LG258-NOVEMBRE-DECEMBRE-2023
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<strong>NOVEMBRE</strong> / DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - N˚258<br />
www.gemengen.lu<br />
MARC HILLESHEIM, JÖRG<br />
WEBER ET LUC WAGNER<br />
WW+ | La participation citoyenne : un moyen pour réduire les conflits<br />
P-J. FORRER ET D. SYENAVE<br />
EY Luxembourg<br />
Crise du logement :<br />
des solutions existent<br />
S. ARTS ET B. POLETTI<br />
INCERT<br />
Le cyberbouclier du secteur<br />
public, mais pas que !<br />
MATTHIEU BRACCHETTI<br />
Le Ranger de la tech créatif<br />
et engagé
Simplif ions<br />
ensemble !<br />
Pour des services publics<br />
qui correspondent<br />
à vos besoins.<br />
zesumme-vereinfachen.lu
3<br />
ÉDITO<br />
Entre progrès et prudence,<br />
une souveraineté à conquérir<br />
PAR ADELINE JACOB<br />
En moins d’un mois, deux nouvelles solutions technologiques<br />
luxembourgeoises très médiatisées ont été lancées sur le marché<br />
– un service cloud, Clarence, et une messagerie instantanée,<br />
Luxchat – avec cela en commun d’être qualifiées de « souveraines ».<br />
Une forme de chauvinisme économique aurait-elle gagné le<br />
Grand-Duché ? Tout est une question de point de vue…<br />
Elle avait été annoncée en novembre 2022, à l’occasion des<br />
Luxembourg Internet Days ; elle a été lancée un an plus tard<br />
presque jour pour jour, lors du même événement. Luxchat est<br />
la première messagerie instantanée nationale, sécurisée et souveraine<br />
destinée au grand public et aux entreprises luxembourgeoises.<br />
La volonté de ses initiateurs : « proposer une alternative<br />
nationale aux applications de messagerie instantanée existantes,<br />
dont le modèle économique s’appuie le plus souvent sur la monétisation<br />
des données des utilisateurs ».<br />
Quelques jours plus tôt, le 25 octobre, Proximus et LuxConnect,<br />
eux, dévoilaient officiellement Clarence, joint-venture via laquelle<br />
ils proposent une nouvelle plateforme cloud souveraine et déconnectée.<br />
« Basée sur la technologie Google Cloud, cette proposition<br />
unique garantit la confidentialité et la sécurité des informations<br />
les plus sensibles en donnant la maîtrise des données et en offrant<br />
l’autonomie totale de l’opérationnalité. Clarence respecte les<br />
normes éthiques les plus élevées dans la protection des données,<br />
la confidentialité, la transparence et la conformité réglementaire<br />
», a déclaré Paul Konsbruck, CEO de LuxConnect.<br />
C’est tantôt affirmé sans détour, tantôt suggéré à demi-mots : les<br />
solutions dites souveraines, qui se multiplient un peu partout sur<br />
le Vieux Continent, se sont développées en réaction à l’hégémonie<br />
des géants de la tech états-uniens et à l’accès d’entreprises<br />
et autorités américaines aux données des Européens. Outre-<br />
Atlantique, les efforts de renforcement de la souveraineté numérique<br />
européenne ont d’abord été perçus comme protectionnistes<br />
et discriminatoires envers les entreprises américaines. Depuis<br />
l’administration Trump, qui a élevé la compétition avec la Chine<br />
au rang de priorité, le regard a néanmoins changé puisque, lorsque<br />
la souveraineté numérique européenne est entendue comme<br />
« volonté d’émancipation » vis-à-vis du concurrent chinois,<br />
Washington a plutôt tendance à la soutenir, voire à s’en inspirer 1 .<br />
Ce qui pousse l’Europe à s’affranchir de ces deux économies en<br />
imposant ses règles à leurs acteurs ou en développant ses propres<br />
solutions, c’est bien entendu un pressant besoin de sécurité.<br />
Celui-ci est évident depuis les années 2010 et les révélations<br />
d’Edward Snowden sur la surveillance américaine – la souveraineté<br />
numérique est d’ailleurs une priorité de la première heure de<br />
la Commission européenne pour 2019-2024 – et s’est renforcé au<br />
fil du temps, notamment à la suite de la crise sanitaire qui a remis<br />
sur le tapis la question de la souveraineté économique en général,<br />
ou plutôt de « l’autonomie stratégique » selon la sémantique de<br />
l’UE, renvoyant les Européens à un exercice d’équilibre délicat<br />
entre adaptation au nouveau contexte international et tradition<br />
d’ouverture commerciale. Et enfin, comme le faisait remarquer<br />
Xavier Bettel en visite chez Google en mars, « la situation géopolitique<br />
actuelle intensifie encore davantage la demande de technologies<br />
hautement sécurisées ».<br />
Or, au Luxembourg, plus de 400 projets de digitalisation sont<br />
en cours de développement. Certains, à l’instar de l’eWallet, un<br />
portefeuille d’identité numérique, engagent des données personnelles<br />
et sensibles. Nul doute que les nouvelles solutions<br />
souveraines qui arrivent sur le marché permettront, plus que le<br />
développement d’un « patriotisme économique » luxembourgeois,<br />
le déploiement de ce type d’initiatives sensibles – mais clés pour<br />
l’avènement d’un « État moderne au service des citoyens » tel<br />
qu’imaginé par le nouveau gouvernement – en toute sécurité.<br />
1<br />
Mathilde Velliet, « Souveraineté numérique : politiques européennes, dilemmes américains », Notes de l’Ifri, Ifri, janvier <strong>2023</strong>.
4<br />
| DOSSIER<br />
LËTZEBUERGER GEMENGEN<br />
Publication éditée par Living Green sàrl-s<br />
www.gemengen.lu<br />
Société éditrice<br />
Living Green sàrl-s<br />
24, rue Michel Rodange • L-4660 Differdange<br />
Régie publicitaire<br />
Julien Malherbe<br />
julienm@livinggreen.lu<br />
IMMOBILIER ET CONSTRUCTION<br />
ICT<br />
Administration<br />
Lucia Ori<br />
Tél. 58 45 46 29<br />
secretariat@livinggreen.lu<br />
Rédaction<br />
Pierre Birck<br />
pierreb@livinggreen.lu<br />
Adeline Jacob<br />
adelinej@livinggreen.lu<br />
Pauline Paquet<br />
paulinep@livinggreen.lu<br />
Jean-Claude Weishaar<br />
Salomé Jeko/ Nota Bene<br />
Julien Menegalli<br />
Conception et réalisation graphique<br />
Elodie Malherbe<br />
elodiem@livinggreen.lu<br />
Photographie<br />
Made Creative<br />
Eric Devillet<br />
Nader Ghavami / Photopro Luxembourg<br />
Julian Pierrot<br />
Impression<br />
Imprimerie Centrale<br />
SOMMAIRE<br />
10<br />
La<br />
COVERSTORY<br />
WW+<br />
participation citoyenne : un moyen pour réduire les conflits<br />
IMMOBILIER ET CONSTRUCTION<br />
14 | Goblet Lavandier & Associés<br />
Deux générations, un avenir entre les mains<br />
18 | Betic, part of Sweco<br />
Des paroles aux actes ! Promotion de politique<br />
d’entreprise vs partie intégrante du métier…<br />
22 | BEST Ingénieurs-Conseils<br />
Les ouvrages d’art, un retour aux sources<br />
26 | LSC Engineering Group<br />
Une lecture instantanée des infrastructures<br />
30 | Ordre des Architectes et des Ingénieurs-<br />
Conseils<br />
L’OAI et ses membres au service des communes<br />
34 | EY Luxembourg<br />
Crise du logement : des solutions existent<br />
© Living Green<br />
Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />
Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la<br />
rédaction ne peuvent être exploités qu’avec l’accord<br />
de leurs auteurs. Publiés ou non, ils ne seront pas<br />
restitués. Les reportages signés n’engagent que<br />
leurs auteurs.<br />
Les prix figurant dans cette revue sont indicatifs et<br />
peuvent être sujets à des variations dont l’éditeur ne<br />
pourrait nullement être tenu pour responsable.<br />
36 | Fonds du Logement<br />
« Une excellente collaboration en faveur du logement<br />
abordable »<br />
40 | Fondation pour l’Accès au Logement<br />
La FAL, un partenaire de confiance pour les communes<br />
42 | Baloise Luxembourg<br />
Toutes les clés pour assurer ses biens immobiliers<br />
46 | Soludec<br />
Un savoir-faire fondé sur la polyvalence
5<br />
MOBILITÉ DÉVELOPPEMENT DURABLE ACTUALITÉS COMMUNALES<br />
48 | ALHO Systembau<br />
Pas à pas vers l'avenir numérique de la construction<br />
modulaire ALHO<br />
50 | MINUSINES S.A.<br />
« Ces innovations propulsent Minusines dans une<br />
nouvelle ère »<br />
MOBILITÉ<br />
82 | SWIO<br />
Quand l’union fait la force<br />
84 | Indigo Luxembourg<br />
Le stationnement intelligent au bout des doigts<br />
ICT<br />
86 | TK Elevator Luxembourg<br />
Le stationnement automatique en bonne place<br />
56 | PwC Luxembourg<br />
Cloud : des solutions multiples et hybrides plus que<br />
jamais adaptées !<br />
88 | Grün Signalisation<br />
Une évolution plus qu’une révolution<br />
58 | Proximus Luxembourg<br />
Entre clarté et transparence, le premier cloud souverain<br />
d’Europe est luxembourgeois<br />
60 | itrust consulting<br />
CyFORT, une série d’outils de cybersécurité accessible<br />
à tous<br />
62 | INCERT<br />
Le cyberbouclier du secteur public, mais pas que !<br />
66 | Lineheart<br />
La technologie au service de l’éducation et de<br />
l’accessibilité<br />
DÉVELOPPEMENT DURABLE<br />
92 | Fonds nova naturstroum asbl<br />
Le fonds vert à l’avant-garde<br />
94 | Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />
Accord de coalition <strong>2023</strong>-2018 : The proof of the<br />
pudding is in the eating<br />
ACTUALITÉS COMMUNALES<br />
98 | LISER<br />
La recherche, un soutien pour les communes<br />
68 | CK Office Technologies<br />
Soutenir les petites entreprises au niveau IT<br />
100 | Commune d’Useldange<br />
Se développer à vitesse grand V<br />
70 | Fujitsu Luxembourg<br />
La révolution de l’intelligence artificielle au<br />
service du sport<br />
72 | AC Automation Center<br />
L’informatique communale optimisée<br />
76 | skeeled<br />
