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Boxoffice Pro n°445 – 31 mai 2023

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N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


LES FILMS DES TOURNELLES, ORANGE STUDIO, FANDANGO<br />

ET RAI CINEMA PRÉSENTENT<br />

PIERFRANCESCO<br />

FAVINO<br />

KASIA<br />

SMUTNIAK<br />

BÉRÉNICE<br />

BEJO<br />

LAURA<br />

MORANTE<br />

NANNI<br />

MORETTI<br />

CE FILM A REÇU<br />

LE COUP DE CŒUR<br />

DES EXPLOITANTS,<br />

LORS DES RENCONTRES<br />

DE GÉRARDMER <strong>2023</strong><br />

LE SUCCÈS DE L’ANNÉE EN ITALIE<br />

D’APRÈS LE ROMAN DE SANDRO VERONESI (Ed. Grasset)<br />

AVEC SERGIO ALBELLI ALESSANDRO TEDESCHI BENEDETTA PORCAROLI MASSIMO CECCHERINI FOTINI PELUSO FRANCESCO CENTORAME PIETRO RAGUSA VALERIA CAVALLI ET AVEC NANNI MORETTI<br />

ÉCRIT PAR LAURA PAOLUCCI FRANCESCO PICCOLO FRANCESCA ARCHIBUGI D’APRÈS LE ROMAN DE SANDRO VERONESI “LE COLIBRI” (ÉDITIONS GRASSET) ASSISTANTE MISE EN SCÈNE ELISABETTA BONI CASTING ANTONIO ROTUNDI COSTUMES LINA NERLI TAVIANI DÉCORS ALESSANDRO VANNUCCI MONTAGE ESMERALDA CALABRIA<br />

MUSIQUE ORIGINALE BATTISTA LENA IMAGE LUCA BIGAZZI DIRECTEUR DE PRODUCTION LUIGI LAGRASTA PRODUCTEUR EXÉCUTIF IVAN FIORINI UNE COPRODUCTION ITALO-FRANÇAISE FANDANGO AVEC RAI CINEMA LES FILMS DES TOURNELLES ORANGE STUDIO COPRODUIT PAR ANNE-DOMINIQUE TOUSSAINT<br />

PRODUIT PAR DOMENICO PROCACCI RÉALISÉ PAR FRANCESCA ARCHIBUGI<br />

AVEC LE SOUTIEN DE LA RÉGION DU LATIUM<br />

LE 2 AOÛT AU CINÉMA<br />

AFFICHE : ©JEFF MAUNOURY POUR METANOÏA CRÉDITS NON CONTRACTUELS


N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong><br />

LE CINÉMA AUX RAPPORTS<br />

LES PROPOSITIONS PARLEMENTAIRES<br />

POUR RÉFORMER LE SECTEUR


Quand la filière est sur le devant de la scène (politique)<br />

Nous revenons de Cannes tout pétillants de films, de rencontres et de<br />

découvertes. Un festival à la mécanique si bien huilée qu’il arrive à faire<br />

rimer cinéma d’auteur et blockbusters et à faire s’accorder paillettes et<br />

politique, le tout sur un même carpet.<br />

Si les marchés étrangers regardent la reprise des cinémas français avec<br />

envie, c’est aussi le cas des parlementaires du Sénat et de l'Assemblée<br />

nationale, qui après le rapport de Bruno Lasserre, ont remis leurs<br />

travaux et leurs analyses sur le secteur. Décortiqué, examiné, évalué,<br />

il est l’objet de nombre de préconisations, aussi divergentes que les<br />

opinions politiques de leurs auteurs. Alors que le rapport impitoyable<br />

du sénateur Karoutchi considère le cinéma comme un art trop gâté,<br />

celui du trio La <strong>Pro</strong>vôté-Boulay Esperonnier-Bacchi rétorque qu'il est<br />

un art majeur dont le succès ne doit rien au hasard. Dans la foulée, la<br />

France insoumise, par la voix de la députée Sarah Legrain, dépose un<br />

projet de loi pour encadrer le prix du billet et rendre le cinéma à l’agora<br />

populaire. Le cinéma est aux rapports, et ceux-ci nous promettent non<br />

seulement de faire couler l’encre sur notre papier, <strong>mai</strong>s aussi d’animer<br />

les concertations imminentes en vue des réformes.<br />

Quand la filière cinéma est sous les projecteurs des politiques, la<br />

pédagogie et la sensibilisation autour de ses enjeux deviennent, eux<br />

aussi, un art subtil.<br />

Marion Delique<br />

. À LA UNE<br />

Le cinéma aux rapports 8<br />

. CANNES <strong>2023</strong><br />

Le palmarès complet 14<br />

Échos des rencontres nationales de l’Afcae 16<br />

Le CNC face aux enjeux de l’art et essai 18<br />

Le Scare en pointe sur la data 20<br />

La Cicae se renouvelle 26<br />

Changement dans la continuité chez Europa Cinemas 27<br />

L’accessibilité s’empare de la Croisette 28<br />

Le piratage en débat 30<br />

. ACTUALITÉS<br />

Les projets retenus par la Grande Fabrique de l’image 32<br />

Le Festival d’Annecy se dévoile 34<br />

Les soutiens affluent pour le Festival du<br />

court de Clermont-Ferrand 36<br />

Warner en salle pour ses 100 ans 37<br />

. EXPLOITATION<br />

Les récentes CDACi/CNACi 39<br />

Le Grand Club de Gien sort de terre 40<br />

. INSTITUTIONNEL<br />

L’agenda de la profession 42<br />

Crédits page 3 : ©Designed by Kues / Freepik /©Les Impatients<br />

La Rédaction<br />

JULIEN MARCEL<br />

Directeur de la<br />

publication<br />

MARION DELIQUE<br />

Rédactrice en chef<br />

AYSEGÜL ALGAN<br />

Journaliste<br />

CÉCILE VARGOZ<br />

Journaliste<br />

TANGUY COLON<br />

Journaliste<br />

SLIM MRAD<br />

Journaliste<br />

en formation alternance<br />

PHILIPPE COSQUERIC<br />

Infographiste<br />

est une publication de<br />

@<strong>Boxoffice</strong>France<br />

@<strong>Boxoffice</strong>_fr<br />

@boxofficefr<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> France<br />

N°ISSN : 2740-3335<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> est édité par THE BOXOFFICE COMPANY au capital de 2 075 620 €,<br />

c/o Webedia 2 rue Paul Vaillant-Couturier CS60102 - 92532 LEVALLOIS-PERRET<br />

CEDEX • Tél 01 85 09 95 87 / E-<strong>mai</strong>l redaction@boxoffice.com • Dépôt Légal<br />

à parution<br />

Directeur de la publication<br />

Julien Marcel / julien@boxoffice.com<br />

Rédactrice en chef Marion Delique / marion.delique@boxoffice.com<br />

Rédacteurs Aysegül Algan / aysegul.algan@boxoffice.com,<br />

Cécile Vargoz / cecile.vargoz@boxoffice.com,<br />

Tanguy Colon / tanguy.colon@boxoffice.com,<br />

Slim Mrad / slim.mrad@boxoffice.com<br />

Base de données Films guillaume.martin@boxoffice.com<br />

Publicité / Base de données distributeurs<br />

Pauline Luigi / pauline.luigi@boxoffice.com<br />

Caroline Roux / caroline.roux@webedia-group.com<br />

Réalisation THE BOXOFFICE COMPANY,<br />

Maquette / Infographie<br />

Philippe Cosqueric / philippe.cosqueric@boxoffice.com & Charlie Coulot<br />

Impression SOCOSPRINT IMPRIMEURS 36 route d’Archettes 88 000 Epinal<br />

4 N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


24 25 FILMS<br />

PRÉSENTE<br />

PHOTO : MARIE-CAMILLE ORLANDO<br />

SCÉNARIO ÉCRIT AVEC LA COLLABORATION DE HAROUN SUR UNE IDÉE ORIGINALE DE MALEK OUDJAIL MUSIQUE ORIGINALE ÉTIENNE FORGET IMAGE MAXIME COINTE MONTAGE BAXTER VIRGINIE BRUANT PREMIÈRE ASSISTANTE RÉALISATEUR BONNIE PIRÈS SON ANTOINE DEFLANDRE NICOLAS BOUVET-LEVRARD MARC DOISNE SCRIPTE MARIE DUCRET<br />

CASTING CHRISTOPHE MOULIN COSTUMES ALEXIA CRISP-JONES MAQUILLAGE AGNÈS TASSEL COIFFURE GERALD PORTENART DÉCORS JONATHAN ISRAËL RÉGISSEUR GÉNÉRAL JEAN-LOUIS BERGAMINI DIRECTEUR DE PRODUCTION NICOLAS PICARD DIRECTEUR DE POST-PRODUCTION<br />

SCÉNARIO ÉCRIT AVEC LA COLLABORATION DE HAROUN AURÉLIEN ADJEDJ SUR UNE IDÉE ORIGINALE DE MALEK<br />

EFFETS<br />

OUDJAIL<br />

VISUELS BENJAMIN MUSIQUE ORIGINALE ÉTIENNE AGEORGES FORGET IMAGE MAXIME COINTE MONTAGE BAXTER VIRGINIE BRUANT PREMIÈRE ASSISTANTE RÉALISATEUR BONNIE PIRÈS SON ANTOINE DEFLANDRE NICOLAS BOUVET-LEVRARD MARC DOISNE SCRIPTE MARIE DUCRET<br />

PRODUCTEUR EXÉCUTIF DAVID GIORDANO PRODUIT PAR THIBAULT GAST MATTHIAS WEBER UNE COPRODUCTION 24 25 FILMS APOLLO FILMS ORANGE STUDIO FRANCE 3 CINÉMA AVEC LA PARTICIPATION DE FRANCE TÉLÉVISIONS AVEC LE SOUTIEN DE CANAL+ AVEC LA PARTICIPATION CASTING DE CHRISTOPHE CINÉ + EN MOULIN ASSOCIATION COSTUMES AVEC ALEXIA PALATINE CRISP-JONES ÉTOILE MAQUILLAGE 18 AVEC LE AGNÈS SOUTIEN TASSEL DU CNC COIFFURE - AIDE GERALD À LA MUSIQUE PORTENART DÉCORS JONATHAN ISRAËL RÉGISSEUR GÉNÉRAL JEAN-LOUIS BERGAMINI DIRECTEUR DE PRODUCTION NICOLAS PICARD DIRECTEUR DE POST-PRODUCTION AURÉLIEN ADJEDJ EFFETS VISUELS BENJAMIN AGEORGES<br />

AVEC LA PARTICIPATION DE SG IMAGE DÉVELOPPEMENT 2017 INDÉFILMS INITIATIVE 7 DISTRIBUTION FRANCE APOLLO FILMS ORANGE STUDIO<br />

PRODUCTEUR EXÉCUTIF DAVID GIORDANO PRODUIT PAR THIBAULT GAST MATTHIAS WEBER UNE COPRODUCTION 24 25 FILMS APOLLO FILMS ORANGE STUDIO FRANCE 3 CINÉMA AVEC LA PARTICIPATION DE FRANCE TÉLÉVISIONS AVEC LE SOUTIEN DE CANAL+ AVEC LA PARTICIPATION DE CINÉ + EN ASSOCIATION AVEC PALATINE ÉTOILE 18 AVEC LE SOUTIEN DU CNC - AIDE À LA MUSIQUE<br />

AVEC LA PARTICIPATION DE SG IMAGE DÉVELOPPEMENT 2017 INDÉFILMS INITIATIVE 7 DISTRIBUTION FRANCE APOLLO FILMS ORANGE STUDIO<br />

VENTES INTERNATIONALES APOLLO FILMS ORANGE STUDIO<br />

24 25 FILMS<br />

PRÉSENTE<br />

VENTES INTERNATIONALES APOLLO FILMS ORANGE STUDIO<br />

AU CINÉMA LE 14 JUIN<br />

MATÉRIEL DISPONIBLE<br />

THIERRY<br />

LHERMITTE<br />

PATRICK TIMSIT<br />

THIERRY<br />

LHERMITTE<br />

PATRICK TIMSIT<br />

FILM-ANNONCE / Durée 1’37’’<br />

PHOTO : MARIE-CAMILLE ORLANDO<br />

UN FILM DE ROBIN SYKES<br />

SCÉNARIO DE ROBIN SYKES ANTOINE RAIMBAULT ET ÉLISE LARNICOL<br />

UN FILM DE ROBIN SYKES<br />

ZINEB TRIKI MARIE BUNEL GRÉGOIRE ŒSTERMANN SCÉNARIO DE OLIVIA ROBIN SYKES CÔTE ANTOINE RAIMBAULT ET ÉLISE LARNICOL<br />

ZINEB TRIKI MARIE BUNEL GRÉGOIRE ŒSTERMANN OLIVIA CÔTE<br />

AFFICHES 120x160 ET 40x60<br />

Disponibles chez SONIS<br />

ÉCRAN 1080x1920<br />

FONDS D’ÉCRAN<br />

FLAT ET SCOPE<br />

Flat : SEXYGENAIRES_TLR-CUT_F_FR-XX_FR-NR_51_2K_ST_<strong>2023</strong>0426_NOI_IOP_OV<br />

Scope : SEXYGENAIRES_TLR-CUT_S_FR-XX_FR-NR_51_2K_ST_<strong>2023</strong>0426_NOI_IOP_OV<br />

Envoyé par Globecast le 27/04<br />

Disponible sur Globecast, Cinégo,<br />

et sur http://materiel.apollo-films.com/<br />

Visa : 151 037 - Durée : 1h20 - Format image : scope - Format son : 5.1<br />

Retrouvez plus d’infos sur materiel.apollo-films.com / ApolloDistrib / @Apollo_Distrib / @Apollo_Distrib


ACTUALITÉS<br />

Les Rencontres art et essai de Bretagne se préparent<br />

La 9 e édition se déroulera du 13 au 17 juin prochains à l’Émeraude cinémas de Dinard.<br />

©Yannick Letoqueux<br />

Une quinzaine de films en avant-première, dont plusieurs ont été remarqués et récompensés à Cannes : l’équipe de La<br />

Règle du jeu, l’association de salles indépendantes de Bretagne et Pays de Loire, a concocté un joli programme pour<br />

son rendez-vous art et essai printanier. Au menu également, des rencontres avec les équipes de films, les distributeurs<br />

et fournisseurs des salles, dans le cadre enchanteur de la Côte d'Émeraude.<br />

Les films au programme :<br />

Toni en famille ouvrira la manifestation, en présence<br />

du réalisateur Nathan Ambrosioni, accompagné de la<br />

comédienne Camille Cottin (Studiocanal, sortie le 06/09)<br />

Marie-Line et son juge de Jean Pierre Améris, en sa<br />

présence (ARP, 11/10)<br />

Le Temps d’aimer en présence de la réalisatrice (bretonne)<br />

Katell Quillévéré (Gaumont, à dater)<br />

Last dance ! (Epicentre, 13/09) en présence de la réalisatrice<br />

Delphine Lehericey et de François Berléand<br />

A Man de Kei Ishikawa (Art House, 27/12)<br />

Les Feuilles mortes de Aki Kaurismäki (Diaphana, 20/09)<br />

Plogoff 1980 de Nicolas Guillou (Vent d'Ouest)<br />

Le <strong>Pro</strong>cès Goldman de Cédric Kahn (Ad Vitam, 27/09)<br />

Le Règne animal de Thomas Cailley (Studiocanal, 04/10)<br />

Rosalie de Stéphanie Di Giusto (Gaumont, 24/01/24)<br />

Sous le tapis de Camille Japy (Paname, 12/07)<br />

Strange Way of Life de Pedro Almodóvar (Pathé, 16/08)<br />

Super-Bourrés de Bastien Milheau (Zinc, 30/08)<br />

Un métier sérieux de Thomas Lilti (Le Pacte, 13/09)<br />

et sous réserve : Anatomie d’une chute de Justine Triet<br />

(Le Pacte, 23/08)<br />

Les inscriptions sont ouvertes via le site de La Règle<br />

du jeu.<br />

Les Rencontres 2022, devant l'Emeraude cinémas de Dinard<br />

Les Rencontres du cinéma indépendant<br />

déroulent leur programme<br />

Onze films seront projetés entre le 20 au 22 juin au Lux de Caen et au Café des images d’Hérouville-Saint-Clair, en plus d’une table ronde,<br />

des ateliers et l’assemblée générale du Syndicat des distributeurs indépendants.<br />

Les damnés ne pleurent pas de Fyzal Boulifa / New Story, 12 juillet<br />

Paula d’Angela Ottobah / Arizona, 19 juillet<br />

N°10 d’Alex van Warmerdam / ED Distribution, juillet <strong>2023</strong><br />

Alam de Firas Khoury / JHR, 30 août<br />

Le Gang des Bois du Temple de Rabah Ameur-Zaïmeche / Les Alchimistes, 6 septembre<br />

La Hija de todas las rabais de Laura Baumeister / Tamasa, 13 septembre<br />

Vicenta B de Carlos Lechuga / Bobine, 11 octobre<br />

Déménagement de Shinji Sô<strong>mai</strong> (réédition) / Survivance, 25 octobre<br />

Le Repli de Joseph Paris / Juste Doc, novembre <strong>2023</strong> [réservé aux pros]<br />

20 000 espèces d’abeilles d’Estibaliz Urresola Solaguren / Jour2Fête, mars 2024<br />

Kiddo de Zara Dwinger / Les Films du Préau, printemps 2024.<br />

L’un de ces films recevra le label des “Jeunes ambassadeurs de la<br />

culture” de Caen La Mer.<br />

Les distributeurs présenteront également le reste de leur line-up<br />

et prendront part à l’AG du SDI. Sont également organisés plusieurs<br />

ateliers <strong>–</strong> dont un “atelier collaboratif de bonnes idées” avec l’Afcae,<br />

le GNCR, le Dire, le Scare, l’Acid, MaCao 7 ème Art et le SDI <strong>–</strong> ainsi<br />

qu’une table ronde intitulée “L’exploitation, travail d’équilibriste”.<br />

Les inscriptions, ouvertes à tout professionnel intéressé par ces<br />

enjeux ainsi qu'aux bénévoles des salles de cinéma et étudiants,<br />

continuent jusqu’au 9 juin.<br />

En image<br />

Second tour<br />

d’Albert Dupontel<br />

Trois ans après avoir lancé son Adieu les cons<br />

(plus de 2 millions d’entrées au final), le cinéaste<br />

revient avec une comédie dramatique politique<br />

où, en plein entre-deux-tours, une journaliste<br />

(Cécile de France) mène l’enquête sur le favori<br />

à la présidentielle, un mystérieux héritier novice<br />

en politique (Albert Dupontel). Fidèle du<br />

réalisateur, Nicolas Marié complète la distribution<br />

de ce film dont la sortie est prévue le<br />

25 octobre <strong>2023</strong> sous pavillon Pathé.<br />

Second tour<br />

©Pathé Films<br />

6 N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


mk2 lance un YouTube Ciné Club<br />

Face à l’enjeu de faire revenir les plus jeunes générations dans les<br />

salles, le circuit met en place une série de rendez-vous autour de<br />

contenus YouTube dans ses salles.<br />

Après le YouTube Club Sympa Cool proposé l'année dernière, en collaboration avec la<br />

chaîne Sympa Cool, YouTube et mk2 créent le YouTube Ciné Club par mk2. Ces projections<br />

permettront la rencontre de créateurs de contenus avec le public, invité à interagir<br />

et commenter les vidéos les plus appréciées sur la plateforme. D’une durée de 2h, les séances<br />

proposeront aussi de découvrir des contenus exclusifs en avant-première.<br />

« Il existe de nombreuses passerelles entre YouTube, ses créateurs et le monde du cinéma, avec<br />

une passion commune pour la création », a commenté Justine Ryst, directrice générale<br />

YouTube France, en soulignant que « les créateurs et les critiques cinéphiles sur YouTube<br />

sont devenus des acteurs clés dans la promotion de la cinéphilie et la découverte des œuvres.<br />

À l'image de ce YouTube Ciné Club par mk2, ils ouvrent de nouvelles perspectives pour<br />

l'industrie cinématographique et encouragent leurs publics à retourner dans les salles ».<br />

De son côté, Elisha Karmitz, directeur général du groupe mk2, voit en effet le cinéma<br />

et YouTube « comme des industries créatives complémentaires qui, lorsqu’elles sont valorisées<br />

ensemble, peuvent offrir des expériences mémorables et attirer ainsi de nouveaux publics<br />

vers le cinéma ».<br />

L'animation et l’éditorialisation des soirées YouTube Ciné Club par mk2 sera assurée par<br />

Ambroise Carminati, auteur, réalisateur, comédien, producteur et créateur de la chaîne<br />

YouTube Sympa Cool (408 000 abonnés). D’ici fin 2024, 6 rendez-vous vont être datés.<br />

Le premier aura lieu dans le cadre du festival Cinéma Paradiso Louvre, prévu du 6 au 9<br />

juillet <strong>2023</strong>.<br />

A.A.<br />

Studiocanal acquiert des parts de<br />

The Picture Company<br />

La filiale de Canal+ se lance dans la production américaine, en renforçant<br />

sa relation avec le studio californien.<br />

Studiocanal a annoncé prendre une participation minoritaire dans la société The Picture<br />

Company, tout en concluant avec elle un nouvel accord global de cinq ans. Les producteurs<br />

Andrew Rona et Alex Heineman, qui ont fondé The Picture Company en 2015, sont depuis<br />

leurs débuts des partenaires essentiels pour Studiocanal, qui a notamment distribué en<br />

France leur gros succès Non Stop, de Jaume Collet-Serra avec Liam Neeson, puis Paddington.<br />

Les deux structures ont plus de 20 projets en cours de développement, pour le cinéma et<br />

la télévision. Trois films sont actuellement en post-production : le thriller d'Amazon, Role<br />

Play avec Kaley Cuoco et David Oyelowo, le film Retribution, de Nimród Antal avec Liam<br />

Neeson que Studiocanal sortira le 23 août dans les salles françaises, ainsi que le film d'horreur<br />

Baghead de Alberto Corredor avec Freya Allan.<br />

En dehors du partenariat, à noter que The Picture Company est aussi investi dans la<br />

co-production du biopic sur Bob Dylan, A Complete Unknown, produit par Searchlight<br />

Pictures, réalisé par James Mangold et avec Timothée Chalamet incarnant l’icône.<br />

C.V.<br />

Ciné Digital et Cinemeccanica<br />

France signent un partenariat<br />

« Les moyens hu<strong>mai</strong>ns, logistiques et techniques des deux sociétés, qui restent indépendantes,<br />

permettront d’installer, entretenir et dépanner n’importe quel équipement de projection cinématographique<br />

avec une proximité et une réactivité sans égales », se félicitent Ciné Digital et<br />

Cinemeccanica. Avec six implantations régionales <strong>–</strong> à Paris, Nancy, Lyon, Marseille, Nantes<br />

et Bordeaux <strong>–</strong>, et chacune son stock de pièces détachées toutes marques, 110 collaborateurs<br />

et 72 ingénieurs et techniciens cinéma, la mutualisation de moyens et ressources entre les<br />

deux installateurs permettra de dépanner 7 jours sur 7 toute salle de cinéma de métropole<br />

en moins de 4 heures. Une collaboration sur les fonctions de bureau d’études et de téléassistance<br />

est également prévue entre les deux structures, qui annoncent aussi de nouveaux<br />

services, comme le financement ou la location des équipements de projection pour leurs<br />

4 400 salles clientes.<br />

C.V.<br />

N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong><br />

7


RAPPORTS<br />

LE CINÉMA AUX RAPPORTS<br />

Quand le cinéma est au cœur des travaux parlementaires. Après la remise du<br />

rapport Lasserre début avril, et alors que le Festival de Cannes a accentué<br />

l’attention portée au cinéma, deux missions du Sénat <strong>–</strong> l’une de la<br />

commission des Finances, l’autre de celle de la Culture <strong>–</strong> ont décortiqué les<br />

mécanismes de soutien à la filière. Au même moment, le groupe LFI-Nupes<br />

de l’Assemblée nationale déposait une proposition de loi concernant<br />

l’exploitation. Quelles conclusions et propositions y sont présentées ?<br />

Les 7 recommandations de la<br />

commission des Finances du Sénat<br />

1 ♦ <strong>Pro</strong>céder à une évaluation précise de l’utilisation des crédits dédiés à la filière<br />

dans le cadre du plan de relance, afin de mesurer notamment leur impact sur la<br />

modernisation des outils de production et sur les conditions d’accueil dans les<br />

salles. Support : CNC.<br />

2 ♦ Transférer le recouvrement de la TSA et de la taxe sur les services de télévision<br />

due par les éditeurs (TST-E) et par les distributeurs de services de télévision (TST-D)<br />

