Journal asmac No 1 - février 2023
Fréquence - Tout passe Politique - Les hôpitaux sur la corde raide Bêtabloquants - Application en pédiatrie dermatologique Toux - Le point de vue pharmacologique
Fréquence - Tout passe
Politique - Les hôpitaux sur la corde raide
Bêtabloquants - Application en pédiatrie dermatologique
Toux - Le point de vue pharmacologique
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<strong>Journal</strong><br />
N o 1, <strong>février</strong> <strong>2023</strong><br />
<strong>asmac</strong><br />
Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />
Fréquence<br />
Tout passe<br />
Page 24<br />
Politique<br />
Les hôpitaux sur<br />
la corde raide<br />
Page 6<br />
Bêtabloquants<br />
Application<br />
en pédiatrie<br />
dermatologique<br />
Page 52<br />
Toux<br />
Le point de vue<br />
pharmacologique<br />
Page 54
Sommaire<br />
Fréquence<br />
Tout passe<br />
Illustration de la page<br />
de couverture: Stephan Schmitz<br />
Editorial<br />
5 Une belle régularité<br />
Politique<br />
6 Les hôpitaux sur la corde raide<br />
9 L’essentiel en bref<br />
Formation postgraduée/<br />
Conditions de travail<br />
10 Comment réduire la longue attente<br />
13 Dans l’univers des médecinsassistant(e)s<br />
<strong>asmac</strong><br />
14 Un succès retentissant<br />
16 «Il faut rendre les modèles féminins<br />
dans la médecine plus tangibles»<br />
18 <strong>No</strong>uvelles des sections<br />
22 <strong>asmac</strong>-Inside<br />
23 Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />
Perspectives<br />
52 Actualités sur les bêtabloquants:<br />
utilisation en dermatologie pédiatrique<br />
54 Aus der «Therapeutischen<br />
Umschau» – Übersichtsarbeit:<br />
Husten aus pharmakologischer Sicht<br />
59 Un lieu particulier<br />
mediservice<br />
60 Boîtes aux lettres<br />
62 En forme et en bonne santé tout l’hiver<br />
Medpension<br />
64 Bien comprendre le certificat d’assurance<br />
de la caisse de pension<br />
66 Impressum<br />
Annonce<br />
Point de mire:<br />
Fréquence<br />
24 Entre pâleur et bronzage<br />
28 Depuis la sonorité d’une salle de concert<br />
jusqu’aux bips en salle d’opération<br />
30 Le pouls de la Suisse<br />
32 Des cris dans l’obscurité<br />
36 Trouver la note juste<br />
40 Voir l’environnement avec les oreilles<br />
45 Le septième jour, tu te reposeras<br />
48 Les ondes thêta sont au cœur de la<br />
régulation des émotions<br />
50 Les performances des animaux<br />
<strong>No</strong>us pouvons proposer de bons services aux médecins, parce que nous les comprenons bien.<br />
En tant que membre de mediservice <strong>asmac</strong>, vous appartenez à un groupe privilégié: vous avez<br />
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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 3
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Martin<br />
Inderbitzin<br />
Neurobiologe,<br />
Krebsbetroffener,<br />
Initiant My Survival<br />
Story<br />
Jana<br />
Siroka<br />
Fachärztin Innere +<br />
Intensivmedizin, Anthroposophische<br />
Medizin,<br />
Klinik Arlesheim<br />
#TGL<strong>2023</strong>
Editorial<br />
Une belle<br />
régularité<br />
Catherine Aeschbacher<br />
Rédactrice en chef<br />
du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />
Il a fallu un siècle entier pour prouver l’existence des ondes<br />
gravitationnelles. Albert Einstein avait théorisé leur existence<br />
dès 1916, il doutait cependant qu’il soit un jour possible de<br />
mesurer de telles ondes. En <strong>février</strong> 2016, trois physiciens américains<br />
ont publié les résultats de leurs recherches: quelques mois<br />
plus tôt, ils avaient pour la première fois réussi à mesurer directement<br />
une onde gravitationnelle. Pour cette avancée, les chercheurs ont reçu<br />
le prix <strong>No</strong>bel de physique en 2017. Toutes les ondes possèdent une<br />
fréquence. Dans le cas des ondes gravitationnelles, cette fréquence<br />
est située entre 10 -18 et 10 4 hertz.<br />
Toutes les cinq secondes, une reine termite pond un œuf. Enfermée<br />
dans un petit espace, elle passe sa vie avec le roi des termites, sans<br />
cesse occupée à engendrer sa progéniture. Cette fréquence et d’autres<br />
fréquences «animales», comme le sonar des chauves-souris, font<br />
l’objet du thème principal de ce numéro. La capacité des chauvessouris<br />
à détecter leur environnement à l’aide des ondes sonores a justement<br />
inspiré l’américain Daniel Kish, aveugle depuis son plus jeune<br />
âge. C’est lui qui a mis au point la technique dite du «sonar à clics»,<br />
qui permet aux personnes aveugles et malvoyantes de «voir avec leurs<br />
oreilles» en produisant des clics réguliers avec la langue. Vous trouverez<br />
plus de détails à ce sujet dans la rubrique Point de mire. Le thème<br />
de l’oreille et de la fréquence sonore est également abordé dans le<br />
reportage sur l’école de lutherie de Brienz et dans l’article sur l’acoustique<br />
des salles de concert et des salles d’opération. Le nombre d’événements<br />
qui se répètent régulièrement au cours d’une période donnée<br />
est toutefois loin de se limiter à la physique ou à la nature. C’est ce que<br />
révèle l’article sur la fréquence dans les religions: du fait de la succession<br />
des jours de travail et des jours fériés, les religions ont aujourd’hui<br />
encore une grande influence sur notre rythme de vie.<br />
Avec une belle (et malheureuse) régularité, les personnes qui<br />
cherchent actuellement des lits d’hôpitaux libres se voient opposer un<br />
refus. Les médecins-assistant(e)s passent des heures à gérer de telles<br />
demandes. Les «lits fermés» sont principalement dus au manque de<br />
personnel soignant, au manque de coordination et aux décisions erronées<br />
en matière de politique de la santé. Vous en saurez plus en lisant<br />
la rubrique Politique.<br />
Enfin, deux nouvelles chroniques reviendront régulièrement en <strong>2023</strong>:<br />
dans la rubrique Formation postgraduée/Conditions de travail,<br />
Camille Bertossa décrit ses premières expériences de médecin-assistante.<br />
Et sous le titre «Un lieu particulier», les membres de la rédaction<br />
du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong> dévoilent leurs endroits préférés. En ce début<br />
d’année, vous découvrirez un chalet un peu spécial, qui vaut sans<br />
aucun doute la peine d’être fréquenté.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 5
Politique<br />
Les hôpitaux<br />
sur la corde raide<br />
<strong>No</strong>tre système de santé va-t-il droit dans le mur?<br />
Cette question se pose compte tenu de la situation tendue dans les hôpitaux<br />
suisses. Il existe pourtant des solutions pour sortir de la crise.<br />
Severin Baerlocher, Comité directeur de l’<strong>asmac</strong><br />
La situation est tendue. De nombreux hôpitaux fonctionnent à la limite de leurs capacités depuis un certain temps déjà et ne peuvent pas exploiter<br />
suffisamment de lits en raison du manque de personnel.<br />
Le corps médical suisse découvre<br />
actuellement de nouveaux domaines<br />
d’activité. Les médecins-cadres<br />
dans les hôpitaux<br />
suisses reçoivent un nombre croissant de<br />
courriers de la part de patients frustrés et<br />
désespérés qui ont été renvoyés prématurément<br />
chez eux, qui n’ont pas été admis<br />
malgré une maladie grave ou dont l’intervention<br />
élective a été sans cesse repoussée.<br />
Les médecins concernés sont donc la<br />
cible de ces réactions et rédigent des<br />
lettres de réponse dans lesquelles ils expliquent<br />
aux patients le pourquoi et le<br />
comment de la situation actuelle. Quant<br />
aux médecins-assistant(e)s, ils exercent la<br />
nouvelle fonction de gestionnaire des lits.<br />
Comment en sommes-nous arrivés là?<br />
Une journée de travail habituelle dans<br />
un service des urgences en Suisse ressemble<br />
aujourd’hui, hélas, de plus en<br />
plus souvent à cela: tard l’après-midi ou<br />
en début de soirée, l’équipe soignante<br />
des urgences est informée que tous les<br />
lits de l’établissement sont occupés, à<br />
l’exception d’un à deux lits pour femmes,<br />
hommes ou aux soins intermédiaires.<br />
Photo: WavebreakMediaMicro / Adobe Stock<br />
6<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Politique<br />
La probabilité qu’à ce moment-là, des lits<br />
soient encore disponibles dans les trois<br />
catégories est quasiment nulle. Les médecins-assistant(e)s<br />
spécialistes dans la gestion<br />
des lits entament donc leur travail.<br />
Ils se renseignent par téléphone sur les<br />
lits disponibles dans les hôpitaux environnants,<br />
évidemment en plus de leur<br />
activité médicale. En commençant par<br />
l’hôpital le plus proche, ils passent à travers<br />
la longue liste sur laquelle sont déjà<br />
indiqués les hôpitaux qui affichent complet.<br />
Ils finissent donc par atterrir dans<br />
les cantons voisins où il n’y a aussi qu’un<br />
petit nombre de lits disponibles.<br />
En même temps, la cheffe de clinique<br />
ou le chef de clinique du service des urgences<br />
reçoit un appel d’un hôpital éloigné:<br />
«Avez-vous encore un lit pour<br />
hommes de libre chez vous?» La réponse:<br />
«Hélas non, nous sommes nous-mêmes<br />
à la recherche d’un tel lit.» Cet entretien<br />
permet au moins de mettre à jour la liste<br />
des hôpitaux déjà complets, ce qui évitera<br />
des appels téléphoniques inutiles. Finalement,<br />
on parvient malgré tout à trouver<br />
un lit. Le gestionnaire des lits/médecin-assistant(e)<br />
apprend cependant aussi<br />
que dans certains services des urgences,<br />
les patients doivent y passer la nuit faute<br />
d’alternative.<br />
Les problèmes sont structurels<br />
A quoi la pénurie de lits qui s’aggrave en<br />
Suisse depuis l’été dernier est-elle due?<br />
Plusieurs causes viennent se superposer:<br />
1. Des hypothèses erronées: au cours des<br />
dernières années, de nombreux cantons<br />
ont fermé des hôpitaux de petite<br />
taille dans un souci d’économie. Les<br />
experts qui ont pris ces décisions pensaient<br />
probablement que les infirmières<br />
et infirmiers ainsi libérés iraient travailler<br />
dans les grands hôpitaux. Aujourd’hui,<br />
nous savons que cette hypothèse<br />
était hélas fausse. Après presque<br />
trois ans de pandémie, la lassitude était<br />
probablement trop grande chez certains<br />
et chez d’autres, la peur de n’être<br />
qu’un numéro dans un grand hôpital<br />
et de devoir effectuer des services peu<br />
attrayants était trop forte. D’autres encore<br />
auraient peut-être aimé changer<br />
d’hôpital, mais la distance entre leur<br />
domicile et leur lieu de travail était trop<br />
longue. Quoi qu’il en soit, les lits nouvellement<br />
ouverts dans les grands<br />
hôpitaux après la fermeture des petits<br />
établissements ne peuvent actuellement<br />
pas tous être exploités faute de<br />
personnel.<br />
2. La bureaucratie: le personnel infirmier<br />
restant consacre aujourd’hui une grande<br />
partie de son temps de travail à effectuer<br />
des tâches administratives. Souvent, il<br />
ne reste plus que la moitié du temps de<br />
travail pour les soins aux patients. Il<br />
passe le reste de son temps à saisir ses<br />
activités dans des outils de facturation<br />
et à documenter les tâches accomplies.<br />
3. Le manque de coordination: il y a un<br />
probablement un grand nombre de lits<br />
disponibles dont on ne connaît pas<br />
l’existence. D’une part, on bloque pour<br />
les interventions électives des lits dont<br />
auraient besoin les collègues aux urgences.<br />
D’autre part, on n’a pas de vue<br />
d’ensemble. Chaque hôpital tente par<br />
ses propres moyens de trouver des lits<br />
disponibles dans les hôpitaux voisins.<br />
Plus de coordination et moins de<br />
bureaucratie<br />
Des mesures relativement simples permettraient<br />
pourtant d’améliorer la situation<br />
actuelle en ce qui concerne la disponibilité<br />
des lits.<br />
A court terme, une coordination des<br />
lits à l’échelon national peut apporter une<br />
amélioration. Une telle coordination était<br />
déjà temporairement en place pendant la<br />
pandémie et pourrait par exemple être exploitée<br />
par la Rega ou une autre organisation<br />
nationale. Mais pour cela, il faudrait<br />
que l’état de nécessité actuel soit reconnu.<br />
Dans un tel scénario, les hôpitaux seraient<br />
tenus de communiquer quotidiennement<br />
les lits disponibles, qui seraient ensuite<br />
répartis par le service de coordination.<br />
Cela soulagerait rapidement les équipes<br />
des centres d’urgence.<br />
A moyen terme, le personnel infirmier<br />
et les médecins doivent être libérés<br />
de leurs obligations en matière de documentation<br />
qui sont manifestement excessives<br />
et chronophages. Bien trop souvent,<br />
ils doivent consigner par écrit des informations<br />
qui seraient pourtant déjà disponibles.<br />
Un hôpital doit veiller à ce que les<br />
informations ne soient consignées qu’une<br />
seule fois et qu’elles soient ensuite mises à<br />
la disposition de tous les médecins et de<br />
l’ensemble du personnel soignant impliqués.<br />
Le dossier électronique du patient<br />
(DEP) serait également utile dans ce domaine.<br />
Il faut donc poursuivre son développement<br />
à un rythme soutenu.<br />
Revenons à la question initiale: notre<br />
système de santé va-t-il droit dans le mur?<br />
Si la politique de la santé suisse n’arrive<br />
pas à trouver et à mettre en œuvre rapidement<br />
des solutions efficaces pour pallier<br />
la situation d’urgence dans laquelle se<br />
trouvent actuellement les hôpitaux, le<br />
risque est réel. Il est donc urgent de résoudre<br />
les problèmes évoqués plus haut.<br />
Sinon, la frustration du personnel de la<br />
santé va continuer de s’accroître, ce qui ne<br />
fera que renforcer un dangereux cercle vicieux.<br />
Si l’on parvient à trouver un consensus<br />
sur la gravité de la situation actuelle et<br />
que l’on intervient avec courage et rapidité,<br />
on pourra décharger de manière substantielle<br />
les hôpitaux dans toute la Suisse.<br />
@vsao<strong>asmac</strong><br />
Comité directeur<br />
de l’<strong>asmac</strong><br />
Severin Baerlocher<br />
est membre du Comité<br />
directeur de l’<strong>asmac</strong><br />
et travaille comme chef<br />
de clinique en médecine<br />
interne dans un<br />
hôpital régional.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 7
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Politique<br />
Le pilotage n’est pas<br />
la panacée<br />
Photo: màd<br />
Commençons par un petit retour en arrière: en septembre<br />
2015, l’Observatoire suisse de la santé (Obsan)<br />
a présenté dans le cadre de la plate-forme de l’OFSP<br />
«Avenir de la formation médicale» son projet de<br />
«modèle pour la détermination des besoins futurs en médecins<br />
par spécialité». L’objectif: piloter.<br />
Poursuivons notre remontée du passé: le 3 juillet 2002,<br />
le Conseil fédéral avait décidé de limiter l’admission des médecins<br />
à pratiquer à la charge de l’assurance obligatoire des soins.<br />
Après plusieurs solutions transitoires et provisoires, la Confédération<br />
a finalement introduit une réglementation<br />
définitive. Ici aussi, l’objectif: piloter.<br />
Revenons au présent: le projet «Réformer»<br />
a été lancé en Suisse romande. Il vise<br />
à améliorer la coordination et la qualité<br />
de la formation médicale postgraduée<br />
ainsi qu’à réglementer le nombre et<br />
la répartition des postes de formation<br />
postgraduée.<br />
Et pour finir, le comité «Coordination<br />
de la formation postgrade<br />
des médecins», rattaché à l’OFSP,<br />
se penche depuis l’automne 2019<br />
sur des questions telles que: avonsnous<br />
suffisamment de médecins en<br />
Suisse? Avons-nous les bons médecins?<br />
Travaillent-ils au bon endroit? Et<br />
oui, vous avez bien deviné, il s’agit une fois<br />
de plus de pilotage.<br />
Le désir, ou disons plutôt la pression, vient de<br />
la politique à qui l’administration a emboîté le pas sans<br />
grande retenue. Et même si parfois, on tente de faire passer le<br />
pilotage comme une mesure visant à garantir la qualité de la formation<br />
postgraduée, de traitement ou des soins, il s’agit en premier<br />
lieu de réaliser des économies. Il ne doit nulle part y avoir<br />
un médecin de trop, cela coûte trop cher.<br />
L’idée: nous calculons aujourd’hui le nombre de radiologues<br />
dont la ville de Berne aura besoin dans dix ans et pilotons donc<br />
les candidats potentiels à travers la formation pré- et postgraduée<br />
afin qu’ils apparaissent dans dix ans au bon endroit pour<br />
couvrir de façon optimale les besoins dans le secteur stationnaire<br />
et ambulatoire.<br />
De prime abord, cela peut sembler séduisant et intelligent.<br />
Il y a toutefois un hic. Ni le besoin ni l’offre ne peuvent être prédits<br />
ou calculés avec la précision nécessaire. Il y a trop d’inconnues<br />
et ce n’est pas seulement la pandémie de coronavirus qui<br />
nous a montré que le secteur de la santé en Suisse (aussi) pouvait<br />
connaître de profonds changements en très peu de temps et, à<br />
L’essentiel<br />
en bref<br />
plus forte raison, en l’espace de dix ans. Dans ce contexte, il faut<br />
donc faire preuve de prudence lorsque l’on établit des modèles de<br />
planification et de pilotage, et ne pas oublier de tenir compte et<br />
de communiquer les limites inhérentes à de tels modèles. Au final,<br />
il s’agit ni plus ni moins de l’approvisionnement en soins<br />
dans notre pays. A l’heure actuelle, nous voyons ce qui se passe<br />
lorsque la pression impacte le personnel. Le personnel soignant<br />
manque, des lits doivent être fermés, des traitements reportés et<br />
des patients transférés ou renvoyés. Les médecins aussi sont touchés<br />
et doivent réparer les dégâts.<br />
Je suis donc tenté de demander: «N’avons-nous<br />
rien appris?» L’envie de réaliser des économies<br />
au moyen d’interventions irréfléchies et la<br />
pression aux économies croissante se<br />
traduisent par une détérioration des<br />
conditions de travail et de formation<br />
postgraduée pour le personnel.<br />
Pourquoi ne réalise-t-on cela que<br />
lorsque le personnel manque et que<br />
le problème devient aigu? Il faut<br />
alors prendre des mesures urgentes<br />
pour maintenir les collaborateurs<br />
restants dans la profession et lancer<br />
une offensive de formation pour<br />
trouver du personnel à plus long<br />
terme. Les médecins et le personnel<br />
soignant ne sont pas simplement<br />
des facteurs de coûts gênants qu’il faut<br />
remettre à leur place et contrôler de près.<br />
Ils sont les piliers de notre système de santé.<br />
<strong>No</strong>us devons donc en prendre soin. Les interventions<br />
et restrictions que l’on veut imposer dans leur travail quotidien<br />
et sur leur parcours professionnel ne doivent pas être guidées<br />
par des objectifs irréalistes ou des idées préconçues. Cela se paie<br />
doublement, sur le plan personnel et financier. Le bon sens et la<br />
clairvoyance s’imposent.<br />
Pour nous à l’<strong>asmac</strong>, cela signifie qu’il faut protéger et<br />
garantir la formation médicale postgraduée et continue tout en<br />
améliorant durablement les conditions de travail, de façon à<br />
ce que dans cinq ou dix ans, nous ayons suffisamment de médecins<br />
motivés et compétents.<br />
Simon Stettler,<br />
directeur de l’<strong>asmac</strong><br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 9
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Titres de spécialiste<br />
Comment réduire<br />
la longue attente<br />
<strong>No</strong>mbreux sont les membres de l’<strong>asmac</strong> qui se plaignent<br />
de la durée de traitement des demandes de titre. L’ISMF doit effectivement<br />
s’améliorer dans ce domaine. Mais les médecins aussi peuvent<br />
contribuer à réduire la durée de traitement des demandes.<br />
Christoph Hänggeli, directeur de l’ISFM<br />
Le logbook doit être ouvert dès le début de la formation postgraduée et ensuite être continuellement mis à jour.<br />
En tant qu’institution accréditée<br />
par la Confédération, l’Institut<br />
suisse pour la formation médicale<br />
postgraduée et continue<br />
(ISFM) est responsable de la réglementation<br />
et de la mise en œuvre de la formation<br />
médicale postgraduée. Cela inclut<br />
notamment la vérification des conditions<br />
d’octroi des 45 titres de spécialiste et de<br />
plus d’une centaine d’autres qualifications.<br />
L’ISFM réunit tous les acteurs importants:<br />
sociétés de discipline, <strong>asmac</strong>,<br />
AMDHS, facultés et autres institutions<br />
importantes comme l’OFSP, la CDS et H+.<br />
Le secrétariat de l’ISFM est l’interlocuteur<br />
de tous les médecins pour tout ce qui<br />
concerne la formation postgraduée et<br />
continue. L’ISFM s’efforce de garantir une<br />
formation postgraduée de qualité en utilisant<br />
les instruments les plus modernes de<br />
la formation médicale (EPA, évaluations,<br />
formation postgraduée structurée). En<br />
même temps, les objectifs d’apprentissage<br />
doivent pouvoir être atteints dans la<br />
durée de formation prescrite, afin que<br />
l’accès à l’activité indépendante soit possible<br />
en temps voulu. L’effort à fournir<br />
pour développer des outils électroniques<br />
facilitant l’administration et la documentation<br />
de la formation postgraduée est<br />
énorme. En particulier pour le logbook<br />
électronique, plusieurs chantiers sont en<br />
cours et attendent d’être achevés en raison<br />
de l’imbrication des nombreux programmes<br />
de formation postgraduée.<br />
<strong>No</strong>tre service informatique travaille d’arrache-pied<br />
à la mise au point de solutions<br />
visant à garantir un service optimal et<br />
orienté vers le client. Les problèmes qui<br />
Photo: thodonal / Adobe Stock<br />
10<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
en découlent et la pénurie de personnel<br />
ont pour conséquence que la durée de<br />
traitement des demandes ne correspond<br />
malheureusement pas à nos attentes. Les<br />
délais de traitement des demandes sont<br />
actuellement d’un à trois mois, voire plus<br />
si les dossiers sont incomplets. De plus,<br />
nous devons limiter la disponibilité téléphonique<br />
à l’après-midi. <strong>No</strong>us faisons<br />
tout pour améliorer cette situation. <strong>No</strong>us<br />
mobilisons au mieux les ressources disponibles<br />
et comptons sur votre compréhension<br />
en ce qui concerne les délais de traitement<br />
parfois longs.<br />
Les médecins peuvent apporter leur<br />
contribution<br />
Pour améliorer la situation, les médecins<br />
en formation postgraduée peuvent aussi<br />
apporter leur contribution. <strong>No</strong>us constatons<br />
régulièrement que les demandes sont<br />
incomplètes, soumises trop tôt ou trop<br />
tard. Cela prolonge les temps de traitement<br />
pour tous les demandeurs, étant<br />
donné qu’il faut alors procéder à des clarifications<br />
fastidieuses. Vous pouvez, en<br />
tant que médecins en formation postgraduée,<br />
grandement nous faciliter la tâche<br />
en observant les points suivants:<br />
– Ouvrez le logbook électronique dès le début<br />
de la formation postgraduée et mettez-le<br />
continuellement à jour. Consultez<br />
à ce sujet le mode d’emploi et la FAQ disponibles<br />
en ligne.<br />
– Consultez les informations sur www.<br />
siwf.ch et en particulier le programme de<br />
formation postgraduée applicable à<br />
votre cas, avec les dispositions transitoires<br />
en cas de révision.<br />
– Soumettez la demande de manière complète<br />
et conformément aux instructions<br />
du logbook électronique et de l’aidemémoire<br />
disponible en ligne.<br />
Afin de gagner du temps et d’accélérer<br />
la procédure d’octroi du titre, nous vous<br />
prions de soumettre votre demande au<br />
maximum trois mois avant la fin de la<br />
dernière période de formation postgraduée<br />
requise pour l’obtention du titre. Le dernier<br />
certificat ISFM est conclu et signé par<br />
le responsable de l’établissement de formation<br />
postgraduée au maximum trois<br />
mois à l’avance.<br />
Petites lacunes, mais résultat<br />
optimal<br />
– <strong>No</strong>us constatons régulièrement que ce<br />
sont souvent des lacunes relativement<br />
banales et faciles à éviter dans les demandes<br />
qui entraînent des retards<br />
considérables. Vous devez donc impérativement<br />
tenir compte des informations<br />
suivantes:<br />
– Le certificat ISFM, déposé dans le logbook<br />
électronique une fois qu’il est<br />
signé, doit avoir le même numéro de<br />
version que le certificat de la période<br />
correspondante dans le logbook électronique.<br />
– Téléchargez le certificat ISFM de bonne<br />
qualité et présenté sous forme de fichier<br />
PDF. Assurez-vous que les pages ne<br />
soient pas coupées, que toutes les pages<br />
soient scannées et que le numéro de<br />
version, qui se trouve toujours en bas<br />
de la page, soit clairement lisible.<br />
– Pour chaque période de formation<br />
postgraduée en Suisse, il est nécessaire<br />
de déposer le certificat ISFM correspondant<br />
à la spécialité en question. En cas<br />
de formation approfondie, veuillez ne<br />
pas déposer par erreur le certificat correspondant<br />
au domaine du titre de spécialiste.<br />
– Les anciens certificats FMH, qui étaient<br />
remplis à la main pour les périodes de<br />
formation antérieures à 2015, se composent<br />
d’un certificat FMH et du protocole<br />
d’évaluation. Pour les périodes de<br />
formation qui exigent en outre des procédures<br />
sous le chiffre 3 du programme<br />
