Gestion de la Santé en Entreprise

Special
GESTION DE LA SANTÉ EN ENTREPRISE
Le supplément thématique de la revue HR Today, en collaboration avec Promotion Santé Suisse
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M’ENTENDS-TU,
OU ME COMPRENDS-
TU DÉJÀ?
Communiquer et mettre en œuvre la GSE de manière ciblée:
rendez-vous le 31 août 2022 au Kursaal de Berne
Du nouveau à la tête de la GSE
René Marcello Rippstein prend
sa retraite, Eric Bürki prend la relève
La GSE dans les PME
Deux nouvelles offres pour
les PME à partir de 2023
Anabel Ternès
Communication interne sur la GSE –
Tendances et stratégies
Espace de travail convivial
Ce que le label «Friendly Work Space»
apporte aux grands distributeurs
Congrès GSE 2022
Rencontre nationale
le 31 août à Berne

CONGRÈS NATIONAL POUR LA GESTION DE LA SANTÉ EN ENTREPRISE 2022
M’ENTENDS-TU OU ME
COMPRENDS-TU DÉJÀ?
Communiquer et mettre en oeuvre la GSE de manière efficace
MERCREDI 31 AOÛT 2022 | KURSAAL BERNE
Tendances et stratégies de communication
interne en matière de GSE
pour une entreprise durable
Prof. Dr. Anabel Ternès, Université des
sciences appliquées SRH de Berlin
Quand la transparence des salaires
change la donne – la démarche
visionnaire de la famille Wiesner
Gastronomie
Annina Brühwiler, DoDifferent
Manuel Wiesner, Familie Wiesner
Gastronomie AG
La gestion des relations est le b.a.-ba
d’une GSE couronnée de succès
Martin Wyler,
Wyler Safety Consulting GmbH
Intermède musical
La matinée fera l’objet d’un accompagnement musical par le chansonnier Boris Bittel.
L’employer branding comme output de la communication GSE interne
Helmut Perreten, Industrielle Betriebe Interlaken AG
Samuel Bissig-Scheiber, Ascenseurs Schindler SA
bgm-tagung.ch
Interview politique: la santé en télétravail: quels prérequis ?
Manuela Weichelt, conseillère nationale (vert/ZG)
Michèle Blöchliger, conseillère d’État (UDC/NW)
Modération par Marina Villa
3 séances plénières, 4 ateliers d’approfondissement et 19 ateliers
Schweizerische Eidgenossenschaft
Confédération suisse
Confederazione Svizzera
Confederaziun svizra
Eidgenössische Koordinationskommission
für Arbeitssicherheit EKAS

SOMMAIRE/ÉDITORIAL
Gestion de la santé en entreprise
SOMMAIRE
04 Du nouveau à la tête de la GSE Au cours des douze
dernières années, René Marcello Rippstein a créé de toutes
pièces la GSE au sein de Promotion Santé Suisse. Il prend à
présent sa retraite. Son successeur, Eric Bürki, est prêt.
Focus sur ses motivations.
05 Introduction La collaboration hybride est un défi
d’actualité, affirment Thomas Mattig, directeur de Promotion
Santé Suisse, et Noémie Swoboda, responsable de l’équipe
Training & Support. En effet, il est important que la GSE soit
perceptible par les effectifs.
06 La GSE dans les PME Avec deux nouvelles offres, Promotion
Santé Suisse aide les cadres et les responsables RH des PME à
aborder les aspects liés à la santé au travail.
08 Anabel Ternès Futurologue et directrice de l’Institut pour
le management durable, Anabel Ternès est experte en développement
durable, en numérisation et en compétences d’avenir.
Elle officiera en tant qu’oratrice principale lors du congrès
GSE 2022. Interview en avant-goût.
10 Effets de la GSE Dans le cadre d’une étude menée avec
l’entreprise d’études de marché GIM Suisse, Promotion Santé
Suisse a interrogé dix grandes entreprises et PME titulaires
du label «Friendly Work Space» sur les effets de la GSE.
12 New Work Flexible, hybride et numérique: voilà à quoi
ressemblera demain le monde du travail. Flash sur ce que les
entreprises peuvent faire pour promouvoir la santé et le bien-être
de leur personnel, y compris dans les nouvelles formes de travail.
14 Label «Friendly Work Space» Des responsables GSE de
détaillants suisses expliquent ce que leur apporte le label
«Friendly Work Space» et pourquoi le bon fonctionnement
de la GSE est importante dans leur branche.
16 Apprentissage Les jeunes souffrent de manière accrue
de stress au travail. L’offre «Apprentice» aide les responsables
de la formation professionnelle à promouvoir la santé psychique
des apprentis.
18 Conseil GSE Que doivent faire les entreprises pour être
certifiées avec le label «Friendly Work Space» ? Nous avons
accompagné la conseillère GSE Marta Sokol Cavin dans sa
démarche au sein du Réseau hospitalier neuchâtelois.
Chères lectrices,
Chers lecteurs,
Hybride L’implémentation des nouvelles formes de travail s’est
accélérée depuis la pandémie. Employeurs et employés doivent
désormais se retrouver dans un univers plus hybride, flexible et
digital. Ces évolutions exigent aussi une meilleure gestion de la
santé en entreprise. Près de 53% des sondés attachent désormais
plus d’importance à leur santé et à leur bien-être qu’à leur
travail, souligne le «Work Trend Index 2022» de Microsoft.
25% Selon les estimations de Promotion Santé Suisse, 25% des
entreprises suisses disposent d’un dispositif de gestion de la
santé de qualité, alors qu’aucune loi ne les oblige à le faire. Cet
intérêt pour la santé au travail révèle plutôt d’autres réalités:
les problèmes psychiques au travail sont en augmentation; les
jeunes générations se montrent plus sensibles à ces enjeux et
l’impact d’une bonne GSE sur le taux de rotation et la marque
employeur est indiscutable.
PME Le tissu économique suisse garde pourtant une marge de
progression importante. Pour une PME, investir dans un programme
de santé au travail est coûteux et peut parfois sembler
hors de portée. Promotion Santé Suisse travaille actuellement
sur deux nouvelles offres destinées à ces petites entreprises.
L’institution lancera dès 2023 un «Leadership-Kit» et
une «HR-Toolbox» conçus spécialement pour les PME et les
nouvelles formes de travail.
Avenir Le New Work est aussi la spécialité d’Eric Bürki, qui est
le nouveau directeur de Promotion Santé Suisse. Il succède à
René Rippstein qui prend sa retraite après 12 ans. Dans une
interview croisée, les deux dirigeants tirent le bilan du chemin
parcouru et dévoilent quelques chantiers à venir. La part des
entreprises suisses dotées d’une GSE professionnelle devrait
par exemple grimper à 35% ces cinq prochaines années.
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Marc Benninger
Rédacteur en chef pour la Suisse romande
marc.benninger@hrtoday.ch
Special 2022
3

