Présence_2024-4

INSCRIVEZ-VOUS JUSQU’AU 26 AVRIL 2024
Notre dossier du mois
PRÉSENTATION DES CANDIDATS
À L’ÉLECTION ÉPISCOPALE
PAR NIKLAS RAGENBASS ET BERNARD BOULENS
L’Église d’Olten pleine à craquer lors de l’Assemblée des électeurs du 13 avril
Photo Niklas Ragenbass
N o 4
MAI 2024
116 e année
Parait 10 fois l'an
Prix du numéro - Fr. 4.–

2 PRÉSENCE N o 4 MAI 2024 SOMMAIRE
PRÉSENCE N o 4 MAI 2024 3
SOMMAIRE
MAI 2024
3 COMMUNIQUÉ
DU CONSEIL SUISSE
DES RELIGIONS
4-22 DOSSIER
Présentation
des candidats
à l’élection épiscopale
23 HORAIRE
DES CÉLÉBRATIONS
24 DE LA PAROLE
AU GESTE
Nassouh Toutoungi
PAROISSES
25 NEUCHÂTEL, VAUD
26-27 GENÈVE-INFOS
28 BIENNE, SAINT-IMIER,
TESSIN
29 ASSEMBLÉE ANNUELLE
DE L’ASSEMBLÉE
DU CANTON DE BERNE
Christoph Schuler
30 BLOC-NOTES
Lectures bibliques, Livre
DÉCOUVREZ
NOTRE SITE INTERNET
WWW.CATHOLIQUE-
CHRETIEN.CH
L’Église catholique-chrétienne
de la Suisse s’engage par son
service „plateforme jeunesse“
dans le travail ecclésial pour
la jeunesse en Suisse alémanique,
en Suisse romande et au Tessin. Ce service soutient des
paroisses et des institutions dans le domaine du travail pour les
enfants et pour la jeunesse et organise ses propres manifestations.
Nous cherchons de suite ou à convenir ;
Une animatrice jeunesse / un animateur jeunesse (m/f/d)
à 60-80%
Les principales tâches comprennent l'organisation de projets
avec des enfants et des jeunes, la participation à des événements
et des camps pour enfants et jeunes, un travail de relations
publiques combiné avec des tâches administratives, la
coopération avec des bénévoles et l'Association de la jeunesse
chrétienne catholique en Suisse, et la participation à la commission
de coordination des jeunes du Conseil synodal.
Nous attendons de vous
– Expérience en travail de jeunesse ou formation en cours en
travail social HES ou formation similaire
– Facilité de contact avec les enfants et les jeunes
– Flexibilité, disponibilité et fiabilité
– Créativité et engagement
– Excellentes compétences sociales, sens de la communication
et excellentes capacités de travail en équipe
– Intérêt pour les questions religieuses et ecclésiales
– Bonnes connaissances du français et de l'allemand ; connaissance
de l’italien est un atout
Nous vous offrons
– Un métier varié avec une responsabilité personnelle et beaucoup
d'indépendance
– Emploi permanent
– Travail en petite équipe avec co-leadership
– Possibilités de formation
– Possibilité d'incorporer de nouvelles méthodes et idées
– Bureau à domicile ou dans la paroisse de votre région (à
convenir)
En cas de candidatures multiples avec les mêmes qualifications,
l'appartenance à l'Église catholique-chrétienne est prioritaire
dans la sélection. Si cette activité a éveillé un intérêt chez vous,
veuillez envoyer votre candidature avec les documents usuels
sous forme électronique (un document PDF) avant le 31 mai
2024 à : Franz Murbach, Président du Conseil synodal
praesidium.synodalrat@christkatholisch.ch
mobile : 076 489 11 73
MENSUEL ÉDITÉ
PAR LES PAROISSES
CATHOLIQUES-CHRÉTIENNES
DE SUISSE ROMANDE
RÉDACTION
Bernard Boulens
Secrétariat ECC
Passage du 1 er -Août 3
CH-1212 Grand-Lancy
Tél. 076 585 23 14
Courriel :
bernard.boulens@bluewin.ch
COMITÉ DE RÉDACTION
Bernard Boulens
Jean Lanoy
Aurélie Ethuin Lanoy
Franz Peter Murbach
Nassouh Toutoungi
ADMINISTRATION
Geneviève Savaux
Secrétariat ECC
Jean-Luc Biolay
Route de Saint-Cergue 26 A
1260 Nyon
ABONNEMENTS
Suisse : CHF 40.–
Abonnement de soutien : CHF 60.–
CCP 23-5767-7 St-Imier
IBAN : CH64 0900 0000 2300 5767 7
Étranger : CHF 50.00 / € 45.00
Règlement par transfert bancaire
en faveur de Postfinance :
BIC / Swift : POFICHBEXXX
IMPRESSION
Pressor SA
Route de Courroux 6
2800 Delémont
Délai pour le N o 5 / 2024
Juin 2024
Semaine du 29 avril
au 3 mai 2024
Ce numéro sera disponible
début juin dans les paroisses
COMMUNIQUÉ DU CONSEIL SUISSE DES RELIGIONS
Non à la violence motivée par le racisme ou le fanatisme religieux.
Appel à la paix et à la tolérance des fidèles de toutes les
religions en Suisse
Berne, 3 avril 2024 – Le Conseil suisse des religions CSR condamne
avec fermeté toute forme de violence et plus particulièrement toute
violence exercée au nom de motifs religieux. Le CSR a pris connaissance
avec une profonde consternation de l’attaque antisémite perpétrée
à Zurich le 2 mars 2024, qui a mis en danger la vie d’un
homme juif orthodoxe poignardé. Nous condamnons avec la plus
grande sévérité cette agression fanatique inacceptable.
Nous condamnons également ce qui s’est passé à Bad Ragaz (SG)
ce 20 mars 2024. Alors que les investigations menées par les autorités
au sujet de cette violente agression au couteau et à la machette
d'un père et de son fils de 18 ans ne sont pas terminées, le fils, gravement
blessé, a déclaré aux médias que son père et lui avaient été
agressés par islamophobie. Dans ce contexte, le CSR répète qu’il
rejette de manière absolue toute forme de violence fondée sur l’intolérance
religieuse et sur les préjugés, une violence qui a le potentiel
de mettre à mal la paix religieuse de notre pays. Nous adressons nos
pensées et nos prières à toutes les victimes, à leurs familles et aux
communautés religieuses qui ont été touchées. Nous souhaitons
aux personnes blessées un prompt et complet rétablissement et
nous sommes aux côtés de leurs proches durant ce temps difficile.
Le CSR soutient activement toutes les mesures destinées à protéger
tous les fidèles. Nous croyons fermement à la force du dialogue,
de la solidarité et de la tolérance religieuse. Dans une période telle
que la nôtre, nous appelons à la paix et à la tolérance des fidèles de
toutes les religions dans notre pays et nous encourageons toutes et
tous à s’engager pour une société faite de respect, de compréhension
et de coopération.
Contact médias
Abel Manoukian Secrétaire général du CSR
Sulgenauweg 26 3007 Berne
T + 41 31 370 25 56
Famille Laurent Garrigues
Spécialités sur Ardoise – Cuisine du Marché – Vente à l'emporter
Ouvert tous les jours, sauf lundi et dimanche soir
19 Route du Creux du Loup – 1285 Athenaz
Tél. 022 756 12 36 – Email : info@renfort.ch – www.renfort.ch

4 PRÉSENCE N o 4 MAI 2024
DOSSIER
DOSSIER
PRÉSENCE N o 4 MAI 2024 5
PRÉSENTATION DES CANDIDATS À L’ÉLECTION ÉPISCOPALE
Présentation des candidats à l’élection épiscopale
PAR NIKLAS RAGENBASS – TRADUCTION NASSOUH TOUTOUNGI
MISE EN FORME ET RÉDACTION BERNARD BOULENS
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Un évènement engagé, expression d’une Église vivante
Plus de 150 invités et personnes
intéressées ont assisté à l'Assemblée
publique des électeurs
de l'Église catholique-chrétienne
de la Suisse le 13 avril à
Olten. Les trois candidats pour
le poste d'Évêque de l'Église
nationale, qui sera élu fin mai
à Aarau, ont répondu aux nombreuses
questions critiques du
public et ont présenté leurs visions.
Au final, il s'agit d'une manifestation
extrêmement divertissante
à laquelle ont également
assisté de nombreux invités non
catholiques-chrétiens. Une manifestation
qui symbolise l'Église
ouverte, vécue et vivante des catholiques-chrétiens.
Trois noms sont actuellement en
lice pour devenir le nouvel Évêque
de l'Église catholique-chrétienne
(ECC) de Suisse : Frank Bangerter,
curé à Zurich depuis 2010 et
membre du Conseil synodal de
l'ECC, Christoph Schuler, curé
à Berne depuis 2006 et à Granges
depuis 2022, président de l'Église
catholique-chrétienne du canton
de Berne et représentant
les Églises vieilles-catholiques
en tant que membre du Comité
central du Conseil œcuménique
des Églises (COE), et Lars Simpson,
curé à Zurich depuis 2010
et actuellement président de la
Conférence pastorale. Ils ont tous
trois bénéficié d'un quart d'heure
pour se présenter à l'assemblée
des électeurs à Olten. La manière
dont ils l'ont fait était laissée à
leur discrétion.
Frank Bangerter, par exemple,
a salué les personnes présentes
dans les quatre langues nationales
et a déclaré qu'il était « incroyablement
fier » de l'Église
catholique-chrétienne qui, lors
de ses synodes, a pris des décisions
aussi courageuses et tournées
vers l'avenir que l'ordination
des femmes ou l'introduction
du mariage pour tous. En tant
qu'Évêque, il s'engagerait pour
une Église « simple, et compréhensible
» dans ses déclarations et
proche des gens. Christoph Schuler
n'a pris pour lui qu'un cinquième
du temps de parole et a
déclaré qu'il était important pour
lui que l’Église catholique-chrétienne
soit « ouverte, accueillante
et orientée vers l'avenir ».
Il a donné à quatre compagnons
de route l'occasion de parler de
sa personne. Christoph Zimmerli,
de l’Église de Berne, a ainsi déclaré
que « Christoph Schuler était
quelqu'un qui cherchait toujours
le dialogue et qui est capable et désireux
de se mettre en réseau dans
la société, la politique et l'économie.
» Il s'est également montré
convaincu que le fait que le futur
Évêque soit « profondément enraciné
dans son Église » serait un
grand avantage.
Lars Simpson a souligné qu'il
avait toujours été important pour
lui de « mettre les gens en réseau,
d'ouvrir de nouveaux horizons
spirituels aux visiteurs de ses services
religieux et de leur offrir de
nouvelles perspectives. »
Il ajoutait « C'est ma force de rassembler
les gens et de les enthousiasmer
pour un projet ». Il disait
encore « Le cœur de l'Église, est
la cure d'âme » Et il mise sur le
dialogue interreligieux. Par la
suite, les catholiques-chrétiens
ont montré pourquoi ils revendiquent
d'être une « communauté
vécue, libérale et ouverte ». Après
une bonne heure, la séance de
questions aux trois nominés a dû
être interrompue, car l'horaire de
l'après-midi menaçait de basculer.
Les nombreuses questions engagées
posées par l'assemblée ont
clairement montré qu'aussi différents
que soient les trois candidats
à l'épiscopat du point de vue
de leur personnalité, il était difficile
d'établir des différences en
termes de programme. Les questions
portaient notamment sur le
fait de savoir si le nouvel Évêque,
comme son prédécesseur, se
consacrerait aux nombreuses activités
internationales ou s'il mettrait
plutôt l'accent sur le diocèse
lui-même.
Les trois étaient d'accord ; il faut
un équilibre entre les deux. La
question provocatrice était de
savoir comment on allait s'y
prendre pour rendre les services
religieux moins conservateurs,
afin de ne pas perdre immédiatement
un public plus jeune qui serait
en fait fasciné par les valeurs
de l’Église catholique-chrétienne.
Aucun des membres du trio n'a
vraiment osé répondre à cette
question. La question de savoir
Nicole Freudiger a animé le débat avec (de g. à d.) Christoph Schuler,
Frank Bangerter et Lars Simpson | © zVg
quel est l'ADN typique de l'Église
catholique chrétienne a été posée
de manière taquine.
Lors d'une table ronde dirigée
par Nicole Freudiger, historienne
et rédactrice à la Télévision de
Suisse alémanique, les trois nominés
ont ensuite répondu à des
questions. Nicole Freudiger a rapidement
constaté que les trois
étaient « énormément d'accord
sur le fond, ce qui est presque ennuyeux
». Par exemple, dans la
réponse à la question de savoir
comment gérer le fait d'être une
Église relativement petite.
Selon eux, c'est aussi une chance,
car on est rapide et flexible et on
entre rapidement en contact avec
les gens.
Mais il ne fait aucun doute que le
futur évêque devra s'efforcer de
rendre l’Église catholique-chrétienne
plus visible.
L'Église doit être
plus visible
La communication et les relations
publiques doivent être renforcées.
La question de la modératrice sur
le degré de politique autorisé pour
l'Église a également fait l'unanimité
dans le groupe : on ne peut pas
faire de la politique au jour le jour,
a-t-on répondu.
Et, bien sûr, la question des femmes
a également été posée – à juste
titre : « Votre Église pourrait faire les
gros titres avec la première femme
évêque du pays – et me voilà assise
ici avec trois hommes », a dit Nicole
Freudiger avec complaisance. À
l'unisson, ils ont déclaré que si une
femme était assise en haut de l'estrade,
« elle aurait ma voix ». Mais il
est clair qu'il ne s'agit pas d'un problème
de promotion des femmes
au sein de l'Église catholique-chrétienne,
mais d'un problème général,
à savoir que trop peu de
femmes étudient la théologie.
Monique Rudolf von Rohr, présidente
de la paroisse catholique-chrétienne
de la région
d'Olten, qui accueillait l'Assemblée,
avait parlé au début de celleci
d'un « événement historique ».
Elle a dit que les trois candidats
seraient examinés « sous toutes
les coutures ». L'Assemblée des
électeurs a pleinement tenu cette
promesse.

