Présence_2023-7

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6 PRÉSENCE N o 7 SEPTEMBRE 2023 DOSSIER DOSSIER PRÉSENCE N o 7 SEPTEMBRE 2023 7 ORDINATION ÉPISCOPALE DE MARIA KUBIN EN AUTRICHE ORDINATION ÉPISCOPALE DE MARIA KUBIN EN AUTRICHE bergère qui nous vient à l’esprit en parlant d’un Évêque ou d’une femme Évêque. Cependant, cela dépend de l’angle sous lequel nous regardons et percevons une situation. Ou bien sous lequel nous voulons la percevoir, car toutes les vocations dans la Bible se produisent selon un modèle semblable. Il n’y a pas de différence en vue d’une tâche spéciale. Et c’est justement ce qui est aussi central dans l’histoire de Pâques dans l’Évangile selon Jean 20, l’Évangile d’aujourd’hui. Cette histoire permet des malentendus. Elle accorde de l’espace aux recherches et aux doutes des êtres humains. Il faut trois tentatives à Marie Madeleine pour arriver à la compréhension que c’est le Christ ressuscité qui se révèle. Elle le prend même pour le jardinier. C’est quatre fois que l’évangéliste Jean mentionne que Marie Madeleine pleure. Cependant c’est justement à elle que le Christ ressuscité accorde le devoir d’annoncer la nouvelle de sa résurrection. Elle le fait en utilisant ces paroles : « J’ai vu le Seigneur vivant ». Cette rencontre auprès du tombeau distingue Marie Madeleine non seulement en tant que témoin, mais de facto aussi en tant que femme apôtre. Pendant des siècles la signification de cette histoire fut méconnue par une histoire de réception partiale. D’un point de vue historique, Pierre et Marie Madeleine furent les deux personnages principaux de direction du mouvement de Jésus et non Paul, apôtre tardif. Les docteurs de l’Église Augustin d’Hippone et Thomas d’Aquin avaient nommé Marie Madeleine l’apôtre des apôtres. Elle fut le premier témoin de la résurrection. Elle fut la première personne à avoir la mission de faire passer le message. Elle est donc le lien entre le chagrin du Vendredi saint et l’exaltation de Pâques. C’est pour ça que le Pape François décréta, le 3 juin 2016, que le calendrier liturgique catholique romain attribue à la commémoration de Marie Madeleine la même solennité que l’on attribue à une fête des apôtres. Revenons aux textes bibliques. Le rapport sur la résurrection de l’évangéliste Jean nous dit, comme l’a fait la vision d’Ezéchiel : Le Seigneur est avec nous, tous les jours, jusqu’à la fin du monde. Cela nous donne toujours à nouveau la chance de recommencer et de considérer le futur avec sérénité et confiance. Dieu ne nous laisse pas tomber. Cette foi nous inspire la confiance d’être accompagné dans les hauts et les bas de notre histoire de vie passionnante. La devise épiscopale que l’Évêque Maria Kubin a choisie s’appuie sur Ézéchiel 37 « Prophétise » Dans une de ses interviews qu’elle a choisie, elle dit : « Je suis convaincue que nous toutes et tous sommes des prophètes et qu’ensemble nous pouvons parvenir à trouver un chemin commun. » A première vue ça peut être plutôt irritant. En général, ce n’est pas l’image d’un berger ou d’une Par exemple la vocation respectivement le fait d’être choisie de Marie, mère de Jésus. Ça s’applique aussi aux vocations des prophètes comme Jérémie, Esaïe ou Moïse ou bien de la prophétesse Déborah. En tant que prophétesse, Marie, enceinte, dans le Magnificat chante les louanges de l’intervention divine par Jésus Christ et le changement de ce monde vers le bien. Le théologien Dietrich Bonhoeffer a considéré le Magnificat comme un programme clair qui met au centre chaque être humain en tant qu’image de Dieu, avec tous ses soucis et angoisses, contre l’injustice et la violence causés par les puissants politiques et économiques. Vu sous cet angle, la chrétienté est prophétique. Chaque chrétien et chaque chrétienne sont alors des prophètes et des prophétesses. Les chrétiens et les chrétiennes sont des êtres humains qui ouvrent les yeux aux autres. Ils mettent leurs doigts sur les plaies de leur temps. Ils mettent en lumière le fait que la société et le monde devraient toujours s’adapter dans le sens que le Christ a voulu. Les questions d’aujourd’hui sont par exemple la conservation de la création, une répartition juste du travail et des revenus, l’égalité