Gestion de la santé en entreprise
CHANGEMENT À LA DIRECTION GSE
DE NOUVELLES IDÉES À L’HORIZON
AU COURS DES 12 DERNIÈRES ANNÉES PASSÉES CHEZ PROMOTION SANTÉ SUISSE, RENÉ MARCELLO RIPPSTEIN
A REPENSÉ LA GESTION DE LA SANTÉ EN ENTREPRISE (GSE) EN REPARTANT DE ZÉRO. AUJOURD’HUI, LE
RESPONSABLE DE LA GSE PREND SA RETRAITE. SON SUCCESSEUR, ERIC BÜRKI, A QUELQUES PROJETS EN TÊTE.
Interview: Christine Bachmann
Vous avez été responsable de la GSE pendant
plus de douze ans. Qu’avez-vous réalisé ?
René Marcello Rippstein : Beaucoup de choses
se sont passées dans le monde du travail ces
douze dernières années : le professionnel et le
privé ont fusionné, de nouveaux modèles de
travail sont apparus. Un terreau rêvé pour réaliser
du travail de pionnier dans la GSE. Ainsi, nous
avons réussi, au cours des douze dernières
années, à conscientiser les entreprises sur le
potentiel de la GSE en entreprise et nous avons
montré qu’il s’agit de bien plus que de parler de
prévention. Il est aussi question de santé mentale.
Cela ne va pas de soi : il n’existe toujours pas de
loi obligeant les entreprises à disposer d’une GSE
globale. Il s’agit d’une décision volontaire qui
porte ses fruits. Des collaborateurs en bonne
santé qui se sentent bien consolident non seulement
la force d’innovation de l’entreprise, mais
aussi son employer branding.
Comment votre équipe de GSE a-t-elle
changé ?
Au début, nous étions à deux. Aujourd’hui, le
siège de Berne emploie environ 25 personnes
qui travaillent en collaboration avec 170 consultants
indépendants et assesseurs accrédités
actifs dans la Suisse entière. C’est très bien,
mais ce n’est pas encore assez. Le potentiel de
la GSE en entreprise est toujours énorme. Une
entreprise sur quatre seulement utilise un système
de GSE systématique sous une forme ou
une autre. Mais c’est justement le côté systématique
qui compte, surtout pour le développement
durable. De nombreuses entreprises
lancent un système de GSE, puis l’abandonnent.
Mais la GSE, c’est comme le sport, il faut
la pratiquer en continu.
Que souhaitez-vous à la communauté de la
GSE ?
Que nous puissions rester les pionniers qui aideront
à réunir les conditions préalables à intégrer
la GSE aux entreprises. Pour le dire en chiffres :
je souhaite passer de 25 % des entreprises qui
exploitent un système de GSE durable de
manière raisonnable à 30 – 35 % d’ici cinq ans.
En outre, je souhaite que la corporate social
responsibility se focalise à l’avenir davantage
sur l’humain et pas uniquement sur la quantité
de CO2 qu’une entreprise peut éviter de produire.
J’inviterais personnellement la politique à rendre
les investissements dans la GSE déductibles
fiscalement. Cela provoquerait un boom. Surtout,
cela améliorerait sensiblement l’attractivité
des PME en tant qu’employeurs.
Quelques mots du nouveau responsable
GSE ?
Eric Bürki : J’ai 43 ans et depuis 2013, j’occupe
le poste de responsable Training & Support
pour Promotion Santé Suisse. J’accompagne
les entreprises et je les aide à mettre en place
une GSE interne. Au-delà de ça, j’ai aidé à construire
la GSE chez Promotion Santé Suisse. En
outre, je dispose d’un très bon réseau au sein
de notre écosystème, qui couvre toute la
Suisse, des assesseurs aux entreprises, sans
oublier les consultants. Je suis marié et père
de famille et je pratique depuis de nombreuses
années un art martial vietnamien.
Qu’est-ce qui vous motive dans votre nouveau
poste de responsable GSE ?
Je suis venu pour laisser ma marque. Ce qui
m’intéresse, c’est de voir comment le monde
du travail évolue sous l’influence de la numérisation
et de la flexibilisation et je veux voir
quelle influence cela a sur nous et notre santé.
C’est en raison de ces évolutions que nous voulons,
au cours des années à venir, poser les
bases d’une bonne GSE.
Comment envisagez-vous la GSE en Suisse
dans cinq ans ?
Il est tout à fait réaliste d’envisager qu’environ
35 % des entreprises auront mis en place une
GSE d’ici cinq ans, parce que les sondages montrent
justement que le thème « Santé » constitue
une grande priorité aux yeux des entreprises
motivées par un marketing des ressources
humaines qui promet aux jeunes travailleurs de
bonnes conditions de travail et une direction de
qualité. Ma vision consiste à réduire de plus en
plus les efforts nécessaires et à développer une
dynamique régionale propre lorsque l’écosystème
GSE sera suffisamment grand.
Que souhaitez-vous dire de plus à la communauté
GSE ?
Je propose trois points de stratégie principaux
pour l’avenir : développer un état des connaissances
pour le nouveau monde du travail (New
Work), coopérer de plus en plus avec d’autres
organisations et encourager les PME à utiliser
la GSE. 70 % des Suisses en âge de travailler
travaillent dans des PME. Nos observations
nous apprennent que les PME mettent en place
moins de mesures de GSE que les grandes entreprises,
et quand elles en mettent en place,
elles sont moins ciblées. Nous voyons encore
beaucoup de potentiel à exploiter. C’est pourquoi
nous souhaitons encourager les PME à
utiliser davantage la GSE à l’aide de nouvelles
offres (rem. de l’orateur : vous en apprendrez
plus sur les nouvelles offres pour les PME dans
l’article à partir de la page 6).
Nomination: Éric Bürki succède à
René Marcello Rippsteinstein.
(Photo: Christine Bachmann)
4 Special 2022

INTRODUCTION
Gestion de la santé en entreprise
LES COLLABORATEURS DOIVENT POUVOIR
RESSENTIR LES EFFETS DE LA GSE
Depuis 2007, Thomas Mattig
est directeur de la fondation
Promotion Santé Suisse et
professeur titulaire à
l’Université de Genève.
Depuis 2015, Noémi Swoboda
fait partie de l’unité GSE de
Promotion Santé Suisse,
d’abord en tant que cheffe de
projet et, depuis cette année,
en tant que directrice de
l’équipe Training & Support.
Le travail hybride sera l’enjeu majeur de 2022. Ces
deux dernières années, le quotidien de nombreux
travailleurs a beaucoup changé. Habitués à plus de
flexibilité, la plupart des collaborateurs souhaitent
maintenir cette nouvelle manière de travailler. Les
entreprises qui ordonneront le retour au bureau à
plein temps à leurs employés risquent de faire face
à une fluctuation accrue de leur personnel.
En outre, les travailleurs redéfinissent leurs priorités.
Ainsi, le «Work Trend Index 2022» de Microsoft montre
qu’à la suite de la pandémie, un nombre croissant
de travailleurs en Suisse donne la priorité à la santé
et au bien-être plutôt qu’au travail.
53 % des jeunes en âge de travailler (génération Z
et milléniaux) de Suisse envisagent la possibilité de
changer d’emploi dans l’année à venir. Selon le «Work
Trend Index 2022», une moyenne de 39% de tous les
travailleurs, tous âges confondus, souhaitent faire
de même. Simultanément, le nombre de postes à
pourvoir cette année est très élevé. Les travailleurs
qualifiés n’auront donc aucune peine à trouver un
poste qui leur convient, tout particulièrement dans
les domaines souffrant d’une pénurie de personnel
qualifié comme le secteur de la santé, le secteur de
l’enseignement ou le secteur du génie civil.
Cette évolution des valeurs et le changement des
priorités des travailleurs donnent une importance
renouvelée à une gestion systématique de la santé en
entreprise (GSE). Le défi consiste à s’adapter aux évolutions
mentionnées plus haut. Les entreprises doivent
se poser la question de savoir à quoi doit ressembler
la GSE dans un monde du travail hybride: quel groupe
cible présente quels nouveaux défis et quelles offres
doivent être mises en place. Ou encore comment
fournir le meilleur soutien possible aux cadres et aux
employés?
En outre, la question se pose pour les entreprises et
les cadres de savoir comment créer des interactions
sociales et une solidarité optimales au sein d’une
équipe ou entre plusieurs équipes. Cela n’a pas seulement
une influence notable sur l’ambiance de travail,
mais aussi sur la force d’innovation de l’entreprise
et, en conséquence, sur le résultat d’exploitation
de cette dernière.
Les entreprises qui se montreront à la hauteur de ces
défis disposent d’une unique selling proposition
(USP). Il est temps d’investir encore davantage dans
la santé des collaborateurs sur le lieu de travail et de
communiquer mieux sur ce sujet, tant en interne
qu’en externe. D’une part, pour fidéliser les collaborateurs
qui ont fait leurs preuves au sein de l’organisation
et, d’autre part, pour se positionner avec
succès sur le marché du travail.
À ce stade, il ne s’agit pas de bien se vendre par la
communication et de faire comprendre aux collaborateurs
qu’ils occupent une situation confortable. Il
est crucial que les collaborateurs ressentent réellement
les effets de la GSE. Ce n’est que de cette
manière que les collaborateurs peuvent concrêtement
comprendre le point de vue de l’entreprise sur
le thème de la santé. Ils doivent connaître les objectifs
que vise la GSE au sein de leur entreprise et les
mesures prises pour y arriver. Dans la GSE comme
dans d’autres domaines, il faut suivre ce principe
populaire: «Dire tout ce qu’on fait et faire tout ce
qu’on dit!»
À ce sujet, nous vous recommandons aussi l’article
«New Work», pages 12 et 13, dans lequel nos collègues
Eric Bürki et Dominik Fässler présentent entre autres
le projet interne «WOHO» de la fondation Promotion
Santé Suisse.
Special 2022
5

Gestion de la santé en entreprise
LA GSE DANS LES PME
FOCUS PME: UNE AIDE PRATIQUE
AVEC UN BÉNÉFICE IMMÉDIAT
GRÂCE À DEUX NOUVELLES OFFRES, PROMOTION SANTÉ SUISSE AIDE LES CADRES ET LES RESPONSABLES
RH À SE PRÉOCCUPER ENCORE PLUS CONSCIEMMENT DES ASPECTS IMPORTANTS POUR LA SANTÉ
ET À LES METTRE EN ŒUVRE EN MODE DO-IT-YOURSELF.
Texte: Eliane Stöckli
Contrairement aux grandes entreprises suisses,
les PME sont moins familiarisées avec la gestion
de la santé en entreprise (GSE). Cela s’explique
notamment par le fait que les ressources
telles que le temps et l’argent sont moindres.
C’est ce que montrent différentes enquêtes de
Promotion Santé Suisse. Le besoin est pourtant
bien présent (voir graphique). Par ailleurs, Promotion
Santé Suisse a analysé son programme
PME-vital. Le résultat est que cette offre de
GSE connue depuis presque vingt ans est
encore en grande partie d’actualité sur le plan
du contenu, mais qu’elle ne correspond plus
vraiment à l’esprit du temps en ce qui concerne
son application et sa présentation. Un changement
s’impose. En 2023, Promotion Santé
Suisse lancera deux nouvelles offres: un kit pour
un leadership sain et une boîte à outils RH pour
les responsables du personnel.
Boîte à outils pour les cadres
Au sein de Promotion Santé Suisse, Gerson
Schärli, chef de projet innovation et développement
de produits GSE, et Martin Degen, chef
de projet GSE, sont responsables de ces deux
nouveautés. Alors que le «kit de leadership»
traite, comme son nom l’indique, de la question
du leadership positif et s’adresse en premier
lieu aux cadres, la «boîte à outils RH» est
destinée aux responsables des ressources
humaines. «Grâce à l’analyse des besoins des
PME, nous avons constaté qu’il existe un grand
besoin d’offres aussi simples que possible et
surtout utilisables de manière autonome»,
expliquent les deux experts. «C’est pourquoi
les offres se déroulent sur le mode do-it-yourself.»
Gerson Schärli,
Chef de projet innovation et développement
de produits GSE
Martin Degen,
Chef de projet GSE
Le «kit de leadership» doit aider les cadres à
comprendre quels sont les aspects importants
pour un management sain et ce qu’ils peuvent
faire pour le bien-être et la santé psychique du
personnel. «Pour cela, nous mettons des instruments
à disposition, comme un outil de
checking en ligne qui permet aux cadres de
s’autoévaluer.» L’objectif est que les cadres se
préoccupent de manière plus approfondie ou
plus régulière des informations et des outils
relatifs au «management sain et qu’ils
apportent ainsi des changements tangibles et
durables dans leurs équipes», expliquent
Schärli et Degen. Une aide pratique donc, qui
apporte un bénéfice rapide et direct: «outre
l’évaluation personnelle d’un style de direction
sain, nos outils sur-mesure permettent, par
exemple, d’instaurer une culture du feedback
fructueuse», poursuit Gerson Schärli. «Ou
encore d’implémenter des outils utiles pour les
entretiens avec les collaborateurs, avec des
objectifs motivants qui peuvent être programmés
de manière ciblée sur les phases correspondantes
de l’année et qui favorisent ainsi le
processus de travail.» Tout cela doit contribuer
à une meilleure compréhension des aspects
liés à la santé et, en fin de compte, à un mieuxêtre
des effectifs.
Les RH, pierre angulaire
de la promotion de la santé
La «boîte à outils RH» s’adresse aux responsables
des ressources humaines qui souhaitent
prendre eux-mêmes des initiatives et/ou
résoudre un problème de personnel existant.
L’objectif de cette offre est de faciliter l’adaptation
interne afin de maintenir ou, idéalement,
d’améliorer la santé des personnes. «Il
6 Special 2022

