360° magazine / mai 2021
No.203 CINÉMA
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EXPO<br />
Le Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge<br />
(MICR) présente les travaux de 30 artistes face aux questions<br />
humanitaires. Des regards passionnants sur les normes et le<br />
respect des différences.<br />
© Maeva Weissen<br />
Par<br />
Julien<br />
Burri<br />
Concerné·e·s, l’expo qui<br />
Dès l’affiche, reprenant la typographie imaginée par<br />
Tristan Bartolini dans son œuvre L’inclusif-ve, le ton<br />
est donné : inclure les visiteur·euse·x dans un questionnement<br />
fructueux sur l’action humanitaire, et plus<br />
généralement sur le respect des différences. Dans les<br />
travaux des trente artistes et designers exposé·e·x·s,<br />
issu·e·x·s de la Haute École d’Art et de Design à Genève<br />
(HEAD) et de l’école Supimax à Dakar, les thèmes des<br />
minorités, du questionnement des normes, de la place<br />
des femmes*, ont la part belle. Pour Pascal Hufschmid,<br />
directeur du MICR et co-commissaire de l’exposition<br />
avec Julie Enckell Julliard, de la HEAD, « le musée doit<br />
devenir un espace de dialogue entre trois parties prenantes<br />
que sont les visiteur·euse·s, les artistes, et les<br />
acteur·trice·s de l’humanitaire. Dans cette conversation<br />
à trois voix, chacun apprend de l’autre ». L’art est-il<br />
une arme ? « Ja<strong>mai</strong>s, non, je ne pense pas. Mais c’est<br />
certainement un point de vue qui est extrêmement<br />
efficace et utile », nuance Pascal Hufschmid. « Au cœur<br />
de la Genève internationale où tant de décisions cruciales<br />
sont prises chaque jour, qui ont un impact décisif<br />
sur la vie de millions de personnes dans le monde, on<br />
gagne à écouter les artistes et à réfléchir avec elles·eux<br />
sur cette question : En quoi l’action humanitaire nous<br />
concerne-t-elle toutes et tous, ici et <strong>mai</strong>ntenant? »<br />
vous regarde<br />
© Christelle Currat<br />
TOUS TRAQUÉS<br />
Un Zeppelin de 4 mètres 50 de long, imaginé<br />
par Marta Revuelta, survolera l’exposition<br />
permanente du musée. Elle filmera le·la visiteur·euse<br />
et un algorithme étudiera ses<br />
mouvements pour définir s’il représente « une<br />
cible» ou non, questionnant la relation entre<br />
les armes autonomes et les lois de la guerre.<br />
« Le public vivra l’expérience d’être traqué par<br />
un drone, prenant conscience de ce que cela<br />
représente d’être évalué par un algorithme »,<br />
poursuit Pascal Hufschmid. « Le public sortira<br />
du musée avec plus de questions qu’il n’en<br />
avait à l’entrée, et c’est tant mieux ! La prochaine<br />
fois que vous regarderez les infos sur<br />
les victimes d’un conflit quelque part sur la<br />
planète, vous vous direz peut-être : « Ces gens<br />
sont comme moi. Il n’y a pas de différence<br />
entre nous. » Dans un souci de cohérence, et<br />
pour montrer qu’il se sent lui-même « concerné<br />
» par les questions d’égalité, le musée a entrepris<br />
le processus de certification du Label<br />
LGBTI Suisse, distinguant les entreprises favorisant<br />
l’inclusion des personnes LGBTI*.<br />
Concerné·e·s, Musée international de la Croix-Rouge<br />
et du Croissant-Rouge (MICR), Genève, jusqu’au 26<br />
septembre.<br />
© Sarah Fauriel<br />
© Rokhaya Marieme Balde<br />
42 CULTURE 360 MAI <strong>2021</strong><br />
N 203<br />
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