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Production Maintenance n°44

Dossier spécial : FORMATION DES RESSOURCES EN MAINTENANCE

Dossier spécial : FORMATION DES RESSOURCES EN MAINTENANCE

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TECHNOLOGIE<br />

Retrofit et maintenance<br />

de niveau 5<br />

Page > 14<br />

MANAGEMENT<br />

Focus : intégrer un ERP<br />

pour la maintenance<br />

Page > 36<br />

MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

Stockage et rayonnage<br />

pour la maintenance<br />

Page > 42<br />

MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

Combattre<br />

l’usure mécanique<br />

Page > 53<br />

Innovation<br />

Des algorithmes pour<br />

déterminer les défaillances<br />

sur des éoliennes<br />

Page > 8<br />

Dossier spécial :<br />

FORMATION DES RESSOURCES EN MAINTENANCE<br />

N° 44 mars 2014 TrImEsTrIEL 20 €<br />

> page 24


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Editorial<br />

Former… Pourquoi faire ?<br />

Alors que 2014 a une nouvelle fois démarré sous de effets d’annonces, et ce dès le 31 décembre<br />

dernier avec le vœux du Président Hollande de remettre – enfin – l’entreprise au cœur des priorités<br />

de l’action gouvernementale pour enrayer le chômage, il semble encore que de nombreux<br />

problèmes structurels rencontrés par les industriels persistent. Parmi eux, celui de la formation<br />

des professionnels de la production ou de la maintenance semble une fois encore mis à l’écart<br />

des feuilles de route ministérielles… Pourtant, il suffit d’interroger les chefs d’entreprise dans la<br />

construction aéronautique ou la sous-traitance, en particulier dans les domaines de l’énergie,<br />

pour constater que l’industrie a toujours besoin de bras, de jambes et de têtes pleines. Que ce<br />

soit sur les lignes de production ou les ateliers de maintenance, les entreprises se retrouvent<br />

confrontées au même problème : celui de voir partir – à la retraite, dans d’autres services ou<br />

chez les concurrents – leurs compétences internes, ces « Messieurs Bricol’tout » capables de<br />

diagnostiquer une panne et de remettre en état des machines dont ils connaissaient à la fois le<br />

pédigrée, l’anatomie et l’historique de maintenance. Car la fuite de ces compétences est autant<br />

une perte pour l’entreprise qu’un frein de compétitivité.<br />

Or en matière de formation, seul l’accord en décembre d’un compte personnel de formation<br />

semble maintenir la volonté de François Hollande dans sa bataille pour l’emploi. Mais répondra-t-il<br />

réellement aux besoins des industriels ? Le silence est d’or, tellement l’ambition du Président<br />

d’inverser la courbe du chômage s’est révélée sans grande surprise un échec, malgré le<br />

nombre d’emplois « fictifs ». Le contexte économique – il est inutile de la rappeler – y est certes<br />

pour beaucoup. Mais il y un autre « mal français » qui réside dans l’accompagnement déplorable<br />

des demandeurs d’emploi. Yves Monteillet, spécialiste des stratégies locales de l’emploi et de la<br />

gestion des transitions professionnelles, n’a pas tort d’insister sur le fait qu’au lieu d’entretenir le<br />

chômeur dans son métier, on le pousse, faute de mieux, vers de nouvelles formations au cours<br />

desquelles il doit parfois tout réapprendre, recommencer de zéro et ne pas oublier d’oublier tout<br />

ce savoir-faire qu’il a accumulé depuis le début de sa carrière. Or, comme l’assure Yves Monteillet,<br />

« nous devons inventer des dispositifs qui accompagnent l’activité plutôt que le chômage et<br />

proposer des parcours capables de maintenir le rythme, multiplier les contacts et développer les<br />

réseaux »… Et ainsi éviter les parcours professionnels en kit !<br />

Nous croyons fermement en les vertus de la formation à condition qu’elle se dirige dans un sens<br />

commun : celui des entreprises d’une part, qui ne doivent pas lésiner sur les moyens humains<br />

et financiers pour former leur compétences en interne et garder la maîtrise de leur savoir-faire.<br />

Celui de la population active d’autre part, dont les membres, qu’ils soient nouveaux entrants sur<br />

le marché du travail ou déjà en poste, trouvent l’opportunité de démarrer une vraie carrière professionnelle<br />

et la poursuivre jusqu’au bout.<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 1


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PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 2


SOMMAIRE<br />

ACTUALITÉS<br />

Entreprises & marché<br />

Le salon de l’Industrie<br />

de retour dans la capitale ! ...............4<br />

Formations - RH<br />

L’HEI Lille trouve ses marques<br />

à Châteauroux ...................................6<br />

Arts et Métiers ParisTechcomplète<br />

le diplôme STI2D avec un bachelor ....7<br />

Produits & technologies<br />

Des algorithmes pour déterminer<br />

les défaillances sur des éoliennes .....8<br />

La maintenance préventive, une<br />

clé pour se prémunir des défaillances<br />

des machines électriques ...............10<br />

MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

La professionmise sur le moral<br />

des acteurs du marché ....................50<br />

L’Institut de mécatronique<br />

UTC-Cetim inaugure une plateforme<br />

hydraulique ......................................51<br />

Concevoir et animer des formations<br />

pour les mécaniciens ......................53<br />

Des motoréducteurs pour améliorer<br />

la qualité de boissons apéritif ..........56<br />

PRÉVENTION DES RISQUES<br />

Prévention et protection en zone<br />

Atex Quelles solutions ? ..................58<br />

Un point sur la règlementation Atex ..60<br />

RETROFIT - MAINTENANCE DE NIVEAU 5<br />

TECHNOLOGIES<br />

L’expérience de la technologie polymère<br />

au service de la maintenance .........................................................14<br />

Un spécialiste du retrofit face aux défis du marché ....................18<br />

Redonner une seconde jeunesse aux cartes industrielles .........20<br />

SPÉCIAL FORMATION<br />

MANAGEMENT<br />

Disposer de ses propres moyens de formation<br />

pour répondre à ses besoins ..........................................................24<br />

« Les récentes réformes dans le secondaire nous inquiètent » .....27<br />

« La pédagogie ne s’improvise pas et ne se décrète pas » ............29<br />

« La filière d’enseignement à la maintenance devrait<br />

être reconnue d’utilité publique » ....................................................31<br />

FOCUS ERP<br />

Picoty choisit Altair Enterprisepour la maintenance<br />

d’un dépôt pétrolier ..........................................................................33<br />

Mise en place d’un ERP dans une raffinerie ...................................36<br />

Un ERP pour résoudre la croissance<br />

de l’activité de maintenance ............................................................38<br />

Semosia choisit l’ERP de Sylob<br />

pour accompagner son développement ........................................40<br />

STOCKAGE - RAYONNAGE<br />

MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

Le gigantisme d’une installation de rayonnages à trois niveaux ...42<br />

Un savoir-faire de plus de cinquante ans .........................................44<br />

Bito Systèmes poursuit son rythme de croissance .........................46<br />

REPORTAGE<br />

Immersion dans les antres du verrouillage .................................48<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 3


ACTUALITÉS<br />

entreprises & marché<br />

4 nouveaux adhérents<br />

au Synamap<br />

En ce début d’année, le syndicat national<br />

des acteurs du marché de la prévention<br />

des risques professionnels et de la protection<br />

de l’homme au travail, a accueilli<br />

quatre nouveaux adhérents : Axe environnement<br />

(distributeur d’équipements<br />

de protection individuelle adaptés aux<br />

produits phytosanitaires), Brammer (leader<br />

européen de la fourniture industrielle<br />

de produits et services <strong>Maintenance</strong> et<br />

assistance technique - distributeur d’EPI),<br />

Kwintet (fabricant de vêtements de travail<br />

et de protection) et Mulliez-Flory (fabricant<br />

de vêtements et textiles professionnels).<br />

Depuis 2007, le Synamap ne cesse de<br />

monter en puissance, avec une augmentation<br />

ininterrompue du nombre de ses<br />

adhérents.<br />

Evénement<br />

Le salon de l’Industrie<br />

de retour dans la capitale !<br />

Le Forum Dimo fête<br />

sa 13e édition<br />

Le 10 avril 2014 prochain, le Centre de<br />

Congrès de Lyon accueillera la 13e édition<br />

du Forum Dimo et pas moins de 1 000<br />

personnes. Appuyé par une soixantaine<br />

de partenaires - parmi lesquels <strong>Production</strong><br />

<strong>Maintenance</strong> - ce rendez-vous incontournable<br />

des solutions de gestion accueillera<br />

cette année en tant que grand témoin du<br />

Forum Pierre Kosciusko-Morizet qui viendra<br />

partager son expérience de co-fondateur<br />

de PriceMinister.com. Au total, deux<br />

conférences, vingt-six ateliers thématiques<br />

(notamment sur les tendances en matière<br />

de logiciels pour le management et les<br />

services associés) et trente témoignages<br />

clients auront lieu le 10 avril prochain à<br />

Lyon.<br />

Flir s’attaque au marché<br />

du test et mesure<br />

En lançant officiellement le 5 mars dernier<br />

sa nouvelle ligne de produits Flir T&M, le<br />

spécialiste des caméras infrarouge souhaite<br />

élargir sa clientèle. Profitant d’une<br />

cinquantaine d’années d’expérience en<br />

tant que fournisseur de technologie d’imagerie<br />

thermique, et accessoirement du<br />

rachat de l’Américain Extech Instruments<br />

en 2007, Flir s’oriente dans un marché à<br />

la fois plus large et plus accessible. Car si<br />

le haut de la gamme, le vidéoscope VS70,<br />

atteint plusieurs milliers d’euros, le détecteur<br />

de tension sans contact (VP52) démarre<br />

à 25 euros (HT) ! De quoi inciter les<br />

plus réticents à se doter d’équipements de<br />

mesure. Avec une ligne de produits plutôt<br />

complète (multimètre numérique, pinces<br />

de courant, détecteur de tension sans<br />

contact, hygromètre et vidéoscope), Flir<br />

connecte facilement ces nouveaux équipements<br />

avec ses produits existants.<br />

Le coup d’envoi d’Industrie Paris 2014<br />

est donné ! Le salon des technologies<br />

de production revient dans la capitale du 31<br />

mars au 4 avril 2014, à Paris Nord Villepinte,<br />

et prévoit de rassembler plus de 25 000 visiteurs<br />

professionnels. Sur 70 000 m 2 d’exposition,<br />

cette édition accueillera un millier<br />

d’exposants dans neuf secteurs industriels<br />

complémentaires au service de la performance<br />

industrielle. Outre la partie exposition,<br />

l’événement biennal sera l’occasion de<br />

temps forts, à commencer par les Trophées<br />

de l’innovation, le Labo Industrie, INside INdustrie,<br />

My Job Industrie, l’Orientation Soudage,<br />

l’Espace Financement sans oublier les<br />

Business Meetings.<br />

Pendant cinq jours, au cœur de la plus grande<br />

usine en fonctionnement, 25 000 visiteurs,<br />

décideurs, donneurs d’ordres de la production<br />

aux achats en passant par les bureaux<br />

d’études et les commerciaux auront l’opportunité<br />

unique de créer des liens avec 1 000<br />

exposants représentant tous les secteurs du<br />

marché (assemblage - montage / formage -<br />

découpage - tôlerie / informatique industrielle<br />

/ machine-outil / mesure - contrôle - vision /<br />

outillage / robotique / soudage / traitements<br />

des matériaux).<br />

Les Trophées de l’innovation Industrie Paris<br />

©APFOUCHA<br />

2014 récompenseront quant à eux les avancées<br />

technologiques des exposants dans<br />

quatre catégories : Ergonomie, environnement,<br />

productivité et technologie. Pour cette<br />

édition, le salon a également misé sur des<br />

animations formatrices, mettant en avant<br />

les nouvelles technologies et services du<br />

secteur. Industrie 2020 évolue et devient<br />

le « Labo Industrie ». Cette mise en scène<br />

inédite, pilotée par le Cetim et Symop, présentera<br />

des projets visionnaires en cours de<br />

développement. Autres rendez-vous phare<br />

du salon : INside INdustrie, My Job Industrie,<br />

l’Orientation Soudage, l’Espace Financement<br />

et les Business Meetings.<br />

Anciennement intitulé Industrie 2020, Labo<br />

Industrie est une initiative pilotée en collaboration<br />

avec le Cetim et le Symop et dont<br />

l’objectif est de familiariser l’industriel avec<br />

des projets appelés à devenir les standards<br />

de l’industrie de demain. Cette édition se focalisera<br />

sur l’aspect robotique de la machine<br />

intelligente. Le Cetim, le Symop et le CEA y<br />

mettront en scène plusieurs démonstrateurs,<br />

dont une partie est issue du programme<br />

Capme’Up, réalisé dans le cadre des investissements<br />

d’avenir et constitué par l’association<br />

des trois instituts Carnot que sont le CEA<br />

List, l’Ifpen et le Cetim.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 4


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PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 5


ACTUALITÉS<br />

Formations-RH<br />

Écoles<br />

L’HEI Lille trouve ses marques à Châteauroux<br />

Avec plus de 130 ans d’existence, l’école de Hautes Études d’ingénieur de Lille (HEI) a décidé d’ouvrir une antenne à<br />

Châteauroux, dans l’Indre, plus précisément sur le tout nouvel éco-campus ; ce complexe universitaire est récemment<br />

sorti de terre dans le cadre de la ré-industrialisation de la ville, en particulier depuis le départ du dernier contingent<br />

militaire. Une délocalisation initiée en 2006 et démarrée en 2011 afin d’offrir à cette école d’ingénieurs généraliste<br />

proposant une formation de trois ans un volet apprentissage.<br />

« Usine miniature »<br />

Aymeric Gillet, directeur de HEI Centre<br />

Vue de l’extérieur<br />

«<br />

Cette partie manquait à l’établissement<br />

lillois ; c’est pour ça que l’on a<br />

créé ici, à Châteauroux, une antenne assurant<br />

certaines options plus spécifiques<br />

comme la mécatronique et la robotique »,<br />

précise Aymeric Gillet, nouveau directeur<br />

de HEI Centre, fraîchement débarqué à<br />

Châteauroux. Ici, la philosophie de l’établissement<br />

est de former les futurs ingénieurs<br />

à la production et à la maintenance<br />

avec des équipements de pointe, réels ou<br />

représentés par des modèles réduits… à<br />

l’image de cette ligne de production de jetons<br />

en plastique destinés aux chariots de<br />

supermarché. Cette mini-usine a été installée<br />

pour les apprentis afin de reconstituer<br />

l’installation complète allant des<br />

phases d’injection de la matière première<br />

au dépôt des bouchons dans le bac, en<br />

passant par la mise en forme de la pièce,<br />

la partie robotique et l’acheminement des<br />

pièces sur le convoyeur. « L’idée est de<br />

recréer à l’identique un contexte industriel<br />

tout en intégrant différents métiers :<br />

la production, la maintenance, les méthodes,<br />

le bureau d’études, la qualité ou<br />

encore la logistique ». Justifiant un investissement<br />

de plusieurs centaines de milliers<br />

d’euros, ces équipements entendent<br />

répondre aux besoins multiples de formation<br />

; parmi eux se trouvent l’unité<br />

de production miniature (220 000 euros<br />

d’investissements) installée par la société<br />

d’outillage spécifique Bema et dotée<br />

d’un robot Fanuc, une imprimante 3D, du<br />

matériel de régulation de niveau d’eau et<br />

de débit ainsi qu’une enceinte chauffante<br />

et un laboratoire complet d’automatisme.<br />

Mais outre ce matériel, les apprentis sont<br />

systématiquement accompagnés de tuteurs<br />

bien décidés à les mener à accomplir<br />

leur mission au sein des entreprises.<br />

Et celles-ci, en plus de jouer le jeu (et d’y<br />

trouver naturellement un intérêt évident),<br />

font preuve d’un réel engouement au<br />

point de devoir séduire des étudiants<br />

qui reçoivent aujourd’hui pas moins de<br />

trois propositions d’apprentissage en<br />

moyenne ! « Il faut dire que nous avons<br />

pris le parti de mixer les aspects pédagogiques,<br />

absolument essentiels, à une<br />

importante mise en pratique », assure<br />

Aymeric Gillet. La sûreté de fonctionnement<br />

et la maintenance n’ont pas été<br />

oubliées ; les six lignes de la mini-usine<br />

peuvent être déconnectés les uns des<br />

autres et permettre de générer n’importe<br />

quelle défaillance et ainsi simuler les scénarios<br />

de panne pour demander aux apprentis<br />

d’intervenir dans des délais impartis.<br />

« De la partie mécanique aux effets<br />

physiques, tout est abordé ici, c’est-à-dire<br />

tous les phénomènes que les futurs ingénieurs<br />

seront susceptibles de rencontrer<br />

sur une machine ». Pour l’heure, l’école<br />

abrite trente-quatre apprentis répartis au<br />

sein de deux promotions. Mais l’idée est<br />

de – presque – doubler son effectif en accueillant<br />

une soixantaine d’étudiants en<br />

2014. Même si l’école se heurte à l’image<br />

pour le moment peu attractive de la ville<br />

et de sa région ainsi qu’au fait qu’il s’agit<br />

d’une école récente, l’HEI Centre a la<br />

ferme intention de stimuler la formation<br />

de haut niveau dans l’Indre et, surtout,<br />

de répondre à une véritable demande<br />

de la part des industriels. « De plus, le<br />

projet n’est pas d’agir localement mais<br />

bien d’avoir un rayonnement national, de<br />

Limoges à Valenciennes, en passant par<br />

Nice et Dunkerque ». Cette initiative devrait<br />

connaître un certain succès, notamment<br />

en raison du fait qu’elle répond aussi<br />

à une demande de formation continue<br />

dans l’industrie, mais également dans le<br />

BTP, secteur qui fera l’objet de la création<br />

d’un nouveau module de formation cette<br />

année.<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 6


Diplôme<br />

Arts et Métiers ParisTech<br />

complète le diplôme STI2D avec un bachelor<br />

À partir de septembre de cette année, l’école d’ingénieur dispensera une nouvelle formation post-bac destinée aux titulaires<br />

d’un baccalauréat STI2D, à la suite d’un entretien de motivation. Et ces futurs étudiants auront de quoi être motivés<br />

puisque pour les meilleurs, les passerelles vers les formations d’ingénieurs leur seront désormais ouvertes. D’autres ont<br />

de quoi voir l’avenir d’un œil plus serein : il s’agit des industriels car cette formation devrait pallier la diminution croissante<br />

des machines dans les établissements.<br />

S<br />

’inscrivant dans la continuité du bac<br />

STI2D, cette formation diplômante<br />

baptisée Bachelor de Technologie « s’appuiera<br />

sur des projets et des réalisations<br />

technologiques afin que l’étudiant soit<br />

acteur de son apprentissage, précise<br />

Laurent Carraro, directeur général d’Arts<br />

et Métiers Paristech. En outre, l’étude<br />

d’objets technologiques, allant de la<br />

conception à la réalisation, servira de fil<br />

conducteur au cours ». Ce bachelor (dont<br />

le décret publié le 1er février 2014 inscrit<br />

désormais officiellement comme un<br />

grade reconnu de formation au niveau de<br />

la Licence) formera en trois ans avec des<br />

stages en entreprises.<br />

Mais qu’en est-il de la technologie ?<br />

Trop souvent mise de côté au profit des<br />

outils logiciels, celle-ci promet enfin de<br />

retrouver sa place grâce aux nombreux<br />

équipements déjà disponibles dans les<br />

différents laboratoires de l’Ensam ; une<br />

condition sine qua non pour répondre aux<br />

besoins des industriels en matière de recrutement,<br />

que ce soit en production et en<br />

maintenance. Et Sophie Langla, chef du<br />

projet Bachelor au sein de l’établissement<br />

bordelais de l’école, insiste bien sur l’idée<br />

de « redonner, à travers cette formation,<br />

la place à la pratique et à l’opportunité de<br />

toucher la machine via des travaux pratiques<br />

et des cas concrets effectués sur<br />

des machines conventionnelles. L’objectif<br />

est de savoir pourquoi ça casse et de<br />

donner à l’étudiant des compétences à la<br />

fois mécaniques et électrotechniques ».<br />

Deux centres pilotes – Bordeaux-Talence<br />

et Châlons-en-Champagne – accueilleront<br />

chacun dès septembre 2014 vingtquatre<br />

étudiants. Arts et Métiers Paristech<br />

espère ensuite dupliquer ce Bachelor de<br />

Technologie dans ses autres antennes,<br />

« et souhaite même se faire copier par<br />

les autres établissements », ambitionne<br />

Laurent Carraro… dans le plus grand intérêt<br />

des industriels.<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 7


ACTUALITÉS<br />

produits & technologies<br />

Innovation<br />

Des algorithmes pour déterminer<br />

les défaillances sur des éoliennes<br />

Prédire des défaillances, ce sera possible d’ici 2016. Bien sûr, le terme de « prédiction » n’est en aucun cas à prendre<br />

au sens du faux-ami anglais « predictive maintenance » ; l’idée est d’imaginer à l’instant T le comportement d’une<br />

éolienne et à quel moment elle est susceptible d’être affectée par des défaillances dont les causes ne se limitent pas<br />

aux ravages du temps. Dans le cadre du projet Sinbad, Acte Industrie développe des modèles de simulation qui permettront<br />

à terme d’optimiser la maintenance des éoliennes offshores.<br />

Comment minimiser les coûts de maintenance,<br />

maintenir le meilleur niveau<br />

de production d’électricité et optimiser la<br />

durée de vie des installations en prenant<br />

en compte les dimensionnements et les<br />

moyens de soutien logistique, en exploitant<br />

les faits techniques et les faits de<br />

maintenance pour effectuer des évaluations<br />

des prédictions de fiabilité et de disponibilité…<br />

telles sont les – nombreuses<br />

– ambitions de Sinbad. Ce projet est né<br />

d’une préconisation 2OM* de créer un outil<br />

numérique permettant d’une part, une<br />

visualisation de l’arborescence des machines<br />

(éoliennes offshore) à des fins de<br />

maintenance et de formation et, d’autre<br />

part, une capitalisation des informations<br />

de retours d’expérience ; l’objectif étant<br />

une meilleure adaptation du concept de<br />

maintenance à la réalité terrain du système<br />

éolien.<br />

Cette préconisation a trouvé dans l’existant<br />

une première réponse à travers l’application<br />

Idrys développée par Acte Industrie.<br />

Cette application numérique a fait<br />

l’objet d’un prototype pour EDF R&D dans<br />

le cadre du programme de surveillance,<br />

de diagnostic et de suivi des turbines du<br />

parc nucléaire d’EDF. Un premier constat<br />

a été fait de ce que l’application Idrys<br />

présentait une partie des fonctionnalités<br />

de l’outil numérique préconisé par 2OM.<br />

Idrys est ainsi devenu le point de départ<br />

d’une démarche partagée par l’université<br />

du Havre et Acte Industrie, puis a donné<br />

naissance au projet Sinbad.<br />

Dans ce projet, qui bénéficie du soutien<br />

de la Région Haute Normandie et<br />

de Bipfrance, Acte Industrie est le pilote<br />

d’un consortium dont l’Institut supérieur<br />

d’études logistiques (Isel) et le<br />

Laboratoire de mathématiques du Havre<br />

(LMAH) sont membres (ces deux entités<br />

dépendent de l’université du Havre). La<br />

société a directement en charge le rattachement<br />

des données à la navigation<br />

3D et la modélisation, la détermination<br />

de l’architecture globale de l’application<br />

numérique et l’intégration de la navigation<br />

3D à une navigation 2D. L’entreprise<br />

participe et pilote les travaux concernant<br />

la modélisation et les calculs de fiabilité<br />

et de disponibilité sur données de retour<br />

d’expérience, la détermination des modèles<br />

de représentation des analyses, la<br />

détermination des arborescences descriptives<br />

des installations et des éléments<br />

de soutien, la détermination des données<br />

techniques et économiques des installations<br />

et des éléments de soutien à rattacher<br />

aux arborescences, la détermination<br />

de la nature des analyses et des modèles<br />

de stratégies ainsi que des lois de simulation<br />

et de prédiction, l’étude de marché.<br />

Acte Industrie contribue à la simulation et<br />

à l’évaluation de la mutualisation d’interventions<br />

de maintenance et des moyens<br />

(dimensionnement et gain économique).<br />

L’entreprise prend part également à la<br />

simulation et l’optimisation des choix des<br />

emplacements de stockage ainsi qu’à la<br />

modélisation bayésienne du réseau de<br />

données du retour d’expérience.<br />

De multiples avantages pour la maintenance<br />

et pour les exploitants<br />

L’aboutissement et les résultats d’un tel<br />

projet ont pour objectifs de minimiser<br />

les coûts de maintenance par la révision<br />

périodique des programmes de maintenance<br />

en fonction du service et du vieillissement<br />

des installations, de mutualiser<br />

les moyens de soutien et de gérer les<br />

opportunités d’intervention qui se présentent<br />

au cours de l’exploitation des<br />

champs éoliens. Il s’agira aussi de permettre<br />

aux exploitants de maîtriser la disponibilité<br />

opérationnelle et donc le niveau<br />

de production d’électricité en réduisant<br />

les indisponibilités pour maintenance.<br />

Par ailleurs, ce projet se définit comme<br />

une aide à la décision sur la stratégie<br />

de maintenance et le lancement des interventions.<br />

Les décisionnaires disposeront<br />

d’une base de données des faits de<br />

maintenance et des faits techniques de<br />

capitalisation du retour d’expérience, des<br />

éléments nécessaires aux décisions de<br />

rétrofit ou de démantèlement, d’un outil<br />

de capitalisation et de transmission du<br />

savoir et, enfin, d’un inventaire structuré<br />

des composants des champs éoliens nécessaire<br />

lors du démantèlement.<br />

Le projet comporte deux programmes :<br />

d’une part, l’étude de faisabilité détaillée<br />

ainsi que la simulation des algorithmes<br />

et, d’autre part, le développement informatique<br />

de l’application et la réalisation<br />

d’un prototype. Le premier programme<br />

est en cours de réalisation ; il se terminera<br />

fin 2014. Le second devrait quant à lui<br />

démarrer début 2015 pour s’achever au<br />

premier trimestre 2016.<br />

* 2OM est un partenariat franco-britannique<br />

dédié à l’éolien offshore et regroupe<br />

l’université du Havre, le Critt,<br />

l’ENSM, les universités de Plymouth et<br />

de Portsmouth.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 8


PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 9


ACTUALITÉS<br />

produits & technologies<br />

Solutions<br />

La maintenance préventive, une clé pour se prémunir<br />

des défaillances des machines électriques<br />

L’inspection et le diagnostic des machines électriques tournantes sont des outils clés pour garantir le fonctionnement<br />

