<br />
maintenir le meilleur niveau<br />
de production d’électricité et optimiser la<br />
durée de vie des installations en prenant<br />
en compte les dimensionnements et les<br />
moyens de soutien logistique, en exploitant<br />
les faits techniques et les faits de<br />
maintenance pour effectuer des évaluations<br />
des prédictions de fiabilité et de disponibilité…<br />
telles sont les – nombreuses<br />
– ambitions de Sinbad. Ce projet est né<br />
d’une préconisation 2OM* de créer un outil<br />
numérique permettant d’une part, une<br />
visualisation de l’arborescence des machines<br />
(éoliennes offshore) à des fins de<br />
maintenance et de formation et, d’autre<br />
part, une capitalisation des informations<br />
de retours d’expérience ; l’objectif étant<br />
une meilleure adaptation du concept de<br />
maintenance à la réalité terrain du système<br />
éolien.<br />
Cette préconisation a trouvé dans l’existant<br />
une première réponse à travers l’application<br />
Idrys développée par Acte Industrie.<br />
Cette application numérique a fait<br />
l’objet d’un prototype pour EDF R&D dans<br />
le cadre du programme de surveillance,<br />
de diagnostic et de suivi des turbines du<br />
parc nucléaire d’EDF. Un premier constat<br />
a été fait de ce que l’application Idrys<br />
présentait une partie des fonctionnalités<br />
de l’outil numérique préconisé par 2OM.<br />
Idrys est ainsi devenu le point de départ<br />
d’une démarche partagée par l’université<br />
du Havre et Acte Industrie, puis a donné<br />
naissance au projet Sinbad.<br />
Dans ce projet, qui bénéficie du soutien<br />
de la Région Haute Normandie et<br />
de Bipfrance, Acte Industrie est le pilote<br />
d’un consortium dont l’Institut supérieur<br />
d’études logistiques (Isel) et le<br />
Laboratoire de mathématiques du Havre<br />
(LMAH) sont membres (ces deux entités<br />
dépendent de l’université du Havre). La<br />
société a directement en charge le rattachement<br />
des données à la navigation<br />
3D et la modélisation, la détermination<br />
de l’architecture globale de l’application<br />
numérique et l’intégration de la navigation<br />
3D à une navigation 2D. L’entreprise<br />
participe et pilote les travaux concernant<br />
la modélisation et les calculs de fiabilité<br />
et de disponibilité sur données de retour<br />
d’expérience, la détermination des modèles<br />
de représentation des analyses, la<br />
détermination des arborescences descriptives<br />
des installations et des éléments<br />
de soutien, la détermination des données<br />
techniques et économiques des installations<br />
et des éléments de soutien à rattacher<br />
aux arborescences, la détermination<br />
de la nature des analyses et des modèles<br />
de stratégies ainsi que des lois de simulation<br />
et de prédiction, l’étude de marché.<br />
Acte Industrie contribue à la simulation et<br />
à l’évaluation de la mutualisation d’interventions<br />
de maintenance et des moyens<br />
(dimensionnement et gain économique).<br />
L’entreprise prend part également à la<br />
simulation et l’optimisation des choix des<br />
emplacements de stockage ainsi qu’à la<br />
modélisation bayésienne du réseau de<br />
données du retour d’expérience.<br />
De multiples avantages pour la maintenance<br />
et pour les exploitants<br />
L’aboutissement et les résultats d’un tel<br />
projet ont pour objectifs de minimiser<br />
les coûts de maintenance par la révision<br />
périodique des programmes de maintenance<br />
en fonction du service et du vieillissement<br />
des installations, de mutualiser<br />
les moyens de soutien et de gérer les<br />
opportunités d’intervention qui se présentent<br />
au cours de l’exploitation des<br />
champs éoliens. Il s’agira aussi de permettre<br />
aux exploitants de maîtriser la disponibilité<br />
opérationnelle et donc le niveau<br />
de production d’électricité en réduisant<br />
les indisponibilités pour maintenance.<br />
Par ailleurs, ce projet se définit comme<br />
une aide à la décision sur la stratégie<br />
de maintenance et le lancement des interventions.<br />
Les décisionnaires disposeront<br />
d’une base de données des faits de<br />
maintenance et des faits techniques de<br />
capitalisation du retour d’expérience, des<br />
éléments nécessaires aux décisions de<br />
rétrofit ou de démantèlement, d’un outil<br />
de capitalisation et de transmission du<br />
savoir et, enfin, d’un inventaire structuré<br />
des composants des champs éoliens nécessaire<br />
lors du démantèlement.<br />
Le projet comporte deux programmes :<br />
d’une part, l’étude de faisabilité détaillée<br />
ainsi que la simulation des algorithmes<br />
et, d’autre part, le développement informatique<br />
de l’application et la réalisation<br />
d’un prototype. Le premier programme<br />
est en cours de réalisation ; il se terminera<br />
fin 2014. Le second devrait quant à lui<br />
démarrer début 2015 pour s’achever au<br />
premier trimestre 2016.<br />
* 2OM est un partenariat franco-britannique<br />
dédié à l’éolien offshore et regroupe<br />
l’université du Havre, le Critt,<br />
l’ENSM, les universités de Plymouth et<br />
de Portsmouth.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 8
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 9
ACTUALITÉS<br />
produits & technologies<br />
Solutions<br />
La maintenance préventive, une clé pour se prémunir<br />
des défaillances des machines électriques<br />
L’inspection et le diagnostic des machines électriques tournantes sont des outils clés pour garantir le fonctionnement<br />
et les performances des équipements de production.<br />
Les machines électriques jouent un<br />
rôle important dans toutes les applications<br />
industrielles. Assurer leur rendement,<br />
leur disponibilité optimale et leur<br />
pérennité, ainsi que leur efficacité énergétique,<br />
sont des missions fondamentales.<br />
La connaissance approfondie des<br />
machines électriques, des applications,<br />
des environnements d’exploitation, ainsi<br />
que le suivi du fonctionnement des installations<br />
et la maintenance proactive des<br />
machines sont donc indispensables.<br />
Une détection précoce des défauts et un<br />
diagnostic efficace permettent de minimiser<br />
les temps d’arrêt, ainsi que les temps<br />
de maintenance, et donc de réduire les<br />
coûts liés à ces opérations. Regardons<br />
de plus près les machines à courant<br />
continu, qui sont à tort considérées par<br />
certains comme plus contraignantes au<br />
niveau de la maintenance. Il est vrai que<br />
les machines électriques à balais comportent<br />
des pièces dites “d’usure” (balais,<br />
porte-balais), mais cet inconvénient ap-<br />
collecteurs (ou des bagues) peut permettre<br />
d’établir un diagnostic sur l’état de<br />
santé de votre machine électrique tournante<br />
et d’intervenir avant que les problèmes<br />
graves ne surviennent.<br />
Sur les machines à courant continu, les<br />
défaillances sont facilement identifiables<br />
et les défauts souvent visibles à l’œil nu.<br />
« Les opérateurs ou techniciens vont, par<br />
exemple, remarquer des étincelles ou des<br />
marques de brûlures sur le collecteur, ou<br />
encore l’augmentation d’usure des balais.<br />
Le plus souvent, ce diagnostic ne requiert<br />
aucune connaissance particulière en<br />
électronique. De ce fait, les opérations<br />
de maintenance peuvent être planifiées<br />
selon l’évolution et l’importance de ces<br />
indicateurs.», remarque Stéphane Boulanger,<br />
responsable technique du service<br />
<strong>Maintenance</strong> des moteurs chez Mersen.<br />
et entière satisfaction, plusieurs facteurs<br />
doivent être pris en considération pour un<br />
diagnostic de base efficace :<br />
• Etude du cycle de fonctionnement du<br />
moteur et de l’application, analyse fonctionnelle<br />
du balai (aussi appelé « charbon<br />
»), design du balai et du porte-balais,<br />
analyse des patines.<br />
• Diagnostic mécanique du collecteur<br />
avec mesures de rugosité de surface,<br />
contrôle d’ovalisation et inspection<br />
des porte-balais (analyse visuelle de leur<br />
état, vérification de l’ajustement des balais<br />
dans les cages et de la pression qui<br />
leur est appliquée). L’utilisation d’instruments<br />
de mesure comme le rugosimètre<br />
(appareil de mesure de l’état de surface),<br />
le CL-Profiler (Solution Mersen pour mesurer<br />
les profils des collecteurs et des<br />
bagues), ou le dynamomètre (appareil de<br />
mesure de pression exercée sur les balais)<br />
s’avère nécessaire pour obtenir des<br />
résultats pertinents.<br />
C<br />
M<br />
J<br />
CM<br />
MJ<br />
CJ<br />
CMJ<br />
N<br />
parent peut en réalité se transformer en<br />
atout.<br />
Le balai est un contact mécanique glissant,<br />
qui transmet le courant électrique<br />
entre la partie tournante d’une machine<br />
et son circuit extérieur fixe et, dans le cas<br />
des machines à courant continu, assure<br />
une commutation sans étincelles. Les balais<br />
sont guidés et maintenus en contact<br />
permanent avec le collecteur ou les bagues<br />
par les porte-balais.<br />
Exemple de collecteur avec présence de<br />
stries et de creusures importantes<br />
Les balais et les porte-balais nécessitent<br />
d’être vérifiés et changés régulièrement,<br />
Le fonctionnement de l’ensemble de la<br />
mais si la surveillance est régulière et<br />
machine est affecté par de nombreux<br />
préventive, la maintenance s’avère peu<br />
types de défauts : électriques, méca-<br />
coûteuse, aisée et planifiable. D’autre<br />
part, un simple regard sur la patine des<br />
niques, thermiques et environnementaux.<br />
Lorsque la machine ne donne pas pleine<br />
Graphique radial collecteur avant usinage<br />
(réalisé avec un CL-Profiler)<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 10
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 11
ACTUALITÉS<br />
produits & technologies<br />
Graphique radial collecteur après usinage<br />
(réalisé avec un CL-Profiler)<br />
• En présence de vibrations, une attention<br />
particulière doit être portée au<br />
contrôle des roulements, à l’équilibrage,<br />
au contrôle des structures et de l’alignement<br />
d’arbres.<br />
Pour perpétuer le bon fonctionnement de<br />
la machine, une expertise électrique doit<br />
impérativement être effectuée lorsque<br />
l’on est confronté aux situations suivantes<br />
:<br />
• défaut d’aspect du collecteur (stries, déformation,<br />
marquage électrique)<br />
• vibrations importantes accompagnées<br />
d’arrachement des câbles et d’étincelage<br />
• décoloration des câbles suite à un<br />
échauffement important<br />
• mauvaise distribution de courant<br />
• « flash » sur le collecteur (plus grave)<br />
Expert Mersen<br />
réalisant une expertise électrique<br />
En fonction des dysfonctionnements,<br />
deux options sont envisageables :<br />
• Diagnostic électrique de base par<br />
contrôle visuel de la commutation en<br />
conditions de fonctionnement sur l’application,<br />
suivi d’une vérification et d’un<br />
réglage de la ligne neutre (c’est-à-dire la<br />
zone où la densité de flux est nulle).<br />
• Diagnostic électrique spécifique comprenant<br />
les mesures et le contrôle des<br />
isolements :<br />
- résistance d’isolement<br />
- tests de claquage (tests diélectriques<br />
poussés jusqu’à la rupture de l’isolant)<br />
- index de polarisation (test permettant de<br />
connaître le niveau de pollution ou de la<br />
reprise d’humidité au niveau de la surface<br />
des bobinages)<br />
- tests de décharge électrique (test permettant<br />
de connaître la qualité intrinsèque<br />
des isolants)<br />
- test de continuité des bobinages (mesure<br />
de résistance ohmique d’un circuit<br />
pour connaître sa valeur de résistance<br />
ou vérifier l’absence de coupure des<br />
conducteurs)<br />
- mesure et analyse des courants de fuite<br />
Le contrôle des alimentations des machines<br />
électriques est parfois également<br />
nécessaire.<br />
Les machines électriques sont souvent<br />
amenées à fonctionner dans des environnements<br />
difficiles : pollution (huile,<br />
poussière, acides), ou bien en ambiance<br />
chaude ou froide, humide ou sèche, avec<br />
ventilation absente ou insuffisante.<br />
La présence de polluants peut causer une<br />
usure plus importante des balais et/ou du<br />
collecteur. Certains signes peuvent être<br />
détectés et permettre la prévention des<br />
dysfonctionnements. La décoloration des<br />
câbles, des porte-balais ou du collecteur<br />
est un signe, par exemple, d’une attaque<br />
acide. Dans ce cas, une étude spécifique<br />
de l’environnement est à envisager.<br />
Les dysfonctionnements électriques, mécaniques<br />
ou environnementaux peuvent<br />
causer des dommages mécaniques aux<br />
collecteurs (déformation, marquage électrique,<br />
stries), qui doivent dans ce cas<br />
être repris avec un usinage ou un pierrage,<br />
un fraisage des micas, un chanfreinage<br />
des lames.<br />
Ces mesures et analyses demandent<br />
l’intervention d’équipes professionnelles<br />
spécialisées dans la maintenance technique<br />
des moteurs. La réalisation d’une<br />
expertise électrique impose l’utilisation<br />
d’un équipement pointu et donc l’intervention<br />
d’équipes de spécialistes dans<br />
le domaine des contacts glissants et des<br />
machines tournantes électriques.<br />
Les solutions in situ sont à privilégier,<br />
car elles permettent un usinage sans démontage<br />
de la machine et réduisent donc<br />
considérablement le temps d’arrêt de<br />
la machine. A titre d’exemple, l’usinage<br />
d’un collecteur, avec l’équipement développé<br />
spécialement par Mersen, prend<br />
quelques heures, contre plus d’une journée<br />
pour un usinage manuel à la pierre.<br />
La maintenance des machines à courant<br />
continu est souvent confiée à des prestataires<br />
externes, ce qui n’aide pas les<br />
équipes internes à maîtriser cette technologie<br />
et les techniques de diagnostic qui<br />
lui correspondent.<br />
Les producteurs de machines électriques,<br />
de solutions pour les machines<br />
électriques et les sociétés chargées<br />
de leur maintenance peuvent faire appel<br />
à Mersen pour former et accompagner<br />
leurs utilisateurs. A titre d’exemple,<br />
Mersen propose des formations sur son<br />
site (Stagelec) ou bien sur le site du client<br />
(Extelec) en vue d’être capable d’établir<br />
un diagnostic technique sur le fonctionnement<br />
des balais dans les machines électriques<br />
et de procéder à une maintenance<br />
prédictive et curative.<br />
Mersen (infos.amiens@mersen.com)<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 12
La simplicité en sécurité<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 13
Rétrofit<br />
Technologie<br />
Expertise<br />
L’expérience de la technologie polymère<br />
au service de la maintenance<br />
Depuis plusieurs décennies, les polymères sont utilisés dans les industries les plus exigeantes, telles que l’industrie<br />
pétrolière, électrique, la marine, le traitement de l’eau, les papeteries, les sucreries… Les environnements agressifs<br />
auxquels sont confrontés les équipements industriels réduisent considérablement leurs performances ainsi que leur<br />
durée de vie. Aujourd’hui, dans le contexte économique actuel, il est important de réduire le coût global de maintenance<br />
et de fonctionnement des équipements.<br />
Cet article présente l’expérience de<br />
Belzona en matière de revêtements<br />
polymères dans des domaines particuliers<br />
tels que la réparation, la protection<br />
et l’amélioration pour les solutions de<br />
maintenances quotidiennes. Il démontre<br />
l’idée que les technologies polymères<br />
peuvent être utilisées afin de réparer les<br />
équipements endommagés par la corrosion,<br />
l’érosion, l’abrasion et les attaques<br />
chimiques, offrant ainsi les avantages<br />
d’une réparation à froid. Aussi, ce type de<br />
revêtements peut être utilisé pour protéger<br />
les supports métalliques, en caoutchouc<br />
et en béton des environnements les<br />
plus exigeants, permettant de ce fait une<br />
protection adéquate dans un environnement<br />
donné. Enfin, ces revêtements vont<br />
donner la possibilité d’améliorer la durée<br />
de vie des équipements originaux en raison<br />
du fait qu’ils offrent une excellente résistance<br />
à l’érosion et à l’abrasion. Mais<br />
ces revêtements améliorent également<br />
le rendement des pompes, réduisent la<br />
friction et les turbulences du fluide, optimisent<br />
les performances globales de la<br />
pompe.<br />
La technologie polymère au service de<br />
la maintenance : la réparation à froid<br />
Tout arrêt de production sur site industriel<br />
entraîne des pertes de revenu considérables,<br />
ce qui impose aux équipes de<br />
maintenance des choix primordiaux. Dans<br />
un premier temps, il est indispensable<br />
d’intervenir très rapidement sur un équipement<br />
afin de redémarrer la production<br />
dans les plus brefs délais. Ensuite, il faut<br />
aussi opter pour une réparation qui offrira<br />
une protection de l’installation dans le<br />
long terme. Les solutions de revêtements<br />
polymères peuvent permettre de stopper<br />
des fuites en charge, permettant ainsi<br />
d’éviter des arrêts inutiles. L’adhésion<br />
sera assurée sur tout support métallique<br />
abrasé tel que la fonte, le cuivre, l‘acier<br />
inoxydable, en utilisant le même métal<br />
de synthèse. L’application se déroule en<br />
deux temps avec tout d’abord un blocage<br />
de la fuite à l’aide d’un bâtonnet polymère<br />
Belzona qui permettra d’intervenir sur<br />
une canalisation préparée manuellement<br />
et qui durcira en l’espace de quelques minutes.<br />
La fuite étant désormais maitrisée<br />
de manière temporaire, le substrat peut<br />
ensuite être séché, nettoyé et abrasé,<br />
offrant un ancrage mécanique, permettant<br />
une réparation permanente grâce à<br />
une solution composite comprenant des<br />
résines haute performance et plusieurs<br />
couches de fibres de renforcement.<br />
Pour une réparation optimale, il est recommandé<br />
d’arrêter la canalisation<br />
pendant quelques heures le temps d’effectuer<br />
un grenaillage, créant ainsi une<br />
rugosité minimale de 75 microns minimum<br />
et une propreté à demi-blanc Sa<br />
2,5. La réparation se déroulera soit par<br />
collage de coquilles à l’aide d’un matériau<br />
Belzona comme enduit de collage (photo<br />
1 ci-contre) ou de la manière présentée<br />
précédemment, c’est-à-dire par enveloppe<br />
composite. Grâce à une adhésion<br />
dépassant 200 kg/cm 2 à l’arrachement,<br />
des essais indépendants ont montré des<br />
pressions pouvant atteindre jusqu’à 250<br />
bars avant destruction.<br />
Récemment, après plusieurs années de<br />
recherche et développement, Belzona a<br />
lancé sur le marché un système de réparation<br />
normalisé pour les perforations et<br />
parois réduites sur canalisations pressurisées.<br />
Afin de répondre aux exigences<br />
Photo 1 : Collage de coquille avec une résine<br />
Belzona, suivi d’un revêtement de protection<br />
des normes ASME PCC-2 Article 4.1 et<br />
ISO/TS 24817, Belzona Superwrap a été<br />
développé pour répondre aux exigences<br />
des industries lourdes, offrant une protection<br />
normalisée sur les conduites, coudes,<br />
brides ou bacs jusqu’à des températures<br />
de 85°C et des pressions de 250 bars.<br />
Les arrêts de fuite et consolidations de<br />
canalisations ne sont qu’un domaine<br />
d’intervention sur lequel Belzona peut intervenir<br />
et l’expertise de Belzona dans le<br />
monde entier se situe aussi bien dans la<br />
réparation des faces de brides, de supports<br />
de canalisations, de rechargement<br />
d’arbres, de réfection des robes et toits<br />
de bacs, etc.<br />
Les arrêts de production sont ainsi réduits,<br />
voire éliminés, et les propriétés mécaniques<br />
offertes par les produits Belzona<br />
sont excellentes, assurant la pérennité<br />
de l’installation.<br />
Protéger les équipements industriels à<br />
l’aide de revêtements performants<br />
Les cuves de process exposées en<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 14
GMAO<br />
GMAO<br />
L’informatique au au service de de votre maintenance<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 15<br />
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Rétrofit<br />
Technologie<br />
Améliorer les performances des équipements<br />
rotatifs<br />
Photo 2 : Rechargement d’arbre et de faces de brides avec les solutions Belzona<br />
immersion permanente aux solutions<br />
aqueuses et chimiques à températures<br />
élevées requièrent une protection adéquate<br />
afin d’assurer la sécurité des équipements.<br />
Les revêtements Belzona sont<br />
entre autre utilisés depuis de nombreuses<br />
années dans les raffineries et plateformes<br />
offshore pour la protection des colonnes<br />
de lavage, absorbeurs, filtres, séparateurs<br />
et autres ballons. Aujourd’hui, suite<br />
à des retours d’expérience très positifs,<br />
nombreux sont les groupes pétroliers<br />
spécifiant les revêtements hautes températures<br />
Belzona pour la protection de<br />
leurs équipements, intervenant régulièrement<br />
à titre préventif sur les équipements<br />
neufs. Cela permet ainsi un choix<br />
du métal de base certes moins résistant<br />
à la corrosion mais moins coûteux. Ainsi,<br />
l’acier protégé d’un revêtement Belzona<br />
sera fréquemment préféré à l’acier inox<br />
ou duplex, réduisant les coûts de matière<br />
et de fabrication, tout en allongeant la durée<br />
de vie de l’actif.<br />
La protection des matériaux entrant en<br />
contact avec l’eau, issue du réseau de<br />
distribution d’eau potable, doit être assurée<br />
afin de ne pas contaminer celle-ci.<br />
Plusieurs produits de rechargement et<br />
revêtements Belzona sont homologués<br />
pour le contact avec l’eau potable (WRAS<br />
– Royaume Uni, NSF – Etats Unis), offrant<br />
ainsi une protection haute performance<br />
contre l’érosion / corrosion aux<br />
cuves de stockage (photo 3), pompes<br />
à plan de joint ou autres étapes du circuit<br />
de distribution de l’eau potable. Aujourd’hui,<br />
afin de répondre aux spécificités<br />
des normes françaises, Belzona vient<br />
de développer un revêtement spécifique<br />
pour le marché sanitaire français. Ce<br />
revêtement époxy s’applique en deux<br />
couches de 250 microns chacune, et, ne<br />
contenant pas de solvant, offrira une excellente<br />
protection anticorrosion dans les<br />
solutions aqueuses.<br />
Ce revêtement dispose de l’Attestation<br />
de Conformité Sanitaire (ACS) lui permettant<br />
d’être appliqué sur les réservoirs<br />
de capacités supérieures et inférieures<br />
à 10 m3, ainsi que les canalisations de<br />
diamètres supérieurs à 63 mm.<br />
Photo 3: Inspection d’un revêtement<br />
Belzona avant la mise en eau<br />
Ce produit est conçu pour offrir une excellente<br />
barrière contre la corrosion en<br />
immersion continue jusqu’à 50°C. Après<br />
grenaillage de la surface jusqu’à obtention<br />
d’une rugosité minimale de 75 microns<br />