6 PRÉSENCE N o 4 MAI 2024
DOSSIER
DOSSIER
PRÉSENCE N o 4 MAI 2024 7
Présentation des candidats à l’élection épiscopale
Présentation des candidats à l’élection épiscopale
Il appartiendra désormais aux
membres du Synode national,
c'est-à-dire aux ecclésiastiques et
aux délégués des paroisses, dont
beaucoup étaient présents ce samedi,
de trancher. L'élection de
l'Évêque et le synode national auront
lieu les 24 et 25 mai à Aarau.
L'élection était devenue nécessaire
parce que l'Évêque Harald
Rein avait présenté sa démission
fin novembre 2023, en raison de
son âge.
Source : kath.ch
- - - - - - - - - -
À ce jour, ces trois curés expérimentés
sont en lice pour l'élection
épiscopale. Chacun a le format
de ne pas simplement dire
oui et amen, mais de mettre au
défi les catholiques-chrétiens de
s'engager dans des voies nouvelles,
peut-être même inconfortables.
Ils les invitent à prendre
eux-mêmes des responsabilités.
Lors de cette session historique
des 24 et 25 mai 2024 à Aarau, le
Synode national de l'Église catholique
chrétienne élira un nouvel
Évêque ou une nouvelle Évêque.
Le Synode national est composé
au maximum de 50 ecclésiastiques
du diocèse en activité et
ayant le droit de vote, ainsi que
de laïcs qui, en tant que représentants
élus des paroisses, sont majoritaires
avec 70 votants.
« Les uns portent le fardeau des autres »
(Épître aux Galates 6,2)
Lorsque l'Évêque Harald Rein a
annoncé sa démission, certains
ont été surpris. Né en 1957, il aurait
pu rester en fonction jusqu'à
l'âge de 70 ans. Mais en annonçant
sa décision, il voulait donner suffisamment
de temps au processus
de recherche d'un successeur.
À ce jour, trois candidatures ont
été retenues : Frank Bangerter
(curé à Zurich, secteur de la Christuskirche),
Lars Simpson (curé à
Zurich, secteur de l'Augustinerkirche)
et Christoph Schuler
(curé de Berne et Granges). Les
membres du Synode peuvent
encore présenter d'autres candidatures
jusqu'au jour de l'élection
de l'Évêque.
On attend beaucoup d'une ou
d’un nouvel Évêque. Rétrospectivement,
nous constatons qu'il
en était de même auparavant :
lorsque le Synode national a
élu Eduard Herzog comme premier
Évêque de l’Église catholique-chrétienne
de la Suisse lors
de sa deuxième session le 7 juin
1876, celui-ci ne l'a acceptée que
le lendemain, après de longues
hésitations. Si l'Église catholique-chrétienne
voulait rester
une Église indépendante, Eduard
Herzog devait s'engager courageusement
dans de nouvelles
voies, tout en laissant la porte
ouverte à une réunification avec
Rome :
« Il n'a jamais été question pour
nous d'accroître les tensions et
les divisions existantes dans la
chrétienté, mais nous avons au
contraire, en même temps que
la préparation de notre organisation
particulière de l'Église,
désigné la réunification ecclésiastique
comme un des buts de nos
efforts ! » (Eduard Herzog, 1895)
Son successeur, Urs Küry, a lui
aussi eu du mal à accepter la
charge épiscopale :
« Il m'a fallu de graves luttes intérieures
pour être prêt à accepter
l'élection épiscopale après la démission
de mon père en été 1955 ».
Urs Küry a également évoqué
le fait qu'il n'a pas pu éviter de
prendre un « chemin de solitude »
dans l'épiscopat, et on le comprend
lorsqu'il dit, dans sa rétrospective
de vie :
« Souvent, je ne savais pas comment
répondre à toutes les exigences...
... d'autant plus dans l'époque
mouvementée et agitée dans laquelle
nous vivons, de tenir bon
sans jouer à cache-cache ni se
dérober, car le sol sur lequel nous
nous tenons – l'amour de Dieu –
nous donne de la force » (Urs Küry,
1956).
Aujourd’hui comme hier, les défis
pour notre nouvel Évêque
sont énormes : comment pouvons-nous
aider à cela ? Il se peut
que de nombreux membres de
l'Église dans le diocèse aient à
cœur d'assumer des tâches de
soulagement, même si elles sont
minimes.
Ainsi, le nouvel Évêque ou la nouvelle
Évêque remarquera :
« Je ne suis pas seul – même si la
situation est accablante ! »
Glissons dans la poche de
l'Évêque une « pièce de cinq
francs » qui porte, sur la tranche
l'inscription :
« Dominus providebit »
(Dieu y pourvoira).
« Un objectif important de l'Église
reste que les ecclésiastiques et les
laïcs portent ensemble la responsabilité
de la vie de l'Église » (cf.
Adrian Suter, Angela Berlis, Thomas
Zellmeyer, Die Christkatholische
Kirche der Schweiz, 2023,
page 223 et suivantes).
Eduard Herzog
Urs Küry
Mais après ces remarques préliminaires,
passons à présent à la
présentation détaillée des candidats,
réalisée par des interviews de
Niklas Ragenbass, traduits de l’allemand
par Nassouh Toutoungi.

8 PRÉSENCE N o 4 MAI 2024
DOSSIER
DOSSIER
PRÉSENCE N o 4 MAI 2024 9
Présentation des candidats à l’élection épiscopale
Présentation des candidats à l’élection épiscopale
FRANK BANGERTER
Curé à Zurich, secteur
de la Christuskirche
à l'enseignement religieux. La
catéchiste voulait que les enfants
découvrent l'église.
Même si l'on entend des coups de
marteau tout autour, que le grincement
du tram résonne à travers
la fenêtre, que des groupes parlent
pêle-mêle, que quelqu'un manipule
l'aspirateur dans le couloir
et que les cloches de l'église entonnent
l'Angélus : le curé Frank
Bangerter écoute chaque visiteur
dans un calme attentif, bientôt on
ne sent plus le tourbillon dans le
presbytère. Maintenant, mes préoccupations,
maintenant je suis
important – un bouton peut être
défait, du nouveau peut être découvert,
la pièce manquante du
puzzle peut être trouvée.
Niklas Raggenbass :
Frank Bangerter, Que signifie ton
prénom pour toi ?
Frank Bangerter :
Il y a longtemps, j'ai demandé à
mes parents pourquoi ils avaient
choisi le prénom « Frank » pour
moi. Ils m'ont répondu que ce
nom leur plaisait tout simplement.
Je l'associe à deux mots :
« Frank » et « libre ! »
Cela signifie que quelqu'un est
ouvert, honnête et franc, qu'il ne
tourne pas autour du pot, ne « louvoie
pas », ce que je trouve très
mauvais. Ensuite, quelqu'un m'a
dit un jour que Frank venait de
saint François. François a mené
une vie passionnante. Le fait qu'il
ait grandi à l'abri des regards, qu'il
ait reçu une bonne éducation, qu'il
ait trouvé sa voie à la suite d'une
expérience et d'un rêve et qu'il ait
fondé une communauté religieuse
m'a beaucoup impressionné.
Il a également été un sujet récurrent
pendant mon vicariat, à tel
point qu'un paroissien m'a offert
une icône pour mon ordination,
représentant François prêchant
aux oiseaux. L'icône se trouve encore
aujourd'hui sur mon bureau.
Et puis, on peut ajouter un « en »
à Frank, ce qui donne une troisième
signification.
Niklas Raggenbass :
Vers Franken en Allemagne ?
Frank Bangerter :
Non, à notre monnaie, le franc
suisse. C'est le rapport au matériel,
à l'économique, ce qui pour
moi fait aussi partie de ma globalité.
C'est mon ancrage. J'ai
d'abord étudié l'économie et j'ai
travaillé dix ans dans ce domaine.
Je n'ai donc aucun problème à
parler d'économie et de finance.
Niklas Raggenbass :
Mais comment es-tu arrivé à la
théologie ?
Frank Bangerter :
Il y a des ecclésiastiques qui ont
eu une expérience de vocation.
Je ne peux pas en parler. Cependant,
dès mon enfance, j'aimais
aller dans toutes les églises que
nous croisions. Cela peut paraître
étrange, mais lorsque j'entrais
dans une église, j'avais l'impression
de rentrer chez moi. Ainsi,
lorsque j'étais enfant, j'allais à
l'église St. Pierre et Paul à Berne
et je m'y sentais bien, même si je
n'avais alors aucune relation avec
l'Église catholique-chrétienne.
J'ai d'abord été confirmé dans la
religion réformée, j'ai passé ma
maturité à la « boîte à singes », le
gymnase économique de Bienne.
J'ai ensuite voulu faire des études
de médecine : Être médecin de famille,
c'eût été mon rêve.
Mais je me suis rendu compte que
je voulais plutôt étudier l'économie.
C'était génial que je puisse
étudier la « gestion d'entreprise
orientée vers le personnel » dans
ce cursus, tout ce qui a trait aux
ressources humaines, c'est-à-dire
aux personnes. Cela comprenait
les questions de développement,
de gestion et de formation. J'ai
travaillé à différents postes, où il
était souvent question de chiffres.
Soudain, j'ai dû me rendre à l'évidence
: « Non, ce n'est pas possible ».
Cela a été comme un réveil et j'ai
dû apprendre à ne faire que ce
que je ressentais au plus profond
de moi. J'ai obtenu un poste d'assistant
de la direction de « Sida
Info Docu Suisse », qui a ensuite
été élargi aux maladies sexuellement
transmissibles. Là, la mort
était très proche.
Niklas Raggenbass :
Donc à nouveau des thèmes de
vie extrêmes ?
Frank Bangerter :
C'est devenu tellement extrême
que j'ai eu « faim » d'apprendre à
nouveau quelque chose et d'aller
à l'université. J'ai décidé de travailler
avec le professeur Dr. habil.
Ursula Streckeisen en thanatologie
(la recherche sur la mort) pour
écrire un travail. C'est alors que
j'ai eu le déclic, car j'ai remarqué
que ce sont toujours les questions
de foi qui me préoccupaient. J'ai
radicalement décidé de prendre
un tournant : « Ok, je vais faire des
études complètes de théologie ».
Et c'est ainsi que je me suis inscrit
à la faculté de théologie de Berne,
où j'ai fait la connaissance du professeur
Dr Urs von Arx.
Il m'a familiarisé avec la théologie
catholique-chrétienne et conseillé
de faire d'abord un stage chez
les réformés, puis de terminer
mes études en théologie catholique-chrétienne.
Niklas Raggenbass :
Comment ça s'est passé ?
Frank Bangerter :
Pendant trois mois, j'ai pu participer
à tout ce qui se fait dans
une paroisse à l'église réformée
de Signau. C'est ainsi qu'une catéchiste
m'a également emmené
Elle leur a distribué des photos
de différents endroits de l'église
et leur a demandé de trouver où
se trouvait ceci dans l'église. Dans
un tohu-bohu effréné, les enfants
ont couru partout à la recherche
de ces endroits.
J'ai dit à la catéchiste que j'étais
impatient de voir comment nous
pourrions ramener les enfants
dans « l'espace sacré ». D'un mouvement
de balayage, elle a répondu
: « Qu'est-ce qui est sacré ici ? ».
J'ai alors sursauté, presque foudroyé,
et j'ai su que « ce n'était
pas comme ça pour moi ! » Tout
est pourtant sacré pour moi, et
j'ai absolument réalisé que j'avais
toujours été catholique-chrétien
de cœur. J'avais besoin de cette
expérience maintenant. C'était
peut-être mon expérience vocationnelle...
Niklas Raggenbass :
Et ensuite, en tant qu'Évêque :
que peux-tu exiger de l'Évêque
sans le surcharger ?
Frank Bangerter :
Tout d'abord : seulement ensemble.
Nous avons besoin de
tous, pour participer. L'Évêque
peut certes avoir des idées, mais
il ne suffit pas d'avoir une idée.
Nous sommes organisés en Synode,
et l'Évêque et le Conseil
synodal ne peuvent fonctionner
qu'ensemble.
Ici, l'Évêque est une personnalité
qui intègre. Il est certainement
aussi un symbole, un signe. Il