à la Direction générale des finances publiques aux fins de diminution des coûts<br />

de gestion du CNC et d’harmonisation avec les autres impositions existantes.<br />

Support : ministère de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle<br />

et numérique.<br />

3 ♦ Réorienter une partie des aides à la production vers le soutien à la formation,<br />

l’appui au secteur de la distribution et le renforcement de la capacité de prêt de<br />

l’Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles afin de<br />

contribuer à l’amélioration de la qualité des œuvres produites, de développer leur<br />

potentiel commercial et responsabiliser un peu plus les producteurs en passant<br />

d’une logique de subvention à une offre de prêts remboursables et de garanties de<br />

prêts. Support : CNC.<br />

4 ♦ Créer, à moyens administratifs constants, un véritable fonds public d’investissement,<br />

géré conjointement par l’Institut pour le financement du cinéma et des<br />

industries culturelles (Ifcic) et Bpifrance, abondé par le CNC, après réorientation<br />

de ses soutiens et dédié à accompagner la modernisation et la professionnalisation<br />

de la filière, en créant les conditions d’un appel d’air pour les investisseurs privés<br />

et en permettant à terme de décharger progressivement l’État du financement de<br />

la prise de risque artistique par des outils budgétaires. Support : Ifcic, Bpifrance<br />

et CNC.<br />

5 ♦ Réviser les mécanismes de soutien (formation, industries techniques notamment)<br />

allant dans le même sens que le 8 e objectif du plan France 2030, afin<br />

d’optimiser les financements publics dédiés en s’appuyant pleinement sur l’effet<br />

de levier induit par le plan et éviter l’effet de doublon et de multiplication des<br />

guichets. Support : CNC.<br />

6 ♦ Réviser le crédit d’impôt pour dépenses de production cinématographique et<br />

le crédit d’impôt pour dépenses de production de films et œuvres audiovisuelles<br />

étrangers, en introduisant une modulation des taux en fonction des budgets de<br />

production et en réévaluant les plafonds de dépenses éligibles, afin d’éviter le risque<br />

d'effet d’aubaine pour des productions disposant par ailleurs d’importants soutiens<br />

budgétaires et de conditions de tournage appelées à s’améliorer dans le cadre du<br />

plan France 2030 tout en réduisant l’impact de ces dispositifs sur les finances<br />

publiques. Support : CNC, DGFIP.<br />

7 ♦ <strong>Pro</strong>roger de trois ans le régime fiscal applicable aux sociétés de financement<br />

de l’industrie cinématographique et de l’audiovisuel, en ramenant le taux majoré<br />

à 36 % et en révisant à la baisse le plafond de l’avantage fiscal, afin de réduire le<br />

coût du dispositif pour les finances publiques tout en <strong>mai</strong>ntenant son caractère<br />

attractif en faveur de l’investissement privé dans le cinéma français. Support :<br />

CNC, DGFIP.<br />

Itinéraire d’un art gâté :<br />

le financement public du cinéma<br />

Par Roger Karoutchi, sénateur (LR) des Hauts-de-Seine, commission<br />

des Finances<br />

Le sénateur Karoutchi s’est penché sur le soutien financier public à<br />

la filière. Parmi ses propositions, il préconise la création d'un fonds<br />

d'investissement public cogéré par l’Ifcic et BPI France, une révision<br />

des aides du CNC et des crédits d’impôts.<br />

En analysant tous les soutiens publics au cinéma en 2021, le rapporteur spécial de<br />

la mission “Médias, livre et industries culturelles” de la commission des Finances<br />

du Sénat pointe un montant en faveur de la filière de 747 millions d’euros, hors<br />

mesures d’urgence et Plan de relance. En comptant tous les dispositifs budgétaires<br />

et fiscaux, l’intervention publique aurait représenté près de 1,7 milliard d’euros<br />

d’aides sur l‘année 2021. Tout en saluant l’action des pouvoirs publics, « indispensable<br />

en vue de permettre au secteur de rebondir » pendant la crise sanitaire et face à la<br />

concurrence des plateformes, le sénateur Karoutchi souligne que cette abondance<br />

de moyens contraste avec une fréquentation en salles qui peine à retrouver son<br />

niveau d’avant-crise. « Aucune leçon ne semble avoir été tirée de celle-ci avec le <strong>mai</strong>ntien<br />

d’une offre importante (287 films agréés par le CNC en 2022) alors même qu’un<br />

tassement des recettes par film était déjà observable (1,2 million d’euros en 2019 contre<br />

1,7 million en 2012). »<br />

Dans ce contexte <strong>–</strong> qui ne tient pas compte de la reprise observée depuis le début<br />

de cette année… <strong>–</strong>, le rapporteur spécial préconise de réviser tous les mécanismes<br />

de soutien, notamment pour réorienter les aides vers le soutien à la formation, ou<br />

encore l’appui au secteur de la distribution (recommandation 1). Et ce, dans l’idée<br />

de « contribuer à l’amélioration de la qualité des œuvres produites, de développer leur<br />

potentiel commercial et responsabiliser un peu plus les producteurs ». Le rapport recommande<br />

aussi de lancer « un véritable fonds public d’investissement », afin de créer « un<br />

appel d’air pour les investisseurs privés » et ainsi « décharger progressivement l’État du<br />

financement de la prise de risque artistique par des outils budgétaires » (recommandation<br />

4).<br />

À noter aussi que sur les quatre taxes affectées au CNC, Roger Karoutchi réitère le<br />

souhait, comme l’avait voté le Sénat fin 2022, d’en transférer la collecte à la Direction<br />

générale des finances publiques (recommandation 2). Pour lui, la gestion par le<br />

CNC « révèle un peu plus le rôle singulier de cette structure au sein de l’appareil d’État.<br />

Chargé de la définition, de l’établissement de la taxe, de son recouvrement et de la<br />

réaffectation de son produit, le Centre fait figure d’État dans l’État, la tutelle du ministère<br />

de la Culture apparaît toute relative, quand la coopération avec le ministère des<br />

Finances s’agissant de la législation fiscale peut sembler à sens unique ».<br />

Sur la TSA en particulier, Roger Karoutchi note « l’extrême dépendance aux sorties<br />

américaines », qui génèrent une large partie de la fréquentation. Par ailleurs, il pointe<br />

que l’offre croissante de films en général « dépasse la capacité d’absorption des salles<br />

et conduit à une baisse tendancielle des recettes par films ».<br />

8 N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


KARIN<br />

VIARD<br />

FRANÇOIS<br />

BERLEAND<br />

AU CINÉMA LE<br />

21<br />

JUIN<br />

© <strong>2023</strong> MOVE MOVIE <strong>–</strong> TERENCE FILMS <strong>–</strong> ORANGE STUDIO<br />

U N F I L M D E V I R G I N I E S A U V E U R<br />

NOTRE ÉQUIPE PROGRAMMATION EST À VOTRE DISPOSITION<br />

PERRINE CHOMARD<br />

PCHOMARD@ALBA-FILMS.COM<br />

MARION GRUMIAUX<br />

MGRUMIAUX@ALBA-FILMS.COM<br />

LAURA SACCO<br />

PROGRAMMATION@ALBA-FILMS.COM


RAPPORTS<br />

Les 14 recommandations de la<br />

commission de la Culture, de<br />

l'Éducation et de la Communication<br />

du Sénat<br />

1 ♦ Pour les films agréés, accorder plus d’attention à l’évolution du devis moyen<br />

de chaque film, en utilisant différents leviers, comme une modification de l’article<br />

211-26 du Règlement général des aides du CNC sur le soutien automatique des<br />

producteurs pour créer un nouveau palier bonifié avant 1,5 million d’entrées.<br />

Support : CNC, règlement général des aides.<br />

2 ♦ <strong>Pro</strong>filer différemment le soutien automatique des distributeurs par une modification<br />

de l’article 222-4 du Règlement général des aides en le rendant croissant<br />

dans les premières tranches et en supprimant son plafonnement au-delà d’un<br />

million d’entrées. Support : CNC, règlement général des aides.<br />

3 ♦ Aligner les pouvoirs du CNC dans la fixation des engagements de programmation<br />

des groupements et ententes sur celui des exploitants-propriétaires. Le<br />

CNC aurait ainsi la capacité de fixer les engagements en cas d’engagements<br />

manifestement insuffisants ou d’absence de proposition. Support : gouvernement,<br />

décret en Conseil d’État.<br />

4 ♦ Conditionner les aides à l’exploitation en fonction du respect par les exploitants<br />

des engagements de programmation. Support : CNC, règlement général des aides.<br />

5 ♦ Sur un modèle souple et en concertation avec les professionnels, créer une<br />

forme d’engagement de diffusion des œuvres d’art et essai. Support : CNC, loi.<br />

6 ♦ Tenir compte dans le classement art et essai du potentiel commercial du film,<br />

ou en n’accordant pas le label, ou en pondérant différemment sa diffusion.<br />

Symétriquement, pondérer positivement les films de la catégorie Recherche et<br />

découverte. Support : CNC, règlement général des aides.<br />

7 ♦ Se fixer à moyen terme un objectif de 100 % des élèves avec une séance de<br />

cinéma par an, sur le temps scolaire ou périscolaire, en partenariat avec les<br />

collectivités territoriales, le ministère de l'Éducation nationale et les salles.<br />

Support : CNC, collectivités territoriales, ministère de l’Éducation nationale et de<br />

la Culture, convention.<br />

8 ♦ Réserver une partie des places de cinéma acquises par le biais du pass Culture<br />

aux films français et européens. Support : CNC, règlement général des aides.<br />

9 ♦ Autoriser les opérations promotionnelles sur les ventes de billets en ligne, en<br />

limitant toutefois la promotion au tarif de référence fixé pour les cartes illimitées.<br />

Support : CNC, loi.<br />

10 ♦ Supprimer l’agrément du CNC pour les cartes illimitées en modifiant les<br />

articles L. 212-27 et suivants du code du cinéma et de l’image animée, et proposer<br />

en concertation avec les exploitants et les ayants droit de nouvelles modalités<br />

évolutives de calcul du prix de référence. Support : CNC, loi.<br />

11 ♦ Moduler les aides du CNC au respect de critères environnementaux durant<br />

les tournages, en modifiant l’article L. 111-2 du code du cinéma et de l’image<br />

animée. Support : CNC, loi.<br />

12 ♦ Conditionner le bénéfice des aides du CNC au respect des clauses de rémunération<br />

minimale des auteurs, en modifiant l’article L. 111-2 du code du cinéma<br />

et de l’image animée. Support : CNC, loi.<br />

13 ♦ Conditionner les aides du CNC au <strong>mai</strong>ntien sur le territoire européen d’au<br />

moins un exemplaire des éléments techniques de l’œuvre cinématographique<br />

bénéficiaire de l’aide. Support : CNC, loi.<br />

14 ♦ Créer dans la chronologie des médias une fenêtre vidéo « premium » pour les<br />

plateformes de vente de vidéo en ligne, entre deux et trois mois après la sortie en<br />

salle. Support : signataires de la chronologie des médias, avenant à la convention.<br />

Céline Boulay-Espéronnier (sénatrice LR),<br />

Jérémy Bacchi (sénateur CRCE) et<br />

Sonia de La <strong>Pro</strong>vôté (sénatrice UC) ont signé le rapport<br />

"Le cinéma contre-attaque"<br />

Le cinéma contre-attaque, entre<br />

résilience et exception culturelle, un<br />

art majeur qui a de l’avenir<br />

Par Céline Boulay-Espéronnier, sénatrice (LR) de Paris<br />

Sonia de La <strong>Pro</strong>vôté, sénatrice (UC) du Calvados<br />

Jérémy Bacchi, sénateur (CRCE) des Bouches-du-Rhône<br />

Commission de la Culture, de l’Éducation et de la Communication<br />

Dans la foulée du rapport Karoutchi, les trois sénateurs saluent<br />

quant à eux le secteur dont la réussite n'est en rien lié au hasard. Ils<br />

n’en proposent pas moins de revoir certains mécanismes de soutien<br />

du CNC, reprenant plusieurs préconisations de Bruno Lasserre, et<br />

dans l’idée générale de soutenir la diversité française.<br />

Les trois rapporteurs saluent « la résilience et l’exception culturelle d’un art majeur »,<br />

qui « a devant lui un grand avenir, sous réserve qu’il parvienne à s’adapter à la nouvelle<br />

donne technologique ». Sans remettre en cause l’écosystème français unique au monde,<br />

ils préconisent d’adapter les mécanismes de soutien du CNC, de la production à<br />

l'exploitation en passant par la distribution. Ils formulent à leur tour 14 propositions,<br />

et entendent continuer les discussions avec la profession et déposer une<br />

proposition de loi pour les mettre en application le plus rapidement possible.<br />

« Certaines de nos recommandations peuvent être appliquées de manière réglementaire.<br />

Dans ce cas, nous accompagnerons le mouvement lorsque les acteurs de la filière se<br />

mettront autour de la table », appuie Jérémy Bacchi.<br />

Si la détermination d’un « bon » nombre de films est illusoire, les rapporteurs<br />

estiment essentiel de privilégier des productions mieux financées et distribuées<br />

(recommandations 1 et 2). L’attention doit être portée non pas sur le nombre de<br />

films produits ou soutenus, <strong>mai</strong>s sur le devis, notamment en ce qui concerne « les<br />

films du milieu ». Les producteurs et les distributeurs doivent être ainsi mieux<br />

associés au succès de l'œuvre.<br />

« Il est primordial de renforcer les mécanismes de distribution et de diffusion de la<br />

diversité sur le territoire, et de préparer avec les plus jeunes les cinéphiles de de<strong>mai</strong>n »,<br />

énoncent aussi les sénateurs, qui « partagent pleinement » les conclusions du rapport<br />

Lasserre sur les engagements de programmation et de diffusion (recommandations<br />

3, 4 et 5) et le classement art et essai (recommandation 6). Concernant le jeune<br />

public, ils préconisent de privilégier les œuvres françaises et européennes, notamment<br />

avec le dispositif du pass Culture (recommandations 7 et 8) et d’amener à<br />

terme 100 % des scolaires au moins une fois au cinéma dans le cadre scolaire.<br />

10 N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


Encadrer le tarif du ticket et rendre le<br />

cinéma à l’agora populaire<br />

Par Sarah Legrain, députée (LFI-Nupes), vice-présidente de la commission<br />

des Affaires culturelles et de l'Éducation<br />

Le jeudi 25 <strong>mai</strong>, Sarah Legrain, soutenue par son groupe LFI-Nupes,<br />

a présenté une proposition de loi visant à encadrer le prix des places<br />

et à répartir les recettes annexes des cinémas.<br />

« Dans une période où les questions de l’inflation et du pouvoir d’achat occupent les esprits,<br />

celles afférentes à la Culture n’apparaissent pas, comme si elles n’avaient pas de lien. Comme<br />

si la Culture n’était pas un besoin essentiel, qui était pourtant revendiqué au cœur de la<br />

crise sanitaire. Cette proposition de loi est donc une mesure d’accès populaire à la Culture<br />

et notamment au cinéma », a commenté Sarah Legrain, consciente que les dépenses<br />

culturelles sont généralement les premières touchées face à l’inflation et à la perte du<br />

pouvoir d’achat. Se référant à l’étude du CNC publiée en 2022 où les Français citaient<br />

le prix comme deuxième facteur de leur non retour en salles, la députée milite donc<br />

pour un plafonnement du tarif, dont le montant « sera fixé en concertation avec le secteur »,<br />

sous la houlette du Centre.<br />

©B. Pellé<br />

Si le prix moyen pour 2022 s’élève à 7,20 € (d’après le bilan du CNC), la part des places<br />

supérieures à 10 € s’est envolée ces dernières années, notamment du fait du développement<br />

des salles premium, passée de 8,4 % en 2012 à 17,6 % en 2022. Cela aboutit<br />

à « une perception du prix qui est très haut pour le public », même si seulement 38 % des<br />

billets sont vendus à plus de 7 €. Or, pour Sarah Legrain, « aller au cinéma ne doit pas<br />

devenir un luxe ». Avec cette proposition, elle souhaite « revitaliser les salles et leur rôle<br />

d’agora populaire » en permettant aux spectateurs, notamment occasionnels, d’être en<br />

capacité de « se fidéliser et d’aller voir une diversité de films dans une diversité de salles.<br />

Plus on va au cinéma, plus on a envie d’y retourner ».<br />

Interview des trois<br />

sénateurs sur notre chaîne<br />

YouTube<br />

Pour la députée, il s’agit également de repenser le partage de la valeur. « Nous proposons<br />

d’ouvrir des négociations professionnelles entre exploitants, organismes de gestion collective,<br />

artistes-auteurs et distributeurs afin de répartir les recettes publicitaires. Ces négociations<br />

seront également l’occasion de redéfinir les obligations promotionnelles des salles », précise<br />

le dossier de presse de la proposition.<br />

Aux exploitants, qui « sont au cœur de ce qui définit l’identité du cinéma », les<br />

rapporteurs souhaitent donner plus de leviers en facilitant les opérations promotionnelles<br />

en ligne et en assouplissant la politique d’agrément des cartes illimitées<br />

(recommandations 9 et 10), rejoignant là aussi les propositions de<br />

Bruno Lasserre.<br />

Pour la production, la mission propose de conditionner les aides du CNC au<br />

respect d’obligations environnementales (recommandation 11), de rémunération<br />

minimale des auteurs (recommandation 12) et d’une localisation européenne<br />

minimum sur le plan technique (recommandation 13).<br />

Enfin, la mission estime nécessaire, d’une part de mieux garantir l’accès continu<br />

à l'œuvre, d’autre part de renforcer les acteurs nationaux de la diffusion en ligne,<br />

en invitant les partenaires à aménager la chronologie des médias une fenêtre<br />

« super premium » entre deux et trois mois après la diffusion en salle (recommandation<br />

14).<br />

« Il ne s’agit pas de révolutionner ce qui existe déjà, ni de faire des évolutions pour<br />

certains au détriment des autres. Si des consensus arrivent à se dégager notamment<br />

pour l’exploitation des films en salle, nous ne voyons pas de soucis en tant que législateurs<br />

à les valider », concluent les sénateurs.<br />

Les 4 propositions du groupe<br />

LFI-Nupes de l’Assemblée nationale<br />

1 ♦ Encadrer le prix du droit d’entrée au cinéma en instaurant un prix maximal<br />

(tarif plafonné et non unique) fixé par décret.<br />

2 ♦ Renforcer le pouvoir du Médiateur du Cinéma pour contrôler l’application<br />

de cet encadrement du prix.<br />

3 ♦ Répartir les recettes accessoires publicitaires des salles de cinéma avec les<br />

artistes-auteurs et les distributeurs.<br />

4 ♦ Créer une taxe sur les recettes accessoires de confiserie et de buvette pour les<br />

cinémas d’au moins trois écrans, fixée à 10,72 % et perçue par le CNC (comme<br />

la TSA).<br />

N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong><br />

11


RETOUR SUR CANNES<br />

La CST a remis ses prix<br />

La Commission supérieure technique de l'image et<br />

du son a, comme chaque année, décerné ses<br />

récompenses.<br />

LE PALMARÈS DU 76 E<br />

FESTIVAL DE CANNES<br />

Concernant le palmarès officiel, le prix de<br />

l’Artiste-Technicien <strong>2023</strong> a été décerné à Johnnie<br />

Burn, ingénieur du son et chef monteur son de<br />

The Zone of Interest de Jonathan Glazer.<br />

Le prix de la Jeune technicienne de cinéma est allé<br />

à Anne-Sophie Delseries, cheffe décoratrice du<br />

film Le Théorème de Marguerite de Anna Novion.<br />

Par ailleurs, la CST n’oublie pas son équipe qui<br />

œuvre à Cannes en cabine. Ainsi son président<br />

Angelo Cosimano a annoncé, en présence de<br />

Guillaume Esmiol, directeur général du Marché du<br />

film, les deux lauréats de la 39 e édition des prix<br />

Jean Vivié* : Ali Lala pour la meilleure projection<br />

et Sonia Robin pour le meilleur montage, cette<br />

dernière recevant le prix pour la 2 e fois avec 39<br />

participations au Festival de Cannes.<br />

*Ingénieur, entre autres membre fondateur de la CST et auteur de la bible de<br />

l’opérateur-projectionniste, “le Vivié”.<br />

Anatomie d'une chute<br />

Palme d’or<br />

Anatomie d’une chute de Justine Triet / Le Pacte (23/08)<br />

Grand Prix :<br />

The Zone of Interest de Jonathan Glazer/ Bac<br />

Prix du jury : Les Feuilles mortes d’Aki Kaurismäki<br />

/ Diaphana (20/09)<br />

Prix de la mise en scène : La Passion de Dodin Bouffant<br />

de Tran Anh Hung / Gaumont (8/11)<br />

Prix du scénario : Monster de Hirokazu Kore-eda, écrit<br />

par Yuji Sakamoto / Le Pacte<br />

Prix d’interprétation féminine : Merve Dizdar dans<br />

Les Herbes sèches de Nuri Bilge Ceylan / Memento (12/07)<br />

Prix d’interprétation masculine : Kōji Yakusho<br />

dans Perfect Days de Wim Wenders / Haut et Court (29/11)<br />

Prix Un Certain Regard :<br />

How to Have Sex de Molly Manning Walker / Condor<br />

Prix de la Nouvelle Voix : Augure de Baloji / Pan (15/11)<br />

Prix d’Ensemble : La Fleur de Buriti de Joao Salaviza<br />

et Renée Nader Messora / Ad Vitam<br />

Prix de la Liberté : Goodbye Julia de Mohamed Kordofani<br />

/ ARP Sélection<br />

Prix du jury Un Certain Regard :<br />

Les Meutes de Kamal Lazraq / Ad Vitam (19/07)<br />

Prix Un Certain Regard de la meilleure réalisation :<br />

La Mère de tous les mensonges d’Asmae El Moudir<br />

Caméra d’or :<br />

L’Arbre aux papillons d’or de Thien An Pham / Nour<br />

©Le pacte/Les Films Pelléas/Les Films de Pierre<br />

©Nour Films<br />

©Nikos Nikolopoulos<br />

L'Arbre aux papillons d'or<br />

How to Have Sex<br />

14 N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


Le palmarès de la 62 e<br />

Se<strong>mai</strong>ne de la Critique<br />

Grand Prix : Tiger Stripes d’Amanda Nell Eu / Jour2Fête<br />

Prix French Touch du jury : Il pleut dans la <strong>mai</strong>son<br />

de Paloma Sermon-Daï / Condor<br />

Prix Fondation Louis Roederer de la Révélation : Jovan<br />

Ginić dans Lost Country de Vladimir Perišić / Rezo<br />

Prix Fondation Gan à la diffusion : Pyramide, distributeur<br />

de Inchallah un fils d’Amjad Al Rasheed (<strong>31</strong>/01/24)<br />

Prix SACD : Le Ravissement d’Iris Kaltenbäck / Diaphana<br />

Tiger Stripes<br />

Deux prix<br />

à la 55 e Quinzaine des<br />

Cinéastes<br />

Label Europa Cinemas : Creatura d’Elena Martín Gimeno<br />

Prix SACD : Un prince de Pierre Creton / JHR<br />

Les autres prix<br />

©Jour2Fête<br />

©Jour2Fête<br />

Prix de la Citoyenneté :<br />

Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania / Jour2Fête (5/08)<br />

Mention spéciale :<br />

Jeunesse (printemps) de Wang Bing / Les Acacias<br />

Just Philippot recevant, le 21 <strong>mai</strong> sur le stand de la CST, le prix<br />