Recrutement en tant que service : un nouveau<br />
département lancé par skeeled<br />
104 | Commune de Frisange<br />
La modernité pour affirmer la continuité<br />
108 | Commune de Schifflange<br />
Une coalition unie pour Schifflange<br />
112 | Commune de Grevenmacher<br />
Grevenmacher : the Miseler Way of Life<br />
116 | Commune de Boulaide<br />
Boulaide, entre nature et culture<br />
120 Le<br />
PORTRAIT<br />
Matthieu Bracchetti - Virtual Rangers<br />
Ranger de la tech créatif et engagé<br />
117 | Commune de Steinsel<br />
Steinsel se transforme
6<br />
INDEX<br />
10 |LUC WAGNER<br />
Fondateur et dirigeant<br />
WW+<br />
10 | JÖRG WEBER<br />
Fondateur et dirigeant<br />
WW+<br />
10 | MARC HILLESHEIM<br />
Chef de service, planificateur<br />
urbain et régional<br />
WW+<br />
14 | CÉCILE WAGNER<br />
Administratrice<br />
Goblet Lavandier &<br />
Associés<br />
14 | MIKE DUSSELDORF<br />
Administrateur<br />
Goblet Lavandier &<br />
Associés<br />
14 | FRÄNK THILL<br />
Administrateur délégué<br />
Goblet Lavandier &<br />
Associés<br />
18 | THIERRY COLLIN<br />
Partner-Team Manager<br />
Betic Ingénieurs-Conseils<br />
18 | FRANCK DORON<br />
Partner-Team Manager<br />
Betic Ingénieurs-Conseils<br />
18 | MEIKE ENSCH<br />
Team Manager<br />
Betic Ingénieurs-Conseils<br />
22 | ERIC HANSEN<br />
Associé-gérant<br />
BEST Ingénieurs-Conseils<br />
22 | MICHEL FALTZ<br />
Ingénieur chef de projet<br />
BEST Ingénieurs-Conseils<br />
22 | MATTEO CONT<br />
Ingénieur chef de projet<br />
BEST Ingénieurs-Conseils
7<br />
26 | SASCHA ROHNER<br />
Ingénieur civil<br />
LSC Engineering Group<br />
26 | GILLES ROCK<br />
Géographe<br />
LSC Engineering Group<br />
30 | PIERRE HURT<br />
Directeur<br />
Ordre des Architectes et<br />
des Ingénieurs-Conseils<br />
34 | PIERRE-JEAN FORRER<br />
Partner, Government and<br />
Public Sector Leader<br />
EY Luxembourg<br />
34 | DAVID SYENAVE<br />
Partner, M&A Real Estate<br />
EY Luxembourg<br />
36 | MICHAL ZAGLANICZNY<br />
Chef de projet<br />
Fonds du Logement<br />
40 | GILLES HEMPEL<br />
Directeur<br />
Fondation pour l’Accès au<br />
Logement<br />
42 | PIERRE WINNE<br />
Head of Product<br />
Management<br />
Baloise Luxembourg<br />
46 | JACQUES BRAUCH<br />
Directeur général<br />
Soludec<br />
50 | SANEL IMAMOVIC<br />
Business Manager<br />
MINUSINES S.A.<br />
50 | SERGIO RODRIGUES<br />
Fondé de pouvoir<br />
MINUSINES S.A.<br />
56 | QUENTIN BECHOUX<br />
Cloud Transformation<br />
Senior Manager<br />
PwC Luxembourg
8<br />
56 |XAVIER ROCH LHOTELLIER<br />
Consulting Director &<br />
Customer transformation<br />
Leader<br />
PwC Luxembourg<br />
58 | GÉRARD HOFFMANN<br />
CEO<br />
Proximus Luxembourg<br />
60 | CARLO HARPES<br />
Managing Director<br />
itrust consulting S.à r.l.<br />
62 | SYLVAIN ARTS<br />
Chief Business Officer<br />
INCERT<br />
62 | BENOÎT POLETTI<br />
Chief Executive Officer<br />
INCERT<br />
66 | MIKE DA COSTA<br />
Responsable Éducation<br />
Lineheart<br />
68 | FRÉDÉRIC BONNEL<br />
Head of IT<br />
CK Office Technologies<br />
72 | PHILIPPE GALLINA<br />
Directeur général<br />
AC Automation Center<br />
76 | MIKE REIFFERS<br />
CEO<br />
skeeled<br />
82 | MARVIN RASSEL<br />
Coordinateur<br />
SWIO<br />
82 | FRANK WIES<br />
Membre du comité de<br />
direction<br />
SOCOM S.A.<br />
84 | DIMITRI MATSOUKAS<br />
Directeur<br />
Indigo Park Luxembourg<br />
S.A.
9<br />
86 | VINCENT SARAZAIN<br />
Responsable commercial<br />
TK Elevator Luxembourg<br />
88 | CLAUDE GALLINA<br />
Directeur<br />
Grün Signalisation<br />
88 | FÉLICIEN CAVÉ<br />
Directeur adjoint et directeur<br />
des opérations<br />
Grün Signalisation<br />
92 | JEAN-MARIE RIES<br />
Président<br />
Fonds nova naturstroum<br />
asbl<br />
92 | LAURENT MAGI<br />
Secrétaire-trésorier<br />
Fonds nova naturstroum<br />
asbl<br />
98 | ALINE MULLER<br />
CEO<br />
LISER<br />
100 | LÉON BODEM<br />
Bourgmestre<br />
Commune d’Useldange<br />
104 | ROGER BEISSEL<br />
Bourgmestre<br />
Commune de Frisange<br />
.<br />
108 | CARLO FEIEREISEN<br />
1 er échevin<br />
Commune de Schifflange<br />
116 | JEFF GANGLER<br />
Bourgmestre<br />
Commune de Boulaide<br />
117| FERNAND MARCHETTI<br />
Bourgmestre<br />
Commune de Steinsel<br />
120|MATTHIEU BRACCHETTI<br />
CEO<br />
Virtual Rangers
10<br />
| COVERSTORY<br />
LA PARTICIPATION CITOYENNE :<br />
UN MOYEN POUR RÉDUIRE LES<br />
CONFLITS<br />
Le 7 janvier dernier, le bureau WW+ (architecture – conception du<br />
processus – urbanisme) d'Esch-sur-Alzette a fêté son 20 e anniversaire.<br />
Les deux fondateurs et directeurs Luc Wagner et Jörg Weber<br />
soulignent que le bureau ne se distingue pas tant de ses concurrents<br />
par l'éventail de ses prestations que par la manière dont il<br />
aborde les tâches de planification. Une grande importance est ainsi<br />
accordée au dialogue et à la compréhension de l'autre dans les<br />
relations avec les différents groupes d'intérêt, les interlocuteurs<br />
commerciaux et les partenaires de planification. Marc Hillesheim,<br />
responsable de la conception des processus et du développement<br />
de projets, se joint aux deux directeurs pour nous en dire plus.<br />
activité. De plus, il s’avérait de plus en plus<br />
difficile d’attirer de nouveaux collaborateurs<br />
de l’agglomération de Trèves à Eschsur-Alzette<br />
en raison des longs trajets.<br />
Cela se recoupait avec le fait que nous travaillions<br />
sur des projets dans l’est du pays<br />
et à proximité de la Moselle, par exemple à<br />
Echternach, Born ou Stadtbredimus.<br />
Qui sont vos clients ?<br />
Comment votre bureau a-t-il vu le<br />
jour ?<br />
JW : Luc et moi avons travaillé pour la<br />
même entreprise à Esch-sur-Alzette il y a<br />
25 ans. Nous avons alors créé notre propre<br />
bureau. D’où l’appellation « WW+ », où<br />
les W correspondent aux initiales de nos<br />
noms de famille respectifs et le + à l'ensemble<br />
de notre équipe. Nous comptons<br />
actuellement environ 75 collaborateurs<br />
de 13 pays différents et notre marque de<br />
fabrique est l’interdisciplinarité. Notre<br />
équipe se compose principalement d’architectes,<br />
d’architectes d’intérieur, d’urbanistes<br />
et de paysagistes.<br />
LW : Nous sommes actifs dans trois<br />
domaines, le premier étant celui de<br />
l’architecture et de l’architecture intérieure.<br />
Le deuxième est le domaine de<br />
l’urbanisme, dans lequel nous élaborons<br />
surtout des plans d’aménagement et de<br />
développement pour les centres-villes et<br />
de villages. Quelques exemples sont ceux<br />
d’Esch-sur-Alzette, Contern, Bettembourg<br />
et Leudelange. Notre troisième domaine<br />
est la conception du processus, où l’accent<br />
est mis sur le développement de projets,<br />
l’accompagnement de processus, la gestion<br />
de projets ainsi que la communication<br />
stratégique et les processus de participation<br />
dans le domaine du développement<br />
communal et urbain.<br />
Ce qui nous distingue, c’est avant tout la<br />
manière dont nous travaillons. La participation<br />
en est un élément important. Cela<br />
signifie que nous intégrons chaque personne<br />
impliquée dans le processus de planification,<br />
dans un esprit de partenariat<br />
et sur un pied d’égalité. Cette approche<br />
nous permet généralement d'avancer plus<br />
rapidement dans le processus de planification<br />
et de créer un climat de coopération<br />
agréable. Nous considérons cet élément<br />
comme différenciateur par rapport à<br />
d’autres bureaux.<br />
MH : En tant que planificateur urbain et<br />
régional, j’assiste les directeurs depuis<br />
environ dix ans dans ma fonction de<br />
chef de service. Je suis responsable de la<br />
conception des processus et du développement<br />
de projets et, depuis 2022, tout<br />
comme Luc Wagner, je suis conseiller<br />
logement agréé par le ministère du<br />
Logement.<br />
Depuis peu, vous avez également un<br />
bureau à Wasserbillig. Pourquoi votre<br />
entreprise s’est-elle implantée là-bas ?<br />
JW : Pendant un certain temps, nous avons<br />
eu un deuxième bureau à Trèves. Nous y<br />
avons participé à de nombreux concours<br />
internationaux. Ces dernières années,<br />
nous avons progressivement réduit cette<br />
LW : Actuellement, il s’agit à 65-70% de<br />
l’État et des communes. Pour le reste, ce<br />
sont des promoteurs immobiliers et des<br />
entreprises privées.<br />
Vous avez déjà mentionné plusieurs<br />
fois le thème de la participation.<br />
Comment la définiriez-vous ?<br />
LW : Cela se joue à différents niveaux. Le<br />
grand titre est la participation citoyenne<br />
ou la participation de différents groupes<br />
d’intérêt. C'est surtout dans le domaine de<br />
la planification urbaine et de la conception<br />
de processus que cette approche joue<br />
un rôle pertinent.<br />
L’approche consistant à faire participer le<br />
plus grand nombre possible de groupes<br />
d’intérêt à la planification se poursuit<br />
également dans les projets d’architecture.<br />
Dans le cas d'un projet scolaire, il s’agit<br />
entre autres de la participation des futurs<br />
utilisateurs de l’école.<br />
À cela s’ajoute le fait que nous travaillons<br />
dans un esprit de dialogue et de valorisation<br />
de l’autre avec tous les experts,<br />
administrations, bureaux d’études et<br />
entreprises impliqués dans la planification.<br />
Nous essayons toujours d’écouter<br />
attentivement et de comprendre les arguments<br />
avancés. Ensemble, nous trouvons<br />
ainsi de meilleures solutions.