et une propreté Sa 2,5, l’application<br />
de ce revêtement peut être effectuée<br />
à la brosse ou par pulvérisation airless.<br />
Afin d’assurer l’intégrité du revêtement, il<br />
peut être inspecté au peigne électrique.<br />
Ce revêtement sans solvant durcit en<br />
quelques heures et peut être mis en eau<br />
après sept jours de séchage à 20°C. Le<br />
délai de retour en service peut être grandement<br />
réduit par élévation de la température<br />
de l’environnement.<br />
Les revêtements industriels Belzona ont<br />
fait leurs preuves auprès de nombreuses<br />
industries, et sont désormais en mesure<br />
d’offrir une protection haute performance<br />
pour l’industrie de l’eau potable.<br />
La technologie de revêtement époxy<br />
sans solvant permet de développer des<br />
produits possédant les caractéristiques<br />
requises pour une situation donnée. Ainsi,<br />
les produits Belzona permettent de<br />
répondre à une multitude de problématiques<br />
industrielles, telles que l’érosion<br />
– corrosion, l’abrasion, la cavitation, mais<br />
aussi l’amélioration des performances<br />
des pompes centrifuges.<br />
En effet, dans les équipements pompant<br />
des fluides non ou peu chargés en particules<br />
solides, il est possible de réduire la<br />
consommation électrique et d’améliorer<br />
les propriétés hydrauliques en modifiant<br />
l’état de surface de la pompe. Afin d’obtenir<br />
le meilleur rendement possible, les<br />
fabricants de pompes travaillent sur l’état<br />
de surface le plus lisse possible afin de<br />
réduire les turbulences du fluide. Ceci<br />
peut être obtenu par polissage du métal<br />
choisi, tel que l’acier inoxydable, cependant,<br />
ce procédé est extrêmement long<br />
et coûteux. Cet état de surface peut également<br />
être obtenu par application d’un<br />
revêtement anti corrosion sur la volute<br />
et le rouet de pompe d’un métal de base<br />
moins coûteux. L’état de surface du revêtement<br />
Belzona a été mesuré comme<br />
étant quinze fois plus lisse qu’un acier<br />
inox poli (graphique 1). Aussi, Belzona<br />
a développé des revêtements proposant<br />
des propriétés hydrophobiques, offrant<br />
de bien meilleures performances qu’un<br />
revêtement traditionnel.<br />
Graphique 1 : Comparaison de l’état<br />
de surface d’un acier inox poli<br />
et d’un revêtement Belzona<br />
Les conséquences de l’état de surface<br />
sur les performances hydrauliques vont<br />
être une réduction de la résistance et des<br />
frictions. Le document ci-après présente<br />
les courbes de performance d’une pompe<br />
centrifuge mono-étagée à plant de joint<br />
testée par un laboratoire indépendant<br />
afin de démontrer les bénéfices du revêtement<br />
Belzona (diamètres d’aspiration et<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 16
Rétrofit<br />
Technologie<br />
de refoulement 250 mm).<br />
Une pompe neuve, non revêtue, fonctionnant<br />
à 1300 tpm, offrait un débit de 875<br />
m 3 / h avec une hauteur de refoulement<br />
de 26,5 mètres, et un rendement optimum<br />
de 83,5%.<br />
Graphique 2: Courbe de performance<br />
d’une pompe neuve avant et après application<br />
d’un revêtement Belzona<br />
Les essais montrent une amélioration du<br />
rendement de 6%, ainsi qu’une réduction<br />
de la consommation électrique de 5,1 kW<br />
au point de fonctionnement. Si l’on considère<br />
la pompe en service pendant 5000<br />
heures par an, le gain énergétique annuel<br />
représenterait environ 25 500 kWh (graphique<br />
2).<br />
Des résultats similaires ont été mesurés<br />
par de nombreux fabricants de pompes à<br />
travers le monde, et les retours d’expérience<br />
sur les équipements industriels rechargés<br />
et protégés avec ce revêtement<br />
montrent qu’il est possible d’atteindre un<br />
rendement supérieur à celui d’une pompe<br />
neuve. Aussi, il est possible de résoudre<br />
des problèmes spécifiques, tels que<br />
l’augmentation de la hauteur de refoulement<br />
ou du débit de l’équipement.<br />
Ainsi, les solutions Belzona, fabriquées<br />
selon les normes qualité ISO 9001 :2008,<br />
sont utilisées à travers le monde et offrent<br />
une alternative fiable en comparaison<br />
avec les méthodes traditionnelles de réparation.<br />
Cette alternative de réparation à<br />
froid a démontré être rentable, sûre et pérenne.<br />
Belzona donc permet d’éviter des<br />
frais et délais de remplacement des équipements<br />
corrodés, et permet également<br />
de considérer des choix de matériaux<br />
moins coûteux lors de l’investissement en<br />
vue de les protéger avec un revêtement<br />
approprié. Belzona est représenté dans<br />
plus de 120 pays à travers le monde et<br />
les Distributeurs Belzona sont formés et<br />
disponibles pour offrir l’assistance technique<br />
pour toutes applications Belzona.<br />
Jérémie Maillard, Ingénieur<br />
Chargé de Développement pour Belzona<br />
Polymerics<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 17
Rétrofit<br />
Technologie<br />
Focus entreprise<br />
Un spécialiste du retrofit face aux défis du marché<br />
Il n’aura pas fallu dix ans à la société Rénovation Machines Industrielles (RMI) pour s’imposer auprès de grands<br />
comptes dans la maintenance de niveau 5. Créé en 2006 par un ancien spécialiste de la maintenance tout droit sorti<br />
des ateliers de PSA, RMI a vu son chiffre d’affaires et ses activités fortement progresser, au point de devoir embaucher<br />
de la main-d’œuvre aux compétences bien spécifiques. Un besoin en recrutement qui a poussé l’entrepreneur à<br />
créer son propre centre de formation inauguré en janvier dernier.<br />
Dans ce dossier sur la maintenance<br />
de niveau 5, il paraissait intéressant<br />
de se pencher sur une entreprise pleine<br />
d’audace. Spécialisée dans la rénovation<br />
de machines – comme son nom l’indique<br />
! –, RMI s’est lancée dans l’aventure<br />
industrielle avec la ferme intention<br />
de s’ouvrir des marchés pertinents dans<br />
le « sur-mesure ». Car outre ses activités<br />
de maintenance préventives, curatives<br />
et autres (allant des niveaux 1 à 3), RMI<br />
assure également des interventions de<br />
niveaux 4 et 5, allant jusqu’au retrofit, la<br />
remise à l’état initial voire l’amélioration<br />
des machines existantes, tant sur la partie<br />
mécanique ou électrique qu’au niveau<br />
des automatismes. Et c’est ici que l’entreprise<br />
tend à se démarquer sur le marché<br />
en offrant aux industriels – parmi lesquels<br />
on trouve des grands comptes tels que<br />
Safran et Areva – des solutions spéciales.<br />
L’activité très variée de l’entreprise<br />
concerne à la fois la mécanique, avec le<br />
dépannage sur site et la rénovation de<br />
machine-outil, ou encore la mise au point<br />
de machines spéciales. « Notre atout réside<br />
dans le fait que nous disposons chez<br />
RMI des spécialistes de la géométrie de<br />
très grosses machines, atteignant pour<br />
les plus importantes d’entre elles jusqu’à<br />
dix mètres de course, confie Steven<br />
Moss, fondateur et dirigeant de Rénovation<br />
Machines Industrielles. Nous trouvons<br />
essentiellement ce type d’installations<br />
dans les secteurs de l’aéronautique<br />
et de l’énergie ».<br />
RMI intervient sur tous types de machines-outils,<br />
conventionnelles ou numériques,<br />
et est en capacité de proposer<br />
un retrofit complet ou partiel, notamment<br />
pour ce qui concerne les sous-ensembles<br />
de machines. Dans ce cas, les solutions<br />
de l’entreprise ne relèvent que du sur-mesure<br />
; « nous intervenons régulièrement<br />
sur des machines de grande précision<br />
nécessitant un contrôle fin de la géométrie<br />
par des cabinets extérieurs. Mais<br />
notre rôle est de nous adapter avant tout<br />
aux besoins de nos clients : le retrofit<br />
d’une machine chez un fondeur et les<br />
opérations de mécano-soudure qui y sont<br />
associées n’auront pas forcément les<br />
mêmes exigences de précision en termes<br />
de géométrie de la machine que sur une<br />
rectifieuse issue d’une chaîne de production<br />
d’Areva », concède Steven Moss.<br />
L’écoute du client est donc le maître-mot,<br />
d’une part pour bien répondre à ses besoins<br />
mais aussi pour éviter de « surestimer<br />
» une intervention, celle-ci pouvant<br />
se révéler très onéreuse, inadaptée et<br />
chronophage pour l’équipe de dix techniciens<br />
sédentaires (d’autres viennent en<br />
renfort, en particulier durant les grands<br />
arrêts de maintenance survenant l’été ou<br />
en fin de l’année).<br />
La négligence de la maintenance trop<br />
souvent mise en cause<br />
La maintenance de niveau 5 suppose la<br />
reconstruction parfois totale de la machine<br />
avec une mise à niveau et un retrofit<br />
nécessitant des moyens et des équipements<br />
significatifs ; « nous possédons<br />
des systèmes d’analyse vibratoire et de<br />
contrôle de géométrie de marque Renishaw.<br />
Par ailleurs, nous travaillons avec<br />
tous les systèmes de contrôle [militron<br />
double palpeur, duromètre, lunette, bolbar...]<br />
pour assurer un maximum d’opération,<br />
ce qui ne nous empêchent pas de<br />
faire appel aux cabinets extérieurs afin<br />
de valider le retrofit ». Au sein de ses locaux,<br />
lesquels vont d’ailleurs connaître<br />
un agrandissement de près de 600<br />
mètres carré d’ici la fin mars, RMI abrite<br />
des bureaux d’étude mécanique, électrique<br />
et en automatisme. Au niveau des<br />
machines, on y trouve dans l’atelier une<br />
rectifieuse plane Berthiez 1000x400x400,<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 18
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 19
Rétrofit<br />
Technologie<br />
des fraiseuses, des tours parallèles ainsi<br />
qu’un tour numérique et un marbre de<br />
contrôle doté d’une colonne de mesure.<br />
Les machines qui arrivent dans l’atelier<br />
de RMI ont beau présenter des symptômes<br />
de défaillances très différents, il<br />
n’en demeure pas moins que la cause<br />
majeure des problèmes rencontrés provient<br />
d’une négligence des opérations de<br />
maintenance préventive, parfois des plus<br />
élémentaires… Ainsi, les moyens en interne<br />
présentent une ressource précieuse<br />
pour l’entreprise, tout comme les stocks,<br />
véritable casse-tête pour n’importe quelle<br />
atelier de réparation, surtout lorsqu’il<br />
s’agit de pièces désormais introuvables<br />
sur le marché. Pour remédier du mieux<br />
qu’il peut à ce problème d’obsolescence<br />
des pièces et des composants, Steven<br />
Moss profite d’un réseau particulièrement<br />
dense tissé au fil des années auprès<br />
des constructeurs de machines-outils<br />
de France, d’Europe, parfois du monde<br />
entier. Il faut dire que le patron de RMI<br />
n’est pas sorti de nulle part puisqu’il a<br />
occupé pendant de nombreuses années<br />
des postes dans la maintenance, en tant<br />
que technicien puis responsable, au sein<br />
du groupe PSA. « J’ai bénéficié de ce<br />
que l’on appelle un ‘’cursus PSA’’, révèle-t-il.<br />
J’ai beaucoup travaillé dans la<br />
mécanique, à la fois sur les moteurs et<br />
les boîtes de vitesses, tant au service<br />
de maintenance que du retrofit. Mais j’ai<br />
toujours préféré être sur le terrain or mes<br />
dernières fonctions s’effectuaient plutôt<br />
derrière un bureau. J’ai donc décidé,<br />
à l’âge de 35 ans, en 2006 de créer ma<br />
propre société ».<br />
Le besoin de créer son propre centre<br />
de formation<br />
Disposant d’un savoir-faire dans la mise<br />
en géométrie, le grattage et l’automatisme,<br />
RMI abrite aussi de fortes compétences<br />
dans les métiers de la robotique,<br />
l’électricité et l’usinage. D’où une activité<br />
qui se tourne aujourd’hui aussi bien vers<br />
la vente, la reconstruction et la numérisation<br />
de machines-outils. Mais, inévitablement,<br />
et c’est chose commune dans<br />
l’industrie et tout particulièrement les métiers<br />
de la maintenance, l’entreprise s’est<br />
rapidement confrontée à des problèmes<br />
de recrutement. « Dans notre domaine, il<br />
faut près de dix ans pour bien former un<br />
technicien. Quatre à cinq ans pour qu’il<br />
devienne autonome, puis ce n’est seulement<br />
que cinq ans plus tard qu’il parvient<br />
à bien sentir la machine, c’est-à-dire le<br />
temps nécessaire pour qu’il la connaisse<br />
parfaitement », indique Steven Moss. De<br />
plus, le chef d’entreprise rappelle qu’il est<br />
essentiel de travailler en binôme avec l’un,<br />
connaisseur et expérimenté, capable de<br />
transmettre progressivement son savoir<br />
au second, plus néophyte. « Le problème<br />
aujourd’hui est que l’on a de plus en plus<br />
de mal à faire accepter la présence d’un<br />
apprenti à nos clients, chose qui n’est pas<br />
le cas en Allemagne, au Royaume-Uni ou<br />
même en Espagne ».<br />
Face à ce problème récurrent, Steven<br />
Moss a décidé de prendre le taureau par<br />
les cornes et de créer son propre centre<br />
de formation. Rien que ça ! L’objectif<br />
n’étant évidemment pas de se mettre en<br />
porte-à-faux avec les centres de formation<br />
classiques, encore moins les formations<br />
publiques, mais bien de pallier le<br />
manque de main-d’œuvre disponible et<br />
compétente pour répondre aux problématiques<br />
des clients de RMI, et pouvoir<br />
honorer les contrats, élément indéniablement<br />
vital pour l’entreprise. « Tout ce que<br />
nous voulons, c’est suivre les jeunes qui<br />
ont envie d’apprendre ».<br />
Le centre vient juste d’ouvrir ses portes<br />
et prend place directement dans les 600<br />
m² l’atelier d’Atton et sur les lieux d’intervention.<br />
Seuls quatre à cinq stagiaires<br />
par mois seront pris en main, le but étant<br />
de les former le mieux possible, de leur<br />
inculquer un maximum d’expérience en<br />
matière de réparation de machine-outil…<br />
et de relever les défis quotidiens de RMI.<br />
D’une part, la priorité pour l’entreprise est<br />
de respecter des délais de plus en plus<br />
serrés, soit moins d’un mois pour travailler<br />
sur une machine (contre trois auparavant).<br />
« Nous sommes par exemple intervenus<br />
sur une presse en 2-8, chose rare<br />
en maintenance de niveau 5 ». D’autre<br />
part, les équipes sont confrontées à des<br />
opérations parfois lourdes en matière<br />
d’usinage et de rectification ; une nouvelle<br />
rectifieuse de grande taille va d’ailleurs<br />
bientôt intégrer l’atelier.<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 20
Rétrofit<br />
Technologie<br />
Obsolescence<br />
Redonner une seconde jeunesse<br />
aux cartes industrielles<br />
Jeune entreprise créée en 2012, E-nergie n’était il y a encore quelques mois qu’un bureau d’étude spécialisé dans la<br />
conception de cartes électroniques. Mais à la demande d’un de ses clients, la société a dû aller plus loin et élargir ses<br />
activités vers le dépannage, la réparation et la remise à neuf des cartes et de leurs composants. E-nergie a concrètement<br />
franchi le pas depuis l’acquisition d’un banc de test entièrement dédié à la maintenance, le Concept 8000+.<br />
Située à Olivet, près d’Orléans (Loiret),<br />
la société E-nergie s’est équipée<br />
en octobre dernier d’un banc de test<br />
dans le but de répondre à une demande<br />
croissante de ses clients, en particulier<br />
dans l’industrie : la réparation et la remise<br />
à neuf des cartes électroniques. « Nous<br />
avons ajouté cette activité de réparation<br />
afin de répondre au besoin de l’un de nos<br />
clients, confie Dominique Junk, fondateur<br />
et directeur de la société. Depuis, les demandes<br />
affluent et nous avons dû, pour<br />
satisfaire la demande, nous doter de cet<br />
équipement. » Il faut dire que l’obsolescence<br />
des cartes – et tout particulièrement<br />
celle des composants – est un problème<br />
croissant chez les industriels de<br />
tous secteurs, et les choses ne vont pas<br />
en s’arrangeant.<br />
L’automatisation grandissante des<br />
moyens de production, des lignes et des<br />
machines pour ne citer que celles-ci, a<br />
connu un essor considérable ces trente<br />
dernières années ; si bien qu’au bout<br />
de vingt ou trente ans, les composants<br />
électroniques, aussi fiables fussent-ils,<br />
sont usés, détériorés voire complètement<br />
détruits. Et en trente ans, de l’eau coule<br />
sous les ponts… Les systèmes évoluent<br />
toujours plus rapidement que les besoins<br />
des entreprises, lesquelles n’ont parfois<br />
pas pris le train en marche ou n’ont pas<br />
ressenti besoin de le faire. Le matériel a<br />
fortement évolué, les composants aussi,<br />
mais pas seulement. Le marché aussi a<br />
subi de profondes mutations et de nombreux<br />
fabricants de cartes ainsi qu’une<br />
multitude de fournisseurs ont depuis long-<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 21
Rétrofit<br />
Technologie<br />
e-nergie est spécialisée dans la maintenance et la réparation électronique<br />
temps disparu. « L’une de nos interventions<br />
les plus compliquées concernait une<br />
carte installée depuis 1985, faisant vivre<br />
une presse à injection qui n’est plus maintenue<br />
par le constructeur. Nous avons dû<br />
extraire chacun des composants pour les<br />
tester un par un. Les tests ont concerné à<br />
la fois les diodes mais aussi la vérification<br />
de toutes les fonctionnalités de la partie<br />
logique. Nous avons pour cela recréé des<br />
tables de vérité des composants de façon<br />
à identifier lequel était défaillant ».<br />
Aller plus loin que le symptôme le plus<br />
flagrant<br />
Parmi les entreprises faisant appel à<br />
E-Nergie, nombreuses sont celles qui<br />
utilisent des machines d’un certain âge<br />
(un mal bien français) ; et parfois ces machines<br />
n’ont plus de fabricants ! « Deux<br />
solutions s’offrent alors à l’entreprise :<br />
tout mettre à la poubelle et racheter du<br />
matériel neuf, chose qui s’avère bien<br />
L’entreprise possède une longue expérience<br />
sur la conception de systèmes embarqués<br />
en milieu naturel<br />
entendu très onéreuse en raison des investissements<br />
imprévus et des arrêts de<br />
production. Ou bien trouver des solutions<br />
pour maintenir le parc existant. » Les cas<br />
de pannes sont divers et ont souvent pour<br />
origine des utilisations en conditions difficiles,<br />
dans les milieux comme les stations<br />
de lavage, dans des environnements très<br />
froids ou très chauds. Les problèmes<br />
ne sont aussi pas tous liés à l’âge de la<br />
carte. La corrosion se révèle un sérieux<br />
facteur de vieillissement accéléré de certains<br />
composants. N’oublions pas non<br />
plus que de plus en plus d’électronique<br />
est intégrée dans des systèmes qui ne<br />
contenaient naguère que des éléments<br />
mécaniques. Le nombre de composants<br />
varie fortement d’une carte à l’autre, et<br />
celui-ci peut atteindre 500 à 600 pour les<br />
plus grosses. Mais le défi premier, outre<br />
la taille de certaines cartes, est bel et<br />
bien d’identifier le composant défaillant<br />
sachant que dans bien des cas, aucune<br />
trace signifiant un quelconque problème<br />
n’est à déclarer. D’où la nécessité d’aller<br />
plus loin car si un composant montre des<br />
signes de chauffe, il peut aussi endommager<br />
tout ce qui l’environne ; « pour traiter<br />
au mieux les cas de pannes, réparer<br />
la carte et la remettre en condition opérationnelle,<br />
nous devons aller au-delà du<br />
composant endommagé et aller plus loin<br />
que le symptôme le plus flagrant et le plus<br />
visible ». C’est précisément dans ce cas<br />
que s’est imposée la nécessité de se doter<br />
d’un banc de test.<br />
Gagner en temps, en précision et en<br />
qualité d’opération<br />
L’intérêt d’un tel équipement est en réalité<br />
multiple. Le premier d’entre eux est<br />
tout simplement d’éviter de dessouder<br />
les composants. Un gain de temps considérable<br />
lorsque l’on sait qu’un composant<br />
défaillant n’est pas toujours visible<br />
à l’œil et qu’une carte peut en contenir<br />
plusieurs centaines. De plus, dessouder<br />
des composants provoque inévitablement<br />
un stress au sein même de la carte.<br />
Les composants peuvent donc être suivis<br />
et testés tout en restant connectés les<br />
uns aux autres. D’autre part, le banc – en<br />
l’occurrence le Concept 8000+ – dispose<br />
d’une bibliothèque de plus de 65 000 références.<br />
Enfin, ce banc donne la possibilité<br />
d’enregistrer les signaux qu’émet la<br />
carte, « ce qui présente un certain intérêt<br />
si un parc de machines dispose par<br />
exemple des mêmes variateurs ; on en<br />
teste un puis on le compare automatiquement<br />
aux autres ».<br />
Le banc de test se présente sous la forme<br />
d’un rack sur lequel on trouve un bloc<br />
dédié aux tests analogiques avec trentedeux<br />
entrées pour mesurer les tensions<br />
et les courants. Un logiciel vient ensuite<br />
trouver le composant dans la bibliothèque<br />
pour le mettre en situation. On y trouve<br />
également un bloc logique de soixantequatre<br />
entrées/sorties. L’alimentation du<br />
banc est pilotée par informatique et automatiquement<br />
régulée. Le banc comprend<br />
également des appareils de mesures, du<br />
plus simple au plus compliqué, allant du<br />
multimètre à l’oscilloscope en passant<br />
par le générateur de fonctions… Le coût<br />
de l’investissement : pas moins de 25 000<br />
euros, mais celui-ci s’est révélé indispensable<br />
pour permettre à E-nergie de fidéliser<br />
des clients dans l’industrie exprimant<br />
des besoins croissants de dépannage et<br />
de réparation de cartes électroniques et<br />
d’automates. « Nous avons grâce à cet<br />
équipement pu élargir nos compétences<br />
et notre niveau de services en étant par<br />
exemple capable de fournir un rapport de<br />
test à nos clients, parmi lesquels le fabricant<br />
de produits pharmaceutiques et cosmétiques<br />
Famar ».<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 22
Les rendez-vous Experts des systèmes industriels et<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 23
Formation<br />
Management<br />
Interview<br />
Disposer de ses propres moyens de formation<br />
pour répondre à ses besoins<br />
Responsable de la maintenance au sein de Cofely-Endel (groupe GDF Suez), Rabah Achemaoui nous détaille les<br />
besoins de ce grand prestataire de maintenance en matière de main-d’œuvre, mais aussi les importants moyens que<br />
le groupe a mis en place.<br />
Pouvez-vous nous rappeler les activités<br />
de Cofely-Endel, ainsi que vos initiatives<br />
concernant la Formation ?<br />
Cofely Endel intervient sur tout le territoire<br />
National grâce à ses 140 implantations<br />
de proximité. La société appartient<br />
à la branche Energy Services du groupe<br />
GDF Suez.<br />
Nous intervenons tout au long du cycle<br />
de vie des installations de nos clients<br />
(Installation, rénovation d’équipements<br />
en passant par la maintenance, le transfert<br />
jusqu’au démantèlement des équipements).<br />
Nous apportons des solutions globales<br />
visant à améliorer la performance industrielle<br />
