syndicom magazine No.25

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Au cœur de
nos métiers
Le train de mesures en
faveur des médias,
l’instrument efficace
Disons-le d’emblée : oui, dans un
monde idéal, les subventions devraient
être attribuées uniquement à
des médias dotés d’une CCT et, oui, la
limitation des dividendes devrait également
être obligatoire. Toutefois, les
éléments positifs du paquet d’aide aux
médias l’emportent. Il renforce la diversité
des médias, en particulier dans
le journalisme local, et il offre une
chance de survie aux petits et moyens
médias ainsi qu’aux médias en ligne.
Progrès importants pour la branche
Les revendications communes de la
branche sont un élément central du
projet : un soutien pour la formation et
le perfectionnement des professionnel-le-s
des médias, le conseil de la
presse en tant qu’organe d’autosurveillance
et le service de base trilingue
de l’ATS. Autant d’institutions nécessaires,
dont la branche entière bénéficie.
Un autre élément important est
le soutien accordé désormais aux médias
en ligne. Un élan pour les petits
portails d’information, comme alternative
aux acteurs dominants. La réduction
plus élevée des taxes postales
est également utile, car elle favorise
une distribution meilleur marché des
journaux. Tout comme la nouvelle
subvention dédiée à la distribution
matinale par des entreprises tierces.
Celles-ci sont tenues de négocier
d’abord une CCT avec les syndicats.
Nos collègues du secteur logistique
s’y attellent déjà afin d’améliorer les
conditions de travail de la branche. Le
soutien indirect à la presse associative
sera également accru. Un coup de
pouce bienvenu pour les nombreux
médias associatifs et des fondations.
Et pour finir, les chaînes de radio et de
télévision concessionnées bénéficieront
de l’augmentation de leur part
sur les redevances.
Médias diversifiés et indépendants
Le reproche selon lequel les médias
ainsi soutenus se transformeront en
« médias d’Etat » n’est qu’un discours
polémique absurde. L’aide aux médias
contribue au contraire à préserver
leur indépendance et celle des journalistes
et à les protéger contre la pression
de l’industrie publicitaire. Le
soutien alloué à la formation et au perfectionnement
constitue un investissement
public dans la qualité de leur
travail. Dans les villes, les régions et
les cantons où les nouveaux médias
en ligne contribuent largement à faire
revivre la pluralité des médias, cette
nouvelle forme de soutien représente
un progrès important.
Drôles d’« amis »
Les milieux qui ont lancé le référendum
contre les mesures d’aide à la
presse recouvrent un véritable fatras
d’intérêts politiques : on y trouve des
corona-sceptiques, de riches banquiers
privés et souvent d’(anciens)
journalistes de la droite conservatrice
qui gravitent dans l’entourage de la
Weltwoche. Or, même si l’on peut comprendre
certains points de leur critique,
une chose est certaine : les employé-e-s
de cette branche n’ont jamais
été au centre de leur préoccupation.
A travers les pressions qu’ils
exercent contre des journalistes critiques
et indépendants de médias publics
et privés, ils se trahissent euxmêmes.
Ne nous laissons pas berner :
ces « amis de la Constitution » autoproclamés
ne sont pas les amis des professionnel-le-s
des médias. Il n’y aura
donc pas d’alliance profane.
L’aide aux médias doit permettre d’améliorer les conditions de travail des journalistes et ne pas renforcer les tendances monopolistiques. (© Keystone-ATS)