10 PRÉSENCE N o 4 MAI 2024
DOSSIER
DOSSIER
PRÉSENCE N o 4 MAI 2024 11
Présentation des candidats à l’élection épiscopale
Présentation des candidats à l’élection épiscopale
n'est pas le CEO d'une entreprise,
même si celle-ci réalise
un chiffre d'affaires de plusieurs
milliards. L'Évêque représente
quelque chose que l'on ne peut
pas évaluer avec des chiffres. Il
représente le spirituel, la cohésion
des différentes personnes
dans les différentes communautés.
Il est donc important qu'il les
connaisse.
Mais l'une de ses tâches fondamentales
est d'être en relation
et de créer des liens. Dans ce
contexte, il a aussi une fonction
d'exemple non négligeable.
L'Évêque reste un pasteur dont
on espère qu'il est présent dans
le diocèse et qu'il y met tout son
cœur. Dans la situation dans laquelle
nous nous trouvons tout le
reste doit passer au second plan.
Nous sommes confrontés à de
grands défis.
Niklas Raggenbass :
As-tu une vision pour cette future
tâche ?
Frank Bangerter :
La mission et la vision sont
claires : nous sommes l'Église
et Jésus-Christ nous a donné la
mission d'annoncer l'Évangile.
La question est de savoir sous
quelle forme je peux le faire aujourd'hui,
avec quels instruments
je l'aborde et avec quelles paroles
je l'annonce. Jésus a parlé
pour l'éternité, c'est pourquoi
ses exemples peuvent toujours
être traduits dans le monde dans
lequel nous vivons. Mais la manière
de procéder n'est pas toujours
claire et il peut y avoir des
conflits. L'un est très progressiste,
l'autre préfère être traditionaliste.
Mais la mission est simple, nous
n'avons rien à inventer. Selon les
cas, cela peut prendre un certain
temps avant que nous nous mettions
d'accord, mais cela reste
ainsi et ne peut pas être réinterprété
:
Notre mission est d'annoncer
l'Évangile. C'est aussi notre raison
d'être. Si nous cessons de le
faire, nous n'existerons plus, et
nous ne serons plus nécessaires.
Nous pourrons alors mettre en
place une institution sociale avec
l'argent que nous avons encore.
Niklas Raggenbass :
Et concrètement ?
Frank Bangerter :
Nous devons par exemple réfléchir
à la manière dont nous pouvons
transformer les « paroisses
en détresse » en « paroisses en renouveau
» et leur donner les impulsions
nécessaires à cet effet.
Certaines paroisses se vident lentement
de leur substance, il n'est
même plus possible de célébrer
des cultes parce que les gens ne
sont plus là.
C'est incroyablement triste de
voir certaines paroisses dépérir
malgré elles. C'est brutal. Comment
pouvons-nous organiser
ce renouveau si les finances diminuent
elles aussi ? Comment
gérons-nous cela ? Nous avons
des exemples à suivre dans le
diocèse. Plusieurs paroisses ont
essayé de se regrouper sur une
base volontaire. Elles retrouvent
ainsi de l'énergie, il devient à
nouveau intéressant de se déplacer
ensemble, on a envie de
s'impliquer et de prendre des
responsabilités.
Nous devons donc veiller à ce que
nos régions soient plus fortes et à
ce qu'elles aient à nouveau du
« gras sur le dos », sinon tout cela
va « s'effilocher ».
Une autre piste est qu'il y a de
moins en moins de ministres
du culte. Même si nos paroisses
devaient se regrouper en cinq
ou six régions, mais qu'il n'y ait
plus de ministres, nous devons
absolument prévoir aujourd'hui,
maintenant, que nos laïcs soient
impliqués dans la responsabilité.
Nous participons tous à l'unique
sacerdoce.
Je me demande si nous ne laissons
pas beaucoup de choses
en friche. Nous avons beaucoup
de bonnes personnes et nous
devons être plus souples. Notre
institut catholique-chrétien pourrait
aller vers les paroisses et
demander : « De quoi avez-vous
besoin ? » Nous devrions nous
encourager mutuellement à emprunter
des voies extraordinaires,
peut-être « folles », afin de ne pas
nous briser contre les structures.
Nous avons des idées, nous pouvons
nous y atteler : Il ne nous
manque plus que de nous encourager
mutuellement à croire en
l'amour que Dieu est et qu'il nous
donne :
Pas un requiem, mais Pâques :
Alléluia !
Niklas Raggenbass :
Si l'on demande à la population
de Zurich-Oerlikon, où le candidat
à l'épiscopat Frank Bangerter
est curé, ce que chacun souhaite
d'un nouvel Évêque ou d'une
nouvelle Évêque, une immense
diversité de souhaits s'étale :
« Rien que par cela, nous prouvons
à quel point notre diocèse catholique-chrétien
est vivant. Tout
ne peut se faire qu'ensemble et cela
est irrévocable. »
« On n’y arrivera qu’ensemble »
Niklas Raggenbass :
Selon Frank Bangerter, on ne peut
pas attendre du seul Évêque ou
de la seule Évêque le salut pour
notre Église. Lorsqu'il regarde la
liste de souhaits des personnes
avec lesquelles il s'est entretenu,
tout le préoccupe, chaque point.
Lorsqu'on lui demande ce qui est
particulièrement important pour
lui, il répond sans hésiter : « Les
questions de personnel ».
Outre son ministère de curé,
il connaît aussi le diocèse en
tant que conseiller synodal, où
convergent beaucoup de choses à
décider dans l'Église – le Conseil
synodal est en quelque sorte le
gouvernement du diocèse. Son
regard s'étend au-delà de la paroisse
:
Frank Bangerter :
Je chercherai le contact avec les
gens et j'aimerais aller dans les
conseils de paroisses, les paroisses
et les nombreux comités.
Je voudrais participer aux célébrations
et être présent de manière
tangible !
Niklas Raggenbass :
Un autre sujet qui lui tient à cœur
est la question de savoir comment
donner plus de force aux
régions et aux paroisses.
Frank Bangerter :
Nous savons en effet que certaines
paroisses sont au bord de
l'effondrement. Que ce soit par
exemple sur le plan financier, du
personnel ou pour d'autres raisons.
Niklas Raggenbass :
Beaucoup attendent de la nouvelle
Évêque ou du nouvel Évêque
que « quelque chose se passe »
dans l'Église. Frank Bangerter
donne une réponse spirituelle et
pratique :
Frank Bangerter :
Pour que nous puissions tirer
de notre trésor de catholicité, de
notre grande spiritualité, la force
qui donnera une nouvelle vigueur
aux communautés, nous devons
prendre des décisions courageuses
et concrètes.