11<br />
Marc Hillesheim, Jörg Weber et Luc Wagner<br />
Enfin, l’approche participative commence<br />
déjà dans notre propre bureau grâce à<br />
notre collaboration intégrative et interdisciplinaire<br />
au sein des et entre les différentes<br />
équipes.<br />
Comment est née l’idée de la<br />
participation ?<br />
LW : Ces dernières années, nous avons<br />
constaté dans de nombreux processus de<br />
planification que la mise en œuvre de tels<br />
projets peut être très conflictuelle – les<br />
disputes n'y sont jamais propices.<br />
Nous avons trouvé une solution à ce problème<br />
dans la médiation en tant que discipline<br />
préventive. Dans ce contexte, j'ai<br />
déjà suivi une formation à la médiation<br />
en 2015. Il s’agit de prévenir les conflits<br />
en amont au moyen d’outils de médiation.<br />
Parallèlement, nous avons constaté à<br />
l’époque que l’idée de la participation était<br />
faiblement représentée au Luxembourg<br />
dans le domaine de la planification et nous<br />
avons donc délibérément évolué dans<br />
cette direction. Pour trouver une solution<br />
à ce problème, nous nous sommes penchés<br />
sur des modèles de participation à<br />
l’étranger, par exemple en Allemagne et<br />
en Autriche.<br />
Une participation réussie<br />
permet d’éviter les conflits,<br />
d’élaborer les meilleures<br />
solutions possibles et<br />
d’intégrer le potentiel créatif<br />
des personnes disponibles<br />
sur place<br />
Comment les gens sont-ils concrètement<br />
associés, par exemple, au réaménagement<br />
du centre d'un village ?<br />
MH : Au début de chaque projet, nous<br />
réfléchissons en détail à qui doit être<br />
impliqué, quel sera le thème de la participation<br />
et comment le processus sera<br />
structuré, ainsi qu’aux formats appropriés.<br />
Il peut s’agir de formats de dialogue sur<br />
place, mais aussi de formats numériques<br />
tels que des sondages en ligne. Nous avons<br />
constaté que la portée des processus de<br />
participation augmente considérablement<br />
lorsque les formats non digitaux et numériques<br />
sont combinés.<br />
Le résultat est l’élaboration de rapports<br />
citoyens qui sont ensuite transmises à<br />
toutes les parties prenantes – citoyens,<br />
politiques, planificateurs, groupes d'intérêt,<br />
etc.<br />
Vous avez abordé le thème de la réduction<br />
de conflits potentiels. Comment<br />
procédez-vous ?<br />
LW : En discutant ensemble très tôt, l’acceptation<br />
d’un projet devient beaucoup<br />
plus grande. Pour nous, participer signifie<br />
bien écouter, mais aussi donner des explications,<br />
par exemple sur la complexité de<br />
la planification et des autorisations.<br />
Comment procédez-vous pour inviter<br />
les citoyens de manière ciblée ?<br />
LW : Pour les consultations classiques des<br />
citoyens, par exemple pour le développement<br />
de zones de construction, nous<br />
recrutons le plus largement possible, en<br />
veillant à ce que toutes les personnes du<br />
voisinage soient invitées. Ensuite, tous<br />
ceux qui le souhaitent peuvent participer.<br />
Par expérience, on peut dire que, lorsque<br />
quelque chose fait particulièrement
12<br />
sensation dans une commune, beaucoup<br />
de citoyens viennent aux manifestations.<br />
C’est-à-dire que la communication est<br />
une grande partie de votre travail ?<br />
LW : Tout à fait. Ce n'est pas seulement le<br />
cas dans nos projets basés sur la participation.<br />
Nous attachons également de l’importance<br />
à ce que la population soit bien<br />
et régulièrement informée sur des projets<br />
tels que la construction du nouveau hall<br />
sportif d’Esch, qui a de nombreuses répercussions<br />
sur les citoyens de ce quartier. Il<br />
en va de même pour le réaménagement de<br />
la rue de l’Alzette à Esch-sur-Alzette, où<br />
le chantier créera des problèmes pour les<br />
commerçants.<br />
Souvent, les communes se contentent<br />
d'informer le public lors de quelques<br />
étapes clés : le vote au conseil communal,<br />
la pose de la première pierre ou l'inauguration<br />
du bâtiment. Or, nous considérons<br />
qu’il est absolument essentiel de communiquer<br />
en permanence sur un projet,<br />
car les citoyens concernés ont souvent<br />
des questions à poser tout au long du<br />
processus de planification. Notre service<br />
de communication s'en charge en étroite<br />
collaboration avec nos clients.<br />
Tout cela représente un travail<br />
conséquent. Y a-t-il des obstacles ou<br />
des difficultés dans le processus de<br />
participation ?<br />
MH : La participation doit être authentique.<br />
Il ne doit en aucun cas s’agir d'une<br />
participation de type « alibi », dans laquelle<br />
il n’y a pas de marge de manœuvre réelle<br />
pour influencer les planifications. En<br />
outre, les citoyens sont souvent sceptiques<br />
quant à l'efficacité des processus<br />
participatifs en raison d'un manque de<br />
confiance dans les décideurs. Avec une<br />
bonne explication et une bonne communication,<br />
nous parvenons à changer cela.<br />
Un autre défi est d'augmenter la participation<br />
du public en général et de développer<br />
la culture de la participation dans<br />
la société. Nous estimons en outre qu’il<br />
est primordial d’inclure les jeunes en<br />
particulier.<br />
LW : Je considère qu’il est surtout important<br />
d’impliquer davantage la tranche<br />
©Esther Jansen Business Photography<br />
©Marc Lazzarini_Standart_Ville de Dudelange<br />
d’âge des 15-30 ans. Ce sont en effet eux<br />
qui vivront à terme avec le projet réalisé.<br />
Un grand défi consiste également à les<br />
atteindre via les réseaux sociaux et donc<br />
à les embarquer dans les projets.<br />
Dans les communes, il y a typiquement<br />
beaucoup de frictions entre la majorité<br />
et l’opposition. Votre approche participative<br />
contribue-t-elle à une meilleure<br />
compréhension générale des projets ?<br />
LW : Notre approche consiste toujours à<br />
faire participer les politiques et les différentes<br />
commissions séparément des<br />
citoyens. Nous évitons ainsi de faire de<br />
la politique autour d'une table pendant<br />
un atelier citoyen, par exemple. Cela est<br />
généralement respecté. L'information des<br />
politiciens a donc lieu avant l'implication<br />
des habitants. Cela permet également de<br />
garantir que les citoyens puissent s’exprimer<br />
librement.<br />
Mais il va de soi que toute une série<br />
d’idées émanant de l'opposition sont également<br />
prises en compte dans les projets.<br />
Chefs de projet seniors<br />
Atelier participatif<br />
Selon nous, un projet doit être robuste,<br />
c’est-à-dire qu’il doit être ferme dans ses<br />
grandes lignes et flexible dans ses détails.<br />
Cela confère aux projets à long terme le<br />
fondement nécessaire pour être soutenus<br />
conjointement par la majorité et l’opposition<br />
pendant plusieurs législatures.<br />
Dans quelle mesure les collaborateurs<br />
de WW+ sont-ils formés dans le<br />
domaine de la participation citoyenne ?<br />
LW : Tous nos collaborateurs sont formés<br />
chaque année dans le domaine de la<br />
médiation. Les débutants suivent une formation<br />
de base et les autres rafraîchissent<br />
annuellement les connaissances déjà<br />
acquises. Plusieurs collaborateurs ont en<br />
outre suivi une formation en modération.<br />
WW+ architektur + management S.à r.l.<br />
53, rue de l'Usine<br />
L-4340 Esch-sur-Alzette<br />
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14<br />
| IMMOBILIER ET CONSTRUCTION<br />
DEUX GÉNÉRATIONS,<br />
UN AVENIR ENTRE<br />
LES MAINS<br />
Il est connu de tous pour être le plus grand bureau d'études en génie<br />
technique du pays. Acteur historique dans le secteur, avec ses 75 ans<br />
d'activité, Goblet Lavandier & Associés n’en est pas moins tourné<br />
vers l’avenir. Dernièrement, deux administrateurs partant en<br />
pension ont cédé leur place à Cécile Wagner et Mike Dusseldorf,<br />
deux collaborateurs qui incarnent une nouvelle génération<br />
d’ingénieurs prête à pérenniser la société en perpétuant sa<br />
tradition d’innovation. Fränk Thill, administrateur délégué, les<br />
accompagne pour nous présenter une entreprise « fit for future ».<br />
Histoire d’un pionnier<br />
L’histoire du bureau d’études commence<br />
en 1948. Fondé par Ferdy et Élise Goblet,<br />
il est alors le premier bureau d’études<br />
thermiques du Grand-Duché. En 2001, il<br />
prend sa forme sociétale actuelle : Goblet<br />
Lavandier & Associés Ingénieurs Conseils<br />
S.A. Seize ans plus tard, il donne naissance<br />
à Golav Engineering GmbH, une<br />
société fille basée à Trèves, où il développait<br />
déjà des activités. En 2018, il prend<br />
ses quartiers dans son nouveau siège à<br />
Niederanven. Près de 160 collaborateurs<br />
y travaillent aujourd’hui. « Malgré sa forte<br />
croissance, la société garde son âme d’entreprise<br />
familiale. La famille s’est bien sûr<br />
agrandie, mais l’esprit d’équipe demeure.<br />
D’où une ancienneté moyenne qui avoisine<br />
les onze ans parmi nos effectifs »,<br />
déclare Fränk Thill.<br />
Fränk Thill (administrateur délégué depuis 2020), Tom Schaeffer (administrateur délégué depuis 2020), Cécile Wagner (administratrice<br />
depuis <strong>2023</strong>), Mike Dusseldorf (administrateur depuis <strong>2023</strong>) et Roby Eischen (administrateur délégué depuis 2005).