Ecoprod France des <strong>mai</strong>ns d'Audrey Dana, membre du jury<br />

cette année, accompagnée des chefs autochtones Watatakalu<br />

et Tapi de l’Association Forêt Vierge d’Amazonie.<br />

Prix Ecoprod : Acide de Just Philippot / Pathé (20/09) et<br />

La Chimère d’Alice Rohrwacher / Ad Vitam (6/12)<br />

Prix du jury œcuménique :<br />

Perfect Days de Wim Wenders / Haut et Court (29/11)<br />

Mention spéciale :<br />

The Old Oak de Ken Loach / Le Pacte<br />

Le Prix des cinéma<br />

art et essai<br />

Parmi les films de la compétition, le jury d’exploitants<br />

internationaux a récompensé La Chimère d’Alice<br />

Rohrwacher, qui sortira le 6 décembre prochain sous<br />

bannière Ad Vitam. Une mention spéciale a par ailleurs<br />

été attribuée à Les Feuilles mortes d’Aki Kaurismäki,<br />

distribué dans les salles françaises à partir du 20 septembre<br />

prochain par Diaphana.<br />

©A.Algan<br />

©Afcae<br />

Prix des jeunes<br />

Coups de Cœur Étudiant·es<br />

au cinéma<br />

Dans le cadre du dispositif expérimental Étudiant·es au<br />

cinéma, l'Afcae et ses associations territoriales ont invité<br />

cinq jeunes ambassadeurs.rices à leurs Rencontres<br />

cannoises : Quentin Bruère (cinéma La Coursive, scène<br />

nationale de La Rochelle), Amal Mernit (cinémas du<br />

Palais de Créteil), Eva Picot (Le Concorde à Nantes),<br />

Mona Favoreu (ABC de Toulouse) et Louise Grimonpont<br />

(Ciné St-Leu d'Amiens). Parmi les 10 films montrés, les<br />

Les cinq étudiant·es invités à Cannes par l'Afcae<br />

étudiant·es ont sélectionné : Linda veut du poulet !<br />

de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach (Gebeka,<br />

18/10) et Le <strong>Pro</strong>cès Goldman de Cédric Kahn (Ad<br />

Vitam, 27/09), afin de les soutenir et de les programmer<br />

sur leur territoire<br />

Coup de Cœur Comité 15-25<br />

De son côté, le groupe de travail 15-25 ans de l’Afcae a<br />

décerné son Coup de cœur à How to Have Sex de Molly<br />

Manning Walker (Condor). Linda veut du poulet ! et<br />

Àma Gloria de Marie Amachoukeli (Pyramide, 30/08)<br />

ont quant à eux reçu une mention 15-25.<br />

©Cécile Vargoz<br />

©Isabelle Nègre<br />

Les Filles d'Olfa<br />

L’œil d’or du documentaire : Les Filles d’Olfa de Kaouther<br />

Ben Hania / Jour2Fête (5/07), et La Mère de tous les mensonges<br />

d’Asmae El Moudir<br />

Queer Palm : Monster de Hirokazu Kore-eda / Le Pacte<br />

Prix Fipresci (presse internationale) de la compétition :<br />

The Zone of Interest de Jonathan Glazer / Bac<br />

Prix Fipresci Un Certain Regard :<br />

Les Colons de Felipe Gálvez Haberle / Dulac<br />

Prix Fipresci du premier film des sections parallèles :<br />

Levante de Lillah Halla / Rezo<br />

Prix François Chalais (le film de la Sélection officielle<br />

qui traduit au mieux la réalité du monde) :<br />

Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania / Jour2Fête (5/08)<br />

Palme Dog : Snoop dans Anatomie d’une chute de Justine<br />

Triet / Le Pacte (23/08)<br />

Prix du Cinéma Positif :<br />

Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania / Jour2Fête (5/08)<br />

Alice Rohrwacher<br />

Cette année, ce jury était présidé par Céline Delfour,<br />

directrice et programmatrice du cinéma Nestor Burma<br />

à Montpellier (France), entourée de Liliane Hollinger,<br />

gérante et programmatrice du cinéma Kino Cameo à<br />

Winterthur (Suisse), de Cyril Désiré, directeur du cinéma<br />

Le Zola à Villeurbanne (France), de Kaïs Zaied, cofondateur<br />

du mono écran CinéMadart à Carthage (Tunisie)<br />

et de Stéphane Libs, gérant et programmateur des cinémas<br />

Stars à Strasbourg (France).<br />

Le comité 15-25 de l'Afcae à Cannes<br />

Mention pass Culture<br />

Les jeunes ambassadeurs du pass Culture, eux aussi invités<br />

par l’Afcae [voir p. 21], ont décerné leur mention à<br />

Rosalie de Stéphanie Di Giusto (Gaumont, 24/01/24).<br />

N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong><br />

15


RETOUR SUR CANNES / RENCONTRES ART ET ESSAI<br />

LE CLASSEMENT ART ET ESSAI<br />

EN QUESTION<br />

Affluence record pour les<br />

Rencontres nationales art<br />

et essai de Cannes, avec<br />

un millier de participants<br />

cette année, signe de<br />

l’optimisme ambiant qui<br />

reflète aussi l’importance<br />

du mouvement art et essai<br />

en France. Et dont<br />

l’évolution, avec la<br />

réforme attendue, a été<br />

largement débattue lors<br />

des assemblées générales<br />

de l’Afcae et du Scare.<br />

©Marion Delique<br />

Le CA de l'Afcae en assemblée générale<br />

« Les oiseaux de mauvais augure en sont pour leurs frais, le<br />

cinéma en salle est toujours vivant » : c’est le premier constat,<br />

énoncé par Guillaume Bachy pour sa première AG<br />

cannoise en tant que président de l’Afcae, que l’on aura<br />

entendu de façon générale pendant tout ce festival de<br />

Cannes. Certes, la période est encore marquée par des<br />

difficultés liées au coût de l’énergie <strong>–</strong> qui interroge la<br />

rentabilité de chaque séance <strong>–</strong> ou au recrutement de<br />

personnel, qui touchent l’ensemble des cinémas français.<br />

Mais dans ce contexte, les salles art et essai s’en sortent<br />

plutôt mieux. Si elles affichaient encore, en 2022, une<br />

baisse de 10 % par rapport à la fameuse moyenne 2017/19<br />

<strong>–</strong> contre -26,9 % pour l’ensemble des salles <strong>–</strong>, elles ont<br />

plus vite retrouvé leur public que les multiplexes. Un<br />

résultat qui s’explique en partie « par la forte affinité qui<br />

existe entre salles classées et films recommandés » selon<br />

Guillaume Bachy, qui souligne que La Nuit du 12,<br />

L’Innocent et Revoir Paris <strong>–</strong> montrés en première mondiale<br />

lors des Rencontres Afcae de Cannes l’an dernier <strong>–</strong> ont<br />

enregistré la majorité de leurs entrées dans les cinémas<br />

art et essai. Mais c’est bien sûr « le travail d’animation sur<br />

le long terme et la proximité avec le public » qui fait la<br />

différence, ce « qui reste l’essence de notre métier », a appuyé<br />

de son côté le coprésident du Scare Stéphane Libs face<br />

à ses adhérents, « pendant que certains misent sur la salle<br />

de cinéma spectaculaire et de nouvelles sensations ».<br />

Pour l’Afcae en général, l’année écoulée a été marquée<br />

par les actions dirigées vers le public jeune, avec notamment<br />

la création du comité 15-25, le développement<br />

d’Étudiants au cinéma et une collaboration renforcée<br />

avec le pass Culture, le tout en lien fort avec les territoires.<br />

Aussi, si chacun déplore l’arrêt du fonds Jeunes cinéphiles<br />

<strong>–</strong> aussi bien du côté du Scare que de l’Afcae qui ont<br />

insisté pour que la question des 15-25 soit au cœur du<br />

classement <strong>–</strong>, l’annonce du CNC de vouloir tripler le<br />

nombre de médiateurs en régions a été saluée [voir ci-après].<br />

16 N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


La force d’un mouvement, <strong>mai</strong>s un travail<br />

différent selon les salles<br />

Mais si 60 % des cinémas français sont classés et se<br />

retrouvent dans des valeurs communes <strong>–</strong> sur les 1 282<br />

classés en 2022, 1 208 sont adhérents à l’Afcae <strong>–</strong>, les<br />

débats cannois ont aussi montré que, dans le contexte<br />

d’une révision des subventions, ils peuvent aussi avoir<br />

des divergences. « Dans le monde des salles classées art<br />

et essai, nous ne faisons pas tous le même travail, et ceci<br />

dans chacune des typologies de territoire. Ce n’est pas un<br />

jugement de le dire, c’est un juste rééquilibrage », a ainsi<br />

résumé Stéphane Libs au nom du Scare, qui fédère<br />

434 cinémas. On sait que le syndicat réclame depuis<br />

longtemps une meilleure reconnaissance de la prise<br />

de risque éditoriale, ce qui a été entendu dans le cadre<br />

du rapport Lasserre, qui va servir de base à une réforme<br />

du classement, et plus récemment par la mission de<br />

la commission Culture du Sénat [voir p. 10]. Si les<br />

propositions d’aller vers une plus grande sélectivité<br />

sont approuvées par l’ensemble des exploitants art et<br />

essai, « comment faire rentrer dans une enveloppe fermée<br />

un travail incitatif pour l’art et essai qui est amené à<br />

s’étendre et à s’agrandir ? », s’interroge Guillaume Bachy,<br />

qui regrette que le rapport Lasserre ne se base que sur<br />

des pourcentages de programmation. Car sur ce point,<br />

« si on bouge les curseurs, il y aura des perdants », a<br />

souligné Martin Bidou. Le trésorier du Scare <strong>–</strong> qui<br />

avec Haut et Court Cinémas exploite des salles de<br />

grandes villes programmant 95 % d’art et essai <strong>–</strong> s’est<br />

exprimé à titre personnel, ne voulant « pas se positionner<br />

contre les autres ». Mais il a soulevé une question<br />

épineuse : « Pour moi, un cinéma art et essai n’est pas<br />

un cinéma qui programme 25 % de films art et essai ».<br />

©Isabelle Nègre<br />

©ISABELLE NEGRE<br />

De quoi faire réagir le président de la FNCF, qui a<br />

fait part de sa vigilance : « La réforme ne doit pas faire<br />

de morts ». Richard Patry pointe en effet le risque<br />

d’une sélectivité qui exclurait certaines salles du<br />

classement, notamment des mono écrans ou des<br />

cinémas itinérants, alors que « la force de la profession<br />

est d’être solidaire ». Des propos appuyés par Guillaume<br />

Bachy, qui préfère insister sur les convergences fédérant<br />

les salles de l’Afcae, comme la reconquête des<br />

publics jeunes : « Ne nous opposons pas dans un moment<br />

aussi important : combattons ensemble pour que l’enveloppe<br />

grandisse et pour garder l’ensemble des salles au<br />

cœur du mouvement art et essai ». Le président de<br />

l’Afcae n’est toutefois pas favorable à ce que « des<br />

opérateurs hors exploitation interviennent dans les<br />

discussions sur la réforme », quand celui du Scare estime<br />

« que les distributeurs ont leur mot à dire ».<br />

Enfin, se voulant rassurant, le directeur du cinéma<br />

au CNC Lionel Bertinet a réaffirmé que la réforme<br />

n’a pas pour objectif « d’opposer les salles des villes et les<br />

salles des champs ». Reste à savoir si la concertation<br />

aboutira dans les six mois, comme l’espère Dominique<br />

Boutonnat, sachant que la précédente réforme de l’art<br />

et essai avait mis deux ans à se conclure.<br />

Cécile Vargoz<br />

L'équipe de l'Afcae à Cannes :<br />

De gauche à droite : Emilie Chauvin, David Obadia, Pierre Nicolas, Juliette Aymé, Guillaume Bachy, Sarah Matelot, Ninon Derouard,<br />

Isabelle Gibbal-Hardy, Mathieu Guilloux, Pauline Quinqueton, Estelle Luques, Clémence Renoux, Enora Le Cabec et Anne Ouvrard.<br />

Mouvements au CA de l’Afcae<br />

À l’occasion de son assemblée générale du 15 <strong>mai</strong>, l’Association française des cinémas d’art et essai a procédé au<br />

renouvellement partiel de son CA. Véronique L'Allain (La Salamandre à Morlaix) et Célia Olivié (Le Saleys à<br />

Salies-de-Béarn) rejoignent le conseil d’administration, dans lequel ont par ailleurs été reconduits Emmanuel Baron<br />

(cinéma Jacques Perrin à Tarare), Sylvie Buscail (Ciné 32 à Auch), Cyril Désiré (Le Zola à Villeurbanne), Régis<br />

Faure (Majestic à Digoin, Danton à Gueugnon, Morvan au Creusot et Plessis à Montceau-les-Mines) et Eric Miot<br />

(Megarama à Arras).<br />

De leur côté Emmanuelle Bureau et Marc Van Maele quittent le CA, tandis qu’Isabelle Gibbal-Hardy abandonne<br />

ses fonctions de vice-présidente. On attend donc l'élection d’un nouveau bureau.<br />

À noter aussi que l’Afcae a tenu en même temps une AG extraordinaire afin de revoir ses statuts, dont la possibilité<br />

de tenir toutes les réunions et de procéder aux votes par voie électronique.<br />

N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong><br />

17


RETOUR SUR CANNES / RENCONTRES ART ET ESSAI<br />

LE CNC VISE UNE RÉFORME<br />

DE L’ART ET ESSAI POUR LA<br />

FIN DE L’ANNÉE<br />

©Isabelle Nègre<br />

Dominique Boutonnat, Lionel Bertinet et Catherine à l'AG de l'Afcae<br />

Les représentants des<br />

pouvoirs publics ont échangé<br />

avec les exploitants art et<br />

essai sur la réforme du<br />

classement, dont la poursuite<br />

du travail pour développer les<br />

publics jeunes… avec une<br />

bonne nouvelle.<br />

Lors de l’assemblée générale de l’Afcae, le président<br />

du CNC Dominique Boutonnat, le directeur du<br />

cinéma Lionel Bertinet et son adjointe Catherine<br />

Verliac ont été rapidement interpellés sur l’arrêt du<br />

fonds Jeunes cinéphiles. Pour le président du CNC,<br />

celui-ci est « mis en sommeil » en étant intégré à l’enveloppe<br />

consacrée à l’art et essai, et c’est ce qui permet<br />

de « la <strong>mai</strong>ntenir à 18 millions d’euros ». Soulignant<br />

que ce budget a « explosé en dix ans » <strong>–</strong> il est celui qui<br />

a le plus augmenté parmi toutes les aides du CNC <strong>–</strong>,<br />

Dominique Boutonnat estime que « la réflexion doit<br />

être globale : le classement art et essai, le fonds Jeunes<br />

cinéphiles et l’aide à la programmation difficile sont liés<br />

». Pour autant, le sujet du public jeune reste « fondamentalement<br />

essentiel » pour le CNC, qui en fait une<br />

priorité dans le cadre des politiques territoriales. « Il<br />

y a aujourd’hui 70 postes de médiateurs, l’objectif est de<br />

multiplier ce chiffre par trois, avec 200 postes prévus<br />

dans les prochaines conventions État/CNC/Régions, pour<br />

la période <strong>2023</strong>-2025. » Une annonce saluée par l’Afcae,<br />

que l’on sait très attachée à cet enjeu des médiateurs,<br />

« vital » selon Rafael Maestro, responsable des actions<br />

territoriales au sein de l’association.<br />

Sur l’éducation aux images et notamment le coût des<br />

transports, qui reste un frein pour beaucoup d’établissements<br />

scolaires, le président du CNC préconise<br />

de trouver d’autres types de financement, y compris<br />

privés « sous forme de mécénat, avec des marques qui<br />

pourraient participer ». La question d’intégrer le coût<br />

des bus au volet collectif du pass Culture est aussi une<br />

piste que l’Afcae souhaite expérimenter, « à condition<br />

que cet apport ne se substitue pas aux aides des collectivités<br />

», souligne Guillaume Bachy. Enfin, toujours sur<br />

l’éducation, le président du CNC souhaite étendre le<br />

dispositif Étudiants au cinéma, jusqu’à présent expérimenté<br />

dans trois régions.<br />

Une réforme de l’art et essai pour la fin<br />

de l’année ?<br />

Selon Dominique Boutonnat, le rapport Lasserre n’annonce<br />

pas un « grand soir » <strong>mai</strong>s des aménagements. Tout d’abord,<br />

le président appelle de ses vœux un changement législatif<br />

afin de rendre obligatoire les engagements de programmation,<br />

que le CNC pourra lui-même « fixer de manière<br />

unilatérale » et dont le respect pourrait conditionner ou<br />

moduler les aides aux salles. Le président du CNC souhaite<br />

aussi ré-instaurer des engagements de diffusion « qui sont<br />

le pendant des engagements de programmation ».<br />

18 N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


©Isabelle Nègre<br />

Quant aux propositions de Bruno Lasserre sur l’art et<br />

essai, « une réflexion collective s’impose, pour atteindre les<br />

deux objectifs du classement : soutenir le risque éditorial des<br />

salles en récompensant leur programmation et leur travail<br />

d’animation, et préserver l'aménagement du territoire pour<br />

que les films de la diversité soient diffusés partout ». De son<br />

côté, Lionel Bertinet souligne que le rapport Lasserre<br />

« est loin d’aborder tous les sujets du classement, comme les<br />

labels, la politique d’animation des salles ou encore la<br />

modulation selon les zones géographiques ». Le directeur<br />

du cinéma du CNC souhaite aussi dissiper un « malentendu<br />

dans la réception du rapport : sa préconisation sur la pondération<br />

ne doit pas conduire à exclure certaines salles du<br />

classement, <strong>mai</strong>s à moduler le montant des subventions. »<br />

Dominique Boutonnat espère « que la concertation aboutisse<br />

avant la fin de l’année. » Si les discussions s’accélèrent,<br />

une réforme pourrait donc intervenir dans les six<br />

prochains mois.<br />

Cécile Vargoz<br />

La queue devant la salle Agnès Varda, au 3e jour des Rencontres art et essai<br />

Quatre projets innovants<br />

mis en avant par l’Afcae<br />

Transmit cinéma<br />

Présenté par Jérémie Monmarché des Studio de Tours qui le coordonne, ce projet est<br />

né du constat que si les publics des quartiers populaires ne fréquentent pas les cinémas<br />

art et essai pourtant proches de chez eux, c’est aussi parce que les travailleurs sociaux<br />

connaissent peu les films et animations qui y sont proposés. « Nous avons développé<br />

des liens forts avec les associations de quartiers et souhaitons proposer des formations<br />

qualifiantes pour les salariés du secteur socio-culturel, afin qu’ils utilisent le cinéma et les<br />

thématiques des films dans leurs pratiques. » En parallèle, le site passerelle.cine.org a été<br />

lancé il y a un mois, pour proposer des films, des idées de débats et des intervenants.<br />

Les deux projets, auxquels participent aussi le Comoedia de Lyon, le Jean-Vigo de<br />

Gennevilliers et le Lux de Caen, sont soutenus par le programme Collaborate to<br />

Innovate de Europa Cinemas et le challenge futur@cinema. « La plateforme est ouverte<br />

et gratuite pour les salles qui voudraient s’y inscrire, pour renforcer les liens avec les centres<br />

sociaux de leur entourage, deux mondes qui souvent ne se connaissent pas. »<br />

©Isabelle Nègre<br />

La Salamandre de Morlaix<br />

La directrice Véronique L’Allain est revenue sur la genèse de ce cinéma associatif,<br />

inclus dans un centre culturel construit dans l’ancienne Manufacture des tabacs<br />

de la petite ville [voir focus dans <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 21/07/21]. Un lieu entièrement<br />

modulable, « où l’on peut organiser des concerts où on veut et quand on veut », et dont<br />

les salles de cinéma témoignent d’un « grand geste architectural… sans pour autant<br />

avoir coûté plus cher ».<br />

La plateforme de covoiturage Travelling<br />

« Le projet est né pendant le confinement, porté principalement par des salles en milieu<br />

rural, touchées par le manque de transports en commun », explique Catherine Cassaro<br />

de l’Acrira (cinémas de recherche indépendants de la région alpine). « L’originalité<br />

de cette plateforme de covoiturage, développée avec l’agence Apsynth Studio, est d’être<br />

dédiée au cinéma, et de mettre en valeur les films en même temps que les trajets. » Elle<br />

est gratuite pour les usagers qui sont mis en relation selon leur choix. La sortie<br />

cinéma est évaluée et les spectateurs utilisant la plateforme peuvent être récompensés<br />

(tarifs réduits). La programmation des salles remonte depuis AlloCiné et l’outil<br />

peut servir de complément aux autres canaux de communication comme les réseaux<br />

sociaux. D’autres associations régionales <strong>–</strong> le Grac, Plein Champ et Les Écrans <strong>–</strong><br />

ont très vite rejoint le projet, l'ambition étant d’ouvrir la plateforme à toutes les<br />

salles adhérentes du réseau à la rentrée. Et dans l’avenir à d’autres régions, <strong>mai</strong>s<br />

aussi à d’autres activités culturelles.<br />

Jeunesse au Caroussel de Verdun<br />

À 23 ans, Marie Philippot est directrice du cinéma de Verdun <strong>–</strong> et membre du<br />

comité 15-25 de l’Afcae <strong>–</strong>, où elle multiplie les actions en direction des jeunes,<br />

entreprises notamment dans le cadre du fonds Jeunes cinéphiles et en s’appuyant<br />

sur la pass Culture, « qui fait benir beaucoup de monde ».<br />

La jeune directrice du Carroussel de Verdun<br />

N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong><br />

19


RETOUR SUR CANNES / RENCONTRES ART ET ESSAI<br />

©Marion Delique<br />

Les salles art et essai doivent,<br />

elles aussi, s’approprier les<br />

nouveaux usages du<br />

numérique et se fédérer,<br />

« pour ne pas en laisser le seul<br />

privilège aux multiplexes ».<br />

C’est le message et l’action<br />

forte portés par le Scare, qui a<br />

présenté les avancées de ses<br />

deux principaux projets dans<br />

ce do<strong>mai</strong>ne lors de son<br />

assemblée générale cannoise.<br />

Le bureau du Scare en AG<br />

LE SCARE<br />

EN POINTE SUR LA DATA<br />

Collecte collaborative<br />

Développée avec l’agence Klox, cette solution vise à<br />

collecter, mutualiser et commercialiser la data des salles<br />

pour la réinvestir dans les campagnes des distributeurs,<br />

en restant dans une démarche éthique. Pour les cinémas,<br />

il suffit de poser un pixel dans le back office de leur site<br />

internet et les données de leurs spectateurs sont automatiquement<br />

collectées de façon anonymisée via les cookies,<br />

selon le RGPD. Le Scare agit en tiers de confiance pour<br />

les salles, donne un accord préalable sur les titres des<br />

films, et reste le seul interlocuteur de Klox. Les distributeurs<br />

quant à eux pourront choisir la donnée Scare,<br />

valorisée car précise, parmi d’autres critères. Les spectateurs<br />

des salles art et essai, quand ils navigueront sur des<br />

sites ciblés par les campagnes, recevront en priorité des<br />

annonces sous forme de teasers ou d’encarts sur les films<br />

qui les intéressent. Chaque salle recevra un état du nombre<br />

de clics générés par ses cookies qui correspondra à une<br />

rémunération <strong>–</strong> sans doute symbolique, surtout dans la<br />

phase d'expérimentation.<br />

L’année 2022 a permis d’avancer sur le plan technique<br />

et juridique et de sensibiliser les cinémas, notamment<br />

les adhérents du Scare, pour expérimenter le projet. Une<br />

formation est prévue prochainement… à laquelle toutes<br />

les salles sont bienvenues !<br />

Portail open data<br />

En gestation depuis 2022, grâce au financement du CNC<br />

dans le cadre de l’appel à projets 15-25 ans, ce portail<br />

collaboratif vise à centraliser des données ouvertes, issues<br />

de différentes sources : celles des salles (programmation,<br />

animation, contenus produits comme des podcasts ou<br />

des vidéos…), <strong>mai</strong>s aussi provenant d’autres secteurs et<br />

institutions (données démographiques, chiffres du marché<br />

ou horaires de transports en commun…). Ces datas, qui<br />

peuvent être triées, hiérarchisées et exportées, peuvent<br />

donc aussi être poussées automatiquement vers d’autres<br />

portails ou API. Dans le cas des salles art et essai, les<br />

premières applications sont la remontée automatique de<br />

leur programmation vers les portails des collectivité<br />

territoriales ou guides, ce qui permet un meilleur référencement<br />

des horaires et des animations, tout en évitant<br />

un travail de saisie multiple. On peut aussi utiliser des<br />

données appartenant à des établissements scolaires ou<br />

concernant l’éducation à l’image <strong>–</strong> ce qu’a fait le Scare<br />

dans le cadre de son travail sur les 15-25 <strong>–</strong> ou encore<br />

créer des tableaux de bord.<br />

Le projet, confié à l’agence Innopublica, est suivi par un<br />

comité de pilotage d'exploitants. L’objectif crucial, pour<br />

<strong>2023</strong>, est d’agréger automatiquement les données des<br />

logiciels de caisse. Deux outils en particulier sont en<br />

développement : un Open Agenda, qui recenserait toutes<br />

les séances et surtout les événements, et un Open Films,<br />

qui serait une base uniforme de données ouvertes sur<br />

tous les films existants. Un projet très ambitieux, « conçu<br />

par et pour des salles indépendantes », pour lequel le Scare<br />

a « adopté une méthode agile : commencer à ouvrir les données<br />

dès que certains jeux sont prêts et sans attendre la totalité<br />

des informations ».<br />

Cécile Vargoz<br />

Le conseil<br />

d’administration du<br />

Scare<br />

Le renouvellement partiel du CA a été annoncé lors<br />

de l’assemblée générale du syndicat le 16 <strong>mai</strong>. Ont<br />

été réélus Eva Brucato (Le Royal, Toulon), Stéphane<br />

Libs (Le Star, Strasbourg), Elise Mignot (Le Café des<br />

Images, Hérouville-Saint-Clair), nouvellement rejoints<br />

par Natacha Maxin (Les Enfants du Paradis, Chartres)<br />

et Alix Menard (GECI).<br />

Le conseil d'administration au complet :<br />

Christine Beauchemin-Flot (Le Select, Antony)<br />

Martin Bidou (Le Nouvel Odéon, Le Louxor, Paris)<br />

Jérémy Breta (American Cosmograph, Toulouse)<br />

Eva Brucato (Le Royal, Toulon)<br />

Paul-Marie Claret (Cinémas Le Méliès, Saint-Étienne)<br />

Sylvain Clochard (Le Concorde, Nantes)<br />

Maila Doukouré (Les Cinoches, Ris-Orangis)<br />

Frédérique Duperret (Comoedia, Lyon)<br />

Stéphane Libs (Le Star, Strasbourg)<br />

Natacha Maxin (Les Enfants Du Paradis, Chartres)<br />

Alix Menard (GECI)<br />

Elise Mignot (Le Café des Images, Hérouville-Saint-<br />

Clair)<br />

Pascal Robin (Les 400 Coups, Châtellerault)<br />

Aline Rolland (Cinémas Caméo, Nancy)<br />

et Michel Humbert - président d'honneur<br />

L'élection des membres du bureau aura lieu lors du<br />

prochain CA.<br />

20 N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


LES LIENS SE RENFORCENT ENTRE<br />

PASS CULTURE ET SALLES ART ET ESSAI<br />

Volet collectif pour les scolaires, éditorialisation de l’offre cinéma, recommandation des jeunes<br />

pour les jeunes : l’appli géolocalisée est désor<strong>mai</strong>s un outil précieux pour les salles art et essai.<br />