de formation, il faut aussi présenter en<br />
plus un formulaire d’évaluation spécifique<br />
à joindre au protocole d’évaluation.<br />
Si vous ne disposez pas (plus) d’un<br />
certificat complet, la période de formation<br />
doit être attestée dans le logbook<br />
électronique par un certificat ISFM que<br />
vous devez vous procurer après-coup.<br />
– Chaque activité de recherche doit faire<br />
l’objet d’un descriptif signé par le responsable<br />
du département de recherche.<br />
Le descriptif indique la méthode, le<br />
thème, la problématique, le résultat obtenu,<br />
pour qui la recherche est faite et la<br />
tâche principale pendant la recherche.<br />
– Les compétences que l’on doit inscrire à<br />
la main dans le certificat ISFM doivent<br />
être mentionnées de manière exhaustive.<br />
– Le certificat ISFM doit être signé par la/<br />
le responsable de l’établissement de formation<br />
postgraduée (selon les indications<br />
du registre de l’ISFM) et muni du<br />
cachet.<br />
– Veuillez vérifier si la/le responsable de<br />
l’établissement de formation postgraduée<br />
a bien coché la case sur la dernière<br />
page du certificat ISFM («est comptée ou<br />
n’est pas comptée»). Veillez à ce qu’aucune<br />
signature ne manque sur la feuille<br />
de signatures qui doit être téléchargée<br />
avant le dépôt de la demande.<br />
– La reconnaissance par la Commission<br />
des professions médicales (MEBEKO) se<br />
compose de l’attestation de reconnaissance<br />
et de la lettre d’accompagnement.<br />
Elle comprend trois pages. Veuillez vous<br />
assurer que les trois pages sont téléchargées.<br />
– Si vous êtes en possession d’une reconnaissance<br />
de la MEBEKO, nous vous<br />
prions de télécharger le diplôme de médecin<br />
reconnu par la MEBEKO.<br />
– Pour les périodes de formation postgraduée<br />
à l’étranger, tous les documents<br />
doivent être remis conformément à<br />
l’aide-mémoire.<br />
Si ces points sont respectés, le travail des<br />
spécialistes et de la Commission des titres<br />
s’en trouvera considérablement facilité.<br />
Chaque e-mail qui ne doit pas être écrit,<br />
par exemple pour demander des pages<br />
non scannées d’un certificat, représente<br />
un gain de temps. Bien entendu, nous ne<br />
nous attendons pas à ce que toutes les demandes<br />
soient impeccables dès le départ.<br />
Or, à l’heure actuelle, environ 80% des demandes<br />
sont incomplètes. Il est donc urgent<br />
de réduire ce taux bien trop élevé.<br />
Cela dans l’intérêt de toutes les parties<br />
concernées. Les demandes concernant<br />
des documents manquants et les demandes<br />
de précisions auxquelles nos spécialistes<br />
doivent procéder sont une prestation<br />
au client qui permet à la Commission<br />
des titres de procéder à une évaluation<br />
dans les meilleurs délais.<br />
Réduire au minimum<br />
les délais d’attente<br />
L’<strong>asmac</strong> sait que tout retard est source<br />
de frustrations pour les médecins<br />
en fin de formation postgraduée qui<br />
souhaitent rapidement obtenir leur<br />
titre de spécialiste. Car l’absence de titre<br />
de spécialiste peut retarder l’étape<br />
suivante de la carrière et/ou avoir des<br />
répercussions sur le salaire. <strong>No</strong>us<br />
sommes donc en contact étroit avec<br />
l’ISFM et faisons tout notre possible<br />
pour améliorer la situation et réduire<br />
au minimum le délai entre la fin de la<br />
formation postgraduée et l’octroi du<br />
titre de spécialiste. C’est dans l’intérêt<br />
de toutes les parties. Veuillez tenir<br />
compte des conseils de l’ISFM, dont le<br />
respect facilitera l’obtention du titre<br />
de spécialiste dans les délais impartis.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 11
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Je veux<br />
une bonne<br />
formation<br />
postgraduée<br />
et le temps nécessaire<br />
à cela.<br />
C’est<br />
possible?<br />
Oui, c’est<br />
possible!<br />
Ensemble, nous<br />
pouvons le faire!<br />
<strong>No</strong>us accompagnons sur le parcours<br />
menant au titre de spécialiste.<br />
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12<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Dans l’univers des médecins-assistant(e)s<br />
N’y avait-il pas encore<br />
autre chose?<br />
<strong>No</strong>us le connaissons tous,<br />
le fameux plan de formation<br />
de 100 jours qui doit nous<br />
permettre d’atteindre en<br />
100 jours le niveau de connaissances d’un<br />
médecin (ou plutôt celui d’un étudiant<br />
en médecine titulaire d’un diplôme).<br />
De ce point de vue, ça ne pose<br />
donc aucun problème, compte tenu des<br />
840 jours de travail acharné au cours<br />
des cinq dernières années d’études (par<br />
rapport aux deux semestres par année<br />
d’études, et si l’on y ajoute les week-ends).<br />
«Ah, l’examen n’a lieu qu’en août?<br />
Et tu n’as QUE trois examens? Pas de<br />
souci alors!», pouvait-on régulièrement<br />
entendre de la part de certains observateurs<br />
extérieurs.<br />
L’apprentissage est donc synonyme<br />
de détente. Un petit cours par-ci, une<br />
manifestation par-là, sans oublier une<br />
petite semaine de vacances et la soirée<br />
de concert, le tour à vélo et finalement<br />
la petite excursion à Turin pour rendre<br />
visite à sa collègue ... On commence<br />
donc à porter un bref regard sur les documents<br />
à un rythme d’un à deux jours<br />
par semaine.<br />
Ensuite arrive le printemps. Les jours<br />
deviennent plus longs, les oiseaux gazouillent<br />
et les températures augmentent.<br />
Bien sûr, il y a des choses bien plus importantes<br />
à faire que de s’asseoir pendant<br />
des heures à son bureau et de réaliser<br />
que la plupart des choses que l’on pensait<br />
avoir enregistrées sont retombées dans<br />
l’oubli et qu’il faudrait donc quasiment<br />
recommencer les études à zéro. Et cela<br />
en 100 jours? Ce qui paraissait être long<br />
s’avère être une période très limitée et<br />
particulièrement difficile.<br />
Les remords ne tardent pas à se<br />
manifester et parfois, simplement penser<br />
au mois d’août nous fait froid dans le dos.<br />
Mi-juin: «Youpi! Le dernier jour à<br />
l’uni! Il faut marquer le coup!», pense<br />
l’optimiste. «Tant mieux pour toi, mais<br />
qui dit que ce sera vraiment le dernier<br />
jour d’université?», répond le pessimiste.<br />
La température augmente de jour en<br />
jour, pas seulement sur le plan météorologique.<br />
Le véritable marathon d’apprentissage<br />
commence début juillet sur une<br />
pente raide et un sol cahoteux. Comme<br />
pour un marathon dans les Alpes suisses.<br />
Ensuite, c’est le sprint final. Pendant<br />
que le reste de la population savoure les<br />
longues soirées d’été et les journées en<br />
s’adonnant à la baignade, à la randonnée<br />
ou au soleil, nous sommes assis à une<br />
table et bûchons sans relâche, rassemblons<br />
nos dernières réserves d’énergie,<br />
de motivation et d’espoir.<br />
Et soudain, la dernière soirée avant<br />
le jour tant attendu est là. Les 100 jours<br />
sont écoulés et on se demande comment<br />
le temps a pu passer si vite alors que cette<br />
période semblait interminable au début.<br />
Enfin, le grand jour pour les futurs<br />
médecins est arrivé, jour également<br />
connu sous le nom d’examen fédéral<br />
écrit: une course folle des émotions<br />
et sentiments (excitation, peur, joyeuse<br />
attente, méfiance, trac, incertitude,<br />
amour et haine). Et finalement, le soulagement.<br />
En septembre, l’examen pratique<br />
est passé avec succès. On se retrouve<br />
donc soudain avec son examen fédéral<br />
en poche. L’interminable apprentissage<br />
a (du moins provisoirement) une fin<br />
et les études de médecine sont officiellement<br />
terminées.<br />
Et maintenant? ... Ah oui, les choses<br />
sérieuses n’ont pas encore commencé.<br />
Camille Bertossa,<br />
médecin-assistante en<br />
médecine de 1 re année de<br />
formation postgraduée<br />
Photo: màd<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 13
<strong>asmac</strong><br />
Campagne de recrutement de l’<strong>asmac</strong><br />
Un succès<br />
retentissant<br />
La campagne de recrutement 2022 a largement atteint ses objectifs.<br />
Le nombre de nouveaux membres a augmenté de 50%<br />
par rapport à l’année précédente. Et l’<strong>asmac</strong> a aussi plus de fans<br />
sur les réseaux sociaux. Certains éléments de la campagne<br />
se poursuivront en <strong>2023</strong>.<br />
Philipp Thüler, responsable politique et communication / directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />
Trois des sujets qui ont été utilisés pour la campagne d’affichage et sur les réseaux sociaux.<br />
Photo: <strong>asmac</strong><br />
14<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>asmac</strong><br />
Ces dernières années, l’<strong>asmac</strong><br />
connait une croissance continue.<br />
L’effectif des membres de<br />
l’Association suisse des médecins-assistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique a<br />
augmenté de près de 20% au cours des dix<br />
dernières années pour atteindre environ<br />
22 000 personnes. Pour que cela reste ainsi<br />
et pour renforcer la notoriété de l’association,<br />
l’<strong>asmac</strong> a décidé en 2021 d’investir<br />
dans le recrutement de nouveaux<br />
membres et de lancer une campagne à cet<br />
effet. Elle visait à informer les membres<br />
potentiels, c’est-à-dire les médecins-assistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique dans les<br />
hôpitaux suisses, sur le rôle de l’<strong>asmac</strong> et<br />
sur la nécessité d’y adhérer.<br />
La campagne de l’<strong>asmac</strong> a été conçue<br />
et mise en œuvre en collaboration avec<br />
l’agence «Die Schwedin». Les images et les<br />
textes utilisés pour les annonces sur les réseaux<br />
sociaux (Facebook, LinkedIn et Instagram)<br />
et aussi pour les affiches ou flyers<br />
constituaient l’élément central de la campagne.<br />
Les affiches et flyers ont en premier<br />
lieu été placés le long des lignes de transports<br />
publics qui conduisent vers les hôpitaux<br />
ou aux arrêts situés à proximité de ces<br />
établissements. Les sections ont également<br />
utilisé ces supports. Les six sujets<br />
reprennent des questions et problèmes<br />
quotidiens des jeunes médecins et font<br />
passer le message qu’il existe des solutions<br />
pour lesquelles l’<strong>asmac</strong> s’engage.<br />
Depuis le lancement de la campagne en mars, le nombre des nouvelles adhésions a augmenté de<br />
865 à 1308, c’est-à-dire de 51% par rapport à l’année précédente.<br />
puis le début de la campagne en mars<br />
2022, l’adhésion peut se faire par voie électronique.<br />
Il suffit de remplir le formulaire<br />
sur le site web.<br />
L’année du jubilé célébrée en parallèle<br />
a aussi eu un impact positif sur la campagne.<br />
Grâce à la fourgonnette <strong>asmac</strong>,<br />
l’<strong>asmac</strong> a pu faire sa promotion directement<br />
dans les hôpitaux. Quant aux sections,<br />
elles ont aussi contribué au succès<br />
de la campagne en organisant de nombreuses<br />
manifestations.<br />
Croissance sur les réseaux sociaux<br />
Ce succès est considérable. Le nombre de<br />
nouvelles adhésions pendant la durée<br />
de la campagne de mars à décembre<br />
2022 a augmenté de 51% par rapport à<br />
l’année précédente, ce qui est un chiffre<br />
re marquable. De mars à décembre 2022,<br />
1308 personnes ont adhéré à l’<strong>asmac</strong>,<br />
alors qu’elles étaient 865 entre mars et<br />
décembre 2021. La croissance sur les ré-<br />
Processus d’adhésion simplifié<br />
L’action «Les membres recrutent des<br />
membres» était un autre élément de la<br />
campagne. Pour chaque nouveau membre<br />
recruté, les membres recruteurs pouvaient<br />
choisir un cadeau, p. ex. une lunchbox, un<br />
bon pour l’achat de livres ou un don à une<br />
organisation caritative. En même temps,<br />
le processus d’adhésion a été simplifié. Deseaux<br />
sociaux témoigne aussi du succès<br />
de la campagne. Dans l’ensemble, plus<br />
de 500 nouveaux fans ont rejoint l’<strong>asmac</strong><br />
sur LinkedIn, Instagram et Facebook.<br />
Néanmoins, l’attention portée à l’<strong>asmac</strong><br />
sur ces canaux reste relativement modeste.<br />
Il s’agit donc de poursuivre la croissance<br />
en <strong>2023</strong>.<br />
La campagne n’est de toute manière<br />
pas terminée. L’association faîtière <strong>asmac</strong><br />
ne réservera plus de panneaux publicitaires<br />
en <strong>2023</strong>, mais les affiches restent disponibles.<br />
Les sections peuvent les commander<br />
auprès de l’association faîtière<br />
pour réserver des panneaux publicitaires à<br />
l’échelon local ou pour les utiliser lors de<br />
manifestations. L’association faîtière va<br />
poursuivre la campagne avec des annonces<br />
sur les réseaux sociaux et aussi<br />
avec l’action «Les membres recrutent des<br />
membres». Il vaut donc la peine de continuer<br />
de faire de la publicité pour l’association<br />
en <strong>2023</strong> et au-delà.<br />
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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 15
<strong>asmac</strong><br />
Les femmes aux postes dirigeants<br />
«Il faut rendre les modèles<br />
féminins dans la médecine<br />
plus tangibles»<br />
La profession de médecin se féminise.<br />
Avec les ateliers «Future Women Physicians», l’<strong>asmac</strong> veut<br />
contribuer à ce que la part de femmes occupant<br />
des fonctions dirigeantes dans le domaine médical augmente.<br />
Dans l’interview, Svenja Ravioli en explique les raisons.<br />
Philipp Thüler, responsable politique et communication / directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />
Photo: Photographee.eu/Adobe Stock<br />
16<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>asmac</strong><br />
Photo: màd<br />
Les ateliers ne visent pas<br />
seulement à transmettre des<br />
connaissances, mais aussi<br />
à encourager la mise en réseau<br />
des jeunes femmes médecins.<br />
Tu as accompagné «Future Women<br />
Physicians» dès le début. Pour quelles<br />
raisons ces ateliers ont-ils vu le jour?<br />
La part des femmes dans les études de<br />
médecine et le corps médical augmente<br />
continuellement. Mais malgré cette tendance<br />
manifeste, les modèles féminins<br />
aux postes de cadres et dirigeants continuent<br />
de faire défaut. <strong>No</strong>us voulons y remédier<br />
et, grâce aux ateliers «Future Women<br />
Physicians», motiver les femmes médecins<br />
à aborder leur carrière avec courage<br />
et assurance pour elles-mêmes faire figure<br />
d’exemples.<br />
A qui s’adressent ces ateliers?<br />
A l’heure actuelle, l’offre s’adresse aux<br />
médecins-assistantes expérimentées et<br />
aux jeunes cheffes de clinique qui s’interrogent<br />
sur la planification de leur carrière.<br />
Il s’agit de mettre en exergue les obstacles<br />
éventuels et de montrer comment les surmonter<br />
grâce à des solutions créatives.<br />
La mise en réseau gagne aussi en importance,<br />
raison pour laquelle nous voulons<br />
établir par le biais des ateliers un réseau<br />
pour femmes médecins dans toute la<br />
Suisse. Dans ce cadre, nous prévoyons<br />
d’organiser des rencontres alumni avec<br />
des exposés intéressants et des contenus<br />
interactifs.<br />
Comment se déroule un atelier FWP?<br />
Les ateliers sont dirigés par le D r méd.<br />
Christina Venzin de College M et durent<br />
trois heures. Parmi les thèmes abordés<br />
figurent par exemple le contexte socioculturel,<br />
la propre conception de la carrière<br />
ainsi que des outils utiles pour surmonter<br />
les obstacles. Le contenu se compose<br />
d’exposés, de discussions et d’exercices<br />
pratiques.<br />
Le sexe est-il vraiment un obstacle<br />
à la carrière? N’est-ce pas en premier<br />
lieu la mauvaise compatibilité entre<br />
travail et vie privée qui constitue le<br />
principal problème?<br />
Pour les médecins, la compatibilité entre<br />
travail et vie privée doit être améliorée indépendamment<br />
du sexe. La problématique<br />
des obstacles sur la carrière féminine<br />
est cependant bien plus complexe. Cela va<br />
des modèles de rôle ancrés dans la société<br />
jusqu’à la culture du leadership traditionnelle<br />
et parfois lourde. Et finalement, il<br />
s’agit aussi de dépasser ses propres idées et<br />
limites. Le réseau «Future Women Physicians»<br />
vise donc à augmenter le nombre de<br />
modèles féminins dans la médecine et à<br />
les rendre plus tangibles.<br />
Jusqu’ici, les ateliers FWP n’ont eu<br />
lieu qu’en Suisse alémanique.<br />
Est-il prévu d’en organiser en Suisse<br />
romande?<br />
Suite aux retours positifs des ateliers organisés<br />
jusqu’à présent en Suisse alémanique,<br />
une extension de l’offre à la Suisse<br />
romande et italienne est envisagée. Dès<br />
que nous aurons des nouveautés à ce sujet,<br />
nous en informerons les membres de<br />
l’<strong>asmac</strong>.<br />
D’ailleurs, un «Next-Level-Workshop»<br />
est actuellement en préparation en collaboration<br />
avec le D r méd. Christina Venzin.<br />
Cette offre vise à préparer les futurs<br />
chef(fe)s de clinique aux défis et compétences<br />
en lien avec leur nouveau rôle. Ce<br />
cours s’adressera donc aux hommes et aux<br />
femmes.<br />
Future Women Physicians<br />
Future Women Physicians est désormais<br />
une prestation de l’<strong>asmac</strong>.<br />
Jusqu’ici, deux ateliers sont prévus<br />
en <strong>2023</strong>. Le premier aura lieu le<br />
13 <strong>février</strong> à Berne, le deuxième le<br />
25 septembre à Zurich (de 17h à 20h).<br />
Les frais de cours s’élèvent à CHF 200.–<br />
ou CHF 150.– pour les membres de<br />
l’<strong>asmac</strong>. Vous trouverez d’autres informations<br />
et la possibilité de s’inscrire sur<br />
https://vsao.ch/fr/services-et-support/<br />
future-women-physicians<br />
membre du Comité<br />
directeur de l’<strong>asmac</strong><br />
Svenja Ravioli<br />
est membre du Comité<br />
directeur de l’<strong>asmac</strong>.<br />
Elle est actuellement<br />
à Londres pour un<br />
fellowship d’une<br />
année.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 17
<strong>asmac</strong><br />
<strong>No</strong>uvelles<br />
des sections<br />
Berne<br />
Demi-compensation du<br />
renchérissement au 1 er avril<br />
<strong>2023</strong> dans les hôpitaux et<br />
cliniques assujettis à la CCT<br />
Début décembre 2022, nous avons pu<br />
conclure les négociations salariales annuelles<br />
des associations du personnel<br />
SSP, ASI et ASMAC avec les hôpitaux et<br />
cliniques bernois. 1,5 % de la somme salariale<br />
sera accordé pour compenser le renchérissement.<br />
Le Centre hospitalier<br />
Bienne va plus loin: il paie une compensation<br />
du renchérissement de 2 %.<br />
Les associations du personnel ont<br />
approuvé les propositions, car elles<br />
connaissent la situation financière précaire<br />
des hôpitaux et cliniques. <strong>No</strong>us<br />
tenons cependant à souligner que les<br />
employés doivent s’accommoder d’une<br />
baisse de leur salaire réel compte tenu de<br />
ce résultat.<br />
Les hôpitaux et cliniques paieront dès<br />
le 1 er avril <strong>2023</strong> au moins CHF 7.– de supplément<br />
de l’heure pour les services de<br />
nuit et du week-end. En plus, ils s’engagent<br />
à augmenter progressivement ce<br />
montant dans les années à venir, jusqu’à<br />
PROGR: vue à vol d’oiseau sur la cour intérieure<br />
atteindre CHF 10.– de l’heure. Ici aussi,<br />
certains établissements vont plus loin.<br />
L’Insel Gruppe paie ainsi CHF 8.– à ses<br />
employés et le Centre hospitalier Bienne<br />
CHF 10.– déjà depuis le 1 er novembre 2021.<br />
De plus, tous les hôpitaux veulent<br />
augmenter les salaires de certaines professions.<br />
Pour cela, au moins 0,2 % de la<br />
masse salariale est investi, au Centre hospitalier<br />
Bienne 0,4 % et à l’Insel Gruppe<br />
même 0,5 %. En outre, tous les établissements<br />
relèvent les grilles salariales de la<br />
compensation du renchérissement accordée,<br />
ce qui représente une étape importante,<br />
en particulier pour les salaires des<br />
médecins-assistant(e)s.<br />
Vous trouverez le détail des mesures<br />
sur notre site web.<br />
Janine Junker, Directrice de l’ASMAC Berne<br />
Save the date: assemblée<br />
générale <strong>2023</strong><br />
L’assemblée générale ordinaire <strong>2023</strong><br />
aura lieu le jeudi 27 avril <strong>2023</strong> à 19h au<br />
Progr Berne. L’invitation détaillée sera<br />
envoyée par la poste en mars <strong>2023</strong>.<br />
St-Gall /<br />
Appenzell<br />
Des hauts et des bas<br />
La section St-Gall/Appenzell a tenu son assemblée<br />
générale en novembre 2022. Parmi<br />
les invités figuraient Michael Wallies,<br />
président de la section Thurgovie, et le PD<br />
D r Roland Albrecht. Le médecin-chef de la<br />
Rega a évoqué le travail des médecins volants,<br />
sans oublier d’y ajouter un peu de<br />
piment avec quelques anecdotes croustillantes.<br />
Les membres ont assisté à un exposé<br />
passionnant sur le travail des médecins<br />
à bord des hélicoptères et des jets de la Rega<br />
et les défis auxquels ils sont confrontés<br />
quotidiennement. Avec Michael Wallies,<br />
nous avons discuté des options envisageables<br />
à l’avenir pour notre collaboration.<br />
Elles seront approfondies en <strong>2023</strong> lors<br />
d’une retraite. Pour terminer, les membres<br />
présents ont confirmé dans ses fonctions le<br />
comité dans sa nouvelle composition. Celui-ci<br />
a rapidement entamé son travail la<br />
semaine suivante:<br />
Le Parlement cantonal saint-gallois a<br />
discuté de la compensation du renchérissement.<br />
Malgré le courrier des associations du<br />
personnel (la section <strong>asmac</strong> St-Gall/Appenzell<br />
s’était aussi exprimée), les négociations<br />
salariales <strong>2023</strong> se sont terminées en défaveur<br />
du personnel dans le canton de St-Gall. Au<br />
lieu de toucher la pleine compensation du<br />
renchérissement d’au moins 3 %, seulement<br />
1,5 % a été accordé, ce qui est insuffisant. Les<br />
employés du canton de St-Gall (corps enseignant,<br />
employés de l’administration, personnel<br />
infirmier, médecins employés par le<br />
canton et de nombreux autres) subiront donc<br />
une baisse de leur pouvoir d’achat l’année<br />
prochaine. Indépendamment du fait qu’ils<br />
soient nombreux à s’être battus en première<br />
ligne pour éviter que les conséquences de la<br />
pandémie ne soient encore plus graves, il ne<br />
reste pas beaucoup plus que des applaudissements<br />
au balcon pour eux.<br />
Photo: © Martin Bichsel; màd<br />
18<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>asmac</strong><br />
Photos: Rega; Brauwerk St. Gallen; màd<br />
Lors de l’assemblée générale, le médecin-chef de la Rega a donné un aperçu passionnant du travail<br />
de la Rega à l’aide d’exemples de cas captivants (photo: soins aux patients sur les pistes).<br />
Soulignons quand même une certaine<br />
ironie: dans le même temps, le Parlement<br />
cantonal dominé par les partis bourgeois a<br />
accordé une baisse du taux d’imposition de<br />
5% à ses citoyens, c’est-à-dire de 110 à 105%.<br />
Alors qu’il n’y a pas assez d’argent dans les<br />
caisses pour accorder la pleine compensation<br />
du renchérissement au personnel de<br />
l’Etat, la baisse d’impôts aura pour conséquence<br />
qu’à l’avenir, il y aura encore moins<br />
d’argent dans les caisses.<br />
<strong>No</strong>uveau lieu de réunion, Brauwerk à St-Gall<br />
Le comité se réunit désormais dans le<br />
Brauwerk, à proximité de la gare de St-<br />
Gall, ce qui lui permettra de travailler à la<br />
résolution des problèmes qui se posent<br />
dans une atmosphère décontractée. La<br />
perspective d’accueillir de nouveaux<br />
membres qui viennent compléter notre<br />
comité et aussi une secrétaire motivée qui<br />
nous épaulera dans notre travail nous réjouit.<br />
Comme nous avons toujours besoin<br />
d’être soutenus, nous sommes ouverts à<br />
toute prise de contact de la part de<br />
membres intéressés (info@vsao-sg.ch).<br />
Les sujets captivants ne manquent pas: en<br />
raison de la pénurie de lits à l’Hôpital cantonal<br />
et de la pression générale dans le système<br />
de santé du canton de St-Gall, il est<br />
plus que jamais essentiel pour nous de<br />
suivre la situation de près.<br />
Severin Baerlocher, Président du comité de la<br />
section <strong>asmac</strong> St-Gall/Appenzell<br />
Zurich /<br />
Schaffhouse<br />
Conseils en matière de leadership<br />
pour les médecins<br />
Dans des périodes difficiles comme celle<br />
que nous vivons actuellement, il nous<br />
semble particulièrement important de<br />
mettre l’accent sur le leadership à tous<br />
les niveaux dans les cliniques et d’encourager<br />
et soutenir les cadres compétents.<br />
L’ASMAC Zurich a donc établi en collaboration<br />
avec l’Université de St-Gall (HSG)<br />
un calendrier de l’avent pour les réseaux<br />
sociaux qui a pour thème le leadership.<br />
Chaque jour, les membres et followers ont<br />
reçu de précieux conseils et suggestions<br />
sur le thème du leadership dans la médecine.<br />
«<strong>No</strong>us tenons à ce que nos membres<br />
acquièrent des aptitudes pour être forts et<br />
exemplaires dans la conduite», souligne<br />
Anna Wang, présidente de l’ASMAC Zurich.<br />
«C’est pourquoi nous avons consacré<br />
la période de l’avent au thème du leadership<br />
dans la médecine.» En parallèle à<br />
la publication quotidienne de conseils<br />
d’expert sur les thèmes du leadership,<br />