entre les sexes, mais d’abord ces changements devraient se produire au sein de l’Église. Le monde doit reconnaître que dans la chrétienté les choses sont différentes et fonctionnent mieux. Au sein de beaucoup d’Églises et de synodes, je constate aujourd’hui une attitude fondamentale : nous avons besoin de réformes et de nouveaux chemins, mais si possible on continue comme avant, seulement avec plus de membres. C’est justement ce qui ne fonctionne pas. L’aspect prophétique de la foi chrétienne doit bénéficier d’une attention croissante, même si ça nous gêne. L’Église n’est pas notre Église, mais Son Église, l’Église du Seigneur et de son Saint-Esprit. Nous ne lions pas les personnes à nous, mais nous essayons de les encourager de suivre leur chemin de vie dans la pleine confiance en Dieu. L’Église a créé dans sa liturgie pour l’ordination au ministère épiscopal un signe pour exprimer cela. Pendant la prière d’ordination, l’Évangéliaire, le livre avec les paroles de Dieu est tenu au-dessus de la tête de la candidate ou du candidat. La personne consacrée est censée être remplie de la parole de Dieu et de son Saint-Esprit et est censée vivre conformément. C’est ce que je souhaite aujourd’hui à Maria Kubin avec l’aide de Dieu. † Harald Rein, évêque de l’Église catholiquechrétienne de la Suisse et secrétaire de la Conférence internationale des Évêques vieux-catholiques (NDLR – Texte de Jean : voir page 11)
8 PRÉSENCE N o 7 SEPTEMBRE 2023 TOUT ICI RESTE DIFFÉRENT TOUT ICI RESTE DIFFÉRENT PRÉSENCE N o 7 SEPTEMBRE 2023 9 « Tout ici reste différent » – un grand pas vers l’avenir À propos de la parution mensuelle du magazine « Christkatholisch » à partir de 2024 RUEDI REY – PRÉSIDENT DU COMITÉ DES MÉDIAS « Tout ici reste différent » Ce début de chanson provocateur a été écrit par un musicien allemand et résume pour moi la situation : tout ce qui est bon aujourd’hui ne doit pas nécessairement rester en l’état. Le changement est aussi une constante dans notre Église. Lors du 156 e Synode national des 2 et 3 juin à Liestal, la première pierre d’une communication orientée vers l’avenir de l’Église catholique-chrétienne de la Suisse a été posée. Une grande majorité des votants a approuvé la proposition d’une parution mensuelle de la revue. Depuis 2021, le comité des médias s’occupe de développer un nouveau concept pour le travail médiatique et de communication de l’Église catholique-chrétienne de la Suisse. Depuis l’arrivée de Ruedi Rey à la présidence du comité des médias en été 2022, nous avons mis l’accent sur l’élaboration d’un concept de communication et, parallèlement, sur la relance de l’image de l’Église catholique-chrétienne de la Suisse. L’accent est mis ici aussi bien sur le magazine « Christkatholisch » que sur le site Internet et les canaux électroniques complémentaires, par exemple une newsletter. Nouvelle fréquence de parution mensuelle Lors de la 148 e session du Synode national en 2016 à Soleure, l’abonnement aux médias pour la Suisse alémanique a été approuvé. À cette occasion, le rythme de parution de la revue avait été fixé à toutes les deux semaines. Dans le cadre de la nouvelle conception du travail médiatique, le comité des médias a proposé à l’Évêque et au Conseil synodal qu’à partir de 2024, la revue soit publiée sous forme de magazine mensuel complet. Le nombre total de pages de la publication restera le même tout au long de l’année et le coût de l’abonnement aux médias ne changera pas non plus. Comme la fréquence de parution a été fixée dans une décision du Synode national, la nouvelle modification devait à nouveau être approuvée par le Synode national à Liestal. Cette proposition a été approuvée à une large majorité. Cette décision nous donne la marge de manœuvre nécessaire pour rendre la revue plus attrayante. Nous voulons consa- crer plus de temps à la conception du contenu et il nous arrivera à l’avenir de créer un cahier thématique. Vous, lectrices et lecteurs, resterez toujours au centre de nos préoccupations. Nous voulons vous présenter des histoires passionnantes et divertissantes ainsi que des articles de fond. Le magazine peut, selon nous, contenir aussi bien des reportages approfondis que des articles légers. Nous voulons parler de