et les performances des équipements de production.<br />

Les machines électriques jouent un<br />

rôle important dans toutes les applications<br />

industrielles. Assurer leur rendement,<br />

leur disponibilité optimale et leur<br />

pérennité, ainsi que leur efficacité énergétique,<br />

sont des missions fondamentales.<br />

La connaissance approfondie des<br />

machines électriques, des applications,<br />

des environnements d’exploitation, ainsi<br />

que le suivi du fonctionnement des installations<br />

et la maintenance proactive des<br />

machines sont donc indispensables.<br />

Une détection précoce des défauts et un<br />

diagnostic efficace permettent de minimiser<br />

les temps d’arrêt, ainsi que les temps<br />

de maintenance, et donc de réduire les<br />

coûts liés à ces opérations. Regardons<br />

de plus près les machines à courant<br />

continu, qui sont à tort considérées par<br />

certains comme plus contraignantes au<br />

niveau de la maintenance. Il est vrai que<br />

les machines électriques à balais comportent<br />

des pièces dites “d’usure” (balais,<br />

porte-balais), mais cet inconvénient ap-<br />

collecteurs (ou des bagues) peut permettre<br />

d’établir un diagnostic sur l’état de<br />

santé de votre machine électrique tournante<br />

et d’intervenir avant que les problèmes<br />

graves ne surviennent.<br />

Sur les machines à courant continu, les<br />

défaillances sont facilement identifiables<br />

et les défauts souvent visibles à l’œil nu.<br />

« Les opérateurs ou techniciens vont, par<br />

exemple, remarquer des étincelles ou des<br />

marques de brûlures sur le collecteur, ou<br />

encore l’augmentation d’usure des balais.<br />

Le plus souvent, ce diagnostic ne requiert<br />

aucune connaissance particulière en<br />

électronique. De ce fait, les opérations<br />

de maintenance peuvent être planifiées<br />

selon l’évolution et l’importance de ces<br />

indicateurs.», remarque Stéphane Boulanger,<br />

responsable technique du service<br />

<strong>Maintenance</strong> des moteurs chez Mersen.<br />

et entière satisfaction, plusieurs facteurs<br />

doivent être pris en considération pour un<br />

diagnostic de base efficace :<br />

• Etude du cycle de fonctionnement du<br />

moteur et de l’application, analyse fonctionnelle<br />

du balai (aussi appelé « charbon<br />

»), design du balai et du porte-balais,<br />

analyse des patines.<br />

• Diagnostic mécanique du collecteur<br />

avec mesures de rugosité de surface,<br />

contrôle d’ovalisation et inspection<br />

des porte-balais (analyse visuelle de leur<br />

état, vérification de l’ajustement des balais<br />

dans les cages et de la pression qui<br />

leur est appliquée). L’utilisation d’instruments<br />

de mesure comme le rugosimètre<br />

(appareil de mesure de l’état de surface),<br />

le CL-Profiler (Solution Mersen pour mesurer<br />

les profils des collecteurs et des<br />

bagues), ou le dynamomètre (appareil de<br />

mesure de pression exercée sur les balais)<br />

s’avère nécessaire pour obtenir des<br />

résultats pertinents.<br />

C<br />

M<br />

J<br />

CM<br />

MJ<br />

CJ<br />

CMJ<br />

N<br />

parent peut en réalité se transformer en<br />

atout.<br />

Le balai est un contact mécanique glissant,<br />

qui transmet le courant électrique<br />

entre la partie tournante d’une machine<br />

et son circuit extérieur fixe et, dans le cas<br />

des machines à courant continu, assure<br />

une commutation sans étincelles. Les balais<br />

sont guidés et maintenus en contact<br />

permanent avec le collecteur ou les bagues<br />

par les porte-balais.<br />

Exemple de collecteur avec présence de<br />

stries et de creusures importantes<br />

Les balais et les porte-balais nécessitent<br />

d’être vérifiés et changés régulièrement,<br />

Le fonctionnement de l’ensemble de la<br />

mais si la surveillance est régulière et<br />

machine est affecté par de nombreux<br />

préventive, la maintenance s’avère peu<br />

types de défauts : électriques, méca-<br />

coûteuse, aisée et planifiable. D’autre<br />

part, un simple regard sur la patine des<br />

niques, thermiques et environnementaux.<br />

Lorsque la machine ne donne pas pleine<br />

Graphique radial collecteur avant usinage<br />

(réalisé avec un CL-Profiler)<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 10


PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 11


ACTUALITÉS<br />

produits & technologies<br />

Graphique radial collecteur après usinage<br />

(réalisé avec un CL-Profiler)<br />

• En présence de vibrations, une attention<br />

particulière doit être portée au<br />

contrôle des roulements, à l’équilibrage,<br />

au contrôle des structures et de l’alignement<br />

d’arbres.<br />

Pour perpétuer le bon fonctionnement de<br />

la machine, une expertise électrique doit<br />

impérativement être effectuée lorsque<br />

l’on est confronté aux situations suivantes<br />

:<br />

• défaut d’aspect du collecteur (stries, déformation,<br />

marquage électrique)<br />

• vibrations importantes accompagnées<br />

d’arrachement des câbles et d’étincelage<br />

• décoloration des câbles suite à un<br />

échauffement important<br />

• mauvaise distribution de courant<br />

• « flash » sur le collecteur (plus grave)<br />

Expert Mersen<br />

réalisant une expertise électrique<br />

En fonction des dysfonctionnements,<br />

deux options sont envisageables :<br />

• Diagnostic électrique de base par<br />

contrôle visuel de la commutation en<br />

conditions de fonctionnement sur l’application,<br />

suivi d’une vérification et d’un<br />

réglage de la ligne neutre (c’est-à-dire la<br />

zone où la densité de flux est nulle).<br />

• Diagnostic électrique spécifique comprenant<br />

les mesures et le contrôle des<br />

isolements :<br />

- résistance d’isolement<br />

- tests de claquage (tests diélectriques<br />

poussés jusqu’à la rupture de l’isolant)<br />

- index de polarisation (test permettant de<br />

connaître le niveau de pollution ou de la<br />

reprise d’humidité au niveau de la surface<br />

des bobinages)<br />

- tests de décharge électrique (test permettant<br />

de connaître la qualité intrinsèque<br />

des isolants)<br />

- test de continuité des bobinages (mesure<br />

de résistance ohmique d’un circuit<br />

pour connaître sa valeur de résistance<br />

ou vérifier l’absence de coupure des<br />

conducteurs)<br />

- mesure et analyse des courants de fuite<br />

Le contrôle des alimentations des machines<br />

électriques est parfois également<br />

nécessaire.<br />

Les machines électriques sont souvent<br />

amenées à fonctionner dans des environnements<br />

difficiles : pollution (huile,<br />

poussière, acides), ou bien en ambiance<br />

chaude ou froide, humide ou sèche, avec<br />

ventilation absente ou insuffisante.<br />

La présence de polluants peut causer une<br />

usure plus importante des balais et/ou du<br />

collecteur. Certains signes peuvent être<br />

détectés et permettre la prévention des<br />

dysfonctionnements. La décoloration des<br />

câbles, des porte-balais ou du collecteur<br />

est un signe, par exemple, d’une attaque<br />

acide. Dans ce cas, une étude spécifique<br />

de l’environnement est à envisager.<br />

Les dysfonctionnements électriques, mécaniques<br />

ou environnementaux peuvent<br />

causer des dommages mécaniques aux<br />

collecteurs (déformation, marquage électrique,<br />

stries), qui doivent dans ce cas<br />

être repris avec un usinage ou un pierrage,<br />

un fraisage des micas, un chanfreinage<br />

des lames.<br />

Ces mesures et analyses demandent<br />

l’intervention d’équipes professionnelles<br />

spécialisées dans la maintenance technique<br />

des moteurs. La réalisation d’une<br />

expertise électrique impose l’utilisation<br />

d’un équipement pointu et donc l’intervention<br />

d’équipes de spécialistes dans<br />

le domaine des contacts glissants et des<br />

machines tournantes électriques.<br />

Les solutions in situ sont à privilégier,<br />

car elles permettent un usinage sans démontage<br />

de la machine et réduisent donc<br />

considérablement le temps d’arrêt de<br />

la machine. A titre d’exemple, l’usinage<br />

d’un collecteur, avec l’équipement développé<br />

spécialement par Mersen, prend<br />

quelques heures, contre plus d’une journée<br />

pour un usinage manuel à la pierre.<br />

La maintenance des machines à courant<br />

continu est souvent confiée à des prestataires<br />

externes, ce qui n’aide pas les<br />

équipes internes à maîtriser cette technologie<br />

et les techniques de diagnostic qui<br />

lui correspondent.<br />

Les producteurs de machines électriques,<br />

de solutions pour les machines<br />

électriques et les sociétés chargées<br />

de leur maintenance peuvent faire appel<br />

à Mersen pour former et accompagner<br />

leurs utilisateurs. A titre d’exemple,<br />

Mersen propose des formations sur son<br />

site (Stagelec) ou bien sur le site du client<br />

(Extelec) en vue d’être capable d’établir<br />

un diagnostic technique sur le fonctionnement<br />

des balais dans les machines électriques<br />

et de procéder à une maintenance<br />

prédictive et curative.<br />

Mersen (infos.amiens@mersen.com)<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 12


La simplicité en sécurité<br />

Evite les accidents : tiens les câbles et les tuyaux<br />

en lieux sur lors de l’entretien de l’atelier.<br />

Cablesafe ® contribue à maintenir la sécurité sur le lieu de travail. Il est facile de<br />

suspendre des câbles, fils et autres tuyaux grâce à ces simples crochets en forme<br />

de S. En débarrassant la surface au sol le nombre d’accidents par chute est réduit.<br />

C’est la sécurité.<br />

Cablesafe existe en 4 tailles: 6” 9” 12“ et le nouveau 15” pour les gros câbles. Tous les crochets sont disponibles en stock. PATENT: 1023932<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 13


Rétrofit<br />

Technologie<br />

Expertise<br />

L’expérience de la technologie polymère<br />

au service de la maintenance<br />

Depuis plusieurs décennies, les polymères sont utilisés dans les industries les plus exigeantes, telles que l’industrie<br />

pétrolière, électrique, la marine, le traitement de l’eau, les papeteries, les sucreries… Les environnements agressifs<br />

auxquels sont confrontés les équipements industriels réduisent considérablement leurs performances ainsi que leur<br />

durée de vie. Aujourd’hui, dans le contexte économique actuel, il est important de réduire le coût global de maintenance<br />

et de fonctionnement des équipements.<br />

Cet article présente l’expérience de<br />

Belzona en matière de revêtements<br />

polymères dans des domaines particuliers<br />

tels que la réparation, la protection<br />

et l’amélioration pour les solutions de<br />

maintenances quotidiennes. Il démontre<br />

l’idée que les technologies polymères<br />

peuvent être utilisées afin de réparer les<br />

équipements endommagés par la corrosion,<br />

l’érosion, l’abrasion et les attaques<br />

chimiques, offrant ainsi les avantages<br />

d’une réparation à froid. Aussi, ce type de<br />

revêtements peut être utilisé pour protéger<br />

les supports métalliques, en caoutchouc<br />

et en béton des environnements les<br />

plus exigeants, permettant de ce fait une<br />

protection adéquate dans un environnement<br />

donné. Enfin, ces revêtements vont<br />

donner la possibilité d’améliorer la durée<br />

de vie des équipements originaux en raison<br />

du fait qu’ils offrent une excellente résistance<br />

à l’érosion et à l’abrasion. Mais<br />

ces revêtements améliorent également<br />

le rendement des pompes, réduisent la<br />

friction et les turbulences du fluide, optimisent<br />

les performances globales de la<br />

pompe.<br />

La technologie polymère au service de<br />

la maintenance : la réparation à froid<br />

Tout arrêt de production sur site industriel<br />

entraîne des pertes de revenu considérables,<br />

ce qui impose aux équipes de<br />

maintenance des choix primordiaux. Dans<br />

un premier temps, il est indispensable<br />

d’intervenir très rapidement sur un équipement<br />

afin de redémarrer la production<br />

dans les plus brefs délais. Ensuite, il faut<br />

aussi opter pour une réparation qui offrira<br />

une protection de l’installation dans le<br />

long terme. Les solutions de revêtements<br />

polymères peuvent permettre de stopper<br />

des fuites en charge, permettant ainsi<br />

d’éviter des arrêts inutiles. L’adhésion<br />

sera assurée sur tout support métallique<br />

abrasé tel que la fonte, le cuivre, l‘acier<br />

inoxydable, en utilisant le même métal<br />

de synthèse. L’application se déroule en<br />

deux temps avec tout d’abord un blocage<br />

de la fuite à l’aide d’un bâtonnet polymère<br />

Belzona qui permettra d’intervenir sur<br />

une canalisation préparée manuellement<br />

et qui durcira en l’espace de quelques minutes.<br />

La fuite étant désormais maitrisée<br />

de manière temporaire, le substrat peut<br />

ensuite être séché, nettoyé et abrasé,<br />

offrant un ancrage mécanique, permettant<br />

une réparation permanente grâce à<br />

une solution composite comprenant des<br />

résines haute performance et plusieurs<br />

couches de fibres de renforcement.<br />

Pour une réparation optimale, il est recommandé<br />

d’arrêter la canalisation<br />

pendant quelques heures le temps d’effectuer<br />

un grenaillage, créant ainsi une<br />

rugosité minimale de 75 microns minimum<br />

et une propreté à demi-blanc Sa<br />

2,5. La réparation se déroulera soit par<br />

collage de coquilles à l’aide d’un matériau<br />

Belzona comme enduit de collage (photo<br />

1 ci-contre) ou de la manière présentée<br />

précédemment, c’est-à-dire par enveloppe<br />

composite. Grâce à une adhésion<br />

dépassant 200 kg/cm 2 à l’arrachement,<br />

des essais indépendants ont montré des<br />

pressions pouvant atteindre jusqu’à 250<br />

bars avant destruction.<br />

Récemment, après plusieurs années de<br />

recherche et développement, Belzona a<br />

lancé sur le marché un système de réparation<br />

normalisé pour les perforations et<br />

parois réduites sur canalisations pressurisées.<br />

Afin de répondre aux exigences<br />

Photo 1 : Collage de coquille avec une résine<br />

Belzona, suivi d’un revêtement de protection<br />

des normes ASME PCC-2 Article 4.1 et<br />

ISO/TS 24817, Belzona Superwrap a été<br />

développé pour répondre aux exigences<br />

des industries lourdes, offrant une protection<br />

normalisée sur les conduites, coudes,<br />

brides ou bacs jusqu’à des températures<br />

de 85°C et des pressions de 250 bars.<br />

Les arrêts de fuite et consolidations de<br />

canalisations ne sont qu’un domaine<br />

d’intervention sur lequel Belzona peut intervenir<br />

et l’expertise de Belzona dans le<br />

monde entier se situe aussi bien dans la<br />

réparation des faces de brides, de supports<br />

de canalisations, de rechargement<br />

d’arbres, de réfection des robes et toits<br />

de bacs, etc.<br />

Les arrêts de production sont ainsi réduits,<br />

voire éliminés, et les propriétés mécaniques<br />

offertes par les produits Belzona<br />

sont excellentes, assurant la pérennité<br />

de l’installation.<br />

Protéger les équipements industriels à<br />

l’aide de revêtements performants<br />

Les cuves de process exposées en<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 14


GMAO<br />

GMAO<br />

L’informatique au au service de de votre maintenance<br />

Patrimoine<br />

Interventions<br />

Stocks<br />

Achats<br />

Budgets<br />

Projets<br />

Industries<br />

Services<br />

Tertiaire<br />

Médical<br />

Transport<br />

Collectivités<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 15<br />

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Rétrofit<br />

Technologie<br />

Améliorer les performances des équipements<br />

rotatifs<br />

Photo 2 : Rechargement d’arbre et de faces de brides avec les solutions Belzona<br />

immersion permanente aux solutions<br />

aqueuses et chimiques à températures<br />

élevées requièrent une protection adéquate<br />

afin d’assurer la sécurité des équipements.<br />

Les revêtements Belzona sont<br />

entre autre utilisés depuis de nombreuses<br />

années dans les raffineries et plateformes<br />

offshore pour la protection des colonnes<br />

de lavage, absorbeurs, filtres, séparateurs<br />

et autres ballons. Aujourd’hui, suite<br />

à des retours d’expérience très positifs,<br />

nombreux sont les groupes pétroliers<br />

spécifiant les revêtements hautes températures<br />

Belzona pour la protection de<br />

leurs équipements, intervenant régulièrement<br />

à titre préventif sur les équipements<br />

neufs. Cela permet ainsi un choix<br />

du métal de base certes moins résistant<br />

à la corrosion mais moins coûteux. Ainsi,<br />

l’acier protégé d’un revêtement Belzona<br />

sera fréquemment préféré à l’acier inox<br />

ou duplex, réduisant les coûts de matière<br />

et de fabrication, tout en allongeant la durée<br />

de vie de l’actif.<br />

La protection des matériaux entrant en<br />

contact avec l’eau, issue du réseau de<br />

distribution d’eau potable, doit être assurée<br />

afin de ne pas contaminer celle-ci.<br />

Plusieurs produits de rechargement et<br />

revêtements Belzona sont homologués<br />

pour le contact avec l’eau potable (WRAS<br />

– Royaume Uni, NSF – Etats Unis), offrant<br />

ainsi une protection haute performance<br />

contre l’érosion / corrosion aux<br />

cuves de stockage (photo 3), pompes<br />

à plan de joint ou autres étapes du circuit<br />

de distribution de l’eau potable. Aujourd’hui,<br />

afin de répondre aux spécificités<br />

des normes françaises, Belzona vient<br />

de développer un revêtement spécifique<br />

pour le marché sanitaire français. Ce<br />

revêtement époxy s’applique en deux<br />

couches de 250 microns chacune, et, ne<br />

contenant pas de solvant, offrira une excellente<br />

protection anticorrosion dans les<br />

solutions aqueuses.<br />

Ce revêtement dispose de l’Attestation<br />

de Conformité Sanitaire (ACS) lui permettant<br />

d’être appliqué sur les réservoirs<br />

de capacités supérieures et inférieures<br />

à 10 m3, ainsi que les canalisations de<br />

diamètres supérieurs à 63 mm.<br />

Photo 3: Inspection d’un revêtement<br />

Belzona avant la mise en eau<br />

Ce produit est conçu pour offrir une excellente<br />

barrière contre la corrosion en<br />

immersion continue jusqu’à 50°C. Après<br />

grenaillage de la surface jusqu’à obtention<br />

d’une rugosité minimale de 75 microns<br />

et une propreté Sa 2,5, l’application<br />

de ce revêtement peut être effectuée<br />

à la brosse ou par pulvérisation airless.<br />

Afin d’assurer l’intégrité du revêtement, il<br />

peut être inspecté au peigne électrique.<br />

Ce revêtement sans solvant durcit en<br />

quelques heures et peut être mis en eau<br />

après sept jours de séchage à 20°C. Le<br />

délai de retour en service peut être grandement<br />

réduit par élévation de la température<br />

de l’environnement.<br />

Les revêtements industriels Belzona ont<br />

fait leurs preuves auprès de nombreuses<br />

industries, et sont désormais en mesure<br />

d’offrir une protection haute performance<br />

pour l’industrie de l’eau potable.<br />

La technologie de revêtement époxy<br />

sans solvant permet de développer des<br />

produits possédant les caractéristiques<br />

requises pour une situation donnée. Ainsi,<br />

les produits Belzona permettent de<br />

répondre à une multitude de problématiques<br />

industrielles, telles que l’érosion<br />

– corrosion, l’abrasion, la cavitation, mais<br />

aussi l’amélioration des performances<br />

des pompes centrifuges.<br />

En effet, dans les équipements pompant<br />

des fluides non ou peu chargés en particules<br />

solides, il est possible de réduire la<br />

consommation électrique et d’améliorer<br />

les propriétés hydrauliques en modifiant<br />

l’état de surface de la pompe. Afin d’obtenir<br />

le meilleur rendement possible, les<br />

fabricants de pompes travaillent sur l’état<br />

de surface le plus lisse possible afin de<br />

réduire les turbulences du fluide. Ceci<br />

peut être obtenu par polissage du métal<br />

choisi, tel que l’acier inoxydable, cependant,<br />

ce procédé est extrêmement long<br />

et coûteux. Cet état de surface peut également<br />

être obtenu par application d’un<br />

revêtement anti corrosion sur la volute<br />

et le rouet de pompe d’un métal de base<br />

moins coûteux. L’état de surface du revêtement<br />

Belzona a été mesuré comme<br />

étant quinze fois plus lisse qu’un acier<br />

inox poli (graphique 1). Aussi, Belzona<br />

a développé des revêtements proposant<br />

des propriétés hydrophobiques, offrant<br />

de bien meilleures performances qu’un<br />

revêtement traditionnel.<br />

Graphique 1 : Comparaison de l’état<br />

de surface d’un acier inox poli<br />

et d’un revêtement Belzona<br />

Les conséquences de l’état de surface<br />

sur les performances hydrauliques vont<br />

être une réduction de la résistance et des<br />

frictions. Le document ci-après présente<br />

les courbes de performance d’une pompe<br />

centrifuge mono-étagée à plant de joint<br />

testée par un laboratoire indépendant<br />

afin de démontrer les bénéfices du revêtement<br />

Belzona (diamètres d’aspiration et<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 16


Rétrofit<br />

Technologie<br />

de refoulement 250 mm).<br />

Une pompe neuve, non revêtue, fonctionnant<br />

à 1300 tpm, offrait un débit de 875<br />

m 3 / h avec une hauteur de refoulement<br />

de 26,5 mètres, et un rendement optimum<br />

de 83,5%.<br />

Graphique 2: Courbe de performance<br />

d’une pompe neuve avant et après application<br />

d’un revêtement Belzona<br />

Les essais montrent une amélioration du<br />

rendement de 6%, ainsi qu’une réduction<br />

de la consommation électrique de 5,1 kW<br />

au point de fonctionnement. Si l’on considère<br />

la pompe en service pendant 5000<br />

heures par an, le gain énergétique annuel<br />

représenterait environ 25 500 kWh (graphique<br />

2).<br />

Des résultats similaires ont été mesurés<br />

par de nombreux fabricants de pompes à<br />

travers le monde, et les retours d’expérience<br />

sur les équipements industriels rechargés<br />

et protégés avec ce revêtement<br />

montrent qu’il est possible d’atteindre un<br />

rendement supérieur à celui d’une pompe<br />

neuve. Aussi, il est possible de résoudre<br />

des problèmes spécifiques, tels que<br />

l’augmentation de la hauteur de refoulement<br />

ou du débit de l’équipement.<br />

Ainsi, les solutions Belzona, fabriquées<br />

selon les normes qualité ISO 9001 :2008,<br />

sont utilisées à travers le monde et offrent<br />

une alternative fiable en comparaison<br />

avec les méthodes traditionnelles de réparation.<br />

Cette alternative de réparation à<br />

froid a démontré être rentable, sûre et pérenne.<br />

Belzona donc permet d’éviter des<br />

frais et délais de remplacement des équipements<br />

corrodés, et permet également<br />

de considérer des choix de matériaux<br />

moins coûteux lors de l’investissement en<br />

vue de les protéger avec un revêtement<br />

approprié. Belzona est représenté dans<br />

plus de 120 pays à travers le monde et<br />

les Distributeurs Belzona sont formés et<br />

disponibles pour offrir l’assistance technique<br />

pour toutes applications Belzona.<br />

Jérémie Maillard, Ingénieur<br />

Chargé de Développement pour Belzona<br />

Polymerics<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 17


Rétrofit<br />

Technologie<br />

Focus entreprise<br />

Un spécialiste du retrofit face aux défis du marché<br />

Il n’aura pas fallu dix ans à la société Rénovation Machines Industrielles (RMI) pour s’imposer auprès de grands<br />

comptes dans la maintenance de niveau 5. Créé en 2006 par un ancien spécialiste de la maintenance tout droit sorti<br />

des ateliers de PSA, RMI a vu son chiffre d’affaires et ses activités fortement progresser, au point de devoir embaucher<br />

de la main-d’œuvre aux compétences bien spécifiques. Un besoin en recrutement qui a poussé l’entrepreneur à<br />

créer son propre centre de formation inauguré en janvier dernier.<br />

Dans ce dossier sur la maintenance<br />

de niveau 5, il paraissait intéressant<br />

de se pencher sur une entreprise pleine<br />

d’audace. Spécialisée dans la rénovation<br />

de machines – comme son nom l’indique<br />

! –, RMI s’est lancée dans l’aventure<br />

industrielle avec la ferme intention<br />

de s’ouvrir des marchés pertinents dans<br />

le « sur-mesure ». Car outre ses activités<br />

de maintenance préventives, curatives<br />

et autres (allant des niveaux 1 à 3), RMI<br />

assure également des interventions de<br />

niveaux 4 et 5, allant jusqu’au retrofit, la<br />

remise à l’état initial voire l’amélioration<br />

des machines existantes, tant sur la partie<br />

mécanique ou électrique qu’au niveau<br />

des automatismes. Et c’est ici que l’entreprise<br />

tend à se démarquer sur le marché<br />

en offrant aux industriels – parmi lesquels<br />

on trouve des grands comptes tels que<br />

Safran et Areva – des solutions spéciales.<br />

L’activité très variée de l’entreprise<br />

concerne à la fois la mécanique, avec le<br />

dépannage sur site et la rénovation de<br />

machine-outil, ou encore la mise au point<br />

de machines spéciales. « Notre atout réside<br />

dans le fait que nous disposons chez<br />

RMI des spécialistes de la géométrie de<br />

très grosses machines, atteignant pour<br />

les plus importantes d’entre elles jusqu’à<br />

dix mètres de course, confie Steven<br />

Moss, fondateur et dirigeant de Rénovation<br />

Machines Industrielles. Nous trouvons<br />

essentiellement ce type d’installations<br />

dans les secteurs de l’aéronautique<br />

et de l’énergie ».<br />

RMI intervient sur tous types de machines-outils,<br />

conventionnelles ou numériques,<br />

et est en capacité de proposer<br />

un retrofit complet ou partiel, notamment<br />

pour ce qui concerne les sous-ensembles<br />

de machines. Dans ce cas, les solutions<br />

de l’entreprise ne relèvent que du sur-mesure<br />

; « nous intervenons régulièrement<br />

sur des machines de grande précision<br />

nécessitant un contrôle fin de la géométrie<br />

par des cabinets extérieurs. Mais<br />

notre rôle est de nous adapter avant tout<br />

aux besoins de nos clients : le retrofit<br />

d’une machine chez un fondeur et les<br />

opérations de mécano-soudure qui y sont<br />

associées n’auront pas forcément les<br />

mêmes exigences de précision en termes<br />

de géométrie de la machine que sur une<br />

rectifieuse issue d’une chaîne de production<br />

d’Areva », concède Steven Moss.<br />

L’écoute du client est donc le maître-mot,<br />

d’une part pour bien répondre à ses besoins<br />

mais aussi pour éviter de « surestimer<br />

» une intervention, celle-ci pouvant<br />

se révéler très onéreuse, inadaptée et<br />

chronophage pour l’équipe de dix techniciens<br />

sédentaires (d’autres viennent en<br />

renfort, en particulier durant les grands<br />

arrêts de maintenance survenant l’été ou<br />

en fin de l’année).<br />

La négligence de la maintenance trop<br />

souvent mise en cause<br />

La maintenance de niveau 5 suppose la<br />

reconstruction parfois totale de la machine<br />

avec une mise à niveau et un retrofit<br />

nécessitant des moyens et des équipements<br />

significatifs ; « nous possédons<br />

des systèmes d’analyse vibratoire et de<br />

contrôle de géométrie de marque Renishaw.<br />

Par ailleurs, nous travaillons avec<br />

tous les systèmes de contrôle [militron<br />

double palpeur, duromètre, lunette, bolbar...]<br />

pour assurer un maximum d’opération,<br />

ce qui ne nous empêchent pas de<br />

faire appel aux cabinets extérieurs afin<br />

de valider le retrofit ». Au sein de ses locaux,<br />

lesquels vont d’ailleurs connaître<br />

un agrandissement de près de 600<br />

mètres carré d’ici la fin mars, RMI abrite<br />

des bureaux d’étude mécanique, électrique<br />

et en automatisme. Au niveau des<br />

machines, on y trouve dans l’atelier une<br />

rectifieuse plane Berthiez 1000x400x400,<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 18


PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 19


Rétrofit<br />

Technologie<br />

des fraiseuses, des tours parallèles ainsi<br />

qu’un tour numérique et un marbre de<br />

contrôle doté d’une colonne de mesure.<br />

Les machines qui arrivent dans l’atelier<br />

de RMI ont beau présenter des symptômes<br />

de défaillances très différents, il<br />

n’en demeure pas moins que la cause<br />

majeure des problèmes rencontrés provient<br />

d’une négligence des opérations de<br />

maintenance préventive, parfois des plus<br />

élémentaires… Ainsi, les moyens en interne<br />

présentent une ressource précieuse<br />

pour l’entreprise, tout comme les stocks,<br />

véritable casse-tête pour n’importe quelle<br />

atelier de réparation, surtout lorsqu’il<br />

s’agit de pièces désormais introuvables<br />

sur le marché. Pour remédier du mieux<br />

qu’il peut à ce problème d’obsolescence<br />

des pièces et des composants, Steven<br />

Moss profite d’un réseau particulièrement<br />

dense tissé au fil des années auprès<br />

des constructeurs de machines-outils<br />

de France, d’Europe, parfois du monde<br />

entier. Il faut dire que le patron de RMI<br />

n’est pas sorti de nulle part puisqu’il a<br />

occupé pendant de nombreuses années<br />

des postes dans la maintenance, en tant<br />

que technicien puis responsable, au sein<br />

du groupe PSA. « J’ai bénéficié de ce<br />

que l’on appelle un ‘’cursus PSA’’, révèle-t-il.<br />

J’ai beaucoup travaillé dans la<br />

mécanique, à la fois sur les moteurs et<br />

les boîtes de vitesses, tant au service<br />

de maintenance que du retrofit. Mais j’ai<br />

toujours préféré être sur le terrain or mes<br />

dernières fonctions s’effectuaient plutôt<br />

derrière un bureau. J’ai donc décidé,<br />

à l’âge de 35 ans, en 2006 de créer ma<br />

propre société ».<br />

Le besoin de créer son propre centre<br />

de formation<br />

Disposant d’un savoir-faire dans la mise<br />

en géométrie, le grattage et l’automatisme,<br />

RMI abrite aussi de fortes compétences<br />

dans les métiers de la robotique,<br />

l’électricité et l’usinage. D’où une activité<br />

qui se tourne aujourd’hui aussi bien vers<br />

la vente, la reconstruction et la numérisation<br />

de machines-outils. Mais, inévitablement,<br />

et c’est chose commune dans<br />

l’industrie et tout particulièrement les métiers<br />

de la maintenance, l’entreprise s’est<br />

rapidement confrontée à des problèmes<br />

de recrutement. « Dans notre domaine, il<br />

faut près de dix ans pour bien former un<br />

technicien. Quatre à cinq ans pour qu’il<br />

devienne autonome, puis ce n’est seulement<br />

que cinq ans plus tard qu’il parvient<br />

à bien sentir la machine, c’est-à-dire le<br />

temps nécessaire pour qu’il la connaisse<br />

parfaitement », indique Steven Moss. De<br />

plus, le chef d’entreprise rappelle qu’il est<br />

essentiel de travailler en binôme avec l’un,<br />

connaisseur et expérimenté, capable de<br />

transmettre progressivement son savoir<br />

au second, plus néophyte. « Le problème<br />

aujourd’hui est que l’on a de plus en plus<br />

de mal à faire accepter la présence d’un<br />

apprenti à nos clients, chose qui n’est pas<br />

le cas en Allemagne, au Royaume-Uni ou<br />

même en Espagne ».<br />

Face à ce problème récurrent, Steven<br />

Moss a décidé de prendre le taureau par<br />

les cornes et de créer son propre centre<br />

de formation. Rien que ça ! L’objectif<br />

n’étant évidemment pas de se mettre en<br />

porte-à-faux avec les centres de formation<br />

classiques, encore moins les formations<br />

publiques, mais bien de pallier le<br />

manque de main-d’œuvre disponible et<br />

compétente pour répondre aux problématiques<br />

des clients de RMI, et pouvoir<br />

honorer les contrats, élément indéniablement<br />

vital pour l’entreprise. « Tout ce que<br />

nous voulons, c’est suivre les jeunes qui<br />

ont envie d’apprendre ».<br />

Le centre vient juste d’ouvrir ses portes<br />

et prend place directement dans les 600<br />

m² l’atelier d’Atton et sur les lieux d’intervention.<br />

Seuls quatre à cinq stagiaires<br />

par mois seront pris en main, le but étant<br />

de les former le mieux possible, de leur<br />

inculquer un maximum d’expérience en<br />

matière de réparation de machine-outil…<br />

et de relever les défis quotidiens de RMI.<br />

D’une part, la priorité pour l’entreprise est<br />

de respecter des délais de plus en plus<br />

serrés, soit moins d’un mois pour travailler<br />

sur une machine (contre trois auparavant).<br />

« Nous sommes par exemple intervenus<br />

sur une presse en 2-8, chose rare<br />

en maintenance de niveau 5 ». D’autre<br />

part, les équipes sont confrontées à des<br />

opérations parfois lourdes en matière<br />

d’usinage et de rectification ; une nouvelle<br />

rectifieuse de grande taille va d’ailleurs<br />

bientôt intégrer l’atelier.<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 20


Rétrofit<br />

Technologie<br />

Obsolescence<br />

Redonner une seconde jeunesse<br />

aux cartes industrielles<br />

Jeune entreprise créée en 2012, E-nergie n’était il y a encore quelques mois qu’un bureau d’étude spécialisé dans la<br />

conception de cartes électroniques. Mais à la demande d’un de ses clients, la société a dû aller plus loin et élargir ses<br />

activités vers le dépannage, la réparation et la remise à neuf des cartes et de leurs composants. E-nergie a concrètement<br />

franchi le pas depuis l’acquisition d’un banc de test entièrement dédié à la maintenance, le Concept 8000+.<br />

Située à Olivet, près d’Orléans (Loiret),<br />

la société E-nergie s’est équipée<br />

en octobre dernier d’un banc de test<br />

dans le but de répondre à une demande<br />

croissante de ses clients, en particulier<br />

dans l’industrie : la réparation et la remise<br />

à neuf des cartes électroniques. « Nous<br />

avons ajouté cette activité de réparation<br />

afin de répondre au besoin de l’un de nos<br />

clients, confie Dominique Junk, fondateur<br />

et directeur de la société. Depuis, les demandes<br />

affluent et nous avons dû, pour<br />

satisfaire la demande, nous doter de cet<br />

équipement. » Il faut dire que l’obsolescence<br />

des cartes – et tout particulièrement<br />

celle des composants – est un problème<br />

croissant chez les industriels de<br />

tous secteurs, et les choses ne vont pas<br />

en s’arrangeant.<br />

L’automatisation grandissante des<br />

moyens de production, des lignes et des<br />

machines pour ne citer que celles-ci, a<br />

connu un essor considérable ces trente<br />

dernières années ; si bien qu’au bout<br />

de vingt ou trente ans, les composants<br />

électroniques, aussi fiables fussent-ils,<br />

sont usés, détériorés voire complètement<br />

détruits. Et en trente ans, de l’eau coule<br />

sous les ponts… Les systèmes évoluent<br />

toujours plus rapidement que les besoins<br />

des entreprises, lesquelles n’ont parfois<br />

pas pris le train en marche ou n’ont pas<br />

ressenti besoin de le faire. Le matériel a<br />

fortement évolué, les composants aussi,<br />

mais pas seulement. Le marché aussi a<br />

subi de profondes mutations et de nombreux<br />

fabricants de cartes ainsi qu’une<br />

multitude de fournisseurs ont depuis long-<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 21


Rétrofit<br />

Technologie<br />

e-nergie est spécialisée dans la maintenance et la réparation électronique<br />

temps disparu. « L’une de nos interventions<br />

les plus compliquées concernait une<br />

carte installée depuis 1985, faisant vivre<br />

une presse à injection qui n’est plus maintenue<br />

par le constructeur. Nous avons dû<br />

extraire chacun des composants pour les<br />

tester un par un. Les tests ont concerné à<br />

la fois les diodes mais aussi la vérification<br />

de toutes les fonctionnalités de la partie<br />

logique. Nous avons pour cela recréé des<br />

tables de vérité des composants de façon<br />

à identifier lequel était défaillant ».<br />

Aller plus loin que le symptôme le plus<br />

flagrant<br />

Parmi les entreprises faisant appel à<br />

E-Nergie, nombreuses sont celles qui<br />

utilisent des machines d’un certain âge<br />

(un mal bien français) ; et parfois ces machines<br />

n’ont plus de fabricants ! « Deux<br />

solutions s’offrent alors à l’entreprise :<br />

tout mettre à la poubelle et racheter du<br />

matériel neuf, chose qui s’avère bien<br />

L’entreprise possède une longue expérience<br />

sur la conception de systèmes embarqués<br />

en milieu naturel<br />

entendu très onéreuse en raison des investissements<br />

imprévus et des arrêts de<br />

production. Ou bien trouver des solutions<br />

pour maintenir le parc existant. » Les cas<br />

de pannes sont divers et ont souvent pour<br />

origine des utilisations en conditions difficiles,<br />

dans les milieux comme les stations<br />

de lavage, dans des environnements très<br />

froids ou très chauds. Les problèmes<br />

ne sont aussi pas tous liés à l’âge de la<br />

carte. La corrosion se révèle un sérieux<br />

facteur de vieillissement accéléré de certains<br />

composants. N’oublions pas non<br />

plus que de plus en plus d’électronique<br />

est intégrée dans des systèmes qui ne<br />

contenaient naguère que des éléments<br />

mécaniques. Le nombre de composants<br />

varie fortement d’une carte à l’autre, et<br />

celui-ci peut atteindre 500 à 600 pour les<br />

plus grosses. Mais le défi premier, outre<br />

la taille de certaines cartes, est bel et<br />

bien d’identifier le composant défaillant<br />

sachant que dans bien des cas, aucune<br />

trace signifiant un quelconque problème<br />

n’est à déclarer. D’où la nécessité d’aller<br />

plus loin car si un composant montre des<br />

signes de chauffe, il peut aussi endommager<br />

tout ce qui l’environne ; « pour traiter<br />

au mieux les cas de pannes, réparer<br />

la carte et la remettre en condition opérationnelle,<br />

nous devons aller au-delà du<br />

composant endommagé et aller plus loin<br />

que le symptôme le plus flagrant et le plus<br />

visible ». C’est précisément dans ce cas<br />

que s’est imposée la nécessité de se doter<br />

d’un banc de test.<br />

Gagner en temps, en précision et en<br />

qualité d’opération<br />

L’intérêt d’un tel équipement est en réalité<br />

multiple. Le premier d’entre eux est<br />

tout simplement d’éviter de dessouder<br />

les composants. Un gain de temps considérable<br />

lorsque l’on sait qu’un composant<br />

défaillant n’est pas toujours visible<br />

à l’œil et qu’une carte peut en contenir<br />

plusieurs centaines. De plus, dessouder<br />

des composants provoque inévitablement<br />

un stress au sein même de la carte.<br />

Les composants peuvent donc être suivis<br />

et testés tout en restant connectés les<br />

uns aux autres. D’autre part, le banc – en<br />

l’occurrence le Concept 8000+ – dispose<br />

d’une bibliothèque de plus de 65 000 références.<br />

Enfin, ce banc donne la possibilité<br />

d’enregistrer les signaux qu’émet la<br />

carte, « ce qui présente un certain intérêt<br />

si un parc de machines dispose par<br />

exemple des mêmes variateurs ; on en<br />

teste un puis on le compare automatiquement<br />

aux autres ».<br />

Le banc de test se présente sous la forme<br />

d’un rack sur lequel on trouve un bloc<br />

dédié aux tests analogiques avec trentedeux<br />

entrées pour mesurer les tensions<br />

et les courants. Un logiciel vient ensuite<br />

trouver le composant dans la bibliothèque<br />

pour le mettre en situation. On y trouve<br />

également un bloc logique de soixantequatre<br />

entrées/sorties. L’alimentation du<br />

banc est pilotée par informatique et automatiquement<br />

régulée. Le banc comprend<br />

également des appareils de mesures, du<br />

plus simple au plus compliqué, allant du<br />

multimètre à l’oscilloscope en passant<br />

par le générateur de fonctions… Le coût<br />

de l’investissement : pas moins de 25 000<br />

euros, mais celui-ci s’est révélé indispensable<br />

pour permettre à E-nergie de fidéliser<br />

des clients dans l’industrie exprimant<br />

des besoins croissants de dépannage et<br />

de réparation de cartes électroniques et<br />

d’automates. « Nous avons grâce à cet<br />

équipement pu élargir nos compétences<br />

et notre niveau de services en étant par<br />

exemple capable de fournir un rapport de<br />

test à nos clients, parmi lesquels le fabricant<br />

de produits pharmaceutiques et cosmétiques<br />

Famar ».<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 22


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PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 23


Formation<br />

Management<br />

Interview<br />

Disposer de ses propres moyens de formation<br />

pour répondre à ses besoins<br />

Responsable de la maintenance au sein de Cofely-Endel (groupe GDF Suez), Rabah Achemaoui nous détaille les<br />

besoins de ce grand prestataire de maintenance en matière de main-d’œuvre, mais aussi les importants moyens que<br />

le groupe a mis en place.<br />

Pouvez-vous nous rappeler les activités<br />

de Cofely-Endel, ainsi que vos initiatives<br />

concernant la Formation ?<br />

Cofely Endel intervient sur tout le territoire<br />

National grâce à ses 140 implantations<br />

de proximité. La société appartient<br />

à la branche Energy Services du groupe<br />

GDF Suez.<br />

Nous intervenons tout au long du cycle<br />

de vie des installations de nos clients<br />

(Installation, rénovation d’équipements<br />

en passant par la maintenance, le transfert<br />

jusqu’au démantèlement des équipements).<br />

Nous apportons des solutions globales<br />

visant à améliorer la performance industrielle<br />

de nos clients.<br />

Cofely Endel est un spécialiste de la<br />

maintenance industrielle et son spectre<br />

de compétence est très large. Ses métiers<br />

historiques sont la mécanique, la<br />

robinetterie, la tuyauterie et le soudage.<br />

Ses compétences ont été enrichies au<br />

fur et à mesure de son développement<br />

technique et commercial par les métiers<br />

suivants : automatisme, électricité, électromécanique,<br />

etc.<br />

Notre effectif est de 5 500 personnes<br />

pour un chiffre d’affaires de près de 700<br />

M€. Pour répondre aux attentes de nos<br />

clients, développer et valoriser le niveau<br />

d’expertise de nos collaborateurs nous<br />

avons créé un Institut de formation.<br />

Notre Institut regroupe un ensemble de<br />

formations basées sur les gestes métiers<br />

et techniques. Ces formations sont<br />

labellisées de manière à en maîtriser la<br />

qualité.<br />

Comment, d’une manière générale, ont<br />

évolué les métiers de la maintenance<br />

industrielle, tant au niveau technologique<br />

qu’en termes de management<br />

des équipes ?<br />

Les métiers de la maintenance ont évolué<br />

surtout au niveau des outils et méthodes<br />

déployés. Nous utilisons de plus en plus<br />

les outils de la maintenance conditionnelle<br />

(analyse vibratoire, thermographie,<br />

US, etc.) et nous mettons en œuvre des<br />

méthodologies telles que la <strong>Maintenance</strong><br />

Basée sur la Fiabilité, l’approche coût/<br />

risque et le Lean Six Sigma. Tout cela<br />

dans l’objectif de réduire le coût global<br />

de possession et les risques pour nos<br />

clients.<br />

L’approche de type Lean nous permet<br />

aussi d’améliorer le management des<br />

équipes en inversant la pyramide de la<br />

communication. L’implication du personnel<br />

met « sous pression » de manière<br />

positive le management dans le but de<br />

progresser.<br />

Nous utilisons de plus en plus les nouvelles<br />

technologies de l’information et de<br />

la communication (NTIC) à travers les tablettes<br />

PC, les Smartphones, les puces<br />

RFID avec pour objectifs de simplifier les<br />

processus, réduire les gaspillages, dématérialiser<br />

les documents et mettre en<br />

place un processus d’amélioration continu<br />

pour devenir une entreprise de services<br />

« agile ».<br />

Concernant la réalisation des gestes<br />

techniques cela a peu évolué au delà<br />

des moyens matériels de soutien. Rien<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 24


Formation<br />

Management<br />

à changer concernant le démontage ou<br />

le remontage d’un réducteur ou d’un moteur.<br />

Rien non plus concernant le soudage<br />

où la aussi la qualité du geste technique<br />

génère une soudure sans défaut.<br />

Quels impacts ces évolutions ont eu<br />

sur vos activités ?<br />

L’impact de ces évolutions est que nous<br />

devons au quotidien chercher à adapter<br />

l’utilisation des NTIC aux besoins et attentes<br />

spécifiques de nos clients. Il ne<br />

s’agit pas d’acheter un équipement sur<br />

étagère pour l’utiliser sur nos contrats de<br />

maintenance mais d’adapter l’utilisation<br />

des NTIC à nos clients et à notre personnel.<br />

Cela comprend entre autre l’intégration<br />

des processus clients dans nos processus<br />

d’intervention.<br />

Quels sont aujourd’hui les besoins<br />

de Cofely-Endel en termes de recrutement<br />

(compétences souhaitées) ?<br />

Les besoins de Cofely Endel sont variés<br />

mais nous avons besoin en particulier<br />

de mécaniciens, robinetiers, soudeurs,<br />

tuyauteurs mais aussi de préparateurs<br />

pour des activités de maintenance et de<br />

travaux. Nous recherchons aussi régulièrement<br />

des chargés d’affaires et responsables<br />

de projet expérimentés.<br />

Rencontrez-vous des problèmes pour<br />

trouver des techniciens compétents ?<br />

Dans quels métiers ou spécialités précisément<br />

?<br />

Bien entendu nous avons des problèmes<br />

comme toutes les entreprises du domaine<br />

industriel pour trouver des techniciens<br />

compétents et expérimentés. Tout<br />

d’abord, la source s’est tarie car les métiers<br />

techniques n’ont pas été suffisamment<br />

valorisés. Il faut dans un premier<br />

temps que toutes les sociétés travaillent<br />

à l’amélioration de l’image des métiers<br />

scientifiques et techniques.<br />

Quelles sont, selon vous, les principales<br />

lacunes des candidats aux métiers<br />

de la maintenance ? Sur quels<br />

domaines en particulier (mécanique,<br />

hydraulique etc.) ?<br />

Si vous pensez aux candidats fraichement<br />

sortis de l’école, ils sont généralement<br />

bien formés sur les aspects théoriques<br />

mais ce qui leur manque le plus<br />

c’est de la pratique. Il faut que les lycées<br />

professionnels conservent ou s’équipent<br />

de moyens industriels tels que les machines<br />

outils, bancs hydrauliques, bancs<br />

d’épreuve, etc.<br />

Il faut aussi que nos techniciens sachent<br />

utiliser un pied à coulisse, un micromètre,<br />

une jauge de profondeur, etc. Il faut<br />

d’abord connaitre les basics de la mécanique,<br />

de l’électricité, de l’hydraulique et<br />

ensuite utiliser un ordinateur et les logiciels<br />

associés (Autocad, GMAO, …).<br />

A quels problèmes de transmission<br />

des connaissances êtes-vous<br />

confrontées (notamment en raison des<br />

départs en retraite et de la fuite des savoir-faire)<br />

?<br />

Effectivement, il faut avoir une gestion<br />

prévisionnelle des emplois dans l’entreprise.<br />

Pour faire face aux départs en retraite<br />

et continuer à se développer, il n’y<br />

a pas une seule solution. Il faut utiliser<br />

toutes les voies possibles. Cela passe<br />

par du recrutement externe mais aussi<br />

interne et par promouvoir l’apprentissage<br />

aussi bien pour nos futurs ingénieurs<br />

mais aussi pour nos techniciens, mécaniciens<br />

et soudeurs.<br />

De plus, notre centre de formation a pour<br />

objectif de pallier les pénuries d’expertises<br />

rares en proposant des parcours de<br />

formation adaptés à nos collaborateurs et<br />

aux besoins du terrain.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 25


Formation<br />

Management<br />

Quels risques cela comporte pour<br />

votre activité ?<br />

Le risque essentiel est de freiner notre<br />

développement technique et commercial<br />

et de ne pas répondre aux attentes<br />

de nos clients en termes de qualité, de<br />

productivité, de connaissance de la réglementation<br />

et bien entendu de sécurité.<br />

Comment y répondez-vous ? Quelles<br />

initiatives avez-vous prises (comme<br />

l’institut de formation que vous avez<br />

créé...) ?<br />

L’Institut de formation Cofely Endel a<br />

été créé pour accompagner le développement<br />

de l’entreprise. Nous avons par<br />

exemple déployé en 2013 dans le cadre<br />

d’un projet d’entreprise appelé « <strong>Maintenance</strong><br />

30 » une formation de plus de<br />

250 heures sur l’ingénierie maintenance<br />

en collaboration avec l’école d’ingénieur<br />

du CESI. Cette formation à destination de<br />

nos techniciens a pour objectif de les diriger<br />

vers des postes de responsable de<br />

contrat ou chargé d’affaires maintenance.<br />

Cette formation est certifiée par le label<br />

Badge (Bilan d’aptitude délivré par les<br />

grandes écoles). Le programme intègre<br />

les éléments suivants :<br />

• La fiabilité (Weibull, Poisson…) : ce<br />

module permet de modéliser les phénomènes<br />

de dégradation par des approches<br />

statistiques et déterminer la loi de fiabilité<br />

d’un système,<br />

• La maintenance basée sur la Fiabilité :<br />

ce module permet de réaliser une étude<br />

AMDEC et une étude MBF (<strong>Maintenance</strong><br />

Basée sur la Fiabilité),<br />

• Lean <strong>Maintenance</strong> : ce module permet<br />

de disposer d’une connaissance des<br />

principes et des outils du Lean mais appliqués<br />

à la maintenance,<br />

• Les analyses TSVA (Temps Sans Valeur<br />

Ajouté) : ce module permet d’apprendre<br />

à mesurer et analyser l’efficacité opérationnelle.<br />

Il permet aussi d’apprendre à<br />

construire un plan d’amélioration de l’efficacité<br />

opérationnelle,<br />

• La maintenance conditionnelle : ce module<br />

permet de connaître les outils de la<br />

maintenance conditionnelle et comment<br />

les déployer,<br />

• L’audit maintenance : ce module permet<br />

d’appréhender la méthodologie d’un audit<br />

maintenance pour construire ensuite un<br />

plan d’amélioration de la fonction maintenance,<br />

• Les contrats de maintenance : ce module<br />

permet de connaître les différents<br />

types de contrat,<br />

• La GMAO (Gestion de la <strong>Maintenance</strong><br />

Assisté par l’Ordinateur). L’objectif de ce<br />

module est de savoir choisir, mettre en<br />

œuvre et utiliser une GMAO,<br />

• AMO (Assistance à Maîtrise d’Ouvrage)<br />

: ce module permet de connaître<br />

le rôle d’Assistant à Maîtrise d’Ouvrage<br />

en appréhendant la mission globale de<br />

maîtrise d’ouvrage lors de la conduite<br />

d’une affaire.<br />

Outre ces initiatives, quelles méthodes<br />

de formation et de management de<br />

l’humain mettez-vous en pratique ?<br />

Les formations de l’institut Cofely Endel<br />

sont dispensées à la fois par des intervenants<br />

internes et externes.<br />

Nous avons créé des Chantiers École de<br />

formations à la carte comme par exemple<br />

sur le perfectionnement en robinetterie<br />

pour :<br />

• Capitaliser les expertises « métiers » de<br />

Cofely Endel,<br />

• Orienter l’acquisition sur le geste professionnel,<br />

• Faire intervenir nos experts,<br />

• Répondre à 100% aux exigences du<br />

secteur de l’énergie en termes de Qualité,<br />

Réactivité, Sécurité et Sureté<br />

Plus de 200 collaborateurs ont suivi ce<br />

cursus de formation.<br />

Quels conseils pouvez-vous nous livrer<br />

en matière de transmission des<br />

savoirs (tutorat, management de l’humain,<br />

formation des nouveaux techniciens<br />

de maintenance, adaptation des<br />

opérateurs aux nouvelles technologies...)<br />

?<br />

Le conseil que je pourrais donner est<br />

qu’il faut privilégier pour avoir une bonne<br />

transmission des savoirs, un accueil des<br />

nouveaux embauchés via un accompagnement<br />

de plusieurs jours, de plusieurs<br />

semaines, de plusieurs mois. Cofely Endel<br />

a d’ailleurs mis en œuvre un système<br />

de parrainage interne. Cet investissement<br />

sera rapidement amorti au regard de tous<br />

les coûts de non qualité que peut engendrer<br />

un remplacement sans anticipation.<br />

L’autre conseil est d’intégrer des contrats<br />

d’apprentissage dans l’entreprise comme<br />

nous le faisons au sein du groupe GDF<br />

Suez. Cela permet de former nos ingénieurs<br />

et techniciens à nos méthodes de<br />

travail via un compagnonnage sur une<br />

durée plus importante. Pour cela, il faut<br />

bien choisir vos tuteurs et les former à<br />

transmettre leurs savoirs faires.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 26