LA GSE DANS LES PME
Gestion de la santé en entreprise
Besoins d'investissement 2016 et 2020
Dans quels domaines pensez-vous que votre entreprise devrait
investir davantage? (Maximum 3 réponses par entreprise.)
2020 2016
s’agit de moduler la culture d’entreprise, le
comportement ou la participation du personnel»,
déclarent les deux experts.
Sensibilisation au stress /
à la santé mentale
324
303
Les règles et les offres correspondantes sont
généralement élaborées par la direction. Les
responsables du personnel jouent ici un rôle
prépondérant. Non seulement parce qu’ils ont
généralement une vue d’ensemble de la situation
en termes de charge et de ressources, mais
aussi parce qu’ils se sont engagés au niveau la
direction en faveur de mesures de promotion
de la santé. La «boîte à outils RH» leur fournit
ainsi une aide précieuse. «Elle contient, outre
des informations factuelles, des liens et des
précisions juridiques, une multitude de détails
utiles spécialement adaptés au rôle de la personne
responsable des RH», souligne Martin
Degen. Citons, par exemple, des modèles de
règlements, des idées sur la manière dont le
personnel peut livrer un feedback à la direction,
ou encore un calendrier annuel pour les entretiens
importants avec les collaboratrices et les
collaborateurs. «L’objectif est de toujours
appuyer les responsables du personnel dans
leur travail pour la santé des personnes.»
Les deux offres de Promotion Santé Suisse soutiennent
en outre des objectifs à plus long
terme, comme la diminution des absences ou
la stabilisation du turn-over. Car un personnel
en bonne santé et motivé est gage de succès
pour une entreprise.
Deux nouvelles offres
bientôt disponibles
Promotion de l'activité physique
Promotion du personnel
Postes de travail ergonomiques /
environnement de travail
Bonne culture d'entreprise /
culture d’un leadership valorisant
Promotion d'une alimentation
saine / offre de repas sains
Équilibre entre vie professionnelle
et vie privée
Organisation des mesures
favorables à la santé
Promotion des temps de
récupération / pauses
Sécurité au travail et protection
de la santé
Aucun
165
173
158
131
148
150
141
151
123
138
123
154
117
114
66
83
55
47
73
100
Les nouvelles offres GSE de Promotion
Santé Suisse sont actuellement en cours
de développement et de finalisation.
En automne 2022, des tests pratiques
et les derniers amendements seront
effectués, afin que les offres soient disponibles
début 2023 pour les cadres et
les responsables RH. Dès 2023, vous
trouverez des informations détaillées sur
friendlyworkspace.ch
Ne sait pas
0
Graphique: L’édition 2020 du monitoring de la GSE a montré une stabilisation de la tendance
(ici avec une comparaison par rapport à l’année 2016). Source: Document de travail
54, Gestion de la santé en entreprise en Suisse – Résultats du monitoring 2020, page 26.
23
100
50 100 150 200 250 300 350
Nombre de réponses
Special 2022
7

Gestion de la santé en entreprise
INTERVIEW ANABEL TERNÈS
«L’IA NE REMPLACE PAS L’HUMAIN»
ANABEL TERNÈS EST FUTUROLOGUE, PROFESSEURE, CHEFFE DE L’INSTITUT
POUR UNE GESTION DURABLE, EXPERTE EN DÉVELOPPEMENT DURABLE, NUMÉRISATION
ET COMPÉTENCES D’AVENIR ET ORATRICE POUR LA CONFÉRENCE GSE 2022.
DISCUSSION SUR LES COMPÉTENCES D’AVENIR ET LA NUMÉRISATION DE LA GSE.
Interview: Christine Bachmann
De quelles compétences avons-nous besoin
pour affronter le monde du travail 4.0?
Anabel Ternès: Il y en a quelques-unes. En fait,
il y en a tellement que nous en avons fait un
livre volumineux (voir la recommandation de
lecture). J’aimerais cependant souligner deux
compétences en particulier: l’efficacité personnelle
et la souveraineté numérique. Ces
deux compétences permettent de s’orienter
dans un monde en évolution rapide. Avec
l’efficacité personnelle, nous nous posons la
question: qui suis-je, que puis-je faire et où
est-ce que je veux aller? Et pour la souveraineté
numérique : quels outils numériques est-ce que
j’utilise et où le numérique limite-t-il ma liberté
et mon indépendance? La souveraineté numérique
nous aide à mieux comprendre que la
technologie n’est pas une fin en soi.
Comment pouvons-nous acquérir cette
souveraineté?
La souveraineté sur l’infrastructure est la base
de la souveraineté numérique: nous devons
maîtriser les technologies et compétences clés
et, pour ce faire, nous avons besoin d’une infrastructure
IT fiable. En outre, nous avons besoin
d’une souveraineté sur nos données. Cela
signifie que nous devons être informés de
manière compétente et décider de façon autonome
qui communique les informations concernant
l’organisation, les produits, les membres
ou les actions d’une entreprise au public et
comment. Dans ce cadre, la souveraineté
décisionnelle est d’une importance cruciale. Les
personnes dotées des connaissances contextuelles
pertinentes doivent agir de manière
autonome et utiliser les technologies numériques
pour elles-mêmes et pour le bien commun
de tous les collaborateurs de manière compétente
afin d’apporter un bénéfice à tout un
chacun.
La numérisation a deux visages. Comment
change-t-elle les humains?
Elle amène nombre d’entre nous à faire appel
à des outils et appareils numériques dans tous
les domaines de la vie. Nous mesurons, enregistrons
et analysons aujourd’hui de nombreuses
données issues de notre vie à l’aide d’outils
numériques; c’est pourquoi nombre d’entre
nous ne se fient plus à leurs propres corps, mais
L’IA PEUT PRODUIRE
DES DONNÉES SUR
LES TRAVAILLEURS ET
SUR DES CONDITIONS
DE TRAVAIL CORRE-
SPONDANT À LEUR
ÉTAT DE SANTÉ
ANABEL TERNÈS
bien à l’évaluation fournie par ces outils. Bientôt,
ceux-ci en sauront plus que nous sur ce qui
est bon pour nous: quand se reposer ou continuer
à marcher, quand manger ou jeûner,
quand travailler ou prendre du temps pour soi.
En même temps, ce torrent d’informations
mène à des différences de niveau d’information
en raison de l’énorme quantité de données.
Et ces différences mènent à leur tour à l’impression
de ne pas savoir si l’on passe à côté
d’informations importantes et créent la sensation
d’être obligés de rester constamment
en ligne.
L’avenir est-il fait d’algorithmes qui nous analysent
pour nous donner des conseils santé?
C’est déjà le cas aujourd’hui, pour qui le veut. Par
exemple, Google analyse déjà notre comportement
d’utilisateur et nous envoie des publicités
ciblées lorsque nous recherchons plus d’informations
sur des thèmes liés à la santé. La start-up
autrichienne Medicus.ai va encore plus loin: elle
enregistre les données de santé et donne des
conseils à adopter aux utilisateurs de la page.
Mes supérieurs sauront-ils à l’avance que
j’ai un problème de santé?
Cela dépend de l’employeur. Dans certaines
organisations, cette possibilité est déjà exploitée
au quotidien depuis plusieurs années, mais
elle suscite des controverses parmi les collaborateurs
: par exemple à travers des programmes
de lutte contre le tabac ou des campagnes pour
la perte de poids, mais aussi sous la forme de
questionnaires réguliers dans lesquels les collaborateurs
peuvent expliquer les questions de
santé qu’ils aimeraient traiter avec le soutien
de leur entreprise. Certains ont l’impression que
leur employeur s’occupe d’eux, d’autres ont
l’impression d’être contrôlés, car ils ont peur de
perdre leur droit à l’autodétermination.
Quelles possibilités ouvre l’intelligence artificielle
(IA) à la gestion de la santé en entreprise
(GSE)?
L’intelligence artificielle peut produire des données
sur les travailleurs et des conditions de
travail respectueuses de leur santé. Ces données
peuvent aussi être intégrées dans la GSE
8 Special 2022