12 PRÉSENCE N o 4 MAI 2024
DOSSIER
DOSSIER
PRÉSENCE N o 4 MAI 2024 13
Présentation des candidats à l’élection épiscopale
Présentation des candidats à l’élection épiscopale
Nous apprenons des uns et des
autres dans leurs lieux respectifs
et luttons pour savoir comment,
dans des régions plus grandes,
nous pouvons maîtriser les exigences
de notre temps.
Niklas Raggenbass :
Et combien de régions cela devrait-il
être ?
Frank Bangerter :
Je pourrais m'imaginer qu'il y ait
en Suisse 5 à 6 régions que l'on
regroupe sur le plan du personnel
et des finances. Des régions avec
une administration commune,
quelques ecclésiastiques qui se
soutiennent et se renforcent mutuellement
de manière créative et
qui peuvent se répartir le travail :
communautaire – ce qui n'est pas
nouveau – mais qui devrait être
mieux mis en œuvre dans tout le
diocèse.
Il y a aussi la question de l’enseignement
des étudiants de demain.
C’est une question préoccupante
depuis longtemps, celle
de l'avenir des études de théologie.
Comment la formation doitelle
évoluer et qui seront nos ecclésiastiques
de demain ?
Ayant étudié l'économie en
plus de la théologie et travaillé
en tant qu'économiste, notamment
dans le domaine des ressources
humaines, je connais
le fonctionnement de l'université
et le fait que les études de
théologie soient en grande difficulté
me pèse, même si nous
avons des structures telles que
des professeurs et des chargés
d'études qui font leur travail.
En tant qu'Évêque, la question
absolument urgente pour moi
sera de savoir comment motiver
les gens à devenir aumôniers à
l'avenir.
Actuellement, il n'y a pas d'étudiants
et le canton de Berne fait
pression sur l'Institut de théologie
catholique-chrétienne de la
Faculté de théologie de l'Université
de Berne. À cela s'ajoute le fait
que le nombre d'ecclésiastiques
diminue de manière marquante.
Niklas Ragenbass :
De nombreux ecclésiastiques –
hommes et femmes – viennent
d'Allemagne ou ont été autrefois
catholiques romains. Frank Bangerter
ne tourne pas autour du
pot :
Frank Bangerter :
La formation doit être repensée
et nous devrions parallèlement
pouvoir habiliter nos laïcs à assumer
davantage de responsabilités.
Nous devons alors réfléchir à un
modèle qui prenne la mesure de
notre présent et qui se demande
qui l'on considère comme capable
de servir dans une communauté et
d'assumer davantage de responsabilités.
On pourrait ainsi abaisser
le seuil du diaconat. Il pourrait
également être possible pour les
prêtres de trouver de nouvelles
formes. J'aimerais inviter tout le
monde à adhérer à une devise
pour sa pensée et son action :
Niklas Raggenbass :
Quelqu'un lui avait écrit pour demander
à qui il faisait allusion, ce
à quoi il a répondu plus concrètement
: « Nous devons permettre à
nos laïcs d'en faire plus, y compris
spirituellement, car c'est la seule
façon de fonctionner encore dans
20 ans. »
Niklas Raggenbass :
A la question de savoir ce qu'il
entendait par « spirituel », Frank
Bangerter a répondu :
Frank Bangerter :
L'important, c'est que nous nous
demandions toujours pourquoi
nous existons ? Nous n'existons
que parce que Jésus-Christ a vécu
et a institué ses apôtres.
Notre mission est d'annoncer
l'Évangile, la bonne nouvelle. Tout
ce que nous faisons doit s'y référer.
Nous devons toujours nous
demander si nous faisons ce que
la Bonne Nouvelle nous dit réellement.
C'est ma spiritualité et il est
important pour moi que nous y réfléchissions
toujours à nouveau !
Niklas Raggenbass :
Nous avons demandé aux trois
candidats à l'épiscopat de définir
une éventuelle parole de sceau en
cas d'élection. Après l'élection,
ce mot sera immortalisé en grès
sur le pilier de la nef latérale de
l'église Pierre et Paul à Berne. Voici
le choix de Frank Bangerter :
« Avec mon Dieu, je saute des
murs ! » (Psaume 18, 30)
CHRISTOPH SCHULER
Curé de Berne et Granges
« Être porteur du Christ : une
mission de vie qui donne une
orientation »
Avec le curé catholique-chrétien
de Berne et Granges Christoph
Schuler, nous avions convenu de
nous rendre à l'église St. Pierre
et Paul, près des bougies, là où
se trouvaient autrefois les fonts
baptismaux. C'est un lieu ouvert
pendant la journée, où se rencontrent
des personnes d'appartenances
religieuses et de nationalités
très diverses. On se doute
que la ville fédérale de Berne
pose des défis particuliers aux
aumôniers.
Niklas Raggenbass :
Que signifie pour toi ton prénom
Christoph ?
Christoph Schuler :
Je suis très reconnaissant à mes
parents de m'avoir baptisé Christophe.
Christopherus est le porteur
du Christ et cela m'a toujours
fasciné. Il nous indique que nous
pouvons tous devenir des porteurs
de Jésus-Christ.
Niklas Raggenbass :
On discute actuellement de l'utilité
des notes à l'école ? Que dirais-tu
si une enseignante te demandait
conseil ?
Christoph Schuler :
D'un côté, on discute de ne plus
donner de notes pour des raisons
pédagogiques, on devrait trouver
d'autres formes d'évaluation. Il y
a un pour et un contre. Je constate
que l'on exige partout une notation.
De nos jours, on doit prendre
position ou donner un feed-back
partout. Notre tâche à l'école
n'est pas d'isoler les élèves de la
vie concrète, mais de les confronter
aux hauts et aux bas de la vie
et de leur montrer comment les
gérer. Ainsi, par exemple, la question
: « Que faire des notes qui sont
fausses, injustes et menaçantes ou
qui peuvent être achetées ? » Si
quelqu'un me montre un tel chemin,
cherche à me comprendre,
je peux me sentir à l'aise, un
« sentiment d'appartenance » peut
naître.
Niklas Raggenbass :
Qu'est-ce que signifie pour toi, la
patrie ?
Christoph Schuler :
Les personnes qui se rassemblent
parce qu'elles veulent prier ou
célébrer un culte me donnent
un sentiment d'appartenance. Au
centre de ma vie se trouve que je
veux célébrer le culte avec d'autres
personnes.
C'est pour cela que je suis là en
tant que prêtre, et cela me donne
personnellement beaucoup de
force et de sens dans ma vie.
Un autre aspect de la patrie est
pour moi la famille, lorsque je
suis avec ma femme Elisabeth
Amstad Schuler et ma fille Madeleine
et que nous nous soutenons
mutuellement. Par exemple
lorsque aider notre fille à voler
de ses propres ailes sur le plan
professionnel. En outre, j'aime
faire des choses très différentes.
Je suis aussi souvent que possible
en montagne, je me baigne dans
l'Aar ou je vais à l'opéra ou au
théâtre. Pour moi, tout cela a aussi
un rapport avec ma patrie.

14 PRÉSENCE N o 4 MAI 2024
DOSSIER
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PRÉSENCE N o 4 MAI 2024 15
Présentation des candidats à l’élection épiscopale
Présentation des candidats à l’élection épiscopale
Je suis heureux que l'on propose
encore des études de théologie,
une étude approfondie de
l'Écriture Sainte, de l'histoire de
l'Église, de la théologie pastorale
et aussi des matières plus modernes
comme la psychologie, où
il s'agit de savoir comment nous
nous comportons avec les gens -
avec nous-mêmes et avec Dieu.
Niklas Raggenbass :
Tu as déjà entrepris de nombreux
voyages en dehors de la Suisse, tu
as quitté ta patrie. Quel est le pays
que tu préfères ?
Christoph Schuler :
Je me suis rendu en Pologne pour
la première fois en 1983. C'était
une période très difficile pour la
Pologne. Mais l'hospitalité et la
gentillesse des gens m'ont toujours
fasciné. J'ai appris un jour qu'il y
avait deux peuples d'amour en Europe
: Les Italiens et les Polonais.
Les Italiens sont venus chez nous
en Suisse avec tous leurs bons restaurants.
Si l'on veut rencontrer
les Polonais, il faut se rendre en
Pologne. Nous avons également
établi de nombreux contacts au
sein de notre Église avec les trois
diocèses polonais que sont Varsovie,
Cracovie-Czestochowa et
Wroclaw. Ce fut longtemps l'Église
qui comptait le plus de paroisses et
un clergé important.
Niklas Raggenbass :
Quelle autre langue aimerais-tu
apprendre ? Le polonais ?
Christoph Schuler :
Non, j'aimerais d'abord apprendre
l'italien, car cette langue
a toujours été négligée chez moi.
Tout le monde me disait : « Apprends
l'anglais, c'est une langue
universelle ! »
Si j'écoute mon for intérieur, l'italien
est devenu important pour
moi. En matière de théologie aussi,
de nombreux parents disent
aux enfants : « N'apprenez pas
une matière d'orchidée, apprenez
un métier qui vous sera utile ». La
théologie est-elle une matière qui
peut m'être utile ?
Lors d'une préparation au baptême,
j'explique aux jeunes parents
qu'il est important pour
l'enfant qu'on lui ouvre une porte,
non seulement sur le monde horizontal,
mais aussi sur le monde
vertical. Au sens figuré, familiariser
les enfants non seulement
avec la terre, mais aussi avec le
ciel.
Beaucoup de gens sont tellement
centrés sur eux-mêmes qu’ils
n'arrivent pas à gérer la vie qu'ils
ont perdue, cette orientation, ou
en sont totalement dépourvus.
Si quelqu'un s'intéresse à la spiritualité
ou a une préoccupation
qui le lie à l'Église - ou s'il souhaite
découvrir l'une des Églises,
je lui recommande vivement les
études de théologie, qui sont en
outre très diversifiées.
Niklas Raggenbass :
Mais qu'est-ce qui fait que l'on
« rentre dans la manche ? »
Christoph Schuler :
Tout d'abord, je dois le dire de
moi-même. J'étais engagé dans
l'Église et aussi dans la jeunesse
catholique-chrétienne de Suisse.
En faisant mes études, je savais
qu'il s'agissait de notre Église. Il
s'agit de Dieu et de moi. C'était
au cœur de mes préoccupations :
que les gens et l'Église se portent
bien et que les gens trouvent un
accès joyeux à Dieu.
J'ai pu me confronter aux questions
de la vie, de la naissance à la
mort, lors de mes études de théologie.
Parmi les jeunes, il y a ceux
qui s'engagent, à qui l'on peut
aussi recommander les études
comme suite de leurs études ecclésiastiques.
Et il y a ceux à qui l'on essaie d'expliquer
pourquoi il est judicieux
d'acquérir les bases nécessaires
aux études. Si on n'est pas né
dans ce milieu, il faut davantage
de soutien pour trouver le chemin
des études.
Niklas Raggenbass :
En supposant que tu sois élu : Astu
une vision pour ton temps en
tant qu'Évêque ?
Christoph Schuler :
Nous faisons partie de l'Église catholique-chrétienne
de la Suisse.
De par sa tradition, c'était une
Église libérale et anticléricale,
c'est pourquoi on a même voulu
un jour supprimer la fonction
d'Évêque.
C'est une bonne chose que
l'Évêque existe et je veux le montrer
à travers une sculpture : quand
je regarde la chaire à Berne, il y a un
berger avec un mouton. Je trouve
importante l'idée que quelqu'un
regarde les gens comme un berger.
J'en fais également l'expérience
en tant que curé, qui a été élu à
cette tâche par la communauté
et cela vaut tout particulièrement
en tant qu'Évêque, qui n'a pas un
« clocher » individuel au premier
plan, mais le bien de l'ensemble,
de toutes les paroisses et de tous
les catholiques chrétiens, ainsi
que tous les amis des catholiques
chrétiens.
Les personnes qui se sentent
liées à nous, mais qui ne sont pas
membres de l'Église, et elles sont
de plus en plus nombreuses.
L’église St-Pierre et Paul à Berne.
Niklas Raggenbass :
Et qu'en est-il de l'avenir - y a-t-il
du nouveau ?
Christoph Schuler :
J'ai été « baptisé » dans cette
Église et je fais partie d'une famille
qui appartient à l'Église catholique-chrétienne
depuis le début.
Je suis convaincu que l'Église
catholique-chrétienne en Suisse
a encore un rôle à jouer dans la
structure confessionnelle. L'idée
d'une « Église-pont », comme on
appelait l'Église catholique-chrétienne
à l'époque où j'enseignais
la religion, n'est pas si erronée
que cela. Entre le catholicisme et
le protestantisme, mais aussi avec
les autres confessions, l'Église catholique
chrétienne a une fonction
de liaison et de médiation.
Nous avons de bons éléments
issus de différentes traditions de
foi : du catholicisme, du protestantisme
et de l'orthodoxie, pour
ne citer que les plus importants.
Nous avons une bonne position
et donner un avenir à ce type
d'Église serait important pour
moi. Comment cela se passera-t-il
ensuite, je ne le sais pas encore.
Nous avons obtenu beaucoup de
choses : l'ordination des femmes
ou le mariage pour tous, et nous
sommes ouverts à toutes sortes
de personnes. Avec la structure
épiscopale et synodale, nous
avons un bon équilibre entre la
collaboration des ecclésiastiques
et des laïcs.
Niklas Raggenbass :
Et l'Église n'a-t-elle pas les mains
liées dans ce domaine ?
Christoph Schuler :
Nous sommes une église qui a
reçu de nombreux bâtiments historiques
pendant le « Kulturkampf
» ou qui les a construits ellemême
dans les années qui ont
suivi. Si nous étions méthodistes
et avions une église de maison,
nous pourrions simplement la
vendre.
Nous n'avons pas réussi partout
à nous établir correctement
dans de nouveaux lieux et nous
sommes restés bloqués.