de nos clients.<br />
Cofely Endel est un spécialiste de la<br />
maintenance industrielle et son spectre<br />
de compétence est très large. Ses métiers<br />
historiques sont la mécanique, la<br />
robinetterie, la tuyauterie et le soudage.<br />
Ses compétences ont été enrichies au<br />
fur et à mesure de son développement<br />
technique et commercial par les métiers<br />
suivants : automatisme, électricité, électromécanique,<br />
etc.<br />
Notre effectif est de 5 500 personnes<br />
pour un chiffre d’affaires de près de 700<br />
M€. Pour répondre aux attentes de nos<br />
clients, développer et valoriser le niveau<br />
d’expertise de nos collaborateurs nous<br />
avons créé un Institut de formation.<br />
Notre Institut regroupe un ensemble de<br />
formations basées sur les gestes métiers<br />
et techniques. Ces formations sont<br />
labellisées de manière à en maîtriser la<br />
qualité.<br />
Comment, d’une manière générale, ont<br />
évolué les métiers de la maintenance<br />
industrielle, tant au niveau technologique<br />
qu’en termes de management<br />
des équipes ?<br />
Les métiers de la maintenance ont évolué<br />
surtout au niveau des outils et méthodes<br />
déployés. Nous utilisons de plus en plus<br />
les outils de la maintenance conditionnelle<br />
(analyse vibratoire, thermographie,<br />
US, etc.) et nous mettons en œuvre des<br />
méthodologies telles que la <strong>Maintenance</strong><br />
Basée sur la Fiabilité, l’approche coût/<br />
risque et le Lean Six Sigma. Tout cela<br />
dans l’objectif de réduire le coût global<br />
de possession et les risques pour nos<br />
clients.<br />
L’approche de type Lean nous permet<br />
aussi d’améliorer le management des<br />
équipes en inversant la pyramide de la<br />
communication. L’implication du personnel<br />
met « sous pression » de manière<br />
positive le management dans le but de<br />
progresser.<br />
Nous utilisons de plus en plus les nouvelles<br />
technologies de l’information et de<br />
la communication (NTIC) à travers les tablettes<br />
PC, les Smartphones, les puces<br />
RFID avec pour objectifs de simplifier les<br />
processus, réduire les gaspillages, dématérialiser<br />
les documents et mettre en<br />
place un processus d’amélioration continu<br />
pour devenir une entreprise de services<br />
« agile ».<br />
Concernant la réalisation des gestes<br />
techniques cela a peu évolué au delà<br />
des moyens matériels de soutien. Rien<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 24
Formation<br />
Management<br />
à changer concernant le démontage ou<br />
le remontage d’un réducteur ou d’un moteur.<br />
Rien non plus concernant le soudage<br />
où la aussi la qualité du geste technique<br />
génère une soudure sans défaut.<br />
Quels impacts ces évolutions ont eu<br />
sur vos activités ?<br />
L’impact de ces évolutions est que nous<br />
devons au quotidien chercher à adapter<br />
l’utilisation des NTIC aux besoins et attentes<br />
spécifiques de nos clients. Il ne<br />
s’agit pas d’acheter un équipement sur<br />
étagère pour l’utiliser sur nos contrats de<br />
maintenance mais d’adapter l’utilisation<br />
des NTIC à nos clients et à notre personnel.<br />
Cela comprend entre autre l’intégration<br />
des processus clients dans nos processus<br />
d’intervention.<br />
Quels sont aujourd’hui les besoins<br />
de Cofely-Endel en termes de recrutement<br />
(compétences souhaitées) ?<br />
Les besoins de Cofely Endel sont variés<br />
mais nous avons besoin en particulier<br />
de mécaniciens, robinetiers, soudeurs,<br />
tuyauteurs mais aussi de préparateurs<br />
pour des activités de maintenance et de<br />
travaux. Nous recherchons aussi régulièrement<br />
des chargés d’affaires et responsables<br />
de projet expérimentés.<br />
Rencontrez-vous des problèmes pour<br />
trouver des techniciens compétents ?<br />
Dans quels métiers ou spécialités précisément<br />
?<br />
Bien entendu nous avons des problèmes<br />
comme toutes les entreprises du domaine<br />
industriel pour trouver des techniciens<br />
compétents et expérimentés. Tout<br />
d’abord, la source s’est tarie car les métiers<br />
techniques n’ont pas été suffisamment<br />
valorisés. Il faut dans un premier<br />
temps que toutes les sociétés travaillent<br />
à l’amélioration de l’image des métiers<br />
scientifiques et techniques.<br />
Quelles sont, selon vous, les principales<br />
lacunes des candidats aux métiers<br />
de la maintenance ? Sur quels<br />
domaines en particulier (mécanique,<br />
hydraulique etc.) ?<br />
Si vous pensez aux candidats fraichement<br />
sortis de l’école, ils sont généralement<br />
bien formés sur les aspects théoriques<br />
mais ce qui leur manque le plus<br />
c’est de la pratique. Il faut que les lycées<br />
professionnels conservent ou s’équipent<br />
de moyens industriels tels que les machines<br />
outils, bancs hydrauliques, bancs<br />
d’épreuve, etc.<br />
Il faut aussi que nos techniciens sachent<br />
utiliser un pied à coulisse, un micromètre,<br />
une jauge de profondeur, etc. Il faut<br />
d’abord connaitre les basics de la mécanique,<br />
de l’électricité, de l’hydraulique et<br />
ensuite utiliser un ordinateur et les logiciels<br />
associés (Autocad, GMAO, …).<br />
A quels problèmes de transmission<br />
des connaissances êtes-vous<br />
confrontées (notamment en raison des<br />
départs en retraite et de la fuite des savoir-faire)<br />
?<br />
Effectivement, il faut avoir une gestion<br />
prévisionnelle des emplois dans l’entreprise.<br />
Pour faire face aux départs en retraite<br />
et continuer à se développer, il n’y<br />
a pas une seule solution. Il faut utiliser<br />
toutes les voies possibles. Cela passe<br />
par du recrutement externe mais aussi<br />
interne et par promouvoir l’apprentissage<br />
aussi bien pour nos futurs ingénieurs<br />
mais aussi pour nos techniciens, mécaniciens<br />
et soudeurs.<br />
De plus, notre centre de formation a pour<br />
objectif de pallier les pénuries d’expertises<br />
rares en proposant des parcours de<br />
formation adaptés à nos collaborateurs et<br />
aux besoins du terrain.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 25
Formation<br />
Management<br />
Quels risques cela comporte pour<br />
votre activité ?<br />
Le risque essentiel est de freiner notre<br />
développement technique et commercial<br />
et de ne pas répondre aux attentes<br />
de nos clients en termes de qualité, de<br />
productivité, de connaissance de la réglementation<br />
et bien entendu de sécurité.<br />
Comment y répondez-vous ? Quelles<br />
initiatives avez-vous prises (comme<br />
l’institut de formation que vous avez<br />
créé...) ?<br />
L’Institut de formation Cofely Endel a<br />
été créé pour accompagner le développement<br />
de l’entreprise. Nous avons par<br />
exemple déployé en 2013 dans le cadre<br />
d’un projet d’entreprise appelé « <strong>Maintenance</strong><br />
30 » une formation de plus de<br />
250 heures sur l’ingénierie maintenance<br />
en collaboration avec l’école d’ingénieur<br />
du CESI. Cette formation à destination de<br />
nos techniciens a pour objectif de les diriger<br />
vers des postes de responsable de<br />
contrat ou chargé d’affaires maintenance.<br />
Cette formation est certifiée par le label<br />
Badge (Bilan d’aptitude délivré par les<br />
grandes écoles). Le programme intègre<br />
les éléments suivants :<br />
• La fiabilité (Weibull, Poisson…) : ce<br />
module permet de modéliser les phénomènes<br />
de dégradation par des approches<br />
statistiques et déterminer la loi de fiabilité<br />
d’un système,<br />
• La maintenance basée sur la Fiabilité :<br />
ce module permet de réaliser une étude<br />
AMDEC et une étude MBF (<strong>Maintenance</strong><br />
Basée sur la Fiabilité),<br />
• Lean <strong>Maintenance</strong> : ce module permet<br />
de disposer d’une connaissance des<br />
principes et des outils du Lean mais appliqués<br />
à la maintenance,<br />
• Les analyses TSVA (Temps Sans Valeur<br />
Ajouté) : ce module permet d’apprendre<br />
à mesurer et analyser l’efficacité opérationnelle.<br />
Il permet aussi d’apprendre à<br />
construire un plan d’amélioration de l’efficacité<br />
opérationnelle,<br />
• La maintenance conditionnelle : ce module<br />
permet de connaître les outils de la<br />
maintenance conditionnelle et comment<br />
les déployer,<br />
• L’audit maintenance : ce module permet<br />
d’appréhender la méthodologie d’un audit<br />
maintenance pour construire ensuite un<br />
plan d’amélioration de la fonction maintenance,<br />
• Les contrats de maintenance : ce module<br />
permet de connaître les différents<br />
types de contrat,<br />
• La GMAO (Gestion de la <strong>Maintenance</strong><br />
Assisté par l’Ordinateur). L’objectif de ce<br />
module est de savoir choisir, mettre en<br />
œuvre et utiliser une GMAO,<br />
• AMO (Assistance à Maîtrise d’Ouvrage)<br />
: ce module permet de connaître<br />
le rôle d’Assistant à Maîtrise d’Ouvrage<br />
en appréhendant la mission globale de<br />
maîtrise d’ouvrage lors de la conduite<br />
d’une affaire.<br />
Outre ces initiatives, quelles méthodes<br />
de formation et de management de<br />
l’humain mettez-vous en pratique ?<br />
Les formations de l’institut Cofely Endel<br />
sont dispensées à la fois par des intervenants<br />
internes et externes.<br />
Nous avons créé des Chantiers École de<br />
formations à la carte comme par exemple<br />
sur le perfectionnement en robinetterie<br />
pour :<br />
• Capitaliser les expertises « métiers » de<br />
Cofely Endel,<br />
• Orienter l’acquisition sur le geste professionnel,<br />
• Faire intervenir nos experts,<br />
• Répondre à 100% aux exigences du<br />
secteur de l’énergie en termes de Qualité,<br />
Réactivité, Sécurité et Sureté<br />
Plus de 200 collaborateurs ont suivi ce<br />
cursus de formation.<br />
Quels conseils pouvez-vous nous livrer<br />
en matière de transmission des<br />
savoirs (tutorat, management de l’humain,<br />
formation des nouveaux techniciens<br />
de maintenance, adaptation des<br />
opérateurs aux nouvelles technologies...)<br />
?<br />
Le conseil que je pourrais donner est<br />
qu’il faut privilégier pour avoir une bonne<br />
transmission des savoirs, un accueil des<br />
nouveaux embauchés via un accompagnement<br />
de plusieurs jours, de plusieurs<br />
semaines, de plusieurs mois. Cofely Endel<br />
a d’ailleurs mis en œuvre un système<br />
de parrainage interne. Cet investissement<br />
sera rapidement amorti au regard de tous<br />
les coûts de non qualité que peut engendrer<br />
un remplacement sans anticipation.<br />
L’autre conseil est d’intégrer des contrats<br />
d’apprentissage dans l’entreprise comme<br />
nous le faisons au sein du groupe GDF<br />
Suez. Cela permet de former nos ingénieurs<br />
et techniciens à nos méthodes de<br />
travail via un compagnonnage sur une<br />
durée plus importante. Pour cela, il faut<br />
bien choisir vos tuteurs et les former à<br />
transmettre leurs savoirs faires.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 26
Formation<br />
Management<br />
Entretien<br />
« Les récentes réformes<br />
dans le secondaire nous inquiètent »<br />
Membre du Pôle maintenance et délégué Afim Alsace, Karim Kalfane dirige les formations <strong>Maintenance</strong> dispensées<br />
au sein de l’IUT Louis Pasteur de Schiltigheim près de Strasbourg. En tant qu’enseignant, il nous donne sa vision du<br />
métier, n’hésitant pas, entre autres propos, à nourrir une certaine inquiétude quant à la « virtualisation » de la formation<br />
technique des métiers de la maintenance.<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />
Pouvez-vous nous présenter en quelques mots les modules<br />
et programmes de formation au sein de l’IUT Louis<br />
Pasteur ?<br />
Karim Kalfane<br />
L’IUT Louis Pasteur abrite le Pôle maintenance qui regroupe<br />
plusieurs formations dans ce domaine. D’une part, le Diplôme<br />
universitaire de technologie (DUT) de « Génie Industriel et<br />
<strong>Maintenance</strong> » (GIM). Il s’agit d’une formation de techniciens<br />
supérieurs de niveau III (Bac + 2) ; celle-ci est proposée par<br />
la voie classique et par apprentissage. Nous avons d’ailleurs<br />
doublé nos effectifs d’apprentis cette année (vingt-quatre apprenants).<br />
Il y a une demande croissante pour ce mode de<br />
formation.<br />
transforment, se spécialisent et sont confrontés à des évolutions<br />
technologiques permanentes. Ainsi, le développement des compétences<br />
des techniciens de maintenance représente un enjeu<br />
important pour les sites de production qui sont confrontés à un<br />
objectif d’efficacité globale. La maintenance est bien un centre<br />
de profit. Dans un contexte de qualité totale, la maintenance joue<br />
un rôle stratégique. La mise en place de l’amélioration continue,<br />
du Kaizen etc. font que la dimension managériale du technicien<br />
maintenance trouve toute sa place. La définition normalisée de<br />
la maintenance nous rappelle d’ailleurs à juste titre qu’elle représente<br />
l’ensemble des actions techniques, on n’en doutait pas,<br />
D’autre part, l’IUT dispense d’une licence professionnelle<br />
intitulée « Contrôle industriel et maintenance des installations<br />
». Cette formation de niveau II (Bac + 3) est proposée<br />
uniquement par la voie de l’alternance en contrat d’apprentissage<br />
ou en contrat de professionnalisation. Elle est orientée<br />
management. Il s’agit de former des « middle manager »,<br />
amenés à seconder les responsables maintenance, qualité<br />
ou métrologie…<br />
Enfin, nous dispensons d’une licence professionnelle,<br />
« Techniques avancées de maintenance ». Cette formation<br />
de niveau II (Bac + 3) est aussi proposée uniquement par<br />
la voie de l’alternance. Elle est orientée vers l’approfondissement<br />
technique dans le domaine de la maintenance<br />
(télémaintenance, télésurveillance, supervision, GMAO,<br />
thermographie infrarouge, analyse vibratoire, contrôles non<br />
destructifs...). Par ailleurs, la délégation Alsace de l’Association<br />
française des ingénieurs et responsables de maintenance<br />
(Afim) fait partie du Pôle maintenance.<br />
Comment, d’une manière générale, ont évolué les métiers<br />
de la maintenance industrielle, tant au niveau technologique<br />
qu’en termes de management des équipes ?<br />
Quels impacts ces évolutions ont-elles eu sur vos activités<br />
?<br />
La question est intéressante car elle permet de souligner<br />
en effet que les métiers de la maintenance industrielle se<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 27
Formation<br />
Management<br />
administratives et de management destinées<br />
à maintenir ou à rétablir un bien<br />
afin qu’il puisse accomplir une fonction<br />
requise.<br />
Quels sont aujourd’hui les besoins des<br />
entreprises industrielles en termes de<br />
recrutement (compétences souhaitées)<br />
?<br />
Classiquement, les entreprises industrielles<br />
recherchent des techniciens possédant<br />
des compétences dans les domaines<br />
de l’électricité / l’électrotechnique,<br />
de la mécanique et de l’automatisme.<br />
Des aptitudes méthodologiques et l’autonomie<br />
sont très appréciées, sans oublier<br />
le savoir-être… Nous voyons arriver tous<br />
les jours des offres d’emplois que nous<br />
diffusons auprès de nos réseaux de diplômés<br />
récents et plus anciens ; ceci tend<br />
à confirmer l’existence de besoins réels<br />
des entreprises et renforce notre élan<br />
pour attirer les jeunes et mettre en adéquation<br />
nos formations pour y répondre.<br />
Ces entreprises rencontrent-elles des<br />
problèmes pour trouver des techniciens<br />
compétents ? Dans quels métiers<br />
ou spécialités précisément ?<br />
Le baromètre de l’emploi de l’Afim témoigne<br />
de la tension dans ce métier. Si<br />
nous voyons d’un œil favorable la stratégie<br />
de certains DRH qui consiste à relever<br />
le niveau des salaires à l’embauche<br />
(c’est un critère d’attractivité pour les<br />
jeunes !), nous ne pouvons que déplorer<br />
qu’elle se fasse au détriment de l’évolution<br />
de carrière des anciens, car elle est<br />
source de démotivation et peut nuire à la<br />
transmission des savoir-faire.<br />
Bien évidemment, la maintenance n’est<br />
pas la seule à souffrir. Il est également<br />
difficile de recruter des tuyauteurs, des<br />
chaudronniers, des soudeurs… La maintenance<br />
est un métier transversal, présent<br />
dans l’immobilier et le tertiaire, le<br />
médical, les grands ensembles, l’hôtellerie<br />
etc.<br />
Quelles sont, selon vous, les principales<br />
lacunes des candidats aux métiers<br />
de la maintenance ? Sur quels<br />
domaines en particulier (mécanique,<br />
hydraulique etc.) ?<br />
La difficulté des formations supérieures<br />
dans les domaines techniques est d’asseoir<br />
un socle global de compétences en<br />
lien avec des savoir-faire ; d’un côté, les<br />
entreprises recherchent souvent des personnels<br />
opérationnels et de l’autre, les<br />
programmes de lycée et notamment les<br />
baccalauréats techniques nous donnent<br />
souvent l’impression de privilégier des<br />
concepts virtuels au détriment de l’acquisition<br />
d’outils pratiques. En ce sens, les<br />
réformes récentes dans le secondaire<br />
nous inquiètent… Néanmoins, il faut aussi<br />
reconnaitre que les profils des candidats<br />
sont diversifiés et par conséquent,<br />
certains seront plus à l’aise en mécanique<br />
alors que d’autres tireront davantage leur<br />
épingle du jeu en électricité.<br />
Autre sujet, celui de la transmission<br />
des connaissances ? À quels problèmes<br />
les entreprises sont-elles<br />
confrontées (notamment en raison des<br />
départs en retraite et de la fuite des savoir-faire)<br />
?<br />
Voilà une question à laquelle il est difficile<br />
de répondre en quelques lignes. En effet<br />
le patrimoine des connaissances ne reste<br />
plus dans l’entreprise, faute de le gérer.<br />
Une enquête sur la pénibilité menée par<br />
l’Afim en 2008 a notamment montré que<br />
33,7% des sondés ne se sentent pas<br />
capable d’exercer le métier jusqu’à la<br />
retraite. En revanche plus de 75% sont<br />
prêts à devenir formateur de jeunes dans<br />
l’entreprise. Pourquoi ne seraient‐ils pas<br />
nos maitres d’apprentissage ? L’alternance<br />
constitue une solution intéressante<br />
en termes de pré-recrutement, de transmission<br />
des savoir-faire en douceur ; tous<br />
les acteurs y gagnent ! Il est à noter également<br />
que nos formations font régulièrement<br />
appel à des professionnels pour<br />
renforcer la transmission de connaissances<br />
opérationnelles.<br />
Quels risques cela comporte pour leur<br />
activité ?<br />
La fuite des savoirs est la problématique<br />
la plus souvent citée car elle fait référence<br />
au risque de perte de connaissances associé<br />
au départ des travailleurs expérimentés,<br />
ainsi qu’à la nécessité de mettre<br />
en place un processus de capitalisation<br />
de ces connaissances. Un responsable<br />
maintenance d’une grande entreprise<br />
électrique me disait qu’il a fallu rechercher<br />
des anciens techniciens à la retraite<br />
car personne n’était plus capable d’intervenir<br />
sur les bobinages.<br />
Outre les initiatives précédemment citées,<br />
quelles méthodes de formation et<br />
de management de l’humain peut-on<br />
mettre en pratique ?<br />
Nous attachons une grande importance à<br />
la formation de nos étudiants en matière<br />
de techniques d’expression, de relations<br />
humaines et de gestion des équipes. La<br />
formation intègre ces enseignements,<br />
bien sûr différenciés en fonction du niveau<br />
de certification du diplôme. Pour un<br />
technicien de maintenance, les premiers<br />
capteurs sont naturellement les opérateurs<br />
!<br />
Quels conseils pouvez-vous nous livrer<br />
en matière de transmission des<br />
savoirs (tutorat, management de l’humain,<br />
formation des nouveaux techniciens<br />
de maintenance, adaptation des<br />
opérateurs aux nouvelles technologies...)<br />
?<br />
Les technologies ont bien évolué dans<br />
le métier. Télémaintenance, tablettes et<br />
smartphones… et ceci pour le plus grand<br />
confort des techniciens surtout lors des<br />
astreintes. Nous organisons chaque année<br />
une journée de conférences retransmises<br />
en direct sur le net et disponibles<br />
en différé, dans le cadre d’Innova-<strong>Maintenance</strong><br />
en partenariat avec l’Afim (www.<br />
pole-maintenance.fr). Ces ressources<br />
sont accessibles à tous et le nombre de<br />
visites confirme que cela correspond à<br />
une attente en termes de veille technologique.<br />
La prochaine édition aura lieu le<br />
jeudi 10 avril 2014.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 28
Formation<br />
Management<br />
Formation<br />
« La pédagogie ne s’improvise pas<br />
et ne se décrète pas »<br />
Dans le cadre de ce dossier sur la formation en maintenance, il paraissait nécessaire de donner la parole aux formateurs<br />
eux-mêmes. Directement en lien avec les demandes des entreprises, ces centres de formation, à l’exemple du<br />
Cimi représenté ici par son directeur-adjoint, en charge des relations extérieures, Stéphane Le Gall, portent un regard<br />
très attentif sur l’évolution du secteur de la maintenance et de ses attentes.<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />
Présentez en quelques mots l’activité<br />
de formation du Cimi et les grandes<br />
thématiques que vous abordez<br />
Stéphane Le Gall<br />
Le Cimi est un organisme de formation<br />
– conseil spécialisé dans la performance<br />
opérationnelle des acteurs industriels et<br />
des utilisateurs de moyens techniques.<br />
Dans le secteur de la formation, le Cimi<br />
est reconnu comme un centre de référence<br />
pour les activités liées à la maintenance<br />
industrielle. Nous proposons<br />
des formations interentreprises (220<br />
stages), des formations intra-entreprises,<br />
de l’ingénierie de formation, de l’accompagnement<br />
dans le déploiement de démarche<br />
d’amélioration, des diagnostics<br />
d’organisation, des évaluations de compétences….<br />
Le Cimi basé à Blois propose<br />
ses prestations en France et dans<br />
les pays francophones, adresse tous les<br />
secteurs de l’industrie et travaille avec<br />
tous les types de société (de la TPE au<br />
grand groupe).<br />
Quels sont aujourd’hui les besoins des<br />
entreprises industrielles en termes de<br />
recrutement (compétences souhaitées)<br />
?<br />
Les besoins des entreprises industrielles<br />
sont variés et malheureusement l’industrie<br />
dans son ensemble doit faire face<br />
à un certain manque d’attractivité des<br />
jeunes pour ses métiers. Ceci est particulièrement<br />
vrai dans les activités de<br />
production mécanique (pour lesquelles<br />
sont recherchées des compétences en<br />
chaudronnerie, dans la conduite des ma-<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 29
Formation<br />
Management<br />
chines-outils, dans le soudage,…). Le<br />
recrutement devient de plus en plus délicat<br />
dans le domaine de la maintenance<br />