Formation<br />

Management<br />

Entretien<br />

« Les récentes réformes<br />

dans le secondaire nous inquiètent »<br />

Membre du Pôle maintenance et délégué Afim Alsace, Karim Kalfane dirige les formations <strong>Maintenance</strong> dispensées<br />

au sein de l’IUT Louis Pasteur de Schiltigheim près de Strasbourg. En tant qu’enseignant, il nous donne sa vision du<br />

métier, n’hésitant pas, entre autres propos, à nourrir une certaine inquiétude quant à la « virtualisation » de la formation<br />

technique des métiers de la maintenance.<br />

<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />

Pouvez-vous nous présenter en quelques mots les modules<br />

et programmes de formation au sein de l’IUT Louis<br />

Pasteur ?<br />

Karim Kalfane<br />

L’IUT Louis Pasteur abrite le Pôle maintenance qui regroupe<br />

plusieurs formations dans ce domaine. D’une part, le Diplôme<br />

universitaire de technologie (DUT) de « Génie Industriel et<br />

<strong>Maintenance</strong> » (GIM). Il s’agit d’une formation de techniciens<br />

supérieurs de niveau III (Bac + 2) ; celle-ci est proposée par<br />

la voie classique et par apprentissage. Nous avons d’ailleurs<br />

doublé nos effectifs d’apprentis cette année (vingt-quatre apprenants).<br />

Il y a une demande croissante pour ce mode de<br />

formation.<br />

transforment, se spécialisent et sont confrontés à des évolutions<br />

technologiques permanentes. Ainsi, le développement des compétences<br />

des techniciens de maintenance représente un enjeu<br />

important pour les sites de production qui sont confrontés à un<br />

objectif d’efficacité globale. La maintenance est bien un centre<br />

de profit. Dans un contexte de qualité totale, la maintenance joue<br />

un rôle stratégique. La mise en place de l’amélioration continue,<br />

du Kaizen etc. font que la dimension managériale du technicien<br />

maintenance trouve toute sa place. La définition normalisée de<br />

la maintenance nous rappelle d’ailleurs à juste titre qu’elle représente<br />

l’ensemble des actions techniques, on n’en doutait pas,<br />

D’autre part, l’IUT dispense d’une licence professionnelle<br />

intitulée « Contrôle industriel et maintenance des installations<br />

». Cette formation de niveau II (Bac + 3) est proposée<br />

uniquement par la voie de l’alternance en contrat d’apprentissage<br />

ou en contrat de professionnalisation. Elle est orientée<br />

management. Il s’agit de former des « middle manager »,<br />

amenés à seconder les responsables maintenance, qualité<br />

ou métrologie…<br />

Enfin, nous dispensons d’une licence professionnelle,<br />

« Techniques avancées de maintenance ». Cette formation<br />

de niveau II (Bac + 3) est aussi proposée uniquement par<br />

la voie de l’alternance. Elle est orientée vers l’approfondissement<br />

technique dans le domaine de la maintenance<br />

(télémaintenance, télésurveillance, supervision, GMAO,<br />

thermographie infrarouge, analyse vibratoire, contrôles non<br />

destructifs...). Par ailleurs, la délégation Alsace de l’Association<br />

française des ingénieurs et responsables de maintenance<br />

(Afim) fait partie du Pôle maintenance.<br />

Comment, d’une manière générale, ont évolué les métiers<br />

de la maintenance industrielle, tant au niveau technologique<br />

qu’en termes de management des équipes ?<br />

Quels impacts ces évolutions ont-elles eu sur vos activités<br />

?<br />

La question est intéressante car elle permet de souligner<br />

en effet que les métiers de la maintenance industrielle se<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 27


Formation<br />

Management<br />

administratives et de management destinées<br />

à maintenir ou à rétablir un bien<br />

afin qu’il puisse accomplir une fonction<br />

requise.<br />

Quels sont aujourd’hui les besoins des<br />

entreprises industrielles en termes de<br />

recrutement (compétences souhaitées)<br />

?<br />

Classiquement, les entreprises industrielles<br />

recherchent des techniciens possédant<br />

des compétences dans les domaines<br />

de l’électricité / l’électrotechnique,<br />

de la mécanique et de l’automatisme.<br />

Des aptitudes méthodologiques et l’autonomie<br />

sont très appréciées, sans oublier<br />

le savoir-être… Nous voyons arriver tous<br />

les jours des offres d’emplois que nous<br />

diffusons auprès de nos réseaux de diplômés<br />

récents et plus anciens ; ceci tend<br />

à confirmer l’existence de besoins réels<br />

des entreprises et renforce notre élan<br />

pour attirer les jeunes et mettre en adéquation<br />

nos formations pour y répondre.<br />

Ces entreprises rencontrent-elles des<br />

problèmes pour trouver des techniciens<br />

compétents ? Dans quels métiers<br />

ou spécialités précisément ?<br />

Le baromètre de l’emploi de l’Afim témoigne<br />

de la tension dans ce métier. Si<br />

nous voyons d’un œil favorable la stratégie<br />

de certains DRH qui consiste à relever<br />

le niveau des salaires à l’embauche<br />

(c’est un critère d’attractivité pour les<br />

jeunes !), nous ne pouvons que déplorer<br />

qu’elle se fasse au détriment de l’évolution<br />

de carrière des anciens, car elle est<br />

source de démotivation et peut nuire à la<br />

transmission des savoir-faire.<br />

Bien évidemment, la maintenance n’est<br />

pas la seule à souffrir. Il est également<br />

difficile de recruter des tuyauteurs, des<br />

chaudronniers, des soudeurs… La maintenance<br />

est un métier transversal, présent<br />

dans l’immobilier et le tertiaire, le<br />

médical, les grands ensembles, l’hôtellerie<br />

etc.<br />

Quelles sont, selon vous, les principales<br />

lacunes des candidats aux métiers<br />

de la maintenance ? Sur quels<br />

domaines en particulier (mécanique,<br />

hydraulique etc.) ?<br />

La difficulté des formations supérieures<br />

dans les domaines techniques est d’asseoir<br />

un socle global de compétences en<br />

lien avec des savoir-faire ; d’un côté, les<br />

entreprises recherchent souvent des personnels<br />

opérationnels et de l’autre, les<br />

programmes de lycée et notamment les<br />

baccalauréats techniques nous donnent<br />

souvent l’impression de privilégier des<br />

concepts virtuels au détriment de l’acquisition<br />

d’outils pratiques. En ce sens, les<br />

réformes récentes dans le secondaire<br />

nous inquiètent… Néanmoins, il faut aussi<br />

reconnaitre que les profils des candidats<br />

sont diversifiés et par conséquent,<br />

certains seront plus à l’aise en mécanique<br />

alors que d’autres tireront davantage leur<br />

épingle du jeu en électricité.<br />

Autre sujet, celui de la transmission<br />

des connaissances ? À quels problèmes<br />

les entreprises sont-elles<br />

confrontées (notamment en raison des<br />

départs en retraite et de la fuite des savoir-faire)<br />

?<br />

Voilà une question à laquelle il est difficile<br />

de répondre en quelques lignes. En effet<br />

le patrimoine des connaissances ne reste<br />

plus dans l’entreprise, faute de le gérer.<br />

Une enquête sur la pénibilité menée par<br />

l’Afim en 2008 a notamment montré que<br />

33,7% des sondés ne se sentent pas<br />

capable d’exercer le métier jusqu’à la<br />

retraite. En revanche plus de 75% sont<br />

prêts à devenir formateur de jeunes dans<br />

l’entreprise. Pourquoi ne seraient‐ils pas<br />

nos maitres d’apprentissage ? L’alternance<br />

constitue une solution intéressante<br />

en termes de pré-recrutement, de transmission<br />

des savoir-faire en douceur ; tous<br />

les acteurs y gagnent ! Il est à noter également<br />

que nos formations font régulièrement<br />

appel à des professionnels pour<br />

renforcer la transmission de connaissances<br />

opérationnelles.<br />

Quels risques cela comporte pour leur<br />

activité ?<br />

La fuite des savoirs est la problématique<br />

la plus souvent citée car elle fait référence<br />

au risque de perte de connaissances associé<br />

au départ des travailleurs expérimentés,<br />

ainsi qu’à la nécessité de mettre<br />

en place un processus de capitalisation<br />

de ces connaissances. Un responsable<br />

maintenance d’une grande entreprise<br />

électrique me disait qu’il a fallu rechercher<br />

des anciens techniciens à la retraite<br />

car personne n’était plus capable d’intervenir<br />

sur les bobinages.<br />

Outre les initiatives précédemment citées,<br />

quelles méthodes de formation et<br />

de management de l’humain peut-on<br />

mettre en pratique ?<br />

Nous attachons une grande importance à<br />

la formation de nos étudiants en matière<br />

de techniques d’expression, de relations<br />

humaines et de gestion des équipes. La<br />

formation intègre ces enseignements,<br />

bien sûr différenciés en fonction du niveau<br />

de certification du diplôme. Pour un<br />

technicien de maintenance, les premiers<br />

capteurs sont naturellement les opérateurs<br />

!<br />

Quels conseils pouvez-vous nous livrer<br />

en matière de transmission des<br />

savoirs (tutorat, management de l’humain,<br />

formation des nouveaux techniciens<br />

de maintenance, adaptation des<br />

opérateurs aux nouvelles technologies...)<br />

?<br />

Les technologies ont bien évolué dans<br />

le métier. Télémaintenance, tablettes et<br />

smartphones… et ceci pour le plus grand<br />

confort des techniciens surtout lors des<br />

astreintes. Nous organisons chaque année<br />

une journée de conférences retransmises<br />

en direct sur le net et disponibles<br />

en différé, dans le cadre d’Innova-<strong>Maintenance</strong><br />

en partenariat avec l’Afim (www.<br />

pole-maintenance.fr). Ces ressources<br />

sont accessibles à tous et le nombre de<br />

visites confirme que cela correspond à<br />

une attente en termes de veille technologique.<br />

La prochaine édition aura lieu le<br />

jeudi 10 avril 2014.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 28


Formation<br />

Management<br />

Formation<br />

« La pédagogie ne s’improvise pas<br />

et ne se décrète pas »<br />

Dans le cadre de ce dossier sur la formation en maintenance, il paraissait nécessaire de donner la parole aux formateurs<br />

eux-mêmes. Directement en lien avec les demandes des entreprises, ces centres de formation, à l’exemple du<br />

Cimi représenté ici par son directeur-adjoint, en charge des relations extérieures, Stéphane Le Gall, portent un regard<br />

très attentif sur l’évolution du secteur de la maintenance et de ses attentes.<br />

<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />

Présentez en quelques mots l’activité<br />

de formation du Cimi et les grandes<br />

thématiques que vous abordez<br />

Stéphane Le Gall<br />

Le Cimi est un organisme de formation<br />

– conseil spécialisé dans la performance<br />

opérationnelle des acteurs industriels et<br />

des utilisateurs de moyens techniques.<br />

Dans le secteur de la formation, le Cimi<br />

est reconnu comme un centre de référence<br />

pour les activités liées à la maintenance<br />

industrielle. Nous proposons<br />

des formations interentreprises (220<br />

stages), des formations intra-entreprises,<br />

de l’ingénierie de formation, de l’accompagnement<br />

dans le déploiement de démarche<br />

d’amélioration, des diagnostics<br />

d’organisation, des évaluations de compétences….<br />

Le Cimi basé à Blois propose<br />

ses prestations en France et dans<br />

les pays francophones, adresse tous les<br />

secteurs de l’industrie et travaille avec<br />

tous les types de société (de la TPE au<br />

grand groupe).<br />

Quels sont aujourd’hui les besoins des<br />

entreprises industrielles en termes de<br />

recrutement (compétences souhaitées)<br />

?<br />

Les besoins des entreprises industrielles<br />

sont variés et malheureusement l’industrie<br />

dans son ensemble doit faire face<br />

à un certain manque d’attractivité des<br />

jeunes pour ses métiers. Ceci est particulièrement<br />

vrai dans les activités de<br />

production mécanique (pour lesquelles<br />

sont recherchées des compétences en<br />

chaudronnerie, dans la conduite des ma-<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 29


Formation<br />

Management<br />

chines-outils, dans le soudage,…). Le<br />

recrutement devient de plus en plus délicat<br />

dans le domaine de la maintenance<br />

où chaque année l’écart entre l’offre et la<br />

demande se creuse.<br />

À quels problèmes de transmission<br />

des connaissances sont-elles<br />

confrontées (notamment en raison des<br />

départs en retraite et de la fuite des savoir-faire)<br />

?<br />

Le premier problème est déjà de pouvoir<br />

organiser cette transmission des connaissances.<br />

Par manque d’anticipation ou de<br />

visibilité, il est assez courant de constater<br />

que le recouvrement entre le futur employé<br />

et celui qui doit quitter l’entreprise<br />

est très court voir inexistant. Ce manque<br />

de temps est d’autant plus critique que<br />

dans de nombreuses sociétés (plus particulièrement<br />

les petites) certains savoirs<br />

et savoir-faire ne sont connus que d’un ou<br />

quelques collaborateurs et généralement<br />

ne sont pas documentés (par exemple,<br />

connaissance de certaines machines,<br />

voir même de certains process).<br />

Enfin, il faut souligner que cet exercice de<br />

transmission n’est pas toujours évident<br />

et couronné de succès. Il faut une bonne<br />

communication entre celui qui transfère<br />

et l’apprenant et tout le monde ne peut<br />

pas s’improviser bon pédagogue.<br />

Comment, d’une manière générale, ont<br />

évolué les métiers de la maintenance<br />

industrielle, tant au niveau technologique<br />

qu’en termes de management<br />

des équipes ?<br />

Nous constatons trois tendances fortes<br />

qui impactent de façon significative les<br />

métiers de la maintenance. La première<br />

est une exigence de performance de<br />

plus en plus forte sur la disponibilité et<br />

sur la longévité des équipements. Ensuite,<br />

nous constatons une diminution<br />

des effectifs en général et des équipes<br />

maintenance en particulier. Enfin, il existe<br />

aujourd’hui une complexité toujours plus<br />

accrue des machines et des systèmes<br />

à maintenir (ce qui peut s’expliquer par<br />

exemple par le développement des bus<br />

de terrain et de la communication entre<br />

les équipements).<br />

Pour répondre à cette situation, de plus<br />

en plus de sociétés transfèrent certaines<br />

activités techniques simples de maintenance<br />

aux équipes de production afin<br />

de concentrer les équipes maintenance<br />

sur les tâches complexes et sur les projets<br />

d’amélioration. Une clé de la réussite<br />

repose également sur la qualité de la<br />

fonction « méthode maintenance » (cette<br />

fonction peut-être réalisée par des personnes<br />

dédiées, ou directement par les<br />

techniciens).<br />

Quelles sont, selon vous, les principales<br />

lacunes des candidats aux métiers<br />

de la maintenance ? Sur quels<br />

domaines en particulier (mécanique,<br />

hydraulique, etc.) ?<br />

Les candidats aux métiers de la maintenance<br />

ont suivi un cursus de formation<br />

généralement plus long (minimum des<br />

BAC Pro et beaucoup plus de BTS) que<br />

leurs prédécesseurs (souvent des CAP<br />

ou BEP). Ceci se traduit par des connaissances<br />

théoriques plus avancées mais<br />

malheureusement souvent abstraites et<br />

peu approfondies, et de ce fait au final,<br />

des candidats moins opérationnels. Il est<br />

également évident que l’attrait et l’accessibilité<br />

des nouvelles technologies ont<br />

tendance à faire oublier celles nécessitant<br />

des investissements coûteux et/ou<br />

l’utilisation de matériels « dangereux »<br />

comme l’oléo-hydraulique. Enfin, et ceci<br />

n’est pas nouveau, nous constatons toujours<br />

un vrai manque en matière de méthodologie<br />

de diagnostic, l’approche essais/erreur<br />

étant souvent privilégiée avec<br />

ses conséquences, comme la perte de<br />

temps, les risques accrus de casse et de<br />

création de nouvelle panne.<br />

Comment le Cimi y répond ? Quelles<br />

sont vos méthodes de formation et<br />

de quels moyens/équipements disposez-vous<br />

?<br />

Le Cimi, depuis sa création au début des<br />

années 80, a travaillé sur des méthodes<br />

de formation appropriées aux adultes.<br />

Notre pédagogie repose principalement<br />

sur la formation/actions et préconise la<br />

mise en œuvre de l’autoévaluation guidée.<br />

Nous privilégions l’acquisition de<br />

nouveaux savoir-faire directement exploitables<br />

dans l’environnement professionnels.<br />

Aujourd’hui le Cimi dispose de 6<br />

000 m2 d’espace pédagogique, avec cinq<br />

plateaux techniques où nous retrouvons<br />

presque toutes les technologies utilisées<br />

dans les équipements de production. Les<br />

derniers investissements du Cimi ont été<br />

réalisés en robotique avec notamment un<br />

ilot robotisé de soudure et ilot robotisé de<br />

conditionnement.<br />

Quels conseils pouvez-vous nous livrer<br />

en matière de transmission des<br />

savoirs (tutorat, management de l’humain,<br />

formation des nouveaux techniciens<br />

de maintenance, adaptation des<br />

opérateurs aux nouvelles technologies...)<br />

?<br />

La première remarque serait d’attirer l’attention<br />

sur le fait que la pédagogie ne<br />

s’improvise pas et surtout, elle ne se décrète<br />

pas. Il faut donc que les formateurs<br />

ou transmetteurs de savoir (et surtout<br />

savoir-faire) soient eux-mêmes formés<br />

pour assurer avec succès leur transmission<br />

et qu’ils aient le temps et les moyens<br />

de le faire convenablement. L’apprenant<br />

doit également avoir la possibilité de<br />

mettre en œuvre son ou ses nouveaux<br />

savoir-faire (autorisation, accès aux équipements<br />

et outils, temps,…).<br />

Il faut également insister sur l’importance<br />

de la communication aux apprenants, les<br />

informer des objectifs et des attentes de<br />

l’entreprise par rapport aux formations.<br />

Enfin, nous constatons que le niveau des<br />

compétences techniques des personnes<br />

à former est souvent que partiellement<br />

connu, alors qu’il est essentiel de bien<br />

savoir d’où l’on part et où l’on veut arriver<br />

pour mettre en place un plan de formation<br />

efficace et approprié.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 30


Formation<br />

Management<br />

Point de vue<br />

« La filière d’enseignement à la maintenance<br />

devrait être reconnue d’utilité publique »<br />

Quelle que soit la provenance des<br />

technologies que nous utilisons,<br />

leurs performances dépendent de la<br />

maîtrise de leur maintenance. Mais<br />

sans ouvriers, sans techniciens, sans<br />

ingénieurs et sans formations technologiques<br />

de qualité, pas de maintenance,<br />

pas de maintien en état durable, pas de<br />

remise en état et pas d’innovation... La<br />

filière d’enseignement à la maintenance,<br />

depuis la formation des ouvriers qui représentent<br />

80% des effectifs jusqu’aux<br />

ingénieurs est essentielle à l’économie,<br />

comme celles de la littérature, des mathématiques,<br />

des sciences, du droit et<br />

de la médecine, etc. Et à ce titre, elle<br />

devrait être reconnue d’utilité publique.<br />

Cependant, certains prônent la suppression<br />

de l’enseignement technologique.<br />

Comme la désindustrialisation est fatale,<br />

il ne serait plus nécessaire de connaitre<br />

les technologies pour les employer efficacement.<br />

L’ajustage, l’usinage, le<br />

soudage, le câblage, le formage, le mesurage,<br />

le dessin, etc. n’ont plus cours.<br />

Mais où sont donc ces usines où sans<br />

connaître les technologies, sans savoir<br />

comment les équipements fonctionnent<br />

et sans personnel formé, il serait possible<br />

de produire efficacement et de maintenir<br />

les installations en bon état de marche ?<br />

Quant à l’innovation et aux sauts technologiques,<br />

ils découlent en grande partie<br />

de l’analyse des procédés de fabrication<br />

existants, de la connaissance intime des<br />

matériaux, de la recherche appliquée et<br />

de la liberté de remettre en cause les<br />

conservatismes. Affirmer que le modèle<br />

économique précède le modèle technologique<br />

est à méditer. Avec ces préceptes,<br />

la roue n’est pas prête d’être inventée,<br />

tout comme l’alphabet !<br />

Il faut sanctuariser l’enseignement technologique<br />

parce qu’il est l’essence du<br />

maintien en état des patrimoines et le<br />

socle de l’innovation. L’innovation ne se<br />

résume pas aux concepts. Elle exige des<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 31


Formation<br />

Management<br />

ouvriers et des techniciens capables de<br />

fabriquer et de mettre au point les prototypes<br />

conçus par les ingénieurs. Et<br />

ce n’est parce que Renault, EDF, PSA,<br />

RATP, etc. n’embauchent plus d’ouvriers<br />

que des ouvriers ne doivent plus être formés.<br />

Au contraire, le développement d’un<br />

modèle d’externalisation de la maintenance1<br />

ne peut se concevoir que dans la<br />

mesure où des entreprises de taille intermédiaire<br />

existent, épaulées par une filière<br />

de formation publique qui nourrit en permanence<br />

le vivier des compétences professionnelles<br />

dont elles ont besoin. Sans<br />

une filière de formation depuis le collège,<br />

dédiée aux métiers de la maintenance,<br />

fondée sur l’utilisation des machines et<br />

des procédés, on ne formera que des encadrants.<br />

Mais sans la tête et les mains,<br />

la ruine des patrimoines est assurée. La<br />

formation technologique est le garant de<br />

l’avenir des patrimoines. Mais c’est aussi<br />

le défi du siècle car elle doit s’inscrire<br />

dans la durée dans un environnement dominé<br />

par le court terme.<br />

Comment faire face à la croyance que<br />

les tutoriels sur Internet sont l’avenir de<br />

la formation marchandisée ? Les raisonnements<br />

à court terme occultent l’avenir,<br />

ils empêchent même de l’imaginer. Déjà<br />

en 2002, Bill Crist, président du fonds de<br />

pension californien Calpers2 déclarait<br />

« si j’étais roi, j’élimerais les rapports trimestriels<br />

», en étayant son raisonnement<br />

sur le constat que le management à court<br />

terme ne conduit pas à prendre des décisions<br />

intelligentes et profitables à long<br />

terme. Les industriels, enfermés dans la<br />

perspective du trimestre, souhaitent cependant<br />

des personnels correctement<br />

formés disponibles sur le champ. Ils sont<br />

très souvent peu enclins à constituer des<br />

équipes en réserve alors que l’acquisition<br />

des savoirs et des savoir-faire prend toujours<br />

beaucoup de temps. De leur côté,<br />

les ministres de l’Education nationale et<br />

de l’Enseignement supérieur cherchent<br />

à réduire les horaires de formation pour<br />

réduire le nombre d’enseignants et le<br />

coût des formations. Fermer des lieux<br />

de formation est simple, comme supprimer<br />

l’enseignement pratique qui permet<br />

la compréhension du fonctionnement des<br />

machines. C’est pourtant en apprenant à<br />

forger qu’on devient forgeron ! Est-il réaliste<br />

d’apprendre à forger en regardant<br />

un écran d’ordinateur ? Est-il réaliste<br />

d’apprendre à câbler en raccordant des<br />

conducteurs virtuels sur des écrans ?<br />

Si aujourd’hui la conduite des machines<br />

peut se faire sans intervention humaine<br />

pendant des durées limitées par leur fiabilité,<br />

leur réparation sans intervention<br />

humaine n’est pas réaliste. Si le métro<br />

automatique transporte les passagers<br />

sans conducteur, sa maintenance exige<br />

des ouvriers, des techniciens et des ingénieurs<br />

parfaitement au fait des technologies<br />

et de leurs modes de remise en état.<br />

Ce qui n’empêche pas certains de rêver<br />

d’un monde où l’auto-cicatrisation des réseaux<br />

remplacera l’acte de maintenance.<br />

Mais les réseaux de tuyauteries ne colmatent<br />

pas leurs fuites comme le font les<br />

vaisseaux sanguins. Pas plus que ne se<br />

re-matérialisent les conducteurs fondus<br />

après un court-circuit, pas plus que ne<br />

repoussent les dents usées des engrenages…<br />

C’est bien ce débat qui est ouvert pour<br />

la formation technologique. Si le modèle<br />

d’enseignement technologique n’est pas<br />

réel, qui saura réparer les machines<br />

sans comprendre comment elles fonctionnent<br />

? Qui saura réparer nos téléphones<br />

portables ? Personne ! Et l’objet<br />

devenu inutile parce que non communicant<br />

finira à la poubelle. Mais plus largement,<br />

qui saura remplacer la garniture<br />

d’étanchéité d’un robinet, qui saura<br />

remettre en état la tige d’un vérin ? Qui<br />

saura comprendre pourquoi la broche<br />

d’une machine-outil s’échauffe, pourquoi<br />

une tuyauterie entre en résonance ?<br />

Qui saura comprendre par quel mécanisme<br />

les coups de bélier les détruisent<br />

et quelle est l’origine de la cavitation sur<br />

les pompes ? Qui saura ce que signifient<br />

les codes de couleur des conducteurs<br />

électriques ou des tuyauteries… Ces enseignements<br />

sont fondamentaux pour la<br />

compréhension du fonctionnement des<br />

machines et des systèmes. Ils sont indispensables<br />

pour aussi pour innover. Par<br />

dogmatisme ou par ignorance, on peut<br />

réduire à néant des années d’efforts de<br />

formation avec des décisions erronées en<br />

préférant développer la communication et<br />

le management au détriment de la lecture<br />

des plans, de l’établissement des schémas<br />

de dépannage, de l’apprentissage<br />

des métiers de base de la fabrication et<br />

de l’ajustage et de la connaissance des<br />

principes physiques et mécaniques de<br />

fonctionnement des machines.<br />

Comment nous y prendre ? Imaginons<br />

simplement que l’ensemble des élèves<br />

en formation dans les domaines technologiques<br />

soient mobilisés avec leurs<br />

enseignants autour de la conception, de<br />

la fabrication, de la maintenance et de<br />

l’innovation avec les entreprises. Des<br />

unités pédagogiques technologiques de<br />

conception, de production, de maintenance<br />

et d’innovation mêleraient enseignants,<br />

industriels et élèves mobilisés<br />

autour de l’amélioration des technologies,<br />

des procédés de fabrication et de la réduction<br />

de l’empreinte carbone.<br />

Ainsi, au lieu de fermer des ateliers dans<br />

les établissements d’enseignement,<br />

ceux-ci seraient regroupés avec des<br />

unités industrielles existantes pour créer<br />

l’école de la technologie dans le but d’enseigner<br />

à partir du réel. Ainsi, des unités<br />

industrielles vouées à la fermeture deviendraient<br />

aussi des lieux de formation<br />

pratique de l’école de la technologie.<br />

Constitués en unités pédagogiques de<br />

production, ces entités concevraient, fabriqueraient<br />

et mettraient au point avec<br />

les industriels les machines prototypes<br />

de l’usine du futur. Ils participeraient aussi<br />

à l’industrialisation du réemploi des produits<br />

en fin de vie et au démantèlement<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 32


