Sur les pas de st Jacques - Conques

L’Hôtel-Dieu
En l’an 950, Gothescalc, l’évêque du Puy-en-
Velay, est le premier pèlerin non espagnol à
Compostelle. Nombreux furent ceux qui partirent
à sa suite. Devant l'affluence <strong>de</strong>s pèlerins
aux XIème et XIIème sièc<strong>les</strong>, <strong>les</strong> chanoines
<strong>de</strong> la cathédrale fon<strong>de</strong>nt un hospice pour
accueillir <strong>les</strong> mala<strong>de</strong>s <strong>les</strong> plus démunis. L'établissement
est alors placé sous le vocable <strong>de</strong>
la Vierge : “l'hôpital <strong>de</strong>s pauvres <strong>de</strong> Notre-
Dame”. Il est toutefois plus communément
désigné comme “l’Hôpital Notre Dame” jusqu'au
début du XVIIIème siècle.
Pendant le Moyen-Âge, l'hôpital administré
par <strong>les</strong> chanoines, bénéficie <strong>de</strong> nombreux
privilèges, comme celui <strong>de</strong> la vente <strong>de</strong>s enseignes
<strong>de</strong> pèlerinage sous le porche <strong>de</strong> la cathédrale.
L'abondance <strong>de</strong>s dons lui permet
<strong>de</strong> <strong>de</strong>venir un puissant propriétaire foncier et
ainsi d'étendre son influence sur l'ensemble
du Velay mais également en Languedoc. Au
début du XIIIe siècle, le nombre <strong>de</strong> pèlerins
diminue, <strong>les</strong> religieux vont alors se consacrer
plus généralement aux soins <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s et
<strong>de</strong>s déshérités. À partir <strong>de</strong> 1525, l'hôpital
accueille <strong>les</strong> enfants abandonnés, auxquels
on attribue automatiquement le nom <strong>de</strong> Grasmanent.
Il ouvre ensuite ses portes aux domestiques
mala<strong>de</strong>s puis aux soldats vers
1650. Ces nouvel<strong>les</strong> missions nécessitent
<strong>de</strong>s aménagements. À la création <strong>de</strong> l'Hôpital
Général en 1687,l'établissement est nommé
Hôtel-Dieu et son activité <strong>de</strong>vient essentiellement
médicale.
L'Hôpital Général accueille désormais <strong>les</strong>
déshérités et <strong>les</strong> fous. En 1797 l'Hôtel-Dieu
et l'Hôpital Général fusionnent alors sous
l'appellation “Hospices civils du Puy-en-
Velay”. La gestion <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers est attribuée
à la municipalité. Désaffectés à la fin du
XXe siècle, <strong>les</strong> édifices actuellement visib<strong>les</strong>
datent essentiellement du XIXe siècle, seuls
le portail roman <strong>de</strong> la rue Grasmanent et la
chapelle gothique témoignent <strong>de</strong> son <strong>pas</strong>sé
médiéval.
Monument majeur <strong>de</strong> la ville du Puy et <strong>de</strong> la
Haute-Loire, l'Hôtel-Dieu se situe dans un site
composé d'un groupe cathédrale. Modénature
<strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s et grands espaces traduisent
sa qualité architecturale et sa fonction
sociale dans l'histoire <strong>de</strong> la cité épiscopale.
La réhabilitation du bâtiment respectera <strong>les</strong>
contraintes archéologiques, architectura<strong>les</strong>
et paysagères. La maîtrise d'ouvrage est assurée
par la Communauté d'agglomération
du Puy-en-Velay. La maîtrise d'oeuvre est
confiée à Wilmotte et Associés S.A. qui bénéficie
d'un appui local avec le cabinet Besançon
et le cabinet Fargette.
Traditions et gastronomie
La Dentelle du Puy
Apparue au XVème siècle en Italie, la <strong>de</strong>ntelle
au fuseau, probablement introduite au Puy
par <strong>de</strong>s colporteurs, connaît un développement
considérable sous l’Ancien Régime. Ce
savoir-faire qui se transmet <strong>de</strong> mère en fille,
génère une activité importante en Haute-
Loire. Dans <strong>les</strong> bourgs et <strong>les</strong> villages, <strong>les</strong>
<strong>de</strong>ntellières se réunissent en « couvige »,
dérivé du latin « cum vicinus » qui signifie «
entre voisins », pour travailler ensemble,
parfois à l’extérieur, parfois dans <strong>les</strong> maisons
d’assemblée. Des « leveuses » servent d’intermédiaires
avec <strong>les</strong> négociants et fournissent
aux <strong>de</strong>ntellières fils, cartons et modè<strong>les</strong>,
nécessaires à la fabrication <strong>de</strong>s motifs.
Au début du XVIIème siècle, un édit somptuaire
du roi Louis XIII réglemente le port <strong>de</strong>s
<strong>de</strong>ntel<strong>les</strong> et en interdit le colportage, causant
le chômage <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ntellières vellaves. Les
jésuites, comme le père Jean-François Régis
intercè<strong>de</strong>nt pour faire annuler cette décision,
et jouent un rôle important pour ouvrir aux
<strong>de</strong>ntel<strong>les</strong> du Velay, le marché espagnol et <strong>de</strong>
son empire colonial. Fabriquées à partir <strong>de</strong>
fils <strong>de</strong> soie provenant <strong>de</strong> Nankin en Chine par
<strong>les</strong> Routes <strong>de</strong> la soie, <strong>les</strong> <strong>de</strong>ntel<strong>les</strong> sont chargées
à dos <strong>de</strong> mulets pour Cadix, puis embarquées
sur <strong>de</strong>s galions espagnols vers <strong>les</strong> «
In<strong>de</strong>s occi<strong>de</strong>nta<strong>les</strong> », en Amérique latine.
Sous Louis XIV, <strong>les</strong> marchands du Puy rejettent
à la proposition <strong>de</strong> Colbert <strong>de</strong> créer une
Manufacture Royale <strong>de</strong> <strong>de</strong>ntelle, préférant
continuer à maîtriser le marché international
d’une <strong>de</strong>ntelle <strong>de</strong> moindre qualité, mais d’un
revenu certain.
À la veille <strong>de</strong> la Révolution, la ville du Puy
compte 173 marchands <strong>de</strong>ntelliers, mais le
marché s’effondre à cause d’une concurrence
grandissante sur <strong>les</strong> <strong>de</strong>ntel<strong>les</strong> bon
marché. La ville du Puy, le conseil Général, et
l’évêché s’ingénient à trouver <strong>de</strong>s idées pour
relancer l’activité <strong>de</strong> 1790 à 1820.
En 1838, la renommée <strong>de</strong> la <strong>de</strong>ntelle du Puy
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Le Velay