où chaque année l’écart entre l’offre et la<br />
demande se creuse.<br />
À quels problèmes de transmission<br />
des connaissances sont-elles<br />
confrontées (notamment en raison des<br />
départs en retraite et de la fuite des savoir-faire)<br />
?<br />
Le premier problème est déjà de pouvoir<br />
organiser cette transmission des connaissances.<br />
Par manque d’anticipation ou de<br />
visibilité, il est assez courant de constater<br />
que le recouvrement entre le futur employé<br />
et celui qui doit quitter l’entreprise<br />
est très court voir inexistant. Ce manque<br />
de temps est d’autant plus critique que<br />
dans de nombreuses sociétés (plus particulièrement<br />
les petites) certains savoirs<br />
et savoir-faire ne sont connus que d’un ou<br />
quelques collaborateurs et généralement<br />
ne sont pas documentés (par exemple,<br />
connaissance de certaines machines,<br />
voir même de certains process).<br />
Enfin, il faut souligner que cet exercice de<br />
transmission n’est pas toujours évident<br />
et couronné de succès. Il faut une bonne<br />
communication entre celui qui transfère<br />
et l’apprenant et tout le monde ne peut<br />
pas s’improviser bon pédagogue.<br />
Comment, d’une manière générale, ont<br />
évolué les métiers de la maintenance<br />
industrielle, tant au niveau technologique<br />
qu’en termes de management<br />
des équipes ?<br />
Nous constatons trois tendances fortes<br />
qui impactent de façon significative les<br />
métiers de la maintenance. La première<br />
est une exigence de performance de<br />
plus en plus forte sur la disponibilité et<br />
sur la longévité des équipements. Ensuite,<br />
nous constatons une diminution<br />
des effectifs en général et des équipes<br />
maintenance en particulier. Enfin, il existe<br />
aujourd’hui une complexité toujours plus<br />
accrue des machines et des systèmes<br />
à maintenir (ce qui peut s’expliquer par<br />
exemple par le développement des bus<br />
de terrain et de la communication entre<br />
les équipements).<br />
Pour répondre à cette situation, de plus<br />
en plus de sociétés transfèrent certaines<br />
activités techniques simples de maintenance<br />
aux équipes de production afin<br />
de concentrer les équipes maintenance<br />
sur les tâches complexes et sur les projets<br />
d’amélioration. Une clé de la réussite<br />
repose également sur la qualité de la<br />
fonction « méthode maintenance » (cette<br />
fonction peut-être réalisée par des personnes<br />
dédiées, ou directement par les<br />
techniciens).<br />
Quelles sont, selon vous, les principales<br />
lacunes des candidats aux métiers<br />
de la maintenance ? Sur quels<br />
domaines en particulier (mécanique,<br />
hydraulique, etc.) ?<br />
Les candidats aux métiers de la maintenance<br />
ont suivi un cursus de formation<br />
généralement plus long (minimum des<br />
BAC Pro et beaucoup plus de BTS) que<br />
leurs prédécesseurs (souvent des CAP<br />
ou BEP). Ceci se traduit par des connaissances<br />
théoriques plus avancées mais<br />
malheureusement souvent abstraites et<br />
peu approfondies, et de ce fait au final,<br />
des candidats moins opérationnels. Il est<br />
également évident que l’attrait et l’accessibilité<br />
des nouvelles technologies ont<br />
tendance à faire oublier celles nécessitant<br />
des investissements coûteux et/ou<br />
l’utilisation de matériels « dangereux »<br />
comme l’oléo-hydraulique. Enfin, et ceci<br />
n’est pas nouveau, nous constatons toujours<br />
un vrai manque en matière de méthodologie<br />
de diagnostic, l’approche essais/erreur<br />
étant souvent privilégiée avec<br />
ses conséquences, comme la perte de<br />
temps, les risques accrus de casse et de<br />
création de nouvelle panne.<br />
Comment le Cimi y répond ? Quelles<br />
sont vos méthodes de formation et<br />
de quels moyens/équipements disposez-vous<br />
?<br />
Le Cimi, depuis sa création au début des<br />
années 80, a travaillé sur des méthodes<br />
de formation appropriées aux adultes.<br />
Notre pédagogie repose principalement<br />
sur la formation/actions et préconise la<br />
mise en œuvre de l’autoévaluation guidée.<br />
Nous privilégions l’acquisition de<br />
nouveaux savoir-faire directement exploitables<br />
dans l’environnement professionnels.<br />
Aujourd’hui le Cimi dispose de 6<br />
000 m2 d’espace pédagogique, avec cinq<br />
plateaux techniques où nous retrouvons<br />
presque toutes les technologies utilisées<br />
dans les équipements de production. Les<br />
derniers investissements du Cimi ont été<br />
réalisés en robotique avec notamment un<br />
ilot robotisé de soudure et ilot robotisé de<br />
conditionnement.<br />
Quels conseils pouvez-vous nous livrer<br />
en matière de transmission des<br />
savoirs (tutorat, management de l’humain,<br />
formation des nouveaux techniciens<br />
de maintenance, adaptation des<br />
opérateurs aux nouvelles technologies...)<br />
?<br />
La première remarque serait d’attirer l’attention<br />
sur le fait que la pédagogie ne<br />
s’improvise pas et surtout, elle ne se décrète<br />
pas. Il faut donc que les formateurs<br />
ou transmetteurs de savoir (et surtout<br />
savoir-faire) soient eux-mêmes formés<br />
pour assurer avec succès leur transmission<br />
et qu’ils aient le temps et les moyens<br />
de le faire convenablement. L’apprenant<br />
doit également avoir la possibilité de<br />
mettre en œuvre son ou ses nouveaux<br />
savoir-faire (autorisation, accès aux équipements<br />
et outils, temps,…).<br />
Il faut également insister sur l’importance<br />
de la communication aux apprenants, les<br />
informer des objectifs et des attentes de<br />
l’entreprise par rapport aux formations.<br />
Enfin, nous constatons que le niveau des<br />
compétences techniques des personnes<br />
à former est souvent que partiellement<br />
connu, alors qu’il est essentiel de bien<br />
savoir d’où l’on part et où l’on veut arriver<br />
pour mettre en place un plan de formation<br />
efficace et approprié.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 30
Formation<br />
Management<br />
Point de vue<br />
« La filière d’enseignement à la maintenance<br />
devrait être reconnue d’utilité publique »<br />
Quelle que soit la provenance des<br />
technologies que nous utilisons,<br />
leurs performances dépendent de la<br />
maîtrise de leur maintenance. Mais<br />
sans ouvriers, sans techniciens, sans<br />
ingénieurs et sans formations technologiques<br />
de qualité, pas de maintenance,<br />
pas de maintien en état durable, pas de<br />
remise en état et pas d’innovation... La<br />
filière d’enseignement à la maintenance,<br />
depuis la formation des ouvriers qui représentent<br />
80% des effectifs jusqu’aux<br />
ingénieurs est essentielle à l’économie,<br />
comme celles de la littérature, des mathématiques,<br />
des sciences, du droit et<br />
de la médecine, etc. Et à ce titre, elle<br />
devrait être reconnue d’utilité publique.<br />
Cependant, certains prônent la suppression<br />
de l’enseignement technologique.<br />
Comme la désindustrialisation est fatale,<br />
il ne serait plus nécessaire de connaitre<br />
les technologies pour les employer efficacement.<br />
L’ajustage, l’usinage, le<br />
soudage, le câblage, le formage, le mesurage,<br />
le dessin, etc. n’ont plus cours.<br />
Mais où sont donc ces usines où sans<br />
connaître les technologies, sans savoir<br />
comment les équipements fonctionnent<br />
et sans personnel formé, il serait possible<br />
de produire efficacement et de maintenir<br />
les installations en bon état de marche ?<br />
Quant à l’innovation et aux sauts technologiques,<br />
ils découlent en grande partie<br />
de l’analyse des procédés de fabrication<br />
existants, de la connaissance intime des<br />
matériaux, de la recherche appliquée et<br />
de la liberté de remettre en cause les<br />
conservatismes. Affirmer que le modèle<br />
économique précède le modèle technologique<br />
est à méditer. Avec ces préceptes,<br />
la roue n’est pas prête d’être inventée,<br />
tout comme l’alphabet !<br />
Il faut sanctuariser l’enseignement technologique<br />
parce qu’il est l’essence du<br />
maintien en état des patrimoines et le<br />
socle de l’innovation. L’innovation ne se<br />
résume pas aux concepts. Elle exige des<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 31
Formation<br />
Management<br />
ouvriers et des techniciens capables de<br />
fabriquer et de mettre au point les prototypes<br />
conçus par les ingénieurs. Et<br />
ce n’est parce que Renault, EDF, PSA,<br />
RATP, etc. n’embauchent plus d’ouvriers<br />
que des ouvriers ne doivent plus être formés.<br />
Au contraire, le développement d’un<br />
modèle d’externalisation de la maintenance1<br />
ne peut se concevoir que dans la<br />
mesure où des entreprises de taille intermédiaire<br />
existent, épaulées par une filière<br />
de formation publique qui nourrit en permanence<br />
le vivier des compétences professionnelles<br />
dont elles ont besoin. Sans<br />
une filière de formation depuis le collège,<br />
dédiée aux métiers de la maintenance,<br />
fondée sur l’utilisation des machines et<br />
des procédés, on ne formera que des encadrants.<br />
Mais sans la tête et les mains,<br />
la ruine des patrimoines est assurée. La<br />
formation technologique est le garant de<br />
l’avenir des patrimoines. Mais c’est aussi<br />
le défi du siècle car elle doit s’inscrire<br />
dans la durée dans un environnement dominé<br />
par le court terme.<br />
Comment faire face à la croyance que<br />
les tutoriels sur Internet sont l’avenir de<br />
la formation marchandisée ? Les raisonnements<br />
à court terme occultent l’avenir,<br />
ils empêchent même de l’imaginer. Déjà<br />
en 2002, Bill Crist, président du fonds de<br />
pension californien Calpers2 déclarait<br />
« si j’étais roi, j’élimerais les rapports trimestriels<br />
», en étayant son raisonnement<br />
sur le constat que le management à court<br />
terme ne conduit pas à prendre des décisions<br />
intelligentes et profitables à long<br />
terme. Les industriels, enfermés dans la<br />
perspective du trimestre, souhaitent cependant<br />
des personnels correctement<br />
formés disponibles sur le champ. Ils sont<br />
très souvent peu enclins à constituer des<br />
équipes en réserve alors que l’acquisition<br />
des savoirs et des savoir-faire prend toujours<br />
beaucoup de temps. De leur côté,<br />
les ministres de l’Education nationale et<br />
de l’Enseignement supérieur cherchent<br />
à réduire les horaires de formation pour<br />
réduire le nombre d’enseignants et le<br />
coût des formations. Fermer des lieux<br />
de formation est simple, comme supprimer<br />
l’enseignement pratique qui permet<br />
la compréhension du fonctionnement des<br />
machines. C’est pourtant en apprenant à<br />
forger qu’on devient forgeron ! Est-il réaliste<br />
d’apprendre à forger en regardant<br />
un écran d’ordinateur ? Est-il réaliste<br />
d’apprendre à câbler en raccordant des<br />
conducteurs virtuels sur des écrans ?<br />
Si aujourd’hui la conduite des machines<br />
peut se faire sans intervention humaine<br />
pendant des durées limitées par leur fiabilité,<br />
leur réparation sans intervention<br />
humaine n’est pas réaliste. Si le métro<br />
automatique transporte les passagers<br />
sans conducteur, sa maintenance exige<br />
des ouvriers, des techniciens et des ingénieurs<br />
parfaitement au fait des technologies<br />
et de leurs modes de remise en état.<br />
Ce qui n’empêche pas certains de rêver<br />
d’un monde où l’auto-cicatrisation des réseaux<br />
remplacera l’acte de maintenance.<br />
Mais les réseaux de tuyauteries ne colmatent<br />
pas leurs fuites comme le font les<br />
vaisseaux sanguins. Pas plus que ne se<br />
re-matérialisent les conducteurs fondus<br />
après un court-circuit, pas plus que ne<br />
repoussent les dents usées des engrenages…<br />
C’est bien ce débat qui est ouvert pour<br />
la formation technologique. Si le modèle<br />
d’enseignement technologique n’est pas<br />
réel, qui saura réparer les machines<br />
sans comprendre comment elles fonctionnent<br />
? Qui saura réparer nos téléphones<br />
portables ? Personne ! Et l’objet<br />
devenu inutile parce que non communicant<br />
finira à la poubelle. Mais plus largement,<br />
qui saura remplacer la garniture<br />
d’étanchéité d’un robinet, qui saura<br />
remettre en état la tige d’un vérin ? Qui<br />
saura comprendre pourquoi la broche<br />
d’une machine-outil s’échauffe, pourquoi<br />
une tuyauterie entre en résonance ?<br />
Qui saura comprendre par quel mécanisme<br />
les coups de bélier les détruisent<br />
et quelle est l’origine de la cavitation sur<br />
les pompes ? Qui saura ce que signifient<br />
les codes de couleur des conducteurs<br />
électriques ou des tuyauteries… Ces enseignements<br />
sont fondamentaux pour la<br />
compréhension du fonctionnement des<br />
machines et des systèmes. Ils sont indispensables<br />
pour aussi pour innover. Par<br />
dogmatisme ou par ignorance, on peut<br />
réduire à néant des années d’efforts de<br />
formation avec des décisions erronées en<br />
préférant développer la communication et<br />
le management au détriment de la lecture<br />
des plans, de l’établissement des schémas<br />
de dépannage, de l’apprentissage<br />
des métiers de base de la fabrication et<br />
de l’ajustage et de la connaissance des<br />
principes physiques et mécaniques de<br />
fonctionnement des machines.<br />
Comment nous y prendre ? Imaginons<br />
simplement que l’ensemble des élèves<br />
en formation dans les domaines technologiques<br />
soient mobilisés avec leurs<br />
enseignants autour de la conception, de<br />
la fabrication, de la maintenance et de<br />
l’innovation avec les entreprises. Des<br />
unités pédagogiques technologiques de<br />
conception, de production, de maintenance<br />
et d’innovation mêleraient enseignants,<br />
industriels et élèves mobilisés<br />
autour de l’amélioration des technologies,<br />
des procédés de fabrication et de la réduction<br />
de l’empreinte carbone.<br />
Ainsi, au lieu de fermer des ateliers dans<br />
les établissements d’enseignement,<br />
ceux-ci seraient regroupés avec des<br />
unités industrielles existantes pour créer<br />
l’école de la technologie dans le but d’enseigner<br />
à partir du réel. Ainsi, des unités<br />
industrielles vouées à la fermeture deviendraient<br />
aussi des lieux de formation<br />
pratique de l’école de la technologie.<br />
Constitués en unités pédagogiques de<br />
production, ces entités concevraient, fabriqueraient<br />
et mettraient au point avec<br />
les industriels les machines prototypes<br />
de l’usine du futur. Ils participeraient aussi<br />
à l’industrialisation du réemploi des produits<br />
en fin de vie et au démantèlement<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 32
Formation<br />
Management<br />
des installations. Les TPE et PME y trouveraient<br />
des moyens pour développer<br />
leurs produits, pour innover et pour former<br />
en continu leur personnel. Ces unités<br />
pédagogiques développeraient aussi<br />
les machines adaptées à la découverte<br />
des technologies dès l’école primaire.<br />
Elles procéderaient avec l’assistance des<br />
industriels à la remise aux normes des<br />
machines non conformes sur le plan de<br />
la sécurité, tout en développant les enseignements<br />
pratiques (sécurité, conception<br />
sécurisée, compréhension des normes,<br />
etc.). Avec l’école de la technologie, les<br />
écoles d’ingénieurs comme les Universités<br />
produiraient alors plus de machines<br />
prototypes et de brevets que de communication.<br />
Et les ateliers de la filière technologique<br />
et professionnelle, donneraient<br />
la passion de la technologie aux élèves et<br />
aux enseignants.<br />
Rêve direz-vous ? Il suffit d’appliquer à la<br />
technologie ce que nous faisons dans les<br />
domaines agricole, de l’hôtellerie restauration<br />
et de la santé. Car il ne viendrait à<br />
l’idée de personne de former des œnologues<br />
en regardant la vigne pousser sur<br />
des écrans. Ni de décerner le titre de<br />
cuisinier aux réchauffeurs de la cuisine<br />
industrielle. Pas plus que de former des<br />
techniciens agricoles ou des vétérinaires<br />
sans contact avec les animaux et encore<br />
moins des orthodontistes à soigner des<br />
dentitions virtuelles.<br />
Claude Pichot<br />
Président de l’Afim<br />
Retour d’expérience<br />
Picoty choisit Altair Enterprise<br />
pour la maintenance d’un dépôt pétrolier<br />
Face à des besoins de traçabilité et de précision de la maintenance toujours plus importants, la société Picoty a décidé<br />
de faire appel à la GMAO Full Web Altair Enterprise pour gérer sa maintenance préventive et curative.<br />
Picoty est un groupe spécialisé<br />
dans le stockage et la distribution<br />
de produits pétroliers (carburants,<br />
combustibles et lubrifiants), bénéficiant<br />
d’un réseau de distribution complet,<br />
depuis le port de La Rochelle jusqu’aux<br />
stations-services, en passant par deux<br />
pipelines et plusieurs dépôt pétrolier,<br />
dont le principal se situe à La Rochelle.<br />
Acteur majeur de la distribution de carburant,<br />
il fournit en produit pétrolier son<br />
réseau de près de 700 points de ventes<br />
Avia, ainsi que de nombreuses stations-services<br />
de grandes surfaces. Le<br />
principal site de stockage du groupe,<br />
situé à La Rochelle dans le quartier de<br />
La Palice, livre principalement ses produits<br />
pétroliers dans quatre régions de<br />
l’ouest français : Pays de la Loire, Poitou-Charentes,<br />
Limousin et Aquitaine.<br />
Sa capacité de stockage de 240 000<br />
m 3 (auquel s’ajouteront 40 000 m 3 en<br />
2015) etson implantation en bord de<br />
voie ferrée en font un site de stockage<br />
de première importance, classé Seveso<br />
seuil haut et de fait assujetti à une<br />
gestion développée de maîtrise des<br />
risques.<br />
L’obligation d’une gestion de maintenance<br />
sans faille<br />
Flavien Audebert, responsable QHSE<br />
du site et partie prenante dans la gestion<br />
de la maintenance, fut chargé de la<br />
gestion du projet GMAO, afin de placer<br />
les contraintes de sureté et de traçabilité<br />
au centre du choix du logiciel. C’est<br />
dans le cadre du plan de modernisation<br />
des installations industrielles que<br />
le site de stockage de Picoty a décidé<br />
de sauter le pas. Flavien Audebert explique<br />
« Nous gérions la maintenance<br />
comme beaucoup de sociétés le font<br />
encore, à l’aide d’un jeu de fichiers<br />
informatiques doublés de versions<br />
papier. Ce système était suffisant –<br />
quoique fastidieux – pour gérer les<br />
opérations courantes. C’est l’arrêté du<br />
4 octobre 2010 relatif à la prévention<br />
des risques, dans le cadre du plan de<br />
modernisation des installations industrielles,<br />
qui a changé la donne, lorsqu’il<br />
a fallu mettre en place des fiches de vie<br />
pour tous nos équipements. »<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 33
Focus ERP<br />
Management<br />
Les fiches de vie des équipements<br />
sont des éléments clés de la gestion<br />
de maintenance et du management<br />
HSE d’un site. La mise en place de<br />
ces fiches rend l’utilisation de tableurs<br />
beaucoup plus lourde, et la tenue à<br />
jour de tel document prend beaucoup<br />
de temps sans disposer d’outil dédiés.<br />
Flavien Audebert poursuit : « Plusieurs<br />
fois par an, nous devons rendre compte<br />
aux autorités et faisons appel à des<br />
organismes de contrôle indépendant<br />
pour nous contrôler ou auditer. Lors<br />
d’inspections, nous sommes régulièrement<br />
amenés à présenter des rapports<br />
précis sur les EIPS, les procédures de<br />
maintenance et rapport d’intervention<br />
associés...... Gagner du temps sur cet<br />
aspect nous paraissait donc primordial.<br />
»<br />
Picoty a consulté de nombreuses solutions<br />
GMAO du marché, avec pour<br />
contrainte principales la possibilité de<br />
gérer facilement les fiches de vie de<br />
tous les équipements, à commencer<br />
par les EIPS (Éléments Importants<br />
Pour la Sécurité) jusqu’aux outils de<br />
production ; mais aussi un outil de reporting<br />
puissant en plus des fonctions<br />
usuelles attendues dans une GMAO<br />
(gestion du préventif, du curatif, planning...).<br />
La possibilité de gérer les points de mesure<br />
en masse après chacune des fré-<br />
« Nous sommes régulièrement amenés à générer<br />
des rapports précis sur les EIPS,<br />
les procédures de maintenance...»<br />
Le choix de l’expérience avec Altair<br />
Enterprise<br />
quentes rondes effectuées sur le dépôt<br />
pétrolier faisait également partie des<br />
Les clés du projet<br />
• 240 000m3destockage(sitedeLa Rochelle)<br />
• Site classé Seveso – Seuil haut<br />
• Gestion de maintenance et QHSE en collaboration proche<br />
• Expérience de DSDSystem dans le domaine (Raffinerie du Midi...)<br />
La solution<br />
La GMAO Altair Enterprise et la mobilité Altair sont des applications éditées et distribuées par DSDSystem. Ces solutions sont le fruit de près<br />
de vingt ans d’expérience capitalisées par nos ingénieurs maintenance et informatique spécialisés en organisation de maintenance industrielle<br />
et SAV.<br />
Avantages technologiques<br />
• Pas d’installation sur poste client<br />
• Rapidement opérationnel<br />
• Compatible tout navigateur récent<br />
• Technologie moderne<br />
• Nomade et mobile<br />
• Une installation centrale et sécurisée<br />
• Simple et agréable à utiliser<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 34
Focus ERP<br />
Management<br />
contraintes fonctionnelles identifiées à<br />
la rédaction du cahier des charges.<br />
Enfin, l’usage d’une technologie web<br />
était rapidement vu comme incontournable<br />
par Flavien Audebert : « Nous ne<br />
pouvons pas centraliser toutes les informations<br />
de notre gestion de maintenance<br />
sur un simple ordinateur en plein<br />
cœur du dépôt. Il nous fallait pouvoir<br />
facilement externaliser les informations<br />
et y accéder de n’importe où. La technologie<br />
Web permet cette souplesse et<br />
cette sécurité supplémentaire. »<br />
La GMAO Altair Enterprise a donc été<br />
sélectionnée pour sa juste réponse<br />
fonctionnelle, sa technologie adaptée,<br />
mais aussi son expérience auprès de<br />
clients partageant la même problématique.<br />
« Altair Enterprise répond parfaitement<br />
à notre problématique et l’expérience<br />
concluante de Raffinerie du Midi<br />
avec la GMAO nous a définitivement<br />
convaincu de la sélectionner, confie<br />
Flavien Audebert. Au-delà de l’offre<br />
logicielle, l’expérience du terrain de<br />
DSDSystem nous permet d’être accompagné<br />
à chaque étape de la mise<br />
en œuvre avec sérénité. »<br />
Une réponse efficace pour chaque<br />
problématique de maintenance<br />
Au-delà de la problématique spécifique à<br />
Picoty, la GMAO Altair Enterprise fournit<br />
aujourd’hui des outils de gestion de maintenance<br />
et de managements QHSE à une<br />
demi-douzaine d’acteurs de stockage et<br />
de distribution de produits pétroliers en<br />
