Boxoffice Pro n°447 – 28 juin 2023

INTERNATIONAL
Kinepolis investit dans des
actions Kinepolis…
Le groupe belge coté à la bourse d'Euronext
Brussels mène, depuis le 13 juin et jusqu’au 16 août
prochain, un programme de rachat d'actions
propres. L’opération financière sera limitée à
l'acquisition d’un maximum de 200 000 actions
Kinepolis pour un montant total maximal de
10 M €.
… Imax continue ses
achats d’actions Imax…
La firme canadienne, déjà engagée dans une
démarche similaire, a annoncé qu’elle prolongeait
de 3 ans son programme de rachat d'actions
propres, jusqu'à fin juin 2026. Le plan actuel
autorisait la société à investir jusqu'à 400 M $ dans
ses actions, dont environ 191,5 M $ restent
disponibles alors qu’il devait initialement expirer le
30 juin dernier.
Depuis juillet 2027, Imax a racheté environ 12,4
millions de ses actions ordinaires – soit une
réduction nette de 19,2 % des actions en
circulation – pour un prix d'achat global d'environ
208,5 M $.
… et CJ CGV réalise une
augmentation de capital
Le circuit d’exploitation sud-coréen – dont
l'actionnaire majoritaire est le conglomérat CJ
Group – prévoit de lever 570 milliards de wons (soit
plus de 400 M€) grâce à l'émission de nouvelles
actions. Une manœuvre principalement destinée,
selon les spécialistes, à rembourser les dettes du
circuit cinématographique leader de Corée du Sud
et de Turquie, aussi présent en Chine, en Indonésie,
au Vietnam et aux États-Unis.
Des cinémas indiens font la
grève des séances
Pour protester contre les sorties anticipées sur les
plateformes de streaming, les cinémas de l'État du
Kerala, dans le sud-ouest du pays, ont fermé leurs
portes durant 48 heures.
La Film Exhibitors United Organisation of Kerala
(FEUOK), soit la fédération des exploitants de
cinéma du Kerala, dénonce le non respect de leur
fenêtre d’exclusivité de 42 jours sur les films en
langue malayalam (notamment parlée dans l'État
du Kerala), comme le blockbuster historique
Marakkar : Arabikadalinte Simham, légalement
disponible en streaming à peine 15 jours après sa
sortie en décembre 2021. Et le cas est loin
d’être isolé…
Pour exprimer leur mécontentement, les
exploitants ont donc baissé le rideau durant deux
journées entières, les mercredi 7 et jeudi 8 juin
derniers. Et annoncé que désormais, ils refuseraient
de projeter les films dont les producteurs ne
respectent pas l’exclusivité salle.
A.A.
La Grande-Bretagne arme son secteur créatif
Moins d’un mois après l’annonce des projets lauréats de La Grande Fabrique de l’image en
France, le Royaume-Uni a dévoilé un ambitieux plan de développement de ses industries créatives.
Parmi les priorités du gouvernement de Rishi Sunak, le
secteur créatif dans son ensemble se verra attribuer une
nouvelle enveloppe globale de 77 millions de livres
sterling (M£), soit plus de 90 millions d'euros (M €). Un
investissement qui devrait créer un million d'emplois
d'ici 2030.
Ce plan couvre les domaines de la publicité, de l’architecture,
de l’artisanat, du design et de la mode, des musées,
galeries et bibliothèques, de la musique, des arts du
spectacle, de l’édition, logiciels et services informatiques
(y compris les jeux vidéo), de la radio, de la photo, de la
télévision, et, bien entendu, du cinéma.
Le nouveau soutien annoncé le 13 juin s'ajoute aux plus
de 230 M£ de dépenses gouvernementales dont les
industries créatives britanniques ont bénéficié depuis
2021, dont 75,6 M£ consacrés à la construction d’un
grand réseau de recherche et développement en production
virtuelle, afin de placer le pays à l'avant-garde
européenne des technologies de CGI, de motion-capture
et d'IA. Dans le nouveau plan annoncé, le réseau sera
renforcé de laboratoires de recherche régionaux (implantés
dans le Yorkshire, Dundee et Belfast, avec un laboratoire
national dans le Buckinghamshire)
Fraude au box-office coréen ?
À noter enfin que le Royaume-Uni poursuit activement
sa politique d’abattements fiscaux pour encourager la
production de films, de séries télévisées et de jeux vidéo
sur son territoire.
A.A.
Plusieurs entreprises du secteur cinématographique sud-coréen sont soupçonnées de manipulation
sur les chiffres de fréquentation.
Le 13 juin, la police a perquisitionné les bureaux de trois
grands circuits d’exploitation du pays (CJ CGV, Lotte
Cinema et Megabox) ainsi que de trois distributeurs
(Showbox, Next Entertainment World et Little Big
Pictures). Une procédure qui fait partie d’une vaste
enquête concernant la corruption et la mauvaise gestion
présumée du Conseil coréen du film (Kofic).
Selon les médias locaux, les six entreprises perquisitionnées
sont accusées d'avoir effectué de fausses déclarations
de fréquentation – en émettant de faux billets, les
comptant en double ou en gonflant les réservations en
ligne – sur les films nationaux, de manière à bénéficier
de meilleures subventions publiques à la production et
à la promotion.
Départ du CEO de Cineworld
Selon une information du
Financial Times, le PDG et les
principaux cadres dirigeants de
Cineworld quitteront leurs
postes à la sortie du groupe du
chapitre 11 de la loi américaine
sur les faillites, attendue pour
juillet. Un départ pour lequel
Mooky Greidinger
ils toucheront une indemnité
totale de 30 à 35 millions de
dollars, dont une partie sera versée immédiatement après la
sortie de la procédure, le reste un an plus tard, sous réserve
du respect par les ex-dirigeants d'un accord de non-concurrence
et de l'exécution de fonctions consultatives auprès de la
nouvelle équipe de direction.
L’Homme du président de Min-ho Woo, inédit dans les
salles françaises
Pour rappel, le Corée du Sud dispose d'un système de
fonds de soutien largement inspiré du CNC français. En
2022, le pays a représenté, avec son box-office de 900
M $, le 6 e marché cinématographique mondial, juste
derrière la France.
A.A.
Dans le cadre de la restructuration du deuxième circuit mondial, Mooky Greidinger
et son frère Israel quittent leurs fonctions respectives de PDG et de directeur
général adjoint… avec un chèque de près de 35 millions de dollars.
Les créanciers du groupe ont donc fini par
sanctionner les leaders d’un géant de l’exploitation
mondiale qui peine toujours à se remettre
des impacts de la crise sanitaire. Il accuse, de
fait, les impacts de sa lourde dette – autour des
8,8 milliards de dollars – qui lui avait pourtant
permis de devenir l’un des poids lourds du
secteur, notamment suite à l’acquisition des
Regal Cinemas américains en 2018, avant de
connaître les déboires de la pandémie, conjuguée
avec les démêlés l’opposant au circuit canadien
Cineplex.
A.A.
©Arthur Osipyan ©Capelight Pictures OHG
28 N°447 / 28 juin 2023