15<br />
En 75 ans, ses équipes successives ont<br />
porté plus de 5.000 projets divers et variés<br />
pour quelque 1.800 clients. Bureau d’études<br />
techniques « pur et dur » à l’origine,<br />
Goblet Lavandier a progressivement élargi<br />
son champ d’activité au point de faire<br />
figure de « one-stop-shop » aujourd’hui.<br />
« Nous sommes ingénieurs-conseils, et<br />
le terme couvre des réalités diverses : la<br />
conception d’immeubles fonctionnels et<br />
résidentiels de toutes sortes et de toutes<br />
tailles, notre cœur de métier, mais aussi les<br />
procédures d’autorisation au sens large,<br />
les dossiers de subsides, et un accompagnement<br />
en phase d’exploitation pour<br />
des missions d’optimisation, de commissioning<br />
ou liées à la gestion des services<br />
généraux dans les communes par exemple<br />
(repas et transports scolaires, nettoyage<br />
de bâtiments, maintenance technique,<br />
etc.). Les services que nous offrons se<br />
sont donc largement diversifiés », poursuit<br />
l’administrateur délégué.<br />
La relève assurée<br />
Naturellement, la société évolue. Les<br />
départs en retraite représentent autant<br />
d’occasions de rajeunir l’effectif pour lui<br />
apporter un nouveau souffle, et ce à tous<br />
les échelons. Le conseil d’administration<br />
n’échappe pas à cette logique qui vise à<br />
pérenniser la structure. Alors que deux<br />
administrateurs l’ont quitté pour une<br />
pension bien méritée, deux autres, plus<br />
jeunes, l’ont rejoint : Cécile Wagner et<br />
Mike Dusseldorf.<br />
Jürgen Müller, administrateur depuis 2019<br />
Jacques Weyland, administrateur depuis 2002<br />
La première, ingénieure diplômée de<br />
l’école Centrale Paris et Supélec Paris, a<br />
rejoint Goblet Lavandier il y a onze ans,<br />
après avoir fait ses premières armes en<br />
région parisienne. « L’organisation de<br />
l’entreprise, qui confère une certaine<br />
flexibilité et un réel bien-être à ses collaborateurs,<br />
m’a plu d’emblée. Jeune maman<br />
à l’époque, j’ai eu la chance de m’épanouir<br />
dans ma carrière sans sacrifier ma vie de<br />
famille. J’ai d’abord rejoint le département<br />
« énergie », où je travaillais sur les audits<br />
et passeports énergétiques, avant d’intégrer<br />
l’équipe « techniques spéciales » pour<br />
laquelle je planifiais des cuisines professionnelles.<br />
En parallèle, j’ai développé<br />
l’activité d’assistance aux maîtres d’ouvrage<br />
dans le domaine de l’exploitation<br />
et du Facility Management, notamment<br />
pour aider nos clients à se conformer aux<br />
exigences de la loi de 2018 sur les marchés<br />
publics. Aujourd’hui administratrice, je<br />
m’investis dans l’organisation générale<br />
de la société, la politique QA (Assurance<br />
Qualité) de l’entreprise et le volet RSE »,<br />
indique Cécile Wagner.<br />
Investir dans la jeunesse<br />
permet d’introduire de<br />
nouvelles idées<br />
Quant à Mike Dusseldorf, ingénieur<br />
diplômé de l’École polytechnique fédérale<br />
de Zurich, il débute sa carrière dans un<br />
bureau d’études techniques luxembourgeois<br />
avant de rejoindre les équipes de<br />
Goblet Lavandier en 2009. « J’ai été engagé<br />
en tant que chef de projet et ai travaillé<br />
sur de nombreux immeubles résidentiels<br />
et infrastructures communales, puis sur<br />
des bâtiments administratifs. Dans le<br />
même temps, j’ai développé une certaine<br />
expertise sur les centrales de chauffage<br />
à biomasse. Dans mon métier, j’apprécie<br />
le côté collaboratif et le contact avec les<br />
différentes parties prenantes d’un projet.<br />
Le maître d’ouvrage, l’architecte, les ingénieurs<br />
et les entreprises exécutantes ont<br />
tous un point de vue qui leur est propre<br />
et des intérêts à défendre. Pour mener<br />
à bien un chantier, il faut savoir écouter<br />
chacun. J’accorde une grande importance<br />
à la communication et je crois que<br />
cela me sera utile dans mon nouveau<br />
rôle d’administrateur où je me chargerai<br />
plus particulièrement de la direction et<br />
des aspects d’organisation interne du<br />
suivi des projets, mais aussi de membre<br />
du conseil de l’Ordre des Architectes et<br />
des Ingénieurs-Conseils que j’ai également<br />
rejoint pour défendre les intérêts<br />
du secteur au sens large », dévoile Mike<br />
Dusseldorf.<br />
Ensemble, ils rejoignent une équipe dirigeante<br />
chevronnée : Roby Eischen, Tom<br />
Schaeffer et Fränk Thill, administrateurs<br />
délégués, ainsi que Jacques Weyland<br />
et Jürgen Müller, administrateurs eux<br />
aussi. En particulier, Roby Eischen, qui<br />
est membre du conseil d’administration<br />
depuis plus de 20 ans, entend laisser de<br />
l’espace aux jeunes qui représentent le<br />
futur de l’entreprise, tout en préparant de<br />
manière fluide et optimale la transition.<br />
En ce sens, il agira du deuxième rang et<br />
s’occupera principalement de la stratégie,<br />
des contacts clients et du partage de ses<br />
expériences avec ses associés.<br />
Pour chacune des générations qui composent<br />
cette équipe renforcée, la mixité<br />
est perçue comme un véritable atout.<br />
« Bien que nous partagions tous le même<br />
objectif, à savoir pérenniser l’entreprise<br />
en maîtrisant notre cœur de métier et en<br />
perpétuant notre savoir-faire, il arrive<br />
que nous ayons des points de vue différents.<br />
L’avantage des administrateurs de<br />
longue date est bien entendu de bénéficier<br />
d’une expérience leur permettant d’identifier<br />
aisément les dommages collatéraux<br />
qui peuvent accompagner l’un ou l’autre<br />
problème ; le revers de la médaille étant<br />
un excès de prudence qui peut freiner<br />
certaines opportunités que les jeunes<br />
sont plus enclins à saisir. C’est pourquoi<br />
la mixité est une immense richesse à nos<br />
yeux », estime Fränk Thill.<br />
« En outre, Cécile et moi-même apportons<br />
une vision du monde du travail plus<br />
en phase avec les réalités et les attentes<br />
actuelles. Notre aspiration à tous est de<br />
pérenniser la société. Pour ce faire, nous<br />
devrons y intégrer la génération Z et les<br />
suivantes en tenant compte de leurs<br />
desiderata. C’est d’autant plus indispensable<br />
que notre travail est intellectuel. La<br />
richesse de notre entreprise réside donc<br />
essentiellement dans ses collaborateurs.<br />
Mais notre ambition n’est pas seulement<br />
de perpétuer nos activités, c’est aussi de<br />
conserver notre place de leader dans notre<br />
domaine. Investir dans la jeunesse permet
16<br />
également d'introduire de nouvelles idées.<br />
Une société qui n’investit pas dans l’innovation<br />
est vouée à disparaître », ajoute<br />
Mike Dusseldorf.<br />
L’innovation pour tradition<br />
Qu’à cela ne tienne. Goblet Lavandier<br />
soutient l’innovation, notamment grâce<br />
à un département et un budget y dédiés.<br />
Quatre ingénieurs épaulés par un physicien<br />
planchent sur des sujets aussi<br />
variés que le photovoltaïque, le stockage<br />
d’énergie électrique dans les bâtiments,<br />
l’électromobilité, les pompes à chaleur,<br />
la géothermie, la décarbonation des<br />
immeubles existants, les smart buildings,<br />
les concepts low tech, les matériaux écologiques<br />
ou encore l’économie circulaire.<br />
« Il est important pour nous d’offrir une<br />
certaine liberté à cette équipe afin qu’elle<br />
puisse organiser une véritable veille technologique<br />
et mener à bien les recherches<br />
nécessaires. L’évolution des technologies<br />
est telle qu’une adaptation permanente<br />
est nécessaire. Or, entre le premier coup<br />
de pelle et la réception, il s’écoule deux<br />
ou trois ans. Si nous voulons que nos<br />
constructions soient toujours considérées<br />
comme modernes lors de leur livraison, il<br />
faut anticiper. Le travail commence parfois<br />
avant que le premier trait de l’architecte<br />
ne soit tracé », explique Mike Dusseldorf.<br />
D’ailleurs, pour être à la pointe, le bureau<br />
est convaincu qu’il doit sortir de son<br />
cocon luxembourgeois ; raison pour<br />
laquelle il a rejoint First Q, un groupement<br />
de bureaux d’études en génie technique<br />
européen. « Ce réseau nous offre un espace<br />
d’échange ouvert et convivial. Nous y<br />
discutons notamment du BIM avec les<br />
Scandinaves qui ont un peu d’avance sur<br />
nous en la matière et bénéficions ainsi de<br />
leur retour d’expérience. Des workshops<br />
sont régulièrement organisés, aussi bien<br />
sur des sujet techniques que sur l’IT ou les<br />
RH, par exemple », précise Cécile Wagner.<br />
Un partage d’expérience dont Goblet<br />
Lavandier a bénéficié pour la réalisation<br />
du projet Rout Lëns. Après un<br />
échange d'expériences avec des collègues<br />
suisses, le bureau développe le premier<br />
réseau d’anergie au Grand-Duché.<br />
« Il s’agit d’une façon révolutionnaire<br />
de combiner les besoins en chaleur et<br />
en refroidissement à grande échelle. En<br />
l’occurrence, des forages à 200 m de<br />
profondeur permettront un échange de<br />
chaleur sur 11 ha de terrain », poursuit<br />