France, représentant plusieurs millions<br />
de m 3 de produits stockés.<br />
Bernard Decoster, PDG de la société<br />
DSDSystem, conclut : « Altair Enterpise<br />
est une solution mature, confrontée au<br />
terrain jour après jour depuis plusieurs<br />
années. Du suivi des mesures à la modélisation<br />
3D des installations en passant<br />
avec les interfaces avec ERP ou<br />
logiciel de Supervision, elle offre toutes<br />
les géométries possibles pour fournir<br />
à chaque problématique une réponse<br />
juste. » Et de poursuivre : « Le lien permanent<br />
du terrain maintenu avec nos<br />
clients nous aide à toujours suivre le<br />
bon cap dans les évolutions que nous<br />
apportons au logiciel. Cela permet à<br />
la GMAO Altair Enterprise de rester la<br />
réponse la plus efficace pour chaque<br />
problématique de maintenance. »<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 35
Focus ERP<br />
Management<br />
Étude de cas<br />
Mise en place d’un ERP dans une raffinerie<br />
>> Infor - Points de vue technologique : ERP et GMAO : Partenaires stratégiques de l’entreprise<br />
la gestion des stocks, les achats, la gestion<br />
des fournisseurs et les rapports.<br />
Points obtenus pour la somme des<br />
fonctionnalités<br />
Définition des solutions ERP et EAM<br />
Une solution ERP permet à une organisation<br />
d’utiliser un système d’applications<br />
ou de modules intégrés pour gérer ses<br />
activités. L’ERP est conçu pour combiner<br />
l’ensemble des activités d’une entreprise<br />
en une seule et même base de données,<br />
en éliminant le chevauchement des technologies<br />
incompatibles.<br />
La GMAO est une solution logicielle<br />
conçue spécifiquement pour améliorer la<br />
performance des équipements, soutenir<br />
la gestion de la maintenance, allonger le<br />
cycle de vie des équipements et réduire<br />
les coûts d’exploitation.<br />
Pour la gestion de la maintenance, ERP<br />
ou GMAO ? Voici une étude de cas<br />
concernant la société Delek Refining<br />
(États-Unis)<br />
Delek Refining, filiale de Delek US Holdings,<br />
exploite deux raffineries de pétrole<br />
d’une capacité de production de<br />
140 000 barils par jour. Delek Refining a<br />
récemment mis en place une étude pour<br />
évaluer les solutions technologiques disponibles<br />
et mener à bien sa gestion de<br />
maintenance et de ses équipements.<br />
Ce projet a été conduit par la société de<br />
conseil en technologie, Stratum Partners<br />
Consulting.<br />
Ils ont comparé les meilleures solutions<br />
de GMAO disponibles sur le marché et<br />
les modules de maintenance ERP en<br />
mettant l’accent sur les fonctionnalités, la<br />
facilité d’utilisation et la performance du<br />
système. Les principaux éléments d’évaluation<br />
se sont concentrés sur les capacités<br />
de navigation, la gestion des équipements,<br />
la gestion des opérations de<br />
maintenance, la planification des tâches,<br />
la gestion du temps du temps de travail,<br />
l’ordonnancement, la gestion de la performance<br />
des équipements, la coordination<br />
des arrêts de production, le suivi des projets<br />
d’immobilisations des équipements,<br />
« La gestion de la maintenance et des<br />
équipements sont une priorité pour nous.<br />
Notre résultat dépend de notre capacité<br />
à produire. Par conséquent, nous étions<br />
à la recherche des meilleures solutions<br />
technologiques possibles pour nous aider<br />
à atteindre nos objectifs. Cette solution<br />
devait pouvoir disposer d’outils qui offrent<br />
des fonctionnalités riches et faciles à utiliser<br />
tout en pouvant s’intégrer à tous nos<br />
processus. La solution de GMAO Infor<br />
EAM, Infor EAM Entreprise », a répondu<br />
à l’ensemble de ces critères et a été celle<br />
que nous avons retenue.<br />
Faire travailler ces deux solutions ensemble<br />
Les solutions de GMAO apportent de<br />
meilleurs résultats pour la gestion de la<br />
maintenance et des équipements. Les<br />
solutions ERP sont, quant à elles, mieux<br />
à même d’intervenir pour la gestion des<br />
actifs financiers.<br />
Les organisations ont besoin que les<br />
solutions ERP et GMAO travaillent ensemble<br />
pour apporter de la valeur ajoutée<br />
à l’entreprise et pour réaliser pleinement<br />
les objectifs de leurs plans stratégiques.<br />
Par Kevin Price et Tracy Smith<br />
À propos des auteurs<br />
Tracy Smith est Responsable GMAO pour Delek Refining et est basé aux Etats-Unis. Il a plus de quinze ans d’expérience dans la mise en<br />
œuvre de solutions de GMAO grands comptes à l’international. Il est également auditeur certifié PAS55 et fait partie du groupe de travail<br />
technique des États-Unis pour l’élaboration de la norme ISO 55000 (norme internationale pour la gestion des actifs).<br />
Kevin Price est Directeur Produit pour les solutions de GMAO Infor EAM. Il a plus de quinze ans d’expérience chez Infor et a travaillé également<br />
au sein du service commercial, mise en œuvre des solutions logicielles et à la direction technique.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 36
Voilà<br />
que l’industrie<br />
devient tendance !<br />
Tant mieux,<br />
chez SYLOB, cela fait plus de vingt ans<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 37
Focus ERP<br />
Management<br />
Stratégie<br />
Un ERP pour résoudre la croissance<br />
de l’activité de maintenance<br />
Dépourvue de système ERP jusqu’à présent, la société Coicaud, spécialisée dans l’installation d’automatisme de portails,<br />
disposait uniquement d’un logiciel de SAV (service après-vente) « Apibat ». S’adressant essentiellement aux copropriétés<br />
ainsi qu’aux particuliers, les activités de réparations sont importantes et représentent un levier stratégique<br />
pour l’entreprise lyonnaise, au point de devoir s’équiper d’un système informatique suffisamment puissant et convivial<br />
pour assurer efficacement le SAV de ses produits.<br />
Créé en 1965, Coicaud est un installateur<br />
d’automatismes de portail<br />
intervenant à Lyon et dans le département<br />
du Rhône ainsi que dans la région<br />
de Saint-Etienne. La société totalise à ce<br />
jour près de 4 800 installations. Depuis<br />
peu, cette société d’une vingtaine de salariés<br />
a développé une nouvelle activité,<br />
celle du contrôle d’accès (ouverture,<br />
badge, clé…) à la fois dans l’industrie et<br />
le bâtiment (public et privé). « Notre problématique<br />
concerne aujourd’hui la gestion<br />
de clés mécaniques et des badges<br />
électriques », précise Mireille Cellier, chef<br />
de projet informatique. Surtout, il devenait<br />
urgent pour l’entreprise de changer<br />
de système en raison de l’augmentation<br />
de contrats de maintenance à gérer. Aux<br />
échéances multiples de ces contrats<br />
s’ajoutent les activités de maintenance<br />
préventive et curative.<br />
Arrivée au sein de Coicaud en 2007 pour<br />
adapter les données sur Divalto puis<br />
mettre en route le système, Mireille Cellier<br />
ajoute que « la société ne possédait<br />
pas de solution d’ERP mais un simple logiciel<br />
de SAV devenu obsolète, même s’il<br />
n’était mis en place que depuis 2004…<br />
Cette solution était peu voire pas évolutive,<br />
ni très gérable ou conviviale, et ne<br />
donnait pas la possibilité aux acteurs d’interagir<br />
entre eux ».<br />
L’objectif de Mireille Cellier était donc de<br />
permettre l’interaction entre les différents<br />
services, allant de la comptabilité au service<br />
après-vente en passant par la facturation.<br />
« Notre volonté était plus précisément<br />
d’acquérir un ERP pour avoir une<br />
« L’ancien système était une espèce de gros sac dans<br />
lequel on mettait tout dedans. Aujourd’hui, avec l’ERP<br />
Divalto, on sait précisément sur quel équipement on doit<br />
intervenir »<br />
gestion depuis le prospect jusqu’au client<br />
à facturer et à suivre en matière de maintenance<br />
», ajoute la chef de projet ERP.<br />
Une maîtrise plus rigoureuse des opérations<br />
L’idée d’implémenter un ERP a germé et<br />
a pris forme en 2007. Mireille Cellier s’est<br />
alors attelée à récolter le maximum d’informations,<br />
chose qui selon elle est toujours<br />
plus simple – ou moins compliqué<br />
– lorsque l’on part de rien… Chose qui<br />
est loin d’être le cas pour une entreprise<br />
âgée de plus de 45 ans ! « Mais Divalto<br />
est plutôt bien compartimenté. Auparavant,<br />
on pouvait comparer le système à<br />
une espèce de gros sac dans lequel on<br />
mettait tout dedans. Aujourd’hui, on sait<br />
précisément sur quel équipement on<br />
doit intervenir. Globalement, cela nous a<br />
amené la maîtrise d’une gestion plus rigoureuse<br />
des opérations et un suivi permanent<br />
de l’information ».<br />
- Mireille Cellier, chef de projet ERP chez Coicaud<br />
Coicaud a donc démarré en 2008 avec la<br />
version 5.6. Cette première version présentait<br />
toutefois le gros inconvénient de<br />
ne pas être multi-écrans. Il a donc fallu<br />
s’armer d’un peu de patience ; cette fonction<br />
ayant fait apparition avec la version<br />
6. « En outre, depuis la version 6, les différents<br />
modules sont désormais liés entre<br />
eux : les informations saisies dans le module<br />
SAV sont ainsi visibles dans tous les<br />
autres ». Aujourd’hui, Coicaud fonctionne<br />
sous la version 6.3, une solution à la prise<br />
en main nettement plus rapide que les<br />
précédentes versions. « Les raccourcis<br />
sont à la fois nombreux et facilitent encore<br />
davantage les liens entre les différents<br />
modules, entre l’achat-vente et le<br />
SAV par exemple », témoigne la chef de<br />
projet. La partie relation tiers est toujours<br />
en lien et la base de contacts renseigne<br />
ainsi tout le monde…<br />
Depuis l’intégration de la solution, Coicaud<br />
assure une meilleure gestion des<br />
interventions et un meilleur suivi des<br />
produits et des facturations. En somme,<br />
un rapport génère une facture. A l’avenir,<br />
l’entreprise devrait démarrer d’autres<br />
chantiers visant à optimiser encore davantage<br />
l’utilisation du système. Le recouvrement<br />
automatique, la CRM (gestion<br />
relation client) et les devis techniques<br />
depuis le terrain en direct avec des menus<br />
déroulants sur smartphone.<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 38
Infor EAM, la nouvelle<br />
génération des logiciels<br />
de <strong>Maintenance</strong> (GMAO)<br />
Décuplé par la technologie<br />
Obtenez la bonne information, là où vous en avez besoin.<br />
Infor 10x déploie une plateforme architecturale dotée de fonctionnalités basées<br />
sur le partage d’informations, la mobilité, l’analytique et l’intégration. Ce nouvel<br />
environnement technologique permet de bénéficier d’innovations majeures pour<br />
les solutions de GMAO Infor EAM pour accéder aux informations plus facilement,<br />
gérer les dépenses plus efficacement et disposer de fonctionnalités plus étendues.<br />
Infor 10x constitue la plus importante avancée technologique d’Infor depuis sa<br />
création en 2002. Infor fournit 70 000 clients dans 194 pays.<br />
Pour plus d’informations concernant Infor 10x pour les solutions de GMAO<br />
Infor EAM, rendez-vous sur :<br />
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Copyright 2013 © Infor. www.infor.com. All rights reserved.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 39
Focus ERP<br />
Management<br />
Application<br />
Semosia choisit l’ERP de Sylob pour accompagner<br />
son développement<br />
Semosia, groupe à dimension humaine composé de cinq sociétés principalement implantées en Pays de la Loire et<br />
en Bretagne, a su diversifier ses activités et ses marchés autour de son cœur de métier, la chaudronnerie industrielle.<br />
Extrêmement dynamique et présent à l’export, le groupe a choisi l’ERP Sylob Affaire pour homogénéiser le système<br />
d’information de ses différentes entités de production.<br />
travers les cinq entreprises du<br />
A groupe, Semosia se positionne aujourd’hui<br />
sur trois principaux domaines :<br />
l’environnement, l’aéronautique et l’événementiel.<br />
Trois domaines a priori très<br />
différents, mais pour lesquels l’entreprise<br />
a su utiliser la complémentarité des sociétés<br />
du groupe et leur capacité à travailler<br />
ensemble. EMO, Semeo et Kemeo<br />
(Pays-Bas) sont spécialisées dans<br />
le traitement des boues et des effluents.<br />
Master Industrie est spécialisée dans la<br />
conception, la fabrication et la pose de<br />
tribunes télescopiques ou fixes, de fauteuils<br />
de spectacle, et d’équipements<br />
scéniques tels que podiums, tours extérieures<br />
d’éclairages… Enfin, S2C est<br />
spécialisé dans la conception et la fabrication<br />
de projets clé en main à base de<br />
mécano-soudure et de chaudronnerie.<br />
Elle réalise des structures et des assemblages<br />
de grandes dimensions pour les<br />
secteurs aéronautique, ferroviaire, électronique,<br />
nucléaire (...) et également pour<br />
le secteur de l’environnement.<br />
Avec un chiffre d’affaires consolidé de<br />
30M€ dont près de 50% à l’export pour<br />
un effectif de 160 personnes, le groupe<br />
Semosia poursuit sa croissance et son<br />
développement, malgré une forte concurrence<br />
internationale.<br />
Un ERP pour piloter l’ensemble des<br />
activités<br />
Le groupe s’est constitué par croissance<br />
externe, chaque société étant équipée de<br />
« Le logiciel choisi devait être en mesure de répondre à<br />
toutes les spécificités de l’entreprise »<br />
S2C est spécialisé dans la conception et la fabrication de projets clé en main<br />
à base de mécano-soudure et de chaudronnerie<br />
son propre logiciel de gestion. Outre les<br />
limites fonctionnelles des solutions implantées,<br />
la nécessité d’homogénéiser la<br />
gestion du système d’information, est rapidement<br />
devenue une évidence. Il fallait<br />
en effet, répondre aux besoins fonctionnels<br />
liés au développement de nouvelles<br />
activités, faciliter la communication entre<br />
les différentes entreprises du groupe et<br />
mutualiser la gestion de l’ERP.<br />
Le logiciel choisi devait être en mesure<br />
de répondre aux spécificités métier de<br />
chaque entité et permettre de gérer efficacement<br />
la fabrication, la traçabilité<br />
complète des produits, et d’analyser les<br />
prix de revient. Plusieurs éditeurs ont<br />
répondu au cahier des charges, mais<br />
Sylob s’est distingué, principalement sur<br />
deux points : l’intégration d’un module<br />
« Configurateur » combiné à la « Gestion<br />
à l’affaire », indispensables dans les activités<br />
de conception et de fabrication à la<br />
demande, générant des gains de temps<br />
et fiabilisant le suivi des affaires. Second<br />
élément différentiateur, le fait que la solution<br />
soit « full Web » et permettait ainsi<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 40
Focus ERP<br />
Management<br />
en particulier face aux pays émergents.<br />
EMO est une société du groupe Semosia spécialisée dans le<br />
traitement des boues et des effluents<br />
Semosia est aujourd’hui dans une phase d’optimisation, avec<br />
la volonté d’utiliser au maximum les fonctionnalités de l’ERP,<br />
pour augmenter le nombre de tâches automatisées et améliorer<br />
encore sa productivité. « Sylob Affaire est une solution complète<br />
qui va maintenant nous permettre d’automatiser les échanges<br />
entre nos différentes sociétés », précise M. Ménager, directeur<br />
technique.<br />
aux commerciaux d’accéder à l’application où qu’ils soient, par<br />
simple connexion Internet et en toute sécurité.<br />
L’implantation a été réalisée successivement sur trois entreprises<br />
et depuis un an, les sociétés Master Industrie, EMO et<br />
S2C utilisent la solution Sylob. « Nous ressentons des gains<br />
de productivité et de temps importants, en particulier pour les<br />
productions récurrentes et nous avons fiabilisé nos prix de revient<br />
», déclare M. Levard, chef de projet ERP. L’ERP permet<br />
également de disposer d’outils d’analyse de l’ensemble des activités<br />
du groupe, élément primordial pour rester concurrentiel,<br />
Semosia, un groupe qui va de l’avant<br />
L’entreprise ne se repose pas sur ses lauriers et compte bien<br />
gagner de nouvelles parts de marché. Elle a récemment investi<br />
dans une usine de 4 000 m² et des équipements de fabrication à<br />
la pointe de la technologie, pour permettre à Master Industrie de<br />
développer de nouvelles gammes de produits. Elle vient aussi<br />
de créer une nouvelle entité aux Pays-Bas : la société Kemeo<br />
afin de cibler les marchés du traitement des effluents industriels.<br />
Enfin, le déploiement de Sylob Affaire va se poursuivre, Semeo<br />
sera la prochaine société à l’utiliser.<br />
Le module Travaux et <strong>Maintenance</strong><br />
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PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 41
Stockage - rayonnage<br />
<strong>Maintenance</strong> en production<br />
En application<br />
Le gigantisme d’une installation<br />
de rayonnages à trois niveaux<br />
SSI Schaefer a réalisé une solution d’entrepôt intelligente pour Dispeo, nouveau prestataire de services logistiques<br />
pour le commerce en ligne au sein du groupe français 3 Suisses International (3SI). Le spécialiste dans la construction<br />
de rayonnages y a installé 140 000 étagères et trois kilomètres de systèmes de convoyage sur les deux sites lillois.<br />
Le commerce électronique est en<br />
pleine expansion… avec toutes les<br />
conséquences que cela implique en<br />
termes de logistique une fois passée la<br />
commande en ligne. « Le développement<br />
considérable du commerce en ligne permet<br />
d’envisager de nouveaux domaines<br />
d’activité, explique Johannes Schuster,<br />
directeur de projet Technique de<br />
convoyage chez SSI Schaefer Graz. Pour<br />
de nombreuses entreprises, cette augmentation<br />
de la complexité et la contrainte<br />
de délai imposée sur l’intralogistique par<br />
le commerce en ligne se traduisent obligatoirement<br />
par une refonte de leurs processus<br />
et de leurs infrastructures, et par<br />
des investissements dans des systèmes<br />
de stockage et de convoyage flexibles et<br />
modulables. »<br />
Bernard Avril, directeur général de Dispeo<br />
précise : « En tant que prestataire<br />
de services spécialisé dans la préparation<br />
de commandes pour le commerce en<br />
ligne près de Lille, Dispeo propose une<br />
offre modulaire sur toute la supply chain :<br />
réception produits, contrôle qualité des<br />
articles, stockage de la préparation des<br />
commandes et des expéditions. Face à<br />
une croissance soutenue du commerce<br />
en ligne et comme nous allons ouvrir<br />
notre offre au marché, nous avons souhaité<br />
réinventer un nouveau process sur<br />
de toutes nouvelles installations ».<br />
Deux installations gigantesques et des<br />
techniques novatrices<br />
« Nous avons décidé de construire à Hem<br />
un nouveau centre de distribution de 40<br />
000 m 2 , et d’agrandir l’entrepôt existant<br />
de Toufflers, très proche, pour le faire<br />
passer à 40 000 m 2 », précise Bernard<br />
Avril. En 2011, SSI SCHAEFER décroche<br />
la commande d’un projet exigeant à bien<br />
des égards : des délais très serrés, des<br />
installations aux dimensions colossales<br />
et un travail de développement important<br />
pour les composants de rayonnages installés.<br />
La première tâche consistait à élaborer<br />
pour les deux sites un concept de stockage<br />
compact d’une gamme d’articles<br />
extrêmement diversifiée. SSI Schaefer a<br />
conçu deux installations de rayonnages à<br />
étagères à trois niveaux, sur une surface<br />
au sol qui équivaut à deux stades de football<br />
pour Toufflers et trois pour Hem. Ce<br />
sont près de trois kilomètres de systèmes<br />
de convoyage que SSI Schaefer a intégré<br />
aux deux sites de Dispeo afin d’adapter<br />
de façon optimale les flux de marchandises<br />
aux exigences du prestataire de<br />
services.<br />
La structure devait être terminée en l’espace<br />
de six mois. Pour respecter le court<br />
délai imparti, c’étaient parfois jusqu’à<br />
quatre-vingts collaborateurs, travaillant<br />
en 2-8, qui étaient chargés du montage<br />
sur site des installations. L’installation a<br />
été remise comme prévu à Dispeo en<br />
décembre 2012. Pendant quatre mois,<br />
cinquante apprentis, employés sur le site<br />
de SSI Schaefer à Neunkirchen en Allemagne,<br />
ont en outre préparé et monté,<br />
tous ensemble et en respectant un principe<br />
de rotation, les étagères grillagées<br />
spécialement développées et conçues<br />
pour ces deux installations géantes de<br />
rayonnages à étagères à plusieurs niveaux.<br />
Les dispositions de protection anti-incendie<br />
ont obligé en effet SSI Schaefer<br />
à mettre au point des rayonnages à étagères<br />
grillagées d’un type entièrement<br />
nouveau. Car au vu du spectre des articles<br />
stockés par Dispeo, les rayonnages<br />
doivent offrir une perméabilité à l’eau de<br />
70 %. « Avec ce perfectionnement, SSI<br />
Schaefer est le seul sur le marché à<br />
proposer une telle caractéristique bien<br />
au-delà des 70% demandés ; mentionne<br />
Sylvain Cerise, directeur commercial de<br />
SSI Schaefer ».<br />
Du fait des dimensions colossales des<br />
installations, les spécialistes ont dû recourir<br />
à une nouvelle technique de montage<br />
: les différentes tours (1,30 m de largeur,<br />
1,20 m de profondeur et 9,00 m de<br />
hauteur) ont d’abord été pré-montées au<br />
sol. Les tours finies ont alors été dressées<br />
par des élévateurs-gerbeurs, puis les éléments<br />
intermédiaires ont été installés. Un<br />
élément sur cinq est une tour pré-montée,<br />
dite de contreventement. « L’automatisation<br />
de bout en bout des processus est un<br />
rêve de tout logisticien spécialisé dans le<br />
commerce électronique, résume Bernard<br />
Avril. Malheureusement, ce rêve ne se<br />
concrétise par souvent dans la réalité. En<br />
considérant ce qui est réalisable pour un<br />
prestataire de services spécialisé dans le<br />
stockage d’articles vendus par commerce<br />
électronique, SSI Schaefer a proposé la<br />
solution optimale, offrant en entrepôt une<br />
grande capacité, une flexibilité élevée et<br />
des processus efficaces.... »<br />
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Stockage - rayonnage<br />
<strong>Maintenance</strong> en production<br />
Interview<br />
Un savoir-faire de plus de cinquante ans<br />
Spécialisé depuis 1963 dans la conception et la fabrication de rayonnages et de meubles de stockage, Provost a fortement<br />
développé son offre au fil du développement et à la demande de nos clients. Désormais, l’entreprise fabrique<br />
également des chariots, des plateformes, des plans de travail, des établis, des plans de travail, des escabeaux et des<br />
échelles mobiles… Une évolution du marché que nous explique Jérôme Pouyadou, directeur marketing et communication<br />
chez Provost.<br />
© PROVOST<br />
Décrivez en quelques mots les savoir-faire<br />