INTERVIEW ANABEL TERNÈS
Gestion de la santé en entreprise
PHOTO: MÀ D
et les RH, par exemple sous la forme d’analyses
du comportement et sur la prévention. Les
données et chiffres-clés doivent cependant
être d’une très grande qualité pour permettre
de tirer des conclusions fiables sur la santé des
travailleurs. Cela signifie qu’elles doivent être
valides, objectives et fiables.
Quelles sont les limites de l’IA?
L’IA ne peut pas remplacer l’être humain et ne
doit donc pas pouvoir prendre de décisions
ayant trait à l’avancement ou à la promotion
de collaborateurs. Au bout du compte, l’IA n’est
jamais qu’à la hauteur de ses programmeurs.
Quelles sont les possibilités que la numérisation
offre aujourd’hui dans la GSE?
Plus l’internet des objets (Internet of Things,
IoT) et la technologie des capteurs évoluent,
mieux nous sommes à même de relever des
données à l’aide de l’IA et des technologies
d’analyse des données que nous pouvons
ensuite comparer et analyser. Sur cette base,
il est possible de développer des processus
d’apprentissage, de nouveaux outils et de
Conférence GSE 2022
«M’entends-tu ou me
comprends-tu déjà?»
Le mercredi 31 août 2022 au Kursaal de
Berne se tiendra la 18e conférence nationale
pour la gestion de la santé en entreprise
Inscription sur: bgm-tagung.ch
Recommandation de
lecture: «Future Skills»
La compétence la plus importante du XXIe
siècle est la faculté d’acquérir de nouvelles
compétences. Les chercheurs en formation
et en innovation sont globalement d’accord
sur le sujet. Dans ce livre, 69 chercheurs
présentent de nouvelles approches de
formation continue.
Future Skills, Éditions Vahlen, 2021,
414 pages.
nouvelles technologies pour réaliser une optimisation
durable sur l’ensemble du système.
Au-delà des opportunités qu’ouvre la numérisation
de la GSE, il ne faut pas avoir peur de
discuter des défis qu’elle présente. L’important
besoin en ressources, la complexité croissante
des technologies numériques et la
question de l’infrastructure en effrayent
beaucoup.
Quel est l’état de la numérisation de la GSE
au sein des entreprises et comment pouvons-nous
encore l’améliorer?
La numérisation de la GSE en entreprise a lieu
de manière différente d’un coin à l’autre de
l’Europe. Tandis qu’un nombre croissant d’entreprises
utilise des outils numériques pour ses
activités de GSE, il en reste beaucoup qui ont
des réticences avec l’introduction de la GSE et
avec la numérisation.
Biographie
Prof. Dr. Anabel Ternès est une des grandes
penseuses de la numérisation durable. Elle
a écrit et publié plus de 50 livres et écrit
entre autres pour Focus, Forbes et t3n. La
directrice générale de l’institut SRH berlinois
pour la gestion du développement durable
a fondé plusieurs entreprises et occupe également
la fonction de présidente du comité
de l’institut allemand pour une numérisation
saine et durable et le poste de membre
du conseil d’administration de la chambre
du commerce britannique. C’est aussi la
cheffe du groupe d’experts pour les Sciences
de la Vie, la Santé & le Bien-être.
Existe-t-il des différences spécifiques d’un
pays à l’autre?
Presque 75% des entreprises suisses de 50
employés ou plus ont déjà mis en place des
mesures de GSE.» * Plus l’entreprise est grande,
plus elle est systématique. C’est un chiffre
beaucoup plus élevé qu’en Allemagne où seules
60% des entreprises disposent d’une GSE.
Lors de la conférence pour la GSE 2022, vous
parlerez de la communication GSE interne.
À quoi pourront s’attendre les participants?
Les participants recevront des conseils pratiques
illustrés par des exemples concrets et réels
de bonnes pratiques sur la base de faits récents
issus de la recherche et de sondages.
* Monitoring GSE 2020 de Promotion Santé Suisse:
promotionsante.ch/monitoring-gse
Special 2022
9

Gestion de la santé en entreprise
EFFETS DE LA GSE
L’IMPACT DE LA GSE
QUELQUES ÉTUDES DE CAS
LES ÉTUDES DE CAS ILLUSTRENT LA RÉUSSITE DE LA GESTION DE LA SANTÉ EN ENTREPRISE. MAIS ELLES
MONTRENT AUSSI QUE LA MESURE DES IMPACTS PEUT CONSTITUER UN DÉFI, MÊME POUR LES ENTREPRISES
EXPÉRIMENTÉES EN LA MATIÈRE. PROMOTION SANTÉ SUISSE A INTERROGÉ, DANS LE CADRE D'UNE ÉTUDE
MENÉE AVEC L’INSTITUT D’ÉTUDES DE MARCHÉ GIM SUISSE, DIX GRANDES ENTREPRISES ET PME QUI ONT
OBTENU LE LABEL «FRIENDLY WORK SPACE». DR. REGINA JENSEN, RESPONSABLE DU PROJET DE GESTION DE
L'EFFICACITÉ CHEZ PROMOTION SANTÉ SUISSE, A JOUÉ UN RÔLE DÉTERMINANT DANS CETTE DÉMARCHE.
Interview: Thomas Brändli
Quel est le principal enseignement de
l'étude?
Regina Jensen: Les dix entreprises avec lesquelles
des entretiens approfondis ont été
menés observent, vivent et mesurent des
effets positifs de la GSE. Les changements
constatés ne sont, certes, pas toujours entièrement
imputables aux mesures de GSE, car
le turn-over et le taux d'absentéisme, par
exemple, sont influencés par divers facteurs,
et tous les effets ne sont pas quantifiables. Les
entreprises peuvent néanmoins décrire les
chiffres clés ou les domaines problématiques
qu'elles ont été capables d’améliorer grâce aux
mesures de GSE. Si l'on additionne les effets
vécus, on obtient un tableau varié d'effets
positifs.
MESURE DE L'IMPACT:
Suivi régulier de l'impact et
détection du potentiel d'optimisation
Existe-t-il des critères spécifiques qui se
prêtent particulièrement bien à la mise en
évidence de l'impact des mesures de GSE?
Les effets peuvent se manifester à différents
niveaux. Le choix du «bon» niveau dépend des
objectifs visés au moyen de telle ou telle une
mesure. Chaque entreprise devrait définir, pour
elle-même, les chiffres clés et les valeurs cibles
qui lui semblent dignes d’intérêt – et ceux qui ne
le sont pas. Le modèle d'efficacité de Promotion
Santé Suisse peut être utilisé comme référence
(www.promotionsante.ch/impact-gse).
Quels sont les facteurs de réussite cités par
les entreprises?
Ils peuvent être classés en cinq catégories (voir
illustration):
PARTIES PRENANTES:
Impliquer et motiver toutes
les personnes concernées
Facteurs de réussite
de la GSE
PLANIFICATION :
Approche systématique et
intégration de la GSE dans
l’ensemble des processus
Objectifs du projet
• Comprendre les facteurs de succès d’une
GSE réussie et l’évaluation de son impact
• Recueillir des exemples de «bonnes pratiques»
concernant les mesures de GSE et
l’évaluation de leur impact dans des entreprises
labellisées «Friendly Work Space».
• Rendre disponibles des descriptions de
cas concrets en tant que source d'inspiration
et d'aide pour les entreprises
intéressées par la GSE.
Méthode et produit
Étude de cas qualitative en plusieurs
étapes dans des entreprises ayant obtenu
le label «Friendly Work Space». Il est prévu
de publier un rapport de synthèse contenant
des conclusions sur les facteurs de
réussite et l'impact de la GSE, ainsi que dix
descriptions de cas provenant de différentes
entreprises.
Les entreprises suivantes ont participé à
l'étude:
.
FEEDBACK:
COMMUNICATION:
Rester en contact permanent
avec les groupes cibles
À bas seuil et adaptée
au groupe cible
10 Special 2022