nous avons proposé en exclusivité à nos<br />
membres des masterclasses de leadership<br />
sur la plateforme www.doc-doc.ch.<br />
Valeur ajoutée pour tous les membres<br />
de l’ASMAC sur doc-doc<br />
Sur la plateforme en ligne doc-doc, nous<br />
avons lancé, en plus des nombreux contenus,<br />
des forums de discussion et sondages<br />
sur l’expérience personnelle en matière<br />
de leadership dans les cliniques. Sur docdoc,<br />
vous avez d’ailleurs la possibilité<br />
d’échanger avec d’autres membres et l’association<br />
dans un espace protégé. Vous<br />
avez également accès à des informations<br />
en provenance des cliniques qui ne sont<br />
pas publiées sur d’autres canaux, que ce<br />
soit sur des thèmes relatifs aux salaires et<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 19
<strong>asmac</strong><br />
aux horaires de service, ou des contenus<br />
spéciaux concernant les événements de<br />
l’ASMAC.<br />
Vous pouvez vous connecter gratuitement<br />
à doc-doc au moyen de l’adresse<br />
e-mail enregistrée à l’ASMAC et publier<br />
des contenus ou lancer des discussions.<br />
SAVE THE DATE: elleXX et ASMAC<br />
Zurich le 16 mars <strong>2023</strong><br />
Tu connais tes lacunes financières? Tu<br />
veux savoir comment les combler? Parlons<br />
de la prévoyance et de facteurs tels que le<br />
travail à temps partiel! Comme les médecins<br />
travaillent généralement 50 heures<br />
par semaine, les engagements à temps partiel<br />
sont souvent le seul moyen de concilier<br />
le travail et la vie de famille ou d’autres activités<br />
liées au travail de care. L’engagement<br />
à temps partiel implique cependant<br />
certains risques financiers, en particulier<br />
dans le domaine de la prévoyance. Lors de<br />
cette manifestation gratuite pour les<br />
membres de l’ASMAC, nous vous montrerons<br />
avec le concours des expertes de l’entreprise<br />
elleXX les risques et les recommandations<br />
à observer dans ce contexte.<br />
SAVE THE DATE: Séminaire Coach my<br />
Career le 1 er avril <strong>2023</strong><br />
Le séminaire pour lancer votre parcours en<br />
clinique. <strong>No</strong>us vous donnons des conseils<br />
sur l’entrée dans la profession et répondons<br />
à vos questions. Dans des ateliers<br />
interactifs, vous découvrez les solutions<br />
concrètes pour les problèmes rencontrés<br />
dans le travail quotidien en clinique. Le<br />
séminaire s’adresse aux étudiants en médecine<br />
dès la 4 e année d’études (l’accent est<br />
cependant mis sur la 5 e et 6 e année).<br />
Dominique Iseppi, assistante de communication,<br />
ASMAC Zurich/Schaffhouse<br />
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CERTIFIÉ<br />
HAUTE QUALITÉ:<br />
<strong>Journal</strong><br />
<strong>asmac</strong><br />
N o 6, décembre 2022<br />
Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />
Lumière<br />
A propos de cellules,<br />
scarabées et scènes<br />
Page 30<br />
Publication<strong>2023</strong><br />
COMPÉTENT<br />
TRANSPARENT<br />
Le label de qualité<br />
• Etabli et reconnu pour son lectorat<br />
• Réputé pour son contenu indépendant<br />
• Pour une publicité sans perte de diffusion<br />
Politique<br />
Médecins sous pression<br />
Page 6<br />
Immunosuppresseurs<br />
Possibilités et limites dans<br />
le traitement des tumeurs<br />
Page 48<br />
Rhumatologie<br />
Prise en charge<br />
de la goutte<br />
Page 51<br />
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20<br />
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1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Vos besoins, notre<br />
centre d’intérêt<br />
Visites<br />
Evaluations, salaires, horaires de<br />
travail, crèches, offres d’emploi<br />
et bien plus encore: medicus<br />
est le portail global pour votre<br />
carrière. Vous y trouverez le<br />
poste parfaitement adapté à vos<br />
attentes!<br />
Les hôpitaux et sections de<br />
l’<strong>asmac</strong> mettent à disposition des<br />
informations importantes relatives<br />
aux conditions de travail.<br />
Toutefois, c’est vous qui apportez<br />
la contribution la plus importante:<br />
en évaluant de manière<br />
anonyme votre ancien employeur.<br />
Vous aidez ainsi les autres et<br />
profitez de leurs expériences.<br />
Quelle est la qualité de la formation<br />
postgraduée dans les cliniques?<br />
Les visites se penchent en détail<br />
sur cette question. Il y a toujours un<br />
membre de l’<strong>asmac</strong> qui fait partie<br />
de l’équipe d’experts. Les visites<br />
sur place permettent d’identifier les<br />
possibilités d’amélioration. Car en<br />
tant que membre, nous voulons que<br />
vous puissiez profiter d’une formation<br />
postgraduée de qualité.<br />
Si vous souhaitez accompagner<br />
des visites, envoyez un e-mail<br />
à visites@<strong>asmac</strong>.ch et vous en<br />
saurez plus!<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch/visites<br />
www.medicus.ch<br />
Feedback-<br />
Pool<br />
Pour vous en tant que membre,<br />
elle est fondamentale: la formation<br />
postgraduée. C’est pourquoi nous<br />
réalisons régulièrement des sondages<br />
à ce sujet auprès de notre<br />
base. Grâce au Feedback-Pool,<br />
nous pouvons orienter notre travail<br />
de manière ciblée sur vos attentes.<br />
Vous voulez y participer?<br />
Alors écrivez un e-mail à<br />
secretariat@<strong>asmac</strong>.ch.<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch/etudes-etsondages<br />
Profession de<br />
médecin et famille<br />
• Comment puis-je concilier famille, loisirs et<br />
profession?<br />
• Comment puis-je reprendre mon travail<br />
après mon congé maternité?<br />
• Comment puis-je surmonter les défis<br />
quotidiens?<br />
En tant que membre de l’<strong>asmac</strong>, vous obtiendrez<br />
des réponses à ces questions avec notre<br />
coaching gratuit. Le conseil téléphonique est<br />
assuré par le Bureau UND.<br />
044 462 71 23<br />
info@fachstelle-und.ch<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch/coaching-telephonique<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 21
<strong>asmac</strong><br />
<strong>asmac</strong>-Inside<br />
Elisa Ahmeti<br />
Lieu de domicile: Hinterkappelen<br />
A l’<strong>asmac</strong> depuis: Août 2022<br />
L’<strong>asmac</strong> en trois mots:<br />
Jeune, ouverte, constructive<br />
Comme beaucoup d’autres<br />
jeunes, Elisa Ahmeti a décidé<br />
de quitter les bancs de l’école<br />
pour se lancer dans le monde<br />
du travail. Le 2 août dernier, elle a commencé<br />
son apprentissage au secrétariat<br />
central de l’<strong>asmac</strong> à Berne. Elle suit une<br />
formation d’employée de commerce au<br />
sein du département service et projets.<br />
Lorsqu’Elisa Ahmeti s’est mise<br />
en quête d’une place d’apprentissage et<br />
que l’<strong>asmac</strong> lui a proposé un contrat,<br />
elle n’en revenait pas de la chance qu’elle<br />
avait. Après de nombreuses candidatures,<br />
elle n’a pas hésité longtemps. En effet,<br />
alors que les autres entreprises l’invitaient<br />
à des entretiens d’embauche,<br />
nous lui avons proposé un stage afin<br />
de se faire une idée de ce qui se passe<br />
dans les coulisses.<br />
Elisa soutient désormais l’équipe au<br />
sein du service des membres. Les changements<br />
d’adresse, les sorties et les adhésions,<br />
les changements de section ou encore<br />
les demandes de réduction de la<br />
cotisation font partie de ses tâches principales.<br />
Répondre aux e-mails reste toutefois<br />
sa tâche de prédilection, car elle apprend<br />
à chaque fois quelque chose de<br />
nouveau. Et c’est ce qu’elle fait, jour après<br />
jour, avec un intérêt manifeste. Elle pose<br />
des questions de manière ouverte et directe<br />
et s’investit sans compter. Et quand<br />
elle n’est pas au bureau ou à l’école de<br />
commerce, elle aime aller courir au bord<br />
du magnifique lac de Wohlen.<br />
Lorsqu’elle évoque son avenir, elle<br />
dit avec un sourire: «Sur le plan professionnel,<br />
je ne sais pas encore dans quelle<br />
direction je vais aller. Ma priorité pour<br />
l’instant est de réussir mon apprentissage.<br />
Mais voyager est certainement un<br />
souhait que j’aimerais réaliser un jour.»<br />
Une option, beaucoup de possibilités –<br />
car à 17 ans, elle a encore toute la vie<br />
devant elle.<br />
Photo: màd<br />
22<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>asmac</strong><br />
Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />
Service de piquet<br />
pendant la grossesse<br />
Photo: màd<br />
Je travaille en tant que cheffe<br />
de clinique à l’hôpital X.<br />
Je suis actuellement enceinte.<br />
Mon contrat de travail prévoit<br />
une durée réglementaire de travail<br />
de 50 heures par semaine. De plus,<br />
les chef(fe)s de clinique doivent effectuer<br />
du service de piquet immédiatement<br />
après le service régulier. Même<br />
si l’hôpital X sait que les femmes<br />
enceintes ne peuvent être employées<br />
plus de neuf heures par jour, il souhaite<br />
malgré tout qu’elles effectuent<br />
les services de piquet. Pour cela, l’hôpital<br />
a imaginé la solution suivante:<br />
réduire la durée de travail quotidienne<br />
de 1,5 heure pour ne pas dépasser la<br />
limite quotidienne de neuf heures,<br />
plus compenser éventuellement le jour<br />
suivant des interventions effectuées<br />
la nuit. Une telle manière de procéder<br />
est-elle légale? Quelles sont les possibilités<br />
de s’y opposer?<br />
L’idée de réduire la durée quotidienne de<br />
travail des femmes médecins enceintes<br />
pour pouvoir malgré tout les intégrer<br />
dans le service de piquet est très créative.<br />
Certes, le service de piquet peut être<br />
effectué directement après le travail<br />
régulier. Il faut cependant tenir compte<br />
du fait que selon l’art. 60 al. 1 OLT 1,<br />
les femmes enceintes et les mères qui<br />
allaitent ne peuvent être employées<br />
au-delà de la durée ordinaire convenue<br />
de la journée de travail, et en aucun cas<br />
plus de neuf heures par jour. La durée<br />
hebdomadaire de travail réglementaire<br />
doit donc être limitée à 45 heures.<br />
Concrètement, cela signifie que si la nuit<br />
est calme et qu’il n’y a pas d’intervention,<br />
la durée maximale de travail fixée par<br />
la loi pour les femmes enceintes ne sera<br />
pas dépassée. Il serait donc admissible<br />
d’inclure cette catégorie de femmes dans<br />
le service de piquet, sous réserve que la<br />
femme enceinte n’invoque pas l’art. 35b<br />
LTr et demande son affectation au service<br />
de jour. Les heures négatives en résultant<br />
ne peuvent cependant pas être compensées<br />
avec un éventuel solde d’heures<br />
supplémentaires avant la grossesse, étant<br />
donné que les heures négatives ne sont<br />
pas imputables à l’employée et qu’il<br />
incombe à l’employeur d’organiser une<br />
suppléance. S’il y a une ou plusieurs<br />
interventions par nuit, la limite des neuf<br />
heures par jour sera probablement vite<br />
dépassée. La femme enceinte aurait donc<br />
le droit de refuser l’intervention ou ne<br />
pourrait, de par la loi, plus être appelée<br />
à travailler. La réserve de 1,5 heure par<br />
jour prévue par la réduction de la durée<br />
quotidienne de travail ne suffit donc<br />
pas et elle aurait plutôt pour conséquence<br />
de rendre la planification encore plus<br />
complexe.<br />
Comme le risque d’une mise en<br />
danger de la santé de la mère et de<br />
l’enfant augmente si la femme enceinte<br />
accomplit un travail entre 20h et 6h,<br />
l’art. 35b LTr précise que l’employeur est<br />
tenu de proposer aux femmes enceintes<br />
un travail équivalent entre 6h et 20h.<br />
Selon le commentaire du SECO, l’employeur<br />
est même tenu d’étudier la<br />
possibilité de transférer toute femme<br />
enceinte exerçant une partie de son<br />
activité le soir ou de nuit (cela comprend<br />
également le service de piquet) vers un<br />
poste de jour équivalent au sein de son<br />
entreprise. Il n’a donc pas le droit d’exiger<br />
de la femme enceinte qu’elle continue<br />
de participer au service de piquet.<br />
Si l’employeur n’est pas en mesure de<br />
proposer aux femmes concernées<br />
un travail équivalent de jour, il est tenu<br />
de leur verser 80% de leur salaire.<br />
Durant les huit semaines qui précèdent<br />
l’accouchement, les femmes<br />
enceintes ne peuvent être occupées entre<br />
20h et 6h (interdiction absolue de<br />
travailler) et un travail de jour équivalent<br />
entre 6h et 20h doit leur être proposé,<br />
même si elles n’en ont pas expressément<br />
émis le désir et qu’elles seraient disposées<br />
à continuer d’assurer le service de piquet.<br />
Conclusion:<br />
Même si l’hôpital réduit considérablement<br />
la durée quotidienne de travail pour<br />
intégrer les femmes enceintes dans le<br />
service de piquet, celles-ci pourraient<br />
malgré tout demander à être libérées du<br />
service de piquet et à être transférées dans<br />
le service de jour en vertu de l’art. 35b LTr.<br />
Sandra P. Leemann,<br />
juriste des sections Argovie,<br />
Soleure, Saint-Gall/Appenzell,<br />
Thurgovie et Suisse centrale<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 23
Point de mire<br />
Entre pâleur<br />
et bronzage<br />
«... idéalement entre 11h et 13h, c’est là où le soleil<br />
vous apportera un bronzage maximal ...» Voilà un conseil qui n’est<br />
probablement plus suivi de nos jours. <strong>No</strong>tre rapport à<br />
la lumière du soleil a considérablement évolué au fil des décennies.<br />
Les bains de soleil excessifs que l’on considérait autrefois comme<br />
un bienfait révèlent aujourd’hui leurs effets dévastateurs.<br />
D r méd. Michael L. Geiges, directeur du Musée des moulages de l’Université et de l’Hôpital<br />
universitaire de Zurich, chef de clinique à la clinique dermatologique de l’Hôpital universitaire de Zurich,<br />
collaborateur scientifique de l’Institut de médecine évolutive de l’Université de Zurich<br />
Photo: Adobe Stock<br />
24<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
L’exposition accrue aux UV d’une<br />
population à la peau claire a entraîné<br />
une augmentation massive<br />
des cancers de la peau.<br />
«<strong>No</strong>us sommes en pleine épidémie de cancer<br />
de la peau!» Les connaissances sur<br />
l’augmentation massive des tumeurs cutanées<br />
directement liées à l’exposition aux<br />
UV, en particulier chez les sujets à peau<br />
claire, constituent la base pour les actions<br />
de prévention, les examens préventifs<br />
dans le cadre de la médecine du travail et<br />
la reconnaissance du cancer de la peau<br />
comme maladie professionnelle après une<br />
exposition chronique à la lumière du soleil<br />
liée au travail. Ils visent à réduire l’exposition<br />
aux UV des personnes à la peau claire<br />
par un comportement adapté et une protection<br />
renforcée par des vêtements et des<br />
produits de protection solaire chimiques<br />
et physiques dès l’adolescence.<br />
Face à cela, on trouve l’idéal d’un teint<br />
hâlé chez l’individu à la peau claire. La<br />
peau est un élément constitutif de notre apparence.<br />
<strong>No</strong>us sommes donc classés en<br />
fonction de notre peau qui sert d’indicateur<br />
pour l’âge, l’état psychique et physique,<br />
ou l’origine ethnique. Elle renseigne<br />
aussi sur notre statut social et notre manière<br />
de vivre. Compte tenu du lien établi<br />
entre performance et conscience corporelle,<br />
le corps est aujourd’hui, à l’ère des<br />
médias, un moyen pour se présenter et se<br />
mettre en scène. Dans ce contexte, le bronzage<br />
de la peau par le soleil joue un double<br />
rôle. La fonction physiologique du bronzage<br />
de la peau est une condition biologique<br />
et un mécanisme de protection qui<br />
est transposé dans un système symbolique<br />
et soumis à l’évolution de la société.<br />
En jetant un regard sur l’histoire, on<br />
constate d’une part l’évolution de la controverse<br />
autour du bronzage. D’autre part, on<br />
se rend compte que les efforts médicaux<br />
pour mieux se protéger du soleil en raison<br />
du risque accru de cancer de la peau dépendent<br />
de facteurs culturels et économiques.<br />
Illustration et photos: màd<br />
La peau claire, symbole de beauté<br />
Les premiers écrits médicaux contenaient<br />
des recommandations et recettes pour le<br />
traitement de la peau et témoignent du<br />
souhait d’avoir une peau aussi uniformément<br />
claire que possible vers 1500 av. J.-C.<br />
et même dans l’Antiquité. Des instructions<br />
et des livres de recettes pour soigner et embellir<br />
la peau datant du Moyen Age et du<br />
début des temps modernes confirment ces<br />
efforts: les produits de blanchiment de la<br />
peau y occupent une place de prédilection.<br />
Bain d’air et de soleil. Illustration tirée de «Die Frau als Hausärztin – Ein ärztliches Nachschlagebuch<br />
für die Frau» d’Anna Fischer-Dückelmann, 600 000. Edition anniversaire, 1908<br />
Dans la conception de la peau selon la<br />
théorie des humeurs en tant que barrière<br />
naturelle et organe d’excrétion, les taches<br />
pigmentées, voire les taches de rousseur,<br />
étaient également considérées comme<br />
l’expression de fluides corporels corrompus<br />
qui se fixaient à la surface du corps en<br />
cas d’exposition au soleil. La thérapie<br />
consistait en purgations, saignées et sudations.<br />
Pour blanchir la peau du visage, on<br />
utilisait également des poudres et des<br />
onguents à base de carbonate de plomb et<br />
de chlorure de mercure. Les descriptions<br />
dans la littérature, les contes et les représentations<br />
artistiques confirment l’importance<br />
d’une peau blanche. On citera<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 25
Point de mire<br />
comme exemple Blanche-Neige et sa peau<br />
blanche comme neige.<br />
L’évolution<br />
Les développements politiques et scientifiques<br />
à partir du 17 e siècle ont également<br />
laissé des traces sur la peau. A l’époque des<br />
Lumières, l’intérêt porté à une «vie naturelle»<br />
pour se protéger contre les dégâts de<br />
la civilisation a pris une signification sociale<br />
au sein de la population européenne.<br />
Les espaces de vie limités, l’anonymat, le<br />
travail des femmes et la mécanisation de<br />
l’environnement qui ont résulté de l’urbanisation<br />
et de l’industrialisation ont entraîné<br />
une rupture avec les valeurs traditionnelles<br />
et suscité des peurs. En réaction au pessimisme<br />
culturel croissant, le mouvement<br />
pour une vie saine a vu le jour. Il cherchait à<br />
établir une harmonie entre le corps, l’esprit<br />
et l’âme des personnes prétendument traumatisées.<br />
Les activités de promotion et de<br />
préservation de la santé ont été propagées<br />
par le végétarisme, le mouvement de la tempérance,<br />
le naturisme, la danse expressionniste<br />
et la réforme vestimentaire. A la «médecine<br />
conventionnelle» scientifique en<br />
développement s’opposait une «médecine<br />
naturelle» qui visait à guérir les maladies à<br />
l’aide de facteurs naturels tels que l’eau, la<br />
lumière, l’air, le soleil et l’alimentation. Vers<br />
1900, la tendance à se tourner vers la naturopathie<br />
a connu un immense engouement<br />
encouragé par les médecins. Différents ouvrages<br />
sur les vertus curatives de la lumière<br />
du soleil et sur l’aménagement de «bains<br />
d’air» ont été publiés.<br />
Dans son best-seller «Die Frau als<br />
Hausärztin» («La femme médecin de famille»)<br />
(dès 1901), Anna Fischer-Dückelmann,<br />
docteur en médecine à Zurich, décrit<br />
un monde féminin négligé, peuplé de<br />
femmes à la mode et anémiques. Pour elle,<br />
l’état originel de l’humain est caractérisé<br />
par des bains d’air et de soleil. La lumière<br />
pure du soleil tue les bactéries, agit sur le<br />
mouvement du sang et la formation des globules<br />
sanguins, stimule les organes sensoriels<br />
et le système nerveux et favorise donc<br />
tous les processus vitaux. La pâleur jusqu’ici<br />
considérée comme «distinguée», signe de la<br />
domesticité féminine, était de plus en plus<br />
mal vue. Un visage pâle était le signe d’une<br />
anémie ou d’une sensibilité aux infections.<br />
26<br />
Soleil d’altitude artificiel. Illustration tirée de «Die Frau als Hausärztin»,<br />
troisième édition du jubilé, 1935<br />
La médecine<br />
En 1902, Oskar Bernhard avait utilisé avec<br />
succès les rayons solaires dans le traitement<br />
d’une plaie chronique. En 1903, Auguste<br />
Rollier ouvrait à Leysin la «première clinique<br />
pour le traitement exclusif et systémique<br />
de la tuberculose externe par héliothérapie»<br />
et la même année, le <strong>No</strong>rvégien<br />
Niels Ryberg Finsen recevait le prix <strong>No</strong>bel<br />
pour ses succès dans le traitement de la tuberculose<br />
de la peau (lupus vulgaire) avec sa<br />
lampe à arc. La lampe à mercure en verre de<br />
quartz perméable aux UV, développée à Hanau<br />
en 1904 comme luminaire, présentait<br />
cependant de gros inconvénients: la lumière<br />
était d’un bleu pâle et elle provoquait des<br />
brûlures au visage et aux mains. Toutefois,<br />
dès 1906, elle a été propagée comme étant le<br />
premier soleil artificiel d’altitude pour la<br />
thérapie à la lumière UV et à l’ozone. Il existait<br />
une longue liste d’indications: insomnie,<br />
goutte, troubles de l’oreille, hystérie, irradiation<br />
de plaies et prévention du rachitisme,<br />
les enfants étaient même irradiés en<br />
groupe. Les soleils d’altitude faisaient partie<br />
de l’inventaire des salons de beauté et le<br />
teint hâlé par la lumière, jusqu’alors considéré<br />
comme un défaut, se transformait manifestement<br />
en un signe de beauté. La<br />
croyance dans les vertus curatives de la lumière<br />
a parfois pris une tournure surprenante.<br />
Ainsi, en 1930, on pouvait acheter un<br />
lait solaire d’altitude irradié aux UV.<br />
Loisirs et fitness<br />
L’invention du temps libre par la définition<br />
d’une journée de travail de huit heures au<br />
début du 20 e siècle et, par conséquent, l’apparition<br />
des sports de loisirs ont également<br />
contribué à cette évolution. C’était une invitation<br />
à ne rien faire pendant notre temps<br />
libre, à prendre soin de notre corps et à faire<br />
du sport. Les bains de soleil que l’on recommandait<br />
aussi pour des raisons médicales<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
«Précancéroses et cancérose unilatérales»: moulage en cire n° 1032 de 1930 réalisé directement<br />
par la patiente via un moulage en plâtre, Musée des moulages de l’Université et de l’Hôpital<br />
universitaire de Zurich<br />
devinrent un loisir apprécié, la peau bronzée<br />
un souvenir de vacances et un symbole<br />
de réussite: «Plus tu es brun, mieux c’est.»<br />
Les activités sportives, développées à<br />
partir de l’idée propagée par le mouvement<br />
pour une vie saine, ont été regroupées sous<br />
le nouveau terme de «fitness». Ce mouvement<br />
visait à préserver la jeunesse et la vitalité.<br />
En 1970, la première vague de fitness<br />
déferla sur l’Allemagne (mouvement «Trimm-Dich»).<br />
La performance sans bénéfice<br />
apparent et la composante sociale faisaient<br />
également partie de cette nouvelle philosophie<br />
de vie. Les premiers bodybuilders<br />
bronzés (Arnold Schwarzenegger) se sont<br />
installés sous le soleil de Californie. Jane<br />
Fonda produisait des programmes d’aérobic<br />
commercialisés à partir de 1982 grâce à<br />
un nouveau média: la vidéo. L’industrie a<br />
découvert le fitness qui a fait son entrée<br />
dans le nouveau monde des mass médias.<br />
Il est ainsi devenu un monde à part entière.<br />
Et la publicité ne manquait pas de souligner<br />
que le bronzage faisait partie intégrante<br />
du fitness: «Brun, actif, beau et<br />
sain» était un slogan publicitaire des solariums.<br />
Dans un manuel de cosmétique de<br />
1977, on trouve une explication sur la meilleure<br />
façon de bronzer: «Si vous voulez obtenir<br />
rapidement un beau bronzage, nous<br />
vous recommandons de vous exposer quotidiennement<br />
au soleil pendant seulement<br />
20 à 30 minutes les premiers jours de vacances.<br />
Idéalement entre 11h et 13h, c’est là<br />
où le soleil vous apportera un bronzage<br />
maximal. [...] Il existe d’ailleurs des bikinis<br />
perméables au soleil pour les amatrices du<br />
bronzage intégral.» L’ouvrage recommandait<br />
des séances de bronzage à domicile<br />
pour préparer l’été et conserver le bronzage<br />
en automne.<br />
Les dangers de la lumière du soleil<br />
En 1912, le dermatologue Max Joseph évoquait<br />
dans le manuel de cosmétique les<br />
dangers du coup de soleil, et le «Dermatologisches<br />
Zentralblatt» de 1911 recommandait<br />
l’utilisation de «vernis de protection<br />
contre la lumière» brun sur les bateaux<br />
d’émigrants. La peinture (suie) était un<br />
moyen de se protéger contre les coups de<br />
soleil en haute altitude. Toute protection<br />
solaire devait être colorée, sinon elle n’avait<br />
aucun effet. Vers 1930, on a constaté qu’une<br />
exposition chronique à la lumière du soleil<br />
pouvait entraîner un cancer de la peau: lors<br />
du congrès annuel de la Société suisse de<br />
dermatologie en 1931, on présenta le cas<br />
d’une femme de 71 ans, illustré par un moulage,<br />
qui souffrait uniquement sur le côté<br />
droit du visage de nombreuses lésions précancéreuses<br />
de la peau et d’un cancer nodulaire<br />
de la peau. Cette «nature sédentaire»<br />
avait, pendant 37 ans, passé beaucoup<br />
de temps à faire des travaux manuels<br />
à sa place préférée, le côté droit de son<br />