de Provost en matière de<br />
stockage et rayonnage<br />
Nous sommes en mesure de, grâce à<br />
nos usines et à notre force de vente (la<br />
plus importante du secteur), répondre<br />
aux demandes spécifiques et réaliser des<br />
fabrications sur mesure. Nous pouvons<br />
également fournir dans des délais extrêmement<br />
brefs plus de 10 000 références<br />
de produits standards, accompagner et<br />
conseiller nos clients grâce à une présence<br />
commerciale forte (quatre-vingts<br />
technico-commerciaux) sur l’ensemble<br />
du territoire, et assurer un rapport qualité/<br />
prix optimal en vendant nos productions<br />
en direct, sans intermédiaires.<br />
Qui vos clients ? À quels secteurs industriels<br />
appartiennent-ils ?<br />
La force de Provost est d’avoir accompagné,<br />
en cinquante ans, une multitude de<br />
clients. Nous possédons une expertise<br />
et proposons des produits et des solutions<br />
sur-mesure aussi bien aux artisans<br />
qu’aux grands groupes industriels mondiaux,<br />
aux chaines de la grande distribution<br />
comme aux PME, aux administrations<br />
comme aux industriels.<br />
Quels sont leurs besoins et les problématiques<br />
auxquelles ils sont confrontés<br />
? En quoi ces problèmes ont-ils un<br />
impact sur les métiers de la maintenance<br />
?<br />
Au-delà des problématiques incontournables<br />
de leur métier, les notions de rapport<br />
qualité/prix, durée de vie du produit,<br />
nous notons que les notions d’optimisation<br />
(des flux, des espaces, des coûts…)<br />
et d’ergonomie deviennent incontournables.<br />
En fonction de ces besoins, quelles<br />
solutions leur proposez-vous ? Comment<br />
assurez-vous à vos clients les<br />
solutions les plus adaptées à leurs attentes<br />
?<br />
L’écoute active de nos interlocuteurs, la<br />
découverte de leur activité, de leur organisation,<br />
de leur problématique ainsi<br />
que le conseil sont à la base de notre<br />
relation-client. Nos quatre-vingts technico-commerciaux<br />
s’appuient sur un bureau<br />
d’études pour des solutions sur-mesure<br />
ou sur un catalogue de 10000<br />
références. A noter, que ces produits<br />
« catalogue » sont, eux-mêmes, issus<br />
de demandes clients et sont, par bien<br />
des aspects, le fruit de cinquante ans<br />
d’écoute et d’échange avec nos clients.<br />
Nous assurons aussi que nos réponses<br />
ont optimales en formant régulièrement<br />
notre force de vente.<br />
© PROVOST<br />
Quels résultats, en fonction des cas,<br />
ont-ils obtenu (meilleure gestion des<br />
équipements, réduction des temps<br />
d’opération, réduction des coûts, productivité<br />
etc.) ?<br />
Nous répondons systématiquement à des<br />
problématiques liées a l’environnement<br />
logistique donc le fait de résoudre ces<br />
problèmes apporte toujours une optimisation<br />
quelle soit liée au stockage, à la<br />
préparation de commande ou a la régulation<br />
des flux.<br />
Pour finir, quels conseils pouvez-vous<br />
donner dans le choix ou la nécessité<br />
de recourir à tel ou tel type de rayonnage<br />
?<br />
Le choix d’un système de stockage est<br />
plus complexe qu’on ne l’imagine a priori<br />
surtout si l’on souhaite optimiser son investissement<br />
et faire de e stockage un<br />
outil de productivité et de qualité. Je dirai<br />
qu’il faut prendre le temps de se renseigner,<br />
de comparer et d’interroger des<br />
professionnels. Je rappelle aussi l’importance<br />
des visites annuelles de contrôle<br />
obligatoires auxquels certains produits de<br />
stockage sont soumis. Provost propose<br />
gratuitement cet audit. Ces rencontres<br />
avec des experts sont des occasions<br />
uniques, pour les responsables maintenance,<br />
d’améliorer leurs installations et<br />
de découvrir des innovations.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 44
VÉRIFICATIONs<br />
RÉPARATIONs<br />
OTC.fr Photo : Benjamin Dubuis<br />
CERTIFIÉ<br />
ISO 9001<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 45
Stockage - rayonnage<br />
<strong>Maintenance</strong> en production<br />
Entretien<br />
Bito Systèmes poursuit<br />
son rythme de croissance<br />
>> Bernard Mourlon,<br />
directeur général de<br />
Bito Systèmes France<br />
Pouvez-vous décrire l’entreprise et<br />
son savoir-faire ?<br />
Bito Systèmes est un groupe européen<br />
qui a réalisé un chiffre d’affaires de 200<br />
M€ en 2013 avec environ 900 collaborateurs.<br />
Nous sommes fabricant d’équipements<br />
pour le stockage et pour les entrepôts.<br />
Nous avons 140 000 m2 d’outils de<br />
production concentrés sur deux axes : le<br />
métal (rayonnages) et le plastique (bacs).<br />
Nos deux usines sont à la frontière franco-allemande.<br />
Nous y concevons nos<br />
moules et fabriquons nos bacs plastique<br />
de A à Z. Pour la partie « métal », nous<br />
avons un bureau de développement et<br />
nous produisons sur place nos rayonnages.<br />
L’entreprise existe depuis 1842<br />
- elle a commencé dans les accessoires<br />
de bijoux- et depuis une cinquantaine<br />
d’années, elle s’est positionnée sur nos<br />
métiers actuels.<br />
Et la France, comment se situe-t-elle ?<br />
La France est la plus grosse filiale et le<br />
second marché européen après l’Allemagne.<br />
Notre pays reste stratégique<br />
pour le développement du groupe. Même<br />
si je regrette le manque de confiance des<br />
Français dans leur économie, le peu de<br />
visibilité à terme sur la fiscalité des entreprises<br />
et les investissements (ce qui<br />
refroidit nos clients potentiels et actuels),<br />
notre chiffre d’affaires est en progression<br />
à deux chiffres depuis plusieurs années.<br />
Le groupe était à 175 M€ l’année dernière<br />
et va sûrement réaliser 200 M€ cette année.<br />
Qui sont vos clients dans l’industrie ?<br />
Quels sont leurs besoins en termes de<br />
stockage ?<br />
Il y a trois secteurs principaux, l’agroalimentaire,<br />
la distribution et l’industrie.<br />
Pour la distribution, nous travaillons actuellement<br />
beaucoup sur les Drives. Nous<br />
avons d’ailleurs créé le premier en France<br />
avec Chronodrive. Le bouche à oreille<br />
fonctionne bien. Dans la grande distribution<br />
nous fournissons, par exemple, les<br />
plates-formes logistiques de Lidl. Notre<br />
chance est d’être multi-secteurs. Ainsi,<br />
lorsqu’un un secteur pèche un peu, les<br />
deux autres sont là pour nous aider. Ce<br />
qui fait la différence, c’est la qualité et le<br />
service. Nous avons par exemple accompagné<br />
Pixmania, de leurs débuts jusqu’à<br />
leurs récents investissements, en proposant<br />
des solutions permettant de sortir<br />
quelques centaines de commandes par<br />
jour (il y a longtemps) à … beaucoup plus<br />
maintenant.<br />
Sont-ils également confrontés<br />
à d’autres problématiques telles que<br />
la sécurité ?<br />
L’appréhension de la sécurité dans les<br />
entrepôts varie d’un secteur d’activité<br />
à l’autre. Cependant, nous notons une<br />
crainte montante des exploitants et industriels<br />
concernant leur responsabilité éventuelle<br />
en cas d’incident. Nos gammes<br />
sont garanties cinq ans, ce qui est de nature<br />
à rassurer. De plus, nous proposons<br />
des visites de sécurité régulières à nos<br />
clients. Cette démarche pro-active permet<br />
d’éliminer certains risques générés<br />
par l’activité intensive et accompagne les<br />
utilisateurs dans la mise en place d’adaptations<br />
éventuelles de leurs installations.<br />
Nous offrons en outre des solutions de<br />
sécurité passive, adaptées notamment<br />
aux allées de rayonnage où il y a beaucoup<br />
de circulation. Nous proposons de<br />
séparer par exemple le flux.<br />
Si l’on prend l’exemple du schéma ci-dessous,<br />
dans le bleu, l’opérateur circule<br />
dans la même allée que les caristes,<br />
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Stockage - rayonnage<br />
<strong>Maintenance</strong> en production<br />
générant d’importants accidents. Dans le jaune, on évite tout<br />
croisement entre les chariots et, si on doit maintenir des opérations<br />
manuelles (de picking notamment), on protège la zone<br />
de rayonnage, on intègre des butées au bout des chariots et on<br />
installe des systèmes de protection antichute. Il s’agit de choses<br />
simples qui appliquent à la lettre les consignes élémentaires de<br />
sécurité (lesquelles font l’objet d’une réelle méconnaissance),<br />
comme par exemple la hauteur d’échelle de rive qui doit mesurer<br />
75% de la hauteur de la charge.<br />
Quelles solutions leur proposez-vous ?<br />
Dans le secteur de l’industrie, nous proposons à nos clients des<br />
points de rayonnage d’angle, à tablettes ou encore des bacs<br />
classiques. Nous identifions ensemble la solution la plus adéquate<br />
avec ses besoins, puis de se rendre sur place pour voir<br />
leur process. L’idée est de comprendre le besoin en décortiquant<br />
le process. Mais bien souvent, les industriels n’ont le temps de<br />
nous accompagner toute une journée pour analyser les process<br />
de leurs ateliers. C’est pourquoi nous proposons « 10 minutes<br />
de consulting gratuit ». Lors des visites en clientèles, nos responsables<br />
régionaux ne se contentent pas de répondre à tel ou<br />
tel besoin exprimé par le client.<br />
La démarche de Bito Systèmes est de commencer le rendez-vous<br />
par une visite de l’entreprise (production, flux, stockage,<br />
expéditions, retours clients…). Ces quelques minutes<br />
pourront s’avérer cruciales pour le client. La grande expérience<br />
de nos conseillers ainsi que leur connaissance pointue des<br />
règles et normes, leur permet d’identifier des axes de progrès,<br />
tant en termes de limitation des risques qu’en termes de simplification<br />
des process ou d’optimisation du stockage. Le tout dans<br />
la convivialité et avec humilité.<br />
Et en termes de productivité ?<br />
Le coût du travail en France est tel qu’il faut faire d’énormes<br />
gains de productivité. Mais attention, une automatisation poussée<br />
peut vite se révéler être un miroir aux alouettes ! Le piège<br />
principal étant d’investir dans des systèmes très efficaces mais<br />
peu flexibles. Nos entreprises sont amenées à évoluer, à modifier<br />
leurs gammes et leurs processus pour toujours rester rentables.<br />
Alors, les solutions à mettre en place doivent permettre<br />
des gains de productivité tout en permettant une grande flexibilité.<br />
De plus, il faut sécuriser les opérateurs, tant en production<br />
qu’en manutention et en logistique. Le bac Kanban de Bito Systèmes<br />
permet une grande flexibilité tant en « bord de ligne » de<br />
production qu’en distribution de pièces détachées. Il permet des<br />
tailles de lots plus grandes et une accessibilité inégalée.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
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<strong>Maintenance</strong> en production<br />
Reportage<br />
Immersion dans les antres du verrouillage<br />
Cela fait plus d’un siècle que SERV Trayvou Interverrouillage (STI), filiale du groupe britannique Halma, développe et<br />
fabrique des solutions de sécurité, toujours en adéquation avec la réglementation. S’ils s’adressaient jadis uniquement<br />
au secteur du ferroviaire, les produits de STI s’appliquent aujourd’hui dans des domaines divers et variés, à la fois<br />
dans l’industrie (automobile, BTP, métallurgie, papier…), l’énergie, la pétrochimie sans oublier la traçabilité, domaine<br />
dans lequel STI est subtilement parvenu à associer le verrouillage sécurisé, l’identification et le suivi en temps réel.<br />
Le métier de l’entreprise réside dans<br />
les systèmes de sécurité et les systèmes<br />
de verrouillage. Ces solutions sont<br />
utilisées pour sécuriser les opérations<br />
de maintenance industrielle, l’accès aux<br />
machines dangereuses mais aussi pour<br />
les interventions sur les cellules électriques<br />
de moyenne ou haute tension ainsi<br />
que les caténaires et les opérations de<br />
chargement/déchargement.<br />
Depuis 1894, STI fabrique des systèmes<br />
de sécurité pour l’industrie et des serrures<br />
jadis connues sous le nom de Bouré, dont<br />
le siège social se trouvait à Lyon. Puis la<br />
dénomination Trayvou est devenue Serv<br />
puis STI. Aujourd’hui, outre une entreprise<br />
située en Tunisie et produisant de<br />
petits systèmes dédiés notamment à l’industrie<br />
de l’énergie, STI a gardé son principal<br />
atelier d’une cinquantaine de personnes<br />
en France, et plus précisément<br />
à Montreuil, en Seine-Saint-Denis. Cette<br />
unité de production est l’une des rares<br />
à être encore implantée en ville. Discrètement<br />
dissimulée derrière les studios<br />
d’une chaîne de télévision, STI conçoit,<br />
fabrique et expédie ses systèmes d’interverrouillage.<br />
Si la partie administrative<br />
et vente se charge de coordonner un<br />
vaste réseau de distributeurs répartis aux<br />
quatre coins du globe, l’atelier fabrique<br />
les produits de A à Z avant de les expédier<br />
vers le monde entier.<br />
Le client historique de STI étant la SNCF<br />
(et ce bien avant la création en tant que<br />
telle de la Société nationale de chemins<br />
de fer d’ailleurs), il n’est guère surprenant<br />
de constater la présence d’une brocheuse<br />
âgée d’au moins une quarantaine<br />
d’années. Cette machine a pour principe<br />
de venir racler la matière pour réaliser<br />
l’entre-clé grâce à une broche dont le<br />
prix à l’unité avoisine les 10 000 euros !<br />
« Nous élaborons des codages particuliers<br />
à la fois pour la partie mécanique et<br />
la clé, indique Philippe Rodesch, responsable<br />
du marketing. Pour la SNCF, ces<br />
clés sont destinées aux zones de maintenance,<br />
à la sécurisation des accès et des<br />
goujures d’alimentation électrique avant<br />
chaque intervention ou encore pour les<br />
ponts élévateurs et tout autre matériel ».<br />
Ces clés sont également utilisées pour la<br />
partie aiguillage, notamment pour les installations<br />
manuelles ou disposant d’une<br />
commande à distance.<br />
Concentré de technologie<br />
Au total, entre soixante et quatre-vingts<br />
clés sont produites quotidiennement,<br />
parfois cent… Il s’agit bien souvent de<br />
séries de clés aux codages différents.<br />
« Notre particularité réside dans notre savoir-faire<br />
mécanique. Toute la partie liée<br />
à la sécurité est purement mécanique ;<br />
il n’existe aucune pièce intermédiaire ».<br />
Ce qui n’empêche évidemment pas STI<br />
de proposer depuis déjà de nombreuses<br />
années des solutions mécatroniques sur<br />
certaines serrures afin d’y ajouter des<br />
éléments d’identification supplémentaires<br />
comme des puces RFID. L’objectif étant<br />
ici de pouvoir autoriser l’accès à telle ou<br />
telle personne et de donner des droits<br />
différents selon les postes de chacun en<br />
matière de déverrouillage.<br />
Dans le bureau d’étude par exemple trône<br />
le dernier né de la marque : le tableau modulaire<br />
SmartKey Manager. Ce nouveau<br />
système de tableau est un concentré de<br />
technologie permettant la gestion, la traçabilité<br />
et le verrouillage d’éléments. Il est<br />
capable à la fois de limiter les accès, d’authentifier<br />
chaque utilisateur et de gérer<br />
les emplacements de clés. Trois niveaux<br />
d’utilisateurs se succèdent : le standard<br />
(qui peut retirer sa clé), le superviseur qui<br />
opère le suivi grâce à un rapport journalier<br />
ou une alerte email, et l’administrateur<br />
qui a, quant à lui, la possibilité de configurer<br />
le système. L’identification des utilisateurs<br />
peut s’effectuer par code, badge<br />
ou badge et code. « Nous pouvons savoir<br />
qui a pris la clé et quand à l’aide d’un affichage<br />
de la date et de l’heure ainsi que<br />
l’emplacement initial de la clé », souligne<br />
l’un des ingénieurs du bureau d’étude.<br />
De plus, une interface Web server permet<br />
le contrôle depuis un ordinateur, une<br />
tablette ou un smartphone. Enfin, le suivi<br />
(interrogation et modification) se fait en<br />
temps réel. « Le superviseur est en mesure<br />
de voir l’état du tableau et d’en modifier<br />
la base de données, les droits des<br />
utilisateurs et de bloquer temporairement<br />
ou définitivement l’accès ».<br />
Précision et contrôle en production<br />
L’atelier de fabrication reçoit les éléments<br />
en inox ou en Q-Pro. Ici sont assemblés<br />
et usinés les différents systèmes qui composent<br />
les gammes de produits de STI,<br />
qu’il s’agisse de solutions de verrouillage<br />
comme d’interverrouillage. Les produits<br />
fabriqués répondent à des demandes à<br />
la fois standard et comprises dans le catalogue,<br />
et des demandes particulières.<br />
Il peut s’agir de pièces intermédiaires ou<br />
optionnelles s’ajoutant à la partie mécanique<br />
de la serrure, avec des pênes aux<br />
dimensions et aux formes très spécifiques.<br />
Des systèmes d’autolubrification sont régulièrement<br />
utilisés, en particulier pour<br />
les environnements industriels sévères ;<br />
« nous avons muni un fabricant de pneus<br />
de solutions d’autolubrification afin de réduire<br />
les risques liés aux agglomérations<br />
de poudres abrasives et dangereuses<br />
pour les machines », souligne Philippe<br />
Rodesch. STI propose également d’ajouter<br />
des loquets particuliers, notamment<br />
pour les zones sensibles. Ces demandes<br />
particulières nécessitent aussi des usinages<br />
spécifiques. À titre d’exemple, il<br />
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<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
n’est pas rare qu’un client exige un système<br />
d’interverrouillage composé d’une<br />
multitude de serrures, comprenant huit<br />
clés voire davantage. Sur le centre d’usinage<br />
de l’atelier sont montés plusieurs<br />
forets que l’on change automatiquement<br />
grâce au paramétrage de la commande<br />
numérique. Ensuite vient l’opération de<br />
perçage destinée à insérer une goupille<br />
et à rigidifier au maximum la clé. Le<br />
contrôle est minutieux. Il concerne essentiellement<br />
la partie codage sur laquelle un<br />
opérateur vient tester les différentes combinaisons<br />
et les entrées de clés, sans oublier<br />
la clé elle-même ; « les clés peuvent<br />
contenir des dizaines voire des centaines<br />
de milliers de codes par serrure ! ».<br />
Le contrôle se poursuit sur le fonctionnement<br />
même de la serrure, sur les points<br />
de fixation pour éviter tout problème éventuel<br />
de décalage et, notamment dans les<br />
cas d’exigences spécifiques, pour rester<br />
fidèle à la définition complète du produit<br />
en fonction du cahier des charges préalablement<br />
défini. Puis une nouvelle vérification<br />
intervient pour s’assurer que tous<br />
les codages sont bien disponibles et que<br />
l’ordre voulu des combinaisons est bien<br />
respecté ; c’est le cas notamment des<br />
tableaux complexes et atteignant parfois<br />
plus de cinquante clés différentes, avec<br />
un système d’interverrouillage et de clés<br />
dites prisonnières, lesquelles doivent<br />
absolument rester emprisonnées pour<br />
pouvoir libérer les autres… « Bref, nous<br />
sommes pleinement engagés dans la<br />
sécurité et l’inviolabilité de nos produits,<br />
d’où ce nombre important de contrôles ».<br />
Les solutions de verrouillage sont ensuite<br />
emballées et stockées pour être<br />
rapidement expédiées. À cet atelier de<br />
fabrication s’ajoute une activité d’assemblage<br />
de systèmes de sécurité pour des<br />
vannes dans le secteur de la pétrochimie.<br />
« Nous intervenons ici ou sur place, chez<br />
nos clients. Nous envoyons nos techniciens<br />
sur des sites qui se trouvent généralement<br />
en Russie, en Argentine ou<br />
autre »… Des pays émergents qui ont<br />
de plus en plus besoin des solutions de<br />
sécurité et « Made in France ». En Chine<br />
par exemple, un grand fabricant de machines<br />
de gravillonnage a choisi les produits<br />
de STI précisément pour cette raison<br />
; une aubaine pour le fabricant qui<br />
a multiplié les contrats avec le pays ces<br />
deux dernières années.<br />
Olivier Guillon<br />
Conjoncture<br />
La profession<br />
mise sur le moral des acteurs du marché<br />
Formation<br />
Loin des annonces médiatiques, de<br />
relances et autres reprises communiqués<br />
en septembre, la réalité des adhérents<br />
d’Artema reflète une période<br />
difficile qui devrait se traduire par une<br />
année 2013 équivalente à 2012 en chiffre<br />
d’affaires. Après des frémissements au<br />
printemps et un beau mois de juillet, un<br />
mois de septembre décevant a stoppé<br />
l’élan espéré. Le pire semble cependant<br />
derrière nous.<br />
Des points positifs demeurent : un marché<br />
export solide, des secteurs clients<br />
dynamiques comme l’aéronautique, le<br />
machinisme agricole ou encore l’oil and<br />
gaz. Une très légère amélioration de la<br />
conjoncture de nos professions est attendue<br />
pour les premiers mois de l’année.<br />
Dans un climat de grande incertitude et<br />
d’attentisme, il est clair que le moral et<br />
la confiance générale de l’ensemble des<br />
acteurs du marché joueront un grand rôle<br />
sur la date d’une éventuelle reprise pour<br />
nos industries.<br />
La mécatronique, un univers à découvrir<br />
Artema vient de publier une plaquette<br />
présentant les professions de la mécatronique<br />
aux jeunes en partant d’application<br />
grand public : stade de football,<br />
parc d’attraction, éolienne, formule 1,<br />
téléphérique, scanner médical... le syndicat<br />
entend ainsi sensibiliser les jeunes<br />
de classe de troisième à la variété et la<br />
richesse de la mécatronique et à comprendre<br />
comment fonctionne le monde<br />
qui les entoure.<br />
Ce fascicule a été développé en complément<br />
des outils déjà existant, à savoir, la<br />
vidéo « Trouve ta voie et ton métier dans<br />
la mécatronique », le Guide des métiers<br />
des industriels de la mécatronique qui<br />
Cette rubrique a été réalisée<br />
avec notre partenaire Artema<br />
sera remanié en 2014 et un diaporama<br />
mécatronique élaboré en collaboration<br />
avec le Web pédagogique, spécialiste<br />
des contenus Web à destination des professeurs<br />
de découverte professionnelle.<br />
Tous ces outils sont en libre accès sur le<br />
site du syndicat et sur ses réseaux sociaux.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 50
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Mécatronique<br />
L’Institut de mécatronique UTC-Cetim<br />
inaugure une plateforme hydraulique<br />
La nouvelle plateforme hydraulique de l’Institut de mécatronique UTC-Cetim a été inaugurée ce 24 janvier 2014 à<br />
l’Université de technologie de Compiègne. Celle-ci comporte trois bancs d’essai, destinés aux équipements de faible<br />
puissance et dédiés à l’énergétique et à la modélisation, aux vibrations et aux pulsations, et à la pédagogie par la<br />
pratique.<br />
Quarante, c’est le nombre d’années<br />
de collaboration entre le Centre<br />
technique des industries mécaniques<br />