16 PRÉSENCE N o 4 MAI 2024
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PRÉSENCE N o 4 MAI 2024 17
Présentation des candidats à l’élection épiscopale
Présentation des candidats à l’élection épiscopale
Je considère comme un problème
le fait que nous soyons si rigides
dans nos régions. Je pense qu'il
manquait une volonté politique
au sein de l' Église. Les différentes
paroisses sont parfois trop centrées
sur elles-mêmes. Si nous
voulons grandir, nous devons
aussi investir et nous avons besoin
de cohésion.
Ce sont peut-être de grands
thèmes, mais cela peut être organisé.
Un Évêque ne le fait pas
lui-même, le Conseil synodal ne
le fait pas non plus avec l'Évêque
lui-même. Cela nécessite une volonté
qu'il faudrait développer et
encourager. Les différentes paroisses
ne devraient pas oublier
qu'elles font partie d'un diocèse
et qu'elles n'ont aucune chance
de survivre si elles ne pensent
qu'à elles-mêmes.
« Il faut regarder, avoir une vue
d’ensemble et aller les uns vers
les autres »
C'est là que l'Évêque peut être
une figure d'intégration qui équilibre
et montre la voie à suivre,
qui maintient la cohésion
du diocèse et
qui accorde aussi de
l'attention à ce qui
est petit et apparemment
insignifiant,
car c'est peut-être
justement à travers
lui que Jésus-Christ
nous parle !
Niklas Raggenbass :
En s'entretenant avec
Christoph Schuler,
on remarque rapidement
à quel point
son expérience est
grande, y compris en ce qui
concerne la vie interne de l'Église
catholique-chrétienne.
Si l'on demande pourquoi il en
sait autant, c'est certainement
d'une part parce que sa famille
fait partie du « noyau originel » de
l'Église catholique-chrétienne.
Et d'autre part, c'est l'histoire
de sa vie, car depuis l'âge de 16
ans, il s'engage dans l'Église catholique-chrétienne.
La parole
biblique « Jésus-Christ hier et aujourd'hui,
et il est le même pour
l'éternité » (Hébreux 19, 8) accompagne
Christoph Schuler comme
un soutien et l'a toujours ému.
C'est ainsi qu'il a fait des études,
est devenu prêtre et travaille actuellement
comme curé à Berne
et à Granges. Ce sont deux cantons
et deux paroisses différentes.
Lors de différents entretiens avec
des paroissiens et des membres
d'autres communautés religieuses
qui ont un droit d'hospitalité
dans son église St. Pierre et
Paul à Berne ou avec des hôtes
étrangers, qui ne manquent jamais
à Berne, il est apparu que de
nombreuses personnes ont des
idées concrètes et réalistes sur ce
qu'une future Évêque ou un futur
Évêque devrait aborder.
Christoph Schuler a participé à
des tables rondes dans le canton
de Berne, au cours desquelles de
nombreux vœux ont été adressés
au « super-Évêque ». Ils expriment
également la sensibilité de chacun
par rapport à sa propre foi.
Après ses expériences à Berne, il
peut dire aujourd'hui encore ;
Christoph Schuler :
En tant qu’une parmi les trois
Églises nationales, nous occupons
une très bonne position
dans notre société suisse, position
dont nous devons tirer profit.
On a demandé à Christoph Schuler
ce qu'il entendait par une
bonne position :
« Heinrich Pestalozzi : Principe
de la tête, du cœur et des mains »
Christoph Schuler :
Bien sûr, nous devons aborder
les problèmes qui se posent de
manière réaliste et concrète. Cela
me fait penser à Johann Heinrich
Pestalozzi et à son principe de la
tête, du cœur et de la main.
Je pense que nous avons une
bonne tête. Il y a beaucoup de
connaissances spécialisées et de
capacités intellectuelles. Je suis
convaincu que nous pouvons
l'utiliser peut-être encore mieux
à l'avenir. J'ai déjà assisté à certaines
discussions et je pense que
nous sommes maintenant dans
une bonne phase, malgré toutes
les difficultés que nous percevons
autour de nous. Nous pouvons en
profiter et avancer ensemble vers
l'avenir.
Niklas Raggenbass :
Et comment cela se passe-t-il
dans les paroisses ?
Christoph Schuler :
Nous sommes un collège où tous
ceux qui viennent sont invités à
participer à leur manière. Tous
ont d'une part une responsabilité
pour leurs propres communautés
et d'autre part pour une collaboration
ouverte entre les différentes
communautés.
Niklas Raggenbass :
En amont de l'élection épiscopale,
il y a eu des déclarations tout
à fait ouvertes et des réflexions réalistes
lorsqu'il s'agissait de l'avenir
de l'Église catholique-chrétienne,
ce qui a beaucoup touché
Christoph Schuler. Plus que jamais,
il lui tient à cœur que tous
s'engagent et ce, là où ils ont leurs
talents.
Christoph Schuler :
Au sein du clergé, avec nos laïcs,
dans l'œcuménisme, vis-à-vis de
la politique et aussi au niveau international.
Niklas Raggenbass :
Christoph Schuler regarde notre
monde sans masque et il fait référence
aux différents talents, mais
il sait aussi que nous sommes mis
au défi en tant qu'individus, car
malgré tout ce qui fonctionne et
fait plaisir, il y a aussi une série de
tâches que nous devons résoudre,
mais ce n'est qu'ensemble que
nous y arriverons sans nous bloquer
mutuellement.
Christoph Schuler :
La ou le super Évêque n'y parviendra
pas seul. Chacun d'entre
nous doit apporter sa contribution,
comme il le peut et comme il
le souhaite. Ma grand-mère disait
toujours :
« L'essentiel, c'est que tu sois bien
dans la vie et tu dois organiser ta
vie en conséquence ».
Cela signifie que nous avons tous
une responsabilité personnelle et
une responsabilité les uns envers
les autres. Je pense que l'Évêque
a ici un rôle important à jouer.
L'Évêque ne doit pas détourner le
regard, mais regarder, garder une
vue d'ensemble et ce faisant, il
doit encourager les autres à aller
les uns vers les autres.
Mise en réseau
et capacité d'action
Niklas Raggenbass :
Christoph Schuler estime qu'il est
important d'entretenir de bonnes
relations avec le personnel. Dans
ce domaine également, le travail
en réseau est assez important
pour lui et il a constaté que cela
devient de plus en plus important.
Il essaie de vivre cela aussi
en tant que curé et remarque que
cela ne va plus sans.
En tant que curé, mais aussi en
tant que conseiller synodal, qui
contribue largement à façonner
le destin du diocèse, il a constaté
que tout le processus de communication
aux niveaux les plus
divers dans lequel nous nous
trouvons, que la mise en réseau,
les moyens de communication et
l'utilisation des nouveaux médias
ont été un peu longs, de sorte qu'il
devient clair.
Christoph Schuler :
J'espère que les choses avanceront
plus rapidement, afin que le diocèse
reste lui aussi capable d'agir.
Une grande question qui revient
souvent est celle de la liturgie et
de son importance aujourd'hui.
Les questions relatives aux célébrations
sont une affaire de cœur, et il
faut encourager à être attentif aux
besoins et aux souhaits des gens.
Le langage et les formes que peut
prendre la liturgie nécessitent un
débat au sein de l'Église, mais je
constate pour l'instant que nous
sommes dans un état figé dans ce
domaine. J'espère qu'après l'élection
ou l'ordination de l'Évêque et
son entrée en fonction, il y aura
une nouvelle dynamique qui
nous entraînera tous.
S’il est élu, Christoph Schuler
prendra comme devise :
« Jésus-Christ hier et aujourd'hui,
est le même dans les siècles des
siècles ! » (Lettre aux Hébreux 13, 8)

18 PRÉSENCE N o 4 MAI 2024
DOSSIER
DOSSIER
PRÉSENCE N o 4 MAI 2024 19
Présentation des candidats à l’élection épiscopale
Présentation des candidats à l’élection épiscopale
LARS SIMPSON
Curé à Zürich, secteur
de l’Augustinerkirche
La Nouvelle-Zélande, l’Angleterre
et la Suisse : voyager sans
frontières avec les gens et découvrir
de nouveaux horizons.
En discutant avec le curé Lars
Simpson, on se rend vite compte
à quel point les gens sont importants
pour lui et qu'il veut
prendre le temps de les écouter.
Que ce soit après une visite
guidée au Kunsthaus ou après
un culte, autour d'un café à
l'église, en chemin dans le train
ou à vélo, en faisant du « Töggelichaschte
» avec des jeunes ou
le soir avec sa femme Franziska
autour d'une tasse de thé : il n'y
a probablement pas de moment
actuel où il ne dirait pas qu'il
est justement le plus important
de la vie.
Niklas Raggenbass :
Lars Simpson, que signifie pour
toi ton prénom « Lars ? »
Lars Simpson :
Mon nom me donne une identité.
« Lars » fait référence au pays
d'origine de mon arrière-grandpère
: la Norvège. Il a émigré en
Nouvelle-Zélande et a rencontré
plus tard mon arrière-grandmère,
qui est venue d'Écosse
avec sa famille en Nouvelle-Zélande.
Pour mes parents, il était
important de me donner un nom
de baptême qui se prononce de
la même manière en anglais, en
allemand et en français. La raison
: quand je suis né, mon père
néo-zélandais travaillait pour une
entreprise américaine à Paris, et
ma mère est allemande.
Nous avons rapidement déménagé
en Angleterre, où j'ai grandi et étudié.
J'ai appris très tôt à me déplacer
librement entre les frontières
linguistiques et nationales, cela a
toujours marqué et enrichi ma vie.
Niklas Raggenbass :
Tu connais le fonctionnement
de l'école dans différents pays.
Quelle est l'importance des notes
à l'heure où l'on ne veut même
plus en donner ?
Lars Simpson :
C'est une question que j'aimerais
poser à ma femme : elle est spécialiste
de l'éducation. Jusqu'à
mon adolescence, nous n'avions
pas de notes à l'école. J'étais
alors heureux. Mais je peux comprendre
qu'il y ait des notes dans
les écoles. Mais les notes seules
ne peuvent pas tout saisir ou dire
sur les capacités et le potentiel
d'une personne.
En tant qu'aumônier, je suis heureux
de ne pas avoir à évaluer qui
que ce soit.
Niklas Raggenbass :
Tu as parlé des différents lieux et
de tes voyages. Qu'est-ce que c'est
pour toi la « patrie » ?
Lars Simpson :
Cette question m'a accompagnée
toute ma vie, car les racines de ma
famille s'étendent sur plusieurs
pays. Je fais partie de la quatrième
génération de notre famille, où le
mari et la femme sont originaires
de différents pays. Je suis né en
Nouvelle-Zélande, je suis aussi
devenu britannique à dix-huit ans
et suisse il y a vingt ans.
Ma patrie, c'est là où se trouve ma
famille, là où je me sens en sécurité.
La patrie, c'est la Suisse et le
quartier de Zurich où nous habitons.
Ma patrie, c'est d'échanger des
idées avec ma femme Franziska
à la table de la salle à manger et
d'inviter ma famille et mes amis.
Niklas Raggenbass :
Comment es-tu devenu prêtre en
tant que théologien ?
Lars Simpson :
Dans les pays anglophones, on
parle volontiers de « vocation ». Je
comprends mon chemin vers le
sacerdoce de la même manière.
Pour moi, c'était un chemin de recherche
intérieure de sens et de
découverte des traces de Dieu dans
ma vie. En chemin, différentes personnes
et expériences ont été déterminantes
: ma grand-mère ou
une enseignante du secondaire.
En tant qu'étudiant, je me suis
joint à un groupe de prière où j'ai
découvert la prière de Jésus, également
appelée « prière du cœur »
elle reste une partie importante
de ma vie de prière.
J'ai commencé à assister régulièrement
à des services religieux
en ville. Quelqu'un de la communauté
m'a dit : « Lars, ta place est
là-bas, à l'autel ! »
J'étais sous le choc. Elle m'a dit
que je devais servir la messe, ce
qui était courant pour les adultes
dans la paroisse. Je suis alors allé
voir le prêtre pour lui demander
comment devenir enfant de
chœur. En chemin, je me suis rendu
compte que la question était
devenue une nouvelle question :
Quelle est la voie à suivre pour
devenir ministre de l'Église ?
J'ai pris contact avec les responsables
de la formation ecclésiastique.
J'ai décidé de faire un stage
et j'ai travaillé pendant un an
dans le sud de Londres comme
assistant d'église. Cela a renforcé
ma vocation et m'a poussé à
étudier la théologie. Si j'avais un
conseil à donner à un jeune, je lui
dirais de faire d'abord un stage
d'initiation dans une paroisse
pour se faire une idée de ce que
cela signifie d'être curé. C'est une
activité passionnante et variée.
Niklas Raggenbass :
Qu'est-ce qu'un Évêque pour toi
personnellement ?
Lars Simpson :
Un Évêque est une personne qui
se sent chez elle dans l'Église et
en elle-même, proche de Dieu,
proche des gens, proche d'ellemême.
C'est une personne qui
traverse la vie avec des yeux et
des oreilles ouverts et qui perçoit
ce qui se passe dans l'Église et
dans la société.
L'Évêque est une personne qui
se déplace, qui écoute, qui encourage
le dialogue entre les paroisses
et au sein des paroisses
et qui, si nécessaire, joue le rôle
de médiateur. Bien sûr, il est bon
que l'Évêque soit diplomate et
prudent et qu'il ait la capacité
de prendre une décision au bon
moment.
Niklas Raggenbass :
Lars, imagine que tu as été élu et
consacré Évêque. Qu’est-ce que
cela signifie pour toi : « Tout continue
comme avant ? »
Lars Simpson :
J'aime l'Église catholique chrétienne
avec sa tradition vivante et
son orientation contemporaine.
Ouverte, libérale et moderne, elle
correspond à ma foi selon laquelle
Dieu est à découvrir dans la diversité.
Pour moi, il est clair que la tra-

