Boxoffice Pro n°447 – 28 juin 2023
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Contexte diamétralement opposé pour Le Basselin, site<br />
municipal triplement labellisé ouvert en 1996 à Vire-<br />
Normandie (Calvados). « Unique cinéma dans un rayon<br />
de 30 km, notre principale contrainte est de devoir programmer,<br />
dans nos seules deux salles, des films généralistes et de l’art<br />
et essai, en respectant le projet culturel voulu par la Ville »,<br />
a indiqué sa directrice Sandrine Dolet. Sur un total<br />
d’environ 38 séances hebdomadaires, son maximum<br />
oscille entre 7 et 12 projections pour les blockbusters.<br />
« Mais pour ceux-ci, je dois proposer au distributeur des<br />
circulations sur 4 ou 5 semaines, avec d’autres salles voisines<br />
comme Coutances ou Ouistreham. Et cela nous engage à<br />
garder le film même quand il ne génère quasiment plus<br />
d’entrées en 3 e semaine. » L’exploitante n’a pas caché sa<br />
« frustration » de ne pouvoir jouer autant de titres art et<br />
essai qu’elle aimerait, précisant toutefois qu’ils étaient<br />
davantage mis à l’honneur dans le cadre des animations.<br />
« C’est un vrai travail d’équilibriste. »<br />
Enfin, dernier modèle présenté : celui de la salle de la<br />
Scène nationale de Dieppe (Seine-Maritime), créée en<br />
1982, qui doit composer avec le spectacle vivant. « Nous<br />
devons donc trouver un équilibre avec 80 % de temps d’écran<br />
dédié aux films », a indiqué Grégory Le Perff, responsable<br />
cinéma de l’association Dieppe Scène Nationale, précisant<br />
que le lieu triplement labellisé est autonome dans sa<br />
programmation. Avec une grille mensuelle composée à<br />
90 % d’art et essai, l’établissement profite d’une certaine<br />
liberté sachant que son concurrent <strong>–</strong> Le Grand Forum<br />
et ses 8 salles <strong>–</strong> est majoritairement axé sur l’offre commerciale.<br />
« Il faut aussi trouver un équilibre entre présence dans<br />
la salle et vie personnelle, car je suis la seule personne en<br />
contact avec le public. Ça m’amène à ne pas prendre certains<br />
films qui n’ont aucune chance si je ne les accompagne pas. »<br />
Des indépendants en difficulté…<br />
Un panorama concret et diversifié qui a néanmoins<br />
mis en exergue les contraintes actuelles des distributeurs<br />
indépendants du SDI. « Nous sommes de plus en plus<br />
confrontés à des salles art et essai de toutes tailles qui<br />
refusent nos propositions qui avaient audience auparavant<br />
», a déploré Marc Olry de Lost Films. « Nous<br />
rencontrons des difficultés à programmer nos films porteurs<br />
car ils le sont toujours moins que d’autres. Depuis quelques<br />
années, nous assistons à une diminution du nombre de<br />
séances sur nos œuvres, et notre modèle économique<br />
s’écroule », a abondé Étienne Ollagnier, coprésident<br />
du SDI et codirigeant de Jour2Fête. Pour Pauline<br />
Ginot, déléguée générale de l’Acid, « se pose la question<br />
de la diversité des distributeurs dans les grilles de programmation,<br />
avec certaines structures qui se voient fermer des<br />
portes car jugées trop petites de nature, quel que soit le<br />
film. C’est aussi aux exploitants d’être vigilants, car [ils<br />
sont] parfois les seuls à même d’être en relais de ces films,<br />
ces auteurs et ces distributeurs ». Nouvellement élue à<br />
la coprésidence du syndicat (voir encart), Lucie<br />
Commiot, directrice des ventes de Condor, a relancé<br />
l’idée d’un “vis ma vie”, avec un exploitant qui se<br />
glisserait temporairement dans le rôle d’un distributeur<br />
et inversement, afin d’apprécier les enjeux de l’autre.<br />
« Nous partageons tous la volonté de défendre un certain<br />
cinéma. À nous d’imaginer comment nous pouvons porter<br />
ces combats pour obtenir des résultats, et notamment des<br />
engagements de diffusion en parallèle de ceux de programmation,<br />
comme préconisé par le rapport Lasserre. L’idée<br />
étant que l’on n’ait plus à déplorer l’absence de nos films<br />
de certaines grilles, non pas par volonté, mais par obligation<br />
», a poursuivi Étienne Ollagnier.<br />
SDI : Lucie Commiot<br />
nouvelle coprésidente aux<br />
côtés d’Étienne Ollagnier<br />
Après quatre années « très intenses et enrichissantes<br />
», Jane Roger n’a pas souhaité se représenter<br />
à la coprésidence du Syndicat des distributeurs<br />
indépendants. « Je pense avoir fait mon temps donc<br />
désormais place aux autres ! », a lancé la dirigeante<br />
de JHR, émue, pendant les rencontres normandes.<br />
Le 21 <strong>juin</strong>, lors de son assemblée générale, le<br />
conseil d’administration du SDI a donc procédé à<br />
l’élection de son nouveau bureau et plébiscité<br />
Lucie Commiot comme nouvelle coprésidente aux<br />
côtés d’Étienne Ollagnier, cogérant de Jour2Fête.<br />
L’actuelle directrice des ventes de Condor<br />
Distribution avait intégré le CA du syndicat en <strong>juin</strong><br />
2020 en qualité de vice-présidente, notamment en<br />
charge des relations avec les exploitants.<br />
Au sein du bureau, Bénédicte Thomas (Arizona<br />
Distribution) et Jean-Fabrice Janaudy (Les Acacias)<br />
ont été renouvelés dans leurs fonctions de<br />
secrétaire et trésorier. Vice-président, Marc Olry<br />
(Lost Films) conserve la charge des questions<br />
relatives au patrimoine, tandis que Jane Roger,<br />
chaleureusement remerciée pour ses quatre<br />
années de coprésidence, reste membre, également<br />
en qualité de vice-présidente. Parmi les nouveaux<br />
venus figurent Emmanuelle Chevalier (Les Films du<br />
Préau), pour les questions relatives aux films Jeune<br />
Public et aux dispositifs scolaires, et Patrick<br />
Hernandez (Next Film Distribution), pour les<br />
questions relatives aux films documentaires. Ils<br />
remplacent successivement Valérie Yendt (Gebeka)<br />
et Thibaut Fougère (Outplay) qui ont quitté le<br />
bureau, au même titre que Vincent Paul-Boncour<br />
(Carlotta Films), Yoann Cornu (Damned) et<br />
Jean-Jacques Rue (Les Alchimistes).<br />
Discussions intenses et propositions variées...<br />
©Tanguy Colon<br />
T.C.<br />
©Tanguy Colon<br />
... ont jalonné les Rencontres<br />
N°447 / <strong>28</strong> <strong>juin</strong> <strong>2023</strong><br />
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