et l’UTC de Compiègne. Il faut dire que<br />
les deux structures avaient tout pour<br />
travailler ensemble. Situées à peine à<br />
trente minutes de route l’une de l’autre,<br />
les entités picardes ont vu le jour sur le<br />
territoire à deux ans d’intervalle. Bien que<br />
créé en 1965, l’institut technologique de<br />
mécanique (Cetim) s’est installé à Senlis<br />
(Oise) en 1971. L’UTC a quant à elle<br />
été créée en 1973, et collabore de façon<br />
constante et soutenue avec le Cetim,<br />
tant sur le plan pédagogique que sur le<br />
plan de la recherche partenariale. Cette<br />
collaboration est facilitée par la proximité<br />
géographique des deux institutions. Désormais,<br />
celle-ci est incarnée par l’Institut<br />
de mécatronique.<br />
Recherche, mise en pratique, développement<br />
et pédagogie sont les raisons d’être<br />
de cette nouvelle plateforme hydraulique<br />
de l’Institut de mécatronique. Fruit de la<br />
réflexion menée conjointement entre le<br />
Cetim (Institut technologique de méca-<br />
Paul et Maxime, deux futurs ingénieurs en<br />
conception mécanique à l’UTC Compiègne<br />
Inauguration de la plateforme hydraulique Cetim-UTC, le 24 janvier dernier<br />
nique), l’UTC, les industriels des transmissions<br />
hydrauliques et de leur Syn-<br />
vise la baisse des émissions sonores des<br />
le Cetim avec financement de l’Ademe,<br />
dicat Artema, l’Institut de mécatronique transmissions hydrauliques (projet BESconcrétise<br />
en effet une vision commune TH). Enfin, le troisième banc « Pédagogie<br />
autour, à la fois, d’un centre de formation par la pratique » reprend le principe d’une<br />
des ingénieurs de demain dont la mécanique<br />
a besoin, d’un lieu de recherche « tout ou rien », l’hydraulique proportion-<br />
nacelle élévatrice intégrant l’hydraulique<br />
appliquée et d’un espace commun de développement<br />
de solutions.<br />
nelle puis l’asservissement avec réseau<br />
Canbus. Il sera, entre autre, utilisé pour<br />
La nouvelle plateforme comprend trois la formation continue.<br />
bancs d’essai destinés aux équipements<br />
Création d’une chaire d’enseignement<br />
de faible puissance : le banc « Énergétique<br />
et modélisation » comprend une machine<br />
tournante avec contrôle de vitesse. s’inscrit dans le cadre de l’évolution des<br />
Créé en 2008, l’Institut de mécatronique<br />
Il est destiné à tester les équipements et produits en mécanique en termes de<br />
à réaliser des manipulations à l’identique. fonctions pilotées et de critères d’efficacité<br />
(performance, rendement, sûreté,<br />
Le banc « Vibration et pulsation », réalisé<br />
en partenariat avec Poclain Hydraulics et propreté…). Trois axes principaux consti-<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 51
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Alimentation hydraulique du banc<br />
« Énergétique et modélisation »<br />
tuent l’activité de l’institut. D’une part, la<br />
formation aux spécialités d’hydraulique<br />
et de mécatronique. Le deuxième axe<br />
concerne une activité conjointe de Recherche<br />
et Développement, effectuée par<br />
une équipe de haut niveau d’ingénieurs<br />
et de chercheurs bénéficiant des compétences<br />
scientifiques de l’UTC, de l’expertise<br />
technique du Cetim. Enfin, une<br />
troisième activité met en avant l’innovation<br />
et tout particulièrement à travers des<br />
actions et des programmes transfert de<br />
technologie.<br />
Sur les trois dernières années, l’Institut de<br />
mécatronique a bénéficié de 5,5 millions<br />
d’euros dont 40% de financements externes,<br />
notamment de la Région Picardie.<br />
Ce budget comprend le fonctionnement<br />
de la chaire industrielle hydraulique-mécatronique,<br />
le financement des thèses<br />
et les investissements dont la nouvelle<br />
plateforme hydraulique inaugurée ce 24<br />
janvier.<br />
La création de la chaire d’hydraulique a<br />
permis avec le soutien de la Région Picardie,<br />
la formation de quatre-vingts ingénieurs<br />
dans les spécialités d’hydraulique<br />
et de mécatronique. Pour accompagner<br />
cette chaire, une plateforme hydraulique<br />
dédiée aux faibles puissances a été<br />
créée en 2013.<br />
La mécatronique,<br />
un enjeu pour l’avenir<br />
La mécatronique n’est pas une science<br />
nouvelle. La création du syndicat Artema<br />
par exemple illustre bien l’idée qu’associer<br />
les métiers de la mécanique et<br />
l’électronique, mais aussi l’hydraulique,<br />
ou encore les automatismes et les logiciels<br />
est devenue primordiale. D’autant<br />
que le marché s’offre tout à fait au développement<br />
de la mécatronique, comme<br />
en témoignent les activités du Cetim, en<br />
forte augmentation dans ce domaine.<br />
« L’industrie a fait des composants mécaniques<br />
des solutions hybrides, de plus<br />
en plus intelligentes, intégrant un nombre<br />
croissants d’information et de technologies<br />
de communication », rappelle Philippe<br />
Choderlos de Laclos, directeur général<br />
du Cetim.<br />
Olivier Guillon<br />
Philippe Choderlos de Laclos, directeur<br />
général du Cetim (à gauche), et Emmanuel<br />
Vieillard, président du Cetim<br />
Formation en mécatronique : la parole à deux étudiants de l’UTC<br />
Mise à disposition pour la pédagogie, la nouvelle plateforme hydraulique installée à l’UTC est censée pallier le manque d’équipements<br />
industriels que tant de centres et d’établissements de formation connaissent aujourd’hui. Car au-delà des cours sur l’hydraulique,<br />
les étudiants de l’université technologique pourront désormais exercer de véritables travaux pratiques sur un banc décomposé<br />
en deux parties : un premier pas à commande manuelle pour piloter un engin en trois axes, et une partie asservissement électronique<br />
et informatique pour contrôler la plateforme.<br />
Paul et Maxime (voir photo page précédente), deux futurs diplômés d’ingénieurs en conception mécanique intégrée, se sont également<br />
spécialisés en hydraulique-mécanique, sorte de label pluridisciplinaire qui allie l’hydraulique, la mécanique et la commande<br />
numérique. « Dans notre formation, on nous sensibilise beaucoup au travail d’intégration des différents éléments, indique Paul.<br />
C’est primordial aujourd’hui ; si l’on prend l’exemple d’une automobile, on s’aperçoit qu’outre la partie moteur, interviennent l’humain,<br />
les technologies de communication etc. ». L’intérêt de cet équipement, en l’occurrence le banc intitulé Pédagogie par la pratique,<br />
permet aux étudiants de vérifier nos hypothèses préalablement validées par la simulation. « L’essentiel pour nous est que nous<br />
pouvons désormais vérifier ce qui marche ou non, et surtout de pouvoir déterminer pourquoi, ajoute Maxime. Surtout, ce banc prend<br />
en compte les vibrations alors que les outils de simulation numérique peuvent donner des résultats sensiblement différents d’un<br />
logiciel à l’autre ».<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 52
Portrait<br />
Concevoir et animer des formations<br />
pour les mécaniciens<br />
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
La formation est une activité importante pour SKF. Savoir bien utiliser les produits du groupe ne s’improvise pas. De la<br />
prise de conscience au gain de compétences, la formation est aussi une aventure humaine. Portrait et entretien avec<br />
Jérôme Choplin, formateur et support technique chez SKF France, à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines).<br />
L<br />
’Institut de Formation est un service<br />
de SKF France basé à Montigny (Solution<br />
Factory). Ce sont plus de dix personnes<br />
qui assurent un vaste programme<br />
(mécanique, étanchéité, lubrification,<br />
analyse vibratoire)... Les formations dédiées<br />
à la mécanique y sont conçues et<br />
animées par Jérôme Choplin (également<br />
consultant technique). Dans cet article il<br />
nous parle surtout de roulements, mais<br />
ce qu’il nous dit s’applique à toutes les<br />
formations SKF en général.<br />
À quoi sert la formation ?<br />
Jérôme Choplin<br />
Dans l’industrie, on rencontre trop souvent<br />
des pannes de machines dues à<br />
des erreurs humaines. Il ne suffit pas de<br />
choisir un produit de qualité d’une grande<br />
marque, un produit SKF, pour se protéger<br />
des défaillances techniques. Car un<br />
roulement qui n’a pas été correctement<br />
sélectionné, monté ou lubrifié (...) n’atteint<br />
pas la durée de vie prévue. La mise<br />
en œuvre d’un roulement ne s’improvise<br />
pas. Il faut des connaissances techniques.<br />
C’est là qu’intervient la formation.<br />
Dans la pratique, la panne déclenche la<br />
prise de conscience. C’est au moment<br />
d’expertises d’avaries ou d’audits, que<br />
l’utilisateur prend conscience de son<br />
manque de connaissances. Il comprend<br />
alors que la qualité d’origine n’est pas<br />
suffisante. Il doit aussi changer sa manière<br />
de penser et d’agir pour obtenir le<br />
fonctionnement optimal du produit en<br />
utilisation. Que ce soit dans les bureaux<br />
d’études ou sur le terrain, les conditions<br />
d’installation et d’utilisation des roulements<br />
ne sont pas suffisamment connues<br />
pour assurer un fonctionnement optimum<br />
des machines.<br />
Notre formation va donc servir à transmettre<br />
les connaissances adaptées, les<br />
gestes corrects pour la mise en œuvre<br />
optimale de nos produits : de leur sélection<br />
initiale jusqu’à leur maintenance. Il<br />
faut savoir, par exemple, qu’un roulement<br />
mal sélectionné (surdimensionné ou sous<br />
dimensionné par rapport à l’application)<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 53
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Jérôme Choplin, formateur<br />
et support technique chez SKF France<br />
sous-traitants. Les concepteurs tireront<br />
profit des modules théoriques tout autant<br />
que des modules pratiques. Ils comprendront<br />
ainsi l’importance des décisions<br />
prises en phase de conception/sélection.<br />
Les techniciens de maintenance fiabiliseront<br />
leurs interventions et bénéficieront<br />
des modules théoriques (désignation,<br />
sélection) leur permettant de dialoguer<br />
avec leurs collègues experts et de faire<br />
remonter des informations. Ils sont souvent<br />
d’excellents mécaniciens, au contact<br />
des réalités quotidiennes du terrain.<br />
Comment prépare-t-on une formation<br />
?<br />
Le cahier des charges d’une formation<br />
répond à des objectifs opérationnels très<br />
précis. Que veut obtenir le client ? Que<br />
doit-il savoir faire concrètement à l’issue<br />
de la formation ? L’étape suivante est<br />
la fixation des objectifs pédagogiques.<br />
Quelles sont les connaissances à présenter<br />
en pratique (exercices) ?<br />
Exemple du serrage des roulements dans<br />
un ventilateur<br />
• Que faut-il connaître de la technologie<br />
du roulement ?<br />
• Quelle est la désignation appropriée ?<br />
• Quel ajustement sélectionner ?<br />
• Comment se comporte un roulement en<br />
fonctionnement ?<br />
• L’explication du serrage<br />
Le rôle de formateur consiste à comprendre<br />
et à prendre en compte la demande<br />
client, à préparer des supports<br />
adaptés et à animer la formation.<br />
Comment se déroule une formation ?<br />
va rapidement entraîner une panne de<br />
machine. La sélection du bon dimensionnement<br />
fait donc partie des éléments<br />
fondamentaux de la formation. L’aspect<br />
manuel (montage) compte tout autant,<br />
comme on le verra par la suite.<br />
Qui vient se former ?<br />
Nos formations s’adressent en premier<br />
lieu aux techniciens de maintenance.<br />
Les responsables maintenance et les<br />
équipes de bureaux d’études sont également<br />
les bienvenus. Nous les accompagnons<br />
dans leurs démarches, en tenant<br />
compte de leurs spécificités respectives.<br />
Les responsables maintenance définissent<br />
et déclinent la stratégie de l’entreprise<br />
sur leurs sites respectifs. Ils doivent<br />
posséder d’excellentes connaissances<br />
sur des opérations qu’ils confient à leurs<br />
équipes opérationnelles internes ou à des<br />
Effets de la fatigue (écaillage) et traces<br />
d’usure sur une bague de roulement<br />
Multiples occurrences d’écaillage sur une bille de roulement<br />
L’animateur de formation est chargé de<br />
faire passer le message. Il instaure un<br />
climat de confiance et facilite l’apprentissage<br />
sur les thèmes définis. Dans notre<br />
Institut de Formation à la Solution Factory<br />
de Montigny nous avons la chance<br />
d’avoir une salle de pratique complète,<br />
très bien équipée en matériel. C’est pourquoi<br />
nous insistons toujours pour que la<br />
formation ait lieu ici, non pas sur le site<br />
du client. Il y a d’autres raisons à cela : les<br />
stagiaires sont plus disponibles lorsqu’ils<br />
sont à l’extérieur de leur entreprise. C’est<br />
aussi plus valorisant pour eux.<br />
Les stagiaires arrivent souvent le premier<br />
jour avec de fausses certitudes qui sont<br />
dissipées par la suite, laissant la place à<br />
de nouveaux apprentissages. Certains<br />
pensent, par exemple, que les roulements<br />
sont faits d’un acier très dur et inusable,<br />
donc insensibles aux conditions opérationnelles.<br />
C’est un préjugé. En réalité,<br />
un roulement peut se détériorer très rapidement<br />
si l’on ignore son fonctionnement,<br />
si l’on néglige sa procédure de montage<br />
et si l’on manque de connaissances en<br />
lubrification....<br />
La méthode de la découverte est la meilleure<br />
façon de stimuler l’apprentissage<br />
chez des adultes. Comment fait-on ?<br />
Prendre en main des pièces réelles ayant<br />
subi des avaries. Puis laisser le stagiaire<br />
découvrir progressivement toutes les<br />
causes de problèmes et aboutir à la théorie.<br />
Exemple : « Vous avez de la rouille de<br />
contact, voici la cause... »<br />
Les stagiaires reconnaissent les problématiques<br />
qu’ils ont connues sur leurs<br />
sites, se prennent au jeu, font progresser<br />
leur connaissance et se remotivent. Cet<br />
aspect humain est l’un des plus motivants<br />
du métier de formateur. On avance ensemble.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 54
Comment devient-on formateur ? Par passion ?<br />
Pour moi, la formation est une vraie vocation. A l’âge de 10<br />
ans déjà, mes camarades me surnommaient le professeur. J’ai<br />
toujours aimé explorer, comprendre et expliquer la technique.<br />
Je ne suis pourtant pas rentré dans l’enseignement. C’est l’industrie<br />
qui m’attirait. Je voulais aller sur le terrain et je me suis<br />
constitué une expérience industrielle avant de rentrer chez<br />
SKF. J’ai été chef d’équipe maintenance. Déjà à l’époque, je<br />
pensais que mon rôle de manager était de faire évoluer mon<br />
équipe. Je développais la maintenance préventive.<br />
Ici, à Montigny, je reste doublement en contact avec l’industrie,<br />
car je suis à la fois formateur et consultant au Service<br />
Application Engineering. Toujours dans le même domaine : la<br />
mécanique. Je pense que la formation fait appel à des qualités<br />
techniques (la curiosité, l’envie de comprendre) autant que<br />
des qualités humaines (l’altruisme, le désir de transmettre).<br />
C’est une passion.<br />
La méthode ? Prendre en main des pièces réelles ayant subi des avaries puis<br />
laisser le stagiaire découvrir progressivement les causes de problèmes<br />
Des perspectives d’avenir<br />
L’activité de notre équipe formation est en croissance régulière.<br />
Il y a encore beaucoup à faire (en réalité, les besoins<br />
sont immenses dans l’industrie). Nous nous adaptons à la demande<br />
de nos clients : les programmes de formation sont de<br />
plus en plus dédiés à leurs secteurs d’activité et problématiques<br />
machines.<br />
Nouveau ! En cette année, nous allons proposer une formation<br />
pour les produits de transmission. Elle s’ajoutera à notre<br />
vaste catalogue (mécanique, étanchéité, lubrification, analyse<br />
vibratoire…)<br />
La formation est un marché d’avenir très intéressant pour SKF.<br />
Cette activité permet de nous différencier : elle nous implique<br />
davantage auprès des clients, en tant que partenaire privilégié<br />
de développement support pour leurs équipes. C’est également<br />
une opportunité pour nous déployer vers d’autres programmes<br />
SKF : Asset Management, ODR. Nos stagiaires ont<br />
l’occasion d’utiliser des produits MAPRO durant leur formation.<br />
Ces produits seront ensuite achetés par leurs entreprises<br />
respectives. Et d’une manière générale, ils découvrent aussi<br />
l’ensemble des solutions SKF (les cinq plates-formes) dans le<br />
show-room de la Solution Factory. La formation est donc une<br />
porte d’entrée vers la vente de produits. Il y a donc une belle<br />
synergie entre le marché de la formation et celui de la vente<br />
de produits/solutions.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 55
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Application<br />
Des motoréducteurs pour améliorer la qualité de<br />
boissons apéritif<br />
TMCI Padovan a fourni à un célèbre producteur italien de boissons aromatisées une machine Dynamos primée intégrant<br />
des motoréducteurs Nord. La machine est destinée au traitement final des marcs créés à l’issue de la filtration<br />
des vins servant de base au vermouth et de la clarification au charbon décolorant.<br />
L<br />
’industriel italien était à la recherche<br />
d’une solution innovante pour remplacer<br />
un filtre sous vide classique. En<br />
raison des importants volumes traités,<br />
il fallait une machine fiable et à faible<br />
consommation, capable de fonctionner<br />
tous les jours de l’année de huit à dix<br />
heures en moyenne. Après avoir identifié<br />
le filtre Dynamos comme possible solution<br />
au problème, le client a demandé à<br />
TMCI Padovan d’effectuer un essai sur<br />
son site de production.<br />
Doté de motoréducteurs Nord, le filtre<br />
Dynamos comporte plusieurs avantages,<br />
lesquels se sont avérés décisifs dans le<br />
choix final de la solution. Tout d’abord, la<br />
flexibilité du logiciel, qui permet d’ajuster<br />
les paramètres de fonctionnement au<br />
produit fini. Deuxièmement, la compacité<br />
et la propreté de fonctionnement : la filtration<br />
tangentielle dans un espace fermé<br />
garantit une meilleure hygiène et réduit<br />
l’encombrement. Outre son avantage en<br />
termes de coût, le fonctionnement sans<br />
adjuvant est également bénéfique sur<br />
le plan de la sécurité et de l’environnement.<br />
En outre, la consommation d’énergie<br />
pendant la filtration est réduite. La<br />
hausse de température est minime et,<br />
le filtre Dynamos étant fermé, le produit<br />
ne subit quasiment aucune oxydation. La<br />
réduction des adjuvants de filtration, et<br />
donc des déchets liés aux opérations, a<br />
également pesé dans la décision de remplacer<br />
l’ancienne technologie de filtration<br />
par le filtre Dynamos.<br />
TMCI Padovan fait partie des premiers fabricants mondiaux de machines de filtration,<br />
de clarification, de pasteurisation, d’évaporation et de réfrigération.<br />
Un filtre tangentiel en rotation<br />
Dynamos de TMCI Padovan est le premier<br />
filtre tangentiel dynamique en rotation<br />
doté d’un système de pulsation<br />
inversé calibré innovant. Cette nouvelle<br />
machine est amenée à s’imposer comme<br />
la meilleure solution pour la filtration<br />
sans adjuvant des moûts et marcs de<br />
vin, des liquides dotés d’un niveau élevé<br />
de solides en suspension. Le principe<br />
consiste à appliquer une filtration tangentielle<br />
à des disques. Ce procédé à faible<br />
consommation d’énergie empêche les<br />
blocages et facilite le nettoyage. Il nécessite<br />
de longs cycles de filtration (jusqu’à<br />
72 heures sans interruption) et d’importants<br />
débits (de 25 à 50 l/m2 par heure<br />
sur lies), sans perte de la couleur rouge<br />
et avec une faible consommation d’oxygène.<br />
Compacts et simples d’utilisation,<br />
les modèles disponibles vont de 2 à 40<br />
m². Dynamos a reçu le prestigieux prix de<br />
l’innovation lors du salon Simei 2011, le<br />
plus important événement international<br />
de l’industrie viticole. Ce succès est aussi<br />
dû aux technologies de pointe ayant ren-<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 56
du possible la création de cette machine, comme celles de<br />
Nord, largement utilisées dans les filtres Dynamos. En effet,<br />
les modèles les plus petits intègrent 4 motoréducteurs à arbres<br />
parallèles, dotés d’un variateur SK205E et d’un moteur de 2,2<br />
kW. Les modèles plus grands disposent de deux fois plus de<br />
systèmes d´entraînements : tandis que les motoréducteurs<br />
Nord font tourner les disques de filtration, leur nombre varie<br />
en fonction du nombre d’arbres à disque (de 1 à 16) sur la machine.<br />
Enfin, les machines possèdent une ou deux cuves pour<br />
le produit. Chaque cuve comporte quatre motoréducteurs.<br />
Leur nombre doit donc être doublé lorsque le système est doté<br />
de deux cuves.<br />
Une configuration à la fois simple et rapide<br />
Les motoréducteurs à variateur vectoriel embarqué sans capteur<br />
(c’est-à-dire un variateur ne nécessitant aucun détecteur<br />
de vitesse) et les variateurs SK205E fournissent une rotation<br />
à constante de temps, ce qui garantit la bonne qualité du processus.<br />
Les entraînements ajustent la vitesse du système en<br />
communiquant avec l´automate de contrôle via un bus de terrain.<br />
Les filtres Dynamos sont aussi fournis avec un moteur 3<br />
kW 1500 T/MIN avec variateur Nord SK205E pour la pompe<br />
de circulation.<br />
Les variateurs SK 200E existent en deux variantes : une installée<br />
à côté du moteur, et une autre directement intégrée à<br />
celui-ci. Ils bénéficient de la même plage de fonctionnement<br />
que la série de variateurs centralisés SK 500E destinés aux<br />
installations en armoire. Outre leur importante capacité de<br />
surcharge de 200 %, les variateurs embarqués permettent à<br />
l’utilisateur de contrôler le moteur avec une grande précision.<br />
Les positions souhaitées (axes incrémentaux ou continus) ou<br />
les valeurs absolues (tables rotatives/positions fixes reproductibles)<br />
peuvent être contrôlées par des valeurs binaires saisies<br />
via les entrées du SK 200E et stockées dans le moteur. Elles<br />
peuvent aussi être définies via un système de bus de terrain.<br />
Les positions peuvent être détectées via des codeurs incrémentaux<br />
(pour la fourniture simple de variateurs, une fonction<br />
de référence intégrée est incluse) ou définies directement<br />
d’après les données fournies par un codeur absolu sur CANopen.<br />
La configuration s’effectue de manière simple et rapide :<br />
seuls quelques paramètres doivent être définis pour la mise en<br />
service et l’optimisation.<br />
Le principe du filtre Dynamos consiste à appliquer<br />
une filtration tangentielle à des disques.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 57
Prévention des risques<br />