Formation<br />

Management<br />

des installations. Les TPE et PME y trouveraient<br />

des moyens pour développer<br />

leurs produits, pour innover et pour former<br />

en continu leur personnel. Ces unités<br />

pédagogiques développeraient aussi<br />

les machines adaptées à la découverte<br />

des technologies dès l’école primaire.<br />

Elles procéderaient avec l’assistance des<br />

industriels à la remise aux normes des<br />

machines non conformes sur le plan de<br />

la sécurité, tout en développant les enseignements<br />

pratiques (sécurité, conception<br />

sécurisée, compréhension des normes,<br />

etc.). Avec l’école de la technologie, les<br />

écoles d’ingénieurs comme les Universités<br />

produiraient alors plus de machines<br />

prototypes et de brevets que de communication.<br />

Et les ateliers de la filière technologique<br />

et professionnelle, donneraient<br />

la passion de la technologie aux élèves et<br />

aux enseignants.<br />

Rêve direz-vous ? Il suffit d’appliquer à la<br />

technologie ce que nous faisons dans les<br />

domaines agricole, de l’hôtellerie restauration<br />

et de la santé. Car il ne viendrait à<br />

l’idée de personne de former des œnologues<br />

en regardant la vigne pousser sur<br />

des écrans. Ni de décerner le titre de<br />

cuisinier aux réchauffeurs de la cuisine<br />

industrielle. Pas plus que de former des<br />

techniciens agricoles ou des vétérinaires<br />

sans contact avec les animaux et encore<br />

moins des orthodontistes à soigner des<br />

dentitions virtuelles.<br />

Claude Pichot<br />

Président de l’Afim<br />

Retour d’expérience<br />

Picoty choisit Altair Enterprise<br />

pour la maintenance d’un dépôt pétrolier<br />

Face à des besoins de traçabilité et de précision de la maintenance toujours plus importants, la société Picoty a décidé<br />

de faire appel à la GMAO Full Web Altair Enterprise pour gérer sa maintenance préventive et curative.<br />

Picoty est un groupe spécialisé<br />

dans le stockage et la distribution<br />

de produits pétroliers (carburants,<br />

combustibles et lubrifiants), bénéficiant<br />

d’un réseau de distribution complet,<br />

depuis le port de La Rochelle jusqu’aux<br />

stations-services, en passant par deux<br />

pipelines et plusieurs dépôt pétrolier,<br />

dont le principal se situe à La Rochelle.<br />

Acteur majeur de la distribution de carburant,<br />

il fournit en produit pétrolier son<br />

réseau de près de 700 points de ventes<br />

Avia, ainsi que de nombreuses stations-services<br />

de grandes surfaces. Le<br />

principal site de stockage du groupe,<br />

situé à La Rochelle dans le quartier de<br />

La Palice, livre principalement ses produits<br />

pétroliers dans quatre régions de<br />

l’ouest français : Pays de la Loire, Poitou-Charentes,<br />

Limousin et Aquitaine.<br />

Sa capacité de stockage de 240 000<br />

m 3 (auquel s’ajouteront 40 000 m 3 en<br />

2015) etson implantation en bord de<br />

voie ferrée en font un site de stockage<br />

de première importance, classé Seveso<br />

seuil haut et de fait assujetti à une<br />

gestion développée de maîtrise des<br />

risques.<br />

L’obligation d’une gestion de maintenance<br />

sans faille<br />

Flavien Audebert, responsable QHSE<br />

du site et partie prenante dans la gestion<br />

de la maintenance, fut chargé de la<br />

gestion du projet GMAO, afin de placer<br />

les contraintes de sureté et de traçabilité<br />

au centre du choix du logiciel. C’est<br />

dans le cadre du plan de modernisation<br />

des installations industrielles que<br />

le site de stockage de Picoty a décidé<br />

de sauter le pas. Flavien Audebert explique<br />

« Nous gérions la maintenance<br />

comme beaucoup de sociétés le font<br />

encore, à l’aide d’un jeu de fichiers<br />

informatiques doublés de versions<br />

papier. Ce système était suffisant –<br />

quoique fastidieux – pour gérer les<br />

opérations courantes. C’est l’arrêté du<br />

4 octobre 2010 relatif à la prévention<br />

des risques, dans le cadre du plan de<br />

modernisation des installations industrielles,<br />

qui a changé la donne, lorsqu’il<br />

a fallu mettre en place des fiches de vie<br />

pour tous nos équipements. »<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 33


Focus ERP<br />

Management<br />

Les fiches de vie des équipements<br />

sont des éléments clés de la gestion<br />

de maintenance et du management<br />

HSE d’un site. La mise en place de<br />

ces fiches rend l’utilisation de tableurs<br />

beaucoup plus lourde, et la tenue à<br />

jour de tel document prend beaucoup<br />

de temps sans disposer d’outil dédiés.<br />

Flavien Audebert poursuit : « Plusieurs<br />

fois par an, nous devons rendre compte<br />

aux autorités et faisons appel à des<br />

organismes de contrôle indépendant<br />

pour nous contrôler ou auditer. Lors<br />

d’inspections, nous sommes régulièrement<br />

amenés à présenter des rapports<br />

précis sur les EIPS, les procédures de<br />

maintenance et rapport d’intervention<br />

associés...... Gagner du temps sur cet<br />

aspect nous paraissait donc primordial.<br />

»<br />

Picoty a consulté de nombreuses solutions<br />

GMAO du marché, avec pour<br />

contrainte principales la possibilité de<br />

gérer facilement les fiches de vie de<br />

tous les équipements, à commencer<br />

par les EIPS (Éléments Importants<br />

Pour la Sécurité) jusqu’aux outils de<br />

production ; mais aussi un outil de reporting<br />

puissant en plus des fonctions<br />

usuelles attendues dans une GMAO<br />

(gestion du préventif, du curatif, planning...).<br />

La possibilité de gérer les points de mesure<br />

en masse après chacune des fré-<br />

« Nous sommes régulièrement amenés à générer<br />

des rapports précis sur les EIPS,<br />

les procédures de maintenance...»<br />

Le choix de l’expérience avec Altair<br />

Enterprise<br />

quentes rondes effectuées sur le dépôt<br />

pétrolier faisait également partie des<br />

Les clés du projet<br />

• 240 000m3destockage(sitedeLa Rochelle)<br />

• Site classé Seveso – Seuil haut<br />

• Gestion de maintenance et QHSE en collaboration proche<br />

• Expérience de DSDSystem dans le domaine (Raffinerie du Midi...)<br />

La solution<br />

La GMAO Altair Enterprise et la mobilité Altair sont des applications éditées et distribuées par DSDSystem. Ces solutions sont le fruit de près<br />

de vingt ans d’expérience capitalisées par nos ingénieurs maintenance et informatique spécialisés en organisation de maintenance industrielle<br />

et SAV.<br />

Avantages technologiques<br />

• Pas d’installation sur poste client<br />

• Rapidement opérationnel<br />

• Compatible tout navigateur récent<br />

• Technologie moderne<br />

• Nomade et mobile<br />

• Une installation centrale et sécurisée<br />

• Simple et agréable à utiliser<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 34


Focus ERP<br />

Management<br />

contraintes fonctionnelles identifiées à<br />

la rédaction du cahier des charges.<br />

Enfin, l’usage d’une technologie web<br />

était rapidement vu comme incontournable<br />

par Flavien Audebert : « Nous ne<br />

pouvons pas centraliser toutes les informations<br />

de notre gestion de maintenance<br />

sur un simple ordinateur en plein<br />

cœur du dépôt. Il nous fallait pouvoir<br />

facilement externaliser les informations<br />

et y accéder de n’importe où. La technologie<br />

Web permet cette souplesse et<br />

cette sécurité supplémentaire. »<br />

La GMAO Altair Enterprise a donc été<br />

sélectionnée pour sa juste réponse<br />

fonctionnelle, sa technologie adaptée,<br />

mais aussi son expérience auprès de<br />

clients partageant la même problématique.<br />

« Altair Enterprise répond parfaitement<br />

à notre problématique et l’expérience<br />

concluante de Raffinerie du Midi<br />

avec la GMAO nous a définitivement<br />

convaincu de la sélectionner, confie<br />

Flavien Audebert. Au-delà de l’offre<br />

logicielle, l’expérience du terrain de<br />

DSDSystem nous permet d’être accompagné<br />

à chaque étape de la mise<br />

en œuvre avec sérénité. »<br />

Une réponse efficace pour chaque<br />

problématique de maintenance<br />

Au-delà de la problématique spécifique à<br />

Picoty, la GMAO Altair Enterprise fournit<br />

aujourd’hui des outils de gestion de maintenance<br />

et de managements QHSE à une<br />

demi-douzaine d’acteurs de stockage et<br />

de distribution de produits pétroliers en<br />

France, représentant plusieurs millions<br />

de m 3 de produits stockés.<br />

Bernard Decoster, PDG de la société<br />

DSDSystem, conclut : « Altair Enterpise<br />

est une solution mature, confrontée au<br />

terrain jour après jour depuis plusieurs<br />

années. Du suivi des mesures à la modélisation<br />

3D des installations en passant<br />

avec les interfaces avec ERP ou<br />

logiciel de Supervision, elle offre toutes<br />

les géométries possibles pour fournir<br />

à chaque problématique une réponse<br />

juste. » Et de poursuivre : « Le lien permanent<br />

du terrain maintenu avec nos<br />

clients nous aide à toujours suivre le<br />

bon cap dans les évolutions que nous<br />

apportons au logiciel. Cela permet à<br />

la GMAO Altair Enterprise de rester la<br />

réponse la plus efficace pour chaque<br />

problématique de maintenance. »<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 35


Focus ERP<br />

Management<br />

Étude de cas<br />

Mise en place d’un ERP dans une raffinerie<br />

>> Infor - Points de vue technologique : ERP et GMAO : Partenaires stratégiques de l’entreprise<br />

la gestion des stocks, les achats, la gestion<br />

des fournisseurs et les rapports.<br />

Points obtenus pour la somme des<br />

fonctionnalités<br />

Définition des solutions ERP et EAM<br />

Une solution ERP permet à une organisation<br />

d’utiliser un système d’applications<br />

ou de modules intégrés pour gérer ses<br />

activités. L’ERP est conçu pour combiner<br />

l’ensemble des activités d’une entreprise<br />

en une seule et même base de données,<br />

en éliminant le chevauchement des technologies<br />

incompatibles.<br />

La GMAO est une solution logicielle<br />

conçue spécifiquement pour améliorer la<br />

performance des équipements, soutenir<br />

la gestion de la maintenance, allonger le<br />

cycle de vie des équipements et réduire<br />

les coûts d’exploitation.<br />

Pour la gestion de la maintenance, ERP<br />

ou GMAO ? Voici une étude de cas<br />

concernant la société Delek Refining<br />

(États-Unis)<br />

Delek Refining, filiale de Delek US Holdings,<br />

exploite deux raffineries de pétrole<br />

d’une capacité de production de<br />

140 000 barils par jour. Delek Refining a<br />

récemment mis en place une étude pour<br />

évaluer les solutions technologiques disponibles<br />

et mener à bien sa gestion de<br />

maintenance et de ses équipements.<br />

Ce projet a été conduit par la société de<br />

conseil en technologie, Stratum Partners<br />

Consulting.<br />

Ils ont comparé les meilleures solutions<br />

de GMAO disponibles sur le marché et<br />

les modules de maintenance ERP en<br />

mettant l’accent sur ​les fonctionnalités, la<br />

facilité d’utilisation et la performance du<br />

système. Les principaux éléments d’évaluation<br />

se sont concentrés sur les capacités<br />

de navigation, la gestion des équipements,<br />

la gestion des opérations de<br />

maintenance, la planification des tâches,<br />

la gestion du temps du temps de travail,<br />

l’ordonnancement, la gestion de la performance<br />

des équipements, la coordination<br />

des arrêts de production, le suivi des projets<br />

d’immobilisations des équipements,<br />

« La gestion de la maintenance et des<br />

équipements sont une priorité pour nous.<br />

Notre résultat dépend de notre capacité<br />

à produire. Par conséquent, nous étions<br />

à la recherche des meilleures solutions<br />

technologiques possibles pour nous aider<br />

à atteindre nos objectifs. Cette solution<br />

devait pouvoir disposer d’outils qui offrent<br />

des fonctionnalités riches et faciles à utiliser<br />

tout en pouvant s’intégrer à tous nos<br />

processus. La solution de GMAO Infor<br />

EAM, Infor EAM Entreprise », a répondu<br />

à l’ensemble de ces critères et a été celle<br />

que nous avons retenue.<br />

Faire travailler ces deux solutions ensemble<br />

Les solutions de GMAO apportent de<br />

meilleurs résultats pour la gestion de la<br />

maintenance et des équipements. Les<br />

solutions ERP sont, quant à elles, mieux<br />

à même d’intervenir pour la gestion des<br />

actifs financiers.<br />

Les organisations ont besoin que les<br />

solutions ERP et GMAO travaillent ensemble<br />

pour apporter de la valeur ajoutée<br />

à l’entreprise et pour réaliser pleinement<br />

les objectifs de leurs plans stratégiques.<br />

Par Kevin Price et Tracy Smith<br />

À propos des auteurs<br />

Tracy Smith est Responsable GMAO pour Delek Refining et est basé aux Etats-Unis. Il a plus de quinze ans d’expérience dans la mise en<br />

œuvre de solutions de GMAO grands comptes à l’international. Il est également auditeur certifié PAS55 et fait partie du groupe de travail<br />

technique des États-Unis pour l’élaboration de la norme ISO 55000 (norme internationale pour la gestion des actifs).<br />

Kevin Price est Directeur Produit pour les solutions de GMAO Infor EAM. Il a plus de quinze ans d’expérience chez Infor et a travaillé également<br />

au sein du service commercial, mise en œuvre des solutions logicielles et à la direction technique.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 36


Voilà<br />

que l’industrie<br />

devient tendance !<br />

Tant mieux,<br />

chez SYLOB, cela fait plus de vingt ans<br />

que nous faisons la mode.<br />

LE PACK SYLOB, C’EST :<br />

1 Une gamme<br />

de solutions ERP<br />

2 PARTICIPACTIVE,<br />

une méthodologie<br />

3 Un ensemble de<br />

valeurs d’entreprise<br />

conçue pour les PME projet personnalisée constituées en<br />

industrielles<br />

et éprouvée<br />

CHARTE D’ENGAGEMENT<br />

Crédit photo : Fotolia.<br />

Contactez-nous :<br />

www.sylob.com<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 37


Focus ERP<br />

Management<br />

Stratégie<br />

Un ERP pour résoudre la croissance<br />

de l’activité de maintenance<br />

Dépourvue de système ERP jusqu’à présent, la société Coicaud, spécialisée dans l’installation d’automatisme de portails,<br />

disposait uniquement d’un logiciel de SAV (service après-vente) « Apibat ». S’adressant essentiellement aux copropriétés<br />

ainsi qu’aux particuliers, les activités de réparations sont importantes et représentent un levier stratégique<br />

pour l’entreprise lyonnaise, au point de devoir s’équiper d’un système informatique suffisamment puissant et convivial<br />

pour assurer efficacement le SAV de ses produits.<br />

Créé en 1965, Coicaud est un installateur<br />

d’automatismes de portail<br />

intervenant à Lyon et dans le département<br />

du Rhône ainsi que dans la région<br />

de Saint-Etienne. La société totalise à ce<br />

jour près de 4 800 installations. Depuis<br />

peu, cette société d’une vingtaine de salariés<br />

a développé une nouvelle activité,<br />

celle du contrôle d’accès (ouverture,<br />

badge, clé…) à la fois dans l’industrie et<br />

le bâtiment (public et privé). « Notre problématique<br />

concerne aujourd’hui la gestion<br />

de clés mécaniques et des badges<br />

électriques », précise Mireille Cellier, chef<br />

de projet informatique. Surtout, il devenait<br />

urgent pour l’entreprise de changer<br />

de système en raison de l’augmentation<br />

de contrats de maintenance à gérer. Aux<br />

échéances multiples de ces contrats<br />

s’ajoutent les activités de maintenance<br />

préventive et curative.<br />

Arrivée au sein de Coicaud en 2007 pour<br />

adapter les données sur Divalto puis<br />

mettre en route le système, Mireille Cellier<br />

ajoute que « la société ne possédait<br />

pas de solution d’ERP mais un simple logiciel<br />

de SAV devenu obsolète, même s’il<br />

n’était mis en place que depuis 2004…<br />

Cette solution était peu voire pas évolutive,<br />

ni très gérable ou conviviale, et ne<br />

donnait pas la possibilité aux acteurs d’interagir<br />

entre eux ».<br />

L’objectif de Mireille Cellier était donc de<br />

permettre l’interaction entre les différents<br />

services, allant de la comptabilité au service<br />

après-vente en passant par la facturation.<br />

« Notre volonté était plus précisément<br />

d’acquérir un ERP pour avoir une<br />

« L’ancien système était une espèce de gros sac dans<br />

lequel on mettait tout dedans. Aujourd’hui, avec l’ERP<br />

Divalto, on sait précisément sur quel équipement on doit<br />

intervenir »<br />

gestion depuis le prospect jusqu’au client<br />

à facturer et à suivre en matière de maintenance<br />

», ajoute la chef de projet ERP.<br />

Une maîtrise plus rigoureuse des opérations<br />

L’idée d’implémenter un ERP a germé et<br />

a pris forme en 2007. Mireille Cellier s’est<br />

alors attelée à récolter le maximum d’informations,<br />

chose qui selon elle est toujours<br />

plus simple – ou moins compliqué<br />

– lorsque l’on part de rien… Chose qui<br />

est loin d’être le cas pour une entreprise<br />

âgée de plus de 45 ans ! « Mais Divalto<br />

est plutôt bien compartimenté. Auparavant,<br />

on pouvait comparer le système à<br />

une espèce de gros sac dans lequel on<br />

mettait tout dedans. Aujourd’hui, on sait<br />

précisément sur quel équipement on<br />

doit intervenir. Globalement, cela nous a<br />

amené la maîtrise d’une gestion plus rigoureuse<br />

des opérations et un suivi permanent<br />

de l’information ».<br />

- Mireille Cellier, chef de projet ERP chez Coicaud<br />

Coicaud a donc démarré en 2008 avec la<br />

version 5.6. Cette première version présentait<br />

toutefois le gros inconvénient de<br />

ne pas être multi-écrans. Il a donc fallu<br />

s’armer d’un peu de patience ; cette fonction<br />

ayant fait apparition avec la version<br />

6. « En outre, depuis la version 6, les différents<br />

modules sont désormais liés entre<br />

eux : les informations saisies dans le module<br />

SAV sont ainsi visibles dans tous les<br />

autres ». Aujourd’hui, Coicaud fonctionne<br />

sous la version 6.3, une solution à la prise<br />

en main nettement plus rapide que les<br />

précédentes versions. « Les raccourcis<br />

sont à la fois nombreux et facilitent encore<br />

davantage les liens entre les différents<br />

modules, entre l’achat-vente et le<br />

SAV par exemple », témoigne la chef de<br />

projet. La partie relation tiers est toujours<br />

en lien et la base de contacts renseigne<br />

ainsi tout le monde…<br />

Depuis l’intégration de la solution, Coicaud<br />

assure une meilleure gestion des<br />

interventions et un meilleur suivi des<br />

produits et des facturations. En somme,<br />

un rapport génère une facture. A l’avenir,<br />

l’entreprise devrait démarrer d’autres<br />

chantiers visant à optimiser encore davantage<br />

l’utilisation du système. Le recouvrement<br />

automatique, la CRM (gestion<br />

relation client) et les devis techniques<br />

depuis le terrain en direct avec des menus<br />

déroulants sur smartphone.<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 38


Infor EAM, la nouvelle<br />

génération des logiciels<br />

de <strong>Maintenance</strong> (GMAO)<br />

Décuplé par la technologie<br />

Obtenez la bonne information, là où vous en avez besoin.<br />

Infor 10x déploie une plateforme architecturale dotée de fonctionnalités basées<br />

sur le partage d’informations, la mobilité, l’analytique et l’intégration. Ce nouvel<br />

environnement technologique permet de bénéficier d’innovations majeures pour<br />

les solutions de GMAO Infor EAM pour accéder aux informations plus facilement,<br />

gérer les dépenses plus efficacement et disposer de fonctionnalités plus étendues.<br />

Infor 10x constitue la plus importante avancée technologique d’Infor depuis sa<br />

création en 2002. Infor fournit 70 000 clients dans 194 pays.<br />

Pour plus d’informations concernant Infor 10x pour les solutions de GMAO<br />

Infor EAM, rendez-vous sur :<br />

www.infor.fr/solutions/gmao<br />

0805 63 00 25<br />

marketing.fr@infor.com<br />

Copyright 2013 © Infor. www.infor.com. All rights reserved.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 39


Focus ERP<br />

Management<br />

Application<br />

Semosia choisit l’ERP de Sylob pour accompagner<br />

son développement<br />

Semosia, groupe à dimension humaine composé de cinq sociétés principalement implantées en Pays de la Loire et<br />

en Bretagne, a su diversifier ses activités et ses marchés autour de son cœur de métier, la chaudronnerie industrielle.<br />

Extrêmement dynamique et présent à l’export, le groupe a choisi l’ERP Sylob Affaire pour homogénéiser le système<br />

d’information de ses différentes entités de production.<br />

travers les cinq entreprises du<br />

A groupe, Semosia se positionne aujourd’hui<br />

sur trois principaux domaines :<br />

l’environnement, l’aéronautique et l’événementiel.<br />

Trois domaines a priori très<br />

différents, mais pour lesquels l’entreprise<br />

a su utiliser la complémentarité des sociétés<br />

du groupe et leur capacité à travailler<br />

ensemble. EMO, Semeo et Kemeo<br />

(Pays-Bas) sont spécialisées dans<br />

le traitement des boues et des effluents.<br />

Master Industrie est spécialisée dans la<br />

conception, la fabrication et la pose de<br />

tribunes télescopiques ou fixes, de fauteuils<br />

de spectacle, et d’équipements<br />

scéniques tels que podiums, tours extérieures<br />

d’éclairages… Enfin, S2C est<br />

spécialisé dans la conception et la fabrication<br />

de projets clé en main à base de<br />

mécano-soudure et de chaudronnerie.<br />

Elle réalise des structures et des assemblages<br />

de grandes dimensions pour les<br />

secteurs aéronautique, ferroviaire, électronique,<br />

nucléaire (...) et également pour<br />

le secteur de l’environnement.<br />

Avec un chiffre d’affaires consolidé de<br />

30M€ dont près de 50% à l’export pour<br />

un effectif de 160 personnes, le groupe<br />

Semosia poursuit sa croissance et son<br />

développement, malgré une forte concurrence<br />

internationale.<br />

Un ERP pour piloter l’ensemble des<br />

activités<br />

Le groupe s’est constitué par croissance<br />

externe, chaque société étant équipée de<br />

« Le logiciel choisi devait être en mesure de répondre à<br />

toutes les spécificités de l’entreprise »<br />

S2C est spécialisé dans la conception et la fabrication de projets clé en main<br />

à base de mécano-soudure et de chaudronnerie<br />

son propre logiciel de gestion. Outre les<br />

limites fonctionnelles des solutions implantées,<br />

la nécessité d’homogénéiser la<br />

gestion du système d’information, est rapidement<br />

devenue une évidence. Il fallait<br />

en effet, répondre aux besoins fonctionnels<br />

liés au développement de nouvelles<br />

activités, faciliter la communication entre<br />

les différentes entreprises du groupe et<br />

mutualiser la gestion de l’ERP.<br />

Le logiciel choisi devait être en mesure<br />

de répondre aux spécificités métier de<br />

chaque entité et permettre de gérer efficacement<br />

la fabrication, la traçabilité<br />

complète des produits, et d’analyser les<br />

prix de revient. Plusieurs éditeurs ont<br />

répondu au cahier des charges, mais<br />

Sylob s’est distingué, principalement sur<br />

deux points : l’intégration d’un module<br />

« Configurateur » combiné à la « Gestion<br />

à l’affaire », indispensables dans les activités<br />

de conception et de fabrication à la<br />

demande, générant des gains de temps<br />

et fiabilisant le suivi des affaires. Second<br />

élément différentiateur, le fait que la solution<br />

soit « full Web » et permettait ainsi<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 40