corps tourné vers la fenêtre.<br />
Ces résultats n’ont toutefois pas eu<br />
d’impact sur la perception très positive de<br />
la lumière ultraviolette et du bronzage. A<br />
partir de 1927, la célèbre crème pour la peau<br />
Nivea a été vendue comme crème de protection<br />
solaire, sans que sa composition<br />
n’ait été modifiée, et bien entendu avec<br />
pour seul effet de soigner la peau éventuellement<br />
brûlée. En 1935, Ambre Solaire et<br />
Delial ont été les premières huiles de protection<br />
solaire transparentes, bronzantes<br />
et protectrices à être lancées sur le marché.<br />
L’objectif était d’obtenir un bronzage maximal<br />
avec un minimum de coups de soleil.<br />
«Brun comme un nègre et sans coup de soleil<br />
grâce à Delial», disait une publicité de<br />
1952. Un nouveau marché s’était ouvert<br />
pour l’industrie cosmétique.<br />
Dans les années 1950, on a pour la première<br />
fois défini un facteur de protection<br />
solaire et dès 1970, les formes les plus diverses<br />
de crèmes solaires étaient disponibles<br />
sur le marché, avec des recommandations<br />
telles que: facteur 6 à 8 pour les<br />
peaux sensibles et, pour les peaux plus<br />
épaisses, facteur 4 au début, puis facteur 2.<br />
Renforcées par le débat public sur la<br />
couche d’ozone et étayées par des chiffres<br />
statistiques sur la progression rapide du<br />
cancer de la peau, les crèmes solaires se<br />
sont vu attribuer la mission inédite de<br />
protéger la peau également contre les<br />
dommages à long terme. «Confiez la protection<br />
et la sécurité tout simplement à la<br />
nouvelle crème Delial», pouvait-on alors<br />
lire. L’exercice d’équilibriste entre sentiment<br />
de bonheur et risque se résumait<br />
ainsi: «Les rayons du soleil sont dangereusement<br />
sains.» On veut être brun, même si<br />
c’est déconseillé. Les autobronzants reflètent<br />
cette situation difficile, car ils apportent<br />
un bronzage sans danger, mais<br />
empêchent non seulement de «bronzer»<br />
au sens traditionnel du terme, que ce soit<br />
en vacances ou au moins pour un quart<br />
d’heure de détente dans un solarium en<br />
libre-service, mais sont visibles aux yeux<br />
de tous en raison d’un teint plus jaune, de<br />
taches ou de stries.<br />
La récession économique a accentué<br />
la pression sur les individus et aussi influencé<br />
la perception dans le monde du<br />
travail: celui qui peut trop souvent se<br />
payer des vacances sur une plage ensoleillée<br />
sera soupçonné de ne pas être un partenaire<br />
de travail sérieux.<br />
L’appui publicitaire par l’industrie<br />
cosmétique, qui veut en permanence proposer<br />
de nouveaux produits, est particulièrement<br />
important dans ce contexte. Les<br />
images (publicitaires) dans les médias de<br />
masse font aujourd’hui partie des formateurs<br />
d’opinion déterminants dans notre<br />
société. A l’aube de l’ère anti-âge, les<br />
études scientifiques qui démontrent la<br />
nécessité et l’efficacité de la protection solaire<br />
pour prévenir le vieillissement de la<br />
peau, les troubles de la pigmentation et la<br />
formation de rides (et le cancer de la peau)<br />
constituent une base solide pour proposer<br />
des produits cosmétiques avec protection<br />
solaire élevée. Après l’Australie, en Europe,<br />
la couleur de la peau nue est passée<br />
d’un bronzage foncé à un teint clair dans<br />
la publicité et les recommandations que<br />
l’on peut y trouver rappellent des temps<br />
révolus.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 27
Point de mire<br />
Souvent belles et imposantes, mais pas toujours au niveau, acoustiquement parlant, des salles de concert construites autour de 1900.<br />
La Tonhalle de Zurich fait exception, car ici la beauté du bâtiment s’allie à une excellente sonorité.<br />
Depuis la sonorité<br />
d’une salle de concert<br />
jusqu’aux bips en<br />
salle d’opération<br />
Les fréquences audibles du son révèlent, en intérieur,<br />
une palette allant de sons désagréables à des harmonies musicales.<br />
On sait comment réduire le bruit dans les salles de classe,<br />
les services d’urgence ou les salles d’opération, et créer une atmosphère<br />
favorable. Il ne manque que la mise en œuvre.<br />
Kurt Eggenschwiler, expert en acoustique à la retraite, chargé de cours à l’EPF de Zurich<br />
Photo: màd<br />
28<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
Est-ce que nous sommes aujourd’hui<br />
en droit d’espérer<br />
avoir une sonorité parfaite, des<br />
fréquences les plus basses aux<br />
fréquences les plus élevées, dans une<br />
nouvelle salle de concert? Oui, heureusement.<br />
Toutes les nouvelles salles peuvent<br />
offrir une expérience auditive de premier<br />
ordre pour le public et des conditions de<br />
jeu optimales pour l’orchestre, du moins<br />
si le projet de construction a été suivi par<br />
des professionnels de l’acoustique expérimentés.<br />
Heureusement, c’est toujours le<br />
cas aujourd’hui, en particulier pour les<br />
grands projets.<br />
Les attentes élevées légitimes concernant<br />
l’acoustique n’étaient autrefois pas<br />
toujours satisfaites. <strong>No</strong>us connaissons<br />
certes des salles de concert historiques<br />
d’excellence, par exemple de l’époque<br />
allant de 1870 à 1900 environ, comme la<br />
salle du Musikverein à Vienne, la Tonhalle<br />
de Zurich et le Casino de Bâle. Elles sont<br />
aujourd’hui considérées comme des modèles.<br />
Mais, plus tard, on a, pour des raisons<br />
commerciales, construit des salles de<br />
concert notablement médiocres à cause<br />
d’une acoustique mal comprise ou de l’absence<br />
d’un conseil en acoustique. La clé<br />
des succès actuels réside, hormis dans<br />
les enseignements du passé, dans les résultats<br />
de recherche de ce que l’on nomme<br />
la psychoacoustique, dans les idées de<br />
conception qui en découlent, dans les<br />
progrès de l’acoustique technique et dans<br />
les expériences personnelles des meilleurs<br />
professionnels de l’acoustique. Ces derniers<br />
se servent non seulement de la physique<br />
et de la technique mais conçoivent<br />
également l’espace sonore comme des artistes<br />
à part entière.<br />
Avec les nombreuses nouvelles<br />
constructions de salles de concert qui<br />
émergent dans le monde entier ces<br />
derniers temps, l’architecture a mieux<br />
reconnu l’importance de l’acoustique.<br />
C’est très réjouissant. Mais la question se<br />
pose de savoir quelle place prend l’acoustique<br />
dans des bâtiments et des salles<br />
moins prestigieux. C’est-à-dire, là où nous<br />
passons souvent beaucoup de temps au<br />
quotidien. En font notamment partie,<br />
outre les bâtiments résidentiels, les bâtiments<br />
scolaires, les bureaux, les hôtels et<br />
les hôpitaux.<br />
Concernant la propagation du son<br />
dans les bâtiments résidentiels, il s’agit de<br />
veiller à ce que l’isolation phonique entre<br />
les appartements soit suffisante et à ce que<br />
le chauffage dans la cave ne dérange pas<br />
les habitants. Cela concerne le domaine<br />
Acoustique du bâtiment pour lequel il<br />
existe en Suisse une norme SIA 181 «Protection<br />
contre le bruit dans le bâtiment»<br />
qui est relativement bien mise en œuvre<br />
dans les nouveaux édifices.<br />
On oublie plus souvent la propagation<br />
du son et le bruit dans la pièce elle-même,<br />
ce que l’on appelle l’acoustique des salles.<br />
Pourtant, les effets d’une bonne ou d’une<br />
mauvaise acoustique sur la productivité,<br />
l’apprentissage, la santé, le confort et la satisfaction<br />
sont vraiment bien connus. Le<br />
célèbre acousticien allemand Christian<br />
<strong>No</strong>cke a dit un jour à ce sujet: il n’y a pas de<br />
problème de savoir. Il n’y a qu’un problème<br />
de mise en œuvre. Et, nous ajouterons,<br />
cela ne vient pas des professionnels<br />
de l’acoustique.<br />
Le bruit nuit à l’apprentissage<br />
A titre d’exemple important, prenons le<br />
bâtiment scolaire. Le bruit et une mauvaise<br />
acoustique dans la salle de classe<br />
conduisent à une mauvaise intelligibilité<br />
de la parole, ce qui handicape les enfants<br />
dans l’acquisition du langage. L’attention<br />
et la concentration se dégradent, la mémoire<br />
à court terme/la mémoire de travail<br />
est saturée et la performance cognitive<br />
baisse. Le bruit dans la salle de classe rend<br />
insensible et favorise les agressions, le climat<br />
social se dégrade. L’apprentissage est<br />
perturbé, ce qui impacte particulièrement<br />
les enfants souffrant de troubles de l’apprentissage,<br />
sans parler de ceux présentant<br />
des troubles de l’audition ou une surdité.<br />
En outre, une mauvaise acoustique<br />
en salle de classe est un facteur de stress<br />
important pour les enseignants. Ils<br />
doivent souvent parler en haussant la<br />
voix, on constate de l’apathie, de l’énervement,<br />
du mécontentement et il faut sans<br />
cesse demander le calme.<br />
Cela ne devrait pourtant pas être une<br />
fatalité. Les exigences relatives à une<br />
bonne acoustique sont connues. De l’Allemagne,<br />
nous connaissons la norme, largement<br />
reconnue, de l’acoustique des salles<br />
DIN 18041 qui sert de base à l’élaboration<br />
actuelle d’une propre norme suisse SIA<br />
181/1 «Acoustique des salles». Pour la salle<br />
de classe, cela signifie en bref que les plafonds<br />
et, le plus souvent, aussi une partie<br />
des murs doivent être conçus dans un matériau<br />
absorbant acoustique.<br />
Des défis similaires se posent pour les<br />
postes de travail dans les bureaux open<br />
space. Ici aussi, on peut faire beaucoup<br />
grâce à une acoustique bien planifiée.<br />
Mais c’est lorsque nous nous retrouvons<br />
au restaurant après une journée de travail<br />
que le vacarme commence vraiment. Là<br />
aussi, les professionnels de l’acoustique<br />
peuvent aider à concevoir une acoustique<br />
vivante plutôt que bruyante.<br />
Niveau de bruit trop élevé en<br />
salle d’op<br />
Sans surprise, même dans les bâtiments<br />
hospitaliers, nous constatons bien trop<br />
souvent des situations bruyantes et, hélas,<br />
aussi au service des urgences et en salle<br />
d’op. Un mémoire récent de Philipp Knöfler<br />
de la TU Braunschweig (2020) porte<br />
sur la question de savoir si l’on a trop peu<br />
prêté attention au bruit en salle d’op<br />
jusqu’à présent et si cela se fait au détriment<br />
de la performance et du taux d’erreur.<br />
Voici ce qu’il met en évidence: les<br />
conséquences concrètes d’une acoustique<br />
médiocre pour le chirurgien sont des déficits<br />
de communication et une distraction<br />
par des signaux bruyants, des temps de<br />
réverbération longs dans la salle et des niveaux<br />
sonores élevés à proximité des gros<br />
appareils médicaux. Des mesures ont<br />
notamment montré des niveaux de bruit<br />
extrêmement élevés de 80 dB(A) calculés<br />
sur toute une opération, ce qui est beaucoup<br />
plus élevé que la limite recommandée<br />
de 55 dB(A). Ces niveaux élevés peuvent<br />
être diminués par le comportement<br />
des usagers, les surfaces de la salle et<br />
l’équipement de la pièce. Lors de ses recherches,<br />
Knöffler a identifié un appareil<br />
particulièrement bruyant et a finalement<br />
développé des possibilités d’amélioration<br />
concrètes.<br />
Bien entendu, la salle d’op n’est pas la<br />
seule pièce de l’hôpital qui doit faire l’objet<br />
d’une planification acoustique minutieuse.<br />
Mais d’où viennent les professionnels<br />
concernés? Les possibilités de formation<br />
initiale et continue dans l’acoustique<br />
des bâtiments et des salles ne sont effectivement<br />
pas si simples à trouver. Mais celui<br />
qui suit des modules plus ou moins longs<br />
en Suisse et à l’international, acquiert de<br />
l’expérience professionnelle et réussit ensuite<br />
l’examen pour obtenir le diplôme de<br />
la Société Suisse d’Acoustique SGA-SSA<br />
est bien armé pour concevoir l’acoustique<br />
des espaces quotidiens.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 29
Point de mire<br />
Le pouls<br />
de la Suisse<br />
De la même façon que le cœur pompe le sang dans le corps,<br />
le réseau électrique suisse pompe l’électricité via les lignes.<br />
Lorsque la production et la consommation sont à l’équilibre, le «cœur»<br />
électrique bat à une fréquence idéale de 50 hertz. Pour empêcher<br />
un battement trop rapide ou trop lent, le réseau électrique<br />
est surveillé en permanence.<br />
Giulia Ferraro, Communication & Stakeholder Affairs Swissgrid<br />
«Soins intensifs» chroniques: dans la salle de contrôle de Swissgrid, le réseau électrique suisse est surveillé en permanence.<br />
Photo: màd<br />
30<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
49,9 Hz<br />
La fréquence est le pouls de notre<br />
réseau électrique. Si la fréquence<br />
est de 50 hertz, la<br />
consommation et la production<br />
d’électricité sont à l’équilibre, le réseau<br />
électrique est stable. Pour assurer cette<br />
stabilité, les exploitants du réseau de<br />
transport peuvent prendre différentes mesures.<br />
Ils veillent à ce que la fréquence du<br />
réseau se trouve toujours dans la marge de<br />
tolérance de plus ou moins 0,2 hertz. La<br />
fréquence est, pour le réseau électrique,<br />
comparable au battement de cœur pour<br />
un humain. Elle maintient notre réseau<br />
électrique en vie.<br />
Le cœur de l’Europe<br />
Le réseau électrique suisse fait partie du<br />
réseau de l’Europe continentale. Le réseau<br />
électrique européen fonctionne en courant<br />
alternatif. Cela signifie que l’électricité<br />
ne va pas que dans un seul sens mais<br />
qu’elle en change constamment. Ce courant<br />
alternatif a une fréquence de 50 hertz,<br />
c’est-à-dire de 50 oscillations par seconde.<br />
Un générateur produit cette fréquence en<br />
tournant à une vitesse qui donne précisément<br />
50 hertz. Pour que cela puisse continuer<br />
ainsi, il faut toujours prélever autant<br />
d’électricité que ce qui est injecté dans<br />
le réseau électrique. Si la consommation<br />
d’électricité est en effet supérieure à la<br />
production d’électricité, les générateurs se<br />
mettent à tourner plus lentement et la fréquence<br />
baisse. Dans ce cas, les générateurs<br />
ont besoin de plus d’énergie afin de pouvoir<br />
continuer à tourner à la même vitesse.<br />
Cela est comparable à un cycliste. S’il<br />
monte, le cycliste devra dépenser plus<br />
d’énergie afin de garder la même vitesse<br />
que sur un trajet plat. Il se passe la même<br />
chose dans le cas inverse. S’il y a plus<br />
d’électricité produite que consommée, les<br />
générateurs se mettent à tourner plus vite,<br />
la fréquence augmente. Le cycliste descendrait<br />
et devrait freiner afin de conserver<br />
la même vitesse. Les opératrices et<br />
opérateurs des réseaux de transport dans<br />
toute l’Europe veillent en permanence à ce<br />
que la fréquence se trouve toujours dans la<br />
marge de tolérance de 49,8 à 50,2 hertz.<br />
Un régulateur cardiaque en cas<br />
d’urgence<br />
Un pouls au repos trop faible chez un humain<br />
signifie que le battement cardiaque<br />
est ralenti. Le corps et le cerveau ne sont<br />
alors pas suffisamment alimentés en sang<br />
et en oxygène. Dans le vocabulaire médical,<br />
cela s’appelle une bradycardie. Elle est<br />
contrecarrée par un régulateur cardiaque.<br />
1<br />
2<br />
3<br />
Producteurs/centrales électriques<br />
Consommateurs: ménages et industrie<br />
Energie de réglage<br />
Le régulateur cardiaque donne un rythme<br />
régulier au cœur, une certaine fréquence.<br />
Le réseau électrique doit pouvoir alimenter<br />
tous les clients en électricité. Si la fréquence<br />
est trop basse, il existe également<br />
un traitement pour le réseau. Des réserves<br />
sont prévues pour cela, lesquelles permettent<br />
de compenser un manque ou<br />
même un excédent d’énergie. Ces réserves<br />
des centrales électriques s’appellent l’énergie<br />
de réglage. L’énergie de réglage se compose<br />
d’un processus en trois étapes dans le<br />
réseau de transport européen. Durant les<br />
30 premières secondes, les turbines des<br />
centrales électriques dans toute l’Europe<br />
réagissent automatiquement. Elles augmentent<br />
ou réduisent leur puissance selon<br />
que le réseau électrique connaît une bradycardie<br />
ou une tachycardie. C’est le réglage<br />
primaire. Au bout de quelques minutes, le<br />
réglage secondaire est déclenché. Swissgrid<br />
envoie alors un signal automatique à<br />
toutes les centrales électriques suisses qui<br />
doivent ajuster leur puissance. Si la fréquence<br />
est alors encore trop haute ou trop<br />
basse, le réglage tertiaire déclenche le réglage<br />
secondaire au bout de 15 minutes.<br />
Celui-ci est déclenché manuellement par<br />
les opératrices et les opérateurs de Swissgrid.<br />
Ils enjoignent alors certaines centrales<br />
électriques en Suisse et à l’étranger à<br />
prélever plus ou moins d’énergie. Avec<br />
l’énergie de réglage, l’équilibre entre la<br />
consommation et la production d’électricité<br />
est rétabli et la fréquence est stabilisée.<br />
Surveiller le patient<br />
Après une opération, les patients doivent<br />
le plus souvent rester quelques jours sous<br />
surveillance à l’hôpital. Le réseau électrique<br />
est par conséquent un patient permanent,<br />
même s’il n’a pas de douleurs<br />
chroniques. Le réseau électrique suisse est<br />
en effet surveillé 24 heures sur 24, 7 jours<br />
sur 7. C’est la seule façon pour les opératrices<br />
et opérateurs de pouvoir assurer<br />
l’alimentation de la population en électricité.<br />
Un jour avant l’exploitation, l’ensemble<br />
des centrales électriques et des<br />
distributeurs d’électricité doivent envoyer<br />
leurs transactions d’électricité nationales<br />
et internationales aux postes de conduite.<br />
Swissgrid vérifie ses transactions et les<br />
harmonise avec les exploitants du réseau<br />
de transport de l’étranger. Les collaborateurs<br />
de Swissgrid contrôlent que toutes<br />
les transactions sont équilibrées. Si ce<br />
n’est pas le cas, les opératrices et opérateurs<br />
ordonnent de procéder à des adaptations<br />
aux feuilles de route. Ces adaptations<br />
peuvent également être ordonnées dans<br />
un court délai ou même, pendant l’exploitation.<br />
Cela permet d’éviter des fluctuations<br />
et d’assurer l’équilibrage dans l’ensemble<br />
du réseau de transport européen.<br />
La tension reste élevée<br />
La transition énergétique apporte le prochain<br />
défi à relever. La difficulté est que<br />
l’électricité ne peut être stockée qu’à certaines<br />
conditions. Ainsi, les jours où le soleil<br />
brille longtemps, par exemple, et où les<br />
besoins en électricité sont faibles, il peut y<br />
avoir un excédent d’énergie. A cela s’ajoute<br />
le fait que des projections sont toujours<br />
établies afin d’assurer les besoins en électricité.<br />
Les collaborateurs des réseaux de<br />
transport savent pour chaque quart<br />
d’heure du lendemain ce que va faire le<br />
flux de charge. Cependant, la production<br />
d’électricité sera à l’avenir moins flexible<br />
et plus difficile à prévoir en raison de la<br />
progression des sources d’énergie renouvelables<br />
comme l’énergie solaire et éolienne.<br />
Cette évolution renferme des défis<br />
pour les exploitants du réseau de transport.<br />
Car l’énergie solaire, hydraulique et<br />
éolienne sont fortement dépendantes de<br />
la météo, du moment de la journée et de la<br />
saison. Ainsi, les exploitants du réseau de<br />
transport ne savent jamais avec certitude<br />
quelles seront les conditions environnementales<br />
le lendemain. Pour l’avenir, il<br />
faut des technologies qui permettent de<br />
stocker l’électricité. Sinon, il sera difficile<br />
de maintenir une fréquence stable.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 31
Point de mire<br />
Pour recevoir l’écho, les chauves-souris possèdent<br />
des oreilles ultradéveloppées et de grands pavillons.<br />
Chez les oreillards, ils sont presque aussi longs que<br />
le reste du corps. (Photo: oreillard gris)<br />
Des cris dans<br />
l’obscurité<br />
Elles semblent voler silencieusement la nuit. Mais les chauves-souris<br />
sont de véritables braillards. Par leurs cris et l’écho de ceux-ci,<br />
elles peuvent percevoir très précisément leur environnement en pleine<br />
obscurité. Ce qu’elles «voient» avec leurs oreilles équivaut à la<br />
capacité de vision de nombreux animaux.<br />
D r méd. vét. Katja Schönbächler, vétérinaire, Stiftung Fledermausschutz<br />
Les chauves-souris fascinent!<br />
D’innombrables histoires exi s-<br />
tent autour de ces ombres nocturnes<br />
furtives. Aucun autre<br />
animal sauvage ne vit si près de nous,<br />
les humains, et pourtant, on ne sait le<br />
plus souvent que peu de choses sur «la<br />
chauve-souris». Les chauves-souris ne<br />
sont contrairement à leur nom pas des<br />
souris et donc, pas des rongeurs, mais<br />
elles constituent un ordre propre parmi<br />
les mammifères. Les chiroptères sont<br />
également les seuls mammifères à pouvoir<br />
voler activement. Ils se déplacent<br />
principalement au crépuscule et durant<br />
la nuit. Les chauves-souris émettent alors<br />
des cris dans une plage non audible pour<br />
nous et s’orientent à l’aide des échos qui<br />
sont renvoyés par leur environnement.<br />
Elles paraissent ainsi chasser de manière<br />
silencieuse, secrète et inaperçue, dans<br />
l’obscurité. Toutefois, les chauves-souris<br />
ne sont calmes que pour nous. En réalité,<br />
ce sont des animaux extrêmement puis-<br />
Photos: www.fledermausschutz.ch<br />
32<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
Les chauves-souris s’orientent dans l’obscurité<br />
à l’aide de l’écholocalisation. Les cris sont émis chez<br />
presque toutes les espèces par la bouche, c’est<br />
pourquoi celle-ci est le plus souvent ouverte pendant<br />
le vol. (Photo: noctule commune en vol)<br />
sants vocalement qui peuvent, avec leurs<br />
cris, produire des niveaux sonores comparables<br />
à ceux d’un avion à réaction<br />
dans des plages de fréquence hors du<br />
spectre audible humain!<br />
Echolocation – un avantage dans<br />
l’évolution?<br />
L’écholocation désigne la capacité à<br />
s’orienter dans l’espace à l’aide des échos<br />
de cris. Ils sont enregistrés par l’oreille de<br />
la chauve-souris, puis le cerveau crée une<br />
«image auditive» à partir des informations<br />
des échos. Au moyen de l’écholocation,<br />
toutes les espèces locales peuvent s’orienter<br />
spatialement dans l’obscurité. De nombreuses<br />
espèces s’en servent également<br />
pour attraper des proies. Le terme «écholocation»<br />
est de ce fait trop réducteur car<br />
les chauves-souris peuvent reconnaître<br />
acoustiquement et distinguer également<br />
la taille, les formes, l’état de surface<br />
d’objets et même des textures très fines<br />
de l’épaisseur d’un cheveu. Le terme<br />
«d’échoreprésentation» est donc plus pertinent.<br />
L’écholocation des chauves-souris<br />
pourrait équivaloir à la capacité de vision<br />
de nombreuses espèces animales.<br />
Grâce à cette capacité particulière, les<br />
chauves-souris peuvent explorer l’espace<br />
aérien dans l’obscurité absolue, indépendamment<br />
de la lumière du soleil. L’écholocation<br />
combinée à une capacité de vol impressionnante<br />
a pu largement favoriser<br />
l’émergence d’espèces dans l’ordre des<br />
chiroptères. C’est ainsi qu’est née une incroyable<br />
diversité de près de 1500 espèces<br />
de chiroptères aujourd’hui dans le monde<br />
entier.<br />
Cri produit au rythme du battement<br />
d’ailes<br />
Les chauves-souris produisent leurs cris,<br />
comme nous les humains, via le larynx.<br />
Lorsque la glotte est fermée, l’air s’accumule<br />
en dessous du larynx lors de l’expiration.<br />
Lorsque la glotte est ouverte au travers<br />
des cordes vocales, l’air pénètre par le<br />
larynx avec une grande pression et les fait<br />
alors vibrer. C’est ainsi que des ondes sonores<br />
plus ou moins basses ou hautes sont<br />
émises en fonction de l’ouverture de la<br />
glotte. Les sons sont produits dans une<br />
plage d’environ 20 à 140 kilohertz. Ces cris<br />
sortent du corps par l’ouverture de la<br />
bouche chez la plupart des espèces de<br />
chauves-souris, ce qui explique la bouche<br />
ouverte durant le vol. Cependant les rares<br />
chauves-souris fer à cheval, dont il existe<br />
deux espèces en Suisse, émettent les ondes<br />
sonores par les narines. Chez ces deux espèces,<br />
le cri est concentré par la protubérance<br />
nasale spéciale dans un entonnoir<br />
sonore étroit et l’énergie sonore est regroupée.<br />
Elles peuvent également s’orienter en<br />
vol, bouche fermée.<br />
Les chauves-souris crient au rythme<br />
de leur battement d’ailes et économisent<br />
ainsi sans doute l’énergie qui devrait être<br />
dépensée pour produire des cris ou comprimer<br />
le thorax. En fonction de l’espèce<br />
de chauve-souris et de la situation requise,<br />
un à deux cris de localisation sont émis par<br />
battement d’ailes. Elles crient donc en vol<br />
7 à 20 fois par seconde en fonction de la<br />
fréquence de leur battement d’ailes! Peu<br />
avant de capturer un insecte repéré, le<br />
nombre de cris augmente encore beaucoup,<br />
ce que désigne le terme de «feeding<br />
buzz». Pour recevoir l’écho, les<br />
chauves-souris possèdent une oreille extrêmement<br />
développée et de grands pavillons<br />
qui peuvent presque être aussi longs<br />
que le reste du corps chez les oreillards.<br />
