Gestion de la Santé en Entreprise

Gestion de la santé en entreprise
CHANGEMENT À LA DIRECTION GSE
DE NOUVELLES IDÉES À L’HORIZON
AU COURS DES 12 DERNIÈRES ANNÉES PASSÉES CHEZ PROMOTION SANTÉ SUISSE, RENÉ MARCELLO RIPPSTEIN
A REPENSÉ LA GESTION DE LA SANTÉ EN ENTREPRISE (GSE) EN REPARTANT DE ZÉRO. AUJOURD’HUI, LE
RESPONSABLE DE LA GSE PREND SA RETRAITE. SON SUCCESSEUR, ERIC BÜRKI, A QUELQUES PROJETS EN TÊTE.
Interview: Christine Bachmann
Vous avez été responsable de la GSE pendant
plus de douze ans. Qu’avez-vous réalisé ?
René Marcello Rippstein : Beaucoup de choses
se sont passées dans le monde du travail ces
douze dernières années : le professionnel et le
privé ont fusionné, de nouveaux modèles de
travail sont apparus. Un terreau rêvé pour réaliser
du travail de pionnier dans la GSE. Ainsi, nous
avons réussi, au cours des douze dernières
années, à conscientiser les entreprises sur le
potentiel de la GSE en entreprise et nous avons
montré qu’il s’agit de bien plus que de parler de
prévention. Il est aussi question de santé mentale.
Cela ne va pas de soi : il n’existe toujours pas de
loi obligeant les entreprises à disposer d’une GSE
globale. Il s’agit d’une décision volontaire qui
porte ses fruits. Des collaborateurs en bonne
santé qui se sentent bien consolident non seulement
la force d’innovation de l’entreprise, mais
aussi son employer branding.
Comment votre équipe de GSE a-t-elle
changé ?
Au début, nous étions à deux. Aujourd’hui, le
siège de Berne emploie environ 25 personnes
qui travaillent en collaboration avec 170 consultants
indépendants et assesseurs accrédités
actifs dans la Suisse entière. C’est très bien,
mais ce n’est pas encore assez. Le potentiel de
la GSE en entreprise est toujours énorme. Une
entreprise sur quatre seulement utilise un système
de GSE systématique sous une forme ou
une autre. Mais c’est justement le côté systématique
qui compte, surtout pour le développement
durable. De nombreuses entreprises
lancent un système de GSE, puis l’abandonnent.
Mais la GSE, c’est comme le sport, il faut
la pratiquer en continu.
Que souhaitez-vous à la communauté de la
GSE ?
Que nous puissions rester les pionniers qui aideront
à réunir les conditions préalables à intégrer
la GSE aux entreprises. Pour le dire en chiffres :
je souhaite passer de 25 % des entreprises qui
exploitent un système de GSE durable de
manière raisonnable à 30 – 35 % d’ici cinq ans.
En outre, je souhaite que la corporate social
responsibility se focalise à l’avenir davantage
sur l’humain et pas uniquement sur la quantité
de CO2 qu’une entreprise peut éviter de produire.
J’inviterais personnellement la politique à rendre
les investissements dans la GSE déductibles
fiscalement. Cela provoquerait un boom. Surtout,
cela améliorerait sensiblement l’attractivité
des PME en tant qu’employeurs.
Quelques mots du nouveau responsable
GSE ?
Eric Bürki : J’ai 43 ans et depuis 2013, j’occupe
le poste de responsable Training & Support
pour Promotion Santé Suisse. J’accompagne
les entreprises et je les aide à mettre en place
une GSE interne. Au-delà de ça, j’ai aidé à construire
la GSE chez Promotion Santé Suisse. En
outre, je dispose d’un très bon réseau au sein
de notre écosystème, qui couvre toute la
Suisse, des assesseurs aux entreprises, sans
oublier les consultants. Je suis marié et père
de famille et je pratique depuis de nombreuses
années un art martial vietnamien.
Qu’est-ce qui vous motive dans votre nouveau
poste de responsable GSE ?
Je suis venu pour laisser ma marque. Ce qui
m’intéresse, c’est de voir comment le monde
du travail évolue sous l’influence de la numérisation
et de la flexibilisation et je veux voir
quelle influence cela a sur nous et notre santé.
C’est en raison de ces évolutions que nous voulons,
au cours des années à venir, poser les
bases d’une bonne GSE.
Comment envisagez-vous la GSE en Suisse
dans cinq ans ?
Il est tout à fait réaliste d’envisager qu’environ
35 % des entreprises auront mis en place une
GSE d’ici cinq ans, parce que les sondages montrent
justement que le thème « Santé » constitue
une grande priorité aux yeux des entreprises
motivées par un marketing des ressources
humaines qui promet aux jeunes travailleurs de
bonnes conditions de travail et une direction de
qualité. Ma vision consiste à réduire de plus en
plus les efforts nécessaires et à développer une
dynamique régionale propre lorsque l’écosystème
GSE sera suffisamment grand.
Que souhaitez-vous dire de plus à la communauté
GSE ?
Je propose trois points de stratégie principaux
pour l’avenir : développer un état des connaissances
pour le nouveau monde du travail (New
Work), coopérer de plus en plus avec d’autres
organisations et encourager les PME à utiliser
la GSE. 70 % des Suisses en âge de travailler
travaillent dans des PME. Nos observations
nous apprennent que les PME mettent en place
moins de mesures de GSE que les grandes entreprises,
et quand elles en mettent en place,
elles sont moins ciblées. Nous voyons encore
beaucoup de potentiel à exploiter. C’est pourquoi
nous souhaitons encourager les PME à
utiliser davantage la GSE à l’aide de nouvelles
offres (rem. de l’orateur : vous en apprendrez
plus sur les nouvelles offres pour les PME dans
l’article à partir de la page 6).
Nomination: Éric Bürki succède à
René Marcello Rippsteinstein.
(Photo: Christine Bachmann)
4 Special 2022