Focus ERP<br />

Management<br />

en particulier face aux pays émergents.<br />

EMO est une société du groupe Semosia spécialisée dans le<br />

traitement des boues et des effluents<br />

Semosia est aujourd’hui dans une phase d’optimisation, avec<br />

la volonté d’utiliser au maximum les fonctionnalités de l’ERP,<br />

pour augmenter le nombre de tâches automatisées et améliorer<br />

encore sa productivité. « Sylob Affaire est une solution complète<br />

qui va maintenant nous permettre d’automatiser les échanges<br />

entre nos différentes sociétés », précise M. Ménager, directeur<br />

technique.<br />

aux commerciaux d’accéder à l’application où qu’ils soient, par<br />

simple connexion Internet et en toute sécurité.<br />

L’implantation a été réalisée successivement sur trois entreprises<br />

et depuis un an, les sociétés Master Industrie, EMO et<br />

S2C utilisent la solution Sylob. « Nous ressentons des gains<br />

de productivité et de temps importants, en particulier pour les<br />

productions récurrentes et nous avons fiabilisé nos prix de revient<br />

», déclare M. Levard, chef de projet ERP. L’ERP permet<br />

également de disposer d’outils d’analyse de l’ensemble des activités<br />

du groupe, élément primordial pour rester concurrentiel,<br />

Semosia, un groupe qui va de l’avant<br />

L’entreprise ne se repose pas sur ses lauriers et compte bien<br />

gagner de nouvelles parts de marché. Elle a récemment investi<br />

dans une usine de 4 000 m² et des équipements de fabrication à<br />

la pointe de la technologie, pour permettre à Master Industrie de<br />

développer de nouvelles gammes de produits. Elle vient aussi<br />

de créer une nouvelle entité aux Pays-Bas : la société Kemeo<br />

afin de cibler les marchés du traitement des effluents industriels.<br />

Enfin, le déploiement de Sylob Affaire va se poursuivre, Semeo<br />

sera la prochaine société à l’utiliser.<br />

Le module Travaux et <strong>Maintenance</strong><br />

Augmentez<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 41


Stockage - rayonnage<br />

<strong>Maintenance</strong> en production<br />

En application<br />

Le gigantisme d’une installation<br />

de rayonnages à trois niveaux<br />

SSI Schaefer a réalisé une solution d’entrepôt intelligente pour Dispeo, nouveau prestataire de services logistiques<br />

pour le commerce en ligne au sein du groupe français 3 Suisses International (3SI). Le spécialiste dans la construction<br />

de rayonnages y a installé 140 000 étagères et trois kilomètres de systèmes de convoyage sur les deux sites lillois.<br />

Le commerce électronique est en<br />

pleine expansion… avec toutes les<br />

conséquences que cela implique en<br />

termes de logistique une fois passée la<br />

commande en ligne. « Le développement<br />

considérable du commerce en ligne permet<br />

d’envisager de nouveaux domaines<br />

d’activité, explique Johannes Schuster,<br />

directeur de projet Technique de<br />

convoyage chez SSI Schaefer Graz. Pour<br />

de nombreuses entreprises, cette augmentation<br />

de la complexité et la contrainte<br />

de délai imposée sur l’intralogistique par<br />

le commerce en ligne se traduisent obligatoirement<br />

par une refonte de leurs processus<br />

et de leurs infrastructures, et par<br />

des investissements dans des systèmes<br />

de stockage et de convoyage flexibles et<br />

modulables. »<br />

Bernard Avril, directeur général de Dispeo<br />

précise : « En tant que prestataire<br />

de services spécialisé dans la préparation<br />

de commandes pour le commerce en<br />

ligne près de Lille, Dispeo propose une<br />

offre modulaire sur toute la supply chain :<br />

réception produits, contrôle qualité des<br />

articles, stockage de la préparation des<br />

commandes et des expéditions. Face à<br />

une croissance soutenue du commerce<br />

en ligne et comme nous allons ouvrir<br />

notre offre au marché, nous avons souhaité<br />

réinventer un nouveau process sur<br />

de toutes nouvelles installations ».<br />

Deux installations gigantesques et des<br />

techniques novatrices<br />

« Nous avons décidé de construire à Hem<br />

un nouveau centre de distribution de 40<br />

000 m 2 , et d’agrandir l’entrepôt existant<br />

de Toufflers, très proche, pour le faire<br />

passer à 40 000 m 2 », précise Bernard<br />

Avril. En 2011, SSI SCHAEFER décroche<br />

la commande d’un projet exigeant à bien<br />

des égards : des délais très serrés, des<br />

installations aux dimensions colossales<br />

et un travail de développement important<br />

pour les composants de rayonnages installés.<br />

La première tâche consistait à élaborer<br />

pour les deux sites un concept de stockage<br />

compact d’une gamme d’articles<br />

extrêmement diversifiée. SSI Schaefer a<br />

conçu deux installations de rayonnages à<br />

étagères à trois niveaux, sur une surface<br />

au sol qui équivaut à deux stades de football<br />

pour Toufflers et trois pour Hem. Ce<br />

sont près de trois kilomètres de systèmes<br />

de convoyage que SSI Schaefer a intégré<br />

aux deux sites de Dispeo afin d’adapter<br />

de façon optimale les flux de marchandises<br />

aux exigences du prestataire de<br />

services.<br />

La structure devait être terminée en l’espace<br />

de six mois. Pour respecter le court<br />

délai imparti, c’étaient parfois jusqu’à<br />

quatre-vingts collaborateurs, travaillant<br />

en 2-8, qui étaient chargés du montage<br />

sur site des installations. L’installation a<br />

été remise comme prévu à Dispeo en<br />

décembre 2012. Pendant quatre mois,<br />

cinquante apprentis, employés sur le site<br />

de SSI Schaefer à Neunkirchen en Allemagne,<br />

ont en outre préparé et monté,<br />

tous ensemble et en respectant un principe<br />

de rotation, les étagères grillagées<br />

spécialement développées et conçues<br />

pour ces deux installations géantes de<br />

rayonnages à étagères à plusieurs niveaux.<br />

Les dispositions de protection anti-incendie<br />

ont obligé en effet SSI Schaefer<br />

à mettre au point des rayonnages à étagères<br />

grillagées d’un type entièrement<br />

nouveau. Car au vu du spectre des articles<br />

stockés par Dispeo, les rayonnages<br />

doivent offrir une perméabilité à l’eau de<br />

70 %. « Avec ce perfectionnement, SSI<br />

Schaefer est le seul sur le marché à<br />

proposer une telle caractéristique bien<br />

au-delà des 70% demandés ; mentionne<br />

Sylvain Cerise, directeur commercial de<br />

SSI Schaefer ».<br />

Du fait des dimensions colossales des<br />

installations, les spécialistes ont dû recourir<br />

à une nouvelle technique de montage<br />

: les différentes tours (1,30 m de largeur,<br />

1,20 m de profondeur et 9,00 m de<br />

hauteur) ont d’abord été pré-montées au<br />

sol. Les tours finies ont alors été dressées<br />

par des élévateurs-gerbeurs, puis les éléments<br />

intermédiaires ont été installés. Un<br />

élément sur cinq est une tour pré-montée,<br />

dite de contreventement. « L’automatisation<br />

de bout en bout des processus est un<br />

rêve de tout logisticien spécialisé dans le<br />

commerce électronique, résume Bernard<br />

Avril. Malheureusement, ce rêve ne se<br />

concrétise par souvent dans la réalité. En<br />

considérant ce qui est réalisable pour un<br />

prestataire de services spécialisé dans le<br />

stockage d’articles vendus par commerce<br />

électronique, SSI Schaefer a proposé la<br />

solution optimale, offrant en entrepôt une<br />

grande capacité, une flexibilité élevée et<br />

des processus efficaces.... »<br />

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Stockage - rayonnage<br />

<strong>Maintenance</strong> en production<br />

Interview<br />

Un savoir-faire de plus de cinquante ans<br />

Spécialisé depuis 1963 dans la conception et la fabrication de rayonnages et de meubles de stockage, Provost a fortement<br />

développé son offre au fil du développement et à la demande de nos clients. Désormais, l’entreprise fabrique<br />

également des chariots, des plateformes, des plans de travail, des établis, des plans de travail, des escabeaux et des<br />

échelles mobiles… Une évolution du marché que nous explique Jérôme Pouyadou, directeur marketing et communication<br />

chez Provost.<br />

© PROVOST<br />

Décrivez en quelques mots les savoir-faire<br />

de Provost en matière de<br />

stockage et rayonnage<br />

Nous sommes en mesure de, grâce à<br />

nos usines et à notre force de vente (la<br />

plus importante du secteur), répondre<br />

aux demandes spécifiques et réaliser des<br />

fabrications sur mesure. Nous pouvons<br />

également fournir dans des délais extrêmement<br />

brefs plus de 10 000 références<br />

de produits standards, accompagner et<br />

conseiller nos clients grâce à une présence<br />

commerciale forte (quatre-vingts<br />

technico-commerciaux) sur l’ensemble<br />

du territoire, et assurer un rapport qualité/<br />

prix optimal en vendant nos productions<br />

en direct, sans intermédiaires.<br />

Qui vos clients ? À quels secteurs industriels<br />

appartiennent-ils ?<br />

La force de Provost est d’avoir accompagné,<br />

en cinquante ans, une multitude de<br />

clients. Nous possédons une expertise<br />

et proposons des produits et des solutions<br />

sur-mesure aussi bien aux artisans<br />

qu’aux grands groupes industriels mondiaux,<br />

aux chaines de la grande distribution<br />

comme aux PME, aux administrations<br />

comme aux industriels.<br />

Quels sont leurs besoins et les problématiques<br />

auxquelles ils sont confrontés<br />

? En quoi ces problèmes ont-ils un<br />

impact sur les métiers de la maintenance<br />

?<br />

Au-delà des problématiques incontournables<br />

de leur métier, les notions de rapport<br />

qualité/prix, durée de vie du produit,<br />

nous notons que les notions d’optimisation<br />

(des flux, des espaces, des coûts…)<br />

et d’ergonomie deviennent incontournables.<br />

En fonction de ces besoins, quelles<br />

solutions leur proposez-vous ? Comment<br />

assurez-vous à vos clients les<br />

solutions les plus adaptées à leurs attentes<br />

?<br />

L’écoute active de nos interlocuteurs, la<br />

découverte de leur activité, de leur organisation,<br />

de leur problématique ainsi<br />

que le conseil sont à la base de notre<br />

relation-client. Nos quatre-vingts technico-commerciaux<br />

s’appuient sur un bureau<br />

d’études pour des solutions sur-mesure<br />

ou sur un catalogue de 10000<br />

références. A noter, que ces produits<br />

« catalogue » sont, eux-mêmes, issus<br />

de demandes clients et sont, par bien<br />

des aspects, le fruit de cinquante ans<br />

d’écoute et d’échange avec nos clients.<br />

Nous assurons aussi que nos réponses<br />

ont optimales en formant régulièrement<br />

notre force de vente.<br />

© PROVOST<br />

Quels résultats, en fonction des cas,<br />

ont-ils obtenu (meilleure gestion des<br />

équipements, réduction des temps<br />

d’opération, réduction des coûts, productivité<br />

etc.) ?<br />

Nous répondons systématiquement à des<br />

problématiques liées a l’environnement<br />

logistique donc le fait de résoudre ces<br />

problèmes apporte toujours une optimisation<br />

quelle soit liée au stockage, à la<br />

préparation de commande ou a la régulation<br />

des flux.<br />

Pour finir, quels conseils pouvez-vous<br />

donner dans le choix ou la nécessité<br />

de recourir à tel ou tel type de rayonnage<br />

?<br />

Le choix d’un système de stockage est<br />

plus complexe qu’on ne l’imagine a priori<br />

surtout si l’on souhaite optimiser son investissement<br />

et faire de e stockage un<br />

outil de productivité et de qualité. Je dirai<br />

qu’il faut prendre le temps de se renseigner,<br />

de comparer et d’interroger des<br />

professionnels. Je rappelle aussi l’importance<br />

des visites annuelles de contrôle<br />

obligatoires auxquels certains produits de<br />

stockage sont soumis. Provost propose<br />

gratuitement cet audit. Ces rencontres<br />

avec des experts sont des occasions<br />

uniques, pour les responsables maintenance,<br />

d’améliorer leurs installations et<br />

de découvrir des innovations.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 44


VÉRIFICATIONs<br />

RÉPARATIONs<br />

OTC.fr Photo : Benjamin Dubuis<br />

CERTIFIÉ<br />

ISO 9001<br />

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Stockage - rayonnage<br />

<strong>Maintenance</strong> en production<br />

Entretien<br />

Bito Systèmes poursuit<br />

son rythme de croissance<br />

>> Bernard Mourlon,<br />

directeur général de<br />

Bito Systèmes France<br />

Pouvez-vous décrire l’entreprise et<br />

son savoir-faire ?<br />

Bito Systèmes est un groupe européen<br />

qui a réalisé un chiffre d’affaires de 200<br />

M€ en 2013 avec environ 900 collaborateurs.<br />

Nous sommes fabricant d’équipements<br />

pour le stockage et pour les entrepôts.<br />

Nous avons 140 000 m2 d’outils de<br />

production concentrés sur deux axes : le<br />

métal (rayonnages) et le plastique (bacs).<br />

Nos deux usines sont à la frontière franco-allemande.<br />

Nous y concevons nos<br />

moules et fabriquons nos bacs plastique<br />

de A à Z. Pour la partie « métal », nous<br />

avons un bureau de développement et<br />

nous produisons sur place nos rayonnages.<br />

L’entreprise existe depuis 1842<br />

- elle a commencé dans les accessoires<br />

de bijoux- et depuis une cinquantaine<br />

d’années, elle s’est positionnée sur nos<br />

métiers actuels.<br />

Et la France, comment se situe-t-elle ?<br />

La France est la plus grosse filiale et le<br />

second marché européen après l’Allemagne.<br />

Notre pays reste stratégique<br />

pour le développement du groupe. Même<br />

si je regrette le manque de confiance des<br />

Français dans leur économie, le peu de<br />

visibilité à terme sur la fiscalité des entreprises<br />

et les investissements (ce qui<br />

refroidit nos clients potentiels et actuels),<br />

notre chiffre d’affaires est en progression<br />

à deux chiffres depuis plusieurs années.<br />

Le groupe était à 175 M€ l’année dernière<br />

et va sûrement réaliser 200 M€ cette année.<br />

Qui sont vos clients dans l’industrie ?<br />

Quels sont leurs besoins en termes de<br />

stockage ?<br />

Il y a trois secteurs principaux, l’agroalimentaire,<br />

la distribution et l’industrie.<br />

Pour la distribution, nous travaillons actuellement<br />

beaucoup sur les Drives. Nous<br />

avons d’ailleurs créé le premier en France<br />

avec Chronodrive. Le bouche à oreille<br />

fonctionne bien. Dans la grande distribution<br />

nous fournissons, par exemple, les<br />

plates-formes logistiques de Lidl. Notre<br />

chance est d’être multi-secteurs. Ainsi,<br />

lorsqu’un un secteur pèche un peu, les<br />

deux autres sont là pour nous aider. Ce<br />

qui fait la différence, c’est la qualité et le<br />

service. Nous avons par exemple accompagné<br />

Pixmania, de leurs débuts jusqu’à<br />

leurs récents investissements, en proposant<br />

des solutions permettant de sortir<br />

quelques centaines de commandes par<br />

jour (il y a longtemps) à … beaucoup plus<br />

maintenant.<br />

Sont-ils également confrontés<br />

à d’autres problématiques telles que<br />

la sécurité ?<br />

L’appréhension de la sécurité dans les<br />

entrepôts varie d’un secteur d’activité<br />

à l’autre. Cependant, nous notons une<br />

crainte montante des exploitants et industriels<br />

concernant leur responsabilité éventuelle<br />

en cas d’incident. Nos gammes<br />

sont garanties cinq ans, ce qui est de nature<br />

à rassurer. De plus, nous proposons<br />

des visites de sécurité régulières à nos<br />

clients. Cette démarche pro-active permet<br />

d’éliminer certains risques générés<br />

par l’activité intensive et accompagne les<br />

utilisateurs dans la mise en place d’adaptations<br />

éventuelles de leurs installations.<br />

Nous offrons en outre des solutions de<br />

sécurité passive, adaptées notamment<br />

aux allées de rayonnage où il y a beaucoup<br />

de circulation. Nous proposons de<br />

séparer par exemple le flux.<br />

Si l’on prend l’exemple du schéma ci-dessous,<br />

dans le bleu, l’opérateur circule<br />

dans la même allée que les caristes,<br />

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Stockage - rayonnage<br />

<strong>Maintenance</strong> en production<br />

générant d’importants accidents. Dans le jaune, on évite tout<br />

croisement entre les chariots et, si on doit maintenir des opérations<br />

manuelles (de picking notamment), on protège la zone<br />

de rayonnage, on intègre des butées au bout des chariots et on<br />

installe des systèmes de protection antichute. Il s’agit de choses<br />

simples qui appliquent à la lettre les consignes élémentaires de<br />

sécurité (lesquelles font l’objet d’une réelle méconnaissance),<br />

comme par exemple la hauteur d’échelle de rive qui doit mesurer<br />

75% de la hauteur de la charge.<br />

Quelles solutions leur proposez-vous ?<br />

Dans le secteur de l’industrie, nous proposons à nos clients des<br />

points de rayonnage d’angle, à tablettes ou encore des bacs<br />

classiques. Nous identifions ensemble la solution la plus adéquate<br />

avec ses besoins, puis de se rendre sur place pour voir<br />

leur process. L’idée est de comprendre le besoin en décortiquant<br />

le process. Mais bien souvent, les industriels n’ont le temps de<br />

nous accompagner toute une journée pour analyser les process<br />

de leurs ateliers. C’est pourquoi nous proposons « 10 minutes<br />

de consulting gratuit ». Lors des visites en clientèles, nos responsables<br />

régionaux ne se contentent pas de répondre à tel ou<br />

tel besoin exprimé par le client.<br />

La démarche de Bito Systèmes est de commencer le rendez-vous<br />

par une visite de l’entreprise (production, flux, stockage,<br />

expéditions, retours clients…). Ces quelques minutes<br />

pourront s’avérer cruciales pour le client. La grande expérience<br />

de nos conseillers ainsi que leur connaissance pointue des<br />

règles et normes, leur permet d’identifier des axes de progrès,<br />

tant en termes de limitation des risques qu’en termes de simplification<br />

des process ou d’optimisation du stockage. Le tout dans<br />

la convivialité et avec humilité.<br />

Et en termes de productivité ?<br />

Le coût du travail en France est tel qu’il faut faire d’énormes<br />

gains de productivité. Mais attention, une automatisation poussée<br />

peut vite se révéler être un miroir aux alouettes ! Le piège<br />

principal étant d’investir dans des systèmes très efficaces mais<br />

peu flexibles. Nos entreprises sont amenées à évoluer, à modifier<br />

leurs gammes et leurs processus pour toujours rester rentables.<br />

Alors, les solutions à mettre en place doivent permettre<br />

des gains de productivité tout en permettant une grande flexibilité.<br />

De plus, il faut sécuriser les opérateurs, tant en production<br />

qu’en manutention et en logistique. Le bac Kanban de Bito Systèmes<br />

permet une grande flexibilité tant en « bord de ligne » de<br />

production qu’en distribution de pièces détachées. Il permet des<br />

tailles de lots plus grandes et une accessibilité inégalée.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

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<strong>Maintenance</strong> en production<br />

Reportage<br />

Immersion dans les antres du verrouillage<br />

Cela fait plus d’un siècle que SERV Trayvou Interverrouillage (STI), filiale du groupe britannique Halma, développe et<br />

fabrique des solutions de sécurité, toujours en adéquation avec la réglementation. S’ils s’adressaient jadis uniquement<br />

au secteur du ferroviaire, les produits de STI s’appliquent aujourd’hui dans des domaines divers et variés, à la fois<br />

dans l’industrie (automobile, BTP, métallurgie, papier…), l’énergie, la pétrochimie sans oublier la traçabilité, domaine<br />

dans lequel STI est subtilement parvenu à associer le verrouillage sécurisé, l’identification et le suivi en temps réel.<br />

Le métier de l’entreprise réside dans<br />

les systèmes de sécurité et les systèmes<br />

de verrouillage. Ces solutions sont<br />

utilisées pour sécuriser les opérations<br />

de maintenance industrielle, l’accès aux<br />

machines dangereuses mais aussi pour<br />

les interventions sur les cellules électriques<br />

de moyenne ou haute tension ainsi<br />

que les caténaires et les opérations de<br />

chargement/déchargement.<br />

Depuis 1894, STI fabrique des systèmes<br />

de sécurité pour l’industrie et des serrures<br />

jadis connues sous le nom de Bouré, dont<br />

le siège social se trouvait à Lyon. Puis la<br />

dénomination Trayvou est devenue Serv<br />

puis STI. Aujourd’hui, outre une entreprise<br />

située en Tunisie et produisant de<br />

petits systèmes dédiés notamment à l’industrie<br />

de l’énergie, STI a gardé son principal<br />

atelier d’une cinquantaine de personnes<br />

en France, et plus précisément<br />

à Montreuil, en Seine-Saint-Denis. Cette<br />

unité de production est l’une des rares<br />

à être encore implantée en ville. Discrètement<br />

dissimulée derrière les studios<br />

d’une chaîne de télévision, STI conçoit,<br />

fabrique et expédie ses systèmes d’interverrouillage.<br />

Si la partie administrative<br />

et vente se charge de coordonner un<br />

vaste réseau de distributeurs répartis aux<br />

quatre coins du globe, l’atelier fabrique<br />

les produits de A à Z avant de les expédier<br />

vers le monde entier.<br />

Le client historique de STI étant la SNCF<br />

(et ce bien avant la création en tant que<br />

telle de la Société nationale de chemins<br />

de fer d’ailleurs), il n’est guère surprenant<br />

de constater la présence d’une brocheuse<br />

âgée d’au moins une quarantaine<br />

d’années. Cette machine a pour principe<br />

de venir racler la matière pour réaliser<br />

l’entre-clé grâce à une broche dont le<br />

prix à l’unité avoisine les 10 000 euros !<br />

« Nous élaborons des codages particuliers<br />

à la fois pour la partie mécanique et<br />

la clé, indique Philippe Rodesch, responsable<br />

du marketing. Pour la SNCF, ces<br />

clés sont destinées aux zones de maintenance,<br />

à la sécurisation des accès et des<br />

goujures d’alimentation électrique avant<br />

chaque intervention ou encore pour les<br />

ponts élévateurs et tout autre matériel ».<br />

Ces clés sont également utilisées pour la<br />

partie aiguillage, notamment pour les installations<br />

manuelles ou disposant d’une<br />

commande à distance.<br />

Concentré de technologie<br />

Au total, entre soixante et quatre-vingts<br />

clés sont produites quotidiennement,<br />

parfois cent… Il s’agit bien souvent de<br />

séries de clés aux codages différents.<br />

« Notre particularité réside dans notre savoir-faire<br />

mécanique. Toute la partie liée<br />

à la sécurité est purement mécanique ;<br />

il n’existe aucune pièce intermédiaire ».<br />

Ce qui n’empêche évidemment pas STI<br />

de proposer depuis déjà de nombreuses<br />

années des solutions mécatroniques sur<br />

certaines serrures afin d’y ajouter des<br />

éléments d’identification supplémentaires<br />

comme des puces RFID. L’objectif étant<br />

ici de pouvoir autoriser l’accès à telle ou<br />

telle personne et de donner des droits<br />

différents selon les postes de chacun en<br />

matière de déverrouillage.<br />

Dans le bureau d’étude par exemple trône<br />

le dernier né de la marque : le tableau modulaire<br />

SmartKey Manager. Ce nouveau<br />

système de tableau est un concentré de<br />

technologie permettant la gestion, la traçabilité<br />

et le verrouillage d’éléments. Il est<br />

capable à la fois de limiter les accès, d’authentifier<br />

chaque utilisateur et de gérer<br />

les emplacements de clés. Trois niveaux<br />

d’utilisateurs se succèdent : le standard<br />

(qui peut retirer sa clé), le superviseur qui<br />

opère le suivi grâce à un rapport journalier<br />

ou une alerte email, et l’administrateur<br />

qui a, quant à lui, la possibilité de configurer<br />

le système. L’identification des utilisateurs<br />

peut s’effectuer par code, badge<br />

ou badge et code. « Nous pouvons savoir<br />

qui a pris la clé et quand à l’aide d’un affichage<br />

de la date et de l’heure ainsi que<br />

l’emplacement initial de la clé », souligne<br />

l’un des ingénieurs du bureau d’étude.<br />

De plus, une interface Web server permet<br />

le contrôle depuis un ordinateur, une<br />

tablette ou un smartphone. Enfin, le suivi<br />

(interrogation et modification) se fait en<br />

temps réel. « Le superviseur est en mesure<br />

de voir l’état du tableau et d’en modifier<br />

la base de données, les droits des<br />

utilisateurs et de bloquer temporairement<br />

ou définitivement l’accès ».<br />

Précision et contrôle en production<br />

L’atelier de fabrication reçoit les éléments<br />

en inox ou en Q-Pro. Ici sont assemblés<br />

et usinés les différents systèmes qui composent<br />

les gammes de produits de STI,<br />

qu’il s’agisse de solutions de verrouillage<br />

comme d’interverrouillage. Les produits<br />

fabriqués répondent à des demandes à<br />

la fois standard et comprises dans le catalogue,<br />

et des demandes particulières.<br />

Il peut s’agir de pièces intermédiaires ou<br />

optionnelles s’ajoutant à la partie mécanique<br />

de la serrure, avec des pênes aux<br />

dimensions et aux formes très spécifiques.<br />

Des systèmes d’autolubrification sont régulièrement<br />

utilisés, en particulier pour<br />

les environnements industriels sévères ;<br />

« nous avons muni un fabricant de pneus<br />

de solutions d’autolubrification afin de réduire<br />

les risques liés aux agglomérations<br />

de poudres abrasives et dangereuses<br />

pour les machines », souligne Philippe<br />

Rodesch. STI propose également d’ajouter<br />

des loquets particuliers, notamment<br />

pour les zones sensibles. Ces demandes<br />

particulières nécessitent aussi des usinages<br />

spécifiques. À titre d’exemple, il<br />

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<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