la vie et vous faire passer un bon moment de lecture. Qu’est-ce qui va changer ? Nous voulons nous occuper de quelques nouveautés au sein du comité de rédaction et surtout de la rédaction. De nouvelles rubriques viendront progressivement s’ajouter aux espaces rédactionnels déjà existants. Des portraits de personnes de notre Église sous forme d’entretiens et d’interviews seront publiés et, dans l’ensemble, davantage d’histoires personnelles seront créées. Nous allons créer un cercle littéraire pour recommander à nos lectrices et lecteurs des livres qu’ils ont découverts. Pour les sujets controversés, nous souhaitons donner la parole à différentes opinions dans le cadre de discussions modérées pour et contre, afin de rendre compte de manière aussi équilibrée que possible. Pour varier les plaisirs, nous intercalons parfois un récit de voyage rédigé par nos lecteurs. « TOUT ICI RESTE DIFFÉRENT » – UN GRAND PAS VERS L’AVENIR Donner la parole aux jeunes Les jeunes de notre Église doivent eux aussi s’intéresser de nouveau davantage au magazine. Même si aujourd’hui Tiktok & Co semblent faire de l’ombre à tout, il est intéressant de constater que le mot imprimé et l’image cool ont aussi un impact auprès de la relève. Nous souhaitons que la rédaction du magazine pour jeunes « Réveil » s’implique davantage dans la rédaction du « Christkatholisch » et traite de sujets concernant les jeunes. Des discussions à ce sujet sont en cours. Au-delà des frontières linguistiques Bonjour la Romandie, saluti Ticino – ceci doit être compris comme une invitation à nos collègues romands et tessinois. Nous leur avouons que, même si en Suisse alémanique nous avons le plus souvent le nez en l’air, nous leur envions secrètement leur façon de vivre. C’est dans cet esprit que la collaboration entre « Présence » et « Christkatholisch » doit être intensifiée à long terme. Nous laissons délibérément ouverte la question de savoir sous quelle forme cela se fera. Ce qui est sûr, c’est que nous souhaitons nous inspirer mutuellement. La vie facile à digérer Session du Synode national Parfois, nous avons envie d’une histoire légère. Elle n’a pas besoin de s’étendre sur de nombreuses pages ni d’être incroyablement profonde. Une pensée courte, une anecdote, une friandise, quelque chose de bon, des histoires qui nous font brièvement sortir de notre quotidien et nous montrent qu’il y a encore beaucoup à découvrir de l’autre côté du monde rationnel. Nous nous proposons d’écrire à intervalles réguliers sur certaines paroisses. Car nous trouvons que le bien est si proche. Il nous suffit de garder les oreilles et les yeux ouverts. Nous découvrirons alors les histoires qui sont enfouies dans les paroisses comme des trésors. Les thèmes centraux restent Bien entendu, malgré l’euphorie suscitée par le bouquet de nouvelles idées, nous ne négligerons pas notre activité principale. La spiritualité, la réflexion, le retour au calme intérieur resteront des thèmes clés de notre revue. L’année ecclésiastique continuera à occuper une place importante et nous accompagnera comme un phare à travers les turbulences du quotidien. Nous voulons traiter les thèmes ecclésiastiques sous la forme d’un « guide de randonnée pour la vie », dans la ronde des cafés-récits ou dans des rapports comme « Qu’est-ce que la patrie ? » Nous voulons également mettre davantage en lumière la beauté des lieux de culte catholiques-chrétiens, qu’ils soient petits ou grands, par le biais de textes et d’images. Une conversion qui en vaut la peine Le débat sur l’imprimé ou le numérique est aussi vieux et controversé que l’Internet luimême. Faut-il tout publier sous forme numérique et abandonner la presse écrite ? Nous voyons les choses de manière plus nuancée et voulons donc continuer à utiliser les deux canaux médiatiques en fonction de la situation. De notre point de vue, la presse écrite présente de solides avantages : En premier lieu, elle est plus respectueuse de l’environnement, car tout ce qui est imprimé une fois reste lisible longtemps sans alimentation électrique. L’imprimé est accessible 24 heures sur 24 et ne nécessite pas de connaissances techniques particulières. Le canal numérique,
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