l’administratrice.<br />
Parmi les derniers projets innovants<br />
en date, citons aussi le bâtiment Hélix,<br />
nouveau siège de POST Luxembourg.<br />
Goblet Lavandier l’a équipé du plus<br />
grand bac à glace de la Grande Région.<br />
Ce bac de 1.800 m 3 , combiné à des<br />
pompes à chaleur, permet de chauffer et<br />
de refroidir l’immeuble grâce à l'énergie<br />
contenue dans l'air extérieur et à la<br />
récupération de chaleur du centre de<br />
télécommunications de POST. Profiter<br />
de l’abondance d’une forme d’énergie à<br />
un endroit pour l’exploiter ailleurs, voilà<br />
le genre de concept « future proof » que<br />
l’entreprise ambitionne de mettre en<br />
œuvre et qui la place parmi les sociétés<br />
résolument modernes.<br />
Mike Dusseldorf et Cécile Wagner<br />
Tourné vers l’avenir aussi bien dans ses<br />
projets que dans son management, le<br />
bureau entend bien miser sur son intelligence<br />
collective. Celle-ci lui permet d’accompagner<br />
ses clients avec excellence du<br />
début à la fin de leurs projets de construction,<br />
et ce pour longtemps encore.<br />
Goblet Lavandier & Associés<br />
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18<br />
| IMMOBILIER ET CONSTRUCTION<br />
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INTÉGRANTE DU MÉTIER…<br />
Lorsque nous abordons la durabilité, le domaine de la construction ne peut être évité. En 2021,<br />
le secteur du bâtiment était responsable de plus de 20% des émissions de CO 2<br />
au Luxembourg. Avec<br />
1,65 million de tonnes de CO 2<br />
émis, il occupe la deuxième place des secteurs les plus polluants du<br />
pays, juste après celui des transports. Toutefois, face à l'urgence écologique, une révolution s’opère et<br />
bouscule les pratiques de construction, portée par une volonté profonde de changement, devant pour<br />
autant être adaptée aux particularités territoriales, comme nous l'expliquent les experts du bureau<br />
d'ingénieurs-conseils Betic, part of Sweco. Thierry Collin et Franck Doron, tous deux Partners-Team<br />
Managers, intervenant sur les sites de Wiltz pour le premier et de Dippach pour le second, et Meike<br />
Ensch, Team Manager de l’équipe de Steinheim, à l'est du pays, nous éclairent sur ces défis…<br />
Thierry Collin, Meike Ensch et Franck Doron - Betic, part of Sweco
19<br />
Quel est le rôle des acteurs du secteur<br />
dans la diminution des émissions de<br />
gaz à effet de serre ?<br />
TC : Au Luxembourg, nous faisons face à<br />
un double défi. D'une part, nous sommes<br />
confrontés à une crise climatique majeure<br />
et, d’autre part, le pays connaît une pénurie<br />
critique de logements. Cependant,<br />
nous savons que le secteur du logement<br />
contribue de manière significative à la<br />
crise climatique par les méthodes de<br />
construction, de chauffage, de refroidissement,<br />
de consommation des ressources<br />
et matériaux et d’aménagement des terrains…<br />
Nous avons forcément un rôle<br />
clé à jouer dans le renversement de cette<br />
situation. C’est pourquoi nous tâchons<br />
d’œuvrer au quotidien à la mise en place<br />
de solutions pour relever le défi de l'urbanisation<br />
croissante, tout en contribuant,<br />
à notre humble mesure, à rendre<br />
le Luxembourg plus durable.<br />
Il n’y a pas d’intérêt à<br />
déployer de politique de<br />
durabilité au sein de notre<br />
entreprise puisqu’elle est la<br />
base même de nos métiers,<br />
donc de nos concepts<br />
ME : À nos yeux, intégrer la durabilité<br />
sur chaque projet n’est clairement pas<br />
un point différenciant. Il n’y a pas d’intérêt<br />
à déployer de politique de durabilité<br />
au sein de notre entreprise puisqu’elle<br />
est la base même de nos métiers, donc<br />
de nos concepts. J’imagine qu’il en va<br />
de même pour tous nos confrères. Si je<br />
prends un exemple simple : nous avons<br />
tous conscience que l’eau est une ressource<br />
précieuse, il est donc normal de<br />
proposer systématiquement une optimisation<br />
de son exploitation. Pour le projet<br />
KIEM 2050, lancé en partenariat par le<br />
Fonds Kirchberg, Immobel et Prefalux, le<br />
concept mis en place inclut la récupération<br />
des eaux pluviales et la réutilisation<br />
des eaux grises. Pour la nouvelle école<br />
de Warken, portée par la commune d’Ettelbruck,<br />
les eaux grises sont traitées et<br />
réutilisées pour les sanitaires. Quant au<br />
complexe sportif que nous gérons pour<br />
la commune de Michelau en Allemagne,<br />
l’eau de pluie est stockée et réutilisée<br />
pour l’irrigation du terrain de foot… Pour<br />
un ingénieur d’aujourd’hui, ces réflexions<br />
sont la base de tout concept technique.<br />
Les concepts que vous imaginez<br />
prennent-ils pour autant en compte<br />
des spécificités territoriales ?<br />
FD : Il faut clairement en tenir compte !<br />
Nos projets ne sont pas les mêmes au<br />
nord et au sud, ou encore à l’est du pays.<br />
Les différences sont d’ailleurs marquées<br />
sur certains aspects. Dans le sud, la population<br />
est plus dense. Nous construisons<br />
ainsi des projets plus hauts pour pallier le<br />
manque de surfaces constructibles : complexe<br />
Gravity à Differdange conduit par<br />
BPI Real Estate, Capelli Towers à Esch-<br />
Belval, développées par le promoteur<br />
Capelli. À l’inverse, dans le nord du pays,<br />
les espaces sont plus vastes et les objectifs<br />
diffèrent. Là, il est question de dynamiser<br />
le territoire, comme avec le projet du<br />
Fonds du Logement de revalorisation et<br />
requalification de l’ancienne friche industrielle<br />
« Wunne mat der Wooltz », à Wiltz,<br />
où nous travaillons sur plusieurs lots. Nos<br />
projets sont véritablement variés, tant<br />
en taille qu’en finalité, et les techniques<br />
le sont tout autant. Nos quatre bureaux<br />
implantés sur le territoire (Dippach, Eschsur-Alzette,<br />
Steinheim et Wiltz) contribuent<br />
à cette proximité avec nos clients et<br />
leurs projets, mais aussi à la maîtrise des<br />
particularités locales, qu’elles concernent<br />
les aspects culturels, les différences<br />
géologiques…<br />
TC : Nous notions cependant des différences<br />
territoriales beaucoup plus marquées<br />
il y a dix ou quinze ans. Celles-ci<br />
s’amenuisent de plus en plus… La géothermie,<br />
par exemple. Auparavant, nous<br />
en installions principalement dans le<br />
nord, mais, désormais, avec l’avancée de<br />
la technologie et l’amélioration des rendements,<br />
même pour des forages à faible<br />
profondeur, nous les intégrons bien plus<br />
dans nos concepts, y compris dans le sud<br />
du pays. Certes, certaines techniques ne<br />
sont pas optimales sur tout le territoire.<br />
Les tours de refroidissement hybrides<br />
sont davantage préconisées dans le nord<br />
du pays, car elles nécessitent des milieux<br />
où l’air est peu pollué, sans quoi un rinçage<br />
à l’eau fréquent est nécessaire pour<br />
maintenir les surfaces de l’échangeur<br />
thermique propres et empêcher la prolifération<br />
de bactéries. La présence de<br />
cette technique sur le territoire est donc<br />
très disparate. Cela va d’ailleurs encore<br />
évoluer puisqu’actuellement nous travaillons<br />
à limiter les systèmes de climatisation<br />
mécanique dans un souci environnemental<br />
en favorisant les refroidissements<br />
passifs.<br />
Nous avons véritablement,<br />
via notre travail quotidien,<br />
l’ambition de façonner<br />
les villes et collectivités<br />
durables de demain<br />
Alors comment allez-vous assurer le<br />
confort durant les périodes de forte<br />
chaleur ?<br />
FD : Nous réfléchissons à des concepts<br />
alternatifs. C’est l’essence même de notre<br />
métier. Pensez au concept 22|26, faisant<br />
référence à la plage de températures allant<br />
de 22 à 26°C. Celle-ci peut être atteinte<br />
et maintenue de manière entièrement<br />
naturelle, sans aucun système de chauffage,<br />
de ventilation ou de climatisation<br />
mécanique. Ces projets ont démontré, ou<br />
du moins sont en train de démontrer, leur<br />
efficacité pour les occupants sans pour<br />
autant être plus coûteux à construire, ni<br />
réduire le confort de vie. Nous mettons en<br />
pratique ce concept sur plusieurs projets.<br />
Je pense notamment à la maison de vie<br />
pour personnes en situation de démence,<br />
située à Heisdorf, à l’initiative de l’asbl<br />
Maredoc, ou à la nouvelle mairie de la<br />
commune de Käerjeng...<br />
Mais pouvons-nous aller vraiment plus<br />
loin dans la conception de bâtiments<br />
durables ?<br />
ME : Tout est imaginable et nous pouvons<br />
bien entendu toujours aller plus loin,<br />
surtout si tous les métiers travaillent<br />
ensemble, dans la même philosophie !<br />
Nous avons contribué par exemple<br />
aux plans techniques du projet pilote<br />
Äerdschëf, situé à Rédange-sur-Attert,
20<br />
lancé par l’Administration des bâtiments<br />
publics, dont la conception a été confiée<br />
à Beng Architectes Associés et au bureau<br />
d’ingénierie SGI. Il s’agit du premier<br />
bâtiment public au monde inspiré des<br />