©Cécile Vargoz<br />

8,7 millions<br />

de places de cinéma vendues<br />

depuis le début du pass<br />

1,7 million<br />

au premier trimestre <strong>2023</strong><br />

50 %<br />

des places réservées<br />

sont des offres duo<br />

Les jeunes du pass Culture à Cannes ont échangé avec les exploitants art et essai<br />

L’année dernière à la même époque, 40 % des salles<br />

adhérentes à l’Afcae étaient référencées sur le pass Culture ;<br />

65 % le sont aujourd’hui. Et depuis le début de l’année,<br />

alors que près de 2 millions de places de cinéma en général<br />

ont été vendues via l’appli, 40 nouveaux cinémas art et<br />

essai se sont inscrits. « L’Afcae a joué un rôle très important<br />

dans le développement de l’offre cinéma sur le pass », a<br />

souligné le président exécutif de la SAS Sébastien Cavalier<br />

lors d’un échange avec les exploitants pendant les rencontres<br />

art et essai de Cannes. Pour rappel, le pass Culture a été<br />

généralisé au moment de la réouverture des lieux culturels<br />

en <strong>mai</strong> 2021 et surtout complété par une part<br />

collective dédiée aux scolaires. Les questions d’éditorialisation<br />

et de recommandation des activités ont été<br />

nettement améliorées, « notamment sur la page d’accueil<br />

de l’appli, en mettant en valeur des pas de côté, pour donner<br />

envie aux jeunes d’explorer d’autres territoires ». Ainsi, ce<br />

qui avait pu apparaître comme un simple outil de<br />

consommation répond de plus en plus à l’objectif de<br />

diversifier les pratiques culturelles. L’étude menée en<br />

2022 auprès de 900 jeunes a notamment montré qu’ils<br />

ont découvert de nouvelles salles grâce à la géolocalisation<br />

de l’appli et, plus largement, « qu’il ne s’agit plus pour les<br />

jeunes de dépenser très vite leur enveloppe, comme c’était le<br />

cas au lancement du pass, <strong>mai</strong>s de faire les bons choix, en<br />

étalant son utilisation sur deux ans ».<br />

« Cet outil, fait pour les jeunes, doit être de<br />

plus en plus fait par les jeunes »<br />

Car si l’équipe du pass s’attache techniquement à<br />

valoriser les animations et la diversité des salles, « nous<br />

donnons de plus en plus la parole aux jeunes eux-mêmes »,<br />

explique Hélène Amblès, directrice du développement<br />

du pass Culture. Ainsi “Les mercredi ciné” lancés sur<br />

les réseaux sociaux, où des jeunes présentent les<br />

nouveaux films à l’affiche, et surtout le nouveau ciné<br />

club du pass Culture. Ses 35 jeunes ambassadeurs de<br />

toute la France reçoivent des liens pour visionner des<br />

films art et essai en avant-première, et publient leurs<br />

critiques. Et tous les deux mois, quatre d’entre eux<br />

tournent une vidéo dans un lieu en rapport avec le<br />

cinéma, où ils interviewent les spectateurs et le directeur<br />

du lieu, comme dernièrement au Forum des<br />

images à Paris. La vidéo de 10 minutes est ensuite<br />

visible sur YouTube et bientôt directement sur l’appli.<br />

« L'enjeu, c’est que cet outil, fait pour les jeunes, soit de<br />

plus en plus fait par les jeunes »,<br />

résume Sébastien Cavalier, sachant combien la recommandation<br />

de pair à pair est la meilleure, ce que les salles<br />

ont bien compris de leur côté. Et si l’Afcae avait pu<br />

émettre des réticences au moment du lancement de<br />

l’appli, les salles art et essai se sont désor<strong>mai</strong>s emparées<br />

de l’outil et intégré son utilisation dans le cadre de leur<br />

travail auprès des 15-25 ans <strong>–</strong> ce qui était d’ailleurs une<br />

condition pour prétendre au fonds Jeunes cinéphiles.<br />

Une collaboration qui s’est particulièrement illustrée à<br />

Cannes cette année.<br />

Un partenariat à Cannes avec l’Afcae<br />

20 jeunes utilisateurs du pass, en provenance de 10<br />

régions, ont participé aux Rencontres nationales art et<br />

essai <strong>2023</strong> où ils ont pu découvrir 8 des 10 films projetés<br />

en avant-première du festival. Ils ont ensuite décerné<br />

leur mention pass Culture à Rosalie de Stéphanie Di<br />

Giusto, après en avoir <strong>–</strong> longuement selon leurs témoignages<br />

<strong>–</strong> débattu. Une vidéo, sur les réseaux sociaux du<br />

pass, relate leur parcours cannois, qu’ils ont évoqué lors<br />

de la rencontre avec les exploitants de l’Afcae. Pour Hugo,<br />

cette expérience a été « vraiment intense. C’est la première<br />

fois que l’on voit autant de films en trois jours, avec la<br />

possibilité d’en parler avec des professionnels, ce qui donne<br />

une autre dimension ». Sarah de son côté a apprécié de<br />

« découvrir des films qu’on ne serait ja<strong>mai</strong>s allés voir, et nous<br />

en sommes ressortis grandis ».<br />

54 %<br />

des cinémas inscrits sur le pass<br />

sont classés art et essai<br />

pour <strong>31</strong> % des réservations individuelles<br />

et 68 % de celles effectuées sur la part<br />

collective<br />

5 800<br />

établissements scolaires<br />

ont déjà utilisé le volet collectif du pass<br />

Face à leur enthousiasme, les exploitants ont rebondi,<br />

certains invitant les jeunes à venir tourner chez eux,<br />

d’autres proposant de les faire participer à des prévisionnements<br />

en région, ou encore de les mettre en contact<br />

avec leurs propres jeunes ambassadeurs.<br />

Du côté des administrateurs du pass, Hélène Amblès<br />

souligne que « sa grande force est d’être présent sur tout le<br />

territoire, y compris en Outre-mer, avec deux référents par<br />

région qui sont à disposition des exploitants, pour co-construire<br />

des offres et des opérations localement ». Techniquement,<br />

« nous continuons à travailler sur la synchronisation des API<br />

<strong>–</strong> celle d’AlloCiné nous a permis de remonter rapidement<br />

la majorité des séances <strong>–</strong> et logiciels de caisse <strong>–</strong>, ce qui reste<br />

le gros enjeu pour les salles, <strong>mai</strong>s devrait aller vite car les<br />

opérateurs sont finalement peu nombreux », précise<br />

Sébastien Cavalier.<br />

Reste que les salles doivent encore faire savoir qu’elles<br />

sont accessibles avec le pass Culture… certains des 3<br />

millions de jeunes concernés n’ayant pas encore le réflexe<br />

de l’utiliser.<br />

Cécile Vargoz<br />

N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong><br />

21


CALENDRIER SEMAINE JOUR FÉRIÉ<br />

Zone A Zone B Zone C<br />

CHANGEMENT/NOUVELLE DATE<br />

Besançon, Bordeaux,<br />

Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,<br />

Aix-Marseille, Amiens, Caen,<br />

Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,<br />

Créteil, Montpellier,<br />

Paris, Toulouse,<br />

REPRISE<br />

Limoges, Lyon, Poitiers<br />

Orléans-Tours, Reims, Rennes,<br />

Rouen, Strasbourg<br />

Versailles<br />

CONTENU ALTERNATIF<br />

S22<br />

<strong>31</strong> MAI<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

FRIDAY ENTERTAINMENT 2018 02h34 J.Joseph T.Thomas, Kalaiyarasan, K.Boban<br />

DAISY DAY FILMS AUX MASQUES CITOYENNES 01h35 F.Lacaze<br />

LA NOUVELLE DIMENSION COMME UNE VAGUE 01h27 M.Dallaire<br />

VRAIVRAI FILMS DE L'EAU JAILLIT LE FEU 01h15 F.Mazzocco<br />

CARLOTTA FILMS FLEUR PÂLE 01h36 M.Shinoda R.Ikebe, M.Kaga, T.Fujiki<br />

POTEMKINE FILMS INLAND EMPIRE 02h52 D.Lynch L.Dern, J.Theroux, J.Irons<br />

APOLLO FILMS INVINCIBLE ÉTÉ S.Pillonca<br />

NIGHT ED FILMS KATHAR BASHA ENDRA MUTHURAMALINGAM 02h30 M.Muthaiya Arya, Prabhu, S.Idnani<br />

NIGHT ED FILMS KAZHUVETHI MOORKKAN 02h30 S.Gowthamraj Arulnithi, D.Vijayan, S.Prathap<br />

PATHÉ LIVE LA FLÛTE ENCHANTÉE (METROPOLITAN OPERA) 03h30 S.McBurney E.Morley, K.Lewek, L.Brownlee<br />

THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE LE CROQUE-MITAINE 01h38 R.Savage C.Messina, S.Thatcher, V.Blair<br />

MEMENTO DISTRIBUTION L'ILE ROUGE 01h56 R.Campillo N.Tereszkiewicz, Q.Gutiérrez, C.Vauselle<br />

WILD BUNCH DISTRIBUTION L'IMPROBABLE VOYAGE D'HAROLD FRY 01h48 H.MacDonald J.Broadbent, P.Wilton, L.Bassett<br />

POTEMKINE FILMS LYNCH/OZ 01h48 A.Philippe R.Ascher, J.Benson, K.Kusama<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT MON PÈRE ET MOI 01h29 L.Terruso S.Maniscalco, R.De Niro, K.Cattrall<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR RENFIELD 01h33 C.McKay N.Hoult, N.Cage, Awkwafina<br />

TANDEM SICK OF MYSELF 01h37 K.Borgli K.Thorp, E.Sæther, F.Vaager<br />

DAMNED DISTRIBUTION SPARTA 01h39 U.Seidl G.Friedrich, F.Pop, H.Rehberg<br />

SONY PICTURES RELEASING FRANCE SPIDER-MAN : ACROSS THE SPIDER-VERSE 02h20 J.Dos Santos et K.Powers S.Moore, H.Steinfeld, I.Rae<br />

NIGHT ED FILMS VEERAN 02h30 A.Saravan H.Tamizha Adhi, V.Rai, A.Raj<br />

FRIDAY ENTERTAINMENT ZARA HATKE ZARA BACHKE 02h20 L.Utekar V.Kaushal, S.Khan, M.Agarwal<br />

S23<br />

7 JUIN<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR DERNIÈRE NUIT À MILAN 02h05 A.Di Stefano P.Favino, L.Caridi, A.Gerardi<br />

CGR EVENTS LES RENDEZ-VOUS RTL AU CINÉMA : DANS LA TÊTE DES TUEURS 01h40<br />

EUROZOOM L'ILE 01h25 A.Damian A.Bălănescu, A.Milea, C.Juncu<br />

SONY PICTURES RELEASING FRANCE LOVE AGAIN : UN PEU, BEAUCOUP, PASSIONNÉMENT J.Strouse P.Chopra Jonas, S.Heughan, C.Dion<br />

JOUR2FÊTE LOW-TECH 01h33 A.Bellay<br />

SINGULARIS FILMS PETIT SAMEDI 01h15 P.Sermon-Daï<br />

CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS POLLOCK & POLLOCK 01h24 I.Rèbre<br />

LES FILMS DU LOSANGE RÉTROSPECTIVE JEAN EUSTACHE EN 9 FILMS J.Eustache<br />

La Maman et la Putain/La Rosière de Pessac/Les Photos<br />

WARNER BROS. FRANCE<br />

RÉTROSPECTIVE WARNER BROS 100 EN 11 FILMS<br />

d'Alix...<br />

2001 : L'Odyssée de l'espace/Blade Runner/Casablanca/<br />

Joker...<br />

TRAFALGAR RELEASING ROYAL OPERA HOUSE: IL TROVATORE 03h40 A.Pappano Y.Eyvazov, L.Tézier, J.Barton<br />

UGC DISTRIBUTION WAHOU ! 01h38 B.Podalydès K.Viard, B.Podalydès, S.Azéma<br />

S24<br />

14 JUIN<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

FILMS SANS FRONTIÈRES FALSTAFF 01h55 O.Welles O.Welles, K.Baxter, J.Gielgud<br />

NEW STORY FIFI 01h48 J.Aslan et P.Saintillan C.Brunnquell, Q.Dol<strong>mai</strong>re, I.Schermann<br />

MOVIEMENTO FILMS GIULIA 01h49 C.De Caro R.Palasciano, V.Di Benedetto, F.Ciavoni<br />

MALAVIDA FILMS JEANNE ET LE GARÇON FORMIDABLE 01h34 O.Ducastel et J.Martineau V.Ledoyen, M.Demy, V.Bonneton<br />

ART HOUSE LOVE LIFE 02h04 K.Fukada F.Kimura, K.Nagayama, A.Sunada<br />

LES FILMS DU CAMELIA<br />

RÉTROSPECTIVE FILMS NOIRS DE L'ÂGE D'OR DU CINÉMA MEXICAIN<br />

EN 5 FILMS<br />

El suavecito/Les Bas-fonds de Mexico/Crepúsculo...<br />

TAMASA DISTRIBUTION RÉTROPSECTIVE VOLKER SCHLÖNDORFF V.Schlöndorff Le Tambour/Le Faussaire/Le Coup de grâce...<br />

APOLLO FILMS / ORANGE STUDIO SEXYGÉNAIRES 01h20 R.Sykes T.Lhermitte, P.Timsit, M.Bunel<br />

AD VITAM STARS AT NOON 02h17 C.Denis M.Qualley, J.Alwyn, B.Safdie<br />

WARNER BROS. FRANCE THE FLASH 02h24 A.Muschietti E.Miller, M.Keaton, B.Affleck<br />

S25<br />

21 JUIN<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR ASTEROID CITY 01h45 W.Anderson J.Schwartzman, S.Johansson, T.Hanks<br />

PATHÉ LIVE BLISS STORIES : LE SPECTACLE AU CINÉMA 02h00 H.Poulain C.Galey<br />

CARLOTTA FILMS CHOCOLAT 01h45 C.Denis I.de Bankolé, G.Boschi, F.Cluzet<br />

THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE ELÉMENTAIRE 01h42 P.Sohn L.Lewis, M.Athie, I.Ekakitie<br />

NOUR FILMS IL BOEMO 02h20 P.Václav V.Dyk, B.Ronchi, E.Radonicich<br />

PANOCEANIC FILMS LA FILLE ET LE GARÇON J.Besset A.Dombasle, A.Recoing, L.Meliava<br />

DHR DISTRIBUTION / A VIF CINEMAS LA SORCIÈRE ET LE MARTIEN 01h17 T.Bardinet Y.Kherbouche, K.Mahamoud, T.Dupleix<br />

ORANGE STUDIO / ALBA FILMS MAGNIFICAT 01h37 V.Sauveur K.Viard, F.Berléand, M.Bergeron<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION NEZOUH 01h43 S.Kaadan K.Aloush, H.Zein, S.Almasri<br />

JOUR2FÊTE POLARIS 01h18 A.Vera<br />

EPICENTRE FILMS PORNOMELANCOLIA 01h34 M.Abramovich L.Santos, Diablo, B.Ley<br />

FRA CINÉMA ROMÉO ET JULIETTE (OPÉRA DE PARIS) 03h05 T.Jolly E.Dreisig, B.Bernheim, L.Desandre<br />

SND SISU - DE L'OR ET DU SANG 01h<strong>31</strong> J.Helander J.Tommila, A.Hennie, J.Doolan<br />

CGR EVENTS ZILLION 02h18 R.<strong>Pro</strong>nt J.Vermeulen, M.Simoni, C.Timmers<br />

22 N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


S26<br />

28 JUIN<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

THE JOKERS / LES BOOKMAKERS CHONCHON, LE PLUS MIGNON DES COCHONS 01h13 M.Halberstad H.Ghafry, M.Montsma, K.Prins<br />

LOOKER FILMS DERNIÈRE SÉANCE À BUCAREST 01h15 L.Boeken P.Diaconescu, C.Balint, J.Levy-Boeken<br />

ALFAMA FILMS ELLE S'APPELLE BARBARA 01h21 S.Tréfaut J.Bernardo, H.Bentes, L.Dueñas<br />

STUDIOCANAL FARANG 01h39 X.Gens N.Lyes, L.Nounay, O.Gourmet<br />

POTEMKINE FILMS HOUSE 01h28 N.Ôbayashi K.Ikegami, S.Sasazawa, A.Matsubara<br />

LA VINGT-CINQUIÈME HEURE HOW TO SAVE A DEAD FRIEND 01h43 M.Syroechkovskaya<br />

THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE 02h34 J.Mangold H.Ford, P.Waller-Bridge, M.Mikkelsen<br />

LES FILMS DU PRÉAU LA MAISON DES ÉGARÉES 01h45 S.Kawatsura M.Ashida, S.Ôtake, S.Awano<br />

BAC FILMS LA SIRÈNE 01h40 S.Farsi M.Kavani, H.Djavdan<br />

FANNY DORIAN DISTRIBUTION LE MUR QUI NOUS SÉPARE 01h50 N.Lechner L.Freund, T.Bülow, F.Weisz<br />

LES FILMS DU CAMELIA LE SAMOURAÏ 01h45 J.Melville A.Delon, F.Périer, N.Delon<br />

UGC DISTRIBUTION LES VENGEANCES DE MAÎTRE POUTIFARD 01h20 P.Martin-Laval C.Clavier, I.Nanty, E.Soriano<br />

PANAME DISTRIBUTION PASSAGES 01h<strong>31</strong> I.Sachs F.Rogowski, B.Whishaw, A.Exarchopoulos<br />

PATHÉ RHEINGOLD 02h18 F.Akın E.Sakraya, M.Pirzad, H.Eliraqui<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR RUBY, L'ADO KRAKEN K.DeMicco L.Condor, T.Collette, J.Fonda<br />

LE PACTE VERS UN AVENIR RADIEUX 01h36 N.Moretti N.Moretti, M.Buy, S.Orlando<br />

S27<br />

5 JUIL.<br />

8 8 8<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

CONDOR DISTRIBUTION À CONTRETEMPS 01h45 J.Diego Botto P.Cruz, L.Tosar, J.Diego Botto<br />

PATHÉ ASTÉRIX ET OBÉLIX : MISSION CLÉOPÂTRE 01h47 A.Chabat G.Depardieu, C.Clavier, J.Debbouze<br />

DEAN MEDIAS AU CIMETIÈRE DE LA PELLICULE 01h30 T.Diallo<br />

MOONLIGHT FILMS DISTRIBUTION CLÉO, MELVIL ET MOI 01h13 A.Viard A.Viard, M.Denicourt, R.Bohringer<br />

SONY PICTURES RELEASING FRANCE INSIDIOUS: THE RED DOOR P.Wilson P.Wilson, T.Simpkins, R.Byrne<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT JOY RIDE 01h32 A.Lim S.Hsu, A.Park, S.Cola<br />

CAPRICCI FILMS LE DIEU NOIR ET LE DIABLE BLOND 02h00 G.Rocha G.Del Rey, Y.Magalhães, O.Bastos<br />

CARLOTTA FILMS LE MAGNIFIQUE 01h<strong>31</strong> P.de Broca J.Belmondo, J.Bisset, V.Caprioli<br />

JOUR2FÊTE LES FILLES D’OLFA 01h50 K.Ben Hania H.Sabri, O.Hamrouni, E.Chikahoui<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION LUISE 01h35 M.Luthardt L.Aschenbrenner, C.Théret, L.Kunz<br />

HIPPOCAMPE PRODUCTIONS MARINALEDA 00h51 L.Seguin F.Rivière (II), L.Chessel, P.Belle<br />

SND MIRACULOUS - LE FILM 01h45 J.Zag C.Valenzuela, B.Papenbrook, K.Silverstein<br />

TRAFALGAR RELEASING ODESZA : THE LAST GOODBYE CINEMATIC EXPERIENCE 01h40 Kusanagi<br />

WILD BUNCH DISTRIBUTION PETIT JÉSUS 01h35 J.Rigoulot A.Bertrand, G.Darmon, B.Sanches<br />

ARP SÉLECTION PROMENADE À CRACOVIE 01h15 M.Kudla et A.Kokoszka-Romer R.Polanski, R.Horowitz<br />

PARK CIRCUS FRANCE THELMA ET LOUISE 02h09 R.Scott S.Sarandon, G.Davis, H.Keitel<br />

WAYNA PITCH TINNITUS 01h45 G.Graziosi J.de Verona, A.Lopes, I.Nascimento<br />

À VIF CINÉMAS / THE DARK TOUT LE MONDE M'APPELLE MIKE 01h27 G.Bonnier A.Mohamed, D.Patakia, P.Lottin<br />

STUDIOCANAL UNE NUIT 01h30 A.Lutz A.Lutz, K.Viard, J.Pouly<br />

MALAVIDA FILMS VIE PRIVÉE 01h43 L.Malle B.Bardot, M.Mastroianni, N.Bataille<br />

MÉTÉORE FILMS WELFARE 02h47 F.Wiseman<br />

GAUMONT DISTRIBUTION YO MAMA L.Sy et A.Mariko C.Tagbo, Zaho, S.Larrouy<br />

S28<br />

12 JUIL.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

DESTINY FILMS ASSAUT 01h30 A.Yerzhanov A.Nigmanov, A.Revenko, N.Mukushev<br />

KAPFILMS ENTRE NOUS 01h37 J.Bauman A.Noworyta, I.Jodorowsky, J.Stévenin<br />

EPICENTRE FILMS FRANCISCA 02h47 M.de Oliveira T.Menezes, D.Doria, M.Barroso<br />