Les chauves-souris, ces chanteuses<br />
Les chauves-souris ne crient pas que pour<br />
s’orienter dans l’espace et attraper des<br />
proies, mais également pour la communication<br />
intra- et interespèces. Outre les cris<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 33
Point de mire<br />
Les chauves-souris fer à cheval émettent leurs cris ultrasons par les narines. Les prolongements<br />
cutanés visibles sur le nez concentrent et orientent alors le cri, de manière semblable à un mégaphone.<br />
(Photo: grand rhinolophe suspendu)<br />
A l’aide d’appareils à ultrasons, les cris<br />
de localisation peuvent être rendus audibles<br />
et permettent d’enregistrer acoustiquement<br />
les chauves-souris sur le terrain<br />
sans devoir les capturer. Cela peut permettre<br />
d’éviter du stress aux animaux. Une<br />
collecte des données par des non-professionnels<br />
est également possible avec les<br />
enregistreurs de pointe disponibles aujourd’hui<br />
dans le commerce. Classer par<br />
espèce les cris de chauve-souris enregistrés<br />
requiert par contre beaucoup de savoir-faire<br />
et d’expérience et devrait donc<br />
toujours être réalisé par des spécialistes<br />
des chauves-souris.<br />
Pour les personnes passionnées par<br />
les chauves-souris qui voudraient simplement<br />
écouter ces animaux, il existe des<br />
détecteurs faciles d’utilisation qui convertissent<br />
automatiquement les cris ultrasons<br />
dans la plage audible. Ainsi, plus rien<br />
ne s’oppose au pistage des reines secrètes<br />
de la nuit lors d’une balade nocturne!<br />
d’écholocalisation, on peut encore distinguer<br />
deux autres types de cris: des cris sociaux<br />
et des cris de stress. Les cris sociaux<br />
se situent souvent dans la plage audible<br />
pour nous. <strong>No</strong>us, les humains, pouvons les<br />
percevoir comme des gazouillis aigus. Certaines<br />
espèces de chauves-souris, par<br />
exemple la noctule commune, utilisent<br />
également leur voix pour la parade. Ainsi,<br />
les mâles des noctules communes restent<br />
pendant la période de reproduction, en<br />
automne, dans leurs cavités d’arbre et attirent<br />
les femelles avec des cris de parade<br />
également audibles pour les humains. La<br />
signification des cris de stress n’est pas encore<br />
entièrement éclaircie.<br />
Bioacoustique – recherche et<br />
protection des espèces grâce aux<br />
cris des chauves-souris<br />
Les chauves-souris sont protégées par le<br />
droit fédéral. De nombreuses espèces locales<br />
de chauves-souris sont de plus menacées<br />
et demandent, relativement à la<br />
protection des espèces, une attention particulière<br />
lors des évaluations de l’impact<br />
sur l’environnement ou des planifications<br />
d’intervention – car on ne peut protéger<br />
que ce que l’on connaît. La mise en évidence<br />
d’espèces de chauves-souris à l’aide<br />
d’enregistrements sonores, ce que l’on<br />
nomme la bioacoustique, joue par conséquent<br />
un rôle de plus en plus important.<br />
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Fledermausschutz<br />
En Suisse, il existe 30 espèces différentes<br />
de chauves-souris qui représentent<br />
un tiers de toutes les espèces<br />
locales sauvages de mammifères.<br />
La fondation Fledermausschutz s’engage<br />
par des campagnes permanentes,<br />
des informations et la transmission<br />
de connaissances pour sensibiliser la<br />
population aux questions relatives<br />
à nos chauves-souris locales.<br />
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34<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
Photo: Adobe Stock<br />
Entrée d’une grotte de chauvessouris<br />
en Suisse franconienne
Point de mire<br />
Trouver<br />
la note juste<br />
Chaque violon est une pièce unique. Même si son modèle a été<br />
créé il y a près de 300 ans par des maîtres tels que Stradivari ou Amati.<br />
A l’Ecole de lutherie de Brienz, on fabrique ou l’on restaure<br />
des violons et d’autres instruments à cordes de manière artisanale.<br />
L’objectif est d’obtenir cette sonorité classique.<br />
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>. Photos: Severin <strong>No</strong>wacki.<br />
Celle ou celui qui apprend ici à fabriquer un violon ou un violoncelle a dû passer par une procédure de sélection difficile. <strong>No</strong>n seulement les aptitudes<br />
manuelles mais également les compétences musicales sont décisives.<br />
36<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
Le parfait épicéa pousse quelque<br />
part, à une altitude comprise<br />
entre 1000 et 1500 mètres. Il<br />
doit être grand et vieux et avoir<br />
le moins de défauts possible, issu d’une<br />
lente croissance au milieu d’autres arbres,<br />
de sorte à être dépourvu de branches dans<br />
sa partie basse. Cet arbre parfait constitue<br />
le point de départ d’un violon parfait.<br />
Pour Olivier Krieger, directeur de l’Ecole<br />
de lutherie de Brienz, la recherche du bon<br />
bois de résonance est donc essentielle. Il<br />
sélectionne les arbres appropriés avec le<br />
garde forestier. «Dans une grande forêt<br />
montagneuse, cela ne concerne le plus<br />
souvent que quelques rares arbres», dit<br />
Krieger.<br />
Le bois d’épicéa convient à la fabrication<br />
de la table du violon parce que, dans<br />
le sens de la longueur, il présente une<br />
très grande stabilité, tout en restant très<br />
flexible dans le sens transversal. Ainsi, il<br />
peut en même temps résister à la contrainte<br />
des cordes tendues et supporter la transmission<br />
des vibrations.<br />
Le fond et les bords, appelés les<br />
éclisses, sont en revanche fabriqués en<br />
érable. Tout comme le manche et la volute.<br />
L’érable est plus dense et confère une stabilité<br />
additionnelle à l’instrument.<br />
La plupart des instruments à cordes<br />
sont fabriqués dans ces deux essences. Ce<br />
n’est qu’occasionnellement que l’on utilise<br />
également du sapin blanc pour la table et,<br />
pour le reste du corps, des essences telles<br />
que du saule, du peuplier ou du hêtre.<br />
D’autres bois modifieraient trop la sonorité<br />
de l’instrument.<br />
Avant de pouvoir commencer le travail,<br />
le bois doit sécher pendant environ<br />
cinq à dix ans. La lutherie nécessite de la<br />
patience. Cela se voit dans tous les domaines<br />
de l’Ecole de lutherie de Brienz.<br />
Calmes et extrêmement concentrés, les<br />
élèves scient, rabotent et sculptent les<br />
tables, les fonds et les autres éléments des<br />
futurs instruments. Lorsque l’on pense<br />
qu’une table ne fait que 2 à 3 millimètres<br />
d’épaisseur et qu’elle doit être courbée, on<br />
comprend quelle méticulosité est nécessaire.<br />
Durant leur première année d’apprentissage,<br />
les élèves fabriquent deux<br />
instruments. Les professionnels expérimentés<br />
peuvent fabriquer un violon en<br />
quelques semaines.<br />
D’infimes détails déterminent la bonne sonorité. Cela demande donc du doigté.<br />
La sonorité classique du violon<br />
Les premiers violons sont apparus au<br />
16 e siècle au nord et au sud des Alpes et<br />
sont à l’origine fabriqués de différentes<br />
manières. Crémone, ville du nord de l’Italie,<br />
devint l’un des principaux centres de<br />
lutherie. Les familles Amati, Stradivari et<br />
Guarneri y perfectionnèrent la lutherie<br />
sur plusieurs générations. Leurs instruments<br />
constituent, jusqu’à aujourd’hui,<br />
avec quelques autres, les modèles pour la<br />
lutherie. Il serait néanmoins faux de parler<br />
d’une forme originelle. Chaque instrument<br />
est une pièce unique, ainsi des violons<br />
de l’atelier de la famille Stradivari diffèrent<br />
par leur longueur, parfois jusqu’à<br />
5 millimètres.<br />
Mais c’est la sonorité qui est décisive.<br />
Et celle-ci provient d’une multitude de<br />
facteurs: matériau, modèle, courbure,<br />
taille et découpe des ouïes, épaisseur de<br />
façonnage, vernis, etc. Après la fabrication<br />
proprement dite vient le réglage fin qui<br />
peut encore une fois complètement modifier<br />
le son. Parfois, des modifications minimes<br />
décident si un instrument a une<br />
sonorité douce, riche ou un son plutôt<br />
sourd. A cela s’ajoute enfin l’archet qui détermine<br />
encore de manière décisive la sonorité.<br />
Archetier est par conséquent un<br />
métier en soi. A Brienz, les élèves apprennent<br />
également à réparer et à remécher<br />
les archets avec les traditionnels crins<br />
de cheval.<br />
Mais comment naît la sonorité du violon?<br />
Pourquoi un la sur un violon sonne<br />
autrement que sur une clarinette? La réponse<br />
réside dans le spectre harmonique<br />
des fréquences. A chaque son, on entend<br />
également, en plus de la fréquence fondamentale,<br />
le spectre des harmoniques<br />
qui varient selon chaque instrument. «En<br />
fonction des harmoniques que l’on entend<br />
et de leur intensité, on obtient un mélange<br />
de sons totalement différent. Ce mélange<br />
fait la différence entre une clarinette et<br />
un violon mais également la différence<br />
entre deux violons», explique Olivier<br />
Krieger. «Lorsque la plage harmonique<br />
élevée entre 2000 et 4000 hertz est marquée,<br />
le son d’un violon est perçu comme<br />
agréable», ajoute-t-il.<br />
Outre l’habileté dans la fabrication,<br />
l’habileté dans le jeu détermine également<br />
la qualité d’un violon. «Je suis convaincu<br />
qu’un violon se développe acoustiquement<br />
lorsqu’il est bien joué», dit Olivier<br />
Krieger. «Les célèbres violons de Crémone<br />
qui ont parfois déjà 400 ans ont généralement<br />
été joués par d’excellents musiciens.<br />
Et ont toujours été bien entretenus. Tous<br />
ces instruments ont certes été réparés à de<br />
multiples reprises mais le plus souvent<br />
justement par des professionnels remarquables.<br />
La bonne manipulation de ces<br />
instruments participe à leur merveilleuse<br />
sonorité», déclare-t-il.<br />
Fabriquer et jouer<br />
Le bon entretien de l’instrument est également<br />
crucial pour sa vie. A Brienz, on ne<br />
fait pas que fabriquer des violons, la réparation<br />
et la restauration sont tout aussi im-<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 37
Point de mire<br />
Ecole de lutherie<br />
de Brienz<br />
Brienz, traditionnellement un centre<br />
de la sculpture sur bois, accueille<br />
depuis 1944 la seule école de lutherie<br />
en Suisse. Depuis 1998, l’école est<br />
soutenue par une fondation. L’école<br />
propose un apprentissage de quatre<br />
ans ainsi que des formations continues.<br />
Des visites de l’école et du<br />
passionnant musée sont possibles<br />
sur inscription.<br />
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www.geigenbauschule.ch.<br />
La matière première convoitée pour les violons de demain repose dans la réserve de bois de l’école.<br />
portantes. Les violons reposent alignés<br />
dans des boîtes, parfois déjà démontés,<br />
afin d’être ramenés à la vie. La minutie<br />
avec laquelle on procède se voit aux outils<br />
utilisés. On utilise des microscopes pour<br />
réparer des dommages.<br />
Les réparations constituent une part<br />
importante du travail dans les ateliers de<br />
lutherie suisses. Seuls quelques luthiers<br />
vivent exclusivement de la fabrication de<br />
nouveaux instruments. Des instruments<br />
d’études moins coûteux sont souvent produits<br />
en Chine ou dans l’est de l’Europe.<br />
Pour les musiciens professionnels, les instruments<br />
neufs de grande qualité sont une<br />
alternative recherchée aux violons anciens<br />
italiens, parfois inabordables.<br />
Qui souhaite apprendre le métier à<br />
l’Ecole de lutherie de Brienz doit se soumettre<br />
à une procédure de sélection. On y<br />
évalue les aptitudes manuelles et créatives<br />
ainsi que la musicalité. Il va de soi qu’un<br />
luthier devrait également avoir certaines<br />
connaissances du jeu du violon. Ce n’est<br />
qu’ainsi qu’il peut évaluer des critères sonores.<br />
Chaque année, trois apprentis sont<br />
acceptés. Le nombre de candidats dépasse<br />
nettement celui des places d’apprentissage.<br />
Celles et ceux qui finissent cette formation<br />
peuvent cependant être certains<br />
qu’ils pourront à l’avenir gagner leur vie en<br />
trouvant la bonne sonorité du violon.<br />
38<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
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Point de mire<br />
Percevoir l’environnement avec ses oreilles: Juan Ruiz avec une participante lors d’une formation à la méthode du sonar à clics.<br />
A l’aide d’une assiette, il démontre comment le clic varie en fonction de la distance.<br />
Voir l’environnement<br />
avec les<br />
oreilles<br />
Les personnes atteintes de cécité peuvent accéder<br />
à leur environnement grâce à l’écho de clics qu’elles produisent<br />
avec leur langue. Lorsqu’elles utilisent la méthode dite du «sonar à clics»<br />
en plus de la canne blanche, leur capacité d’orientation s’améliore.<br />
Daniel Kish, pionnier de l’écholocalisation humaine,<br />
et Juan Ruiz, son ancien élève, sont particulièrement engagés dans<br />
la transmission de cette méthode.<br />
Kathrin Schellenberg, responsable RP / communication pour l’UCBA en Suisse alémanique<br />
Photo: màd<br />
40<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
Photos: Adobe Stock<br />
L’écholocalisation est un phénomène<br />
naturel: certains animaux,<br />
comme les chauves-souris,<br />
les baleines à dents ou les<br />
musaraignes, émettent des ondes sonores<br />
qui rebondissent sur les objets environnants<br />
en renvoyant un écho. Cet écho est<br />
porteur d’informations qui leur permettent<br />
d’évaluer la distance et la taille<br />
d’un objet donné et, ainsi, de s’orienter et<br />
de repérer leur nourriture dans un environnement<br />
obscur ou peu lumineux.<br />
Beaucoup de ces animaux sont nocturnes,<br />
vivent dans la mer ou dans le sol. Ce qui<br />
fonctionne dans le règne animal peut également<br />
être mis à profit par l’homme, car<br />
tout ce qui nous entoure porte une signature<br />
acoustique. En appliquant la méthode<br />
du sonar à clics, les personnes atteintes<br />
de cécité peuvent ainsi accéder à<br />
une vision complète de leur environnement<br />
par le biais de leur ouïe. Pour ce<br />
faire, elles produisent avec la langue un<br />
clic continu qui se reflète en écho. Instantanément,<br />
le cerveau génère une sorte de<br />
carte mentale à partir des images capturées.<br />
Pour se représenter ce phénomène,<br />
on peut faire rebondir une balle de tennis<br />
sur le sol, contre un mur ou contre une<br />
porte: selon la surface et la texture du<br />
support de rebond, la réverbération est<br />
différente et nous renvoie des informations<br />
différentes. Des examens d’imagerie<br />
par résonance magnétique (IRM) consistant<br />
à faire écouter des sons préenregistrés<br />
à des sujets voyants et aveugles ont<br />
révélé que le cerveau sépare les informations<br />
en deux catégories: les sons que tout<br />
un chacun perçoit consciemment activent<br />
le cortex auditif, tandis que les<br />
échos perçus par les sujets pratiquant<br />
l’écholocalisation activent directement le<br />
cortex visuel. Avec un entraînement approprié,<br />
les personnes aveugles peuvent<br />
donc, pour ainsi dire, voir avec leurs<br />
oreilles.<br />
Le sonar à clics, un atout pour<br />
l’orientation<br />
Presque toutes les personnes atteintes de<br />
cécité utilisent l’écholocalisation passive,<br />
par exemple en faisant osciller une canne<br />
blanche devant elles. L’écho ainsi généré<br />
se propage cependant dans toutes les directions.<br />
Le clic, quant à lui, est produit à<br />
l’endroit même où se trouvent les oreilles<br />
et le cerveau qui traite l’information. Cette<br />
relation fixe entre l’émetteur sonore et le<br />
récepteur est déterminante pour l’acceptation<br />
de l’information d’écho et pour la<br />
formation d’images dans le cerveau.<br />
Un bon clic est court et net. Si la personne<br />
sourit en émettant un clic, le son est<br />
plus intense. Le volume n’a pas d’importance.<br />
Des clics silencieux et précis suffisent<br />
pour indiquer la présence d’objets à<br />
une grande distance. Cette technique représente<br />
un atout incroyable pour l’orientation<br />
et la mobilité ainsi que pour le bienêtre<br />
des personnes aveugles. Elle ne remplace<br />
pas la canne blanche, mais doit plutôt<br />
être considérée comme un complément.<br />
Pour repérer certains obstacles, comme<br />
des bordures ou des objets très petits, la<br />
canne blanche reste indispensable<br />
puisque ces éléments ne produisent pratiquement<br />
pas d’écho. La canne blanche<br />
permet aussi de s’orienter sur un trottoir<br />
ou dans un passage souterrain pour estimer<br />
la distance au mur grâce au son.<br />
Un enseignant aveugle comme<br />
modèle<br />
Dans le monde, la méthode du sonar à clics<br />
est principalement associée à deux noms:<br />
les Américains Daniel Kish et Juan Ruiz.<br />
Daniel Kish, devenu aveugle à l’âge de 1 an<br />
à la suite d’un rétinoblastome bilatéral<br />
congénital, a découvert avec bonheur dès<br />
l’enfance qu’il pouvait s’orienter en émettant<br />
des clics. Par la suite, il a analysé la<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 41
Point de mire<br />
technique de manière systématique et l’a<br />
popularisée. Il l’a enseignée à Juan Ruiz,<br />
aveugle de naissance, qui a été son premier<br />
élève. Tous deux pratiquent le clic de manière<br />
si naturelle et routinière que, lorsqu’ils<br />
marchent dans la rue, le seul écho<br />
leur suffit à repérer où se trouvent les entrées<br />
d’immeubles, où se terminent les barrières<br />
et où se dirigent les gens sur leur chemin.<br />
L’écholocalisation leur permet même<br />
de faire du vélo. Leurs vidéos sur YouTube<br />
et la couverture médiatique dont ils font<br />
l’objet ont suscité un grand intérêt pour le<br />
sonar à clics et ont contribué à faire accepter<br />
cette méthode. Aujourd’hui, des formations<br />
sont proposées dans le monde entier.<br />
Programme de formation<br />
L’implication de personnes aveugles dans<br />
la transmission de la méthode du sonar à<br />
clics est essentielle. Les enfants, les adolescents<br />
et les adultes atteints de cécité,<br />
ainsi que les parents voyants, sont beaucoup<br />
plus réceptifs à leur enseignement<br />
qu’ils le seraient à celui d’un professionnel<br />
voyant. Juan Ruiz explique lui-même<br />
Annonce<br />
qu’une personne voyante n’aurait jamais<br />
pu développer chez lui une telle confiance<br />
dans la méthode du clic comme l’a fait son<br />
professeur aveugle Daniel Kish. Enseigner<br />
l’utilisation du sonar à clics de manière<br />
durable nécessite donc des programmes<br />
de formation qui incluent des enseignants<br />
aveugles. Des cours intensifs de plusieurs<br />
jours dispensés par des enseignants<br />
aveugles et voyants produisent des évolutions<br />
significatives chez les apprenants.<br />
De tels résultats nécessitent la mise en<br />
place de conditions idéales, comme des<br />
locaux sans obstacle avec des murs et des<br />
coins librement accessibles et une situation<br />
d’apprentissage ludique soutenant le<br />
mouvement libre. Par la suite, une formation<br />
continue à l’orientation et à la mobilité<br />
(O&M) permet de consolider les acquis<br />
et de les mettre en pratique dans la vie<br />
quotidienne. La méthode du clic et la<br />
canne blanche sont ici utilisées de manière<br />
ciblée pour l’orientation.<br />
Pour créer de telles offres, il ne suffit<br />
pas de recruter des personnes atteintes de<br />
cécité qui maîtrisent la technique du sonar<br />
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à clics et souhaitent la transmettre. Il est<br />
également nécessaire de faire appel à des<br />
spécialistes O&M qui soient formés de manière<br />
ciblée dans ce domaine.<br />
Avec un peu de pratique, le cerveau<br />
apprend à créer une carte tridimensionnelle<br />
de l’environnement à partir des<br />
échos qui lui reviennent. Certains enfants<br />
aveugles apprennent intuitivement à utiliser<br />
les sons, comme Daniel Kish à l’époque.<br />
C’est pourquoi il est conseillé de commencer<br />
très tôt l’entraînement à l’écholocalisation.<br />
Celui-ci peut être combiné de manière<br />
ludique avec l’entraînement à la<br />
canne blanche. Pour les enfants aveugles,<br />
la méthode du sonar à clics est une formidable<br />
opportunité, car elle leur permet<br />
d’apprendre dès le plus jeune âge à percevoir<br />
l’espace par le biais de leur ouïe. Pour<br />
les adultes, la méthode du sonar à clics représente<br />
également une valeur ajoutée importante<br />
qui peut leur faciliter la vie quotidienne.<br />
UCBA – aux côtés des<br />
personnes aveugles et<br />
sourdaveugles<br />
L’Union centrale suisse pour le bien<br />
des aveugles (UCBA) est l’organisation<br />
faîtière dans le domaine de la cécité,<br />
de la surdicécité et de la malentendance-malvoyance<br />
en Suisse. Elle<br />
s’engage chaque jour pour que les<br />
personnes aveugles, sourdaveugles,<br />
malvoyantes et malentendantes-malvoyantes<br />
en Suisse puissent mener<br />
leur vie de manière autonome et<br />
responsable. Elle conseille et accompagne<br />
les personnes sourdaveugles et<br />
malentendantes-malvoyantes ainsi<br />
que leurs proches et forme des bénévoles<br />
à l’accompagnement. Elle développe<br />
et propose des moyens auxiliaires<br />
qui facilitent le quotidien des<br />
personnes concernées.<br />
L’UCBA informe le public sur les sujets<br />
en lien avec la malentendance-malvoyance<br />
et la surdicécité, lance et<br />
coordonne des projets de recherche et<br />
assure la formation initiale et continue<br />
des professionnels en Suisse. Elle<br />
améliore la qualité de vie des personnes<br />
concernées en leur permettant<br />
d’organiser leur quotidien de la manière<br />
la plus indépendante possible<br />
grâce à des services de soutien adaptés<br />
à chacun. L’UCBA est certifiée ZEWO.<br />
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42<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
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L’autonomie au quotidien, aussi grâce à vos dons : CP 10-3122-5. ucba.ch<br />
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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 43
Point de mire<br />
© Ron Haviv / VII<br />
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vsao 44/<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 44
Point de mire<br />
Le septième jour,<br />
tu te reposeras<br />
Les religions structurent le déroulement de la journée,<br />
définissent la semaine et séparent le quotidien des jours de fête.<br />
Ces fréquences régulières nous permettent non seulement<br />
de prendre des jours de repos, mais aussi de créer des espaces de<br />
rencontre et de réflexion particuliers.<br />
D r Florian Lippke, maître-assistant à la chaire d’exégèse de l’Ancien Testament<br />
et d’histoire des religions de l’Orient ancien, Université de Fribourg<br />
Transmise depuis près de 3000 ans, elle est toujours d’actualité: la Torah et les textes qui en découlent structurent la vie<br />
des hommes, mais permettent également à la nature de se ressourcer.<br />
Photos: Adobe Stock<br />
Si l’on part du principe que le<br />
terme «fréquence» décrit la «fréquence<br />
de processus périodiques<br />
répétitifs», le monde des<br />
sciences religieuses et culturelles nous<br />
apporte un éclairage tout à fait remarquable<br />
sur le sujet. Pour de nombreuses<br />
religions (et peut-être même pour toutes),<br />
trois concepts importants entrent en jeu:<br />
la conception linéaire du temps, la récurrence<br />
cyclique des événements/souvenirs<br />
et, finalement, la rythmicité de l’espace et<br />
du temps. Ces trois concepts s’observent<br />
aussi bien dans les cultures antiques<br />
(Egypte, Mésopotamie, Israël ancien/judaïsme<br />
primitif) que dans les religions<br />
encore pratiquées aujourd’hui en Orient<br />
et en Occident, dans le <strong>No</strong>rd industriel et<br />
dans le Sud global.<br />
Les religions ont une perception du<br />
temps: ainsi, elles distinguent les niveaux<br />
de temps «passé», «présent» et «futur».<br />
Mais de nombreuses cultures connaissent<br />
également une division en deux catégories<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 45
Point de mire<br />
principales: ce qui est achevé et ce qui ne<br />
l’est pas. Ces deux catégories se reflètent<br />
naturellement dans le langage des textes<br />
sacrés. Les textes anciens regorgent de<br />
déclarations qui s’interrogent précisément<br />
sur le rapport de l’individu ou d’un<br />
groupe aux phénomènes temporels les<br />
plus divers.<br />
Il est également clair que le temps<br />
peut être linéaire: depuis une création –<br />
plus généralement «le début du monde» –<br />
jusqu’à «la fin des temps» (fin du monde,<br />
Armageddon), un flux temporel s’étire.<br />
Celui-ci est toutefois «rythmé» par les représentations<br />
religieuses et également enrichi<br />
d’une composante cyclique. En effet,<br />
le simple fait de constater qu’il existe<br />
quelque chose comme des heures, des<br />
jours, des semaines et des années avec des<br />
temps fixes/festifs documente déjà cette<br />
rythmicité.<br />
Les fêtes comme échappatoire au<br />
quotidien<br />
La sortie du flux temporel linéaire (du berceau<br />
à la tombe) est marquée de manière<br />
décisive par les fêtes. Cela vaut pour des<br />
contextes plutôt laïques et non religieux<br />
(anniversaires, décennies, jubilés, qui<br />
sont tous récurrents et rythment la vie),<br />
mais d’autant plus pour les fêtes religieuses.<br />