EFFETS DE LA GSE
Gestion de la santé en entreprise
DEUX EXTRAITS D'ÉTUDES DE CAS
VOUS TROUVEREZ ICI TOUTES LES ÉTUDES DE CAS DÉTAILLÉES :
Dr. Regina Jensen,
Responsable du projet de gestion de l'efficacité,
Promotion Santé Suisse
• Parties prenantes: une GSE réussie implique
et motive toutes les personnes concernées
dans l'entreprise, en particulier au sein de la
direction.
• Planification: la GSE est réussie lorsqu'elle
tient compte, dans ses processus internes, des
effets sur la santé des collaborateurs et qu'elle
implique les responsables de la GSE.
• Communication: les collaboratrices et les
collaborateurs doivent connaître les mesures
de GSE existantes. C'est pourquoi une communication
adaptée au groupe cible est importante.
• Feedback: pour rendre possible la mise en
œuvre de mesures GSE appropriées, il est
nécessaire de dialoguer en permanence avec
le groupe cible et d'obtenir un feedback de sa
part.
• Mesure de l'impact: un suivi régulier de
l'impact de la GSE permet de peaufiner sa mise
en œuvre et de détecter le potentiel d'optimisation.
Dans quelle mesure les études de cas
aident-elles une entreprise?
Les études de cas et les exemples de réussite
montrent comment certaines entreprises ont
implémenté des mesures de GSE. Surtout, elles
révèlent les enseignements que les intéressées
ont pu en tirer. Elles aident ainsi effectivement
d’autres entreprises à optimiser leurs propres
mesures de GSE et à en développer de nouvelles.
Comment vous assurez-vous que les leçons
de ces études de cas ont bien été perçues?
Nous prévoyons de diffuser un rapport de synthèse
avec les descriptions des cas ou des
mesures en fonction des groupes cibles, en
utilisant tous les canaux de communication
possibles: internet, les médias sociaux, les
newsletters. Les résultats seront également
intégrés dans nos formations et dans nos produits,
et présentés lors d'événements publics.
CFF
Les CFF comptent parmi les entreprises les plus hétérogènes et les plus complexes
de Suisse, avec environ 150 profils professionnels, plusieurs centaines de sites et
quelque 33 000 collaboratrices et collaborateurs.
Mesure: Intégrer précocement les facteurs humains dans la GSE face à la numérisation
croissante
«Par le passé, l'introduction de systèmes techniques a parfois conduit à surmener certaines personnes,
par exemple lorsqu’elles ne savaient pas comment utiliser certains appareils», explique Anna Windischer,
Senior Project Manager Health/Human Factors au sein des CFF. Veiller à ce que la technologie soulage
le personnel au lieu de l’accabler relève des «facteurs humains». Pour le nettoyage des trains, par
exemple, une application a été développée pour indiquer au personnel l'état de propreté du train
(signal rouge, orange ou vert). Le travail est priorisé en conséquence. Anna Windischer précise que,
selon la façon dont l’application est perçue, cet outil numérique peut être considéré par les collaboratrices
et les collaborateurs comme un soutien ou «comme une pression supplémentaire». Si une
application aboutit, par exemple, à un contrôle accru des performances ou à une pression temporelle,
le stress du personnel augmente. En revanche, si l'outil est utilisé afin que les équipes puissent mieux
s'organiser, se coordonner et exploiter leur marge de manœuvre, alors la numérisation favorise un
allègement des tâches. Dans le cadre d'études pilotes, les CFF réalisent, entre autres, des interviews
et des observations de processus de travail, de manière à étudier, avant même leur introduction, les
effets des nouvelles technologies sur les collaboratrices et les collaborateurs, sur leur activité et sur
leur environnement de travail. Les éventuelles adaptations sont ensuite discutées avec les responsables
de l'introduction de la nouvelle technologie. De surcroît, la hiérarchie est sensibilisée: «cela change le
management lorsque les personnes peuvent travailler de manière plus autonome», relève Anna Windischer,
qui est persuadée de l'utilité d'une intégration précoce des facteurs humains. «Si l’on intervient
en fin de processus, il est difficile de changer encore quelque chose, ou alors il faut reprendre tout le
système, parce qu'il ne fonctionne pas. Il est beaucoup moins coûteux de prendre en compte les
facteurs humains dès le début.»
Loterie Romande
Active dans le secteur des jeux de hasard, la Loterie Romande réinvestit ses revenus
dans le financement de projets d'utilité publique. C’est une PME qui emploie environ
300 collaborateurs.
Mesure: Mettre en place une GSE
Au sein de la Loterie Romande, la multiplicité des profils professionnels s’accompagne de contraintes
et d’exigences diverses pour garantir un bon environnement de travail. En vue d'augmenter son
attractivité auprès des candidates et candidats, l’entreprise a mis en place une stratégie de GSE. Et
lorsqu’il a été question de sélectionner une méthodologie, le label «Friendly Work Space» de Promotion
Santé Suisse a convaincu. «Il met à disposition des outils et des procédures structurés, ce qui nous a
permis de nous concentrer sur le contenu et sur sa mise en œuvre, sans devoir nous occuper en plus
de développer une méthode», explique Anne Michellod, responsable GSE et directrice des RH. La
complexité et les exigences élevées de l'assessment ont parfois constitué un défi. «Pour commencer,
il a été utile de diviser le processus en étapes intermédiaires, afin de pouvoir mettre en place une GSE
en ciblant les efforts et en l'intégrant dans la stratégie RH globale de l'entreprise. Je ne peux que
recommander cette approche par étapes à d'autres PME», déclare Anne Michellod. «Lors de l'introduction
de la GSE, il est en outre important d'avoir le soutien total de la direction», ajoute-t-elle. La
GSE devient une priorité stratégique et des moyens doivent être mis à disposition à cet effet. Sur le
plan opérationnel, la responsable GSE est soutenue par un groupe de pilotage participatif. Tous les
secteurs concernés sont représentés dans ce groupe. Ce dernier assume essentiellement trois tâches.
Premièrement, il entretient des contacts étroits et personnels avec l’ensemble du personnel. Deuxièmement,
il analyse, planifie et organise les mesures de GSE et en contrôle les effets. Troisièmement,
il fonctionne comme un ambassadeur de la GSE dans l'entreprise en informant les collaborateurs.
Pour contrôler l'efficacité des mesures de GSE, la Loterie Romande a introduit deux instruments, soit
une enquête de satisfaction générale et régulière (tous les trois ans) et un outil d'enquête ad hoc
flexible. L'évolution a été très positive. «En fin de compte, l'engagement est clairement payant»,
confirme Anne Michellod.
Special 2022
11

Gestion de la santé en entreprise
NEW WORK
RESTER EN BONNE SANTÉ À L’ÈRE
DE LA COLLABORATION NUMÉRIQUE
ET HYBRIDE
LA PANDÉMIE A RECENTRÉ L’ATTENTION SUR LA SANTÉ DES COLLABORATEURS. PARALLÈLEMENT,
LES CONDITIONS DE TRAVAIL ONT RAPIDEMENT ÉVOLUÉ ET DE NOUVELLES FORMES DE TRAVAIL ONT VU LE JOUR:
FLEXIBLE, HYBRIDE, NUMÉRIQUE. QUE PEUVENT FAIRE LES ENTREPRISES POUR PROMOUVOIR LA SANTÉ ET
LE BIEN-ÊTRE DE LEURS COLLABORATEURS, ÉGALEMENT DANS LE CADRE DES NOUVELLES FORMES DE TRAVAIL?
Texte: Eliane Stöckli
Dominik Fässler,
Chef de projet GSE et expert New Work,
Promotion Santé Suisse
La pandémie du coronavirus a contribué à
rendre plus flexibles les heures et le lieu de travail.
Le télétravail ainsi que les formes de travail
hybrides se sont fortement répandus. «Les
employeurs et employés ont dû rapidement
s’adapter, ce qui n’a pas été facile pour tout le
monde», déclare Dominik Fässler, chef de projet
GSE au sein de la fondation Promotion
Santé Suisse et expert New Work. Les études
montrent que les individus qui bénéficient déjà
d’une bonne position sociale, sanitaire ou
financière sont plus à même de faire face aux
crises et aux changements soudains ou d’exploiter
les opportunités qui se présentent. Par
exemple, la flexibilité peut contribuer à un
meilleur équilibre entre vie personnelle et vie
professionnelle. En revanche, les personnes qui
ne disposent que de peu de ressources sont
plus durement touchées par la crise. «Cela vaut
autant d’un point de vue individuel que sur le
plan organisationnel.» En ce sens, ce dernier
est également tenu de répondre aux exigences
techniques des formes de travail hybrides.
La collaboration flexible et numérique peut
estomper la frontière entre l’environnement de
travail et la vie privée. Cela demande des réglementations
claires et définies conjointement,
ajoute Fässler. Par exemple en ce qui concerne
la disponibilité: «quand suis-je joignable, sur
quels canaux de communication et avec quelle
rapidité dois-je réagir à un message?» Les
contacts physiques entre collègues de travail
peuvent également être réduits drastiquement
en raison de l’augmentation des méthodes de
travail numériques et du télétravail: «la communication
numérique présente des avantages,
mais des contacts physiques insuffisants
peuvent présenter des risques pour la santé et
induire un sentiment d’isolement et de solitude.»
Il est donc important de maintenir le
contact physique et social ainsi que les relations,
même dans le cadre d’une collaboration
numérique plus fréquente. «Les relations
sociales constituent un pilier de la santé mentale.»
Cela nécessite un contact physique régulier,
axé sur l’ouverture et la confiance, explique
Fässler. «Par exemple, en mettant en place des
journées d’équipe où tous les membres de
l’équipe se retrouvent au bureau. Il est important
que ces journées permettent tant l’échange
social que des conversations personnelles.»
Développement des compétences
Le manque de contact personnel rend également
plus difficile l’identification en amont du
stress et de l’épuisement. Le Job-Stress-Index
2020 de la fondation Promotion Santé Suisse 1
montre que trois personnes actives sur dix
(29,6%) souffrent de stress. Presque autant d’individus
sont émotionnellement épuisés. Le stress
induit par le travail coûte aux employeurs près
de 7,6 milliards de francs par an. Les cadres
doivent disposer de compétences spécifiques
pour détecter à distance que leurs collaborateurs
ne se sentent pas bien et leur apporter le soutien
dont ils ont besoin. Les compétences sociales
sont tout particulièrement décisives en ce sens,
souligne Fässler. «En outre, l’aptitude à la communication
joue un rôle essentiel: comment
puis-je me comporter de manière respectueuse
envers mes collaborateurs via les canaux numériques?
Comment dois-je transmettre des compliments
ou des critiques?» Parallèlement, le rôle
des cadres est en pleine évolution, explique l’expert
New Work. «Ils doivent soutenir, coacher et
responsabiliser les collaborateurs afin qu’ils
puissent gérer eux-mêmes leurs projets et leurs
tâches et assumer leurs responsabilités.»
De plus grandes responsabilités peuvent cependant
accabler les collaborateurs, même avec une
flexibilité accrue et davantage de collaboration
numérique. C’est pourquoi ils doivent également
pouvoir acquérir les compétences nécessaires,
explique Fässler. «Ces dernières incluent entre
autres des compétences numériques, la capacité
d’identifier ses limites et la connaissance de soi:
quel niveau de contacts sociaux répond à mes
envies et mes besoins? Et comment puis-je concevoir
mon travail et mon environnement en fonction
de mes besoins?» Sur le plan organisationnel
quant à lui, il est nécessaire de créer des possibilités
permettant aux cadres et collaborateurs
de pouvoir s’approprier ces compétences, à savoir
la culture de l’apprentissage.
Soutien et inspiration
La fondation Promotion Santé Suisse aide les
entreprises et employés dans de nombreux
domaines. «Nous avons mis en œuvre pour
New Work et GSE un site Internet 2 où nous
12 Special 2022

NEW WORK
Gestion de la santé en entreprise
publions toutes les informations relatives aux
études, les articles de blog, les vidéos relatives
aux bonnes pratiques et des outils et favorisons
des possibilités d’échange», ajoute Fässler. La
fondation dispose également de son propre
projet de transformation en cours intitulé
«Woho» (voir l’encadré «Projet WoHo»).
Les thèmes encadrement, relations sociales
au travail et développement de compétences,
qui sont abordés dans cet article, constituent
trois des cinq piliers du New Work qu’approfondit
la fondation Promotion Santé Suisse en
vue du développement de la GSE (voir l’encadré
à droite). Les deux autres piliers sont la conception
des processus de travail et la thématique
données et GSE. «L’objectif de ces cinq projets
d’approfondissement est d’établir, sur la base
de connaissances et de la pratique, des principes
et des recommandations concrets pour
chaque thématique, en vue de développer la
GSE», explique Fässler.
Sources:
1 bit.ly/Job_Stress_Index_FR
2 gesundheitsfoerderung.ch/new-work/fr/
Projet d’approfondissement 1:
Gestion et processus de décision
Les rôles et les tâches des cadres évoluent en raison de la numérisation et de la décentralisation
croissantes. De nouvelles compétences en matière d’encadrement, de nouvelles
approches de management et de nouveaux processus de décision sont nécessaires. Quel
levier peut utiliser la GSE et quels rôles doivent être créés à ce titre?
Projet d’approfondissement 2:
Santé sociale
De nouvelles approches et de nouveaux concepts sont nécessaires pour maintenir
les relations sociales. Comment parvenir à une intégration d’équipe dans un environnement
de travail numérique ? Comment maintenir les relations, éviter l’isolement et
la solitude, faire preuve de reconnaissance et favoriser les échanges informels?
«Projekt WoHo»
Une enquête interne a permis d’identifier
les besoins des collaborateurs et des cadres
de la fondation Promotion Santé Suisse
concernant les nouvelles formes de travail
(travail en entreprise – télétravail). Un
groupe de travail a compilé les points
d’action les plus importants et élaboré des
mesures appropriées sur la base d’exemples
de meilleures pratiques existantes. «WoHo»
a été mise en œuvre dans quatre sous-projets.
Des informations détaillées relatives
au projet se trouvent dans la vidéo.
Projet d’approfondissement 3:
Développement des compétences pour
les nouveaux environnements de travail
Les nouveaux environnements de travail nécessitent des compétences en matière de
flexibilisation, des possibilités de construction de soi et d’autonomie, le transfert de
responsabilités, une disponibilité constante et une volonté d’apprendre tout au long de sa vie.
Projet d’approfondissement 4:
Conception de processus de travail et Work-Worker-Fit
De nouvelles méthodes de travail, technologies ou automatisations nécessitent une interaction
entre les individus, la technologie et l’organisation, sur une base favorable à la santé. L’humain est
en ce sens le facteur essentiel. Il est important de permettre à toutes les personnes impliquées de
participer et de rendre les profils professionnels aussi attrayants et significatifs que possible.
Approfondissez vos connaissances sur
la corrélation entre New Work et la santé
mentale – à l’aide d’études, d’exemples de
bonnes pratiques et de retours d’expérience.
L’ensemble des informations relatives aux
projets et des recommandations se trouvent
sur le site internet New Work de la fondation
Promotion Santé Suisse:
gesundheitsfoerderung.ch/new-work/fr
Projet d’approfondissement 5:
Données et GSE
L’identification en amont des opportunités et des risques pour la santé sur la base des
données présente un grand potentiel. Comment la GSE peut-elle exploiter ce potentiel
de manière favorable à la santé ? En tenant compte d’aspects tels que l’interprétation
des données, le suivi et l’éthique ainsi que la protection des données.
Special 2022
13

Gestion de la santé en entreprise
LABEL «FRIENDLY WORK SPACE»
LABEL «FRIENDLY WORK SPACE»:
RENDRE LA GSE VISIBLE
DANS TOUTE LA SUISSE, 86 ORGANISATIONS EMPLOYANT ENVIRON 210 000 PERSONNES
ONT REÇU LE LABEL «FRIENDLY WORK SPACE» DE PROMOTION SANTÉ SUISSE. PARMI ELLES,
L’ENSEMBLE DES SUCCURSALES MIGROS ET LIDL SUISSE. LES RESPONSABLES GSE DES
CHAÎNES DE DISTRIBUTION EXPLIQUENT POURQUOI UNE GSE FONCTIONNELLE EST IMPOR-
TANTE DANS LEUR BRANCHE. ET COMMENT LA CERTIFICATION LES AIDE À S’AMÉLIORER.
Texte: Christine Bachmann
Lidl Suisse et toutes les succursales Migros ne
sont pas seulement unies par leur appartenance
à une même branche ; elles le sont aussi
par le fait qu’elles pratiquent depuis plusieurs
années une gestion de la santé en entreprise
(GSE) et qu’elles ont obtenu le label «Friendly
Work Space» de Promotion Santé Suisse. Leurs
motivations? «Nous avons mis en œuvre différentes
mesures relatives à la promotion de la
santé, à la sécurité au travail et à la gestion
des absences, et nous avons voulu savoir si nous
étions sur la bonne voie. Aussi, nous avions
envie de pouvoir nous situer par rapport à
d’autres entreprises», explique Dunja Freise,
responsable de la GSE chez Lidl Suisse. C’est
pourquoi Lidl Suisse a opté pour un contrôle de
qualité systématique par le biais du label
«Friendly Work Space». Au sein de la Migros,
Markus Sidler, responsable de la GSE, évoque
des raisons similaires. Il souhaitait également
rendre plus visibles les efforts de Migros Lucerne
en matière de GSE grâce au label: «nous montrons
ainsi à nos collaborateurs que nous prenons
soin de nos ressources humaines et que
nous voulons les améliorer en permanence.»
«Lidl Suisse emploie 4500 collaborateurs dans
100 métiers différents», poursuit Dunja Freise,
et «chacun de ces groupes professionnels est
assorti de défis et de contraintes spécifiques».
Dans les centres de distribution de marchandises
et les succursales, typiquement, les
contraintes physiques sont élevées. «C’est pour
cela que nous proposons au personnel concerné
des formations sur les bonnes manières de
soulever et de porter des charges, et que nous
lui procurons des équipements et des outils de
travail modernes et ergonomiques.» Les collaboratrices
et les collaborateurs utilisant des
postes de travail avec PC sont en outre sensibilisés
à la gestion du stress et des délais.
Au sein de Migros Lucerne, les spécialistes de
secteurs d’activité les plus divers se côtoient,
de la logistique à la production en passant par
l’administration. Tout ce monde profite des
mesures de GSE. «Une bonne santé est la condition
sine qua non pour maîtriser son travail
quotidien, quelle que soit la fonction exercée»,
souligne Markus Sidler. De ce point de vue, l’entreprise
est confrontée à toute une palette de
défis pour le physique et le psychisme des individus.
Et ces challenges ne relèvent pas nécessairement
et uniquement de l’environnement
de travail: «nous soutenons nos collaboratrices
et collaborateurs dans leur quotidien profes-
sionnel, mais aussi privé. Notamment avec des
initiatives et des campagnes longitudinales sur
des thèmes comme le dos, la santé psychique,
ou actuellement la récupération.»
De l’utilité de la distinction
«Friendly Work Space»
Migros Lucerne a entamé le processus d’obtention
du label «Friendly Work Space» en 2009
déjà. «La démarche a été menée principalement
avec des collaborateurs RH et le comité
technique interne dédié à la santé (le groupe
de travail représentant la direction) et cela a
pris un certain temps», se souvient Markus
Sidler. Le défi consistait à identifier les mesures
et les processus qui existaient déjà pour les
rendre visibles de tous et mesurables – par
exemple en les présentant comme faisant partie
intégrante de la formation des cadres. «De
cette façon, la question de la GSE est vécue
plus consciemment du haut en bas de l’entreprise
et des budgets supplémentaires sont
débloqués pour des projets de santé.» En outre,
Migros Lucerne a mis en place un processus de
suivi des collaboratrices et des collaborateurs
qui accorde une importance cruciale à la santé
et à la satisfaction du personnel, depuis le
recrutement jusqu’à la fin des rapports de
14 Special 2022

LABEL «FRIENDLY WORK SPACE»
Gestion de la santé en entreprise
travail en passant par la formation et le perfectionnement,
la réinsertion, etc. Résultat: la
satisfaction des collaboratrices et des collaborateurs
a augmenté, tout comme leur
conscience de la santé et de la sécurité au
travail, tandis que l’absentéisme a diminué.
Lidl Suisse a rejoint beaucoup plus récemment
le club des organisations détentrices du label
«Friendly Work Space». C’est en effet au printemps
2021 que la chaîne de distribution alimentaire
a décidé de participer au processus de
certification. «En l’espace de quatre mois, nous
avons sélectionné des sujets pertinents du point
de vue de la GSE dans toutes sortes de secteurs
spécialisés, nous les avons traités, puis nous les
avons présentés avec un self-assessment six
semaines avant le jour de l’évaluation», raconte
Dunja Freise. «À la fin août 2021, nous avons été
examinés sous toutes les coutures par les assesseurs
qui se sont appuyés sur 25 critères de GSE.
Et nous avons finalement reçu la distinction en
octobre 2021, au centre Paul Klee de Berne.»
Le processus de certification a impliqué des
responsables des RH, de la GSE et de la direction,
entre autres. Ce fut un vrai défi en matière
d’échéances : «Nous nous sommes demandés
jusqu’à quel point les différents critères devaient
être détaillés. De plus, le processus devait être
ancré dans les activités quotidiennes, ce qui n’a
pas toujours été facile. Cependant, grâce à
cette démarche, notre GSE est devenue mesurable,
systématique et durable. C’est pourquoi
nous utilisons maintenant aussi des mesures
ponctuelles dans les trois piliers de la GSE, à
savoir: la sécurité au travail; la protection et la
promotion de la santé en entreprise; la gestion
des absences et le case management.»
L’impact de la certification rejaillit aussi en
externe. Tant Lidl Suisse que Migros utilisent le
label pour l’employer branding. «En plus de le
placer bien en vue sur nos canaux de diffusion,
nous comptons aussi l’intégrer dans notre
communication avec les candidats, par
exemple dans nos pages «Carrière», sur des
plateformes d’emploi ou lors d’un entretien de
recrutement», affirme Dunja Freise. L’idée est
partagée par Migros Lucerne. «Actuellement,
nous élaborons une nouvelle campagne GSE.
Nous expliquons à notre personnel, par le biais
d’articles rédactionnels, les avantages qu’il
peut tirer du label et d’une bonne collaboration
interne», raconte Markus Sidler. De son côté,
Promotion Santé Suisse présente régulièrement
des portraits d’entreprises labellisées dans des
campagnes nationales.
Pas encore certifiés, mais engagés
Aldi Suisse accorde également de l’importance
à des effectifs motivés et en forme. C’est pour
Jérôme Meyer
Country Managing Director d`Aldi Suisse
(entreprise pas encore labellisée)
Markus Sidler
Responsable de la GSE chez Migros Lucerne,
une entreprise labellisée
cela que l’entreprise a mis en place une gestion
de la santé en entreprise (GSE), sous le slogan
«Ensemble, en bonne santé», pour mettre l’accent
sur le bien-être physique, mental et social
des collaboratrices et des collaborateurs. Pami
les points clés: l’alimentation saine, l’exercice
physique, une bonne ambiance de travail,
l’équilibre personnel, la médecine du travail et
la protection de la santé. À présent, l’entreprise
prévoit de proposer à nouveau davantage
d’activités physiques. Un exemple? «La participation
annuelle à des courses d’entreprise
organisées dans toute la Suisse.» Sur la propre
initiative du personnel, des vidéos de fitness
et de yoga ont été proposées pour susciter
l’émulation et les défis. «En outre, nous prévoyons
cette année d’organiser un «mois de la
santé» pour l’ensemble des collaboratrices et
des collaborateurs», déclare Jérôme Meyer,
Country Managing Director d’Aldi Suisse.
Sur le principe, une labellisation à l’instar de
Migros et Lidl Suisse constitue une option intéressante
pour Aldi Suisse: «cela contribuerait
à rendre notre engagement plus visible de
UNE BONNE SANTÉ
EST LA CONDITION
SINE QUA NON POUR
MAÎTRISER SON
TRAVAIL QUOTIDIEN.
MARKUS SIDLER
Dunja Freise
Responsable de la GSE chez Lidl Suisse,
une entreprise labellisée
l’extérieur.» Le label «Friendly Work Space» fait
donc partie des possibilités actuellement à
l’étude. Question: le label «Friendly Work
Space» fera-t-il bientôt partie des standards
de la branche?
La reconnaissance
d’un espace de travail
convivial
Le label «Friendly Work Space» définit
les standards de qualité suisse pour la
gestion de la santé en entreprise (GSE).
Soutenu par le Secrétariat d’État à
l’économie (Seco) et l’Office fédéral de la
santé publique (OFSP), il est délivré par
la fondation Promotion Santé Suisse,
avec l’appui des cantons et des assureurs
et sur mandat juridique.
bit.ly/Label_FWS
Special 2022
15

Gestion de la santé en entreprise
APPRENTICE
ENTRER DANS LE MONDE
PROFESSIONNEL DU BON PIED
LES JEUNES ENTRE 16 ET 24 ANS SOUFFRENT PLUS SOUVENT DU STRESS AU TRAVAIL QUE
LES AUTRES GROUPES D’ÂGE. LANCÉE IL Y A UN AN ET DEMI, L’OFFRE APPRENTICE AIDE LEURS
RESPONSABLES DE FORMATION À MIEUX LES ÉPAULER DANS LEUR SANTÉ PSYCHIQUE.
Texte : Erik Freudenreich
La numérisation et le progrès technique ont
permis d’accroitre la productivité. Dans le
même temps, la pression ne cesse d’augmenter
dans le monde professionnel, causant
accidents et arrêts maladie. Le stress lié au
travail engendre des pertes de productivité se
chiffrant à près de 7,6 milliards de francs
par an, indique le «Job-Stress-Index 2020»,
réalisé par Promotion Santé Suisse.
Le «Job-Stress-Index 2020» relève aussi que la
population des jeunes actifs est la plus touchée
par le stress. Ainsi, près de 42% des personnes
sondées âgées entre 16 et 24 ans se
trouvent dans une situation critique en la
matière, contre seulement 24% des personnes
de 55 à 65 ans. Les jeunes interrogés se disent
aussi davantage impactés par l’intensification
du travail et les exigences liées à la gestion de
leur carrière professionnelle. «Ces données
s’expliquent notamment par le fait que les
jeunes sont en général soumis à autant de
contraintes dans leur travail que leurs collègues
plus âgés», dit Anne-Julie Choffat, responsable
de projets GSE chez Promotion Santé
Suisse. «Mais ils disposent de moins d’expérience
et de ressources pour y faire face,
comme par exemple une certaine marge de
manœuvre.»
Période chargée
Cette phase de transition est aussi marquée
par de nombreux changements pour les jeunes
en apprentissage: passage de l’école à la vie
en entreprise, transformations physiologiques
et construction de son identité personnelle. «Il
Anne-Julie Choffat,
Responsable de projets GSE,
Promotion Santé Suisse
s’agit d’une étape de la vie particulièrement
chargée du point de vue du développement
psychique. S’adapter à ces différents paramètres
demande beaucoup d’énergie, d’autant
plus pour les jeunes qui choisissent la voie de
l’apprentissage.»
La spécialiste remarque que les formateurs et
formatrices ont un rôle essentiel à jouer pour
que cette période se passe au mieux et avec
le moins de stress possible. «Or les ressources
ou le temps à disposition pour les accompagner
varient grandement d’une organisation
à l’autre. Sans compter le fait que parfois, les
responsables de formation restent perplexes
face aux besoins et aux demandes des nouvelles
générations.»
Cas concrets, conseils pratiques
Ces constats ont mené fin 2020 à la mise en
place de l’offre Apprentice à destination des
formatrices et formateurs professionnels. L’objectif?
Fournir les connaissances et outils
appropriés pour renforcer la santé psychique
des jeunes en formation. Apprentice est
composé de quatre éléments principaux, dont
trois sont proposés gratuitement aussi bien en
allemand, en français et en italien. «La première
partie de l’offre est une boîte à outils
accessible via le site web fws-apprentice.ch»,
détaille Anne-Julie Choffat. «Celle-ci permet
de bénéficier des conseils pratiques sur des
thèmes comme la motivation ou la conduite
favorable à la santé des adolescents et adolescentes,
et qui sont illustrés par des cas
concrets.»
16 Special 2022

APPRENTICE
Gestion de la santé en entreprise
PHOTO: iStock
«Experts App»:
Des ressources toujours
à portée de main»
La boîte à outils est complétée par l’«Experts
App», une application mobile. «Cette application
propose régulièrement des contenus fournis
par nos partenaires de la Suva, Pro Juventute
et Addiction Suisse, concernant leurs
différents domaines d’expertise: accidents,
loisirs, consommation d’alcool…»
Échanges et formations
Le troisième pilier de l’offre Apprentice
concerne l’organisation de rencontres inter-entreprises,
de manière à pouvoir échanger les
bonnes pratiques. «Crise sanitaire oblige, nous
avons pour l’instant organisé une seule session
en ligne, en fin d’année dernière, mais plusieurs
sessions sont en préparation.
Quatrième point de l’offre: l’organisation de
formations continues afin d’acquérir les ressources
nécessaires pour renforcer la santé
mentale des apprentis et apprenties. «Ces
formations payantes durent une journée et
sont animées par nos spécialistes sur tout le
territoire suisse.» Elles sont pour l’instant proposées
plusieurs fois par année en allemand
et en français, en partenariat avec la Société
des employés de commerce et Cursus Formation.
Sur demande, elles peuvent également
être dispensées au sein même de l’entreprise,
toutes branches confondues, dans différents
formats selon les besoins.
«Les retours que nous recevons montrent qu’il
s’agit d’une offre qui répond à une vraie
demande, souligne Anne-Julie Choffat. Nous
pouvons d’ores et déjà dire que le site web
enregistre une augmentation continue du
nombre de visites, et que les demandes pour
des journées de formation ne cessent de progresser.»
IL S’AGIT D’UNE
ÉTAPE DE LA VIE
PARTICULIÈREMENT
CHARGÉE DU POINT
DE VUE DU DÉVELOP-
PEMENT PSYCHIQUE
ANNE-JULIE CHOFFAT
Corinna Nigg est responsable de la
formation professionnelle en soins
infirmiers au sein des Services
psychiatriques de St. Gall, région sud.
Elle raconte comment l’application
Apprentice lui sert dans son quotidien
professionnel.
«J’ai découvert l’application «Experts
App» à l’occasion d’une formation continue
à Coire il y a quelques mois. Depuis,
je fais en sorte de la propager au sein de
notre organisation. Il faut dire que notre
équipe compte une dizaine de responsables
d’apprentissages et dix-huit
accompagnants, qui encadrent chaque
année près de 70 apprentis et apprenties.
Le sujet de la motivation au travail
compte beaucoup pour moi, car nous
travaillons avec des personnes qui présentent
des pathologies compliquées et
qui sont souvent plus âgées. Les ressources
proposées sur ce sujet sont très
intéressantes. D’autant plus que nos
jeunes ne savent pas toujours à qui
s’adresser pour trouver de l’aide ou faire
part de leurs difficultés. Je trouve aussi
intéressant que des informations soient
proposées sur une grande variété de
thèmes: les problèmes de concentration,
les conflits, les addictions etc. Il est par
ailleurs très appréciable d’avoir ces ressources
toujours à portée de main. Sans
oublier les notifications qui préviennent
de la mise en ligne de nouveaux articles.
Bien sûr, l’utilisation d’une app est plus
simple pour nos équipes infirmières que
pour les personnes qui travaillent en cuisine.
Je fais cependant en sorte de partager
des informations pertinentes lors de
séances ou de journées d’informations.
Chacun peut y trouver des conseils applicables,
notamment en matière de prévention
des risques.»
Lien vers
l`Experts-App:
fws-apprentice.ch/
experts-app
Special 2022
17

Gestion de la santé en entreprise
BUSINESS CASE
OBTENIR LE LABEL «FRIENDLY WORK
SPACE»: COMMENT CELA SE PASSE
SUR LE TERRAIN
LE LABEL «FRIENDLY WORK SPACE» EXIGE D`ÉTABLIR DIFFÉRENTS PROCESSUS DE GESTION
DE LA QUALITÉ AFIN DE GARANTIR UNE GSE EFFICACE. LA CONSEILLÈRE GSE MARTA SOKOL CAVIN
A ACCOMPAGNÉ LE RÉSEAU HOSPITALIER NEUCHÂTELOIS À TRAVERS CES ÉTAPES. TÉMOIGNAGE.
Texte : Marc Benninger
A ce jour, 86 organisations ont obtenu le
label «Friendly Work Space» en Suisse, ce qui
représente plus de 210 000 employé·e·s. Le
processus dure plusieurs mois et permet de
mettre en valeur non seulement toutes les
actions de santé et sécurité d’une organisation,
mais également son engagement pour
«UN BEL OUTIL DE PRÉVENTION
DES RISQUES PSYCHO-SOCIAUX.»
Mylène Cordary Basin
Coordinatrice GSE au RHNe
la société ou le climat. Et au besoin, d’en
créer de nouvelles. En principe, une entreprise
se fait accompagner durant les
5 étapes du processus. C’est notamment le
cas du Réseau Hospitalier Neuchâtelois
(RHNe). Consultante en GSE chez l’assureur
AXA, Marta Sokol Cavin,
raconte ici son intervention.
Analyse, situation actuelle
et axes d’intervention
Tout commence par un check
GSE. Il est simple et dure une
vingtaine de minutes. «Il permet
de savoir par où commencer. Il
est possible de le faire seul, je
recommande cependant d’être
accompagné. Ce regard extérieur
est important. Le consultant vous
rendra attentif à certaines actions
déjà en place ou peu valorisées. Cela
donne aussi une bonne vue d’ensemble
de la situation», explique Marta Sokol
Cavin. Cette première évaluation peut
déboucher sur un rapport avec des propositions
de mesures, ainsi qu’une offre d’accompagnement.
INUTILE DE SE LANCER DU
JOUR AU LENDEMAIN. LE LABEL
EXIGE UN CERTAIN DE NIVEAU DE
MATURITÉ DE L’ORGANISATION. IL
PERMETTRA DE STRUCTURER ET DE
CONSOLIDER LES MESURES GSE QUI
ONT DE L’IMPACT SUR LA SANTÉ
DES COLLABORATEURS.
18 Special 2022

BUSINESS CASE
Gestion de la santé en entreprise
L’APPUI DE LA DIRECTION EST
ESSENTIEL. COMME TOUT PROCESSUS
DE PRÉVENTION, L’IMPACT SUR LA SANTÉ,
LES PERFORMANCES, L’OPTIMISATION DES
CONDITIONS DE TRAVAIL EST VISIBLE À MOYEN,
LONG TERME, IL S’AGIT ALORS DE DÉVELOPPER
UNE CULTURE INSTITUTIONNELLE. LE LABEL
EST ÉGALEMENT UN BEL OUTIL DE
PRÉVENTION DES RISQUES
PSYCHO-SOCIAUX.
«Au
RHNe,
nous avons
travaillé en mode projet, avec un comité de
pilotage et un groupe de travail», précise
Mylène Cordary Basin, coordinatrice GSE au
RHNe. «Nous avons donc réalisé un vrai diagnostic
des mesures GSE de l’organisation
avant le check GSE. Cela nous a permis
d’avoir une approche structurée.»
Objectifs, groupes cibles et mesures
«Une fois le terrain défriché, je conseille de
mettre sur pied un ou plusieurs workshop(s)
avec le ou la responsable RH et quelques
personnes-clés. L’idée ici est de creuser certains
thèmes identifiés (l’accueil des nouveaux
collaborateurs, les valeurs d’entreprise
ou le règlement du personnel par exemple).
Ces workshops permettront de définir les
mesures à mettre en place», poursuit Marta
Sokol Cavin. Au RHNe, le groupe de travail
a été mis sur pied selon les compétences
nécessaires en fonction des critères du label
et dans l’esprit d’une démarche participative,
avec notamment les chargés de sécurité,
les spécialistes de la santé au travail, la
responsable du service développement, un
membre de la commission du personnel et
des responsables de service…
Objectifs et chaînes d’impacts
Commence ensuite le gros du travail. Marta
Sokol Cavin: «la mise en place de nouvelles
mesures/procédures prend du temps. L’objectif
du label ‹Friendly Work Space› est de certifier
une organisation du travail respectueuse
de la santé des collaborateurs. Il s’agit donc
de s’assurer que les nouvelles procédures ne
soient pas simplement décrétées mais bien
vécues par tout le monde. Cela ne se pas fait
dans l’urgence. Il faut compter entre un et
deux ans. Il est aussi fortement recommandé
de nommer une personne ressource à l’interne
qui coordonnera la
mise en œuvre et le
suivi des mesures.» Au
RHNe, une organisation
structurelle et opérationnelle
en lien avec la
GSE a été mise en place
(commission GSE, service
GSE, coordinatrice GSE).
D’autres mesures comportementales
et structurelles ont vu le
jour. Un service social institutionnel, le
développement des actions de prévention
d’ergonomie au poste de travail dans les
secrétariats médicaux, des cours de yoga
pérennes, et l’amélioration des salles de
pause. En tout, le processus a duré 18 mois
pour le RHNe.
Vérification et indicateurs
Une fois que l’entreprise estime avoir intégré
tous les changements, elle démarre une
procédure d’auto-évaluation. C’est l’occasion
de répertorier tous les documents
prouvant l’efficacité des mesures.
Il s’agit aussi d’expliquer les
procédures, par exemple la marche
à suivre en cas d’absence de
courte durée et de longue durée.
Le rôle du consultant externe est
précieux durant cette étape:
«Marta nous a accompagnés
tout au long du processus. Elle
participait au Comité de pilotage
et nous orientait dans nos
décisions. Elle nous a aussi aiguillés
dans la rédaction du rapport
final. La GSE n’est pas une série de
mesures alibis, il s’agit d’une approche
globale, systémique et équitable»,
assure Mylène Cordary Basin.
Evaluation finale
L’évaluation finale se fait en un jour par des
assesseurs externes. Mylène Cordary Basin:
«le rythme de la journée d’assessment est
soutenu! J’ai invité un petit groupe représentatif
de la GSE au sein du RHNe (adjointe
de direction RH, médecin du travail, psychologue
du travail, membre de la commission
du personnel). Le rapport d’assessment est
conséquent. Les auditeurs passent le tout
en revue et échangent avec le groupe de
travail sur certains points-clés.»
«LA MISE EN PLACE DE NOUVELLES
MESURES PREND DU TEMPS.»
Marta Sokol Cavin
Consultant en GSE
AVANT DE ME LANCER,
J’AI CONTACTÉ PLUSIEURS
ENTREPRISES LABELLISÉES, LA
LOTERIE ROMANDE ET LE CHUV
PAR EXEMPLE. CELA M’A PERMIS
DE COMPRENDRE LES ENJEUX,
D’ÉVALUER LA LOURDEUR DU
PROCESSUS ET DE SAVOIR
DANS QUOI NOUS NOUS
LANCIONS.
Special 2022
19

Plus d’informations sous:
friendlyworkspace.ch/formations-continues
Formation: la gestion de
la santé en entreprise,
un avantage concurrentiel
Happiness: santé
psychique des apprenties
et apprentis
Contrôle de l’efficacité
des mesures de gestion
de la santé en entreprise
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