L'ATELIER DISTRIBUTION INFILTRÉE 02h05 J.Lerner K.Martínez, R.Rodríguez, P.Martínez (II)<br />

DESTINY FILMS L'EDUCATION D'ADEMOKA 01h29 A.Yerzhanov A.Yerzhanova, D.Alshinov, B.Kalymbetov<br />

LE PACTE LE RETOUR 01h46 C.Corsini A.Diallo Sagna, E.Gohourou, S.Bemba<br />

HAUT ET COURT LES ALGUES VERTES 01h47 P.Jolivet C.Sallette, N.Meurisse, J.Ferrier<br />

NEW STORY LES DAMNÉS NE PLEURENT PAS 01h51 F.Boulifa A.Tebbae, A.El Hajjouji, A.Reinartz<br />

MEMENTO DISTRIBUTION LES HERBES SÈCHES 03h17 N.Ceylan D.Celiloğlu, M.Dizdar, M.Ekici<br />

KINOVISTA LIMBO 01h58 S.Cheang K.Tung Lam, Y.Liu, M.Lee<br />

SPLENDOR FILMS LITTLE NEMO 01h25 W.Hurtz et M.Hata G.Damon, M.Rooney, R.Auberjonois<br />

THE JOKERS / LES BOOKMAKERS MASTER GARDENER 01h50 P.Schrader J.Edgerton, S.Weaver, Q.Swindell<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT MEMENTO 01h56 C.Nolan G.Pearce, C.Moss, J.Pantoliano<br />

PARAMOUNT PICTURES FRANCE MISSION: IMPOSSIBLE <strong>–</strong> DEAD RECKONING PARTIE 1 C.McQuarrie T.Cruise, H.Atwell, S.Pegg<br />

LES FILMS DU WHIPPET OLLIE & COMPAGNIE 00h35 A.Setola<br />

UFO DISTRIBUTION ON DIRAIT LA PLANÈTE MARS 01h44 S.Lafleur S.Laplante, L.Corriveau, F.Aladin<br />

LES FILMS DU LOSANGE RÉTROSPECTIVE INTÉGRALE LARS VON TRIER EN 14 FILMS L. Von Trier Antichrist/Dancer in the Dark/The House that Jack built...<br />

CARLOTTA FILMS VIRGIN SUICIDES 01h37 S.Coppola K.Dunst, J.Woods, K.Turner<br />

Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.<br />

AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de <strong>Boxoffice</strong>, n’hésitez pas à faire parvenir<br />

régulièrement votre line up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.<br />

N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong><br />

23


RETOUR SUR CANNES<br />

LE BATEAU<br />

À BON PORT<br />

Entre deux projections, le Bateau des<br />

partenaires s’est à nouveau présenté<br />

comme l’un des lieux incontournables<br />

des fins de journées cannoises. Entre le<br />

18 et le 25 <strong>mai</strong>, à quelques encablures du<br />

Palais des Festivals, ADDE, Benoît Ciné<br />

Distribution, Bolloré, Coca-Cola, The<br />

<strong>Boxoffice</strong> Company, Mediavision et Ciné<br />

Sol ont accueilli leurs convives à bord<br />

pour des temps d’échanges et de<br />

dégustations gastronomiques. Malgré<br />

une météo mouvante, les invités ont pu<br />

savourer la vue sur le port de Cannes et<br />

apprécier les échos enjoués du plateau<br />

de France Télévision, visible depuis le<br />

Bateau. Un emplacement idéal que les<br />

professionnels pourront retrouver dès<br />

l’an prochain !<br />

24 N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


CHIFFRES<br />

COMPARATIF / 5 FILMS, 5 CARRIÈRES, 1 POINT DE COMPARAISON<br />

À l’occasion de la sortie de<br />

Wahou !, retour en chiffres<br />

et en 5 films sur la carrière<br />

de Bruno Podalydès.<br />

TITRE LES 2 ALFRED COMME UN AVION<br />

ADIEU BERTHE OU<br />

L'ENTERREMENT DE MÉMÉ<br />

BANCS PUBLICS<br />

(VERSAILLES RIVE DROITE)<br />

LE MYSTÈRE DE LA<br />

CHAMBRE JAUNE<br />

Date de sortie 16/06/2016 10/06/2015 20/6/2012 08/07/2009 11/06/2003<br />

Distributeur UGC UGC UGC UGC UFD<br />

Budget (estimé) nc 3 800 000 € 3 400 000 € nc 5 300 000 €<br />

Cumul des entrées 401 571 502 462 724 940 257 <strong>31</strong>8 1 342 548<br />

1 er jour 14 134 19 647 <strong>31</strong> 422 16 271 16 846<br />

1 er week-end 89 813 114 087 184 272 68 000 124 142<br />

Copies 360 251 237 195 197<br />

Moyenne par<br />

copies 1 er we<br />

Cœfficient<br />

Paris/<strong>Pro</strong>vince<br />

Taux de transformation<br />

(cumul des entrées/1 er we)<br />

249 455 778 349 630<br />

3,70 3,83 3,62 2,53 3,69<br />

x 28,4 x 25,6 x 23,1 x 15,8 x 79,7<br />

Note Spectateur AlloCiné 3,4 3,5 2,3 2,4 2,8<br />

Source CBO-Box Office<br />

TOP 20 DES FILMS AVEC LA MEILLEURE MOYENNE D'ENTRÉES PAR SÉANCE AU 1 ER WEEK-END<br />

RANG<br />

DATE FILM DISTRI.<br />

COPIES<br />

1 ER WE<br />

ENTRÉES<br />

1 ER WE<br />

SÉANCES<br />

1 ER WE<br />

MOYENNE PAR<br />

SÉANCE 1 ER WE<br />

1 05/04/23 SUPER MARIO BROS, LE FILM UNIVERSAL 738 1 364 123 15 101 90<br />

2 01/02/23 ASTÉRIX ET OBÉLIX : L'EMPIRE DU MILIEU PATHÉ 772 1 362 290 16 389 83<br />

3 01/03/23 CREED III WARNER 587 932 355 11 595 80<br />

4 03/05/23 LES GARDIENS DE LA GALAXIE, VOLUME 3 DISNEY 611 1 017 381 14 447 70<br />

5 01/02/23 BTS : YET TO COME IN CINEMAS PATHÉ LIVE 202 44 670 635 70<br />

6 17/05/23 FAST & FURIOUS 10 UNIVERSAL 813 1 044 161 15 019 70<br />

7 08/02/23 TITANIC DISNEY 252 149 351 2 321 64<br />

8 08/02/23 ALIBI.COM 2 STUDIOCANAL 680 727 132 13 485 54<br />

9 08/03/23 SCREAM VI PARAMOUNT 427 389 918 8 129 48<br />

10 05/04/23 LES TROIS MOUSQUETAIRES : D'ARTAGNAN PATHÉ 732 602 352 14 115 43<br />

11 18/01/23 BABYLON PARAMOUNT 584 392 515 9 367 42<br />

12 22/03/<strong>2023</strong> LOUIS TOMLINSON : ALL OF THOSE VOICES PATHÉ LIVE 127 10 572 253 42<br />

13 15/02/<strong>2023</strong> ANT-MAN ET LA GUÊPE : QUANTUMANIA DISNEY 625 588 751 14 530 41<br />

14 15/02/23 LA FEMME DE TCHAÏKOVSKI BAC 145 58 535 1 511 39<br />

15 24/05/23 LA PETITE SIRÈNE DISNEY 578 430 000 11 191 38<br />

16 04/01/23 TIRAILLEURS GAUMONT 554 374 276 9 944 38<br />

17 22/02/23 THE FABELMANS UNIVERSAL 502 273 926 7 728 35<br />

18 22/03/23 JOHN WICK : CHAPITRE 4 METROPOLITAN 557 357 540 10 241 35<br />

19 08/03/23 MON CRIME GAUMONT 600 322 907 9 772 33<br />

20 01/03/23 LES PETITES VICTOIRES ZINC 365 190 792 5 880 32<br />

Sources chiffres : Distributeurs | Séances : Showtimes Dashboard by The <strong>Boxoffice</strong> Company.<br />

N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong><br />

25


RETOUR SUR CANNES<br />

LA CICAE SE RENOUVELLE<br />

La Confédération internationale des cinémas d'art et d'essai, réunie en AG le 17 <strong>mai</strong> à Cannes, a élu son conseil d'administration et<br />

accueille un nouveau délégué général.<br />

©Isabelle Nègre<br />

Le CA (presque) au complet.<br />

Premier rang, de gauche à<br />

droite : Domenico Dinoia (Fice,<br />

Italie), Marlena Gabryszewska<br />

(Stowarzyszenie Kin Studyjnych,<br />

Pologne) Detlef Rossmann<br />

(Casablanca-Kino, Allemagne),<br />

Christian Bräuer (AG Kino <strong>–</strong> Gilde,<br />

Allemagne), Guillaume Bachy<br />

(Afcae, France), Tibor Bíró (CineFest<br />

Miskolc, Hongrie). Second rang:<br />

Marcin Pieńkowski (Stowarzyszenie<br />

Nowe Horyzonty, Pologne), Hannele<br />

Marjavaara (Kino Tapiola, Finlande),<br />

Peggy Johnson (Loft Film Fest, USA),<br />

Javier Pachón (<strong>Pro</strong>mio, Espagne),<br />

Tobias Faust (SSV/ASCA, Suisse),<br />

Cyril Désiré (Afcae, France).<br />

Plus large, plus jeune et paritaire, le nouveau conseil<br />

d'administration de l'association reflète son engagement<br />

et sa portée mondiale. La Cicae accueille en effet de<br />

nouveaux membres, parmi lesquels le Festival international<br />

du film de Thessalonique, le réseau polonais de<br />

cinémas art et essai Stowarzyszenie Kin Studyjnych <strong>–</strong> la<br />

quatrième plus grande association de ce genre au monde<br />

avec 241 cinémas <strong>–</strong>, et ceux du Chili et du Venezuela.<br />

Concernant le bureau, Christian Bräuer, directeur du<br />

réseau berlinois Yorck Kinogruppe et président de<br />

l'Association allemande des cinémas art et essai, a été<br />

réélu président. Côté Français, Guillaume Bachy,<br />

président de l’Afcae, est vice-président de la Cicae et<br />

Cyril Désiré en est le trésorier. L’association a par ailleurs<br />

recruté un nouveau délégué général, Sebastian Naumann,<br />

qui a pris ses fonctions le 16 <strong>mai</strong>.<br />

La réglementation est la clé pour<br />

préserver l'indépendance et la diversité<br />

Les réunions cannoises ont permis d’aborder les questions<br />

de fond et de réaffirmer les positions de la confédération.<br />

La Cicae se réjouit du retour des jeunes dans les salles<br />

art et essai de proximité, malgré « des incertitudes sans<br />

précédent », et réaffirme que « la réglementation est la clé<br />

pour préserver l'indépendance et la diversité créatives ».<br />

Christian Bräuer ajoute que « les insécurités économiques,<br />

sociales et politiques sans précédent exigent des décideurs<br />

politiques à travers le monde et à tous les niveaux de soutenir<br />

les cinémas art et essai avec des financements ciblés et des<br />

réglementations équitables ».<br />

Et pour pour la confédération qui rassemble des membres<br />

au-delà de l’Europe, l’approche doit bien entendu être<br />

globale, ses administrateurs en appelant à une collaboration<br />

internationale au sein du mouvement art et essai.<br />

Un mouvement essentiel à la santé de l'écosystème<br />

cinématographique en général, « qui permet aux spectateurs<br />

du monde entier de bénéficier d'un paysage culturellement<br />

diversifié », et qui localement favorise le lien social. « Là<br />

où les cinémas art et essai prospèrent, les communautés locales<br />

s'épanouissent », a ainsi rappelé Christian Bräuer.<br />

Plus largement, la Cicae se veut engagée en faveur de<br />

l'équité et de l'inclusion. Elle « <strong>mai</strong>ntient son soutien à<br />

une société démocratique multilatérale et dynamique et<br />

appelle à garantir la liberté et la sécurité des professionnels<br />

du cinéma dans le monde entier ». Le CA réaffirme à ce<br />

titre sa solidarité avec l'Ukraine face à l'agression russe.<br />

Le Bureau<br />

de la Cicae<br />

Christian Bräuer (Allemagne), président<br />

Guillaume Bachy (France), vice-président<br />

Cyril Désiré (France), trésorier<br />

Domenico Dinoia (Italie), vice-président<br />

Marlena Gabryszewska (Pologne),<br />

nouvelle vice-présidente<br />

Peggy Johnson (USA), vice-présidente<br />

Hannele Marjavaara (Finlande),<br />

nouvelle vice-présidente<br />

Mira Staleva (Bulgarie)<br />

Cécile Vargoz<br />

©Isabelle Nègre<br />

Sebastian Naumann, nouveau délégué général et Christian<br />

Bräuer, président de la Cicae<br />

26 N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


EUROPA CINEMAS<br />

UNE NOUVELLE ÈRE DANS LA CONTINUITÉ<br />

©Bac Films<br />

La réunion annuelle du réseau<br />

dédié à la diffusion de films<br />

européens s’est tenue le 21 <strong>mai</strong><br />

à Cannes. Occasion de dresser<br />

un bilan complet de l’année<br />

2022, et d'officialiser « une<br />

transition heureuse » à sa<br />

direction.<br />

Sans filtre de Ruben Östlund, précédente palme d’or cannoise, remporte aussi, avec 1,13 million<br />

d’entrées, la palme du film européen le plus fréquenté dans les salles Europa Cinemas en<br />

2022… et ceci alors que le film n’était pas encore sorti en Espagne et en Pologne.<br />

Le cadre général d’une fréquentation 2022 en baisse de<br />

32,6 % comparée à l’année 2019 camoufle toujours, dans<br />

le détail, de grandes disparités entre les pays, du resplendissant<br />

-11,5 % des salles Europa Cinemas de Finlande<br />

au -65 % des celles de Macédoine et -55 % de celles de<br />

Grèce. En France, les salles du réseau affichent -22 %,<br />

ce qui les place en 6 e position, juste derrière le<br />

Danemark (-21 %).<br />

©A.Algan<br />

Parmi les observations positives, la part de marché des<br />

films européens dans le réseau est passée de 53 % à 55,7 %<br />

entre 2019 et 2022. « Nous savons que le contexte particulier<br />

de 2021, notamment l’absence de blockbusters<br />

hollywoodiens, avait particulièrement profité aux cinémas<br />

nationaux », précise le directeur général Claude-Éric<br />

Poiroux. Mais dans le réseau Europa Cinemas, cette<br />

progression s’est consolidée en 2022 : « Près d’un tiers de<br />

nos entrées 2022 sont réalisées sur des films locaux ». Ainsi,<br />

dans les top 10 des différents Europa Cinemas, il n’est<br />

pas rare de trouver une majorité de titres nationaux, et<br />

jusqu’à 9 en Serbie et en Espagne. « La qualité et la<br />

popularité des productions internationales restent des atouts<br />

essentiels pour le retour du public au cinéma. »<br />

Toutefois, reste un manque : « celui du cinéma d’auteur<br />

américain », note Claude-Éric Poiroux, en rappelant les<br />

succès, sur les années précédentes, de titres US comme<br />

Green Book, Joker, Bohemian Rhapsody ou Once Upon a<br />

Time… in Hollywood. « C’est un constat et une interrogation.<br />

Car ces films qui manquent font partie de la cinéphilie,<br />

et du futur de la production indépendante européenne. »<br />

Une nouvelle directrice générale<br />

La réunion annuelle a aussi été l’occasion de promouvoir<br />

officiellement Fatima Djoumer à la direction générale<br />

du réseau, en remplacement de Claude-Éric Poiroux,<br />

qui occupait cette fonction depuis près de 32 ans.<br />

Le cofondateur d’Europa Cinemas passe donc les rênes<br />

à sa fidèle collaboratrice qui a rejoint son équipe dès<br />

1993, et qui occupait dernièrement le poste de directrice<br />

des opérations. « Je suis ravi de l’avoir ravie à Wim Wenders<br />

Claude-Éric Poiroux, président honoraire, Fatima Djoumer,<br />

directrice générale, et Nico Simon, président d’Europa Cinemas<br />

pour lequel elle travaillait à l’époque », s’est souvenu<br />

Claude-Éric Poiroux face à la standing ovation du public<br />

d'adhérents.<br />

De son côté, Nico Simon, président d'Europa Cinemas,<br />

estime que « Europa Cinemas est entre de très très bonnes<br />

<strong>mai</strong>ns. C’est une transition heureuse qui se fait dans un lien<br />

de compétence ». Chaleureusement remercié pour son<br />

œuvre auprès d’Europa Cinemas, Claude-Éric Poiroux<br />

en sera désor<strong>mai</strong>s président d’honneur. « Je continue d’être<br />

exploitant des 400 coups d’Angers et délégué général du<br />

Festival Premier Plans, et je suis très heureux de rester parmi<br />

vous », a indiqué l’intéressé.<br />

Ayşegül Algan<br />

Un réseau en extension…<br />

Depuis 2022, les salles et les films de Grande-<br />

Bretagne ne sont plus comptabilisés dans Europa<br />

Cinemas. Mais malgré le Brexit, le réseau continue<br />

de s’étendre. Il est désor<strong>mai</strong>s composé de 1 168<br />

cinémas et 2 782 écrans à travers 707 villes de<br />

33 pays le soutien Europe Creative Media,<br />

auxquels s’ajoutent aussi les territoires Eurimages,<br />

à savoir la Turquie, l’Ukraine, le Canada, la Suisse<br />

et l’Arménie (sans compter la collaboration, pour<br />

l’heure suspendue, avec la Russie).<br />

… et qui ne se laisse pas<br />

“mégapoliser”<br />

Seuls 18 % des Europa Cinemas (207 établissements)<br />

sont implantés dans des villes de plus<br />

d’1 million d’habitants, 37 % (437 établissements)<br />

dans des villes de moins de 100 000 habitants…<br />

dont 300 cinémas dans des villes de moins de<br />

50 000 habitants.<br />

N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong><br />

27


RETOUR SUR CANNES<br />

Un bon cinéma est un cinéma qui sait<br />

accueillir tout le monde<br />

JULIEN MARCEL, DG D’ALLOCINÉ ET THE BOXOFFICE COMPANY<br />

De gauche à droite, Julien Marcel, Camille Cuisinier, Carole Guéchi, Caroline Caccavale, Patrick Facchinetti, Fabienne Fourneret et Amar Nafa.<br />

Tel était le mot d’ordre de la table ronde<br />

“Quand le cinéma s’adresse à tous les<br />

publics”, organisée par le CNC le mercredi<br />

24 <strong>mai</strong> à Cannes, en marge de laquelle deux<br />

accords ont été signés en faveur de<br />

l’accessibilité au cinéma.<br />

Scolaires, ruraux, porteurs de handicaps, détenus : autant<br />

de publics empêchés <strong>–</strong> ou « à besoins spécifiques » comme<br />

le nuance la déléguée ministérielle à l'Accessibilité au<br />

ministère de la Transition écologique Carole Guéchi <strong>–</strong><br />

pour lesquels la sortie cinéma est loin d’être la plus<br />

évidente. « Il est important de lutter contre les angles morts<br />

de l’action culturelle et de mettre en lumière, comme le fait<br />

le CNC, les problématiques comme les solutions apportées<br />

par les acteurs publics et privés. »<br />

À cet égard, ce sont cinq professionnels, qui se sont réunis<br />

pour échanger sur leurs différents périmètres d’action<br />

pour plus d’accessibilité au cinéma. À commencer par<br />

Fabienne Fourneret, coordinatrice diffusion culturelle<br />

au pôle image de l’Acap, dans les Hauts-de-France. La<br />

région est en effet l’une des trois précurseurs à avoir mis<br />

en place le dispositif des médiateurs du cinéma, accompagnée<br />

par l’Acap depuis 2015 dans cette politique : elle<br />

compte aujourd'hui 16 postes de médiateurs qui opèrent<br />

sur 23 cinémas. « Les salles ont besoin de renfort pour mettre<br />

en place des actions qualitatives, et c’est en cela que l’Acap<br />

participe au recrutement et à la formation des médiateurs »,<br />

affirme la coordinatrice, qui souligne le fort impact du<br />

dispositif, en particulier sur le jeune public.<br />

Caroline Caccavale, fondatrice de Lieux Fictifs, mène<br />

son action de médiation à la prison des Baumettes de<br />

Marseille, où un cinéma permanent de 50 places a été<br />

implanté, accueillant quelque 80 séances par an, toutes<br />

accompagnées. Les détenus, environ 70 au total, assistent<br />

aux projections 6 par 6 car toujours soumis aux restrictions<br />

sanitaires du Covid, dans cet établissement qui fait<br />

également office de lieu de formation aux métiers du<br />

cinéma. Camille Cuisinier, assistante de direction de<br />

Cineco, circuit itinérant dans les Cévennes, est également<br />

intervenue en milieu pénitentiaire, à la <strong>mai</strong>son d’arrêt<br />

de Mende, en Lozère. Le circuit, qui organise autour de<br />

1 200 séances par an grâce à une centaine de bénévoles,<br />

intervient également auprès des <strong>mai</strong>sons d’accueil spécialisées<br />

(Mas), « <strong>mai</strong>s au lieu de nous rendre à eux, des bus<br />

sont affrétés pour que les résidents puissent se rendre à une<br />

séance. Ces personnes ne sortent que très rarement des Mas,<br />

nous trouvons important de leur proposer une sortie cinéma. »<br />

Du côté de l’accessibilité des personnes porteuses de<br />

handicap, Amar Nafa, le délégué général de Culture<br />

Relax (ex Ciné-différence), a présenté les séances Ciné<br />

Relax. « Les individus porteurs de handicaps, notamment<br />

sensoriels et aux comportements dits atypiques, comme<br />

l’expression émotionnelle à voix haute, sont complètement<br />

invisibilisés dans nos sociétés, <strong>mai</strong>s deviennent particulièrement<br />

visibles au cinéma. Les séances Ciné Relax leur<br />

permettent de disposer d’un accueil et d’un accompagnement<br />

personnalisés de nos bénévoles, sans que ces séances ne leur<br />

soient non plus dédiées. Elles sont en effet ouvertes à toute-s,<br />

pour ne pas les isoler du reste des spectateurs qui sont<br />

naturellement tous informés, en amont, de la spécificité<br />

de la séance. » En 2022, ce sont 429 séances Ciné Relax<br />

qui ont été organisées dans une soixantaine de villes,<br />

et grâce au partenariat signé à l’occasion de la table<br />

ronde avec CGR, « nous pourrons rapprocher davantage<br />

notre offre des publics en question, alors que la majorité<br />

des actions à destination des personnes porteuses de handicap<br />

se situent dans les grandes villes », explique Amar Nafa,<br />

comme le remarque la dernière étude du CNC sur<br />

l’accessibilité des cinémas.<br />

Enfin, Julien Marcel, directeur général d’AlloCiné et The<br />

<strong>Boxoffice</strong> Company, est revenu sur l’accord signé entre<br />

AlloCiné et Accès Libre, la plateforme gouvernementale<br />

pour le recensement des établissements recevant du public<br />

accessibles. Encore faut-il que « les cinémas saisissent l’enjeu<br />

de l’accessibilité de leurs établissements, et de la préciosité<br />

de l’information à ce sujet. D’autant plus qu’il ne faut pas<br />

opposer une politique bénéfique pour la société et bénéfique<br />

pour le business : inclure tous les publics, c’est s’ouvrir à bien<br />

plus de spectateurs potentiels. Un bon cinéma est un cinéma<br />

qui sait accueillir tout le monde. »<br />

Slim Mrad<br />

28 N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


ALLOCINÉ RENFORCE<br />

SA BASE D’INFOS ACCESSIBILITÉ<br />

Dans la foulée de la table ronde CNC (voir ci-contre), le site internet de référence pour le<br />

cinéma a officialisé son partenariat avec AccesLibre, la plateforme collaborative recensant<br />

l'accessibilité de tous les lieux recevant du public.<br />

Pour rappel, Acceslibre.info est une startup publique<br />

qui gère, aujourd’hui, la première base de données<br />

nationale d’accessibilité avec 136 000 établissements<br />

renseignés dont<br />

©A.Algan<br />

près de 1000 cinémas répartis sur tout le territoire.<br />

De son côté, Allociné, qui référence plus de 2000<br />

cinémas actifs et 35 millions de pages vues par mois<br />

<strong>–</strong> et qui fête ses 30 ans cette année <strong>–</strong> est cité par près<br />

de 2 spectateurs de cinéma sur 3 comme site de<br />

référence avant de se rendre en salle.<br />

Dans le cadre de ce nouveau partenariat, AlloCiné va<br />

proposer à ses usagers un lien baptisé « Voir les informations<br />

d’accessibilité » ouvrant une fenêtre d’information<br />

Acceslibre à plusieurs étapes clés de la recherche<br />

de séance, dès que des informations sur une ou plusieurs<br />

salles de cinéma apparaissent. Des informations<br />

pratiques nécessaires à 12 millions de personnes en<br />

situation de handicap et à mobilité réduite.<br />

La convention AlloCiné/AccesLibre a été paraphée par Carole Guéchi, déléguée à l’Accessibilité au ministère de la Transition<br />