Même au 21 e siècle, cela se ressent<br />
encore. Les fêtes se voient toujours attribuer<br />
un statut particulier, de sorte qu’elles<br />
sont définies comme étant des jours de<br />
repos, par exemple. Et c’est précisément<br />
cette fonction que remplissent les fêtes<br />
cycliques par rapport à la vie quotidienne:<br />
elles permettent à l’individu et à la communauté<br />
de sortir du flux linéaire du quotidien<br />
et d’entrer dans un autre monde.<br />
Le monde des jours de fête ou des jours fériés<br />
permet de prendre du recul et de tout<br />
voir d’un certain point de vue. La plupart<br />
des religions attribuent une très grande<br />
valeur à cette contemplation non laborieuse.<br />
On peut se demander si l’éloignement<br />
progressif de la religion dans les sociétés<br />
occidentales ne s’accompagne pas<br />
d’une diminution de la sensibilité à l’alternance<br />
du quotidien et des jours fériés. Il<br />
s’agirait en fin de compte d’une sensibilité<br />
décroissante pour ce qui revient de manière<br />
cyclique, ce que l’on observe aussi<br />
justement sur le plan sociologique.<br />
Mais dans tous les cas, les interruptions<br />
– et ce à une certaine fréquence –<br />
sont nécessaires et salutaires. Cette prise<br />
de conscience peut être prouvée à tous les<br />
niveaux de temporalité. Cela commence<br />
par l’alternance de l’éveil et du sommeil:<br />
seule une bonne fréquence d’activité et de<br />
repos au cours des 24 heures garantit une<br />
santé équilibrée à long terme. De même,<br />
on peut mettre en avant la structure globale<br />
de la journée, souvent rythmée par<br />
des prières dans le passé: les musulmans<br />
pieux prient cinq fois par jour afin de<br />
rythmer le déroulement de la journée et<br />
de prendre un peu de recul par rapport au<br />
tumulte du quotidien. Le judaïsme et le<br />
christianisme connaissent les sept interruptions<br />
de la journée par des prières<br />
(source: psaume 119). Tous ces phénomènes<br />
sont fondamentalement des phénomènes<br />
de fréquence.<br />
Mais la rythmicité se poursuit également<br />
aux niveaux supérieurs: notre semaine<br />
de sept jours est étroitement liée<br />
aux noms des dieux babyloniens (et plus<br />
tard gréco-romains), qui se succèdent sur<br />
sept jours. Le septième jour a une importance<br />
particulière depuis les Babyloniens:<br />
il est connu sous le nom de shabbat dans le<br />
judaïsme et de dimanche dans le christianisme.<br />
La succession linéaire des jours est<br />
rythmée par un jour de repos, une certaine<br />
fréquence est établie. Au niveau des mois<br />
(les cultures antiques avaient souvent<br />
pour base un calendrier lunaire), les cycles<br />
lunaires avec la nouvelle lune, le croissant<br />
de lune et la pleine lune jouent un rôle décisif.<br />
Ici, le rythme est permanent et la fréquence<br />
est répétitive et périodique.<br />
Repos pour le sol, liberté pour<br />
les hommes<br />
Si l’on élargit à nouveau la focalisation, on<br />
s’intéresse non seulement aux saisons,<br />
mais aussi aux années (ici, les années solaires).<br />
Vivre en harmonie avec les saisons,<br />
avec les rythmes et les fréquences de la<br />
nature a longtemps été considéré comme<br />
souhaitable. Aujourd’hui encore, de tels<br />
aspects reviennent de plus en plus souvent<br />
dans le débat sur la santé. Si l’on souhaite<br />
élargir encore la focalisation, il est<br />
intéressant de jeter un œil sur les grandes<br />
fréquences des séquences annuelles: il ne<br />
s’agit plus d’un schéma de sept jours, mais<br />
d’un schéma de sept années. Selon la<br />
conception biblique, le champ doit être<br />
mis en jachère tous les sept ans, au service<br />
de la régénération. Cette idée a d’ailleurs<br />
donné naissance au congé sabbatique,<br />
qui n’a plus rien d’agricole, mais qui est de<br />
fait destiné à la régénération, et qui est<br />
toujours présent et vécu dans les universités.<br />
Comme dans beaucoup d’autres cas,<br />
on peut démontrer ici l’origine biblique<br />
(livres de l’Exode et du Deutéronome)<br />
de pratiques actuellement vécues avec<br />
conviction. Il s’agit à nouveau d’un phénomène<br />
de rythmicité et d’établissement<br />
d’une fréquence transversale. La dernière<br />
pièce de la mosaïque de cette réflexion<br />
peut être nommée l’année du jubilé (base:<br />
livre biblique du Lévitique). Tous les sept<br />
fois sept ans, il existe une année d’affranchissement<br />
dans la tradition du judaïsme.<br />
Les dépendances en matière de propriété<br />
sont annulées. Après 50 ans, il faut donc,<br />
selon la conception religieuse, tout remettre<br />
à plat. Les hypothèques bancaires<br />
en Israël se terminent à cette date. Anciennement,<br />
l’annulation de la dette visait<br />
surtout à mettre un terme à la prolifération<br />
de la servitude pour dettes à des intervalles<br />
rythmés.<br />
Tout cela montre une chose: les<br />
concepts anciens et traditionnels de rythmicité<br />
et de création de fréquences ont<br />
traversé les siècles et les millénaires et<br />
continuent de jouer un rôle dans la vie<br />
quotidienne du 21 e siècle. Il vaut dès lors la<br />
peine de prêter attention à de telles structures<br />
temporelles rythmiques du point de<br />
vue de l’histoire culturelle et, partant, du<br />
point de vue religieux. Dans la plupart des<br />
cas, elles mènent à une approche totalement<br />
humaine ainsi qu’à un rapport équilibré<br />
avec l’environnement vivant et avec<br />
soi-même.<br />
46<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
©Pierre-Yves Massot<br />
Du rire et du rêve<br />
pour nos enfants hospitalisés<br />
Grâce à vos dons, les enfants hospitalisés reçoivent<br />
chaque semaine la visite des docteurs Rêves.<br />
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Point de mire<br />
Les ondes thêta<br />
sont au cœur<br />
de la régulation<br />
des émotions<br />
Agissant dans la régulation des émotions, les ondes thêta<br />
pourraient mener à des thérapies pour aider<br />
les personnes atteintes de troubles psychopathologiques<br />
telles l’anxiété et la schizophrénie.<br />
Martin LaSalle – UdeM<strong>No</strong>uvelles / Université de Montréal<br />
On y a recours plusieurs fois par<br />
jour sans en être nécessairement<br />
conscient: la régulation<br />
émotionnelle est le processus<br />
par lequel on parvient à atténuer les stimulations<br />
perturbantes afin, par exemple,<br />
de rester concentré, d’améliorer son bienêtre<br />
ou encore de mieux répondre aux exigences<br />
de son environnement.<br />
La régulation émotionnelle joue un<br />
rôle déterminant dans de nombreuses maladies<br />
mentales ainsi que leur traitement,<br />
qu’il s’agisse du trouble anxieux, du<br />
trouble de l’humeur ou du trouble de la<br />
personnalité limite.<br />
Et cette régulation est associée à l’action<br />
des ondes thêta dans une région précise<br />
du cerveau, le cortex frontal.<br />
C’est ce qu’a constaté Inès Zouaoui,<br />
qui termine sa maîtrise en psychologie à<br />
l’Université de Montréal, dans le cadre de<br />
ses recherches effectuées sous la direction<br />
du professeur Marc Lavoie, du Centre de<br />
recherche de l’Institut universitaire en<br />
santé mentale de Montréal.<br />
Un rythme cérébral spécifique<br />
à la régulation émotionnelle<br />
Se basant sur les résultats d’une étude publiée<br />
en 2013 [1] qui avait mis au jour la présence<br />
des ondes thêta dans la régulation<br />
émotionnelle, l’équipe de recherche montréalaise<br />
a soumis 24 personnes à un test<br />
de réévaluation cognitive.<br />
«La réévaluation cognitive, qui<br />
consiste en la réinterprétation du contexte,<br />
est une stratégie volontaire permettant de<br />
comprendre la régulation émotionnelle en<br />
situation expérimentale, explique la chercheuse.<br />
<strong>No</strong>tre objectif était de déchiffrer<br />
les mécanismes électrocorticaux qui accompagnent<br />
ces processus complexes.»<br />
Pour ce faire, on a placé des électrodes<br />
sur la tête de ces 10 hommes et 14 femmes<br />
afin d’enregistrer l’activité électrique de<br />
leur cerveau à la vue de différentes images<br />
aversives comme un homme armé d’un<br />
couteau ou un chien menaçant.<br />
Tandis que l’électro-encéphalographe<br />
quantifiait et enregistrait en continu les<br />
fréquences de l’activité cérébrale, les sujets<br />
recevaient la consigne d’augmenter,<br />
de diminuer ou de maintenir leur état<br />
d’aversion, selon le cas. Ce procédé fait<br />
aussi référence à la réévaluation cognitive.<br />
Au bout de quelques secondes, l’image<br />
disparaissait et la phase de régulation<br />
émotionnelle s’estompait.<br />
«Des analyses de l’électro-encéphalogramme,<br />
plus poussées que dans l’étude<br />
antérieure, ont ainsi comparé certaines<br />
fréquences relevées lors de la réévaluation<br />
cognitive, ce qui nous a permis de constater<br />
que seules les ondes thêta – qui oscillent<br />
entre 4 et 8 hertz – étaient déclenchées<br />
dans le processus, ce qui en fait un<br />
marqueur de la régulation émotionnelle»,<br />
souligne celle qui a débuté l’automne der-<br />
Photo: Adobe Stock<br />
48<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
nier un doctorat en sciences biomédicales,<br />
option sciences psychiatriques, à l’Université<br />
de Montréal.<br />
«Ce qui est nouveau avec notre étude,<br />
c’est que, en comparant la phase d’induction<br />
émotionnelle avec la phase de régulation<br />
émotionnelle, il a pu être montré que<br />
l’onde thêta est spécifique à la régulation,<br />
poursuit-elle. Des analyses de l’onde alpha,<br />
qui va de 8 à 13 hertz, ont été ajoutées<br />
pour évaluer la spécificité de l’onde thêta<br />
en fonction de la régulation émotionnelle<br />
et nous avons observé que l’onde alpha<br />
n’est sensible ni à l’induction ni à la régulation<br />
émotionnelles.»<br />
De plus, l’ajout d’électrodes a permis<br />
de localiser les zones qui produisent ces<br />
ondes thêta en lien avec la régulation émotionnelle,<br />
soit les régions frontales en jeu<br />
dans le contrôle cognitif.<br />
Vers de nouvelles interventions<br />
thérapeutiques<br />
Outre le désir de répéter une étude antérieure<br />
pour élargir la portée de la recension<br />
scientifique dans ce domaine, Inès<br />
Zouaoui souhaite que son expérience<br />
puisse éventuellement servir dans la pratique<br />
clinique.<br />
«La pertinence des oscillations thêta<br />
comme marqueur d’une régulation réussie<br />
pourrait mener à de nouvelles options<br />
thérapeutiques pour traiter les personnes<br />
dont le processus de régulation émotionnelle<br />
est perturbé», conclut-elle. «C’est notamment<br />
le cas de celles souffrant d’anxiété<br />
grave ou de schizophrénie.»<br />
Bibliographie<br />
[1] M. Ertl et coll., «Emotion<br />
regulation by cognitive reappraisal:<br />
The role of frontal theta oscillations»,<br />
NeuroImage, vol. 81, 2013, p. 412–421.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 49
Point de mire<br />
Les performances<br />
des animaux<br />
Les oiseaux, les reptiles, les insectes ou les mammifères<br />
établissent régulièrement des records qui ne cessent de nous surprendre.<br />
L’évolution les a dotés de capacités que nous pouvons certes<br />
comprendre rationnellement, mais qui s’inscrivent dans une réalité<br />
qui nous dépasse.<br />
Bernd Schildger, Prof. D r méd. vét.<br />
Les colibris ont une cadence de battements si élevée que le mouvement des ailes est imperceptible à l’œil nu.<br />
Les petits oiseaux parviennent ainsi à rester en position statique dans les airs et même à voler à reculons.<br />
Photo: Adobe Stock<br />
50<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
En raison de ses origines juives,<br />
le portrait de Heinrich Hertz<br />
avait été retiré de sa place<br />
d’honneur à la mairie de Hambourg.<br />
Mais la tentative, à l’époque nazie,<br />
de rayer son nom de l’histoire internationale<br />
des sciences fut un échec. L’abréviation<br />
Hz, correspondant à la fréquence en<br />
hertz égale à l’inverse de la période d’oscillation,<br />
est en effet toujours usitée de<br />
nos jours. Docteur en physique, Heinrich<br />
Hertz a commencé par mettre en évidence<br />
l’existence des ondes électromagnétiques,<br />
avant que la fréquence ne<br />
conquière de nombreux domaines de<br />
l’humanité. Pour simplifier, il s’agit du<br />
nombre de cycles par unité de temps, à savoir<br />
par seconde.<br />
Les battements du cœur comme<br />
référence absolue<br />
Un pouls au repos de 60 battements par<br />
minute est synonyme de sommeil réparateur,<br />
alors que les montres intelligentes<br />
s’affolent jusqu’à 210 battements par minute.<br />
Le capteur d’un home-trainer est<br />
même en mesure d’identifier et signaler<br />
une éventuelle arythmie. Une chose est<br />
sûre, il vaut mieux garder son calme en<br />
toutes circonstances. D’ailleurs, en observant<br />
le thorax de son compagnon à quatre<br />
pattes, son propriétaire identifiera facilement<br />
une détresse respiratoire aiguë. Pour<br />
résumer, on dira donc que la fréquence<br />
cardiaque diminue lors de l’expiration et<br />
augmente lors de l’inspiration. Et que plus<br />
l’Homo sapiens est entraîné, plus il pourra<br />
faire le même constat chez lui à petite<br />
échelle.<br />
Peu étudiée scientifiquement, la «fréquence<br />
cardiaque d’épuisement» chez le<br />
guépard en fin de chasse se situe autour de<br />
250 battements par minute. <strong>No</strong>us avons<br />
tous déjà observé, peut-être même lors<br />
d’un safari en Afrique, les images d’un<br />
guépard après la chasse. Indépendamment<br />
de l’issue de sa chasse, le prédateur<br />
terrestre le plus rapide au monde se trouve<br />
dans un tel état d’épuisement, avec un<br />
pouls qui s’emballe et une fréquence respiratoire<br />
élevée, qu’il est incapable de réagir<br />
et doit souvent se résigner à regarder les<br />
hyènes ou les chacals emporter sa proie.<br />
Pour le mammifère, donc aussi pour<br />
l’homme, la «fréquence du pouls au repos»<br />
du colibri semble létale. Son battement<br />
d’ailes ultrarapide, avec des fréquences<br />
allant jusqu’à 90 Hz et donc supérieures<br />
à la capacité de résolution optique humaine,<br />
nécessite en permanence une<br />
énorme quantité d’oxygène et d’énergie<br />
dans les muscles. C’est pourquoi le colibri<br />
consomme environ deux fois son poids<br />
par jour et son cœur bat à 400 pulsations<br />
par minute au repos. Cette fréquence<br />
monte jusqu’à 1200 en vol, soit environ<br />
20 Hz!<br />
Une audition inouïe<br />
Les 20 Hz du battement d’ailes du colibri<br />
correspondent à peu près à la limite inférieure<br />
des sons perçus par l’oreille humaine.<br />
Les enfants peuvent entendre des<br />
sons à des fréquences plus élevées pouvant<br />
aller jusqu’à 20 000 Hz. La limite supérieure<br />
de la fréquence auditive diminue<br />
considérablement avec l’âge. Une performance<br />
plutôt médiocre par rapport à nos<br />
«plus fidèles compagnons», les chiens. Ils<br />
peuvent en effet percevoir des sons allant<br />
jusqu’à 50 000 Hz et bénéficient, grâce à<br />
leurs oreilles mobiles, d’une orientation<br />
sélective et donc, d’une audition tridimensionnelle.<br />
Ce dernier point n’est bien sûr<br />
valable que si la race est restée anatomiquement<br />
proche du loup. Le basset, avec<br />
ses grandes oreilles pendantes, n’entre assurément<br />
pas dans cette catégorie.<br />
Les limites de la conscience<br />
La définition générale de la fréquence ne<br />
permet toutefois pas de mieux comprendre<br />
ce qui se cache derrière. La «fréquence»<br />
de la ponte chez les termites est<br />
presque inimaginable: la reine pond un<br />
œuf toutes les cinq secondes, jusqu’à<br />
20 000 par jour. Après l’accouplement par<br />
le roi, qui a lieu plusieurs fois par jour, la<br />
fécondation, la maturation de l’œuf et enfin<br />
la ponte ont lieu en un très court laps<br />
de temps. Pour maintenir cette fréquence,<br />
le roi et la reine sont emmurés ensemble<br />
toute leur vie dans une petite «loge» à l’intérieur<br />
de la termitière. N’ayant pas le<br />
temps de chercher de la nourriture, ils<br />
sont nourris en permanence par les ouvriers<br />
bisexués. Ces derniers «réceptionnent»<br />
les œufs et les transportent dans<br />
la partie thermorégulée de la termitière<br />
pour les faire incuber.<br />
Rationnellement, nous sommes capables<br />
d’appréhender la fréquence de<br />
ponte des termites. <strong>No</strong>us en sommes rationnellement<br />
conscients. Il en va de<br />
même, par exemple, pour la fréquence des<br />
contractions musculaires chez le python<br />
tigre, qui enserre les œufs qu’il a pondus.<br />
Cela sert non seulement à protéger les<br />
œufs, mais aussi à maintenir une température<br />
d’incubation constante. Pour se réchauffer<br />
en plein hiver, les êtres humains,<br />
quant à eux, ont coutume de faire du sport.<br />
De même, nous comprenons parfaitement<br />
le mode de communication des bébés<br />
crocodiles qui synchronisent leur éclosion<br />
en communiquant entre eux, afin d’être<br />
mieux protégés par leur mère contre<br />
d’éventuels prédateurs. Mais font-ils vraiment<br />
partie de notre conscience?<br />
Les chauves-souris s’orientent par<br />
écho location dans l’espace. Les sons<br />
qu’elles émettent, de différentes fréquences<br />
allant jusqu’à 200 000 Hz et donc<br />
au-delà de notre perception, sont réfléchis<br />
par les surfaces. La différence d’échos<br />
entre l’oreille gauche et l’oreille droite,<br />
toutes deux très grandes et orientables,<br />
produit une image tridimensionnelle de<br />
l’espace. Et pas uniquement de l’espace,<br />
mais aussi des proies, comme les insectes,<br />
qui se déplacent rapidement; de manière<br />
acoustique, pas visuelle. Rationnellement,<br />
et avec un peu de talent scientifique, il est<br />
possible de comprendre ce développement<br />
évolutif particulier. Mais pouvons-nous<br />
réellement saisir ces phénomènes<br />
de propagation-fréquence?<br />
En 1974 est paru un essai qui compte<br />
parmi les essais philosophiques les plus<br />
cités: «What is it like to be a bat?» de<br />
Thomas Nagel. La réalité subjective de la<br />
chauve-souris résulte de ses perceptions<br />
et expériences personnelles. Ces expériences<br />
doivent nous rester étrangères, car<br />
nous n’avons pas les sens développés pour<br />
cela. <strong>No</strong>us ne pourrons donc jamais vraiment<br />
prendre conscience de la perception<br />
et de la réalité de la chauve-souris, rationnellement<br />
oui, mais pas émotionnellement.<br />
Mais Thomas Nagel réalise une<br />
avancée supplémentaire: de la même manière,<br />
n’est-il pas vrai que les réalités<br />
d’autres personnes doivent toujours nous<br />
être étrangères? Justement parce que<br />
celles-ci ne se fondent pas uniquement<br />
sur des expériences personnelles objectivement<br />
et rationnellement compréhensibles,<br />
mais aussi sur la perception subjective<br />
de nos propres sens. Mais il s’agit là<br />
d’un autre sujet philosophique.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 51
Perspectives<br />
Actualités sur les bêtabloquants:<br />
utilisation en dermatologie pédiatrique<br />
Une découverte fortuite<br />
à fort potentiel<br />
Les hémangiomes sont les tumeurs bénignes les plus fréquentes<br />
chez les nourrissons. Bien qu’ils soient généralement autolimités<br />
et régressent spontanément, un traitement est indiqué dans certains cas.<br />
L’utilisation de bêtabloquants est la norme.<br />
D r Kristin Kernland Lang, consultante en dermatologie pédiatrique, Clinique de pédiatrie de l’Hôpital cantonal de Baden<br />
Depuis la première publication<br />
relative à leur efficacité sur<br />
les hémangiomes infantiles<br />
en 2008 [1], les bêtabloquants<br />
occupent une place de choix parmi les<br />
traitements en dermatologie pédiatrique.<br />
Le traitement systémique des hémangiomes<br />
du nourrisson au propranolol est<br />
l’indication la plus fréquente. Elle est autorisée<br />
par Swissmedic. Depuis quelques<br />
années, l’indication thérapeutique a été<br />
élargie à d’autres bêtabloquants pour une<br />
utilisation hors étiquette.<br />
L’efficacité du propranolol sur l’arrêt<br />
de la croissance et la régression des hémangiomes<br />
a été découverte il y a 15 ans,<br />
par hasard, lors d’une observation clinique<br />
[1]. Depuis lors, de nombreuses études ont<br />
documenté l’efficacité et la sécurité du propranolol<br />
pour cette indication.<br />
Les bêtabloquants inhibent les effets<br />
des catécholamines sur les récepteurs bêta-adrénergiques.<br />
Dans la peau, ces récepteurs<br />
se trouvent sur les kératinocytes, les<br />
fibroblastes et les mélanocytes. Le mécanisme<br />
d’action précis sur les hémangiomes<br />
n’a pas encore été élucidé. La vasoconstriction<br />
obtenue et la réduction de l’angiogenèse<br />
par l’inhibition du Vascular Endothelial<br />
Growth Factor (VEGF) ainsi que du<br />
Basic Fibroblast Growth Factor sont postulées<br />
comme étant les principales raisons<br />
de ce mécanisme. De plus, le propranolol<br />
stimule l’apoptose des cellules endothéliales<br />
et des péricytes [2, 3].<br />
Traitement systémique des<br />
hémangiomes<br />
Les hémangiomes infantiles sont les tumeurs<br />
bénignes les plus fréquentes chez le<br />
nourrisson, avec une prévalence estimée<br />
jusqu’à 5% [4]. Dans la plupart des cas,<br />
elles présentent une évolution autolimitée<br />
avec une régression spontanée au cours<br />
des premières années de vie.<br />
Le traitement systémique par propranolol<br />
a été autorisé par Swissmedic en<br />
2014. Si l’indication est établie, il est aujourd’hui<br />
considéré comme le gold standard<br />
international pour le traitement des<br />
hémangiomes.<br />
L’indication pour un traitement systémique<br />
par propranolol est donnée dans les<br />
situations suivantes [5]:<br />
– Hémangiomes infantiles potentiellement<br />
mortels<br />
– Risque d’altération des fonctions des<br />
structures anatomiques sous-jacentes<br />
– Risque d’ulcération<br />
– Risque de déformation esthétique permanente<br />
Dans certains cas, l’indication médicale<br />
pour un traitement peut être étayée par<br />
l’Infantile Hemangioma Referral Score<br />
(IHReS) (www.ihscoring.com). Les hémangiomes<br />
complexes doivent être pris en<br />
charge par des équipes multidisciplinaires<br />
spécialisées et expérimentées.<br />
En principe, le traitement systémique<br />
par propranolol doit débuter le plus tôt<br />
possible, idéalement dans les premières<br />
semaines de vie. Cela permet d’obtenir un<br />
effet inhibiteur maximal sur la croissance<br />
de l’hémangiome et au final un résultat<br />
cosmétique significativement meilleur.<br />
En général, il faut compter avec une durée<br />
de traitement d’au moins 10 à 12 mois,<br />
voire 24 à 36 mois dans certains cas.<br />
En Suisse, le propranolol figure depuis le<br />
1 er novembre 2022 sur la liste des spécialités<br />
(LS) pour le traitement systémique<br />
sous le nom d’Hemangiol®.<br />
Une mise à jour complète des directives<br />
suisses pour le traitement des hémangiomes<br />
infantiles par bêtabloquants a<br />
été récemment publiée. Elle constitue une<br />
référence solide pour l’approche thérapeutique<br />
[5]. Une publication non dermatologique<br />
de ce travail est prévue dans un<br />
avenir proche.<br />
Dans des études randomisées,<br />
d’autres bêtabloquants tels que le nadolol<br />
ou l’aténolol ont montré un effet comparable<br />
à celui du propranolol sur le<br />
contrôle de l’hémangiome. Ces bêtabloquants<br />
moins lipophiles ne traversent pas<br />
la barrière hémato-encéphalique [6] et<br />
sont moins souvent associés à des effets<br />
secondaires au niveau du système nerveux<br />
central tels que les troubles du sommeil<br />
[7]. Cette caractéristique peut être<br />
mise à profit dans certains cas. Les études<br />
à long terme n’ont pas mis en évidence de<br />
différences entre l’aténolol et le propranolol<br />
en ce qui concerne le développement<br />
52<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
Photo: Adobe Stock<br />
neurocognitif [8]. D’après les directives<br />
suisses citées plus haut, le propranolol<br />
reste le traitement de choix compte tenu<br />
des critères d’autorisation et de la documentation<br />
complète.<br />
Traitement topique des<br />
hémangiomes<br />
Le traitement topique des hémangiomes<br />
par bêtabloquants est réservé aux hémangiomes<br />
superficiels, minces et de petite<br />
taille, surtout lorsqu’ils sont localisés sur le<br />
visage [5]. Le timolol sous la forme de collyre<br />
(Timoptic-XE® 0,5%) est actuellement<br />
utilisé comme indication hors étiquette<br />
pour ce groupe particulier d’hémangiomes.<br />
Le timolol est huit à dix fois plus<br />
puissant que le propranolol, et une absorption<br />
systémique a été documentée lors<br />
d’une étude chez des enfants traités [9].<br />
Des indications relatives à la posologie et à<br />
la procédure thérapeutique figurent dans<br />
la mise à jour susmentionnée des directives<br />
suisses pour le traitement des hémangiomes<br />
infantiles par bêtabloquants [5].<br />
Autres indications pour des traitements<br />
topiques par bêtabloquants<br />
en dermatologie pédiatrique et<br />
adulte:<br />
– Granulome pyogénique<br />
– Dans de nombreux cas, le traitement topique<br />
par bêtabloquants constitue une<br />
option thérapeutique non invasive et un<br />
traitement adjuvant approprié pour ce<br />
groupe de néoplasies vasculaires bénignes<br />
(p. ex. Rp. Propranolol 1% Crème,<br />
Timoptic-XE® 0,5%). Dans les formes<br />
superficielles et de petite taille, on peut<br />
obtenir une cicatrisation et, pour les lésions<br />
plus étendues, stopper le saignement<br />
ou réduire leur taille.<br />
– En dermatologie adulte, les bêtabloquants<br />
topiques sont également utilisés<br />
dans le traitement des paronychies<br />
(pseudo granulome pyogénique) induites<br />
par l’EGFR-1. De plus, des succès<br />
thérapeutiques ont été décrits pour le<br />
sarcome de Kaposi ainsi que pour des<br />
plaies chroniques. L’effet sur les dermatoses<br />
neutrophiliques fait actuellement<br />
l’objet de recherches.<br />
Bibliographie<br />
[1] Léauté-Labrèze Ch. et al.<br />
Propranolol for Severe Hemangiomas in<br />
Infancy. NEJM 358, 2649 f. (2008).<br />
[2] Filoni A. et al. Topica Beta-Blockers<br />
in Dermatologic Therapy. Dermatol<br />
Therapy 34; e15016 (2021).<br />
[3] <strong>No</strong>voa M. et al. Interventions<br />
for Infantile Hemangiomas of the Skin.<br />
Cochrane Database Syst Rev 4; CD006545<br />
(2018).<br />
[4] Luu M. Clinical Course,<br />
Complications and Management. Br J<br />
Dermatol 169(1); 20 f. (2013).<br />
[5] Baghin V. et al. Dermatologica<br />
Helvetica 06; 23 f. (2022).<br />
[6] Pope E. et al. <strong>No</strong>ninferiority and<br />
Safety of Nadolol vs Propranolol in Infants<br />
with Infantile Hemangioma. JAMA Pediatr<br />
176 (1); 34 f. (2002).<br />
[7] Gumina M. E. et al. Atenolol<br />
as an Alternative to Propranolol for the<br />
Management of Sleep Disturbances in the<br />
Treatment of Infantile Hemangiomas.<br />
Pediatr Dermatol 36(4); 556 f. (2019).<br />
[8] Hermans M. M. Long-term<br />
Neurocognitive functioning of Children<br />
treated with Propranolol or Atenolol for<br />
Infantile Hemangioma. Eur J Pediatr<br />
Internet Dec 7 (2022), available from<br />
Doi:10.1007/s00431-022-04674-7.<br />
[9] Weibel L. et al. Topical Timolol<br />
for Infantile Hemangiomas: Evidence for<br />
Efficacy and debree of Systemic Absorption.<br />
Pediatr Dermatol 33(2); 184 f. (2016).<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 53
Perspectives<br />
Aus der «Therapeutischen Umschau»* – Übersichtsarbeit<br />
Husten aus<br />
pharmakologischer<br />
Sicht<br />
Selina Späni 1 , Simona T. Hübner 1 und Anne Leuppi-Taegtmeyer 1, 2<br />
Einführung<br />
Husten ist eines der häufigsten Symptome,<br />
die zu einer ärztlichen Konsultation<br />
führen [1]. Während ein akuter und selbstlimitierender<br />
Husten im Rahmen eines<br />
Virus infektes meist keine Therapie benötigt,<br />
kann eine prolongierte Erkrankung<br />
die Lebensqualität der Be troffenen negativ<br />
beeinflussen [2]. Mögliche Ursachen<br />
eines chronischen Hustens (Dauer > 8 Wochen)<br />
sind vor Beginn einer symptomatischen<br />
Therapie abzuklären. Wenn immer<br />
möglich soll eine kausale Therapie in<br />
Überein stimmung mit den entsprechenden<br />
Leitlinien erfolgen. Bei etwa 20 % der<br />
Patienten mit chronischem Husten kann<br />
jedoch keine eindeutige Ursache eruiert<br />
werden [3].<br />
Symptomatische Therapie<br />
des Hustens<br />
Eine symptomatische Therapie des<br />
Hustens mit Protussiva (Sekretolytika)<br />
und / oder Antitussiva kann bedarfsorientiert,<br />
ggf. auch ergänzend zu einer<br />
kausalen Therapie, in folgenden Fällen<br />
indiziert sein [3]:<br />
• bei chronisch idiopathischem Husten<br />
• bei chronisch refraktärem Husten<br />
1<br />
Medizinische Universitätsklinik, Kantonsspital<br />
Baselland (KSBL)<br />
2<br />
Rheumatologische Abteilung für Klinische<br />
Pharmakologie und Toxikologie, Universitätsspital<br />
Basel<br />
* Der Artikel erschien ursprünglich in der<br />
«Therapeutischen Umschau» (2021), 78(4),<br />
195–198.<br />
• bei spontan ausheilenden Infekten der<br />
oberen und / oder unteren Atemwege zur<br />
Linderung und Verkürzung der Dauer<br />
des Hustens<br />
• wenn die kausale Therapie den Husten<br />
nicht effektiv lindert<br />
• wenn die Wirkung der kausalen Therapie<br />
verzögert einsetzt<br />
• in der Palliativmedizin<br />
Abhängig von der Grunderkrankung kommen<br />
protus sive (husten- bzw. expektorationsfördernde)<br />
und / oder antitussive (hustendämpfende)<br />
medikamentöse Thera pien<br />
zum Einsatz.<br />
Protussive Therapie<br />
Durch den Einsatz von Expektorantien<br />
wird zäher Schleim verflüssigt und dessen<br />
Abtransport und Auswurf erleichtert. Die<br />
Elimination von Sekret entlastet die Hustenrezeptoren<br />
und lindert somit den Hustenreiz.<br />
Da Expektorantien das Abhusten<br />
fördern, werden diese meist tagsüber eingesetzt.<br />
Eine nächtliche Gabe könnte die<br />
Schlafqualität negativ beeinflussen.<br />
Expektorantien<br />
Ambroxol, Bromhexin, Carbocistein, Erdostein,<br />
Guaifenesin und N-Acetylcystein<br />
sind die in der Schweiz gebräuchlichen<br />
Wirkstoffe mit schleimlösenden Eigenschaften.<br />
Die Evidenz für den Einsatz von<br />
Expektorantien bleibt weiterhin unklar. Für<br />
die Behandlung des akuten Hustens konnte,<br />
gemäss der 2014 publizierten systematischen<br />
Review, keine Empfehlung für oder<br />
gegen entsprechende «over the counter»<br />
Medikamente ausgesprochen werden [4].<br />
Zurzeit sind die obengenannten Expektorantien,<br />
mit Ausnahme von Erdostein, in<br />
der Schweiz rezeptfrei erhältlich. Auch der<br />
im Jahr 2017 publizierte CHEST Expert Panel<br />
Report weist auf die niedrige Qualität<br />
der verfügbaren Evidenz im Hinblick auf<br />
die Therapie eines Erkältung-assoziierten<br />
Hustens hin [5]. Nichtsdestotrotz gibt es<br />
Patienten und Patientinnen, die von einer<br />
schleimlösenden Therapie profitieren. Als<br />
unerwünschte Arzneimittelwirkungen dieser<br />
Wirkstoffgruppe sind al lergische Reaktionen<br />
und Verdauungsbeschwerden<br />
be schrieben [6]. Bei guter Verträglichkeit<br />
kann eine Therapie initiiert werden, bleibt<br />
die subjektive Besserung der Beschwerden<br />
aus, ist der Einsatz der schleimlösenden<br />
Therapie jedoch zu reevaluieren.<br />
Phytopharmaka mit schleimlösenden<br />
Eigenschaften<br />
Für Phytotherapeutika bzw. dessen Kombinationen<br />
aus Efeu, Cineol, Myrtol, Pelargonium<br />
sidoides, Thymian und Primeln,<br />
konnte eine Wirksamkeit auf die Dauer und<br />
die Intensität des akuten Hustens bei Erkältungsinfekten<br />
gegenüber Placebo nachgewiesen<br />
werden. Gängige pflanz liche Expektorantien<br />
sind ätherische Öle (Anis, Eukalyptus,<br />
Myrte, Pfefferminze, Spitzwegerich,<br />
Thymian), welche in Form von Kapseln,<br />
Tabletten, Lösungen, Sirup, Einreibungen,<br />
als Badezusatz, Teeaufguss oder zur Inhalation<br />
verwendet werden. Des Weiteren<br />
werden Saponine (z. B. aus Efeu) oder Glykoside<br />
(aus der Primelwurzel) therapeutisch<br />
genutzt [3].<br />
54<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
Photo: Adobe Stock<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 55
Perspectives<br />
Zusammenfassung<br />
Zur Linderung einer Hustensymptomatik<br />
können diverse Arzneimittel mit<br />
verschiedenen protussiven oder antitussiven<br />
Wirkmechanismen eingesetzt<br />
werden. Für gewisse Indikationen<br />
spielen auch Phytopharmaka eine<br />
bedeutende Rolle. In der Ursachensuche<br />
eines persistierenden Hustens ist<br />
die Dauermedikation kritisch zu prüfen<br />
und bei Verdacht auf eine<br />
unerwünschte Arzneimittelwirkung<br />
gegebenenfalls anzupassen.<br />
Abstract: Cough from a<br />
pharmacological point<br />
of view<br />
Resolution Drugs with various protussive<br />
or antitussive mechanisms of<br />
action are used to alleviate cough symptoms.<br />
Phytopharmaceuticals also play<br />
an important role. When determining<br />
the etiology of persistent cough, longterm<br />
medication should be critically<br />
assessed and on suspicion of an adverse<br />
drug reaction adjusted as necessary.<br />
Antitussive Therapie<br />
Antitussiva sind hustenreizlinderne Arzneimittel,<br />
die zur symptomatischen Therapie<br />
eines unproduktiven Reizhustens<br />
eingesetzt werden, wobei sie die Häufigkeit<br />
und die Intensität der Hustenanfälle<br />
reduzieren [7].<br />
Antitussiva<br />
Antitussiva unterdrücken den Husten<br />
durch Wirkung am zentralen Husten-Zentrum<br />
und haben somit eine von der Hustenursache<br />
unabhängige Wirksamkeit.<br />
Als antitussive Wirkstoffe sind in der<br />
Schweiz gewisse Opioide wie Codein,<br />
Dihydrocodein und Hydrocodon sowie<br />
nicht-Opioide Dextromethorphan (NM<br />
DA-Antagonist), Butamirat, Morclofon,<br />
Oxomemazin (Antihistaminikum der<br />
1. Generation) zugelassen.<br />
Trotz des häufigen Gebrauchs von Antitussiva,<br />
ist auch für diese Wirkstoffgruppe<br />
die Evidenz bezüglich ihrer Wirksamkeit<br />
limitiert. Da akute Bronchitis und<br />
akuter Husten per Definition selbstlimitierende<br />
Erkrankungen sind, ist der Nachweis<br />
zwischen spontaner Remission und<br />
Effekt des eingesetzten Medikamentes<br />
sehr schwierig zu erbringen. Durch objektive<br />
Messmethoden, konnte einzig für<br />
Dextromethorphan eine signifikante Unterdrückung<br />
des akuten Hustens gezeigt<br />
werden [8].<br />
Dextromethorphan ist ein Substrat,<br />
der Metabolit 3-Methoxymorphinon ein<br />
Hemmer des Cytochroms 2D6. Die gleichzeitige<br />
Einnahme anderer CYP2D6-Hemmer<br />
oder von Arzneimittel, die über dieses<br />
Isoenzym metabolisiert werden, ist deshalb<br />
zu vermeiden. Dies betrifft insbesondere<br />
gewisse Antidepressiva, Anorektika,<br />
Betablocker und Antihistaminika.<br />
Bei Patienten mit einem CYP2D6-Mangel<br />
sind Meta bolismus und Elimination<br />
von Dextromethorphan stark verzögert,<br />
was mit verstärkten unerwünschten Wirkungen,<br />
unter anderem Sedation, Schwindel<br />
und Atem depression, einhergehen<br />
kann. Andere Merkmale einer Überdosierung<br />
sind Tachykardie, Blutdruckanstieg,<br />
verschwommenes Sehen, Nystagmus,<br />
Ataxie, Krampfanfälle, Erregbarkeit, Halluzinationen<br />
und Psychosen [9].<br />
Codein wird als Prodrug via das<br />
Cytochrom 2D6 in die aktive Substanz<br />
Morphin umgewandelt. Dieses Enzym<br />
weist einen ausgeprägten genetischen Polymorphismus<br />
auf, der dazu führt, dass bei<br />
ca. 8 % der europäischen Bevölkerung kein<br />
aktives Enzym vorliegt («poor metabolizer»),<br />
während bei 1 % eine sehr hohe<br />
Enzymaktivität («ultrarapid metabolizer»)<br />
besteht. Wirksamkeit und unerwünschte<br />
Arzneimittelwirkungen von Codein können<br />
daher kaum vorausgesagt werden. Bei<br />
den sogenannten «poor metabolizern» tritt<br />
eine unzureichende Wirksamkeit aber vermehrt<br />
unerwünschte Arzneimittelwirkungen<br />
wie z. B. Euphorie oder Dysphorie,<br />
Sedation, Schwindel und Pruritus auf [10].<br />
Bei den «ultrarapid metabolizern» sind<br />
Morphin-Überdosierungssymptome wie<br />
Somnolenz und Atemdepression möglich<br />
[11]. Morphin – dessen Verstoffwechselung<br />
keinem relevanten genetisch-bedingten<br />
Polymorphismus unterliegt – wäre daher<br />
sich erer dosierbar, ist jedoch nicht als<br />
Antitussivum zugelassen [4]. Erfahrungen<br />
bei Patienten mit chronischem Husten<br />
zeigen jedoch auch für Morphin eine<br />
begrenzte Wirksamkeit. So profitiert nur<br />
jeder zweite bis dritte Patient von dieser<br />
symptomatischen Therapie [8].<br />
Hustenreizstillende Wirkstoffe (Opioide,<br />
NMDA-Antagonisten, Antihistaminika)<br />
können in hohen Dosierungen als<br />
Rauschmittel missbraucht werden. Aufgrund<br />
der Suchtgefahr wurden im Jahr 2019<br />
in der Schweiz die meisten Hustenmittel<br />
mit kritischen Wirkstoffen rezeptpflichtig.<br />
Die Verschreibung bzw. die Abgabe hat<br />
über die behandelnde Ärztin resp. den behandelnden<br />
Arzt zu erfolgen. Ohne ärztliche<br />
Verschreibung ist der Bezug dieser<br />
Substanzen in Apotheken nur noch nach<br />
einem Beratungsgespräch und mit entsprechender<br />
Dokumenta tion möglich [12].<br />
Inhalative Glucocorticoide wirken in<br />
den Atemwegen gegen eosinophile Entzündungsreaktionen.<br />
So kommen diese<br />
Medikamente bei chronischem Husten<br />
aufgrund einer eosinophilen Bronchitis,<br />
bei allergischem und nicht allergischem<br />
Asthma (einschliesslich Husten als Asthmaäquivalent)<br />
zum Einsatz [3, 13].<br />
Sofern weitere Ursachen ausgeschlossen<br />
wurden, kann dem chronischen idiopathischen<br />
Husten eine Neuropathie des<br />
Hustenreflexes zu Grunde liegen [3]. Offlabel<br />
und nach vorsichtiger Nutzen-<br />
Risiko-Abwägung kann eine einschleichende<br />
Therapie mit einem GABA-Analogon<br />
– Gabapentin, alternativ Pregabalin –<br />
initiiert werden. Nach einer Therapie dauer<br />
von sechs Monaten soll eine Reevaluation<br />
stattfinden [13].<br />
Als mögliche Ursache eines chronischen,<br />
therapierefraktären Hustens konnte<br />
eine erhöhte Sensitivität der purinergen<br />
Rezeptoren P2X3 an den sensorischen Nerven<br />
fasern der Luftwege (Nervus vagus)<br />
identifiziert werden [14]. Eine randomisierte,<br />
doppelblinde, placebokontrollierte Phase-2b-Studie<br />
konnte für Gefapixant, einen<br />
P2X3 Rezeptorantagonisten, vielversprechende<br />
Ergeb nisse liefern. So konnte nach<br />
einem zwölfwöchigen Behandlungs intervall<br />
eine bis zu 37 %ige Reduktion der<br />
Husten frequenz bei Patienten mit refraktärem<br />
chronischem Husten oder chronischem<br />
idiopathischem Husten gezeigt werden<br />
[15]. Die am häufigsten beschriebene<br />
unerwünschte Arzneimittelwirkung war<br />
Dysgeusie. Die Resultate weiterer klinischen<br />
Studien werden gespannt erwartet.<br />
Phytopharmaka mit hustenreizdämpfenden<br />
Eigenschaften<br />
Zur symptomatischen Therapie des Hustenreizes<br />
werden viele unterschiedliche<br />
Wirkstoffe wie z. B. Eibisch, Malve, Spitzwegerich<br />
und isländisch Moos eingesetzt.<br />
Die in den Arzneidrogen enthaltenen<br />
Schleimstoffe wirken durch «Einhüllung»<br />
der im Rachen befindlichen Hustenrezeptoren.<br />
Weltweit werden viele nicht standardisierte<br />
Präparate und Mischungen<br />
angeboten. Placebokontrollierte, randomisierte<br />
Studien für eine generelle Empfehlung<br />
von Phytopharmaka zur Therapie<br />
akuter und chronischer Atemwegserkrankungen<br />
fehlen. Dies ist aber nicht grund<br />
56<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Solmucalm ®<br />
Dormir au lieu de tousser.<br />
Dissout le mucus et calme la toux.<br />
Sirop avec NAC, le mucolytique qui a fait ses preuves. +<br />
- Calme la toux en favorisant aussi l’expectoration. ++<br />
- Simplement tourner, fraîchement préparé.<br />
- Goût agréable aux fruits pour grands et petits.<br />
- Avec un édulcorant qui préserve les dents, convient aux diabétiques.<br />
- La chlorphénamine a une triple action dans les voies respiratoires. 1,2+++<br />
- Made in Switzerland.<br />
- Remboursé par les caisses-maladie.<br />
Littérature:<br />
1. Sadofski LR et al. Transient receptor potential vanilloid-1-mediated calcium responses are inhibited by the alkylamine antihistamines dexbropheniramine and chlorpheniramine.<br />
Exp Lung Res 2008 ; 34 : 681-694. 2. Kim H et al. Histamine regulates mucin expression through H1 receptor in airway epithelial cells. Kim H et al. Acta Oto-Laryngologica 2012; 132: S37-S43.<br />
Les professionnels peuvent demander à l’entreprise les références.<br />
+<br />
Unit pour la première fois les propriétés mucolytiques et antioxydantes de la N-acétylcystéine avec l’effet sédatif et calmant de la chlorphénamine dans un sirop contre la toux.<br />
++<br />
La chlorphénamine – antihistaminique H1 - augmente le seuil du reflex de la toux. Calme la toux, mais ne l’élimine cependant pas totalement, afin de faciliter l’expectoration du mucus dissout.<br />
+++<br />
La chlorphénamine reduit l’excitabilité des récepteurs TRPV1 qui sont responsables de la libération du signal de la toux. En plus la chlorphénamine inhibe la surproduction de mucus dans<br />
le voies respiratoires et prévient la constriction des bronches.<br />
C : acetylcysteinum, chlorphenaminimaleas. Liste D. I : traitement de la toux en cas d’affections catarrh les aiguës et chroniques,<br />
grippe. P : Enfants de 3 à 6 ans: 5 ml 3 fois/jour ; de 6 à 12 ans : 5 à 10 ml 3 fois/jour; adultes: 10 ml 3 fois/jour. CI : hypersensibilité<br />
à l’un des composants, ulcère peptique, glaucome, rétention urinaire, crise d’asthme bronchiale, traitement simultané avedes<br />
inhibiteurs des MAO, grossesse, allaitement. EI : sécheresse de la bouche, du nez et de la gorge, constipation, troubles de<br />
l’accommodation visuelle, troubles de la miction, somnolence, intolérance gastrique. INT : antibiotiques, nitroglycérine, phénytoïne,<br />
inhibiteurs des MAO, procarbazine, sédatifs à action centrale, alcool. PR : sirop enfants, 90* ml; sirop adultes, 180* ml.<br />
*Rémboursé par les caisses-maladie.<br />
Pour de plus amples informations, veuillez consulter www.swissmedicinfo.ch<br />
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Caring Innovation<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 57
Perspectives<br />
sätzlich mit einer Wirkungslosigkeit<br />
gleichzu setzten. Bei einer unkomplizierten<br />
Hustensymptomatik können Phytopharmaka<br />
eine valide Therapiealternative<br />
darstellen [16].<br />
Husten als unerwünschte<br />
Arzneimittelwirkung<br />
Für gewisse Medikamente und Wirkstoffgruppen<br />
ist aus pharmakologischer Sicht<br />
beim Auftreten einer unerklärlichen Hustensymptomatik<br />
an eine unerwünschte<br />
Arzneimittelwirkung zu denken.<br />
Husten ist häufig unter Therapie mit<br />
ACE-Hemmern (angiotensin converting<br />
enzyme inhibitors) beschrieben, wobei es<br />
sich um einen Klasseneffekt dieser Wirkstoffgruppe<br />
handelt. Durch Hemmung des<br />
angiotensin converting enzymes wird der<br />
Abbau von Bradykinin und Substanz P sowie<br />
von Prostaglandinen in der Bronchialschleimhaut<br />
blockiert, was zu einer Zunahme<br />
des Hustenreflexes führt. Dieser<br />
trockene Husten zeigt sich bei etwa 10 %<br />
der Frauen und 5 % der Männer, die mit einem<br />
ACE-Hemmer therapiert werden [3].<br />
<strong>No</strong>rmalerweise beginnt die Sympto matik<br />
innerhalb der ersten ein bis zwei Wochen<br />
nach Therapiebeginn, kann aber auch verspätet<br />
bis zu sechs Monaten nach Start eines<br />
ACE-Hemmers auftreten [17]. Nach<br />
Sistierung der Therapie klingt der Husten<br />
innerhalb von vier Tagen bis drei Wochen<br />
ab. Bei länger bestehender Symptomatik<br />
ist eine weiterführende Diagnostik einzuleiten<br />
[3]. Als Therapiealternative eignen<br />
sich Angiotensin-II-Hemmer (Sartane),<br />
welche eine deutlich niedrigere Inzidenz<br />
für Husten als unerwünschte Arzneimittelwirkung<br />
aufweisen [17].<br />
Weitere hustenauslösende Arzneimittel<br />
sind Amiodaron, welches ursächlich für<br />
eine Alveolitis sein kann, Betablocker, die<br />
durch Verengung der Bronchiolen Husten<br />
als Asthmaäquivalent verursachen können<br />
oder lungentoxische Chemo- und Immuntherapien<br />
(Methotrexat, Bleomycin,<br />
Mitomycin C, Busulfan, Checkpoint Inhibitoren).<br />
Husten ist aber auch als unerwünschte<br />
Arzneimittel wirkung von Gliptinen,<br />
Mycophenolat mofetil, Interferonen<br />
und bei der intravenösen Anwendung von<br />
Fentanyl beschrieben. Zudem können<br />
auch Inhalativa, unter an derem inhalative<br />
Kortikosteroide, einen Hustenreiz verursachen<br />
[3]. So sprechen manche Asthmapatienten<br />
wegen der protussiven Wirkung<br />
einer inhalativen Therapie, die eine Deposition<br />
des Wirkstoffes verhindert, nur auf<br />
eine systemische Kortisontherapie an [18].<br />
Zusammenfassend ist festzuhalten,<br />
dass zur Linderung einer Hustensymptomatik<br />
diverse Arzneimittel mit verschiedenen<br />
protussiven oder antitussiven<br />
Wirkmecha nismen eingesetzt werden<br />
können. Für gewisse Indikationen spielen<br />
auch Phytopharmaka eine bedeutende<br />
Rolle. In der Ursachensuche eines persistierenden<br />
Hustens ist die Dauermedikation<br />
kritisch zu prüfen und bei Verdacht auf<br />
eine unerwünschte Arzneimittelwirkung<br />
gegebenenfalls anzupassen.<br />
Prof. Dr. med. Anne Leuppi-Taegtmeyer, PhD<br />
Oberärztin Klinische Pharmakologie<br />
und Toxikologie<br />
Leiterin Regionales Pharmacovigilance Zentrum<br />
Universitätsspital Basel<br />
Petersgraben 4<br />
4031 Basel<br />
Anne.Leuppi-Taegtmeyer@usb.ch<br />
Literatur<br />
[1] Morrell DC. Symptom<br />
interpretation in general practice. J<br />
R Coll Gen Pract. 1972;22:297 – 309.<br />
[2] UpToDate. Treatment<br />
of subacute and chronic cough<br />
in adults [Internet]. [cited<br />
2020 Aug 10]. Available from:<br />
https://www.uptodate.com/contents/treatment-of-subacute<br />
and-<br />
chronic-cough-in-adults?<br />
search=cough&source=search_<br />
result&selectedTitle=3~150&usage_<br />
type=default&display_rank=3<br />
[5] Malesker MA, Callahan-Lyon<br />
P, Ireland B, Irwin RS.<br />
Pharmacologic and <strong>No</strong>npharmacologic<br />
Treatment for Acute Cough<br />
Associated With the Common Cold.<br />
CHEST Expert Panel Report. Chest.<br />
2017;152:1021 – 37.<br />
[6] Pharmawiki. Schleimlösende<br />
Mittel [Internet]. [cited<br />
2020 Aug 14]. Available from:<br />
https://www.pharmawiki.ch/wiki/<br />
index.php?wiki=Schleimloesende_<br />
Mittel<br />
[10] Eckhardt K, Li S, Ammon<br />
S, Schänzle G, Mikus G, Eichelbaum<br />
M. Same incidence of adverse drug<br />
events after codeine administration<br />
irrespective of the genetically determined<br />
differences in morphine formation.<br />
Pain. 1998,76:27 – 33.<br />
[11] Gasche Y, Daali Y, Fathi<br />
M, Chiappe A, Cottini S, Dayer P, et<br />
al. Codeine intoxication associated<br />
with ultrarapid CYP2D6 metabolism.<br />
N Engl J Med.<br />
2004,351:2827 – 31.<br />
[15] Smith JA, Kitt MM,<br />
Morice AH. Gefapixant, a P2X3 receptor<br />
antagonist, for the treatment<br />
of refractory or unexplained chronic<br />
cough: a randomised, double-blind,<br />
controlled, parallel-group, phase 2b<br />
trial. Lancet Respir Med.<br />
2020;8:775 – 85.<br />
[16] Gillissen A. Akute Atemwegserkrankungen<br />
– Wann Phytopharmaka<br />
eine valide Alternative<br />
sind. Deutsch Ärztebl. 2019;<br />
116(49):[18].<br />
[3] AWMF online. S2k-<br />
Leitlinie der Deutschen Gesellschaft<br />
für Pneumologie und Beatmungsmedizin<br />
zur Diagnostik und Therapie<br />
von erwachsenen Patienten mit<br />
Husten [Internet]. [cited<br />
2020 Aug 10]. Available from:<br />
https://www.awmf.org/ uploads/<br />
tx_szleitlinien/020-003l_S2k_Dia<br />
gnostik-Therapie-erwachsene<br />
Patienten-mit-Husten_2019-12.pdf<br />
[4] Smith SM, Schroeder K,<br />
Fahey T. Over-the-counter (OTC)<br />
medications for acute cough in children<br />
and adults in com munity settings<br />
(Review). Cochrane Database<br />
Syst Rev. 2014; 2014(11):CD001831.<br />
[7] Pharmawiki. Antitussiva<br />
[Internet]. [cited 2020 Aug 14].<br />
Avai l able from: https://www.pharmawiki.ch/wiki/index.php?wiki=<br />
Antitussiva<br />
[8] Morice A, Kardos P.<br />
Comprehensive evidence-based review<br />
on European antitussives. BMJ<br />
Open Resp Res. 2016;3(1): e000137.<br />
[9] Spirig Healthcare AG.<br />
Fachinformation Bexin® Hustensirup,<br />
Spirig Healthcare AG:<br />
Egerkingen, Schweiz; Stand der<br />
Information März 2015.<br />
[12] Pharmawiki. Missbrauch<br />
von Hustensirup [Internet]. [cited<br />
2020 Aug 14]. Available from:<br />
https://www.pharmawiki.ch/wiki/<br />
index.php?wiki=Missbrauchvon<br />
Hustensirup<br />
[13] Gibson P, Wang G,<br />
McGarvey L, Vertigan AE, Altman<br />
KW, Birring SS, et al. Treatment of<br />
Unexplained Chronic Cough CHEST<br />
Guideline and Expert Panel Report.<br />
Chest. 2016;149:27 – 44.<br />
[14] Abdulqawi R, Dockry R,<br />
Holt K, Layton G, McCarthy BG,<br />
Ford AP, et al. P2X3 receptor antagonist<br />
(AF-219) in refractory chronic<br />
cough: a randomised, double-blind,<br />
placebo-controlled phase 2 study.<br />
Lancet. 2015;385:1198 – 205.<br />
[17] UpToDate. Major side<br />
effects of angiotensin-converting<br />
enzyme inhibitors and angiotensin<br />
II receptor blockers [Internet]. [cited<br />
2020 Sep 1]. Available from: https://<br />
www.uptodate.com/contents/major-side-effects-of-angiotensin-converting-enzyme-inhibitors-and-angiotensin-ii-receptor-blockers?<br />
search=cough%20ACE%20inhibitors&source=<br />
search_result&selectedTitle=1~150&usage_type=default&display_rank=<br />
1#H13<br />
[18] Dicpinigaitis PV. Chronic<br />
cough due to asthma: ACCP evidence-based<br />
clinical practice guidelines.<br />
Chest. 2006;129:75S – 9S.<br />
58<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
Un lieu particulier<br />
Un chalet au-dessus<br />
du lac …<br />
Léo Pavlopoulos, membre de la rédaction du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />
Photo: màd<br />
Situé dans le canton de Vaud,<br />
au sommet du funiculaire<br />
reliant Vevey au Mont-Pèlerin,<br />
et bénéficiant d’une incroyable<br />
vue panoramique sur le lac Léman et<br />
les Alpes, le Chalet du Mont-Pèlerin<br />
est un restaurant qui est ancré dans<br />
l’écosystème local et qui participe activement<br />
à la vie sociale et économique<br />
de la région.<br />
Avec une cuisine également ouverte<br />
l’après-midi, c’est un lieu idéal pour admirer<br />
un paysage à couper le souffle tout<br />
en dégustant les produits emblématiques<br />
de la région. On peut y croiser tant des<br />
visiteurs de passage venant de l’étranger<br />
que des habitants du village qui viennent<br />
apprécier les produits locaux.<br />
Que l’on vienne y déguster la fondue<br />
traditionnelle ou flambée, des röstis,<br />
ou la tarte au vin cuit, la carte est composée<br />
en fonction de ce que la région<br />
propose dans un rayon de 20 km, avec<br />
des produits achetés bruts et transformés<br />
sur place. Les produits du coin et de<br />
saison provenant de préférence d’exploitations<br />
agricoles biologiques ou pratiquant<br />
la permaculture sont privilégiés.<br />
La quasi-totalité des produits sont de<br />
facture artisanale, bruts ou transformés<br />
par de petites entreprises de la région.<br />
On peut également organiser<br />
des brunchs ou prendre un apéro face<br />
au coucher de soleil, accompagné<br />
des fameux malakoff maison du Chalet.<br />
La vue nous apporte un magnifique<br />
spectacle de couleurs orangées à la<br />
tombée de la nuit. Une place de jeux est<br />
de plus disponible pour que les enfants<br />
puissent se dégourdir les jambes après le<br />
repas.<br />
J’ai fait connaissance du Chalet du<br />
Mont-Pèlerin grâce à mon beau-fils qui y<br />
effectue son apprentissage dans la<br />
restauration. L’équipe est très accueillante<br />
et vous conseille volontiers sur les<br />
mets de saison et les vins appropriés.<br />
J’ai eu l’occasion de profiter du cadre<br />
à différentes occasions, que ce soit lors<br />
d’un cocktail entre amis sur la terrasse en<br />
été, un anniversaire, une fête de famille<br />
ou de repas professionnels.<br />
Pour en savoir plus<br />
www.lechaletdumontpelerin.ch<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 59
mediservice<br />
Boîte aux lettres<br />
Hausse des frais<br />
accessoires sur fond de<br />
crise énergétique?<br />
Tous les médias s’en font<br />
l’écho: les frais de chauffage<br />
et d’énergie risquent d’augmenter<br />
fortement dans un<br />
avenir proche. Mais qu’est-ce que cela<br />
signifie pour les locataires? Doivent-ils<br />
s’attendre à des décomptes de frais<br />
accessoires plus élevés? Comment<br />
peuvent-ils se défendre et quels sont<br />
leurs droits?<br />
De manière générale, les locataires<br />
doivent s’acquitter des frais accessoires<br />
effectifs. En d’autres termes, ils doivent<br />
payer la quantité de gaz, de mazout, d’eau<br />
ou d’électricité qu’ils ont consommée.<br />
Toutefois, le montant des frais accessoires<br />
ne dépend pas seulement de la<br />
quantité utilisée, mais aussi des coûts par<br />
unité. Si, en raison de la hausse des prix,<br />
le propriétaire doit payer plus pour<br />
l’électricité, le gaz ou d’autres sources<br />
d’énergie, il a le droit de répercuter ces<br />
frais supplémentaires sur les locataires.<br />
La check-list suivante vous permettra<br />
de vérifier de manière simple et rapide<br />
pourquoi les frais accessoires ont augmenté.<br />
Pour ce faire, vous avez besoin des<br />
documents suivants:<br />
– Contrat de bail<br />
– Décompte actuel des frais accessoires<br />
– Décompte des frais accessoires de<br />
l’année précédente (ou plus ancien))<br />
Vérifiez ce qui est convenu dans le contrat<br />
de bail concernant les frais accessoires.<br />
S’agit-il d’un forfait ou d’un paiement par<br />
acomptes?<br />
Dans le cas d’un forfait, le propriétaire<br />
n’a pas le droit de vous envoyer un<br />
décompte annuel. S’il le fait néanmoins,<br />
nous vous recommandons de faire appel<br />
à un conseiller juridique. Dans le cas<br />
Photo: Adobe Stock<br />
60<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
mediservice<br />
Photos: Adobe Stock; màd<br />
d’un paiement par acomptes, vérifiez<br />
quels postes ont été convenus. Un<br />
conseil: cette information figure en<br />
général à côté du loyer.<br />
Contrôlez également la convention<br />
sur les frais accessoires dans le contrat de<br />
bail. Quels postes sont mentionnés dans<br />
le contrat de bail?<br />
Seuls peuvent être facturés aux<br />
locataires les postes explicitement<br />
désignés comme des frais accessoires<br />
dans le contrat de bail. Ainsi, les frais de<br />
conciergerie, par exemple, ne peuvent<br />
être imputés que si le contrat le prévoit.<br />
Vous trouverez les postes de frais accessoires<br />
à côté du loyer ou sous un point<br />
séparé dans le contrat de bail.<br />
Comparez à présent le décompte<br />
actuel des frais accessoires avec celui de<br />
l’année dernière. Quels postes de frais<br />
ont augmenté d’une année à l’autre?<br />
Si vous constatez une hausse des<br />
frais de chauffage, il est fort probable que<br />
cela soit dû à l’augmentation des coûts<br />
de l’énergie.<br />
– Seuls les frais de chauffage ont augmenté:<br />
étant donné que les prix de<br />
l’énergie se situent actuellement à un<br />
niveau élevé et que le propriétaire a le<br />
droit de répercuter les frais effectifs<br />
sur les locataires, la hausse des coûts<br />
doit généralement être acceptée. En<br />
tant que locataire, il peut être judicieux<br />
de consulter les pièces justificatives<br />
détaillées auprès du propriétaire.<br />
Vous pourrez ainsi vérifier si les coûts<br />
facturés correspondent aux frais<br />
effectifs.<br />
– D’autres postes de frais ont augmenté:<br />
nous vous conseillons également<br />
de consulter les pièces justificatives<br />
détaillées tout en recherchant le<br />
dialogue avec le propriétaire.<br />
Des paiements par acomptes ont<br />
été convenus avec le propriétaire, qui<br />
vous propose d’augmenter les montants<br />
mensuels. Devez-vous accepter cette<br />
proposition?<br />
En tant que locataire, vous devez<br />
prendre en charge les frais effectifs.<br />
Si les acomptes que vous avez versés tout<br />
au long de l’année ne couvrent pas les<br />
frais encourus, vous devrez vous acquitter<br />
d’un paiement complémentaire lors<br />
de la réception du décompte annuel des<br />
frais accessoires. Comme ce versement<br />
supplémentaire risque d’être substantiel<br />
en raison de la hausse des prix de l’énergie,<br />
il est judicieux de répartir ce montant<br />
et de verser dès à présent des acomptes<br />
mensuels plus élevés. Vous éviterez ainsi<br />
de devoir payer plus tard une somme<br />
importante au titre des frais accessoires.<br />
<strong>No</strong>us vous conseillons donc de vérifier la<br />
proposition du propriétaire d’augmenter<br />
les acomptes et de définir avec lui un<br />
montant approprié.<br />
Un paiement forfaitaire a été<br />
convenu pour les frais accessoires. Le<br />
propriétaire souhaite à présent augmenter<br />
ce forfait en raison de la hausse des<br />
prix de l’énergie. En a-t-il le droit?<br />
La situation est un peu différente<br />
dans le cas d’un paiement forfaitaire.<br />
Le propriétaire peut augmenter le forfait<br />
uniquement s’il peut prouver que les<br />
frais accessoires ont progressé au cours<br />
des trois dernières années et que les<br />
forfaits ne couvrent plus ces frais. Vu que<br />
les prix grimperont à partir de la période<br />
de chauffage 2022–<strong>2023</strong>, le propriétaire<br />
ne peut pas fournir cette preuve pour<br />
l’instant. Il devra donc assumer lui-même<br />
la hausse des coûts de l’énergie, du moins<br />
pendant les premières années. Toutefois,<br />
il est aussi possible que les forfaits<br />
AXA-ARAG<br />
AXA-ARAG propose aux membres<br />
de mediservice une assurance de<br />
protection juridique à des conditions<br />
avantageuses.<br />
Si vous avez des questions,<br />
n’hésitez pas à vous adresser à votre<br />
interlocuteur chez mediservice<br />
vsao-<strong>asmac</strong> par téléphone au<br />
031 350 44 22, ou par e-mail à l’adresse<br />
suivante: info@mediservice-<strong>asmac</strong>.ch.<br />
versés les années précédentes soient<br />
déjà insuffisants, auquel cas le propriétaire<br />
pourra justifier une augmentation.<br />
Ce qu’il faut encore savoir: une<br />
hausse des forfaits doit être communiquée<br />
au moyen du formulaire officiel et<br />
n’est possible qu’à partir du prochain<br />
délai de résiliation contractuel. En tant<br />
que locataire, vous pouvez contester une<br />
telle augmentation auprès de l’autorité<br />
de conciliation dans un délai de 30 jours<br />
à compter de sa réception.<br />
Kathrin Ramseier,<br />
avocate spécialisée en droit<br />
immobilier chez AXA-ARAG<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 61
mediservice<br />
En forme<br />
et en bonne santé<br />
tout l’hiver<br />
Le ski de fond est un sport de plein air qui réduit le stress<br />
et renforce le système immunitaire. Mais comment pratiquer<br />
le ski de fond correctement?<br />
Photo: Copyright © Swiss <strong>No</strong>rdic Center; màd<br />
62<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
mediservice<br />
Le ski de fond est un sport qui<br />
ménage les articulations et présente<br />
un faible risque de blessure.<br />
La spécialiste des sciences<br />
du sport et ancienne fondeuse de haut niveau<br />
Karin Camenisch connaît extrêmement<br />
bien le corps humain – et le ski de<br />
fond. La responsable des diagnostics de<br />
performance du centre de compétences<br />
Zels de l’Hôpital de Thusis nous explique<br />
les règles à respecter pour une pratique<br />
saine du ski de fond.<br />
Une bonne préparation et un<br />
équipement adapté<br />
Selon Karin Camenisch, la saison du ski de<br />
fond démarre à la fin de l’été lorsque nous<br />
préparons notre corps aux sports d’hiver:<br />
des étirements et des exercices «à sec»<br />
pour l’équilibre ainsi que pour les mouvements<br />
de poussée qui sollicitent les jambes<br />
et les pieds. <strong>No</strong>tre corps a besoin de temps<br />
pour parvenir à un mode d’entraînement<br />
sain et s’habituer à certains mouvements.<br />
«Il s’agit de quelques minutes par jour<br />
pour les exercices de stabilité – devant la<br />
télévision, au travail derrière la table haute<br />
ou derrière les fourneaux.» L’équipement<br />
est tout aussi important que la préparation:<br />
quelle est la bonne paire de skis<br />
compte tenu de ma stature et de mon niveau?<br />
«Rendez-vous dans un magasin de<br />
sport et faites-vous conseiller par un personnel<br />
qualifié», explique Karin Camenisch.<br />
N’ayez pas de scrupules à vous renseigner<br />
sur le matériel de test qui peut être<br />
échangé après un essai et qui peut être<br />
adapté au fur et à mesure que vous progressez.<br />
Plutôt skating ou classique?<br />
Lancez-vous!<br />
Les plus jeunes optent sans hésiter pour la<br />
technique du skating: plus rapide, plus dynamique,<br />
plus sportive. Mais la question<br />
de la technique a également un lien avec la<br />
santé: «Le mouvement de poussée latérale<br />
du skating exerce une pression sur les chevilles<br />
et les genoux.» Les personnes qui<br />
ont été blessées, par exemple qui ont subi<br />
une ligature des ligaments croisés, doivent<br />
y aller en douceur, idéalement avec l’aide<br />
d’un physiothérapeute. Quelle que soit la<br />
technique choisie, «le ski de fond mobilise<br />
l’ensemble du corps et agit efficacement<br />
sur nos muscles.»<br />
A vos marques, prêts, skiez ...!<br />
Il faut commencer l’entraînement en douceur<br />
après un échauffement et adapter le<br />
rythme à sa condition physique et à ses<br />
aptitudes. La spécialiste des sciences du<br />
sport donne en outre les conseils suivants:<br />
«Lorsque les températures sont glaciales,<br />
inspirez l’air sec et frais à travers une<br />
écharpe tube pour protéger vos bronches.»<br />
Portez des vêtements fonctionnels adaptés<br />
aux températures qui maintiennent<br />
une température corporelle optimale.<br />
«Pensez également à emporter un thé dans<br />
votre ceinture d’hydratation pour pouvoir<br />
vous réchauffer à tout moment.» Comme<br />
dans tous les autres sports, les étirements<br />
sont également recommandés après un<br />
entraînement de ski de fond. Mais d’abord,<br />
il est important de retirer ses vêtements<br />
humides et de prendre une douche bien<br />
chaude. A éviter: boire un verre dans la<br />
foule. «<strong>No</strong>tre système immunitaire est<br />
particulièrement vulnérable aux virus et<br />
bactéries dans les 30 minutes qui suivent<br />
une activité physique.»<br />
Les piliers d’un entraînement sain<br />
Une fois réglées les questions relatives à la<br />
santé et à l’équipement, il manque encore<br />
le programme d’entraînement. «Fixezvous<br />
des objectifs clairs quant au nombre<br />
de fois par semaine où vous souhaitez<br />
skier.» Si l’entraînement doit être régulier,<br />
le corps a également besoin de phases de<br />
repos. «Apprenez à connaître vos limites et<br />
acceptez-les. Les entraînements excessifs<br />
sollicitent trop le corps et l’affaiblissent.»<br />
Pour conclure, Karin Camenisch nous<br />
confie sa botte secrète pour être performante<br />
dans le ski de fond: «N’oubliez jamais<br />
de vous faire plaisir en faisant du<br />
sport. Ce n’est qu’en y prenant du plaisir<br />
que vous resterez actifs sur les skis et pourrez<br />
rester en bonne santé et en pleine<br />
forme jusqu’à un âge avancé.»<br />
Profitez du ski de fond<br />
et de ÖKK<br />
Découvrez toutes les offres en lien avec<br />
le ski de fond. Apprenez comment ÖKK<br />
soutient les fondeurs et les fondeuses<br />
avec son <strong>No</strong>rdicBonus et recevez des<br />
conseils pour pratiquer le ski de fond<br />
de manière saine.<br />
oekk.ch/nordicbonus<br />
Photos: Adobe Stock<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 63
Medpension<br />
Bien comprendre<br />
le certificat d’assurance<br />
de la caisse de pension<br />
Comme toujours, vous recevez votre certificat d’assurance<br />
de la caisse de pension en début d’année. Si les chiffres et les colonnes<br />
qu’il contient paraissent parfois un peu obscurs au premier regard,<br />
les informations ci-dessous vous aideront à les déchiffrer. En effet, il nous<br />
tient à cœur de vous guider dans la lecture de votre certificat d’assurance<br />
et de répondre à vos principales questions.<br />
Adrian Leiggener, responsable Distribution, Marketing et Communication Medpension<br />
Qu’est-ce que le certificat d’assurance<br />
et dans quel but est-il établi?<br />
Le certificat d’assurance (aussi appelé certificat<br />
de caisse de pension ou certificat de<br />
prévoyance) indique les prestations prévisionnelles<br />
en cas de retraite, d’invalidité<br />
ou de décès ainsi que le capital prévoyance<br />
épargné et la somme de rachat possible. Il<br />
indique également le montant que vous<br />
pouvez utiliser pour le financement de<br />
votre propre logement.<br />
Quelle est la structure du certificat de<br />
prévoyance?<br />
Le certificat de prévoyance d’une caisse de<br />
pension comporte en règle générale les rubriques<br />
suivantes:<br />
– Coordonnées<br />
– Avoir de prévoyance<br />
– Financement<br />
– Prestations de libre passage et retraits<br />
anticipés<br />
– Possibilités de rachat<br />
– Encouragement à la propriété du<br />
logement/Divorce<br />
– Projection avoir de vieillesse<br />
– Prestations de vieillesse<br />
– Prestations risques<br />
A quoi servent les informations<br />
concernant le taux d’occupation?<br />
En cas d’occupation inférieure à 100%, le<br />
taux d’occupation actuel sert au calcul du<br />
montant de coordination (voir les questions<br />
sur le salaire risque assuré et le salaire<br />
épargne assuré).<br />
Qu’entend-on par «salaire risque<br />
assuré»?<br />
Le salaire risque assuré sert de référence<br />
pour le calcul des prestations perçues en<br />
cas d’invalidité ou de décès. Si le salaire<br />
risque assuré est inférieur au salaire annuel<br />
déterminant, le plan de prévoyance<br />
prévoit vraisemblablement un montant de<br />
coordination, car les prestations de la<br />
caisse de pension ne sont destinées qu’à<br />
compléter celles de l’AVS. Chaque plan de<br />
prévoyance prévoit une possible réduction<br />
du montant de coordination si nécessaire.<br />
Que signifie «salaire épargne assuré»?<br />
Le salaire épargne assuré sert de base au<br />
calcul des cotisations d’épargne, des bonifications<br />
de vieillesse et de l’avoir de vieillesse<br />
maximal. Si le montant du salaire<br />
épargne assuré est inférieur à celui du salaire<br />
annuel déterminant, le plan de prévoyance<br />
prévoit vraisemblablement un<br />
montant de coordination, car les prestations<br />
de la caisse de pension ne sont destinées<br />
qu’à compléter celles du 1 er pilier<br />
(AVS). Le plan de prévoyance prévoit une<br />
possible réduction du montant de coordination<br />
si nécessaire.<br />
Qu’est-ce que l’«avoir de prévoyance<br />
disponible»?<br />
L’avoir de prévoyance disponible correspond<br />
à l’avoir de vieillesse disponible. Il<br />
est composé de plusieurs éléments:<br />
– Prestations de libre passage apportées<br />
– Montants versés par le ou la salarié(e) et<br />
par l’employeur<br />
– Rachats réglementaires effectués<br />
– Intérêts découlant des montants susmentionnés<br />
– Participations aux résultats avec lesquelles<br />
certaines caisses de pension<br />
complètent l’avoir de prévoyance<br />
Qu’est-ce que l’«avoir de vieillesse<br />
minimum selon LPP»?<br />
La caisse de pension veille à ce que les<br />
avoirs légaux minimaux selon la LPP<br />
soient respectés. Le législateur en fixe la<br />
rémunération.<br />
Pourquoi des cotisations sont-elles<br />
perçues pour les frais administratifs<br />
annuels?<br />
Les frais administratifs couvrent l’ensemble<br />
des charges administratives de la<br />
caisse de pension. Vous trouverez un aperçu<br />
détaillé de l’utilisation des cotisations<br />
pour les frais administratifs dans les rapports<br />
de gestion.<br />
64<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Medpension<br />
Photo: Adobe Stock<br />
De quoi se compose le montant figurant<br />
à la ligne «cotisation par mois»?<br />
La cotisation par mois correspond à la<br />
somme de l’ensemble des montants versés<br />
par l’employeur et la personne salariée en<br />
l’espace d’un mois. Les cotisations sont financées<br />
par l’employeur à hauteur d’au<br />
moins de 50%. Les personnes assurées indépendantes<br />
doivent s’acquitter des montants<br />
figurant dans les colonnes «Employeur»<br />
et «Salarié(e)».<br />
A quoi servent les éventuels rachats?<br />
Les assurés qui effectuent des rachats volontaires<br />
dans le 2 e pilier peuvent augmenter<br />
leur capital d’épargne ou leur rente<br />
de vieillesse. Le montant pour le rachat<br />
maximal possible correspond à la différence<br />
entre l’avoir de vieillesse effectif disponible<br />
et le montant maximal réglementaire<br />
jusqu’au moment du rachat. Avant<br />
d’effectuer un rachat, il convient de toujours<br />
demander à la caisse de pension de<br />
procéder au calcul concret du potentiel de<br />
rachat.<br />
Pourquoi les rachats des trois dernières<br />
années sont-ils indiqués à part?<br />
Pour faciliter la compréhension, les rachats<br />
des trois dernières années sont indiqués<br />
à part, car pendant les trois années<br />
suivant leur versement, les assurés ne<br />
peuvent pas retirer leurs rachats sous la<br />
forme de capital pour l’encouragement à<br />
la propriété du logement ou le départ à la<br />
retraite.<br />
Quel est le rôle du taux de conversion?<br />
Le taux de conversion est le pourcentage<br />
avec lequel la caisse de pension convertit<br />
l’avoir de vieillesse disponible au moment<br />
du départ à la retraite en rente de vieillesse<br />
versée jusqu’au décès. Le taux de conversion<br />
minimal pour le calcul de la rente de<br />
vieillesse LPP est fixé dans la loi (LPP).<br />
Que signifie la colonne «rente/an»?<br />
Toute personne assurée encore active à<br />
l’âge de la retraite (ou à l’âge choisi en cas<br />
de retraite anticipée) a droit à une rente de<br />
vieillesse versée jusqu’au décès. La rente<br />
de vieillesse est déterminée en multipliant<br />
l’avoir de vieillesse disponible au moment<br />
du départ à la retraite par le taux de conversion.<br />
A quoi sert la valeur «prestation de<br />
libre passage en cas de mariage»?<br />
Cette valeur et la date du mariage figurent<br />
sur le certificat d’assurance en vertu de la<br />
loi et doivent être annoncées en cas de passage<br />
dans une autre institution de prévoyance.<br />
Taux d’intérêt à 2,50 %<br />
chez Medpension<br />
Medpension <strong>asmac</strong> fait profiter ses<br />
assurés de son succès de longue date<br />
en rémunérant l’ensemble du capital<br />
vieillesse à un taux d’intérêt de 2,50 %<br />
en 2022, une valeur à nouveau supérieure<br />
à la moyenne.<br />
Informations<br />
complémentaires<br />
Medpension vsao <strong>asmac</strong><br />
Brunnhofweg 37, case postale 319<br />
3000 Berne 14, tél. 031 560 77 77<br />
info@medpension.ch<br />
www.medpension.ch<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 65
Impressum<br />
Adresses de contact des sections<br />
N o 1 • 42 e année • Février <strong>2023</strong><br />
Editeur<br />
AG<br />
VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />
Bollwerk 10, case postale, 3001 Berne<br />
Téléphone 031 350 44 88<br />
journal@<strong>asmac</strong>.ch, journal@vsao.ch<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch, www.vsao.ch<br />
Sur mandat de l’<strong>asmac</strong><br />
Rédaction<br />
Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),<br />
Kerstin Jost, Fabian Kraxner, Maya Cosentino,<br />
Bianca Molnar, Patricia Palten, Léo Pavlopoulos,<br />
Lukas Staub, Anna Wang<br />
Comité directeur <strong>asmac</strong><br />
Angelo Barrile ( président), <strong>No</strong>ra Bienz<br />
(vice- présidente), Severin Baerlocher,<br />
Christoph Bosshard (invité permanent),<br />
Marius Grädel, Patrizia Kündig, Richard<br />
Mansky, Gert Printzen, Svenja Ravioli,<br />
Patrizia Rölli, Martin Sailer, Jana Siroka,<br />
Clara Ehrenzeller (swimsa)<br />
Impression et expédition<br />
Stämpfli SA, entreprise de communication,<br />
Wölflistrasse 1, 3001 Berne, tél. 031 300 66 66,<br />
info@staempfli.com, www.staempfli.com<br />
BL/BS<br />
VSAO Sektion beider Basel, Geschäftsleiterin und Sekretariat:<br />
lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin, Hauptstrasse 104,<br />
4102 Binningen, tél. 061 421 05 95, fax 061 421 25 60,<br />
sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />
BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,<br />
info@vsao-bern.ch, www.vsao-bern.ch<br />
FR ASMAC section fribourgeoise, Sanae Chemlal, Rue du Marché 36,<br />
1630 Bulle, presidence@asmaf.ch<br />
GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />
Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />
GR<br />
JU<br />
NE<br />
VSAO Sektion Graubünden, Kornplatz 2, 7000 Coire, Samuel B. Nadig,<br />
lic. iur. HSG, RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 081 256 55 55,<br />
info@vsao-gr.ch, www.vsao-gr.ch<br />
ASMAC section Jura, 6, Bollwerk 10, 3001 Berne, secretariat@<strong>asmac</strong>.ch,<br />
031 350 44 88<br />
ASMAC section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat,<br />
Rue du Musée 6, case postale 2247, 2001 Neuchâtel,<br />
tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />
SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,<br />
9000 St-Gall, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,<br />
Surber@anwaelte44.ch<br />
Maquette<br />
Oliver Graf<br />
Illustration de la page de couverture<br />
Stephan Schmitz<br />
Annonces<br />
Zürichsee Werbe AG, Fachmedien,<br />
Markus Haas, Laubisrütistrasse 44, 8712 Stäfa<br />
Téléphone 044 928 56 53<br />
E-mail vsao@fachmedien.ch<br />
SO<br />
TI<br />
TG<br />
VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
ASMAC Ticino, Via Cantonale 8-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />
segretariato@<strong>asmac</strong>t.ch<br />
VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
Tirage<br />
Exemplaires imprimés: 22 100<br />
Certification des tirages par la REMP/FRP<br />
2022: 21 679 exemplaires<br />
Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />
L’abonnement est inclus dans la contribution<br />
annuelle pour les membres de l’<strong>asmac</strong><br />
ISSN 1422-2086<br />
L’édition n o 2/<strong>2023</strong> paraîtra en<br />
avril <strong>2023</strong>. Sujet: Partenariat.<br />
© <strong>2023</strong> by <strong>asmac</strong>, 3001 Berne<br />
Printed in Switzerland<br />
VD<br />
VS<br />
ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />
asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />
ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />
Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />
Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />
VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
ZH/SH<br />
VSAO ZH/SH, RA lic. iur. Susanne Hasse,<br />
Geschäftsführerin, <strong>No</strong>rdstrasse 15, 8006 Zurich, tél. 044 941 46 78,<br />
susanne.hasse@vsao-zh.ch, www.vsao-zh.ch<br />
Publication<strong>2023</strong><br />
CIBLÉ<br />
COMPÉTENT<br />
TRANSPARENT<br />
Label de qualité Q-publication<br />
de l’association médias suisses<br />
66<br />
1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Médecine Interne Générale<br />
Update Refresher<br />
14. – 17.03.<strong>2023</strong> Genève<br />
20. – 23.06.<strong>2023</strong> Lausanne<br />
31 h<br />
Médecine Interne<br />
Update Refresher<br />
05. – 09.12.<strong>2023</strong> Lausanne<br />
40 h<br />
Cardiologie<br />
Update Refresher<br />
04. – 05.05.<strong>2023</strong> Genève<br />
14 h<br />
Endocrinologie-Diabétologie<br />
Update Refresher<br />
11. – 12.05.<strong>2023</strong> Lausanne<br />
15 h<br />
Information / Inscription<br />
tél. 041 567 29 80 | info@fomf.ch | www.fomf.ch<br />
Présence sur place ou participation via Livestream<br />
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AU NUMÉRO 1?<br />
SWICA remercie les nombreux médecins qui sont passés chez le numéro 1 en<br />
début d‘année. SWICA remercie également ses clientes et clients existants pour leur<br />
fidélité. Bénéficiez vous aussi de solutions d‘assurance de premier plan grâce au<br />
partenariat de mediservice vsao-<strong>asmac</strong> et SWICA.<br />
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