« Earthships » (géonefs) et adapté au<br />
milieu tempéré du Luxembourg. Il joue<br />
un rôle pédagogique et de recherche, tant<br />
en termes de low-tech que de circularité.<br />
Réalisé à partir de matériaux écologiques<br />
et/ou recyclés, autosuffisant en eau,<br />
assainissement, électricité, chauffage<br />
et en production alimentaire, il prouve<br />
qu’en unissant leurs savoir-faire nos<br />
professions sont capables d’aller très<br />
loin.<br />
TC : Nous travaillons aussi sur le projet<br />
de Campus Scolaire Géizt, dans le futur<br />
quartier « Wunne mat der Wooltz », pour<br />
lequel seuls des matériaux de construction<br />
(tels que les calorifuges des techniques,<br />
les isolants de chauffage sol, etc.)<br />
sains et à faible impact environnemental<br />
ont été sélectionnés. La commune joue<br />
d’ailleurs le rôle de pionnier en matière<br />
d’économie circulaire au Luxembourg.<br />
En 2019, Wiltz est devenue la première<br />
commune luxembourgeoise à intégrer<br />
les principes de l’économie circulaire<br />
dans son règlement communal et a été<br />
retenue par le gouvernement comme<br />
« hotspot » communal de l’économie circulaire.<br />
Tous ces projets démontrent, si<br />
besoin en était, l’importance de s’adapter<br />
aux particularités territoriales et<br />
aux besoins spécifiques de nos clients.<br />
Mais notre engagement va au-delà de<br />
la simple réponse aux besoins présents.<br />
Nous avons véritablement, via notre<br />
travail quotidien, l’ambition de façonner<br />
les villes et collectivités durables de<br />
demain.<br />
Betic S.A.<br />
2, route de Luxembourg<br />
L-4972 Dippach<br />
5, Zac Salzbaach<br />
L-9559 Wiltz<br />
1, rue de la Montagne<br />
L-6586 Steinheim<br />
25, rue Henri Koch<br />
L-4354 Esch-sur-Alzette<br />
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22<br />
| IMMOBILIER ET CONSTRUCTION<br />
LES OUVRAGES D’ART,<br />
UN RETOUR AUX SOURCES<br />
BEST Ingénieurs-Conseils revient<br />
sur le devant de la scène en<br />
renforçant son service dédié<br />
aux ouvrages d'art. Le potentiel<br />
de développement de ce type<br />
d'infrastructures est avéré au<br />
Luxembourg, pour les constructions<br />
neuves comme pour les<br />
rénovations. Le bureau d’études<br />
a également intégré la conception<br />
paramétrique dans ses<br />
services et celle-ci offre de nombreux<br />
avantages, notamment<br />
pour les ouvrages d'art. Eric<br />
Hansen, Michel Faltz et Matteo<br />
Cont, respectivement associégérant<br />
et ingénieurs chefs de<br />
projet chez BEST Ingénieurs-<br />
Conseils, nous en disent plus.<br />
BEST renforce son service dédié aux<br />
ouvrages d’art. Pourquoi ?<br />
EH : Au début de son existence, il y a une<br />
trentaine d’années, BEST était reconnu<br />
pour ses compétences en matière d’ouvrages<br />
d’art. Nous avons par exemple<br />
conçu plusieurs ouvrages de la collectrice<br />
du sud et les ponts de l’échangeur de la<br />
route du nord. Avec le temps, la demande<br />
en ouvrages d’art a diminué, puis nous<br />
nous sommes davantage concentrés sur<br />
les études de stabilité de bâtiments d’envergure<br />
tels que des centres scolaires et<br />
sportifs ou encore des immeubles hospitaliers<br />
ou universitaires. Notre service<br />
« ouvrages d’art » a logiquement ralenti<br />
ses activités même s’il n’a jamais disparu<br />
en interne. Ainsi, ces dernières années,<br />
nous avons mené à bonne fin les études<br />
et le suivi de plusieurs passerelles et d’un<br />
ouvrage ferroviaire et réalisé les études<br />
d’avant-projet d’ouvrages de plus grande<br />
envergure tels qu’un viaduc de 120 m pour<br />
le futur contournement de Strassen ou<br />
encore une passerelle spectaculaire sur<br />
la Moselle à Machtum. Ces ouvrages présentant<br />
un fort potentiel au Luxembourg,<br />
nous avons décidé de leur réaccorder<br />
davantage d'importance. Nous avons<br />
récemment renforcé nos compétences<br />
en engageant un ingénieur spécialisé et<br />
expérimenté, Matteo Cont. Aujourd’hui,<br />
notre équipe se compose de quatre ingénieurs<br />
et de deux projeteurs.<br />
Matteo, pouvez-vous revenir sur votre<br />
parcours ?<br />
MC : J’ai démarré ma carrière en 2006 en<br />
Italie. Mon premier bureau d’études était<br />
spécialisé aussi bien dans les bâtiments<br />
que dans les ouvrages d’art avant de se
23<br />
Un mot sur l’état actuel des ouvrages<br />
d’art au Luxembourg ?<br />
Passerelle transfrontalière à Mondorf<br />
EH : Beaucoup d’ouvrages d’art se<br />
construisent car les besoins en infrastructures<br />
sont réels. Prenons le cas des CFL<br />
qui investissent énormément dans le<br />
réseau ferroviaire. Le développement du<br />
tramway sur le territoire présente également<br />
de belles opportunités. Par ailleurs,<br />
de nombreux autres ouvrages qui ont<br />
été construits il y a plusieurs décennies<br />
commencent à vieillir et doivent être<br />
rénovés. Nous y voyons un réel potentiel<br />
et sommes déjà engagés dans de tels<br />
projets de réhabilitation d’ouvrages pour<br />
les CFL et l’Administration des ponts et<br />
chaussées. Un ouvrage d’art n’est jamais<br />
pensé de façon individuelle puisqu’il s’accompagne<br />
de routes, de pistes cyclables<br />
ou encore de renaturations. Notre service<br />
prend également en charge la stabilisation<br />
des talus afin de se prémunir des<br />
problèmes de glissement de terrain que le<br />
Luxembourg connaît avec les inondations.<br />
En bref, de nombreux domaines connexes<br />
sont touchés par la construction d’un<br />
ouvrage d’art et ceux-ci sont en mesure<br />
d’être traités en interne grâce à la multidisciplinarité<br />
de nos 200 collaborateurs.<br />
focaliser sur ce dernier service par la suite.<br />
J’ai participé à de nombreux projets, en<br />
Italie ou à l’étranger, comme le train à<br />
grande vitesse en Turquie et à Florence.<br />
J’ai également travaillé au Danemark, dans<br />
le cadre de la conception du Copenhague<br />
Cityringen, et au Canada. De l’autre côté<br />
de l’Atlantique, j’ai pu suivre la construction<br />
d’un barrage hydroélectrique avant<br />
de m’envoler vers Londres puis de retourner<br />
en Italie en 2016 dans mon premier<br />
bureau d’études en tant que responsable<br />
du département technique. Mon équipe<br />
et moi-même avons participé à la création<br />
de tunnels, de métros ou de constructions<br />
ferroviaires en France, en Suède et en<br />
Norvège notamment.<br />
J’ai enfin décidé de déménager au<br />
Luxembourg en 2020. Après des expériences<br />
qui n’étaient pas focalisées sur le<br />
domaine des ouvrages d’art, j’ai trouvé une<br />
belle opportunité chez BEST Ingénieurs-<br />
Conseils qui souhaitait développer son<br />
service y dédié.<br />
Quelles ont été vos principales<br />
motivations ?<br />
MC : Pour commencer, je voulais retrouver<br />
mon domaine de prédilection pour offrir<br />
mon expérience et ne pas perdre mes<br />
connaissances. Les règlements changent,<br />
les technologies aussi, donc il était nécessaire,<br />
d’un point de vue personnel, de<br />
retravailler dans les ouvrages d’art. De<br />
plus, j’aime les challenges et ce service<br />
qui est en train de se redéployer me plaît.<br />
Participer à son développement m’a de<br />
suite attiré. Enfin, j’apprécie les phases de<br />
conception d’un projet, prendre part à sa<br />
construction et le voir grandir jusqu’à sa<br />
réalisation.<br />
La conception d’un ouvrage ne se limite<br />
pas au niveau des calculs. C’est ce qui<br />
entoure le projet qui le rend plus complexe.<br />
Cette intégration réussie de l’ouvrage<br />
dans son environnement nécessite<br />
des compétences particulières, d’où<br />
l’arrivée de Matteo qui est spécialisé dans<br />
ce domaine.<br />
Un ouvrage d’art n’est jamais<br />
pensé de façon individuelle<br />
puisqu’il s’accompagne de<br />
routes, de pistes cyclables ou<br />
encore de renaturations<br />
BEST a également intégré les calculs<br />
paramétriques. Représentent-ils une<br />
aide pour la conception d’ouvrages<br />
d’art ?<br />
EH : La conception paramétrique des<br />
structures jouit d’une popularité croissante<br />
en architecture depuis plusieurs<br />
années et a apporté plus de flexibilité<br />
dans la conception de projets. Avec cette<br />
approche,les valeurs géométriques des
24<br />
Diagnostic du pont Reiteschkopp à Dudelange<br />
structures, telles que les rayons de courbure,<br />
les entraxes et les portées sont<br />
activement contrôlées (paramétrées) à<br />
l’aide d’applications numériques afin de<br />
les manipuler plus facilement pendant le<br />
processus de « formfinding ».<br />
Passerelle sur la Moselle à Machtum<br />
MF : Si nous transposons ce mode de<br />
pensée au travail des ingénieurs, l’élargissement<br />
de la liste des paramètres aux<br />
variables statiques telles que les matériaux,<br />
les sections et les charges nous<br />
ouvre de nouveaux horizons, aussi dans<br />
les ouvrages d’art. Lorsque l’on réalise une<br />
passerelle ou un pont par exemple, nous<br />
avons, d’une certaine manière, une fonction<br />
d’architecte car nous définissons la<br />