n’est pas rare qu’un client exige un système<br />

d’interverrouillage composé d’une<br />

multitude de serrures, comprenant huit<br />

clés voire davantage. Sur le centre d’usinage<br />

de l’atelier sont montés plusieurs<br />

forets que l’on change automatiquement<br />

grâce au paramétrage de la commande<br />

numérique. Ensuite vient l’opération de<br />

perçage destinée à insérer une goupille<br />

et à rigidifier au maximum la clé. Le<br />

contrôle est minutieux. Il concerne essentiellement<br />

la partie codage sur laquelle un<br />

opérateur vient tester les différentes combinaisons<br />

et les entrées de clés, sans oublier<br />

la clé elle-même ; « les clés peuvent<br />

contenir des dizaines voire des centaines<br />

de milliers de codes par serrure ! ».<br />

Le contrôle se poursuit sur le fonctionnement<br />

même de la serrure, sur les points<br />

de fixation pour éviter tout problème éventuel<br />

de décalage et, notamment dans les<br />

cas d’exigences spécifiques, pour rester<br />

fidèle à la définition complète du produit<br />

en fonction du cahier des charges préalablement<br />

défini. Puis une nouvelle vérification<br />

intervient pour s’assurer que tous<br />

les codages sont bien disponibles et que<br />

l’ordre voulu des combinaisons est bien<br />

respecté ; c’est le cas notamment des<br />

tableaux complexes et atteignant parfois<br />

plus de cinquante clés différentes, avec<br />

un système d’interverrouillage et de clés<br />

dites prisonnières, lesquelles doivent<br />

absolument rester emprisonnées pour<br />

pouvoir libérer les autres… « Bref, nous<br />

sommes pleinement engagés dans la<br />

sécurité et l’inviolabilité de nos produits,<br />

d’où ce nombre important de contrôles ».<br />

Les solutions de verrouillage sont ensuite<br />

emballées et stockées pour être<br />

rapidement expédiées. À cet atelier de<br />

fabrication s’ajoute une activité d’assemblage<br />

de systèmes de sécurité pour des<br />

vannes dans le secteur de la pétrochimie.<br />

« Nous intervenons ici ou sur place, chez<br />

nos clients. Nous envoyons nos techniciens<br />

sur des sites qui se trouvent généralement<br />

en Russie, en Argentine ou<br />

autre »… Des pays émergents qui ont<br />

de plus en plus besoin des solutions de<br />

sécurité et « Made in France ». En Chine<br />

par exemple, un grand fabricant de machines<br />

de gravillonnage a choisi les produits<br />

de STI précisément pour cette raison<br />

; une aubaine pour le fabricant qui<br />

a multiplié les contrats avec le pays ces<br />

deux dernières années.<br />

Olivier Guillon<br />

Conjoncture<br />

La profession<br />

mise sur le moral des acteurs du marché<br />

Formation<br />

Loin des annonces médiatiques, de<br />

relances et autres reprises communiqués<br />

en septembre, la réalité des adhérents<br />

d’Artema reflète une période<br />

difficile qui devrait se traduire par une<br />

année 2013 équivalente à 2012 en chiffre<br />

d’affaires. Après des frémissements au<br />

printemps et un beau mois de juillet, un<br />

mois de septembre décevant a stoppé<br />

l’élan espéré. Le pire semble cependant<br />

derrière nous.<br />

Des points positifs demeurent : un marché<br />

export solide, des secteurs clients<br />

dynamiques comme l’aéronautique, le<br />

machinisme agricole ou encore l’oil and<br />

gaz. Une très légère amélioration de la<br />

conjoncture de nos professions est attendue<br />

pour les premiers mois de l’année.<br />

Dans un climat de grande incertitude et<br />

d’attentisme, il est clair que le moral et<br />

la confiance générale de l’ensemble des<br />

acteurs du marché joueront un grand rôle<br />

sur la date d’une éventuelle reprise pour<br />

nos industries.<br />

La mécatronique, un univers à découvrir<br />

Artema vient de publier une plaquette<br />

présentant les professions de la mécatronique<br />

aux jeunes en partant d’application<br />

grand public : stade de football,<br />

parc d’attraction, éolienne, formule 1,<br />

téléphérique, scanner médical... le syndicat<br />

entend ainsi sensibiliser les jeunes<br />

de classe de troisième à la variété et la<br />

richesse de la mécatronique et à comprendre<br />

comment fonctionne le monde<br />

qui les entoure.<br />

Ce fascicule a été développé en complément<br />

des outils déjà existant, à savoir, la<br />

vidéo « Trouve ta voie et ton métier dans<br />

la mécatronique », le Guide des métiers<br />

des industriels de la mécatronique qui<br />

Cette rubrique a été réalisée<br />

avec notre partenaire Artema<br />

sera remanié en 2014 et un diaporama<br />

mécatronique élaboré en collaboration<br />

avec le Web pédagogique, spécialiste<br />

des contenus Web à destination des professeurs<br />

de découverte professionnelle.<br />

Tous ces outils sont en libre accès sur le<br />

site du syndicat et sur ses réseaux sociaux.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 50


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Mécatronique<br />

L’Institut de mécatronique UTC-Cetim<br />

inaugure une plateforme hydraulique<br />

La nouvelle plateforme hydraulique de l’Institut de mécatronique UTC-Cetim a été inaugurée ce 24 janvier 2014 à<br />

l’Université de technologie de Compiègne. Celle-ci comporte trois bancs d’essai, destinés aux équipements de faible<br />

puissance et dédiés à l’énergétique et à la modélisation, aux vibrations et aux pulsations, et à la pédagogie par la<br />

pratique.<br />

Quarante, c’est le nombre d’années<br />

de collaboration entre le Centre<br />

technique des industries mécaniques<br />

et l’UTC de Compiègne. Il faut dire que<br />

les deux structures avaient tout pour<br />

travailler ensemble. Situées à peine à<br />

trente minutes de route l’une de l’autre,<br />

les entités picardes ont vu le jour sur le<br />

territoire à deux ans d’intervalle. Bien que<br />

créé en 1965, l’institut technologique de<br />

mécanique (Cetim) s’est installé à Senlis<br />

(Oise) en 1971. L’UTC a quant à elle<br />

été créée en 1973, et collabore de façon<br />

constante et soutenue avec le Cetim,<br />

tant sur le plan pédagogique que sur le<br />

plan de la recherche partenariale. Cette<br />

collaboration est facilitée par la proximité<br />

géographique des deux institutions. Désormais,<br />

celle-ci est incarnée par l’Institut<br />

de mécatronique.<br />

Recherche, mise en pratique, développement<br />

et pédagogie sont les raisons d’être<br />

de cette nouvelle plateforme hydraulique<br />

de l’Institut de mécatronique. Fruit de la<br />

réflexion menée conjointement entre le<br />

Cetim (Institut technologique de méca-<br />

Paul et Maxime, deux futurs ingénieurs en<br />

conception mécanique à l’UTC Compiègne<br />

Inauguration de la plateforme hydraulique Cetim-UTC, le 24 janvier dernier<br />

nique), l’UTC, les industriels des transmissions<br />

hydrauliques et de leur Syn-<br />

vise la baisse des émissions sonores des<br />

le Cetim avec financement de l’Ademe,<br />

dicat Artema, l’Institut de mécatronique transmissions hydrauliques (projet BESconcrétise<br />

en effet une vision commune TH). Enfin, le troisième banc « Pédagogie<br />

autour, à la fois, d’un centre de formation par la pratique » reprend le principe d’une<br />

des ingénieurs de demain dont la mécanique<br />

a besoin, d’un lieu de recherche « tout ou rien », l’hydraulique proportion-<br />

nacelle élévatrice intégrant l’hydraulique<br />

appliquée et d’un espace commun de développement<br />

de solutions.<br />

nelle puis l’asservissement avec réseau<br />

Canbus. Il sera, entre autre, utilisé pour<br />

La nouvelle plateforme comprend trois la formation continue.<br />

bancs d’essai destinés aux équipements<br />

Création d’une chaire d’enseignement<br />

de faible puissance : le banc « Énergétique<br />

et modélisation » comprend une machine<br />

tournante avec contrôle de vitesse. s’inscrit dans le cadre de l’évolution des<br />

Créé en 2008, l’Institut de mécatronique<br />

Il est destiné à tester les équipements et produits en mécanique en termes de<br />

à réaliser des manipulations à l’identique. fonctions pilotées et de critères d’efficacité<br />

(performance, rendement, sûreté,<br />

Le banc « Vibration et pulsation », réalisé<br />

en partenariat avec Poclain Hydraulics et propreté…). Trois axes principaux consti-<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 51


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Alimentation hydraulique du banc<br />

« Énergétique et modélisation »<br />

tuent l’activité de l’institut. D’une part, la<br />

formation aux spécialités d’hydraulique<br />

et de mécatronique. Le deuxième axe<br />

concerne une activité conjointe de Recherche<br />

et Développement, effectuée par<br />

une équipe de haut niveau d’ingénieurs<br />

et de chercheurs bénéficiant des compétences<br />

scientifiques de l’UTC, de l’expertise<br />

technique du Cetim. Enfin, une<br />

troisième activité met en avant l’innovation<br />

et tout particulièrement à travers des<br />

actions et des programmes transfert de<br />

technologie.<br />

Sur les trois dernières années, l’Institut de<br />

mécatronique a bénéficié de 5,5 millions<br />

d’euros dont 40% de financements externes,<br />

notamment de la Région Picardie.<br />

Ce budget comprend le fonctionnement<br />

de la chaire industrielle hydraulique-mécatronique,<br />

le financement des thèses<br />

et les investissements dont la nouvelle<br />

plateforme hydraulique inaugurée ce 24<br />

janvier.<br />

La création de la chaire d’hydraulique a<br />

permis avec le soutien de la Région Picardie,<br />

la formation de quatre-vingts ingénieurs<br />

dans les spécialités d’hydraulique<br />

et de mécatronique. Pour accompagner<br />

cette chaire, une plateforme hydraulique<br />

dédiée aux faibles puissances a été<br />

créée en 2013.<br />

La mécatronique,<br />

un enjeu pour l’avenir<br />

La mécatronique n’est pas une science<br />

nouvelle. La création du syndicat Artema<br />

par exemple illustre bien l’idée qu’associer<br />

les métiers de la mécanique et<br />

l’électronique, mais aussi l’hydraulique,<br />

ou encore les automatismes et les logiciels<br />

est devenue primordiale. D’autant<br />

que le marché s’offre tout à fait au développement<br />

de la mécatronique, comme<br />

en témoignent les activités du Cetim, en<br />

forte augmentation dans ce domaine.<br />

« L’industrie a fait des composants mécaniques<br />

des solutions hybrides, de plus<br />

en plus intelligentes, intégrant un nombre<br />

croissants d’information et de technologies<br />

de communication », rappelle Philippe<br />

Choderlos de Laclos, directeur général<br />

du Cetim.<br />

Olivier Guillon<br />

Philippe Choderlos de Laclos, directeur<br />

général du Cetim (à gauche), et Emmanuel<br />

Vieillard, président du Cetim<br />

Formation en mécatronique : la parole à deux étudiants de l’UTC<br />

Mise à disposition pour la pédagogie, la nouvelle plateforme hydraulique installée à l’UTC est censée pallier le manque d’équipements<br />

industriels que tant de centres et d’établissements de formation connaissent aujourd’hui. Car au-delà des cours sur l’hydraulique,<br />

les étudiants de l’université technologique pourront désormais exercer de véritables travaux pratiques sur un banc décomposé<br />

en deux parties : un premier pas à commande manuelle pour piloter un engin en trois axes, et une partie asservissement électronique<br />

et informatique pour contrôler la plateforme.<br />

Paul et Maxime (voir photo page précédente), deux futurs diplômés d’ingénieurs en conception mécanique intégrée, se sont également<br />

spécialisés en hydraulique-mécanique, sorte de label pluridisciplinaire qui allie l’hydraulique, la mécanique et la commande<br />

numérique. « Dans notre formation, on nous sensibilise beaucoup au travail d’intégration des différents éléments, indique Paul.<br />

C’est primordial aujourd’hui ; si l’on prend l’exemple d’une automobile, on s’aperçoit qu’outre la partie moteur, interviennent l’humain,<br />

les technologies de communication etc. ». L’intérêt de cet équipement, en l’occurrence le banc intitulé Pédagogie par la pratique,<br />

permet aux étudiants de vérifier nos hypothèses préalablement validées par la simulation. « L’essentiel pour nous est que nous<br />

pouvons désormais vérifier ce qui marche ou non, et surtout de pouvoir déterminer pourquoi, ajoute Maxime. Surtout, ce banc prend<br />

en compte les vibrations alors que les outils de simulation numérique peuvent donner des résultats sensiblement différents d’un<br />

logiciel à l’autre ».<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 52


Portrait<br />

Concevoir et animer des formations<br />

pour les mécaniciens<br />

<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

La formation est une activité importante pour SKF. Savoir bien utiliser les produits du groupe ne s’improvise pas. De la<br />

prise de conscience au gain de compétences, la formation est aussi une aventure humaine. Portrait et entretien avec<br />

Jérôme Choplin, formateur et support technique chez SKF France, à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines).<br />

L<br />

’Institut de Formation est un service<br />

de SKF France basé à Montigny (Solution<br />

Factory). Ce sont plus de dix personnes<br />

qui assurent un vaste programme<br />

(mécanique, étanchéité, lubrification,<br />

analyse vibratoire)... Les formations dédiées<br />

à la mécanique y sont conçues et<br />

animées par Jérôme Choplin (également<br />

consultant technique). Dans cet article il<br />

nous parle surtout de roulements, mais<br />

ce qu’il nous dit s’applique à toutes les<br />

formations SKF en général.<br />

À quoi sert la formation ?<br />

Jérôme Choplin<br />

Dans l’industrie, on rencontre trop souvent<br />

des pannes de machines dues à<br />

des erreurs humaines. Il ne suffit pas de<br />

choisir un produit de qualité d’une grande<br />

marque, un produit SKF, pour se protéger<br />

des défaillances techniques. Car un<br />

roulement qui n’a pas été correctement<br />

sélectionné, monté ou lubrifié (...) n’atteint<br />

pas la durée de vie prévue. La mise<br />

en œuvre d’un roulement ne s’improvise<br />

pas. Il faut des connaissances techniques.<br />

C’est là qu’intervient la formation.<br />

Dans la pratique, la panne déclenche la<br />

prise de conscience. C’est au moment<br />

d’expertises d’avaries ou d’audits, que<br />

l’utilisateur prend conscience de son<br />

manque de connaissances. Il comprend<br />

alors que la qualité d’origine n’est pas<br />

suffisante. Il doit aussi changer sa manière<br />

de penser et d’agir pour obtenir le<br />

fonctionnement optimal du produit en<br />

utilisation. Que ce soit dans les bureaux<br />

d’études ou sur le terrain, les conditions<br />

d’installation et d’utilisation des roulements<br />

ne sont pas suffisamment connues<br />

pour assurer un fonctionnement optimum<br />

des machines.<br />

Notre formation va donc servir à transmettre<br />

les connaissances adaptées, les<br />

gestes corrects pour la mise en œuvre<br />

optimale de nos produits : de leur sélection<br />

initiale jusqu’à leur maintenance. Il<br />

faut savoir, par exemple, qu’un roulement<br />

mal sélectionné (surdimensionné ou sous<br />

dimensionné par rapport à l’application)<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 53


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Jérôme Choplin, formateur<br />

et support technique chez SKF France<br />

sous-traitants. Les concepteurs tireront<br />

profit des modules théoriques tout autant<br />

que des modules pratiques. Ils comprendront<br />

ainsi l’importance des décisions<br />

prises en phase de conception/sélection.<br />

Les techniciens de maintenance fiabiliseront<br />

leurs interventions et bénéficieront<br />

des modules théoriques (désignation,<br />

sélection) leur permettant de dialoguer<br />

avec leurs collègues experts et de faire<br />

remonter des informations. Ils sont souvent<br />

d’excellents mécaniciens, au contact<br />

des réalités quotidiennes du terrain.<br />

Comment prépare-t-on une formation<br />

?<br />

Le cahier des charges d’une formation<br />

répond à des objectifs opérationnels très<br />

précis. Que veut obtenir le client ? Que<br />

doit-il savoir faire concrètement à l’issue<br />

de la formation ? L’étape suivante est<br />

la fixation des objectifs pédagogiques.<br />

Quelles sont les connaissances à présenter<br />

en pratique (exercices) ?<br />

Exemple du serrage des roulements dans<br />

un ventilateur<br />

• Que faut-il connaître de la technologie<br />

du roulement ?<br />

• Quelle est la désignation appropriée ?<br />

• Quel ajustement sélectionner ?<br />

• Comment se comporte un roulement en<br />

fonctionnement ?<br />

• L’explication du serrage<br />

Le rôle de formateur consiste à comprendre<br />

et à prendre en compte la demande<br />

client, à préparer des supports<br />

adaptés et à animer la formation.<br />

Comment se déroule une formation ?<br />

va rapidement entraîner une panne de<br />

machine. La sélection du bon dimensionnement<br />

fait donc partie des éléments<br />

fondamentaux de la formation. L’aspect<br />

manuel (montage) compte tout autant,<br />

comme on le verra par la suite.<br />

Qui vient se former ?<br />

Nos formations s’adressent en premier<br />

lieu aux techniciens de maintenance.<br />

Les responsables maintenance et les<br />

équipes de bureaux d’études sont également<br />

les bienvenus. Nous les accompagnons<br />

dans leurs démarches, en tenant<br />

compte de leurs spécificités respectives.<br />

Les responsables maintenance définissent<br />

et déclinent la stratégie de l’entreprise<br />

sur leurs sites respectifs. Ils doivent<br />

posséder d’excellentes connaissances<br />

sur des opérations qu’ils confient à leurs<br />

équipes opérationnelles internes ou à des<br />

Effets de la fatigue (écaillage) et traces<br />

d’usure sur une bague de roulement<br />

Multiples occurrences d’écaillage sur une bille de roulement<br />

L’animateur de formation est chargé de<br />

faire passer le message. Il instaure un<br />

climat de confiance et facilite l’apprentissage<br />

sur les thèmes définis. Dans notre<br />

Institut de Formation à la Solution Factory<br />

de Montigny nous avons la chance<br />

d’avoir une salle de pratique complète,<br />

très bien équipée en matériel. C’est pourquoi<br />

nous insistons toujours pour que la<br />

formation ait lieu ici, non pas sur le site<br />

du client. Il y a d’autres raisons à cela : les<br />

stagiaires sont plus disponibles lorsqu’ils<br />

sont à l’extérieur de leur entreprise. C’est<br />

aussi plus valorisant pour eux.<br />

Les stagiaires arrivent souvent le premier<br />

jour avec de fausses certitudes qui sont<br />

dissipées par la suite, laissant la place à<br />

de nouveaux apprentissages. Certains<br />

pensent, par exemple, que les roulements<br />

sont faits d’un acier très dur et inusable,<br />

donc insensibles aux conditions opérationnelles.<br />

C’est un préjugé. En réalité,<br />

un roulement peut se détériorer très rapidement<br />

si l’on ignore son fonctionnement,<br />

si l’on néglige sa procédure de montage<br />

et si l’on manque de connaissances en<br />

lubrification....<br />

La méthode de la découverte est la meilleure<br />

façon de stimuler l’apprentissage<br />

chez des adultes. Comment fait-on ?<br />

Prendre en main des pièces réelles ayant<br />

subi des avaries. Puis laisser le stagiaire<br />

découvrir progressivement toutes les<br />

causes de problèmes et aboutir à la théorie.<br />

Exemple : « Vous avez de la rouille de<br />

contact, voici la cause... »<br />

Les stagiaires reconnaissent les problématiques<br />

qu’ils ont connues sur leurs<br />

sites, se prennent au jeu, font progresser<br />

leur connaissance et se remotivent. Cet<br />

aspect humain est l’un des plus motivants<br />

du métier de formateur. On avance ensemble.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 54


Comment devient-on formateur ? Par passion ?<br />

Pour moi, la formation est une vraie vocation. A l’âge de 10<br />

ans déjà, mes camarades me surnommaient le professeur. J’ai<br />

toujours aimé explorer, comprendre et expliquer la technique.<br />

Je ne suis pourtant pas rentré dans l’enseignement. C’est l’industrie<br />

qui m’attirait. Je voulais aller sur le terrain et je me suis<br />

constitué une expérience industrielle avant de rentrer chez<br />

SKF. J’ai été chef d’équipe maintenance. Déjà à l’époque, je<br />

pensais que mon rôle de manager était de faire évoluer mon<br />

équipe. Je développais la maintenance préventive.<br />

Ici, à Montigny, je reste doublement en contact avec l’industrie,<br />

car je suis à la fois formateur et consultant au Service<br />

Application Engineering. Toujours dans le même domaine : la<br />

mécanique. Je pense que la formation fait appel à des qualités<br />

techniques (la curiosité, l’envie de comprendre) autant que<br />

des qualités humaines (l’altruisme, le désir de transmettre).<br />

C’est une passion.<br />

La méthode ? Prendre en main des pièces réelles ayant subi des avaries puis<br />

laisser le stagiaire découvrir progressivement les causes de problèmes<br />

Des perspectives d’avenir<br />

L’activité de notre équipe formation est en croissance régulière.<br />

Il y a encore beaucoup à faire (en réalité, les besoins<br />

sont immenses dans l’industrie). Nous nous adaptons à la demande<br />

de nos clients : les programmes de formation sont de<br />

plus en plus dédiés à leurs secteurs d’activité et problématiques<br />

machines.<br />

Nouveau ! En cette année, nous allons proposer une formation<br />

pour les produits de transmission. Elle s’ajoutera à notre<br />

vaste catalogue (mécanique, étanchéité, lubrification, analyse<br />

vibratoire…)<br />

La formation est un marché d’avenir très intéressant pour SKF.<br />

Cette activité permet de nous différencier : elle nous implique<br />

davantage auprès des clients, en tant que partenaire privilégié<br />

de développement support pour leurs équipes. C’est également<br />

une opportunité pour nous déployer vers d’autres programmes<br />

SKF : Asset Management, ODR. Nos stagiaires ont<br />

l’occasion d’utiliser des produits MAPRO durant leur formation.<br />

Ces produits seront ensuite achetés par leurs entreprises<br />

respectives. Et d’une manière générale, ils découvrent aussi<br />

l’ensemble des solutions SKF (les cinq plates-formes) dans le<br />

show-room de la Solution Factory. La formation est donc une<br />

porte d’entrée vers la vente de produits. Il y a donc une belle<br />

synergie entre le marché de la formation et celui de la vente<br />

de produits/solutions.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 55


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Application<br />

Des motoréducteurs pour améliorer la qualité de<br />

boissons apéritif<br />

TMCI Padovan a fourni à un célèbre producteur italien de boissons aromatisées une machine Dynamos primée intégrant<br />

des motoréducteurs Nord. La machine est destinée au traitement final des marcs créés à l’issue de la filtration<br />

des vins servant de base au vermouth et de la clarification au charbon décolorant.<br />

L<br />

’industriel italien était à la recherche<br />

d’une solution innovante pour remplacer<br />

un filtre sous vide classique. En<br />

raison des importants volumes traités,<br />

il fallait une machine fiable et à faible<br />

consommation, capable de fonctionner<br />

tous les jours de l’année de huit à dix<br />

heures en moyenne. Après avoir identifié<br />

le filtre Dynamos comme possible solution<br />

au problème, le client a demandé à<br />

TMCI Padovan d’effectuer un essai sur<br />

son site de production.<br />

Doté de motoréducteurs Nord, le filtre<br />

Dynamos comporte plusieurs avantages,<br />

lesquels se sont avérés décisifs dans le<br />

choix final de la solution. Tout d’abord, la<br />

flexibilité du logiciel, qui permet d’ajuster<br />

les paramètres de fonctionnement au<br />

produit fini. Deuxièmement, la compacité<br />

et la propreté de fonctionnement : la filtration<br />

tangentielle dans un espace fermé<br />

garantit une meilleure hygiène et réduit<br />

l’encombrement. Outre son avantage en<br />

termes de coût, le fonctionnement sans<br />

adjuvant est également bénéfique sur<br />

le plan de la sécurité et de l’environnement.<br />

En outre, la consommation d’énergie<br />

pendant la filtration est réduite. La<br />

hausse de température est minime et,<br />

le filtre Dynamos étant fermé, le produit<br />

ne subit quasiment aucune oxydation. La<br />

réduction des adjuvants de filtration, et<br />

donc des déchets liés aux opérations, a<br />

également pesé dans la décision de remplacer<br />

l’ancienne technologie de filtration<br />

par le filtre Dynamos.<br />

TMCI Padovan fait partie des premiers fabricants mondiaux de machines de filtration,<br />

de clarification, de pasteurisation, d’évaporation et de réfrigération.<br />

Un filtre tangentiel en rotation<br />

Dynamos de TMCI Padovan est le premier<br />

filtre tangentiel dynamique en rotation<br />

doté d’un système de pulsation<br />

inversé calibré innovant. Cette nouvelle<br />

machine est amenée à s’imposer comme<br />

la meilleure solution pour la filtration<br />

sans adjuvant des moûts et marcs de<br />

vin, des liquides dotés d’un niveau élevé<br />

de solides en suspension. Le principe<br />

consiste à appliquer une filtration tangentielle<br />

à des disques. Ce procédé à faible<br />

consommation d’énergie empêche les<br />

blocages et facilite le nettoyage. Il nécessite<br />

de longs cycles de filtration (jusqu’à<br />

72 heures sans interruption) et d’importants<br />

débits (de 25 à 50 l/m2 par heure<br />

sur lies), sans perte de la couleur rouge<br />

et avec une faible consommation d’oxygène.<br />

Compacts et simples d’utilisation,<br />

les modèles disponibles vont de 2 à 40<br />

m². Dynamos a reçu le prestigieux prix de<br />

l’innovation lors du salon Simei 2011, le<br />

plus important événement international<br />

de l’industrie viticole. Ce succès est aussi<br />

dû aux technologies de pointe ayant ren-<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 56


du possible la création de cette machine, comme celles de<br />

Nord, largement utilisées dans les filtres Dynamos. En effet,<br />

les modèles les plus petits intègrent 4 motoréducteurs à arbres<br />

parallèles, dotés d’un variateur SK205E et d’un moteur de 2,2<br />

kW. Les modèles plus grands disposent de deux fois plus de<br />

systèmes d´entraînements : tandis que les motoréducteurs<br />

Nord font tourner les disques de filtration, leur nombre varie<br />

en fonction du nombre d’arbres à disque (de 1 à 16) sur la machine.<br />

Enfin, les machines possèdent une ou deux cuves pour<br />

le produit. Chaque cuve comporte quatre motoréducteurs.<br />

Leur nombre doit donc être doublé lorsque le système est doté<br />

de deux cuves.<br />

Une configuration à la fois simple et rapide<br />

Les motoréducteurs à variateur vectoriel embarqué sans capteur<br />

(c’est-à-dire un variateur ne nécessitant aucun détecteur<br />

de vitesse) et les variateurs SK205E fournissent une rotation<br />

à constante de temps, ce qui garantit la bonne qualité du processus.<br />

Les entraînements ajustent la vitesse du système en<br />

communiquant avec l´automate de contrôle via un bus de terrain.<br />

Les filtres Dynamos sont aussi fournis avec un moteur 3<br />

kW 1500 T/MIN avec variateur Nord SK205E pour la pompe<br />

de circulation.<br />

Les variateurs SK 200E existent en deux variantes : une installée<br />

à côté du moteur, et une autre directement intégrée à<br />

celui-ci. Ils bénéficient de la même plage de fonctionnement<br />

que la série de variateurs centralisés SK 500E destinés aux<br />

installations en armoire. Outre leur importante capacité de<br />

surcharge de 200 %, les variateurs embarqués permettent à<br />

l’utilisateur de contrôler le moteur avec une grande précision.<br />

Les positions souhaitées (axes incrémentaux ou continus) ou<br />

les valeurs absolues (tables rotatives/positions fixes reproductibles)<br />

peuvent être contrôlées par des valeurs binaires saisies<br />

via les entrées du SK 200E et stockées dans le moteur. Elles<br />

peuvent aussi être définies via un système de bus de terrain.<br />

Les positions peuvent être détectées via des codeurs incrémentaux<br />

(pour la fourniture simple de variateurs, une fonction<br />

de référence intégrée est incluse) ou définies directement<br />

d’après les données fournies par un codeur absolu sur CANopen.<br />

La configuration s’effectue de manière simple et rapide :<br />

seuls quelques paramètres doivent être définis pour la mise en<br />

service et l’optimisation.<br />

Le principe du filtre Dynamos consiste à appliquer<br />

une filtration tangentielle à des disques.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 57


