Printemps/été 2023

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l’essor / 9
AUTONOMISER
LES OUVRIERS NATIFS DU PAYS
Je me souviens encore de ce moment :
Gord Chambers et moi, nous étions près
de la porte latérale de la maison où il avait
passé la grande partie de son enfance. Nous
étions à 800 kilomètres de Kinshasa, à Tonu,
un magnifique village isolé en République
Démocratique du Congo. Il m’a parlé de
cette nuit de 1960. Pendant que ses parents
et d’autres missionnaires canadiens priaient pour connaître la
direction de Dieu, il avait entendu gratter sur la porte-moustiquaire
de la cuisine. À cette époque, il avait 16 ans. Il savait que
l’indépendance récente du Congo de la Belgique faisait en sorte
que beaucoup de Congolais étaient assoiffés de sang. Les blancs
occidentaux étaient ainsi devenus leur cible. Pour un missionnaire
au Congo, cette année-là a représenté une période tendue!
Malgré ce risque, les parents de Gord ainsi que les autres missionnaires
canadiens recherchaient la confirmation du Seigneur
pour connaître le moment approprié de leur départ. Gord a revécu
ce moment. Avec sa main, il a imité le même grincement qu’il
avait entendu sur la porte ce soir-là. Il m’a ensuite raconté que
lorsqu’il s’est rendu à la porte, il a aperçu un villageois qui lui a
aussitôt demandé : « Est-ce que monsieur Dolby est là? Je dois lui
parler tout de suite! »
Quiconque arrive à Kinshasa est frappé par la présence de la
foi chrétienne qui l’imprègne. Il y a des Églises tous les coins de
rue, on entend de la musique chrétienne dans tous les magasins,
des versets ornent les taxis et le nom des Églises figure sur
les vêtements des gens. La première fois que je me suis rendu
dans cette grande ville africaine, j’ai trouvé l’aspect de cet immense
désordre plutôt réconfortant. En tant que missionnaire,
il ne m’a pas fallu trop longtemps pour comprendre que je bâtirais
sur l’œuvre de ceux et celles qui avaient consacré leur vie à
établir les fondations de l’œuvre à venir.
Je me suis rendu compte cependant qu’il n’en est pas ainsi
pour tous les missionnaires. Contrairement à la République
Démocratique du Congo où une fondation robuste a été établie
et sur laquelle d’autres continuent de bâtir, beaucoup
de membres du personnel missionnaire du Fellowship à
l’étranger servent le Seigneur dans des endroits où l’Évangile
n’a jamais été entendu et où il est parfois reçu avec mépris.
Certains œuvrent comme pionniers pour établir la fondation
qui servira à leurs successeurs et d’autres prennent le relais de
leurs prédécesseurs. Quoi qu’il en soit, nos missionnaires suscitent
des ouvriers natifs du pays de qualité dont le Seigneur
Richard Flemming
se sert pour faire progresser sa cause au sein des nations du
monde.
Aujourd’hui, nous avons le privilège de servir le Seigneur aux
côtés des ouvriers natifs du pays, ce qui favorise leur outillage
et leur croissance, pour qu’ils s’acquittent de la responsabilité
de former les nations pour le Christ.
Le Fellowship à l’étranger aspire à recueillir 60 000 $ par l’appel
Autonomiser les nations pour répondre aux besoins de formation
d’ouvriers clés et des moyens associés, surtout en Afrique
de l’Ouest, dans la région du MENA (au Moyen-Orient et en
Afrique du Nord), en Indonésie et en Colombie. Les retombées
pour le Christ dans ces nations s’accompliront en grande partie
par ces serviteurs doués et par les personnes qu’ils atteignent.
Leur travail auprès de grands groupes de personnes en quête de
vérité s’effectuera par leur proximité culturelle, linguistique et
géographique. Notre rôle et notre privilège nous permettront
de les autonomiser et de les rendre capables d’accomplir cette
grande œuvre!
Comment le récit de Gord s’est-il terminé? Lorsqu’il a entendu
l’urgence dans la voix de cet homme, Gord est allé voir M.
Dolby. L’homme lui avait dit : « Vous devez partir maintenant.
Les soldats sont en route pour vous tuer. » Gord se souvient
comment ses parents et d’autres missionnaires ont quitté
rapidement cette maison, pour monter ensuite dans leurs véhicules
bien remplis. Ils se sont précipités vers l’Angola, pays
frontalier. Il leur a fallu deux jours de route pendant lesquels,
angoissés, ils ont traversé des villages où les gens ont lancé
des pierres sur leurs voitures. Ils ont été les derniers missionnaires
qui ont réussi à fuir cette région congolaise.
Si ce groupe de missionnaires canadiens n’y est jamais revenu,
ils ont cependant laissé derrière eux une solide fondation sur
laquelle les croyants congolais continuent d’œuvrer. Et c’est là
tout le travail des missionnaires!
Priez avec nous pour les missionnaires du Fellowship à l’étranger.
Demandez à Dieu qu’ils saisissent toute occasion pour
ériger une fondation solide sur laquelle ils peuvent bâtir par la
formation de disciples et par l’outillage de croyants natifs du
pays qui dirigent cette tâche. Prenez également en considération
votre partenariat avec nous selon la volonté de Dieu par
l’appel Autonomiser les nations.
– Richard Flemming est coordonnateur du Fellowship
national.