géométrie de la structure. Cette méthode<br />
de conception est un outil performant<br />
pour proposer des variantes à nos clients<br />
en définissant, ensemble, la forme souhaitée<br />
en respectant les contraintes du site et<br />
l’aspect esthétique.<br />
Passerelle sur l'Alzette à Schieren<br />
L’intégration réussie<br />
d’un ouvrage d’art dans son<br />
environnement nécessite des<br />
compétences particulières<br />
MC : Dans certains projets, il arrive que<br />
des imprévus surviennent durant la phase<br />
de conception. Il se peut aussi que le client<br />
change d’avis sur certains aspects. Grâce<br />
au logiciel de calcul paramétrique, nous<br />
parvenons à effectuer ces changements de<br />
données sans devoir reprendre manuellement<br />
les modèles de calculs. Cette mise à<br />
jour quasi simultanée modifiera logiquement<br />
le dessin et la forme géométrique de<br />
l’ouvrage d’art en fonction des nouvelles<br />
données insérées. Le calcul paramétrique<br />
réduit les erreurs et nous offre une grande<br />
flexibilité dans la conception d’un projet<br />
ainsi que dans la gestion des changements<br />
qui font partie des aléas inévitables du<br />
secteur de la construction.<br />
Les logiciels et l’automatisation<br />
peuvent-ils remplacer l’humain ?<br />
MF : Outre les connaissances statiques, il<br />
faut surmonter les défis initiaux liés à la<br />
programmation et aux interconnections et<br />
modes de fonctionnement des différents<br />
programmes pour que l’ordinateur puisse<br />
effectuer automatiquement des calculs<br />
fiables. Malgré tout, il serait fatal de s’y<br />
fier aveuglément. Dans le processus de la<br />
conception générative, les programmes<br />
calculent sur base des données d’entrée et<br />
des objectifs déterminés par l’ingénieur. Si<br />
ceux-ci sont définis de manière incorrecte<br />
ou inadéquate, les solutions calculées<br />
seront tout aussi erronées. Il s’agit donc<br />
de bien spécifier les objectifs du projet<br />
et de contrôler les résultats. La machine<br />
n’a en effet pas la sensibilité humaine. Si,<br />
dans le cas d’une passerelle en treillis par<br />
exemple, le but est de réduire la masse,<br />
mais que l’on se retrouve avec une centaine<br />
d’assemblages pour relier les éléments,<br />
alors ceci aura des répercussions<br />
énormes sur les coûts et la mise en œuvre<br />
du projet et il ne sera pas pertinent de proposer<br />
une telle variante.<br />
EH : L’œil et l’expertise d’un ingénieur sont<br />
indispensables. Le logiciel agit comme<br />
un complément à notre profession. Il ne<br />
remplacera jamais notre travail, mais il le<br />
facilite, notamment dans les calculs et<br />
dans l’analyse de variantes avant d’entrer<br />
dans la conception détaillée.<br />
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26<br />
| IMMOBILIER ET CONSTRUCTION<br />
UNE LECTURE<br />
INSTANTANÉE DES<br />
INFRASTRUCTURES<br />
géographe spécialisé dans la télédétection,<br />
j’opère soit directement sur le<br />
terrain grâce à des outils techniques, soit<br />
via des images aériennes (drones, avions,<br />
satellites) pour relever entre autres les<br />
informations évoquées par Sascha.<br />
Pourquoi ces données sont-elles capitales<br />
pour vos clients ?<br />
Disposer d’une visibilité optimale<br />
et organisée sur son<br />
réseau d’infrastructures est<br />
un enjeu majeur pour les communes.<br />
Entretien, amélioration,<br />
suivi des constructions… le<br />
plan d’aménagement global en<br />
dépend. Avec son application<br />
« Instant As-Built », le groupe<br />
LSC propose à ses clients un<br />
outil novateur, intuitif et d'une<br />
précision inédite à ce sujet.<br />
Rencontre avec Sascha Rohner,<br />
ingénieur civil, et Gilles Rock,<br />
géographe au sein de la firme.<br />
Quelles sont vos missions respectives<br />
au quotidien ?<br />
SR : Ma mission d’ingénieur civil, comme<br />
celle de mon équipe, consiste à recueillir,<br />
organiser, gérer et actualiser les données<br />
liées aux infrastructures communales et<br />
au plan d’aménagement de leur territoire.<br />
Ces données décrivent l’équipement qui<br />
constitue par exemple les axes de voirie,<br />
comme les passages pour piétons<br />
ou l’éclairage public, mais aussi celles<br />
invisibles qui décrivent les équipements<br />
souterrains : réseaux d’eau potable, d’eaux<br />
usées ou bien l’électricité, le gaz, l’antenne<br />
collective, le chauffage urbain, les<br />
gaines de réserve…<br />
SR : Pour nos clients – je pense aux<br />
communes, au Fonds du Logement ou à<br />
des acteurs privés d’envergure comme<br />
ArcelorMittal – la localisation précise<br />
des infrastructures dont ils ont la charge<br />
est primordiale. Il s’agit de les identifier<br />
dans un premier temps. Ensuite, s’ils<br />
souhaitent intervenir sur ces infrastructures<br />
pour les entretenir, les modifier ou<br />
tout simplement construire de nouveaux<br />
équipements, il faut en connaître la carte<br />
de manière précise. Il faut également<br />
savoir qu’une information comme celle<br />
du prix de l’eau au sein d’une commune<br />
se détermine en fonction de la qualité<br />
du réseau, c’est-à-dire de toutes les données<br />
techniques qui décrivent ce dernier<br />
(état, composition et longueur des<br />
conduites, etc.).<br />
GR : De mon côté, je suis en charge de<br />
la création des données. En tant que<br />
GR : Détenir une carte perpétuellement<br />
actualisée de ces données permet aussi<br />
Sascha Rohner et Gilles Rock<br />
Thierry Everar
27<br />
d’effectuer un suivi efficace des constructions<br />
en cours, de la bonne exécution de<br />
ces dernières, de leur mise en conformité.<br />
C’est ce que l’on nomme le suivi du plan<br />
« as-built ».<br />
Quelles difficultés les communes<br />
rencontrent-elles généralement à cet<br />
égard ?<br />
SR : La gestion d’un territoire est une tâche<br />
colossale qui nécessite de nombreuses ressources<br />
pour être parfaitement réalisée.<br />
En effet, les infrastructures dont une commune<br />
a la charge sont très nombreuses et<br />
représentent un schéma technique complexe<br />
à appréhender. À cela s’ajoutent les<br />
infrastructures privées qui ne lui appartiennent<br />
pas, mais qu’elle doit connaître<br />
pour mieux les distinguer lors de l’aménagement<br />
du territoire. Par exemple,<br />
si elle endommage des infrastructures<br />
souterraines appartenant à un opérateur<br />
privé d’internet en creusant la chaussée<br />
pour effectuer un raccordement en<br />
eau, c’est vraiment problématique. Pour<br />
éviter cela ou d’autre écueils, il faut disposer<br />
d’une bonne visibilité sur le réseau<br />
d’infrastructures.<br />
GR : Une des difficultés majeures est<br />
l’actualisation de ces données, dans la<br />
mesure où ces réseaux évoluent en permanence.<br />
Toute intervention sur le territoire<br />
modifie sa morphologie. Du côté des techniciens<br />
communaux, il n’est donc parfois<br />
pas aisé d’avoir une bonne lisibilité de<br />
ce qui parcourt le sous-sol et de faire un<br />
descriptif aussi précis qu’exhaustif pour<br />
les maîtres d’ouvrage.<br />
SR : J’ajouterais qu’en fonction de l’évolution<br />
des besoins mais aussi de la législation<br />
– je pense notamment aux Pactes<br />
Climat, Nature et Logement – les communes<br />
doivent sans cesse avoir accès à de<br />
nouvelles informations pour pouvoir se<br />
plier aux exigences règlementaires.<br />
Justement, quelle expertise déployezvous<br />
à ce sujet ?<br />
SR : Nous avons débuté cette activité il<br />
y a plus de 20 ans pour une petite commune<br />
qui ne disposait pas, et ne dispose<br />
d’ailleurs toujours pas, de technicien<br />
spécialisé dans la gestion des infrastructures<br />
et de la construction. C’est le<br />
Les infrastructures dont une commune a la charge<br />
sont très nombreuses et représentent un schéma technique<br />
complexe à appréhender<br />
secrétaire de la commune qui s’en<br />
chargeait. Nous lui avons donc fourni<br />
un logiciel simple, exhaustif et précis<br />
pour accéder aux informations dont il a<br />
besoin au quotidien. Ce système, c’est<br />
notre outil SIGcom qui équipe désormais<br />
plus de 60 communes et qui a lui-même<br />
évolué avec le temps. Il est aujourd’hui<br />
disponible sur différents postes, notamment<br />
sur mobile, pour être pratique sur<br />
le terrain et dispose de dashboards, de<br />
modèles 3D, etc.<br />
GR : SIGcom est une application dont<br />
l’utilisation ne nécessite pas d’être<br />
géomètre ou docteur en ingénierie. Elle<br />
permet d’accéder très précisément à telle<br />
parcelle ou telle rue et d’obtenir une<br />
visibilité optimale des infrastructures<br />
en place. Les données sont organisées<br />
pour permettre une lecture pragmatique<br />
et efficace. SIGcom convient à toutes les<br />
communes, quelles que soient leur taille<br />
et les ressources humaines ou financières<br />
dont elles disposent pour l’entretien des<br />
infrastructures. Les syndicats d’assainissement<br />
l’utilisent d’ailleurs aussi, de<br />
manière spécifique, depuis 2012.<br />