écologique et des Collectivités territoriales et Julien Marcel, directeur général d’AlloCiné et de The <strong>Boxoffice</strong> Company, en présence<br />

entre autres d’Olivier Henrard, directeur général du CNC.<br />

CGR CINÉMAS SIGNE UN ACCORD AVEC CULTURE RELAX<br />

POUR AUGMENTER LES SÉANCES INCLUSIVES<br />

Aussi officialisé à cette occasion, ce partenariat pluriannuel du deuxième<br />

circuit d’exploitation de France prévoit également de renforcer la<br />

formation des personnels sur les sujets d’inclusion.<br />

©CNC<br />

Depuis plusieurs années, CGR Cinémas travaille avec l’association (ex Ciné-ma<br />

différence), via des partenariats locaux, pour organiser des séances inclusives à<br />

destination de spectateurs en situation de handicap. L’accord de 3 ans signé sur<br />

la Croisette leur permettra d’aller plus loin dans leur collaboration, autour de<br />

deux axes principaux :<br />

La montée en puissance des séances Relax chez CGR Cinémas : les efforts<br />

vont être principalement concentrés sur les zones où Ciné Relax ne propose<br />

pas de séance actuellement (notamment en PACA, Hauts-de-France et Bretagne)<br />

avec l’objectif de programmer une centaine de projections qui s’ajouteront<br />

aux quelques 450 séances annuelles organisées par l’association sur le territoire.<br />

Des actions de formation à destination des équipes de CGR Cinémas :<br />

« soucieux de renforcer l’accent mis sur l’inclusion des personnes éloignées des salles<br />

du fait d’un handicap », le groupe CGR Cinémas va s’appuyer sur les équipes<br />

et le savoir-faire de Culture Relax pour mener « des actions de sensibilisation et<br />

de formation de ses équipes en vue d’améliorer la compréhension des enjeux et la<br />

qualité de l’accueil de tous les publics ».<br />

Ce partenariat est soutenu par la fondation nouvellement créée, Culture &<br />

Handicap (sous égide de la fondation Perce-Neige), qui accompagnera les deux<br />

parties dans la mise en place des actions envisagées.<br />

Olivier Henrard, directeur général du CNC, Amar Nafa, délégué général de Culture Relax,<br />

et Charles Raymond, directeur général de CGR Cinémas<br />

Pour Charles Raymond, directeur général de CGR Cinémas, « diversité, accessibilité<br />

et inclusion ont toujours été au cœur des valeurs portées par le groupe et je suis<br />

très enthousiaste aujourd’hui à l’idée d’élargir notre partenariat avec les équipes de<br />

Culture Relax, avec qui nous collaborons depuis plusieurs années, afin de permettre<br />

à TOUS les spectateurs de goûter aux plaisirs du cinéma sur grand écran ».<br />

N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong><br />

29


RETOUR SUR CANNES<br />

LUTTE ANTIPIRATAGE :<br />

LA PISTE DE L'ACHARNEMENT,<br />

EN ATTENDANT PLUS DE COERCITION<br />

©A.Algan<br />

Faire de la pédagogie…<br />

avec humour<br />

La table ronde cannoise a été l’occasion de dévoiler<br />

les images de la campagne grand public<br />

d’incitation à “l’arrêt du piratage”, préparée par<br />

l’Arcom en collaboration avec le CNC. Partant du<br />

constat qu’en 2022, 86 % des internautes français<br />

de 15 ans et plus ont consommé au moins un bien<br />

culturel en ligne (films, séries, jeux vidéo,<br />

musiques…), et après les études sur les freins et les<br />

motivationsdes internautes, l’Arcom et le CNC ont<br />

choisi de cibler prioritairement le 15-39 ans. D’où le<br />

choix d’un ton « qui joue sur le registre de<br />

l’humour et de l’absurde », autour de séances de<br />

coaching d’un genre particulier avec l’actricehumoriste<br />

Julie Ferrier. Des spots de 30 secondes<br />

sont destinés à être diffusés à la télévision et au<br />

cinéma, deux spots audio de 20 secondes à la<br />

radio, et trois déclinaisons numériques de 15<br />

secondes sur les plateformes et les réseaux sociaux.<br />

Élaborée, à la suite d’un appel d’offre, par l’agence<br />

<strong>Pro</strong>digious et réalisée par Bill Barluet, cette<br />

campagne démarrera le 15 juin <strong>2023</strong> et s’étalera<br />

sur plusieurs mois.<br />

©Arcom-CNC<br />

Comme chaque année à Cannes, le CNC et<br />

l’Arcom ont fait le point sur les actions en<br />

matière de protection de la création<br />

sur internet.<br />

En 2018, plus de 15 millions d’internautes visitaient au<br />

moins un site pirate par mois. Quatre ans plus tard, ce<br />

chiffre a plus que régressé, avec 9 millions de visiteurspirates<br />

mensuellement comptabilisés (soit 13 % des<br />

internautes). Et la tendance est encore à la baisse sur le<br />

premier trimestre de <strong>2023</strong>. De quoi réjouir les participants<br />

de la table ronde CNC-Arcom du 20 <strong>mai</strong> consacrée aux<br />

« engagements et actions pour défendre la création et lutter<br />

contre le piratage ». Mais encore faut-il « profiter de la<br />

dynamique engagée pour aller plus loin », a prévenu Denis<br />

Rapone, membre du collège de l'Arcom. La nouvelle<br />

autorité administrative, dispose de nouveaux outils de<br />

lutte qui ont permis, sur sa première année d'activité en<br />

2022, de bloquer des centaines de sites pirates initiaux<br />

et, grâce à ses compétences élargies, des milliers de sites<br />

miroirs.<br />

Pour Denis Rapone, la diminution du piratage est à<br />

saluer, <strong>mai</strong>s garde « un goût d’insatisfaction ». Car comme<br />

le confirme Cécile Lacoue, directrice des études et des<br />

statistiques du CNC, la tendance est désor<strong>mai</strong>s au<br />

« tassement ». En effet, si en 2022, l’audience des sites de<br />

SVOD a été trois fois supérieure à l'audience illégale, « le<br />

marché des offres légales, désor<strong>mai</strong>s arrivé à maturité, a<br />

atteint un plateau ». Il en est donc de même pour son<br />

effet bénéfique sur la baisse du piratage. D’autant plus<br />

que les ¾ des internautes pirates <strong>–</strong> majoritairement des<br />

hommes, jeunes et CSP+ <strong>–</strong> citent “l'habitude” comme<br />

raison de la pratique. D’où la campagne pédagogique<br />

qui se prépare, afin d’inciter ces addicts à changer de<br />

comportement (voir encart ci-contre).<br />

De gauche à droite :<br />

Frédéric Delacroix (délégué<br />

général de l’Alpa),<br />

Victor Hadida (président<br />

de la FNEF), Benoit Tabaka<br />

(directeur des relations<br />

institutionnelles et des<br />

politiques publiques à<br />

Google France), Amélie<br />

Meynard (directrice des<br />

affaires publiques du<br />

Groupe Canal+)<br />

Par ailleurs, après le peer-to-peer (qui représente 7 % de<br />

la pratique pirate, en relative stabilité après des années<br />

de baisse), le streaming (toujours le premier protocole<br />

utilisé, <strong>mai</strong>s en forte baisse de 37 % en deux ans), le DDL<br />

(en baisse limitée à 17 %), les défenseurs de contenu<br />

doivent faire face à de nouveaux défis, dont l’IPTV, « qui<br />

rend la frontière floue entre ce qui est légal et illégal » et les<br />

cyberlockers*. Et ceci même si l’Arcom compte, parmi<br />

ses récentes victoires, la fermeture d’un des plus gros<br />

d’entre eux.<br />

En outre, face aux sites pirates de grande audience,<br />

« devenues des marques installées », l’Arcom suit « la piste<br />

de l'acharnement », et va élargir le périmètre des acteurs<br />

techniques sur lesquels il s’appuie (actuellement, principalement<br />

les fournisseurs d’accès et Google).<br />

Victor Hadida estime aussi qu’il faut « aller beaucoup plus<br />

loin. Malgré sa diminution, le piratage reste encore une<br />

perte massive pour le secteur. Les injonctions dynamiques<br />

doivent l’être vraiment, et l’exécution des fermetures des sites<br />

miroirs doivent être automatiques. Le besoin d’action ne se<br />

calcule plus en jours <strong>mai</strong>s en heures », souligne le président<br />

de la FNEF, saluant au passage la réactivité dont ont<br />

récemment fait les réseaux sociaux pour supprimer les<br />

notices de contournement du blocage du cyberlocker<br />

Uptobox. « La France pourrait être un modèle et aider les<br />

autres pays à prendre des législations plus restrictives. Mais<br />

pour cela, il faut une véritable volonté politique de s’attaquer<br />

au piratage. Et qu’après le travail de pédagogie, arrive le<br />

temps d’une amende... »<br />

Ayşegül Algan<br />

* services d'hébergement de fichiers en ligne, qui peuvent être utilisés de manière abusive<br />

et illégale pour le partage de contenu protégé par des droits d'auteur<br />

30 N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


La Fédération Nationale des Cinémas Français et ¢<br />

présentent<br />

- SOCIÉTÉ D’ÉDITION DE CANAL PLUS, S.A.S. AU CAPITAL DE 95 018 076 € - 329 211 734 RCS NANTERRE<br />

www.feteducinema.com<br />

#feteducinema<br />

≥Tarif unique de 5€ la séance dans tous les cinémas participants et à toutes les séances du 2 au 5 juillet <strong>2023</strong> inclus<br />

(hors majoration pour les films en 3D, séances spéciales et prestations complémentaires). Offre non cumulable avec d’autres avantages tarifaires.


FRANCE 2030<br />

LES 68 PROJETS<br />

Studios de tournage<br />

Studios de Bry, Bry-sur-Marne (Île-de-France)<br />

Studios de Bailly, Bailly-Ro<strong>mai</strong>nvilliers<br />

(Île-de-France)<br />

Studios de la Montjoie, Saint-Denis (Île-de-France)<br />

TSF Studios 77, Coulommiers (Île-de-France)<br />

Dark Matters, Tigery (Île-de-France)<br />

Terralab Solutions, Reims (Grand Est)<br />

<strong>Pro</strong>vence Studios Marseille & <strong>Pro</strong>vence Studios<br />

Martigues (<strong>Pro</strong>vence-Alpes- Côte d'Azur)<br />

La Victorine, Nice (<strong>Pro</strong>vence-Alpes- Côte d'Azur)<br />

Pics Studio, Saint-Gély-du-Fesc / Fabrègues<br />

(Occitanie)<br />

France TV Studios, Vendargues (Occitanie)<br />

Union Studios,Tourcoing (Hauts-de-France)<br />

Studios de production<br />

numérique<br />

Animation<br />

Teamto, Valence (Auvergne-Rhône-Alpes)<br />

Foliascope, Bourg Les valence/St Péray<br />

(Auvergne-Rhône-Alpes)<br />

Studio Personne n’est parfait, Rennes (Bretagne)<br />

Kazoo Animation, Tourcoing (Hauts-de-France)<br />

Cybergroup Studios, Roubaix (Hauts-de-France)<br />

Xilam Animatione, Paris (Île-de-France)<br />

Mikros Image, Paris (Île-de-France)<br />

Miam ! Animation, Paris (Île-de-France)<br />

Superprod, Paris (Île-de-France)<br />

La transformation en plateau technique pédagogique, couplé à un studio de tournage, du site industriel de France Tabac<br />

à Sarlat est l’un des 68 projets retenus. Il est coordonné par la Société d'économie mixte d'équipement du Périgord avec<br />

l’association Ciné Passion.<br />

LA GRANDE FABRIQUE D<br />

DÉVOILE SES PROJETS<br />

C’est au Festival de Cannes, où il avait été lancé l’année dernière,<br />

que l’appel à projets destiné aux industries créatives françaises a<br />

dévoilé ses 68 lauréats.<br />

Fortiche <strong>Pro</strong>duction, Paris (Île-de-France)<br />

Solidanim, Angoulême / Bordeaux<br />

(Nouvelle-Aquitaine)<br />

TAT Studio, Toulouse (Occitanie)<br />

Jeu vidéo<br />

Don’t Nod Entertainment,Paris (Île-de-France)<br />

New Tales, Paris et Versailles (Île-de-France)<br />

Hawkswell, Paris (Île-de-France)<br />

Shiro Games, Bordeaux (Nouvelle-Aquitaine)<br />

The Game Bakers, Montpellier (Occitanie)<br />

Endroad, Nantes (Pays de la Loire)<br />

Effets spéciaux et post-prod<br />

Unit Image (effets spéciaux), Paris (Île-de-France)<br />

Mathematic (effets spéciaux), Montpellier<br />

(Occitanie)<br />

The Yard (effets spéciaux), Montpellier (Occitanie)<br />

Polyson Post-<strong>Pro</strong>duction (post-prod), Paris<br />

(Île-de-France)<br />

Titra Films (post-prod), Saint-Ouen sur Seine<br />

(Île-de-France)<br />

Dotée de 350 millions d’euros, la Grande Fabrique<br />

de l’image de France 2030 ambitionne de faire du pays<br />

un leader des tournages, de la production de films,<br />

séries et jeux vidéo, de la post production (effets<br />

spéciaux notamment) et de la formation aux métiers<br />

du cinéma et de l’audiovisuel. Car comme l’indiquent<br />

toutes les projections, et après deux années marquées<br />

par la pandémie, le secteur va non seulement poursuivre<br />

<strong>mai</strong>s accentuer sa croissance. Une dynamique amplifiée<br />

par l’évolution, pour rappel, du cadre réglementaire<br />

qui a intégré les plateformes (Netflix, Amazon,<br />

Disney+…) au financement de la création française<br />

et européenne à hauteur de 20 % minimum de leur<br />

chiffre d’affaires réalisé en France. Le volume des<br />

productions culturelles pourrait ainsi doubler d’ici<br />

2030, offrant des perspectives sans précédent pour les<br />

acteurs de la création et de la production.<br />

Or, la France est, à l’heure actuelle, sous-dotée en<br />

infrastructures de tournages. Grâce aux projets sélectionnés<br />

pour la Grande Fabrique de l’image, d’ici 2030,<br />

elle aura doublé la surface de plateaux pour atteindre<br />

153 000m² et quasi-quadruplé la surface de backlots<br />

(décors extérieurs permanents) pour atteindre 187 000<br />

m². Un « saut industriel » qui placera le pays <strong>–</strong> si la<br />

totalité des projets vont à leur terme <strong>–</strong> en tête de<br />

l’Europe continentale, projetant la filière vers les<br />

technologies d’avenir. Pour répondre aux besoins de<br />

recrutement de nouveaux talents, les projets<br />

permettront aussi une accélération et une ouverture<br />

sans précédent sur la formation dans les métiers du<br />

cinéma et de l’audiovisuel.<br />

Parallèlement au souci permanent de réduire l’empreinte<br />

carbone de la filière et de développer d’activités écoresponsables,<br />

ces projets mèneront à une « consolidation<br />

territoriale » autour de pôles d’excellence, réunissant<br />

studios et formation, implantés dans 12 régions différentes<br />

dont 3 territoires d’outre-mer (La Réunion,<br />

Martinique, Guadeloupe). À noter que les ⅔ des projets<br />

retenus sont implantés en dehors de l’Ile-de-France.<br />

De quoi créer des emplois, de l’attractivité touristique<br />

et des retombées économiques <strong>–</strong> directes ou indirectes<br />

(emplois, hôtellerie, restauration, commerces,<br />

tourisme…), estimées à 7,60 euros pour chaque euro<br />

investi dans un tournage.<br />

« C'est la relève du cinéma, de la création audiovisuelle<br />

et numérique que nous sommes en train de créer ! », a<br />

déclaré la ministre de la Culture Rima Abdul Malak<br />

à l’annonce des projets lauréats le 18 <strong>mai</strong> à Cannes.<br />

« Notre ambition est d’élargir et de diversifier le vivier<br />

de talents, aussi bien créatifs que techniques, de développer<br />

les compétences de la filière et d’offrir à la jeunesse<br />

l’opportunité de porter de nouveaux récits pour nourrir<br />

nos imaginaires. »<br />

32 N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


© Ciné Passion<br />

CHIFFRES CLÉS<br />

Budget de 350 M€<br />

175 dossiers de candidature<br />

68 projets retenus dans 12 régions :<br />

11 studios de tournage<br />

12 studios d’animation<br />

6 studios de jeu vidéo<br />

5 studios d’effets spéciaux<br />

et post-production<br />

Formations<br />

Cinéfabrique, Lyon (Auvergne-Rhône-Alpes)<br />

Ardèche Images, Lussas (Auvergne-Rhône-Alpes)<br />

Groupe Ouest, Plouénour et Brignogan<br />

plage (Bretagne)<br />

Kourtrajme Karaibes, Pointe-Noire (Guadeloupe)<br />

Polytechnique Hauts-de-France, Arenberg<br />

(Hauts-de-France)<br />

Series Mania, Lille (Hauts-de-France)<br />

INA <strong>Pro</strong>jet Studio Campus, Bry-sur-Marne<br />

(Île-de-France)<br />

Cité des Arts Visuels, Montfermeil (Île-de-France)<br />

ESRA Paris/Nice/Cannes (Île-de-France)<br />

ENS Louis Lumière, Saint-Denis (Île-de-France)<br />

Nouvelles Ecritures, Saint-Denis (Île-de-France)<br />

La Fémis, Paris (Île-de-France)<br />

Ecoprod, Paris (Île-de-France)<br />

E L'IMAGE<br />

LAURÉATS<br />

34 organismes de formation<br />

Le Conservatoire Européen d’Ecriture Audiovisuelle,<br />

La Rochelle (Nouvelle-Aquitaine)<br />

France Tabac, Société Economie Mixte du Périgord<br />

Nouvelle-Aquitaine, Sarlat-la-Canéda<br />

(Nouvelle-Aquitaine)<br />

Travelling, Montpellier / Sète (Occitanie)<br />

D.E.F.I <strong>Pro</strong>duction - Dire. Ecrire. Filmer. Imaginer,<br />

Toulouse (Occitanie)<br />

Les Ateliers de l’Image et du Son, Marseille<br />

(<strong>Pro</strong>vence-Alpes-Côte d'Azur)<br />

©Cécile Vargoz<br />

Université d’Aix-Marseille (<strong>Pro</strong>vence-Alpes-<br />

Côte d'Azur)<br />

Kourtrajme Marseille (<strong>Pro</strong>vence-Alpes-Côte d'Azur)<br />

Organismes de formation numérique<br />

Ecole Cartoucherie Animation Solidaire, Valence<br />

(Auvergne-Rhône-Alpes)<br />

Ogec Lycée et Institut Montplaisir, Montplaisir<br />

(Auvergne-Rhône-Alpes)<br />

Films en Bretagne, Lorient / Rennes (Bretagne)<br />

Creative Seeds, Rennes / Cesson-Sévigné (Bretagne)<br />

Institut Georges Méliès,Orly (Île-de-France)<br />

Simplon.Co, Montreuil (Île-de-France)<br />

Creative Handicap, Asnières / Nanterre (Île-de-France)<br />

Kreanim (Rubika Réunion) Saint Paul (La Réunion),<br />

prévisionnel à ce stade<br />

Parallel 14 (Martinique)<br />

CNAM-ENJMIN, Angoulême (Nouvelle-Aquitaine)<br />

Audio Workshop, Montpellier (Occitanie)<br />

Le plateau virtuel de <strong>Pro</strong>vence Studios à Martigues, dont le projet d'agrandissement a été retenu, avinsi que la création d'un 2e volet à Marseille.<br />

<strong>Pro</strong>cessus de sélection<br />

Deux comités de sélection, présidés par le cinéaste<br />

Cédric Jimenez et la créatrice de jeu vidéo Muriel<br />

Tramis, composés d’experts indépendants aux profils<br />

complémentaires, ont examiné 175 dossiers de<br />

candidature.<br />

Idem Formation, Perpignan (Occitanie)<br />

ARTFX Montpellier / Lille / Paris (Occitanie)<br />

La Plateforme,Marseille (<strong>Pro</strong>vence-Alpes-Côte d'Azur)<br />

Ecole des Nouvelles Images, Avignon (<strong>Pro</strong>vence-<br />

Alpes-Côte d'Azur)<br />

Isart Digital Paris/ Nice (<strong>Pro</strong>vence-Alpes-Côte d'Azur)<br />

N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong><br />

33


FESTIVAL<br />

ANNECY <strong>2023</strong><br />

UN FESTIVAL PLUS LONG,<br />

AVEC PLUS DE FILMS<br />

Riche programme pour le<br />

Festival international du<br />

film d’animation qui se<br />

déroule cette année du<br />

11 au 17 juin, soit sur une<br />

journée supplémentaire.<br />

Compétition L’Officielle<br />

Film d’ouverture : Sirocco et le Royaume des courants<br />

d’air de Benoît Chieux / Haut et Court (13/12)<br />

Art College 1994 de Liu Jian<br />

Détective Conan : le sous-marin noir de Yuzuru<br />

Tachikawa / Eurozoom (2/08)<br />

Four Souls of Coyote d'Áron Gauder<br />

Le Royaume de Kensuké de Neil Boyle et Kirk Hendry<br />

/ Le Pacte<br />

La Sirène de Sepideh Farsi / Bac (28/06)<br />

Linda veut du poulet ! de Chiara Malta et Sébastien<br />

Laudenbach / Gebeka (18/10)<br />

Le Château solitaire dans le miroir (Lonely Castle in<br />

the Mirror) de Keiichi Hara / Eurozoom (13/09)<br />

Mars Express de Jérémie Périn / Gebeka (22/11)<br />

Les Inséparables (The Inseparables) de Jérémie Degruson<br />

/ KMBO (13/12)<br />

Léo (The Inventor) de Jim Capobianco et Pierre-Luc<br />

Granjon / KMBO (<strong>31</strong>/01/24)<br />

The Tunnel to Summer, the Exit of Goodbyes de<br />

Tomohisa Taguchi<br />

Compétition Contrechamp<br />

Adam change lentement de Joël Vaudreuil<br />

Heavies tendres de Carlos Perez-Rêche et Joan Tomas<br />

Johnny & Me - Un voyage dans le temps avec John<br />

Heartfield de Katrin Rothe<br />

Komada - A Whisky Family de Masayuki Yoshihara<br />

La Grotte sacrée de Daniel Minlo et Cyrille Masso<br />

Robot Dreams de Pablo Berger / Wild Bunch<br />

Rose petite fée des fleurs de Karla Nor Holmbäck<br />

/ Gebeka<br />

Saleem de Cynthia Madanat Sharaiha<br />

Slide de Bill Plympton / ED<br />

Toldi de Marcell Jankovics et Lajos Csákovics<br />

Tony, Shelly and the Magic Light de Filip Pošivač<br />

White Plastic Sky de Tibor Banoczki et Sarolta Szabo<br />

/ KMBO<br />

Séances événements<br />

Blue Giant de Yuzuru Tachikawa / Eurozoom<br />

Deep Sea de Xiaopeng Tian / KMBO<br />

Élémentaire de Peter Sohn / Disney (21/06)<br />

The Lord of the Rings : The War of the Rohirrim de<br />

Kenji Kamiyama (premières images) / Warner<br />

Les Trolls 3 de Walt Dohrn et Tim Heitz (premières<br />

images) / Universal (18/10)<br />

Fixed de Genndy Tartakovsky / Sony<br />

Wish de Fawn Veerasunthorn et Chris Buck (premières<br />

images) / Disney (29/11)<br />

Garden of Remembrance de Naoko Yamada<br />

In the Stars de Gabriel Osorio<br />

Chicken Run: Dawn of the Nugget de Sam Fell (premières<br />

images) / Netflix<br />

Inspector Sun et la malédiction de la Veuve noire de<br />

Julio Soto Gurpide / Alba (1/11)<br />

Kaina of the Great Snow Sea : Star Sage de Hiroaki Ando<br />

La Forêt de Mademoiselle Tang de Denis Do<br />

Migration de Benjamin Renner (premières images) /<br />

Universal (06/12)<br />

Nimona de Nick Bruno et Troy Quane / Netflix<br />

Nina et le secret du hérisson d’Alain Gagnol et Jean-<br />

Loup Felicioli / KMBO (11/10)<br />

Oizi, la voix de la forêt de Tim Harper<br />

Ruby, l’ado Kraken de Kirk Demicco et Faryn Pearl /<br />

Universal (28/06)<br />

Screecher’s Reach de Paul Young / Disney+<br />

Teenage Mutant Ninja Turtles : Mutant Mayhem de<br />

Jeff Rowe et Kyler Spears (WIP) / Paramount<br />

Le Fantôme de Canterville de Kim Burdon et<br />

Robert Chandler<br />

La Concierge du grand magasin de Yoshimi Itazu<br />

The First Slam Dunk de Takehiko Inoue / Wild<br />

Bunch (26/07)<br />

The Spider Within : A Spider-Verse Story de Jarelle<br />

Dampier / Sony<br />

The Spy Dancer de Julien Chheng / Disney+<br />

Séances de minuit<br />

Aqua Teen Forever : Plantasm de Dave Willis et<br />

Matt Maiellaro<br />

La Guerre des Dieux (New Gods : Yang Jian) de Ji Zhao<br />

/ KMBO (30:08)<br />

Phi 1.618 de Theodore Ushev<br />

The Weird Kidz de Zach Passero<br />

Annecy Classics<br />

Galaxy Express 999 de Rintarô<br />

Les Maîtres du temps de René Laloux / Tamasa<br />

Pencils vs Pixels de Phil Earnest et Bay Dariz<br />

L'Histoire du soldat de R.O. Blechman<br />

Theodore Ushev : liens invisibles de Borislav Kolev<br />

Par ailleurs, 17 projets en cours de fabrication seront<br />

présentés, avec des images inédites de 12 longs métrages,<br />

1 série, 3 expériences VR et 1 court métrage. Sans oublier<br />

les thématiques de cette édition : Hommage à l’animation<br />

mexicaine, à travers 9 programmes dont plusieurs<br />

courts en compétition, et Animation, fiertés et diversité,<br />

avec quatre programmes de courts métrages.<br />

34 N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


MOBILISATION<br />

UN FRONT UNI AUTOUR DU<br />

FESTIVAL DE CLERMONT-FERRAND<br />

La baisse de moitié de la subvention attribuée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes à la manifestation internationale dédiée au court<br />

métrage a suscité une très large mobilisation des acteurs culturels. Un moment d’échange au Café des Cinéastes de l’Acid lors du Festival<br />

des Cannes a permis d’unir la parole, et mettre à jour l’étendue du malaise d’un <strong>mai</strong>llon essentiel de la filière cinéma.<br />

©A.Algan<br />

Moment de solidarité active au Café des Cinéastes de l’Acid<br />

Convergence<br />

des luttes<br />

La rencontre informelle du Café des Cinéastes de<br />

l’Acid à Cannes autour du Festival du court métrage<br />

de Clermont, a aussi été l’occasion de donner la<br />

parole au collectif Sous les écrans la dèche. Le<br />

mouvement, né à la veille de la crise sanitaire suite<br />

aux annonces des réformes à venir de l’assurance<br />

chômage, alerte sur les difficultés de travailleur.se.s<br />

des festivals de cinéma, alternant CDD d'usage,<br />

contrats de vacation, auto-entreprenariat, missions<br />

d'indépendants, droits d'auteur et périodes de<br />

chômage. Et ceci alors que le système de<br />

l'intermittence, à l'œuvre pour les festivals de<br />

théâtre et de musique, n’est pas applicable aux<br />

festivals de cinéma et que 80 % des diplômés en<br />

master touchent moins de 1 600 euros mensuels. «<br />

Une précarité grandissante qui pourrait bien<br />

mener à une hémorragie de salariés », alertent les<br />

représentants du collectif.<br />

Pour rappel, c’est quelques jours avant le Festival de<br />

Cannes que celui de Clermont-Ferrand a vu l’engagement<br />

de son premier financeur passer de 210 000 € à 100 000 €<br />

pour l’année <strong>2023</strong>. Une baisse qui « pourrait, à court<br />

terme, signer la fin du festival et de l’association », alertait<br />

alors Sauve qui peut le court métrage, défendue par les<br />

principales organisations professionnelles, notamment<br />

le Blic, le Bloc et l’Arp, qui redoutent que plus largement,<br />

« cette décision puisse impacter les fonds de soutien régionaux<br />

dédiés au cinéma ».<br />

Plus largement, la solidarité s’est exprimée au-delà des<br />

frontières. « Nous avons reçu un immense soutien du monde<br />

entier », s’est émue, à Cannes, Julie Rousson, la co-déléguée<br />

générale du festival de Clermont, encore sous le<br />

choc de voir le budget de l’édition <strong>2023</strong> <strong>–</strong> qui s’est donc<br />

déjà tenu fin janvier dernier <strong>–</strong> amputé. « Avec les exigences<br />

et dispositifs sanitaires liés au Covid, nous avions déjà une<br />

grosse perte sur l’édition 2022 ; nous ne pourrons pas encaisser<br />

un nouveau déficit budgétaire. » D’autant plus qu’au-délà<br />

de ce temps fort annuel, « quand on touche au festival, on<br />

touche aussi à tout le reste de nos actions, menées sur l’ensemble<br />

de l’année et du territoire ».<br />

Clermont-Ferrand est, en outre, loin d’être le seul à être<br />

mis en péril par de récents arbitrages financiers des<br />

collectivités territoriales. De quoi inquiéter l’ensemble<br />

des acteurs présents à la rencontre du Café des Cinéastes<br />

à Cannes, notamment sur leur liberté de prise de parole<br />

publique face à la crainte de perdre à leur tour leurs<br />

subventions. « Et sachant [qu’elles] sont à périmètre constant<br />

depuis des années, donc finalement en baisse », note Pauline<br />

Ginot, la déléguée générale de l’Acid. Adapter les actions<br />

menées à la baisse n’est pas pour autant une solution, vu<br />

qu’elle légitimerait de futures baisses de financement.<br />

Résultat : « Nous passons plus de temps à répondre aux appels<br />

à projets qu’à mener les projets… »<br />

Au nom de la Fédération de l’action culturelle cinématographique<br />

(FACC), la déléguée générale de l’Agence<br />

du court métrage Amélie Chatellier a souligné l’importance<br />

d’ouvrir un « espace d'existence » pour l’ensemble<br />

des professionnels de la diffusion culturelle et de l'éducation<br />

aux images. « Nous n’entrons dans aucune case de<br />

la filière, alors que nous participons pleinement à l’économie<br />

du cinéma. » De fait, la fragilisation de ces acteurs aboutit<br />

inévitablement à la fragilisation de la diversité culturelle.<br />

« Au mépris de tous les engagements écrits, les états généraux<br />

des festivals mis en place par la précédente ministre de la<br />

Culture n’ont débouché à des actions fortes que pour le<br />

spectacle vivant », a déploré Antoine Leclerc, délégué<br />

général du festival Itinérances d’Alès ainsi que du Carrefour<br />

des festivals. « Et ceci, alors que nous contribuons au classement<br />

des salles, aux remontées de recettes, à l’attraction<br />

du public et au renouvellement des talents. »<br />

Reste l'espoir que cette crise particulièrement violente<br />

autour des perspectives de financements publics débouche<br />

sur un vrai dialogue. « On parle beaucoup de développement<br />

durable de nos manifestations, <strong>mai</strong>s c’est leur durabilité tout<br />

court qui est en péril. »<br />

Ayşegül Algan<br />

36 N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


DISTRIBUTION<br />

WARNER HONORE SES 100 ANS<br />

SUR GRAND ÉCRAN<br />

Centenaire depuis le 4 avril [voir <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> n°441], le studio a célébré son anniversaire<br />

pendant le Festival de Cannes, avec notamment la projection du documentaire 100 ans de<br />

Warner Bros de Leslie Iwerks à Cannes Classics. Désor<strong>mai</strong>s, les festivités vont se déployer<br />

dans les salles françaises dès le 7 juin.<br />

Ce sont plus de 200 cinémas qui, pendant tout l’été,<br />

vont participer à la célébration de l’anniversaire du studio<br />

iconique. Hormis sa suggestion de 11 films (Le Chanteur<br />

de jazz, Casablanca, 2001, L'Odyssée de l’espace entre<br />

autres) que les salles peuvent programmer dès le 7 juin,<br />

Warner a laissé libre court à l’envie des exploitants.<br />

À Paris, plusieurs cinémas du Quartier Latin ont prévu<br />

d’y dédier une large partie de leur programmation, jouant<br />

des titres récemment numérisés. Ainsi, aux Écoles Cinema<br />

Club seront projetés La Splendeur des Amberson (7/06),<br />

Quand la ville dort (21/06), Un homme dans la foule<br />

(5/07), Une étoile est née de 1937 (19/07), Arsenic et<br />

vieilles dentelles (2/08), Luke la <strong>mai</strong>n froide (16/08),<br />

L’Insoumise (30/08). La Filmothèque diffusera, elle, The<br />

Shop Around The Corner (7/06), Les Passagers de la nuit<br />

(14/06), La Charge héroïque (21/06), L’Inconnu du Nord-<br />

Express (28/06), Les Ensorcelés (5/07).<br />

Toujours dans la capitale, l’UGC Ciné Cité Les Halles<br />

réserve exclusivement une de ses 27 salles au centenaire<br />

du 7 juin au 29 août, en programmant un film par jour<br />

tout l’été, soit 84 films. L’UGC Ciné Cité Bercy mettra<br />

à l’honneur des sagas et réalisateurs emblématiques de<br />

Warner en organisant des marathons sur plusieurs weekends.<br />

Le Pathé Les Fauvettes consacre, lui, une de ses<br />

salles à une sélection Warner, avec notamment deux<br />

séances Ciné-club. À noter qu’une version plus traditionnelle<br />

de l’exposition photos Paris Match visible à<br />

Cannes circulera cet été dans la galerie du Paris Cinéma<br />

Club, aux Fauvettes ainsi qu’à l’UGC des Halles.<br />

Les principaux circuits sont également partenaires.<br />

Ainsi, Pathé Cinémas va programmer 5 films Warner<br />

via ses séances Il était une fois… introduites en vidéo<br />

par le critique Philippe Rouyer. Harry Potter à l’école<br />

des sorciers sera projeté lors de “La Grande Journée des<br />

Enfants”, organisée le 18 juin dans le réseau. Chez UGC<br />

Cinémas, l’opération “UGC fête Warner” se décline<br />

dans les différentes salles du circuit, tandis qu’UGC<br />

Culte va être intégralement dédié au centenaire cet été,<br />

avec une dizaine de films programmés dans 16 cinémas<br />

du groupe. De son côté, CGR Cinémas s’associe à<br />

Warner pour lancer une application permettant aux<br />

spectateurs de choisir les titres du studio qu’ils veulent<br />

voir dans leur cinéma, avec des cadeaux et autres avantages<br />

à gagner par ailleurs. 17 films Warner seront<br />

projetés pendant l’été dans une quinzaine de Kinepolis<br />

via les séances Kultissimes. Megarama et Cinéville<br />

projeteront une dizaine de titres tandis que mk2<br />

programme, entre autres, Les Affranchis dans le cadre<br />

de son Festival Cinéma Paradiso Louvre. Plusieurs<br />

cinémas indépendants prévoient également de consacrer<br />

une large partie de leur programmation estivale aux<br />

100 ans du studio. En avant-programme des films jeune<br />

public diffusés, la major a mis à disposition Looney<br />

Tunes Les Mangeurs d’oiseaux anonymes, Oscar du<br />

meilleur court métrage d’animation en 1957.<br />

Pour accompagner cet anniversaire dans les salles, Warner<br />

déploie une vaste campagne, soutenue notamment par<br />

AlloCiné, La Septième Obsession, Le Monde ou encore<br />

Télérama. Affiches stylisées, bande annonce, photos,<br />

visuels pour les réseaux sociaux et dossier de presse sont<br />

également à disposition. Partenaire, l’Afcae a conçu un<br />

clip court, dans lequel le critique N. T. Binh présente le<br />

studio, qui pourra être montré en amont des séances de<br />

patrimoine. Enfin, l’ADRC a mis au point un dépliant<br />

afin d’accompagner plusieurs rétrospectives proposées à<br />

ses adhérents dès le 7 juin : période du muet, pré-Code,<br />

films d’aventure, grands auteurs des années 40 et 50<br />

(Curtiz, Huston, Hitchcock) et du Nouvel Hollywood<br />

(Penn, Coppola), cinéastes phares (Kubrick et Eastwood).<br />

Tanguy Colon<br />

Multiples acquisitions cannoises pour<br />

Carlotta<br />

La structure de Vincent Paul-<br />

Boncour, spécialisée en<br />

cinéma de patrimoine, a<br />

conclu plusieurs opérations<br />

sur la Croisette. La société a<br />

notamment acquis les droits<br />

de Nomad de Patrick Tam,<br />

sorti en 1982 et dont la<br />

version restaurée a été<br />

présentée en avant-première<br />

mondiale au Hong Kong<br />

International Film Festival, puis au Udine Far East Film<br />

Festival. « Ravi de faire découvrir prochainement en France<br />

ce chef-d’œuvre de la nouvelle vague hongkongaise des années<br />

1980. Film sidérant avec un tout jeune Leslie Cheung ! »,<br />

a commenté le distributeur.<br />

Dans la foulée, Carlotta a acheté les droits salles et vidéo<br />

du Disque rouge (Il Ferroviere) de Pietro Germi, sorti<br />

en 1956 et présenté cette année à Cannes Classics dans<br />

une restauration 4K pilotée par la Cineteca di Bologna<br />

et Surf Film au laboratoire L’Immagine Ritrovata.<br />

©Carlotta-Les Acacias<br />

La Trilogie d’Apu : La Complainte du sentier<br />

Enfin, le distributeur a annoncé son association<br />

avec Les Acacias (Jean-Fabrice Janaudy) pour<br />

co-acquérir La Trilogie d’Apu, de Satyajit Ray. Elle<br />

se compose de La Complainte du sentier (1955),<br />

restauré par Criterion, de L’Invaincu (1956), restauré<br />

par l’Academy of Motion Pictures Arts and Sciences,<br />

et de Le Monde d’Apu (1959), restauré par la Cineteca<br />

di Bologna. Légalement invisible depuis des décennies<br />

en France, cette trilogie culte sera distribuée en<br />

salles par Les Acacias dans une nouvelle version 4K,<br />

Carlotta gérant l’édition physique, les deux structures<br />

pilotant de concert les ventes VOD et TV.<br />

T.C.<br />

Nouvelles acquisitions<br />

de films cannois<br />

Pan Distribution a acheté les droits français d’Augure du<br />

Congolais Baloji, qui a reçu le Prix de la Nouvelle Voix à Un<br />

Certain Regard. Centré sur quatre pseudo-sorciers dans une<br />

Afrique fantasmagorique, ce premier long métrage sortira le<br />

15 novembre. La société de distribution de Philippe Godeau<br />

s’est par ailleurs engagée sur The Feeling That the Time for<br />

Doing Something Has Passed de l’Américaine Joanna Arnow,<br />

comédie noire dans laquelle la cinéaste raconte se raconte<br />

dans l’intime. Le film était présenté à la Quinzaine des<br />

Cinéastes et sera en compétition au prochain Festival du<br />

cinéma américain de Deauville.<br />

C’est dans cette même section que Bodega Films a acheté les<br />

droits de A Song Sung Blue de la Chinoise Zihan Geng. «<br />

D’une élégance formelle à tous les niveaux, le film nous parle de<br />

la jeunesse issue des classes moyennes du nord-est de la Chine,<br />

porté par une jeune actrice fascinante, Zhou Meijun », décrit<br />

le distributeur, qui confirme, avec cette acquisition, sa «<br />

volonté de découvrir, au-delà des premiers films, des réalisatrices<br />

et réalisateurs talentueux. La sélection à Un Certain Regard du<br />

film Terrestrial Verses d’Ali Asgari et d’Alireza Khatami nous<br />

convainc de poursuivre ce travail de recherche ». Sortie prévue<br />

le 6 décembre.<br />

T.C.<br />

N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong><br />

37


INTERNATIONAL<br />

MoviePass étend sa<br />

nouvelle déclinaison sur<br />

l’ensemble des États-Unis<br />

Le service tiers d’abonnement cinéma, qui<br />

expérimentait sa formule bêta depuis le début de<br />

l’année, a profité du week-end du Memorial Day<br />

pour relancer son service à l'échelle nationale.<br />

Cette version, qui était jusqu'à présent uniquement<br />

utilisable par les inscrits sur la liste d'attente<br />

MoviePass, arrive juste à temps pour la saison des<br />

blockbusters estivaux et sera valable dans plus de<br />

4 000 cinémas.<br />

Si la première formule d’abonnement est fixée à 10<br />

dollars, elle ne permet d’accéder qu’à 1 à 3 séances<br />

par mois, contrairement à l’offre illimitée qui a fait<br />

les grandes heures, <strong>mai</strong>s aussi la grande faillite de<br />

MoviePass. Désor<strong>mai</strong>s dirigée par son fondateur<br />

d’origine Stacy Spikes, la société a donc reconfiguré<br />

son business model et propose quatre forfaits<br />

mensuels : Basique à 10 $ pour 1 à 3 films par mois,<br />

Standard à 20 $ pour 3 à 7 films par mois, Premium<br />

à 30 $ pour 5 à 11 films par mois et <strong>Pro</strong> à 40 $ pour<br />

jusqu'à 30 films par mois.<br />

A.A.<br />

May December de Todd<br />

Haynes vendu à Netflix<br />

Après la projection cannoise du film en compétition,<br />

la plateforme en a acquis les droits<br />

nord-américains pour 11 M $. Selon le magazine<br />

Deadline, il s’agirait du plus gros contrat signé à<br />

Cannes cette année, Netflix ayant fait monter les<br />

enchères, alors qu’il ne prend les droits que pour<br />

l'Amérique du Nord, ce qui est très rare. L'accord a<br />

été passé avec CAA Media Finance et UTA<br />

Independent Film Group, qui détiennent les<br />

mandats aux États-Unis et au Canada, Rocket<br />

Science se chargeant des ventes à l’international.<br />

En France, c’est ARP Sélection qui sortira May<br />

December en salles, le 24 janvier 2024.<br />

©May December <strong>Pro</strong>ductions 2022 LLC<br />

Pierre Chican concevra<br />

des cinémas Cinerji au<br />

Maroc<br />

Après Pathé Cinémas en Tunisie et au Sénégal, c’est au<br />

tour du groupe marocain Cinerji de conclure un accord<br />

avec Pierre Chican Architecture, pour la réalisation de<br />

ses futurs cinémas dans plusieurs grandes et moyennes<br />

métropoles du Royaume. Début 2024, le circuit ambitionne<br />

d’achever la construction de six établissements de<br />

8 à 10 écrans, équipés par Dolby, KCS et Christie, dans<br />

les villes de Casablanca, Marrakech, Agadir et Fès.<br />

À moyen terme, Cinerji prévoit l'ouverture de 25 multiplexes<br />

d’ici trois ans, en étendant notamment son<br />

implantation à Essaouira, Nador, Rabat, Salé, Tétouan,<br />

Hoceima, Oujda, Assila et Guelmim. « Cette expansion<br />

progressive témoigne de l'engagement de Cinerji à offrir des<br />

opportunités de divertissement cinématographique de qualité<br />

à un public toujours plus large », a commenté le groupe marocain.<br />

Cinerji et Pierre Chican Architecture prévoient également<br />

d’installer des salles Ōma Cinema dans certains de ses<br />

projets, alors que la première salle de ce type au monde<br />

ouvrira ses portes d’ici la fin de l’année, dans le nouveau<br />

complexe CinéWest de Mougins, dans les Alpes-<br />

Maritimes françaises.<br />

T.C.<br />

Un prix d'excellence<br />

ICTA pour le cinéma<br />

Filmtheater à Munich<br />

L’historique mono écran de la capitale bavaroise<br />

a été distingué le 10 <strong>mai</strong>, par l’International<br />

Cinema Technology Association (ICTA), lors de<br />

la convention allemande des exploitants de<br />

cinéma, Kino <strong>2023</strong>.<br />

« Le Filmtheater de Munich poursuit depuis de nombreuses<br />

décennies sa philosophie : être un paradis pour les amoureux<br />

du cinéma », a indiqué le représentant de l’ICTA Jan<br />

Runge. L’établissement, qui a ouvert ses portes en 1954,<br />

a été le premier cinéma allemand à être certifié THX (en<br />

1987), à programmer des retransmissions d’opéra sur<br />

son grand écran, le premier cinéma munichois à opter<br />

(il y a plus de 30 ans) pour des séances VO, <strong>mai</strong>s aussi<br />

un des premiers à vendre du pop-corn frais préparé sur<br />

place. Il est actuellement dirigé par Klaus Ungerer.<br />

Depuis sa dernière rénovation, le Filmtheater Cinema<br />

propose du son Dolby Atmos et de la projection laser<br />

4K à contraste élevé, soit « une expérience cinématographique<br />

haut de gamme » complétée par 411 sièges confort et un<br />

hall récemment rénové. Le jury a aussi été particulièrement<br />

sensible au site web du cinéma qui met en avant les<br />

équipements technologiques du site, l’ICTA y voyant<br />

une prolongation du « sens du spectacle » du lieu.<br />

A.A.<br />

©Cinema Filmtheater<br />

Les cinémas espagnols<br />

à la reconquête du<br />

public senior<br />

Le ministère espagnol de la Culture lance une<br />

opération tarifaire ciblant le groupe d'âge<br />

qui, depuis la crise sanitaire, met le plus de<br />

temps à reprendre les habitudes de<br />

fréquentation des salles de cinéma.<br />

Si, chez nos voisins ibériques, 49,3 % des 20-24 ans sont<br />

allés au cinéma au moins une fois dans l’année entre<br />

2021 et 2022, ce pourcentage chute à 6 % chez les seniors.<br />

Le ministère espagnol de la Culture lance donc une<br />

opération qui permettra aux plus de 65 ans, , de payer<br />

2 euros leur place de ciné, un jour par se<strong>mai</strong>ne*.<br />

L’initiative, ouverte à tous les cinémas et proposée en<br />

collaboration avec les principales associations du secteur<br />

de l’exploitation cinématographique, dispose d'un budget<br />

de 10 M €. Malgré la reprise observée en 2022 et début<br />

<strong>2023</strong>, les salles espagnoles comptent encore environ 40 %<br />

de spectateurs de moins par rapport à la moyenne des<br />

années 2017 à 2019. Après le lancement du “Bono<br />

Cultural Joven” en juillet 2022 <strong>–</strong> soit le pass Culture<br />

espagnol dotant chaque jeune de 18 ans de 400 euros à<br />

dépenser en offres culturelles <strong>–</strong>, les pouvoirs publics<br />

espagnols comptent donc « continuer à contribuer à la<br />

croissance d'un secteur fondamental de notre économie, tout<br />

en favorisant un vieillissement actif et sain de la population<br />

de plus de 65 ans »… et qui, de fait, représente un public<br />

potentiel de 9,5 millions de personnes.<br />

À noter aussi, parmi les autres opérations promotionnelles,<br />

que la 20 e Fiesta del Cine (soit la Fête du Cinéma espagnole)<br />

a eu lieu du 15 au 18 <strong>mai</strong> dernier. Si elle permet<br />

à tous de profiter, durant quatre jours, de séances à 3,50 €<br />

dans les 326 cinémas participants (qui représentent 2 932<br />

écrans sur 3 563), les spectateurs devaient préalablement<br />

(et gratuitement) s'inscrire sur le site internet de la<br />

manifestation. Sauf les moins de 14 ans… et les plus de<br />

60 ans, qui pouvaient directement bénéficier du tarif<br />

spécial Fiesta !<br />

A.A.<br />

*bien que probablement fixé sur les mardis, le jour récurrent de l'opération n’est pas<br />

encore officialisé.<br />

©Aidin Geranrekab<br />

38 N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


EXPLOITATION<br />

Le Monciné d’Anglet distingué par la CST<br />

La Commission supérieure technique a remis à Cannes son label Excellence à deux salles<br />

du complexe exploité par François-Xavier Menou.<br />

En novembre dernier, le Monciné<br />

d'Anglet, sur la côte basque, annonçait<br />

devenir 100 % Premium, en<br />

ayant modernisé ses 7 salles pour la<br />

sortie d'Avatar : la voie de l’eau. Du<br />

gradinage des salles aux cabines<br />

refaites, en passant par l’installation<br />

de fauteuils “Full recliner” numérotés,<br />

tout le cinéma a été en effet repensé.<br />

François-Xavier Menou, qui exploite<br />

le cinéma depuis dix-sept ans, dit<br />

s’être s’est inspiré de l’expérience de<br />

son associé Ociné, troisième exploitant<br />

espagnol. « Mon envie était de<br />

coller à la qualité française. L’architecte<br />

et moi avons pris la norme Afnor NF<br />

S 27-001. Puis nous avons cherché à être mieux-disant sur<br />

tous les critères en visant l’excellence du champ de vision ».<br />

Pour un meilleur confort, les jauges des salles ont été<br />

réduites et deux d’entre elles ont été équipées en Dolby<br />

Atmos et en 3D active par Ciné Digital.<br />

Ce sont donc les salles 1 et 2 du Monciné d'Anglet qui<br />

ont reçu officiellement le label Excellence de la CST, le<br />

18 <strong>mai</strong> à Cannes. Pour rappel, ce label distingue les salles<br />

offrant, par leurs aménagements, «un spectacle de la plus<br />

grande qualité possible, au-delà des exigences des normes<br />

qualitatives françaises ».<br />

©CST<br />

Angelo Cosimano, président de la CST, François-Xavier Menou, directeur général de<br />

Monciné à Anglet, et Etienne Roux, président de Ciné Digital.<br />

Le mois dernier, c’est la salle 1 de L’Empire à Paray Le<br />

Monial qui avait été labellisée.<br />

Cela porte à 18 le nombre de salles labellisées Excellence,<br />

à savoir la grande salle de projection du CNC, les 7 aux<br />

Arches de Lumières à Yvetot, L’Espace Miramar à Cannes,<br />

une au cinéma Les Enfants du Paradis à Chartres, au<br />

Loft à Châtellerault, au Publicis cinémas à Paris, au<br />

CinéPal’ à Palaiseau, à L’Empire à Paray Le Monial, au<br />

Jean Eustache à Pessac et au Forum à Sarreguemines.<br />

C.V.<br />

Le Buxy de Boussy-Saint-<br />

Antoine baisse le rideau<br />

Définitivement fermé depuis le 15 <strong>mai</strong>, le<br />

complexe cinématographique de la commune<br />

essonnienne met en exergue la difficulté des<br />

cinémas à faire face aux exigences de grands<br />

bailleurs privés.<br />

« C’est une mauvaise nouvelle pour notre ville et notre<br />

territoire », a déclaré le <strong>mai</strong>re Ro<strong>mai</strong>n Colas la veille<br />

de la liquidation judiciaire du Buxy, en saluant le<br />

travail des exploitants Henri et Claudine Demoulin.<br />

« Nous étions conscients des difficultés », a précisé<br />

l’édile de la commune de 8 000 habitants, à une<br />

vingtaine de kilomètres au sud-est de Paris, qui<br />

soutenait le cinéma depuis une dizaine d'années<br />

via une convention. Pour autant, une reprise par<br />

l’agglomération n'était pas envisageable, « parce<br />

que nous n’avons pas vocation à porter, en tant que<br />

puissance publique <strong>–</strong> et avec vos impôts <strong>–</strong> les<br />

montants élevés de loyer et de charges d’un centre<br />

commercial privé ».<br />

©Le Buxy<br />

Feu vert pour le<br />

futur cinéma de<br />

Milly-la-Forêt<br />

Un an après le refus de la CDACi en avril 2022, le dossier<br />

de création d’un complexe à Milly-la-Forêt a, cette fois,<br />

été validé par la commission, dans une nouvelle mouture.<br />

Des 5 salles et 567 places initialement prévues, le projet<br />

prévoit désor<strong>mai</strong>s la construction d’un cinéma de 4 écrans<br />

et 533 sièges dans la zone d’activité communale du<br />

Chenet. Baptisé Ciné Lines, le futur établissement est<br />

porté par le réalisateur-scénariste-producteur Romuald<br />

Boulanger (R-Lines <strong>Pro</strong>ductions), le producteur Mathias<br />

Weber (24 25 Films) et le groupe Étoile Cinémas.<br />

Le projet entend toujours répondre aux normes biosourcées<br />

en étant majoritairement conçu en bois et de plainpied.<br />

À l’intérieur, les 4 salles compteront respectivement<br />

71, 107, 130 et 225 fauteuils. La programmation sera<br />

éclectique avec l’objectif d’obtenir le classement art et<br />

essai, l’accent étant également prévu sur le jeune public<br />

avec l’envie de décrocher le label éponyme. Avec une<br />

concurrence distante d’une vingtaine de minutes en<br />

voiture (Ciné Paradis de Fontainebleau ou le Pathé de<br />

Dammarie-les-Lys notamment), les prévisions de fréquentation<br />

tablent sur environ 88 000 entrées annuelles.<br />

©Cineplexe<br />

T.C.<br />

Feu rouge pour<br />

Megarama à<br />

Saint-Martin-d’Hères<br />

Selon l’information du Dauphiné libéré, l’avis de la<br />

CNACi du 11 <strong>mai</strong> été défavorable au projet, validé en<br />

CDACi d’Isère en septembre dernier. Une déconvenue<br />

qui fait suite à celle d’UGC sur le même site, qui a<br />

abandonné son projet d’un 12 salles (et 2 300 fauteuils)<br />

après les blocages successifs en CDACi en février 2020<br />

puis en CNACi en octobre 2020.<br />

©Neyrpic-Apsys<br />

Megarama avait repris le flambeau de ce projet implanté<br />

dans le pôle commercial et de loisirs Neyrpic, aménagé<br />

sur d’anciennes friches industrielles de Saint-Martind’Hères,<br />

dans la banlieue sud-est de la métropole grenobloise.<br />

Bien que recalibré à 9 salles et 1 537 fauteuils, le<br />

nouveau multiplexe n’a donc toujours pas trouvé sa place<br />

dans l’offre communale, pour l’heure cantonnée au<br />

cinéma municipal Mon Ciné dont il comptait compléter<br />

la proposition art et essai par des films grand public, face<br />

aux 12 écrans du Pathé Échirolles et les 10 salles du Pathé<br />

en centre-ville de Grenoble, tous deux à 5 km environ<br />

de de Saint-Martin-d’Hères.<br />

A.A.<br />

Ouvert à la fin des années 1970 et rénové, entre<br />

autres, au début des années 2010, le Buxy (5 salles<br />

et 826 fauteuils) faisait partie de ces multisalles<br />

précurseurs des multiplexes et installés dans les<br />

zones commerciales, ses murs appartenant de fait<br />

au centre commercial Cora de Val d'Yerres.<br />

La cessation d’activités de ce « partenaire de la vie<br />

culturelle et citoyenne de Boussy-Saint-Antoine » ,<br />

qui avait accueilli près de 120 000 spectateurs en<br />

2019 <strong>–</strong> et 67 000 en 2022 <strong>–</strong>, « va laisser un vide dans<br />

la ville ». Mais le <strong>mai</strong>re de Boussy-Saint-Antoine est<br />

déjà mobilisé pour proposer, d’ici quelques mois,<br />

une nouvelle offre cinématographique pour le<br />

territoire. « Elle sera assise sur un modèle analogue à<br />

celui de Montgeron ou de Yerres, deux petits cinémas<br />

dont l’activité est en partie financée par l'intercommunalité.<br />

Et ça fonctionne parce que les murs<br />

appartiennent à la communauté d'agglomération ;<br />

nous n’avons pas à payer de loyer à des opérateurs<br />

privés », estime Ro<strong>mai</strong>n Colas.<br />

A.A.<br />

N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong><br />

39


FOCUS EXPLOITATION<br />

À GIEN, LA FAMILLE REYNAUD<br />

Ce vendredi 2 juin,<br />

la commune du Loiret<br />

étoffe son offre<br />

cinématographique avec<br />

l’ouverture d’un cinéma de<br />

3 salles, en remplacement<br />

du mono écran historique.<br />

De quoi parachever, pour<br />

la famille Reynaud, une<br />

importante phase de<br />

croissance de son réseau.<br />

INFOS PRATIQUES<br />

ADRESSE<br />

Le Grand Club<br />

Place de la Victoire <strong>–</strong> 45500 Gien<br />

TARIFS<br />

Plein : 9,30 €<br />

Réduit : 7,30 €<br />

-15 ans : 5,50 €<br />

Carte d’abonnement commune avec Montargis,<br />

Sully-sur-Loire et Dampierre-en-Burly :<br />

34€ les 5 places valables 3 mois (+2 € achat de<br />

la carte)<br />

68 € les 10 valables 6 mois (+2€ achat de la carte)<br />

C’est en 2019 que Le Club de Gien intègre le réseau de<br />

Jean-Fabrice Reynaud. L’exploitant met en effet la <strong>mai</strong>n<br />

sur ce mono écran de 188 places qui borde pratiquement<br />

la Loire, et réfléchit rapidement à développer un projet<br />

plus ambitieux pour doper la fréquentation d’une zone<br />

de chalandise estimée à quelque 35 000 habitants. La<br />

crise sanitaire va chambouler les plans initiaux et pousser<br />

la famille d’exploitants à revoir ses plans. « L’environnement<br />

économique de cette période post-Covid nous a obligés à<br />

opter pour un projet plus maîtrisé », raconte Clémence<br />

Zacharie, fille de Jean-Fabrice et directrice adjointe du<br />

groupe Cinémas Raynaud. « Le modèle clé en <strong>mai</strong>n développé<br />

par Cédric Aubry, entre autres pour son site de Sablésur-Sarthe<br />

et pour celui de la famille Fourneau à Romorantin,<br />

nous a convaincus de lui déléguer la maîtrise d’œuvre du<br />

projet. Cela répondait également à la volonté de la <strong>mai</strong>rie<br />

qui, après un premier projet avorté, a poussé pour que le<br />

nôtre se concrétise rapidement. Enfin, cela nous a allégés<br />

alors que nous étions dans une période dense avec deux autres<br />

gros projets avec Noé Cinémas : le rachat du Morny de<br />

Deauville [en juin 2022, ndlr.] et la construction du Multi<br />

Rex de Bernay [ouvert en décembre]. » Une riche activité<br />

que la concrétisation du complexe de Gien vient donc parachever.<br />

Après une CDACi obtenue en avril 2022 et un permis<br />

de construire déposé à l’automne, le chantier a été conduit<br />

tambour battant par Cédric Aubry, toujours accompagné<br />

par son architecte Véronique Kirchner. En un peu plus<br />

de six mois, Le Grand Club est sorti de terre à quelques<br />

encablures de l’ancien Club. Légèrement plus éloigné de<br />

la Loire, mitoyen d’un supermarché qui lui offre ainsi<br />

du stationnement, le nouveau complexe reste relativement<br />

proche du centre-ville et donc accessible en mobilité<br />

douce. De l’extérieur, le bâtiment se présente comme<br />

deux énormes boîtes légèrement désalignées, dans un<br />

camaïeu de gris, sans le rouge qui caractérise les autres<br />

cinémas clé en <strong>mai</strong>n développés par Cédric Aubry. « C’est<br />

la Ville et les Bâtiments de France qui ont choisi l’aspect<br />

extérieur du site, avec notamment des bandes claires horizontales<br />

en écho à certaines façades giennoises, et notamment<br />

la Faïencerie », explique Clémence Zacharie. Pour le toit,<br />

« nous avons déjà renforcé les charpentes afin de pouvoir<br />

poser des panneaux solaires ; leur installation sera une<br />

priorité dès que la trésorerie le permettra. »<br />

Passée l’entrée surmontée de l’enseigne, le hall spacieux<br />

et lumineux se présente en deux parties : sur la gauche,<br />

outre des sanitaires, se trouvent les caisses confiserie et<br />

billetterie ; sur la droite s’étend, sur la longueur, un<br />

ciné-café avec chaises et tables. De cet espace, le spectateur<br />

accède aux 3 salles, toutes aménagées de plain-pied,<br />

équipées en projection laser rétrofitée et son 7.1 pour<br />

une capacité totale de 357 sièges. « Nous aurons la possibilité<br />

d’ajouter deux autres salles en fonction de l’évolution<br />

économique du cinéma », précise l’exploitante. Côté<br />

programmation, pilotée par le Groupement de programmation<br />

des cinémas indépendants (GPCI), hormis un<br />

plus grand nombre de séances et de films, la ligne<br />

éditoriale se veut dans la continuité de celle du Club :<br />

« Pour ce type d’établissement de ville moyenne, nous devons<br />

offrir des films pour tous les publics. Nous visons le classement<br />

art et essai, avec le souhait de proposer du patrimoine et<br />

certains titres “recherche”. L’idée est aussi de développer<br />

l’animation, avec le tissu local existant : Le Grand Club<br />

doit être le cinéma des habitants en leur laissant l’opportunité<br />

de monter les projets qu’ils veulent. » Les différents<br />

dispositifs scolaires seront également reconduits, tandis<br />

que la nouvelle configuration ouvre la possibilité à de<br />

la location d’entreprises, pour compléter les recettes.<br />

40 N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


DÉVOILE SON NOUVEL ÉCRIN<br />

Concrétisé pour un budget inférieur à 3 M €, ce cinéma<br />

est le fruit « d’un vrai travail d’orfèvre : chaque mètre carré<br />

est pensé pour avoir une utilité », indique Cédric Aubry,<br />

qui avoue sa « fierté » d’avoir accompagné un exploitant<br />

pour « fournir à un territoire, où la fréquentation pourrait<br />

sembler modeste, un lieu de vie et de culture confortable et<br />

de qualité ». Dans la commune de moins de 15 000<br />

habitants, le complexe giennois ambitionne les 80 000<br />

entrées annuelles, d’après l'étude conduite par le cabinet<br />

Hexacom. Un objectif dans les cordes, l’établissement<br />

étant situé dans une zone où la famille Reynaud est son<br />

propre concurrent. À moins d’un quart d’heure en voiture,<br />

elle exploite depuis 2019 le mono écran Le Club à<br />

Dampierre-en-Burly ; à une vingtaine de minutes, elle<br />

assure, depuis novembre 2021, la DSP de la salle Le Sully<br />

à Sully-sur-Loire ; enfin, à 40 minutes au nord, elle gère<br />

L’AlTiCiné, multiplexe de 9 écrans implanté à Montargis.<br />

« Cette proximité va nous servir à créer des synergies entre<br />

les sites, avec déjà une circulation facilitée du public via nos<br />

cartes d’abonnement. » À noter d’ailleurs que le cinéma<br />

montargois fera, dans les mois à venir, l’objet d’un<br />

important chantier de rénovation.<br />

CARACTÉRISTIQUES DES SALLES<br />

SALLE PLACES PMR DIM (M) SON IMAGE<br />

1 172 5 12 7.1 Scope<br />

2 106 4 10 7.1 Scope<br />

3 67 3 8 7.1 Pano<br />

TOTAL 345 12<br />

Parmi ses autres projets, la famille Reynaud poursuit toujours<br />

ses réflexions autour du futur cinéma de Lisieux (8 salles)<br />

dans le Calvados, dont la pose de la première pierre est<br />

espérée courant 2024 et qui succédera aux Royal (3 écrans)<br />

et Majestic (2). Ce dernier ayant été contraint de fermer<br />

définitivement ses portes en mars, suite à des infiltrations<br />

d’eau et malgré de récents travaux de toiture. « Dans un<br />

second temps, nous nous attèlerons à la modernisation de<br />

certaines salles qui méritent un coup de jeune. » C’est également<br />

en Normandie que la famille Reynaud s’est associée avec<br />

d’autres exploitants : avec Noé Cinémas à Bernay et Deauville,<br />

et avec CineMovida à Saint-Lô. « Se frotter au fonctionnement<br />

différent d’autres confrères est très enrichissant et nous tirons<br />

beaucoup de positif de nos partenariats. En matière d’acquisitions,<br />

nous étudierons toutes les opportunités dans nos zones<br />

d’activités (Normandie, Loiret et Marne). Mais globalement,<br />

notre ambition est surtout de <strong>mai</strong>ntenir un réseau de qualité ;<br />

nous n’avons pas une vocation d’expansion à tout prix », résume<br />

Clémence Zacharie.<br />

Tanguy Colon<br />

LES ÉQUIPEMENTS*<br />

GLOBAL<br />

Maître d’ouvrage : CINÉMAS REYNAUD<br />

Maître d’œuvre / pilote : CÉDRIC AUBRY<br />

BÂTIMENT<br />

Electricité et réseaux : SITEB<br />

Climatisation/chauffage<br />

Enseignes et signalétique : STUDIO ARROW<br />

FAÇADE/HALL<br />

Comptoir : CINEMOB<br />

Système de billetterie : BOOST - THE BOXOFFICE COMPANY<br />

Enseignes/signalétique : STUDIO ARROW<br />

Affichage dynamique : SONIS<br />

SALLES<br />

Fauteuils : KLESLO<br />

CABINES<br />

Installateur : LA CABINERIE<br />

Marque des projecteurs : NEC<br />

EXPLOITATION<br />

<strong>Pro</strong>grammation : GPCI<br />

SITE INTERNET<br />

Conception : THE BOXOFFICE COMPANY<br />

Fournisseur VAD : THE BOXOFFICE COMPANY<br />

*Basé sur le déclaratif de la salle<br />

N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong><br />

41


INSTITUTIONNELS<br />

PROCHAINES CDACi/CNACi<br />

DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO<br />

CDACi<br />

14/06/23 VILLE DE NORT-SUR-ERDRE PARADISO 3 450 <strong>Pro</strong>jet de création d’un complexe Nort-sur-Erdre Loire-Atlantique Erdre et Gesvres<br />

14/06/23 SAS LES CINÉMAS D’AIRE LE GRAND BAIN 4 <strong>31</strong>4<br />

<strong>Pro</strong>jet de création d’un complexe en remplacement<br />

de l’actuel cinéma Galaxie (2 salles et 444 places) Aire-sur-l'Adour Landes<br />

Communauté<br />

de communes<br />

d'Aire-sur-l'Adour<br />

27/06/23 SAS LES TOILES DU NORD 3 472 <strong>Pro</strong>jet de création d’un complexe Templeuve-en-Pévèle Nord<br />

CNACi<br />

Communauté de<br />

Communes Pévèle<br />

Carembault<br />

13/07/23 SAS CINÉODE LENS CINÉODE 5 694 <strong>Pro</strong>jet de création d’un complexe Lens Pas-de-Calais Lens-Liévin<br />

Décès de Benjamine Rytmann-Radwanski<br />

L'ancienne exploitante parisienne, fille unique de Joseph Rytmann dit “l'Empereur<br />

de Montparnasse”, est décédée le 24 <strong>mai</strong> à 94 ans. Née en 1928, elle avait succédé<br />

à son père, à la tête du circuit Rytmann, en 1983. Bien qu’ayant vendu son dernier<br />

cinéma, l’historique Bretagne à Pathé Gaumont en novembre 2021, Benjamine Rytmann-<br />

Radwanski faisait encore figure de grande dame et doyenne de l’exploitation parisienne.<br />

À leur apogée, les néons bleux caractéristiques des cinémas indépendants Rytmann<br />

brillaient dans tout Montparnasse, sur les façades du Mistral, Miramar, Bienvenüe,<br />

Montparnos, que l’héritière avait déjà cédés à EuroPalaces (futur Cinémas Pathé<br />

Gaumont) à la fin de l’année 2009, conservant alors la seule gérance du Bretagne jusqu’à<br />

la crise du Covid.<br />

©Arnaud Chapuy<br />

« C’était une femme de fort caractère <strong>mai</strong>s très respectée », se souvient Axel Huyghe, coauteur<br />

de l’ouvrage “Rytmann, l'aventure d'un exploitant de cinémas à Montparnasse”<br />

(Ed. L’Harmattan), soulignant « sa motivation à faire perdurer l'œuvre de son père ».<br />

AGENDA DE LA PROFESSION<br />

CONVENTIONS SND<br />

CONGRÈS DE LA CHAMBRE SYNDICALE DES CINÉMAS DE<br />

NORMANDIE<br />

6, 8, 15, 20, 22 et<br />

27/06/23<br />

07 et 08/06/23 CAEN<br />

PARIS, RENNES, LYON, AIX, LILLE<br />

ET BORDEAUX<br />

CEMINEO (SÉMINAIRE DU RÉSEAU CINEO) 07 au 10/06/23 REIMS ET EPERNAY<br />

FESTIVAL D'ANNECY 11 au 17/06/23 ANNECY<br />

RENCONTRE INTERSYNDICALE DE L'EST, DE RHIN ET MOSELLE ET DE<br />

FRANCHE COMTÉ<br />

12 au 14/06/<strong>2023</strong> REMIREMONT<br />

RENCONTRES ART ET ESSAI DE BRETAGNE 13 au 17/06/23 DINARD<br />

AG DU SLEC 15 et 16/06/23 LYON<br />

CINEEUROPE 19 au 22/06/23 BARCELONE (ESPAGNE)<br />

RENCONTRES DU SDI 20 au 22/06/23<br />

CAEN ET<br />

HÉROUVILLE-SAINT-CLAIR<br />

AG DU SYNDICAT DES CINÉMAS DES PAYS DE SAVOIE 29/06/23 BOURG-EN-BRESSE<br />

AG DE L’UNION DES CINÉMAS SUD-ATLANTIQUE (UCA) 29-30/06/23 ANGLET<br />

LA FÊTE DU CINÉMA 02 au 05/07/23 FRANCE<br />

STUDIO SHOW 06 et 07/07/23 PARIS<br />

FESTIVAL PLAY IT AGAIN ! 13 au 26/09/23 FRANCE<br />

CONGRÈS DE LA FNCF 18 au 21/09/23 DEAUVILLE<br />

FESTIVAL LUMIÈRE 14 au 22/10/23 LYON<br />

RENCONTRES NATIONALES ARCHIPEL DES LUCIOLES 14 au 16/11/23 SAINT-JEAN-DE-LUZ<br />

Retrouvez toutes ces manifestations plus détaillées sur boxofficepro.fr rubrique Agenda<br />

Jury du film de<br />

genre <strong>2023</strong><br />

Pour le 5 e appel à projets du CNC en faveur de la<br />

production de films de genre, consacré au film d’aventure,<br />

le jury sera présidé par la comédienne Cécile de France<br />

aux côtés du réalisateur Martin Bourboulon, vice-président,<br />

du producteur Christophe Barral, la productrice Catherine<br />

Bozorgan, l’écrivain et scénariste Charly Delwart, le<br />

distributeur David Grumbach et l’exploitante Charlotte<br />

Prunier. Le jury se réunira le 21 juin prochain.<br />

Les trois projets soutenus, à hauteur de 500 000 € chacun,<br />

devront mettre en scène un héros ou une héroïne dans<br />

un récit rythmé par de nombreux rebondissements situé<br />

dans un cadre (lieu et/ou époque) dépaysant.<br />

Soutiens Afcae<br />

Actions promotion<br />

Àma Gloria de Marie Amachoukeli, Pyramide, 30 août<br />

Le <strong>Pro</strong>cès Goldman de Cédric Kahn, Ad Vitam, 27 septembre<br />

Linda veut du poulet ! de Chiara Malta et Sébastien<br />

Laudenbach, Gebeka, 18 octobre<br />

Little Girl Blue de Mona Achache, Tandem, 1 er novembre<br />

À noter que ces trois derniers ont reçu Le Coup de Cœur<br />

Adhérent·es de l’Afcae ayant participé aux Rencontres<br />

nationales art et essai de Cannes.<br />

42 N°445 / <strong>31</strong> <strong>mai</strong> <strong>2023</strong>


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