Prévention des risques<br />

Interview<br />

Prévention et protection en zone Atex<br />

Quelles solutions ?<br />

De formation ingénieure, Brigitte Cayla travaille dans le domaine de la protection individuelle depuis 1995. Elle crée le<br />

cabinet Balyac Engineering en 2003 pour accompagner les fabricants et les distributeurs dans le développement de<br />

leurs gammes EPI et apporter son expertise technique et normative auprès d’industriels tels qu’ArcelorMittal, Vallourec<br />

et autre EDF. Membre associé du Synamap, le cabinet Balyac Engineering participe en qualité d’expert aux commissions<br />

EPI. Entretien avec Brigitte Cayla qui nous fait part de son savoir en matière de prévention en zone Atex.<br />

<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />

Qu’appelle-t-on une zone Atex ?<br />

Brigitte Cayla<br />

Une zone Atex est une zone dont l’Atmosphère<br />

est potentiellement explosible<br />

par la présence de gaz-vapeurs, de liquides<br />

inflammables ou de poussières<br />

combustibles. Plusieurs conditions<br />

doivent être réunies simultanément pour<br />

qu’une explosion soit possible : cela peut<br />

être dû à la présence d’un comburant<br />

(généralement l’air), la présence d’un<br />

combustible (le gaz par exemple) ou encore<br />

la présence d’une source d’inflammation<br />

(comme une étincelle). Mais une<br />

explosion est due également à une forte<br />

concentration du combustible dans l’air<br />

avec une proportion combustible/comburant<br />

située dans le domaine d’explosivité,<br />

sans oublier le confinement.<br />

Presque tous les secteurs industriels<br />

sont concernés par le risque Atex. Voici<br />

quelques exemples : la distribution de<br />

gaz (par exemple en cas de fuite), l’industrie<br />

chimique (exemple : transformation<br />

et conditionnement de substances<br />

gazeuses, liquides et solides combustibles),<br />

la raffinerie / Pétrochimie (présence<br />

d’hydrocarbures inflammables),<br />

les décharges et déchetterie (exemple :<br />

fermentation des jus), l’industrie pharmaceutique<br />

(exemple : manipulation et stockage<br />

des alcools) sans oublier l’industrie<br />

du bois où la poussière de bois constitue<br />

un risque d’explosion.<br />

À quelles spécificités répond-elle selon<br />

la réglementation ?<br />

mettre une politique de prévention (mesures<br />

techniques et organisationnelles)<br />

pour assurer la sécurité des travailleurs<br />

et une surveillance adaptée à l’évaluation<br />

des risques. A ce titre, il doit rédiger<br />

le DRPE (Document relatif à la protection<br />

contre les explosions) conformément au<br />

décret 2002-1553 du 24 décembre 2002<br />

et l’intégrer au DUER (Document unique<br />

d’évaluation des risques) selon le décret<br />

2001-1016 du 5 novembre 2001.<br />

Ensuite, le chef d’entreprise doit procéder<br />

à un certain nombre de mesures pour respecter<br />

les deux directives européennes<br />

relatives aux atmosphères explosibles.<br />

Tout d’abord, la directive 1999/92/CE<br />

(pour l’employeur) qui concerne les prescriptions<br />

minimales visant à améliorer la<br />

protection en matière de sécurité des travailleurs<br />

susceptibles d’être exposés au<br />

risque d’atmosphères explosives. Le chef<br />

d’entreprise a la responsabilité d’identifier<br />

et de classifier chaque zone à risque<br />

de son établissement, selon la nature, la<br />

fréquence ou la durée de présence d’une<br />

atmosphère explosive.<br />

Les équipements destinés à être utilisés<br />

dans les atmosphères explosibles sont<br />

répartis dans deux groupes :<br />

Groupe I : appareils destinés aux travaux<br />

souterrains des mines et aux parties de<br />

leurs installations de surface, susceptibles<br />

d’être mis en danger par le grisou<br />

et/ou des poussières combustibles<br />

Groupe II : appareils destinés à être utilisés<br />

dans d’autres lieux, susceptibles<br />

d’être mis en danger par des atmosphères<br />

explosives :<br />

Le groupe II comprend trois catégories<br />

pour le matériel :<br />

• Catégorie 1 : très haut niveau de protection<br />

(zones 0 ou 20)<br />

• Catégorie 2 : haut niveau de protection<br />

(zones 1 ou 21)<br />

• Catégorie 3 : niveau normal de protection<br />

(zones 2 ou 22)<br />

La directive propose également une classification<br />

des gaz à risque d’explosion<br />

selon leur facilité d’allumage. Pour les<br />

matériels de groupe II, la dangerosité<br />

des gaz couverts par le produit croît de<br />

la classe IIA, la moins dangereuse, à la<br />

subdivision IIC, le plus dangereux.<br />

Quelques gaz de référence:<br />

• groupe I : méthane,<br />

Tout d’abord, le chef d’entreprise doit<br />

Tableau de synthèse du système de zonage ATEX<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 58


Prévention des risques<br />

Brigitte Cayla, fondatrice du cabinet<br />

Balyac, membre du Synamap<br />

• groupe IIA : propane,<br />

• groupe IIB : éthylène,<br />

• groupe IIC : hydrogène/acétylène.<br />

Ensuite, la directive 1994/9/CE (pour le<br />

constructeur) concerne les requis techniques<br />

des appareils et des systèmes<br />

de protection destinés à être utilisés en<br />

atmosphère explosible. Le chef d’entreprise<br />

doit s’assurer de la conformité des<br />

équipements et des installations présentes<br />

sur l’ensemble des zones Atex<br />

(marquage Atex, adéquation de la classe<br />

de l’appareil avec sa zone Atex, conformité<br />

des raccordements et mises à la<br />

masse). L’objectif est de conduire à la<br />

terre les charges électrostatiques créées<br />

en fonctionnement normal (exemples :<br />

chariot pneumatique, tapis de manutention,<br />

éclairage).<br />

Le matériel visé par la directive 1994/9/<br />

CE doit également répondre aux exigences<br />

de la Directive CEM (compatibilité<br />

électromagnétique) 89/336/CEE et de la<br />

directive Machines 98/37/CE.<br />

Plus précisément, à quels dangers<br />

sont confrontés les opérateurs ? Et<br />

l’employeur (au niveau civil et pénal) ?<br />

Toutes les mesures citées précédemment<br />

s’inscrivent dans la prévention des explosions.<br />

En fonctionnement normal, les appareils<br />

et les installations ne doivent pas<br />

créer de source d’inflammation pouvant<br />

provoquer une explosion.<br />

Quelle démarche mener pour réduire<br />

ces risques ? Sur quels leviers peuton<br />

agir ?<br />

La prévention des risques d’explosions<br />

telle que définie à l’article L.4121.1 du<br />

Code du Travail, cible entre autre le recours<br />

à des vêtements de protection susceptibles<br />

d’être utilisés dans les zones à<br />

risque d’explosion. Les charges électrostatiques<br />

provenant de l’utilisation même<br />

du vêtement peuvent constituer une<br />

source d’inflammation en zone Atex.<br />

Cependant, un EPI Atex n’existe pas.<br />

En effet, la Directive 1994/9/CE exclut<br />

le vêtement de protection car il est déjà<br />

traité au paragraphe 2.6 de l’annexe II de<br />

la Directive EPI 89/686/CEE relative aux<br />

équipements de protection individuelle.<br />

Cette dernière prévoit les exigences essentielles<br />

pour les EPI destinés à une<br />

utilisation en zone Atex : « les vêtements<br />

de protection doivent être conçus et fabriqués<br />

de façon telle qu’ils ne puissent être<br />

le siège d’un arc ou d’une étincelle d’origine<br />

électrique, électrostatique, ou résultant<br />

d ’un choc, susceptible d ’enflammer<br />

un mélange explosible».<br />

De quels moyens de protection doit-on<br />

s’équiper ?<br />

Dans les zones Atex gaz et poussières<br />

groupe IIA, il est nécessaire de porter un<br />

vêtement de protection fabriqué dans un<br />

matériau à dissipation électrostatique,<br />

dans le but d’empêcher les décharges<br />

incendiaires (combinaison, ensemble<br />

haut + bas, élément simple comme une<br />

blouse seule,). La norme EPI EN 1149-<br />

5 définit les exigences et performances<br />

relatives aux propriétés électrostatiques.<br />

Ce vêtement de protection est EPI de<br />

catégorie 2, conforme aux exigences essentielles<br />

de santé et de sécurité de la<br />

Directive de la Communauté Européenne<br />

89/686/CEE, relative aux EPI.<br />

A savoir que la norme EN 1149-5 fait<br />

actuellement l’objet d’une révision. Les<br />

modes opératoires et les exigences de<br />

normes (menés sur tissu uniquement et<br />

non sur vêtement confectionné) utilisées<br />

pour qualifier les propriétés antistatiques<br />

du vêtement de protection semblent insuffisants<br />

pour conclure quant-à son utilisation<br />

possible en zone Atex.<br />

Une méthode d’essai a été développée<br />

de façon expérimentale par l’Ineris pour<br />

qualifier l’EPI complet, tel que porté en<br />

situation de travail. Ce résultat, à ce jour<br />

uniquement validé pour le port d’une EPI<br />

en groupe IIA gaz et poussières, peut<br />

s’intégrer dans le périmètre d’homologation<br />

EN 1149-5 en tant que démonstration<br />

complémentaire.<br />

Comment les utiliser ?<br />

Le matériau textile comporte une grille de<br />

fil en carbone (semi-conducteur) ou de<br />

métal (conduction de surface) qui dissipe<br />

les charges électrostatiques par leur diffusion<br />

progressive dans le matériau. Ces<br />

charges électrostatiques se dissipent ensuite<br />

via le corps du porteur, pour s’écouler<br />

à la terre lorsque ce dernier à relier<br />

à la masse par des connecteurs appropriés<br />

- Exemple : des chaussures de sécurité<br />

à dissipation électrostatique telles<br />

que spécifiées dans EN 61340-4-3 par<br />

exemple, qui doivent avoir une résistance<br />

électrique inférieure à 1.10^8 ohm. L’EPI<br />

doit être utilisé avec un sol conducteur ou<br />

dissipateur de charge. Au porter, pour assurer<br />

la continuité électrique, Il faut favoriser<br />

le contact du matériau dissipatif avec<br />

la peau pour la dissipation des charges à<br />

travers le corps naturellement conducteur<br />

vers la terre.<br />

Au porter, les matériaux non-dissipatifs<br />

(gripper en plastique par exemple)<br />

doivent être recouverts par au moins une<br />

épaisseur du matériau à dissipation électrostatique.<br />

Quelques restrictions cependant<br />

: le port d’un vêtement de dessous<br />

non-dissipatif sous l’EPI (exemple : un<br />

pull) diminue significativement l’efficacité<br />

de la dissipation électrostatique. Et attention,<br />

si l’utilisateur intervient sur réseau<br />

électrique, il doit porter des chaussures<br />

isolantes et n’être d’aucune manière relié<br />

à la terre.<br />

Comment les utiliser et les entretenir ?<br />

Un entretien régulier et soigné contribue<br />

au maintien des performances du vêtement<br />

de protection. Il est recommandé de<br />

confier son entretien à un professionnel<br />

qui pourra effectuer un contrôle unitaire<br />

avant lavage pour s’assurer du bon état<br />

général de l’EPI et un lavage industriel<br />

adapté.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 59


Prévention des risques<br />

Décryptage<br />

Un point sur la règlementation Atex<br />

Issue de deux directives européennes,<br />

l’une consacrée aux équipements destinés<br />

à être utilisés en zones Atex (94/9/<br />

CE ou Atex 137), l’autre à la sécurité des<br />

travailleurs (1999/92/CE ou Atex 100A),<br />

la réglementation Atex (atmosphères explosibles)<br />

s’applique en France en vertu<br />

du respect des exigences du Code du<br />

Travail. Cette réglementation exige de la<br />

part des chefs d’entreprise de maîtriser<br />

les risques relatifs à l’explosion de ces<br />

atmosphères au même titre que tous les<br />

autres risques professionnels. Pour cela,<br />

une évaluation du risque d’explosion<br />

dans l’entreprise est donc nécessaire<br />

pour permettre d’identifier tous les lieux<br />

où peuvent se former des atmosphères<br />

explosives : il s’agit du DRPCE (Document<br />

relatif à la protection contre les explosions).<br />

Que dit la loi ? Conformément à la directive<br />

1999/92/CE et à l’article R.4227-50<br />

du Code du Travail, les emplacements<br />

Atex doivent être subdivisés en zones : 0,<br />

1 ou 2 pour les gaz, 20, 21 ou 22 pour les<br />

poussières. La Zone 0 concerne un emplacement<br />

où une atmosphère explosive<br />

se crée à cause d’un mélange avec l’air<br />

de substances inflammables sous forme<br />

de gaz, de vapeur ou de brouillard, et qui<br />

est présente en permanence, pendant de<br />

longues périodes ou fréquemment. Pour<br />

la Zone 1, il s’agit d’un emplacement<br />

où une atmosphère explosive consiste<br />

en un mélange avec l’air de substances<br />

inflammables sous forme de gaz, de vapeur<br />

ou de brouillard étant susceptible<br />

de se présenter occasionnellement en<br />

fonctionnement normal. Pour la Zone 2,<br />

le risque n’est pas susceptible de se présenter<br />

en fonctionnement normal ou, s’il<br />

se présente néanmoins, celui-ci n’est que<br />

de courte durée. La classification s’étend<br />

jusqu’à la Zone 22, où une atmosphère<br />

explosive se présente sous la forme de<br />

nuage de poussières combustibles. Une<br />

fois ces zones déterminées, les décrets<br />

d‘application (D2002-1553 et D2002-<br />

1554) imposent l’utilisation de matériels<br />

spécifiques. Les atmosphères explosibles<br />

prennent plusieurs formes : les vapeurs<br />

de liquides inflammables (éthanol,<br />

acétone, toluène, kérosène, essence,<br />

etc.), les gaz inflammables (gaz de ville,<br />

propane, butane, sulfure d’hydrogène,<br />

etc.), les nuages de poussières explosibles<br />

ainsi que les brouillards de liquides<br />

inflammables (aérosol…).<br />

Il est important de rappeler que selon la<br />

directive 99/92/CE, tous les risques d’explosion<br />

ainsi que les analyses complémentaires<br />

et les mesures mises en place<br />

devront être inscrits dans le DRPCE (Do-<br />

Plate-forme Atex © Kuthe<br />

cument Relatif à la Protection Contre les<br />

Explosions) qui est annexé au Document<br />

unique d’évaluation des risques. Enfin,<br />

la directive explique les obligations des<br />

fabricants, importateurs et assembleurs<br />

de matériel Atex en vue de leur commercialisation.<br />

La catégorie 1 ayant le niveau<br />

d’exigence le plus élevé avec validation<br />

du prototype, de la chaîne de production<br />

et de la notice d’instruction par un organisme<br />

notifié (INERIS ou LCIE en France)<br />

par exemple. En matière de protection,<br />

de nombreux systèmes sont préconisés<br />

comme les appareils mécaniques à<br />

mouvement et friction reconnus sûrs pour<br />

éviter les échauffements et les étincelles<br />

dans le domaine de la construction. Les<br />

enveloppes anti-déflagrantes ou encore<br />

les dispositifs empêchant la production<br />

d’étincelles au niveau des connexions<br />

tout en assurant le maintien mécanique et<br />

les isolations nécessaires sont également<br />

des solutions préconisées.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 60


PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 61 Une solution pour chaque main qui travaille


Agenda<br />

SALONS, COLLOQUES, SÉMINAIRES<br />

Quelques rendez-vous importants<br />

dans les prochains mois<br />

Mars<br />

Salon Industrie & Sous-Traitance<br />

du Grand Ouest<br />

Salon Industrie & Sous-Traitance du<br />

Grand Ouest, L’édition 2014 du Salon<br />

Industrie & Sous-Traitance du Grand<br />

Ouest aura lieu au parc des expositions<br />

de Nantes du 18 au 20 mars prochain.<br />

Cette nouvelle édition prévoit d’accueillir<br />

près de 9 000 visiteurs professionnels,<br />

donneurs d’ordres régionaux et nationaux<br />

issus des secteurs majeurs de l’Industrie,<br />

venus rencontrer pendant trois jours les<br />

450 exposants du salon (TPE, PME et<br />

multinationales).<br />

Du 18 au 20 mars 2014<br />

Au parc des expositions de Nantes<br />

>> www.industrie-nantes.com<br />

Industrie Paris 2014<br />

Du 31 mars au 4 avril 2014, le parc des<br />

expositions de Paris-Nord Villepinte rassemblera<br />

plus de 1 000 exposants au<br />

service de 25 000 acheteurs et prescripteurs<br />

reconnus. Sur les 70 000 m2 de<br />

surface seront exposées des solutions<br />

innovantes qui permettront aux PME de<br />

se doter d’outils, de savoir-faire, d’idées<br />

et de solutions favorisant la compétitivité<br />

et la performance industrielle.À Lyon<br />

Eurexpo<br />

Du 31 mars au 4 avril 2014<br />

Au parc des expositions de Paris-Nord<br />

Villepinte<br />

>> www.industrie-expo.com<br />

Avril<br />

<strong>Production</strong> Temps Réel<br />

<strong>Production</strong> Temps Réel est l’évènement<br />

majeur du marché des solutions dédiées<br />

à la performance de l’activité industrielle<br />

et de la chaîne logistique globale.<br />

Déployer un ERP, assurer un pilotage<br />

de production réussie via des solutions<br />

M.E.S, mettre en place une démarche de<br />

lean manufacturing, déployer une organisation<br />

industrielle juste à temps, planifier<br />

et fiabiliser les flux, synchroniser la production<br />

avec la chaîne logistique, gérer<br />

simplement ses indicateurs de performance,<br />

améliorer son TRS...<br />

Le 3 avril 2014<br />

À la Cité Internationale de Lyon<br />

>> www.production-temps-reel.com<br />

Journée Innova-<strong>Maintenance</strong><br />

Le Pôle <strong>Maintenance</strong> de l’IUT Louis<br />

Pasteur de Schiltigheim - Université de<br />

Strasbourg, en collaboration avec l’Association<br />

française des ingénieurs et responsables<br />

de maintenance (Afim), organisent<br />

le 10 avril prochain à partir de 9<br />

heures une journée sur le thème : « <strong>Maintenance</strong><br />

& Innovation » dans le cadre<br />

d’Innova-<strong>Maintenance</strong>. À l’occasion de<br />

cette dixième édition des journées de la<br />

maintenance, une conférence de clôture<br />

exceptionnelle : « la maintenance en<br />

conditions extrêmes » par l’astronaute<br />

Jean-Loup Chrétien. L’invité de marque<br />

animera cette conférence ; il interviendra<br />

pour faire partager son expérience<br />

extra-terrestre et parler de cet étrange<br />

animal qu’est l’explorateur humain à la<br />

recherche de son … futur. Cette journée<br />

sera retransmise en direct sur le Web.<br />

Le 10 avril 2014<br />

À Schiltigheim (Bas-Rhin)<br />

>> www.iut-lps.fr/iut-schiltigheim/<br />

page-pole-maintenance.html<br />

Juin<br />

Préventica Marseille<br />

La 26e édition nationale de Préventica<br />

rassemblera à Marseille 380 stands<br />

et abritera plus de 120 conférences<br />

mises à la disposition des visiteurs. Le<br />

congrès fera le point sur les grands dossiers<br />

comme la sécurité des machines,<br />

les contrôles règlementaires sur site, la<br />

maintenance industrielle, la certification<br />

Mase, le maintien en conformité des machines,<br />

les rayonnements ionisants, le<br />

traitement de l’air dans l’industrie, la pénibilité,<br />

le travail en hauteur, les conduites<br />

addictives, le risque électrique, l’exposition<br />

aux substances chimiques ou encore<br />

les interventions en espaces confinés et<br />

la sécurité incendie.<br />

Les 17, 18 et 19 juin 2014<br />

Au Parc Chanot (Marseille)<br />

>> www.preventica.com<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 62


Sécurité de la PRODUCTION<br />

et des opérations de<br />

MAINTENANCE<br />

V O S R E N D E Z - V O U S E N 2 0 1 4<br />

120 CONFÉRENCES • 380 EXPOSANTS<br />

L’ÉVÉNEMENT ANNUEL DE RÉFÉRENCE EN FRANCE<br />

Exposer<br />

Sous le Haut-Patronage du Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social<br />

Devenir partenaire<br />

Visiter<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 63<br />

Code MN14M61D


Au sommaire<br />

du prochain numéro<br />

(programme non définitif susceptible de modification)<br />

Technologies<br />

Innovation en maintenance<br />

Détection et maintenance à distance, surveillance des installations,<br />

outillages ergonomiques...<br />

Management<br />

Dossier spécial TPM<br />

Le pilier de la sécurité mis à l’honneur<br />

<strong>Maintenance</strong> en production<br />

La maintenance des systèmes de levage : comment prévenir les pannes<br />

et intervenir dans les meilleures conditions<br />

<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Lubrification des systèmes : quelles solutions et comment les utiliser ?<br />

Prévention des risques au travail<br />

Spécial Préventica : réduire les accidents en maintenance<br />

EPI : la protection des mains. Que proposent les fabricants de gants ?<br />

CONCEPTION ÉDITORIALE & RÉALISATION<br />

MRJ<br />

54, Boulevard Rodin<br />

92130 Issy les Moulineaux<br />

Tél. : 01 73 79 35 67<br />

Fax. : 01 34 29 61 02<br />

www.maintenanceandco.com<br />

(la rédaction n’est pas responssable des documents<br />

qui lui sont adressés, sauf demande express,<br />

ceux-ci ne sont pas retournés)<br />

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />

Jérémie Roboh<br />

RÉDACTION<br />

Olivier Guillon<br />

(o.guillon@mrj-corp.fr)<br />

COMITÉ DE RÉDACTION :<br />

Gilles Pelon (Afim), Claude Pichot (Afim),<br />

Jérémie Roboh, Olivier Guillon.<br />

ÉDITION<br />

Maquette et couverture :<br />

RVJ-WEB (www.rvj-web.com)<br />

PUBLICITÉ<br />

MRJ - Tél. 01 73 79 35 67<br />

Sonia Cheniti - s.cheniti@mrj-corp.fr<br />

Répertoire des annonceurs<br />

ACTE INDUSTRIE ....................31<br />

APISOFT ...................................15<br />

BITO SYSTÈMES .....................49<br />

CABLE SAFE ...........................13<br />

CETIM .......................................35<br />

CIMI ...........................................25<br />

COFELY ENDEL .......................11<br />

CORIM ......................................19<br />

DB VIB ........................................5<br />

DESCOURS & CABAUD .............7<br />

DSD SYSTEM ..............2e couv.<br />

ELESA ......................................21<br />

EMPLITUDE ..............................41<br />

FLIR ..........................................17<br />

GATES ........................................9<br />

GL EVENTS .............................55<br />

IFC HYDRAULIQUE .................27<br />

IFM ELECTRONIC ..........3e couv.<br />

INFOR .......................................39<br />

INMACHINE+ONPROCESS .....23<br />

LOCTITE ..........................4e couv.<br />

MACHINE TO MACHINE ...........57<br />

MAINTENANCE AND CO ..........53<br />

MAPA PROFESSIONNEL ........61<br />

PREVENTICA ...........................63<br />

PROVOST .................................43<br />

SCHNEIDER ELECTRIC ...........2<br />

SPI ............................................45<br />

SSI SCHAEFER ......................47<br />

SYLOB ......................................37<br />

TRITECH FORMATION ............29<br />

DIFFUSION ET ABONNEMENTS<br />

Prix du numéro : 20 euros<br />

Abonnement 4 numéros : 58 euros<br />

Étranger : 80 euros<br />

Règlement par chèque bancaire<br />

à l’ordre de MRJ<br />

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ZI les Franchises – 52200 Langres<br />

N° ISSN : 1632-4153<br />

Commission paritaire : 0 414 T 83 214<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Trimestriel – <strong>n°44</strong><br />

Mars 2014<br />

Photo couverture :<br />

Stefan Meyer - Arts et Métiers<br />

Ce numéro comporte un encartage :<br />

industrie Paris<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 64


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PRODUCTION MAINTENANCE MARS 2014 PAGE 66<br />

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