Panorama de presse quotidien du 22 02 23

L'élu insoumis ne sera pas seul aux manettes de cette mission parlementaire, sur laquelle le
parti présidentiel Renaissance entend lui aussi peser. « Je pars d'un postulat différent »,
prévient Jean-René Cazeneuve, rapporteur général du Budget, qui co-dirigera cette mission.
« Il y a eu plusieurs études sur le sujet, avec des conclusions pas toujours identiques et des
écarts entre entreprises bien plus faibles que ce qu'on imagine. Je veux m'attacher à parler de
l'ensemble des prélèvements obligatoires qui pèsent sur les entreprises et pas seulement des
impôts directs », souligne-t-il.
Tensions politiques
Malgré ces points de départ très différents, les deux élus disent vouloir parvenir à « un
diagnostic partagé ». Mais le climat politique actuel se prête-t-il à ce genre de travail en
commun ? La mission débute après les insultes échangées par les deux camps lors de
l'examen du projet de loi sur les retraites au Palais-Bourbon, alors que la proposition de loi sur
la nationalisation d'EDF du groupe socialiste avait déjà fait monter la pression entre députés.
« Il est clair que la réforme des retraites tend les rapports politiques, mais on peut travailler
ensemble sur un autre sujet », assure Eric Coquerel. « On doit pouvoir surmonter les tensions
politiques », renchérit Jean-René Cazeneuve. L'exercice aura en tout cas valeur de test, alors
que David Amiel (Renaissance) et Manuel Bompard (LFI) avaient difficilement trouvé un
terrain d'entente pour un diagnostic partagé lors de leur mission flash sur les bénéfices
exceptionnels des groupes énergétiques en octobre dernier.
Rapport final fin juin
Ce mardi, la mission a tenu sa première audition, avec des membres du Conseil des
prélèvements obligatoires. D'autres suivront, où l'on retrouvera aussi bien des administrations
(Trésor, fisc, etc.) que des institutions comme l'OCDE, des chercheurs du Conseil d'analyse
économique ou de l'Institut des politiques publiques, des économistes et des chefs
d'entreprise. Le rapport final est attendu fin juin, et pourrait donner lieu, au-delà d'un éventuel
constat partagé, à des préconisations de chacun des co-rapporteurs.
« Ce que préconise Gabriel Zucman - un impôt universel touchant les grandes entreprises en
fonction de leur chiffre d'affaires - me paraît une idée intéressante », avance Eric Coquerel.
« Je travaille sans a priori, si des écarts significatifs de fiscalité pouvaient apparaître ici ou là,
on peut envisager de proposer de modifier des dispositifs », observe Jean-René Cazeneuve.