Interview<br />
Prévention et protection en zone Atex<br />
Quelles solutions ?<br />
De formation ingénieure, Brigitte Cayla travaille dans le domaine de la protection individuelle depuis 1995. Elle crée le<br />
cabinet Balyac Engineering en 2003 pour accompagner les fabricants et les distributeurs dans le développement de<br />
leurs gammes EPI et apporter son expertise technique et normative auprès d’industriels tels qu’ArcelorMittal, Vallourec<br />
et autre EDF. Membre associé du Synamap, le cabinet Balyac Engineering participe en qualité d’expert aux commissions<br />
EPI. Entretien avec Brigitte Cayla qui nous fait part de son savoir en matière de prévention en zone Atex.<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />
Qu’appelle-t-on une zone Atex ?<br />
Brigitte Cayla<br />
Une zone Atex est une zone dont l’Atmosphère<br />
est potentiellement explosible<br />
par la présence de gaz-vapeurs, de liquides<br />
inflammables ou de poussières<br />
combustibles. Plusieurs conditions<br />
doivent être réunies simultanément pour<br />
qu’une explosion soit possible : cela peut<br />
être dû à la présence d’un comburant<br />
(généralement l’air), la présence d’un<br />
combustible (le gaz par exemple) ou encore<br />
la présence d’une source d’inflammation<br />
(comme une étincelle). Mais une<br />
explosion est due également à une forte<br />
concentration du combustible dans l’air<br />
avec une proportion combustible/comburant<br />
située dans le domaine d’explosivité,<br />
sans oublier le confinement.<br />
Presque tous les secteurs industriels<br />
sont concernés par le risque Atex. Voici<br />
quelques exemples : la distribution de<br />
gaz (par exemple en cas de fuite), l’industrie<br />
chimique (exemple : transformation<br />
et conditionnement de substances<br />
gazeuses, liquides et solides combustibles),<br />
la raffinerie / Pétrochimie (présence<br />
d’hydrocarbures inflammables),<br />
les décharges et déchetterie (exemple :<br />
fermentation des jus), l’industrie pharmaceutique<br />
(exemple : manipulation et stockage<br />
des alcools) sans oublier l’industrie<br />
du bois où la poussière de bois constitue<br />
un risque d’explosion.<br />
À quelles spécificités répond-elle selon<br />
la réglementation ?<br />
mettre une politique de prévention (mesures<br />
techniques et organisationnelles)<br />
pour assurer la sécurité des travailleurs<br />
et une surveillance adaptée à l’évaluation<br />
des risques. A ce titre, il doit rédiger<br />
le DRPE (Document relatif à la protection<br />
contre les explosions) conformément au<br />
décret 2002-1553 du 24 décembre 2002<br />
et l’intégrer au DUER (Document unique<br />
d’évaluation des risques) selon le décret<br />
2001-1016 du 5 novembre 2001.<br />
Ensuite, le chef d’entreprise doit procéder<br />
à un certain nombre de mesures pour respecter<br />
les deux directives européennes<br />
relatives aux atmosphères explosibles.<br />
Tout d’abord, la directive 1999/92/CE<br />
(pour l’employeur) qui concerne les prescriptions<br />
minimales visant à améliorer la<br />
protection en matière de sécurité des travailleurs<br />
susceptibles d’être exposés au<br />
risque d’atmosphères explosives. Le chef<br />
d’entreprise a la responsabilité d’identifier<br />
et de classifier chaque zone à risque<br />
de son établissement, selon la nature, la<br />
fréquence ou la durée de présence d’une<br />
atmosphère explosive.<br />
Les équipements destinés à être utilisés<br />
dans les atmosphères explosibles sont<br />
répartis dans deux groupes :<br />
Groupe I : appareils destinés aux travaux<br />
souterrains des mines et aux parties de<br />
leurs installations de surface, susceptibles<br />
d’être mis en danger par le grisou<br />
et/ou des poussières combustibles<br />
Groupe II : appareils destinés à être utilisés<br />
dans d’autres lieux, susceptibles<br />
d’être mis en danger par des atmosphères<br />
explosives :<br />
Le groupe II comprend trois catégories<br />
pour le matériel :<br />
• Catégorie 1 : très haut niveau de protection<br />
(zones 0 ou 20)<br />
• Catégorie 2 : haut niveau de protection<br />
(zones 1 ou 21)<br />
• Catégorie 3 : niveau normal de protection<br />
(zones 2 ou 22)<br />
La directive propose également une classification<br />
des gaz à risque d’explosion<br />
selon leur facilité d’allumage. Pour les<br />
matériels de groupe II, la dangerosité<br />
des gaz couverts par le produit croît de<br />
la classe IIA, la moins dangereuse, à la<br />
subdivision IIC, le plus dangereux.<br />
Quelques gaz de référence:<br />
• groupe I : méthane,<br />
Tout d’abord, le chef d’entreprise doit<br />
Tableau de synthèse du système de zonage ATEX<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 58
Prévention des risques<br />
Brigitte Cayla, fondatrice du cabinet<br />
Balyac, membre du Synamap<br />
• groupe IIA : propane,<br />
• groupe IIB : éthylène,<br />
• groupe IIC : hydrogène/acétylène.<br />
Ensuite, la directive 1994/9/CE (pour le<br />
constructeur) concerne les requis techniques<br />
des appareils et des systèmes<br />
de protection destinés à être utilisés en<br />
atmosphère explosible. Le chef d’entreprise<br />
doit s’assurer de la conformité des<br />
équipements et des installations présentes<br />
sur l’ensemble des zones Atex<br />
(marquage Atex, adéquation de la classe<br />
de l’appareil avec sa zone Atex, conformité<br />
des raccordements et mises à la<br />
masse). L’objectif est de conduire à la<br />
terre les charges électrostatiques créées<br />
en fonctionnement normal (exemples :<br />
chariot pneumatique, tapis de manutention,<br />
éclairage).<br />
Le matériel visé par la directive 1994/9/<br />
CE doit également répondre aux exigences<br />
de la Directive CEM (compatibilité<br />
électromagnétique) 89/336/CEE et de la<br />
directive Machines 98/37/CE.<br />
Plus précisément, à quels dangers<br />
sont confrontés les opérateurs ? Et<br />
l’employeur (au niveau civil et pénal) ?<br />
Toutes les mesures citées précédemment<br />
s’inscrivent dans la prévention des explosions.<br />
En fonctionnement normal, les appareils<br />
et les installations ne doivent pas<br />
créer de source d’inflammation pouvant<br />
provoquer une explosion.<br />
Quelle démarche mener pour réduire<br />
ces risques ? Sur quels leviers peuton<br />
agir ?<br />
La prévention des risques d’explosions<br />
telle que définie à l’article L.4121.1 du<br />
Code du Travail, cible entre autre le recours<br />
à des vêtements de protection susceptibles<br />
d’être utilisés dans les zones à<br />
risque d’explosion. Les charges électrostatiques<br />
provenant de l’utilisation même<br />
du vêtement peuvent constituer une<br />
source d’inflammation en zone Atex.<br />
Cependant, un EPI Atex n’existe pas.<br />
En effet, la Directive 1994/9/CE exclut<br />
le vêtement de protection car il est déjà<br />
traité au paragraphe 2.6 de l’annexe II de<br />
la Directive EPI 89/686/CEE relative aux<br />
équipements de protection individuelle.<br />
Cette dernière prévoit les exigences essentielles<br />
pour les EPI destinés à une<br />
utilisation en zone Atex : « les vêtements<br />
de protection doivent être conçus et fabriqués<br />
de façon telle qu’ils ne puissent être<br />
le siège d’un arc ou d’une étincelle d’origine<br />
électrique, électrostatique, ou résultant<br />
d ’un choc, susceptible d ’enflammer<br />
un mélange explosible».<br />
De quels moyens de protection doit-on<br />
s’équiper ?<br />
Dans les zones Atex gaz et poussières<br />
groupe IIA, il est nécessaire de porter un<br />
vêtement de protection fabriqué dans un<br />
matériau à dissipation électrostatique,<br />
dans le but d’empêcher les décharges<br />
incendiaires (combinaison, ensemble<br />
haut + bas, élément simple comme une<br />
blouse seule,). La norme EPI EN 1149-<br />
5 définit les exigences et performances<br />
relatives aux propriétés électrostatiques.<br />
Ce vêtement de protection est EPI de<br />
catégorie 2, conforme aux exigences essentielles<br />
de santé et de sécurité de la<br />
Directive de la Communauté Européenne<br />
89/686/CEE, relative aux EPI.<br />
A savoir que la norme EN 1149-5 fait<br />
actuellement l’objet d’une révision. Les<br />
modes opératoires et les exigences de<br />
normes (menés sur tissu uniquement et<br />
non sur vêtement confectionné) utilisées<br />
pour qualifier les propriétés antistatiques<br />
du vêtement de protection semblent insuffisants<br />
pour conclure quant-à son utilisation<br />
possible en zone Atex.<br />
Une méthode d’essai a été développée<br />
de façon expérimentale par l’Ineris pour<br />
qualifier l’EPI complet, tel que porté en<br />
situation de travail. Ce résultat, à ce jour<br />
uniquement validé pour le port d’une EPI<br />
en groupe IIA gaz et poussières, peut<br />
s’intégrer dans le périmètre d’homologation<br />
EN 1149-5 en tant que démonstration<br />
complémentaire.<br />
Comment les utiliser ?<br />
Le matériau textile comporte une grille de<br />
fil en carbone (semi-conducteur) ou de<br />
métal (conduction de surface) qui dissipe<br />
les charges électrostatiques par leur diffusion<br />
progressive dans le matériau. Ces<br />
charges électrostatiques se dissipent ensuite<br />
via le corps du porteur, pour s’écouler<br />
à la terre lorsque ce dernier à relier<br />
à la masse par des connecteurs appropriés<br />
- Exemple : des chaussures de sécurité<br />
à dissipation électrostatique telles<br />
que spécifiées dans EN 61340-4-3 par<br />
exemple, qui doivent avoir une résistance<br />
électrique inférieure à 1.10^8 ohm. L’EPI<br />
doit être utilisé avec un sol conducteur ou<br />
dissipateur de charge. Au porter, pour assurer<br />
la continuité électrique, Il faut favoriser<br />
le contact du matériau dissipatif avec<br />
la peau pour la dissipation des charges à<br />
travers le corps naturellement conducteur<br />
vers la terre.<br />
Au porter, les matériaux non-dissipatifs<br />
(gripper en plastique par exemple)<br />
doivent être recouverts par au moins une<br />
épaisseur du matériau à dissipation électrostatique.<br />
Quelques restrictions cependant<br />
: le port d’un vêtement de dessous<br />
non-dissipatif sous l’EPI (exemple : un<br />
pull) diminue significativement l’efficacité<br />
de la dissipation électrostatique. Et attention,<br />
si l’utilisateur intervient sur réseau<br />
électrique, il doit porter des chaussures<br />
isolantes et n’être d’aucune manière relié<br />
à la terre.<br />
Comment les utiliser et les entretenir ?<br />
Un entretien régulier et soigné contribue<br />
au maintien des performances du vêtement<br />
de protection. Il est recommandé de<br />
confier son entretien à un professionnel<br />
qui pourra effectuer un contrôle unitaire<br />
avant lavage pour s’assurer du bon état<br />
général de l’EPI et un lavage industriel<br />
adapté.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 59
Prévention des risques<br />
Décryptage<br />
Un point sur la règlementation Atex<br />
Issue de deux directives européennes,<br />
l’une consacrée aux équipements destinés<br />
à être utilisés en zones Atex (94/9/<br />
CE ou Atex 137), l’autre à la sécurité des<br />
travailleurs (1999/92/CE ou Atex 100A),<br />
la réglementation Atex (atmosphères explosibles)<br />
s’applique en France en vertu<br />
du respect des exigences du Code du<br />
Travail. Cette réglementation exige de la<br />
part des chefs d’entreprise de maîtriser<br />
les risques relatifs à l’explosion de ces<br />
atmosphères au même titre que tous les<br />
autres risques professionnels. Pour cela,<br />
une évaluation du risque d’explosion<br />
dans l’entreprise est donc nécessaire<br />
pour permettre d’identifier tous les lieux<br />
où peuvent se former des atmosphères<br />
explosives : il s’agit du DRPCE (Document<br />
relatif à la protection contre les explosions).<br />
Que dit la loi ? Conformément à la directive<br />
1999/92/CE et à l’article R.4227-50<br />
du Code du Travail, les emplacements<br />
Atex doivent être subdivisés en zones : 0,<br />
1 ou 2 pour les gaz, 20, 21 ou 22 pour les<br />
poussières. La Zone 0 concerne un emplacement<br />
où une atmosphère explosive<br />
se crée à cause d’un mélange avec l’air<br />
de substances inflammables sous forme<br />
de gaz, de vapeur ou de brouillard, et qui<br />
est présente en permanence, pendant de<br />
longues périodes ou fréquemment. Pour<br />
la Zone 1, il s’agit d’un emplacement<br />
où une atmosphère explosive consiste<br />
en un mélange avec l’air de substances<br />
inflammables sous forme de gaz, de vapeur<br />
ou de brouillard étant susceptible<br />
de se présenter occasionnellement en<br />
fonctionnement normal. Pour la Zone 2,<br />
le risque n’est pas susceptible de se présenter<br />
en fonctionnement normal ou, s’il<br />
se présente néanmoins, celui-ci n’est que<br />
de courte durée. La classification s’étend<br />
jusqu’à la Zone 22, où une atmosphère<br />
explosive se présente sous la forme de<br />
nuage de poussières combustibles. Une<br />
fois ces zones déterminées, les décrets<br />
d‘application (D2002-1553 et D2002-<br />
1554) imposent l’utilisation de matériels<br />
spécifiques. Les atmosphères explosibles<br />
prennent plusieurs formes : les vapeurs<br />
de liquides inflammables (éthanol,<br />
acétone, toluène, kérosène, essence,<br />
etc.), les gaz inflammables (gaz de ville,<br />
propane, butane, sulfure d’hydrogène,<br />
etc.), les nuages de poussières explosibles<br />
ainsi que les brouillards de liquides<br />
inflammables (aérosol…).<br />
Il est important de rappeler que selon la<br />
directive 99/92/CE, tous les risques d’explosion<br />
ainsi que les analyses complémentaires<br />
et les mesures mises en place<br />
devront être inscrits dans le DRPCE (Do-<br />
Plate-forme Atex © Kuthe<br />
cument Relatif à la Protection Contre les<br />
Explosions) qui est annexé au Document<br />
unique d’évaluation des risques. Enfin,<br />
la directive explique les obligations des<br />
fabricants, importateurs et assembleurs<br />
de matériel Atex en vue de leur commercialisation.<br />
La catégorie 1 ayant le niveau<br />
d’exigence le plus élevé avec validation<br />
du prototype, de la chaîne de production<br />
et de la notice d’instruction par un organisme<br />
notifié (INERIS ou LCIE en France)<br />
par exemple. En matière de protection,<br />
de nombreux systèmes sont préconisés<br />
comme les appareils mécaniques à<br />
mouvement et friction reconnus sûrs pour<br />
éviter les échauffements et les étincelles<br />
dans le domaine de la construction. Les<br />
enveloppes anti-déflagrantes ou encore<br />
les dispositifs empêchant la production<br />
d’étincelles au niveau des connexions<br />
tout en assurant le maintien mécanique et<br />
les isolations nécessaires sont également<br />
des solutions préconisées.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 60
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 61 Une solution pour chaque main qui travaille
Agenda<br />
SALONS, COLLOQUES, SÉMINAIRES<br />
Quelques rendez-vous importants<br />
dans les prochains mois<br />
Mars<br />
Salon Industrie & Sous-Traitance<br />
du Grand Ouest<br />
Salon Industrie & Sous-Traitance du<br />
Grand Ouest, L’édition 2014 du Salon<br />
Industrie & Sous-Traitance du Grand<br />
Ouest aura lieu au parc des expositions<br />
de Nantes du 18 au 20 mars prochain.<br />
Cette nouvelle édition prévoit d’accueillir<br />
près de 9 000 visiteurs professionnels,<br />
donneurs d’ordres régionaux et nationaux<br />
issus des secteurs majeurs de l’Industrie,<br />
venus rencontrer pendant trois jours les<br />
450 exposants du salon (TPE, PME et<br />
multinationales).<br />
Du 18 au 20 mars 2014<br />
Au parc des expositions de Nantes<br />
>> www.industrie-nantes.com<br />
Industrie Paris 2014<br />
Du 31 mars au 4 avril 2014, le parc des<br />
expositions de Paris-Nord Villepinte rassemblera<br />
plus de 1 000 exposants au<br />
service de 25 000 acheteurs et prescripteurs<br />
reconnus. Sur les 70 000 m2 de<br />
surface seront exposées des solutions<br />
innovantes qui permettront aux PME de<br />
se doter d’outils, de savoir-faire, d’idées<br />
et de solutions favorisant la compétitivité<br />
et la performance industrielle.À Lyon<br />
Eurexpo<br />
Du 31 mars au 4 avril 2014<br />
Au parc des expositions de Paris-Nord<br />
Villepinte<br />
>> www.industrie-expo.com<br />
Avril<br />
<strong>Production</strong> Temps Réel<br />
<strong>Production</strong> Temps Réel est l’évènement<br />
majeur du marché des solutions dédiées<br />
à la performance de l’activité industrielle<br />
et de la chaîne logistique globale.<br />
Déployer un ERP, assurer un pilotage<br />
de production réussie via des solutions<br />
M.E.S, mettre en place une démarche de<br />
lean manufacturing, déployer une organisation<br />
industrielle juste à temps, planifier<br />
et fiabiliser les flux, synchroniser la production<br />
avec la chaîne logistique, gérer<br />
simplement ses indicateurs de performance,<br />
améliorer son TRS...<br />
Le 3 avril 2014<br />
À la Cité Internationale de Lyon<br />
>> www.production-temps-reel.com<br />
Journée Innova-<strong>Maintenance</strong><br />
Le Pôle <strong>Maintenance</strong> de l’IUT Louis<br />
Pasteur de Schiltigheim - Université de<br />
Strasbourg, en collaboration avec l’Association<br />
française des ingénieurs et responsables<br />
de maintenance (Afim), organisent<br />
le 10 avril prochain à partir de 9<br />
heures une journée sur le thème : « <strong>Maintenance</strong><br />
& Innovation » dans le cadre<br />
d’Innova-<strong>Maintenance</strong>. À l’occasion de<br />
cette dixième édition des journées de la<br />
maintenance, une conférence de clôture<br />
exceptionnelle : « la maintenance en<br />
conditions extrêmes » par l’astronaute<br />
Jean-Loup Chrétien. L’invité de marque<br />
animera cette conférence ; il interviendra<br />
pour faire partager son expérience<br />
extra-terrestre et parler de cet étrange<br />
animal qu’est l’explorateur humain à la<br />
recherche de son … futur. Cette journée<br />
sera retransmise en direct sur le Web.<br />
Le 10 avril 2014<br />
À Schiltigheim (Bas-Rhin)<br />
>> www.iut-lps.fr/iut-schiltigheim/<br />
page-pole-maintenance.html<br />
Juin<br />
Préventica Marseille<br />
La 26e édition nationale de Préventica<br />
rassemblera à Marseille 380 stands<br />
et abritera plus de 120 conférences<br />
mises à la disposition des visiteurs. Le<br />
congrès fera le point sur les grands dossiers<br />
comme la sécurité des machines,<br />
les contrôles règlementaires sur site, la<br />
maintenance industrielle, la certification<br />
Mase, le maintien en conformité des machines,<br />
les rayonnements ionisants, le<br />
traitement de l’air dans l’industrie, la pénibilité,<br />
le travail en hauteur, les conduites<br />
addictives, le risque électrique, l’exposition<br />
aux substances chimiques ou encore<br />
les interventions en espaces confinés et<br />
la sécurité incendie.<br />
Les 17, 18 et 19 juin 2014<br />
Au Parc Chanot (Marseille)<br />
>> www.preventica.com<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 62
Sécurité de la PRODUCTION<br />
et des opérations de<br />
MAINTENANCE<br />
V O S R E N D E Z - V O U S E N 2 0 1 4<br />
120 CONFÉRENCES • 380 EXPOSANTS<br />
L’ÉVÉNEMENT ANNUEL DE RÉFÉRENCE EN FRANCE<br />
Exposer<br />
Sous le Haut-Patronage du Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social<br />
Devenir partenaire<br />
Visiter<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 63<br />
Code MN14M61D
Au sommaire<br />
du prochain numéro<br />
(programme non définitif susceptible de modification)<br />
Technologies<br />
Innovation en maintenance<br />
Détection et maintenance à distance, surveillance des installations,<br />
outillages ergonomiques...<br />
Management<br />
Dossier spécial TPM<br />
Le pilier de la sécurité mis à l’honneur<br />
<strong>Maintenance</strong> en production<br />
La maintenance des systèmes de levage : comment prévenir les pannes<br />
et intervenir dans les meilleures conditions<br />
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Lubrification des systèmes : quelles solutions et comment les utiliser ?<br />
Prévention des risques au travail<br />
Spécial Préventica : réduire les accidents en maintenance<br />
EPI : la protection des mains. Que proposent les fabricants de gants ?<br />
CONCEPTION ÉDITORIALE & RÉALISATION<br />
MRJ<br />
54, Boulevard Rodin<br />
92130 Issy les Moulineaux<br />
Tél. : 01 73 79 35 67<br />
Fax. : 01 34 29 61 02<br />
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(la rédaction n’est pas responssable des documents<br />
qui lui sont adressés, sauf demande express,<br />
ceux-ci ne sont pas retournés)<br />
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />
Jérémie Roboh<br />
RÉDACTION<br />
Olivier Guillon<br />
(o.guillon@mrj-corp.fr)<br />
COMITÉ DE RÉDACTION :<br />
Gilles Pelon (Afim), Claude Pichot (Afim),<br />
Jérémie Roboh, Olivier Guillon.<br />
ÉDITION<br />
Maquette et couverture :<br />
RVJ-WEB (www.rvj-web.com)<br />
PUBLICITÉ<br />
MRJ - Tél. 01 73 79 35 67<br />
Sonia Cheniti - s.cheniti@mrj-corp.fr<br />
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APISOFT ...................................15<br />
BITO SYSTÈMES .....................49<br />
CABLE SAFE ...........................13<br />
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CIMI ...........................................25<br />
COFELY ENDEL .......................11<br />
CORIM ......................................19<br />
DB VIB ........................................5<br />
DESCOURS & CABAUD .............7<br />
DSD SYSTEM ..............2e couv.<br />
ELESA ......................................21<br />
EMPLITUDE ..............................41<br />
FLIR ..........................................17<br />
GATES ........................................9<br />
GL EVENTS .............................55<br />
IFC HYDRAULIQUE .................27<br />
IFM ELECTRONIC ..........3e couv.<br />
INFOR .......................................39<br />
INMACHINE+ONPROCESS .....23<br />
LOCTITE ..........................4e couv.<br />
MACHINE TO MACHINE ...........57<br />
MAINTENANCE AND CO ..........53<br />
MAPA PROFESSIONNEL ........61<br />
PREVENTICA ...........................63<br />
PROVOST .................................43<br />
SCHNEIDER ELECTRIC ...........2<br />
SPI ............................................45<br />
SSI SCHAEFER ......................47<br />
SYLOB ......................................37<br />
TRITECH FORMATION ............29<br />
DIFFUSION ET ABONNEMENTS<br />
Prix du numéro : 20 euros<br />
Abonnement 4 numéros : 58 euros<br />
Étranger : 80 euros<br />
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IMPRESSION<br />
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ZI les Franchises – 52200 Langres<br />
N° ISSN : 1632-4153<br />
Commission paritaire : 0 414 T 83 214<br />
Dépôt légal : à parution<br />
Trimestriel – <strong>n°44</strong><br />
Mars 2014<br />
Photo couverture :<br />
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Ce numéro comporte un encartage :<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 64
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