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Andre.Van.Lysebeth_Tantra p

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De l'Inde a l'Europe

Les castes, melange explosif

conjugal, c' est Ie devoir et l' ennui. Les

pia is irs du sexe, il les trouve ailleurs.

Totalement soumise, l'epouse aryenne

n'a pas Ie droit d'etre jalouse. Si elle

apprend que son mari la trompe - ce

qui est la regIe - eUe ne protestera

pas, car c' est la un privilege du male :

il n'est pas question d'importuner son

seigneur et maitre pour un detail si trivial.

Manou (V.l54) ecrit : « Quoique la

conduite de son epoux soit blamable,

bien qu'il se livre a d'autres amours et

soit depourvu de bonnes qualites, la

femme vertueuse doit constamment Ie

reverer comme un Dieu. » Ce qui ne

l'empeche pas de se quereller avec son

dieu, non pas a propos de ses frasques,

mais pour de sordides questions materielles.

Enceinte, et bien que sa fonction soit

surtout de pondre des enfants, non

seulement elle ne jouit pas d'un traitement

de faveur mais, en outre, elle est

soumise a des tas de prescriptions, de

tabous. Elle accouchera dans la piece la

plus petite, la plus sordide ou elle

sejournera souvent car, mariee tres

jeune, a trente ans elle aura deja enfante

sept ou huit gosses, ce qui n' arrange

ni sa sante, ni sa ligne.

Le male hindou est Ie macho absoIu,

conditionne des I' enfance a soumettre

totalement Ia femme, a en faire littera­

Iement une esclave. Seion Ie dictionnaire,

est esclave « toute personne qui

est sous la coupe absolue d'un maitre

qui l'a capturee ou achetee. Privee de

personnalite juridique, de possession,

de droits, elle ne peut ni se liberer, ni

se deplacer a sa guise, ni agir suivant

sa volonte ». Et c'est exactement cela Ie

statut de I' epouse aryenne que Ie mari,

despote absolu, n'a meme pas eu a

acheter!

Quand les Anglais ont interdit les

prostituees sacrees, les devadasis, dans

les temples hindous, ou les males pouvaient

assouvir leurs puIs ions sexuelles,

les brahmanes ont pro teste avec

vigueur sous pretexte que cela mettrait

Ie bordel partout. Bien sur, ils protestaient

a cause du manque a gagner que

cet interdit allait leur causer, mais ils

n'avaient pas tout a fait tort. En effet,

Ie male indien est un obsede sexuel au

point qu' on s' empresse de marier une

fiIle des qu' eIle est pubere, parce

qU'eIle risque d'etre forcee a l'inceste

par son pere ou ses freres ! Ce n' est

pas moi qui Ie dis, mais Akhileshwar

Jha : en tant qu'Indien, il sait de quoi il

parle. Pour eviter cela, sa mere lui

inculque, des qu' eUe n' est plus une

fiUette, que son pere ne peut plus la

voir nue, ni appuyee au mur, ni allongee

sur un lit: ce sera it trop provocant,

trop risque ! II est toujours preferable

qu' elle evite sa presence mais, si cela

arrive, elle doit rester a distance, garder

la tete basse, ne pas rire, ni bailler,

ni parler trop vite ou trop haut.

Quant aux freres, ce n' est pas mieux !

Meme si eUe est leur ainee, elle n' a

aucune autorite sur eux. Passe l'age de

dix ans, eUe ne joue plus avec eux et

garde ses distances. A l' approche de la

puberte, eUe n'ira plus s'asseoir trop

pres d'eux, meme en public, et il est

impensable de la laisser seule dans

une piece avec I'un de ses freres.

Devant un male assis, fut-il son mari,

elle reste debout et se tait. La Sat/-Gfta

de Muktananda dit de I' epouse modele

(10.3) : « Elle mange avec grand plai-

sir la nourriture laissee par I' epoux ;

elle revere sans cesse les mets, les

fruits et tout ce qu' eUe offre a son

mario » Elle voit peu les hommes de la

fa mille, car ils ne sont pas souvent a la

maison. Tandis que les (rares) courageux

travaillent, tous les autres flanent

ou jouent aux des avec les copains sur

la place du village, a 1'0mbre du grand

banian en colportant les potins du

jour. Pour Manou, Ie boulot, c' est pour

les serfs et les femmes, donc tirer sa

flemme n' est pas honteux, au contraireo

Si la joint family garantit la securite

de taus ses membres, par contre, elle

engendre la paresse et l'irresponsabilite

: pourquoi se fatiguer puisque

to utes les recettes vont dans la caisse

commune?

Pour la femme, la grande sortie c' est

d'aUer faire les courses avec Ie mari.

Avec? Non, derriere! Deferente, eUe

suit son dieu a quelques metres de distance.

Au retour du bazar, Monsieur,

digne et detache, marche devant avec

Ies mains Iibres, sauf son ombrelle qui

Cette gravure representant

la satf montre

qu'un rideau lui

cacha it Ie bucher avant

son « saut herorque ».

Mais, a-t-e/le

vraiment saute?

Les deux hommes

debout derriere e/le ne

/' auraient-ils pas

poussee?

Leur attitude est

plutOt suspecte ...

l'abrite du soleil. Sa femme Ie suit avec

des paquets plein les bras et, en plus,

eUe porte un mioche sur Ia hanche.

Dans Ie bus, Monsieur reste assis,

Madame, debout.

Dans les familles orthodoxes, les

males adultes encouragent les jeunes

gar<;ons a desobeir aux femmes, leur

mere incluse, question d'affirmer leur

« virilite » ... D'ou leur attitude meprisante

envers leur mere et leurs tantes.

lIs n' en sont pas, pour autant, gates

par Ie pere. Manou a promulgue

(IV.164) : « II (l'Aryen) ne leve jamais

son baton sur un autre par colere, et

n' en frappe personne ... » Beau precepte

en verite, mais, sur sa lancee, il

enchaine : « A l' exception de son fils

ou de son eleve, qu'il peut chatier pour

leur instruction. » Ce dont il ne se

prive pas!

Les Anglais disent : « Spare the rod

and spoil the child ». Litteralement :

epargner Ie baton gate l'enfimt, ce qui

correspond a notre « qui aimc bien

chatie bien » . Ce qui, en lnde, s'ap-

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