20 PRÉSENCE N o 4 MAI 2024
DOSSIER
DOSSIER
PRÉSENCE N o 4 MAI 2024 21
Présentation des candidats à l’élection épiscopale
Présentation des candidats à l’élection épiscopale
quée par l'ouverture et l'estime.
Une Église accueillante, qui rassemble
les gens et permet la joie
de vivre.
Ce qui est essentiel pour moi,
c'est une Église pastorale qui
rencontre les gens, les accompagne,
les fortifie, avec un cœur à
l'écoute et la bénédiction de Dieu.
Une Église qui se montre toujours
solidaire dans ses actions, comme
Jésus nous y encourage :
dition et la théologie doivent rester
dynamiques. Grâce au renouvellement,
elles restent vivantes,
passionnantes et pertinentes. Un
acquis important pour notre Église
est pour moi la décision de permettre
aux femmes d'être diacres,
prêtres et Évêques. Cette décision
renforce l'Église et la rend plus crédible
dans notre société.
Le dernier exemple en date de ce
que signifie être une Église épiscopale-synodale
est également
pour moi précurseur.
Je me souviens du moment clé
où Aischa Amrhein, en tant que
présidente de la Jeunesse catholique-chrétienne
de Suisse, a
demandé au Synode national de
s'ouvrir à la possibilité du « mariage
pour tous ». Le Synode national
a pris en compte cette demande
et, après un processus de
décision épiscopal-synodal, nous
avons, en tant qu'Église, dit oui au
« mariage pour tous ».
Cela témoigne d'une Église qui
est proche de la vie et qui peut
prendre des décisions affirmant
la vie. J'ai moi-même pu faire
l'expérience de ce que cela signifie
lorsque l'Église fait un tel pas
et peut renforcer des personnes
dans leur vie, les bénir et célébrer
avec elles. Ce sont des moments
touchants et libérateurs. Cela témoigne
d'une Église qui ne reste
pas figée, mais qui est prête à
être courageuse et à emprunter
de nouvelles voies. En tant
qu'Évêque, j'aimerais y contribuer,
car je sais qu'à l'avenir, nous
ne pourrons pas simplement
continuer à rouler comme avant.
Niklas Raggenbass :
Si tu devais le dire en quelques
mots, quelle est ta vision pour
l'Église catholique chrétienne ?
Lars Simpson :
Que l'Église reste ouverte au dialogue
et soit présente là où se
trouvent les gens. Une Église mar-
« Ce que vous avez fait au plus petit
de mes sœurs ou de mes frères,
c'est à moi que vous l'avez fait »
(Matthieu 25,40).
Ma vision de l'Église implique
aussi qu'elle fasse entendre sa
voix, dans l'œcuménisme et le
dialogue interreligieux. Les projets
que les Églises portent ensemble
ont une plus grande portée.
Là où des personnes sont
attaquées dans notre pays en
raison de leur appartenance religieuse,
il faut une nouvelle solidarité
interreligieuse. Par exemple,
en réponse à l'agression bouleversante
d'un juif orthodoxe à
Zurich : les Églises se sont jointes
aux organisations juives et musulmanes
pour former une chaîne
humaine.
Mais, comment aborder cette
question alors qu'il y a de moins
en moins de personnes qui s'engagent
dans l'Église ?
Il me semble important que
l'Église ouvre des possibilités d'engagement
que les gens perçoivent
comme importantes et épanouissantes.
En tant que paroisse de
Zurich, nous avons pu faire l'expérience
que de nombreuses
personnes souhaitaient s'engager
pour les cours d'allemand et le repas
de midi des personnes en fuite.
De nombreux membres de la paroisse
se sont portés volontaires
et continuent de porter le projet
diaconal avec beaucoup de cœur.
De plus, de nouvelles personnes
rejoignent le projet. Un conseiller
travaillant près de l'Augustinerkirche
s'engage désormais comme
professeur d'allemand, car il cherchait
une tâche bénévole utile en
plus de son travail rémunéré.
Niklas Raggenbass :
Quel serait ton message à transmettre
en premier en tant
qu'Évêque ?
Lars Simpson :
Je l'exprimerais par le début de
la merveilleuse bénédiction africaine
:
« Que Dieu te bénisse. Que Dieu
remplisse tes pieds de danse et tes
bras de force. Que Dieu remplisse
ton cœur de tendresse et tes yeux
de rires ».
Tu sais que j'aime moi-même
danser et que j'adore regarder la
danse contemporaine et le ballet.
Pour moi, c'est toujours une
expérience de vivacité. Ce que
j'aimerais exprimer par-là : faisons
en sorte de rester vivants, en
tant qu'êtres humains et en tant
qu'Église. Outre tout ce que l'épiscopat
impliquerait, il faut certainement
de l'humour, c'est peutêtre
la manière britannique. Ma
devise à cet égard est la suivante :
« Lars, la cause de Dieu est toujours
à prendre au sérieux, mais toi, ne
te prends pas trop au sérieux ».
Niklas Raggenbass :
En observant Lars Simpson après
une célébration autour de l’art
dans l'église catholique-chrétienne
des Augustins de Zurich,
on s'aperçoit rapidement qu'il est
encore plongé dans une conversation
avec quelques visiteurs et
qu'il écoute plus qu'il ne parle.
C'était l'une de ces célébrations
auxquelles de nombreuses personnes
viennent de loin. Ils se
sentent interpellés parce qu'ils
vivent à l'église quelque chose qui
a un rapport avec eux.
Le curé Lars Simpson et son
équipe proposent différentes
nouvelles formes de célébrations.
De cette manière, il est possible
de faire l'expérience d'une spiritualité
qui naît de l'interaction
entre l'art, la parole et la musique.
Des chefs-d'œuvre des beaux-arts
sont présentés, on entend de la
musique et Lars Simpson ou un
autre membre de l'équipe pastorale
donne l'impulsion spirituelle.
« Église de dialogue - à petite et à
grande échelle »
Niklas Raggenbass :
Si l'on demande au curé Lars
Simpson quel type d'Église s'exprime
ici, il répond rapidement :
Lars Simpson :
Pour moi, c'est clairement une
Église de dialogue. Que ce soit un
petit endroit, un coin d'appartement
ou un grand bâtiment n'a
pas d'importance. Ce qui compte
ce sont les gens. Chacune et chacun
est en dialogue avec Dieu,
avec sa propre spiritualité, avec
sa propre vocation, mais aussi
en dialogue entre eux et avec les

22 PRÉSENCE N o 4 MAI 2024
DOSSIER
HORAIRE DES CULTES / CÉLÉBRATIONS
PRÉSENCE N o 4 MAI 2024 23
Présentation des candidats à l’élection épiscopale
HORAIRES DES CÉLÉBRATIONS
autres. Pour moi, la vie est une
rencontre et la vie un enrichissement.
La rencontre crée des liens.
Niklas Raggenbass :
L'Évêque vieux-catholique Joachim
Vobbe, décédé en 2017,
reste un modèle pour Lars Simpson
dans ses écrits et son action.
Il a courageusement franchi les
frontières entre les doctrines
théologiques et les traditions
bien établies. Vobbe a essayé de
vivre l'Église de manière contemporaine,
mais aussi comme une
Église de dialogue. C'est ainsi qu'il
a ordonné les deux premières
femmes prêtres à Constance, dont
la professeure Angela Berlis. Lars
Simpson a voulu reprendre cette
impulsion en espérant qu'une collègue
se présentera peut-être encore
à l'élection comme Évêque.
Cela serait possible jusqu'au jour
de l'élection par le synode national,
si la candidate est membre
du synode national. Lars Simpson
cite également l'Évêque Joachim
Vobbe dans le contexte de l'œcuménisme.
Par conviction et motivation,
l'Évêque Vobbe a toujours
parlé des activités et des possibilités
œcuméniques afin de motiver
les autres et les membres de son
église à y participer.
Lars Simpson se prononce en faveur
d'un œcuménisme ouvert à
l'apprentissage et à l'écoute, qui
ne s'arrête pas aux formalités et
aux obstacles. Comme l'Évêque
Vobbe, il veut d'abord chercher
le dialogue œcuménique à petite
échelle, avant de faire participer
d'autres Églises.
Pourquoi ? « Parce que nous
sommes pluralistes, socialement,
politiquement, et je prétends que
notre Église aussi est pluraliste,
car il n'y a pas qu'une seule possibilité.
Chaque fois que quelque
chose est pluraliste, il devient
existentiel de renforcer le lien par
tous les moyens.
Niklas Raggenbass :
À quoi ressemblerait une lettre
pastorale à l'avenir ?
Lars Simpson :
Je ne suis pas un homme de
grandes lettres, je n'en ai jamais
eu le temps. Si quelque chose est
préparé de manière adéquate, je
peux bien sûr prendre le temps,
mais on peut aussi imaginer
que l'époque des longues lettres
pastorales, qui sont de longues
monographies, est révolue. Cela
fait en effet partie de la communication,
que nous puissions aller
rapidement à l'essentiel : En
tant que curé, il est passionnant
de voir comment la communication
a complètement changé
en quelques années et comment
elle est entretenue aujourd'hui.
Une communication qui n'est
entretenue que par des individus,
mais dans laquelle on entreprend
quelque chose ensemble, par
exemple au café de l'église, dans
le travail avec les jeunes, lors
d'excursions avec des groupes de
confirmation.
Nous communiquons tout naturellement
par Whatsapp, ce qui
permet d'accélérer de plus en
plus la communication.
cation non physique prend une
place de plus en plus importante.
Outre les nouvelles possibilités,
de nouveaux problèmes apparaissent
et les Églises peuvent
faire bouger les choses. Par-delà
les frontières !
La personne élue doit pouvoir se
déplacer beaucoup : Être en route
comme manière de vivre. Cela
peut éloigner des paroisses si l'on
n'est plus impliqué dans la communauté.
L'Évêque Hans Gerny
s'en est rendu compte après sa
démission, lorsqu'il a assisté à un
service religieux normal et que les
églises n'étaient pas aussi pleines
que lors des confirmations ou
des premières communions. Je
ne peux pas faire grand-chose, je
le dis ouvertement, mais en tant
qu'agent pastoral, je peux – je l'espère
– écouter, réfléchir et participer.
S’il est élu Lars Simpson
prendra comme devise :
« Dieu est amour et ceux qui demeurent
dans l'amour demeurent
en Dieu et Dieu demeure en eux ! »
(Jean 4, 16)
Photos Niklas Ragenbass
Dimanche 5 mai
5 e dimanche après Pâques
Jeudi 9 mai
ASCENSION
Dimanche 12 mai
6 e dimanche après Pâques
Dimanche 19 mai
PENTECÔTE
Dimanche 26 mai
1 er dimanche après Pentecôte
Dimanche 2 juin
2 e dimanche après Pentecôte
Genève
Saint-Germain
10 h 30
•
10 h 30
•
10 h 30
•
Grand-Lancy
Trinité
10 h 30
•
10 h 30
•
Chêne-Bourg
Transfiguration
Lausanne
Ste-Marie du Servan
La Chaux-de-Fonds
Saint-Pierre
10 h
•
JOURNÉE ROMANDE
• Messe (eucharistie) Liturgie de la Parole prière du soir célébration œcuménique B Bible à la carte
Faire bonne
impression
10 h
•
À nos côtés
10 h
•
10 h
•
10 h
•
10 h
•
Neuchâtel
Saint-Jean Baptiste
Bienne
Epiphanie
10 h
•
10 h
•
10 h
•
Saint-Imier
Saint-Paul
10 h 15
•
10 h 15
•
Lars Simpson :
L'œcuménisme est nécessaire,
mais seul, il n'est pas possible ».
Cela fait tout simplement partie
de nos liens entre nous et entre
les générations. La communi-
Delémont Moutier Saignelégier pressor.ch