Aujourd’hui, vous allez plus loin encore<br />
avec « Instant As-Built ». Pouvez-vous<br />
nous présenter cette solution ?<br />
SR : C’est toujours la question de la précision<br />
et de l’actualisation des données qui<br />
est remise en jeu par nos clients. Comment<br />
faire en sorte que les données soient<br />
toujours plus précises et constamment à<br />
jour ? Cette problématique vaut notamment<br />
sur des chantiers très dynamiques,<br />
où les travaux évoluent quotidiennement,<br />
dans un environnement parfois complexe,<br />
comme un centre urbain encombré par<br />
exemple. Faire un vol de drone tous les<br />
jours ou appeler un géomètre pour lever<br />
20 m de tranchée n’est pas tenable. C’est<br />
donc de ce besoin qu’est née la solution<br />
« Instant As-Built ».<br />
GR : Notre objectif était de permettre à<br />
toute personne présente sur le chantier de<br />
cartographier les modifications effectuées<br />
à tout moment. En outre, l’application<br />
devait être utilisable par n’importe qui,<br />
après une introduction de dix minutes, pas<br />
plus, avec un smartphone. Avec « Instant<br />
As-Built », il suffit d’allumer l’application,<br />
de choisir le projet et de faire une vidéo<br />
à l’endroit où l’on souhaite obtenir des<br />
données. Ces dernières sont ensuite<br />
envoyées sur notre cloud, puis la partie<br />
complexe de traitement est gérée ici, en<br />
interne, dans l’heure qui suit leur réception.<br />
Le relevé des données est finalement<br />
disponible en 3D et notre client peut<br />
générer un plan « as-built » actualisé et<br />
complet.<br />
SR : Via « Instant As-Built », nous avons<br />
déjà cartographié des kilomètres de<br />
conduites d’eau potable pour les communes<br />
de Junglinster et Helperknapp, par<br />
exemple.<br />
Comment avez-vous conçu cet outil ?<br />
GR : La force d’un groupe comme LSC<br />
est de pouvoir initier ce type de projet<br />
en interne, d’établir un prototype avancé<br />
grâce aux ressources et compétences dont<br />
nous disposons. Nous avons élaboré toute<br />
la conception d’« Instant As-Built » de<br />
cette manière. En revanche, nous savons<br />
aussi faire appel à un partenaire pour<br />
produire des éléments matériels très<br />
spécifiques. C’est pourquoi nous collaborons<br />
avec un fournisseur d’antennes<br />
GPS qui nous délivre un produit à la fois<br />
Outil « Instant As-Built »<br />
Modèle 3D reconstruit par « Instant As-Built »
28<br />
très facilement utilisable et extrêmement<br />
précis.<br />
SR : « Instant As-Built » est vraiment le<br />
fruit d’un travail interdisciplinaire et du<br />
savoir-faire de plusieurs départements de<br />
LSC : les développeurs de Luxsense pour<br />
l’application, les géomètres pour la précision,<br />
l’équipe SIGcom pour les données,<br />
les équipes du suivi de chantiers pour le<br />
test en pratique… À toutes les étapes de<br />
la conception, chacun pouvait faire valoir<br />
son expertise afin que le produit corresponde<br />
parfaitement aux besoins et aux<br />
exigences techniques.<br />
Concrètement, quels sont ses avantages<br />
pour vos clients ?<br />
GR : C’est un gain de temps précieux pour<br />
les opérateurs sur le chantier et la précision<br />
est phénoménale. En effet, pour<br />
améliorer la rapidité de traitement des<br />
données et leur précision, nous avons<br />
substitué le GPS du smartphone à un<br />
GPS externe. La précision est ainsi passée<br />
de sept mètres environ, à deux ou trois<br />
centimètres !<br />
SR : Il faut bien préciser qu’auparavant le<br />
plan « as-built » était souvent réalisé après<br />
le chantier, quand toutes les tranchées<br />
étaient déjà fermées. Le géomètre ne pouvait<br />
alors cartographier que les éléments<br />
visibles, avec quelques points de repère<br />
approximatifs.<br />
GR : Ajoutons que le stockage et le traitement<br />
des données se fait en interne<br />
chez LSC. Cela nous permet de garder un<br />
contrôle humain, mais aussi un maximum<br />
de sécurité et de confidentialité.<br />
Avec « Instant As Built »,<br />
notre objectif était de<br />
permettre à toute personne<br />
présente sur le chantier<br />
de cartographier les<br />
modifications effectuées<br />
à tout moment<br />
L’archivage des vidéos permet également<br />
de retracer l’historique du chantier. C’est<br />
une documentation parfaite, qui donne un<br />
aperçu qu’aucun autre media ne peut surpasser.<br />
Nous avons également développé<br />
différents aperçus des chantiers sur la<br />
plateforme, des filtres en quelque sorte, en<br />
fonction des métiers ou des protagonistes<br />
sur le chantier. Ainsi, chacun peut voir ce<br />
qui l’intéresse en soustrayant ce qui ne lui<br />
incombe pas.<br />
Comment la plateforme va-t-elle<br />
évoluer ?<br />
Gilles Rock et Sascha Rohner<br />
des ponts entre les deux applications pour<br />
faciliter l’accès aux données.<br />
SR : Les retours de nos collaborateurs,<br />
mais aussi de nos clients, alimentent également<br />
les nouveautés sur la plateforme.<br />
Nous mettons en place leurs idées et leurs<br />
suggestions afin de toujours répondre à<br />
leurs besoins. Nous pourrons sans doute<br />
améliorer encore les performances, mais,<br />
en attendant, nous sommes là où nous<br />
voulions être il y a trois ans, au moment<br />
de concevoir ce produit, ce qui est tout à<br />
fait réjouissant.<br />
SR : Avec une telle actualisation des données<br />
sur la plateforme, le suivi des chantiers<br />
peut se faire quasiment en temps réel.<br />
GR : Nous continuerons à la développer<br />
avec pour objectif qu’elle devienne une<br />
sorte de standard dans le pays, à l’instar<br />
de SIGcom. Nous allons d’ailleurs créer<br />
LSC Engineering Group<br />
4, rue Albert Simon<br />
L-5315 Contern<br />
www.lsc-group.lu
30<br />
| IMMOBILIER ET CONSTRUCTION<br />
L’OAI<br />
ET SES MEMBRES<br />
AU SERVICE DES<br />
COMMUNES<br />
L'OAI est un interlocuteur privilégié des administrations communales,<br />
mais les services qu'il leur offre sont souvent méconnus.<br />
Pierre Hurt, directeur de l'OAI, en propose un rapide tour d'horizon,<br />
tout en soulignant le rôle important des communes pour contrer<br />
les effets de la crise économique actuelle.<br />
Pierre Hurt<br />
Quels sont les services proposés aux<br />
communes par l’OAI, notamment en<br />
ce qui concerne la programmation de<br />
leurs futurs projets ? Et en quoi ces<br />
services leur permettent-ils de mieux<br />
relever certains de leurs principaux<br />
défis ?<br />
Il est utile de rappeler qu’au-delà de ses<br />
missions légales d’organisation professionnelle<br />
et culturelles connues, l’OAI<br />
propose de multiples outils et interventions<br />
susceptibles d’intéresser les communes,<br />
notamment dans un souci de<br />
simplification administrative, de cohérence<br />
et de fluidité des procédures.<br />
En premier lieu, l’OAI a développé<br />
la méthodologie Maîtrise d’œuvre<br />
OAI - MOAI.LU, grâce à laquelle les<br />
concepteurs membres de l’OAI sont à<br />
même de fournir au maître d’ouvrage des<br />
services coordonnés afin d’assurer un<br />
déroulement fluide du projet et une<br />
gestion efficace des coûts et des délais<br />
et surtout de la qualité durable.<br />
Afin de les aider à assumer leur responsabilité<br />
de maître d’ouvrage, il importe<br />
que les communes confient la conception<br />
et le suivi de leurs projets à une équipe<br />
de maîtrise d’œuvre indépendante comprenant<br />
l’architecte, l’ingénieur du génie<br />
civil (structures et infrastructures) et<br />
l’ingénieur du génie technique (techniques<br />
du bâtiment), et complétée, le cas<br />
échéant, par d’autres acteurs en fonction<br />
de la complexité du projet.<br />
Le ministère de la Digitalisation (anciennement<br />
ministère de la Fonction Publique<br />
et de la Réforme administrative) a mis<br />
en place en collaboration avec l’OAI le<br />
site www.guide-urbanisme.lu, un outil<br />
s’adressant aux particuliers et aux professionnels,<br />
dont les administrations<br />
communales, qui désirent s’informer<br />
sur les régimes d’autorisation propres à<br />
l’urbanisme et aux secteurs connexes.<br />
Le ministère de la Digitalisation prépare<br />
actuellement le Guide-Urbanisme<br />
2.0, dont le titre sera « Portail national<br />
d’urbanisme PNU ».<br />
©OAI Julien SWOL<br />
Dans ce même souci de simplification<br />
administrative, et considérant l’impossibilité<br />
d’actualiser en permanence nos<br />
listes de membres, l’OAI a mis en place, en<br />
accord avec le ministre de l’Intérieur, une<br />
procédure d’établissement de certificats
31<br />
OAI afin de garantir aux administrations<br />
communales l’habilitation légale des<br />
concepteurs d’exercer leur profession à<br />
titre d’indépendants.<br />
Ainsi, nos membres joignent à chaque<br />
demande d’autorisation de bâtir, à des<br />
plans ou travaux d’urbanisme et<br />
d’aménagement du territoire, ou lors de<br />
l’établissement d’un cadastre vertical, un<br />
certificat OAI, certifié conforme par leur<br />
propre signature.<br />
Le ministère de l’Intérieur et l’OAI ont<br />
publié la « