Gestion de la Santé en Entreprise

Gestion de la santé en entreprise
NEW WORK
RESTER EN BONNE SANTÉ À L’ÈRE
DE LA COLLABORATION NUMÉRIQUE
ET HYBRIDE
LA PANDÉMIE A RECENTRÉ L’ATTENTION SUR LA SANTÉ DES COLLABORATEURS. PARALLÈLEMENT,
LES CONDITIONS DE TRAVAIL ONT RAPIDEMENT ÉVOLUÉ ET DE NOUVELLES FORMES DE TRAVAIL ONT VU LE JOUR:
FLEXIBLE, HYBRIDE, NUMÉRIQUE. QUE PEUVENT FAIRE LES ENTREPRISES POUR PROMOUVOIR LA SANTÉ ET
LE BIEN-ÊTRE DE LEURS COLLABORATEURS, ÉGALEMENT DANS LE CADRE DES NOUVELLES FORMES DE TRAVAIL?
Texte: Eliane Stöckli
Dominik Fässler,
Chef de projet GSE et expert New Work,
Promotion Santé Suisse
La pandémie du coronavirus a contribué à
rendre plus flexibles les heures et le lieu de travail.
Le télétravail ainsi que les formes de travail
hybrides se sont fortement répandus. «Les
employeurs et employés ont dû rapidement
s’adapter, ce qui n’a pas été facile pour tout le
monde», déclare Dominik Fässler, chef de projet
GSE au sein de la fondation Promotion
Santé Suisse et expert New Work. Les études
montrent que les individus qui bénéficient déjà
d’une bonne position sociale, sanitaire ou
financière sont plus à même de faire face aux
crises et aux changements soudains ou d’exploiter
les opportunités qui se présentent. Par
exemple, la flexibilité peut contribuer à un
meilleur équilibre entre vie personnelle et vie
professionnelle. En revanche, les personnes qui
ne disposent que de peu de ressources sont
plus durement touchées par la crise. «Cela vaut
autant d’un point de vue individuel que sur le
plan organisationnel.» En ce sens, ce dernier
est également tenu de répondre aux exigences
techniques des formes de travail hybrides.
La collaboration flexible et numérique peut
estomper la frontière entre l’environnement de
travail et la vie privée. Cela demande des réglementations
claires et définies conjointement,
ajoute Fässler. Par exemple en ce qui concerne
la disponibilité: «quand suis-je joignable, sur
quels canaux de communication et avec quelle
rapidité dois-je réagir à un message?» Les
contacts physiques entre collègues de travail
peuvent également être réduits drastiquement
en raison de l’augmentation des méthodes de
travail numériques et du télétravail: «la communication
numérique présente des avantages,
mais des contacts physiques insuffisants
peuvent présenter des risques pour la santé et
induire un sentiment d’isolement et de solitude.»
Il est donc important de maintenir le
contact physique et social ainsi que les relations,
même dans le cadre d’une collaboration
numérique plus fréquente. «Les relations
sociales constituent un pilier de la santé mentale.»
Cela nécessite un contact physique régulier,
axé sur l’ouverture et la confiance, explique
Fässler. «Par exemple, en mettant en place des
journées d’équipe où tous les membres de
l’équipe se retrouvent au bureau. Il est important
que ces journées permettent tant l’échange
social que des conversations personnelles.»
Développement des compétences
Le manque de contact personnel rend également
plus difficile l’identification en amont du
stress et de l’épuisement. Le Job-Stress-Index
2020 de la fondation Promotion Santé Suisse 1
montre que trois personnes actives sur dix
(29,6%) souffrent de stress. Presque autant d’individus
sont émotionnellement épuisés. Le stress
induit par le travail coûte aux employeurs près
de 7,6 milliards de francs par an. Les cadres
doivent disposer de compétences spécifiques
pour détecter à distance que leurs collaborateurs
ne se sentent pas bien et leur apporter le soutien
dont ils ont besoin. Les compétences sociales
sont tout particulièrement décisives en ce sens,
souligne Fässler. «En outre, l’aptitude à la communication
joue un rôle essentiel: comment
puis-je me comporter de manière respectueuse
envers mes collaborateurs via les canaux numériques?
Comment dois-je transmettre des compliments
ou des critiques?» Parallèlement, le rôle
des cadres est en pleine évolution, explique l’expert
New Work. «Ils doivent soutenir, coacher et
responsabiliser les collaborateurs afin qu’ils
puissent gérer eux-mêmes leurs projets et leurs
tâches et assumer leurs responsabilités.»
De plus grandes responsabilités peuvent cependant
accabler les collaborateurs, même avec une
flexibilité accrue et davantage de collaboration
numérique. C’est pourquoi ils doivent également
pouvoir acquérir les compétences nécessaires,
explique Fässler. «Ces dernières incluent entre
autres des compétences numériques, la capacité
d’identifier ses limites et la connaissance de soi:
quel niveau de contacts sociaux répond à mes
envies et mes besoins? Et comment puis-je concevoir
mon travail et mon environnement en fonction
de mes besoins?» Sur le plan organisationnel
quant à lui, il est nécessaire de créer des possibilités
permettant aux cadres et collaborateurs
de pouvoir s’approprier ces compétences, à savoir
la culture de l’apprentissage.
Soutien et inspiration
La fondation Promotion Santé Suisse aide les
entreprises et employés dans de nombreux
domaines. «Nous avons mis en œuvre pour
New Work et GSE un site Internet 2 où nous
12 Special 2022