24 PRÉSENCE N o 4 MAI 2024 DE LA PAROLE AU GESTE
NEUCHÂTEL ET VAUD
PRÉSENCE N o 4 MAI 2024 25
L’Avent
L’Avent n’est pas seulement une
période de quatre semaines. C’est
aussi une attitude, une certaine
manière typique du christianisme
d’appréhender le temps. Le
temps, c’est l’espace humain où le
Seigneur est venu, où il vient et où
il viendra.
L’histoire est le champ où Dieu a
semé le germe de la gloire. Dire
que le Seigneur vient, c’est dire
qu’il est déjà là, qu’il invite les
êtres humains et qu’il attend leur
réponse. Célébrer l’Avent, c’est
communier dans la joie au grand
désir de Dieu sur le monde.
Il découle de ceci que les fidèles ne
sont pas invités à se reporter à la
période antérieure à l’incarnation
de Jésus, comme si l’on devait faire
semblant que Jésus n’était pas né.
À l’école d’Isaïe, de Jean Baptiste
et de Marie, nous sommes plutôt
conviés à apprendre à vivre
aujourd’hui dans l’espérance des
« cieux nouveaux ». L’Avent, c’est la
hâte de Marie, c’est l’impatience
de la rencontre.
Un chant typique de
l’Avent avec un certain
nombre de strophes, placé
à l’ouverture de chaque
dimanche, peut être le
chant-signal de l’Avent,
comme par exemple le
numéro 203 de la Prière
Chantée « Voici, vers nous
s’avance la barque du
salut ».
On peut choisir les chants
de l’Ordinaire de la messe
DE LA PAROLE AU GESTE
Les temps liturgiques
PAR NASSOUH TOUTOUNGI
(Sanctus et Agnus) en fonction
de l’Avent. Maintenu pendant
tout ce temps liturgique,
un même ordinaire créera une
unité.
Par souci de cohésion
Les responsables pastoraux
doivent prendre soin de ne pas
chanter les chants de Noël avant
Noël, par souci de cohésion
entre les temps liturgiques et les
chants. Aussi, il serait bon de ne
pas prévoir de célébration de
Noël dans les derniers jours de
l’Avent, sous prétexte que les enfants
seront en vacances le jour
de Noël…
Pendant l’Avent, il convient de
faire une célébration d’Avent avec
des chants d’Avent.
Le temps de Noël
C’est vers l’an 330 que l’empereur
Aurélien a promu la fête de Noël
pour qu’elle supplante la fête du
« soleil invaincu ». Il appuyait
ainsi le Concile de Nicée qui, en
325, avait décidé que le Fils de
Dieu s’est vraiment fait homme.
Actuellement, Noël est la fête populaire
par excellence, peut-être
la seule fête liturgique que la société
civile célèbre d’emblée.
Mais que fête-t-on au temps de
Noël ? Paul le précise à Tite : on
fait mémoire de la manifestation
du Christ, on s’engage à vivre dans
le monde présent selon l’esprit du
Christ (Tite 2,11).
La manifestation de Jésus s’entend
non seulement de sa naissance,
mais de sa venue dans la
famille, de sa reconnaissance par
les mages, de la révélation de son
identité lors de son baptême et de
sa présentation au Temple.
Les mêmes chants peuvent donc
être chantés pendant tout ce temps.
Pour donner sa couleur au temps
de Noël dès l’ouverture de la célébration,
on pourra adopter
un chant connu du plus grand
nombre :
Les anges dans nos campagnes
(Prière chantée 223),
Il est né le divin enfant
(Prière chantée 220) ou
Accours plein de zèle, peuple
fidèle (Prière chantée 218).
À côté des chants qu’on
peut utiliser pendant le
temps de Noël, il en est que
l’on doit réserver à la nuit de
Noël, comme
Douce nuit (Prière chantée
221).
CANTON DE NEUCHÂTEL
Nassouh Toutoungi, curé
tél. 032 968 44 13
natel : 079 344 44 13
Le secrétariat est ouvert le lundi,
mercredi et vendredi matin
Chapelle 5,
2300 La Chaux-de-Fonds
neuchatel@catholique-chretien.ch
IBAN :
CH77 0900 0000 2300 0195 9
Merci pour vos dons
DATE À RETENIR
Journée romande
Jeudi 9 mai 2024
à St-Maurice (VS)
Venez nombreux avec nous
pour cette belle journée en perspective.
Le programme détaillé
se trouve dans Présence n o 3.
Inscription et paiement
jusqu’au 26 avril 2024
auprès de genevieve.savaux
@catholique-chretien.ch
ou par WhatsApp
SMS 079 835 40 13
IBAN CH53 0900 0000 1000 4285 8
LA CHAUX-DE-FONDS
ÉGLISE SAINT-PIERRE
RUE DE LA CHAPELLE 7
CÉLÉBRATIONS
DIMANCHE 5 MAI À 10 H
Messe avec le curé émérite
Roland Lauber
DIMANCHE 12 MAI À 10 H
Messe de l’Ascension
DIMANCHE 19 MAI À 10 H
Messe de Pentecôte
DIMANCHE 26 MAI À 10 H
Célébration
BAPTÊME
Le samedi 30 mars 2024, Madame
Lara Menghini a été baptisée à
l’Eglise St-Pierre de La Chaux-de-
Fonds.
Que le Seigneur illumine toujours
le chemin de vie de Lara.
NEUCHÂTEL
ÉGLISE SAINT JEAN-BAPTISTE
RUE EMER-DE-VATTEL
CATÉCHISME
SAMEDI 3 MAI À 9 H 30
Classes petits et grands
CÉLÉBRATIONS
SAMEDI 11 MAI À 18 H
Célébration
SAMEDI 25 MAI À 18 H
Célébration
CANTON DE VAUD
Paroisse de Lausanne
et diaspora vaudoise,
fribourgeoise et valaisanne.
Prêtre : Mazin Astefan
Tél. : +41 78 657 72 72
E-mail : mazin.astefan
@catholique-chretien.ch
Eveline Eichele – Présidente
079 278 16 70
eveline@eichele.ch
www.catholique-chretienne.ch
IBAN :
CH53 0900 0000 1000 4285 8
Merci de tout cœur
pour vos dons
LAUSANNE
CHAPELLE STE-MARIE-DU-SERVAN
CHEMIN EUGÈNE-GRASSET 12
1000 LAUSANNE
(QUARTIER SOUS-GARE)
CÉLÉBRATIONS
JEUDI 9 MAI DÈS 10 H
Journée romande à St-Maurice
DIMANCHE 19 MAI DÈS 10 H
Attention : 3 e dimanche du mois !
Messe en notre chapelle, suivie
d’un apéro convivial.
QU’EN PENSEZ-VOUS ?
Si, en te promenant dans la nature,
tu respires l’air frais, le parfum
des fleurs, si tu sens la vie pénétrer
toutes choses, tu vas sentir
aussi en toi de la vitalité, de la
fraîcheur, de la beauté, de la force.
L’esprit de Dieu qui est en chaque
chose est aussi en toi et t’anime.
Anselm Grün
N’oubliez surtout pas
de consulter notre site
internet !
Des mises à jour avec des méditations,
prières, chants, etc. sont
faites régulièrement !
www.catholique-chretienne.ch

26 PRÉSENCE N o 4 MAI 2024
PAROISSES SAINT-GERMAIN DE GENEVE
& DE LA TRINITE DE LANCY
PAROISSE PARTIELLE DE CHENE-BOURG
Genève - Infos
TITRE
PAROISSES SAINT-GERMAIN DE GENEVE
TITRE & DE LA TRINITE DE LANCY
PAROISSE PARTIELLE DE CHENE-BOURG
PRÉSENCE N o 4 MAI 2024 27
Genève - Infos
Votre page d’infos
de l’Eglise Catholique-Chrétienne de Genève
Votre page d’infos
de l’Eglise Catholique-Chrétienne de Genève
Coordonnées de contact
Cure
Passage du 1 er Août 1
1212 Grand-Lancy
022 794 06 54
Equipe Pastorale
Curé Jean Lanoy
jean.lanoy@catholique-chretien.ch
Port. 076 394 06 54
Aurélie Ethuin Lanoy
Assistante pastorale
aurelie.ethuinlanoy@catholique-chretien.ch
Port. 076 229 37 63
Secrétariat du bureau
du synode cantonal
Mme Geneviève Savaux
Passage du Premier-Août 3
1212 Grand-Lancy
Répondeur 022 794 44 15
secretariat.geneve@catholique-chretien.ch
Contributions ecclésiastiques
& dons
CH15 0900 0000 1200 0847 0
Eglise catholique-chrétienne
Merci de penser à faire un don
ORGANISTES DES PAROISSES
Eglise Saint-Germain / Genève :
Chapelle de la Transfiguration /
Chêne-Bourg
M me Saya Hashino
Eglise de la Trinité / Lancy :
M. Hervé Rousseau
INTENDANT DE SAINT-GERMAIN
Pour toute demande relative à
l’église Saint-Germain (réservation
concerts…) Merci de contacter
M. Stéphane Beer
stephanebeer@hotmail.ch
SAMEDI 4 MAI
10 h 30. Lancy / salle de paroisse
Catéchisme pour tous
les groupes
DIMANCHE 5 MAI
10 h 30. Genève / Saint-Germain
Messe du 5 e dimanche
après Pâques
JEUDI 9 MAI
Journée Romande
Organisée par la paroisse
de Lausanne à Saint-Maurice.
SAMEDI 11 MAI
18 h 30. Chêne-Bourg / Chapelle
de la Transfiguration
Célébration Eucharistique
DIMANCHE 12 MAI
10 h 30. Lancy / Trinité
Messe du 6 e dimanche
après Pâques
Après la messe et l’apéritif, repas
organisé par l’équipe pastorale.
(2 e dimanche du mois)
Sur inscription à la cure (022 794
06 54 jusqu’au 9 mai). Participation
demandée : 10 chf/pers.
12 h. Lancy / Trinité
Baptême de Lyanah
LUNDI 13 MAI
10 h 30. Comité du RECG
MARDI 14 MAI
14 h. Réunion des 3 Bureaux
MERCREDI 15 MAI
19 h 30. Réunion du conseil
de paroisse de Lancy.
SAMEDI 18 MAI
10 h 30. Lancy / salle de paroisse
Catéchisme pour tous
les groupes
DIMANCHE 19 MAI
10 h 30. Genève / Saint-Germain
Messe de la Pentecôte
Avec communions et baptême.
Apéritif festif à l’issue de la célébration
MARDI 21 MAI
19 h 30. Réunion du conseil
de paroisse de Saint-Germain.
VENDREDI 24
ET SAMEDI 25 MAI
Synode national à Aarau
Avec élection du nouvel évêque
de notre Eglise
DIMANCHE 26 MAI
10 h 30. Lancy / Trinité
Messe du 1 er dimanche
après Pentecôte
MERCREDI 29 MAI
Assemblée Générale du RECG
(Rassemblement des Eglise et
Communautés Chrétiennes de
Genève) à l’Eglise Copte de Meyrin
JEUDI 30 MAI
10 h 30. Lancy
Réunion du groupe Myosotis
EN JUIN...
SAMEDI 1 ER JUIN
10 h 30. Lancy / salle de paroisse
Catéchisme pour tous
les groupes
DIMANCHE 2 JUIN
10 h 30. Genève / Saint-Germain
Messe du 2 e dimanche
après Pentecôte
DIMANCHE 9 JUIN
10 h 30. ancy / Trinité
Messe du 3 e dimanche
après Pentecôte
Après la messe et l’apéritif, repas
organisé par l’équipe pastorale.
(2 e dimanche du mois)
Sur inscription à la cure (022 794
06 54 jusqu’au 6 juin). Participation
demandée : 10 chf/pers.
12 h. Lancy / Trinité
Baptême de Louis
Dans vos paroisses
Fête des Rameaux avec le pain
du carême et le miel du rucher
parrainé par nos paroisses et les
enfants du Catéchisme.
La semaine sainte
dans vos paroisses.
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28 PRÉSENCE N o 4 MAI 2024 BERNE ET TESSIN
BERNE
PRÉSENCE N o 4 MAI 2024 29
CANTON DE BERNE
Bienne
Liza Zellmeyer, curé
Tél. 032 341 21 16
Natel : 078 618 98 51
Fax 032 341 21 38
E-mail : biel@christkatholisch.ch
Saint-Imier
M. Nassouh Toutoungi, curé
Tél. 032 968 44 13
Natel : 079 344 44 13
nassouh.toutoungi
@catholique-chretien.ch
Comptabilité
Tél. 032 941 21 27
morf@ficonom.ch
Case postale 207
2610 Saint-Imier
BIENNE
ÉGLISE DE L’ÉPIPHANIE
RUE DE LA SOURCE 23
(STATION INFÉRIEURE
DU FUNICULAIRE BIENNE-ÉVILARD)
Le secrétariat est ouvert
les lundi matin et jeudi après-midi
EBAN : CH97 0900 0000 2500 0823 7
Merci pour vos dons
CÉLÉBRATIONS
DIMANCHE 12 MAI À 10 H
Messe en notre église (en allemand)
curé Liza Zellmeyer
DIMANCHE 19 MAI À 10 H
Messe de Pentecôte en notre
église (en allemand) curé Liza
Zellmeyer
DIMANCHE 26 MAI À 10 H
Messe en notre église (en allemand)
curé Liza Zellmeyer
MERCREDI 29 MAI À 19 H
Assemblée générale à la maison
de paroisse, rue Dufour 105.
SAINT-IMIER
ÉGLISE SAINT-PAUL
RUE DENISE BINDSCHEDLER-ROBERT
4 ET 6 (À PROXIMITÉ DU FUNICULAIRE)
CASE POSTALE 207 2610 SAINT-IMIER
+ DIASPORA DU CANTON DU JURA
IBAN : CH59 0900 0000 2300 2226 5
Merci pour vos dons
Chiesa anglicana di Lugano
CÉLÉBRATIONS
ET MANIFESTATIONS
DIMANCHE 5 MAI À 10 H 15
Célébration en notre église
DIMANCHE 2 JUIN À 10 H 15
Célébration en notre église
CANTON DU TESSIN
Prete Elisabetta Tisi
Via Enrico Cosenz 13
I-20158 MILANO
Tél. 0039 338 88 94 668
Chiesa cattolica Cristiana in Ticino
c/o chiesa anglicana St Edward
Via Clemente Maraini 6
6900 Lugano
Tél. 044 58 69 368
elisabetta.tisi@christkatholisch.ch
www.cattolicicristiani.ch/ticino
SABATO 4 MAGGIO ORE 16
S. Messa : Prima comunione.
Seguirà un piccolo rinfresco per
tutti nel giardino di casa Benson.
DA GIOVEDÌ 9 MAGGIO
A DOMENICA 12 MAGGIO
Gita a Taizé insieme alla Comunità
di Lavoro delle Chiese cristiane
nel Ticino.
GIOVEDÌ 16 MAGGIO ORE 15,30
Celebrazione eucaristica con meditazione
guidata; ore 16,30
Gruppo biblico : casa Benson,
chiesa anglicana.
ASSEMBLÉE ANNUELLE DU CONSEIL DE L’ÉGLISE
NATIONALE DU CANTON DE BERNE
« L’avenir de la théologie ou la théologie de l’avenir ? »
Le samedi 2 mars, les délégués
et les ecclésiastiques des quatre
paroisses bernoises se sont réunis
à Berne pour le culte, l'assemblée
annuelle et le repas de
midi à Thoune.
L'accent a été mis sur la conférence
de la professeure Georgiana
Huian sur le thème « L'avenir
de la théologie ou la théologie
de l'avenir ? », qui a donné lieu
à une discussion animée.
Après une célébration eucharistique
à l'église Saint-Béat à Göttibach,
présidée par le curé Thomas
Zellmeyer, les dix-huit personnes
présentes ont suivi l'exposé de Madame
Georgiana Huian, qui s'inscrivait
dans le cadre des 150 ans
de la théologie catholique-chrétienne
à l'Université de Berne.
Madame Huian est professeure
extraordinaire de théologie systématique
et d'œcuménisme à l'Institut
de théologie catholique-chrétienne
de l'Université de Berne.
Tout comme la société, l'enseignement
universitaire évolue. Cela a
des répercussions à son tour sur
la formation des pasteurs. Celle-ci
est en pleine mutation, à laquelle
l'institut participe activement.
Esther Richard, présidente de
l'Association des paroisses du
canton de Berne, a ensuite transmis
un message de bienvenue.
Tous les point de l’ordre
du jour ont été approuvés
Pendant l'assemblée annuelle ordinaire
qui a suivi au Tertianum
Bellevuepark, les points habituels
L’église St Beatus – Göttibach – Photo Heinz Kolb
de l'ordre du jour ont été discutés.
Après l'approbation du procès-verbal
de 2023 et du rapport
annuel du président pour l'année
2023, l'assemblée a pris connaissance
des comptes 2022 et 2023.
Pour l'année 2024, un budget équilibré
a pu être adopté, prévoyant
un déficit de CHF 3'980.00, ceci
avec une contribution communale
inchangée de CHF 140.00 par pour
cent de poste utilisé. Au total, 2,7
postes sont disponibles et financés
par une contribution de l'État.
Réélection du comité directeur
Le comité directeur du Conseil
de l’Église nationale, qui gère les
affaires tout au long de l'année, a
été réélu pour la période administrative
2024-2027 dans le cadre
des élections générales.
Elle se compose du curé Christoph
Schuler, Berne, président, de Martin
Kunz, Bienne, vice-président, du curé
Thomas Zellmeyer, Berne et Thoune,
secrétaire, et de Beatrice Amrhein,
Berne, finances et personnel.
L'organe chargé du contrôle des
comptes de l‘Association des paroisses
du canton de Berne a été
confirmé comme organe de révision
et responsable de la protection
des données pour la durée
du mandat. Liza Zellmeyer, curé à
Bienne, a été élue comme représentante
de l'Église nationale au
sein du groupe de travail Religion
Migration. Elle siège également
au comité hospitalier de la Conférence
interconfessionnelle du
canton de Berne IKK.
La prochaine assemblée ordinaire
aura lieu le samedi 22 février 2025
à Berne.
Conformément à l'article 25 de la
Constitution de l'Église nationale
du 10 novembre 2018, les décisions
prises peuvent faire l'objet d'un référendum
auprès de la présidence
dans les 30 jours suivant leur publication
par 50 membres de l'Église
nationale ayant le droit de vote ou
par un conseil de paroisse.
Curé Christoph Schuler, président

30 PRÉSENCE N o 4 MAI 2024
BLOC-NOTES
À VOS BIBLES
5 MAI
5 e dim. après Pâques
Ap 19, 5-9a
1 Jn 4, 7-11
Jn 15, 9-17 (12-16)
12 MAI
6 e dim. après Pâques
Ap 21, 1-7
1 Jn 4, 11-16
Jn 17, 6.11b-19
19 MAI
Pentecôte
26 MAI
Trinité
Gn 11, 1-9
Ac 2, 1-11
Jn 16, 12-15
Dt 30, 11-14
Rm 8, 14-17
Jn 3, 1-13
2 JUIN
2 e dim. après Pentecôte
Pr 9, 1-6
Ac 13, 44-49
Lc 14, 15-24
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Aimer d’un cœur
de femme
En dialogue avec Marie
et Marie-Madeleine
Editions du Cerf
Fév. 2024
176 pages - 20 CHF
Marie, Marie-Madeleine. Tout
semble les opposer : l’une est
bénie entre toutes les femmes,
l’autre, bannie entre toutes. Pourtant,
ce sont aussi deux sœurs en
humanité, unies par leur lien singulier
avec le Christ.
La première met au monde le
Messie, la seconde sera celle à
qui il apparaîtra au jour de sa
résurrection, envoyée pour aller
porter la Bonne Nouvelle. Chacune
joue un rôle essentiel et
complémentaire, accompagnant
Jésus dans son ministère avec
une même tendresse inconditionnelle.
D’où l’idée inédite de
les étudier non pas séparément,
mais l’une en regard de l’autre. En
s’adressant tantôt à Marie, tantôt
à Marie-Madeleine, Cécilia Dutter
met en lumière combien, loin
d’être dépassées, elles célèbrent
toutes deux une féminité libre et
accomplie. Désir, identité, égalité
des sexes, maternité, engagement
dans l’Église, autant de sujets
majeurs pour les femmes d’aujourd’hui
que l’Évangile traitait
déjà avec infiniment de justesse.
Un dialogue vibrant, par-delà les
siècles, avec deux grandes figures
bibliques.
Romancière et essayiste, Cécilia
Dutter a écrit une vingtaine d’ouvrages.
Lauréate de plusieurs prix
littéraires, elle est l’autrice notamment
d’Etty Hillesum, une voix
dans la nuit, et dernièrement de
L’Amoureuse, le roman de Marie-Madeleine.
Retrouvez
toutes les informations
relatives aux programmes
religieux de la RTS sur :
https://www.rts.ch/religion
Notamment les thèmes
et les heures de diffusion
des émissions :
Babel, Dieu sait quoi,
Faut pas croire,
Hautes fréquences…
Plateforme jeunesse
Plus d’infos sur le site :
https://plattform-jugend.ch/fr/
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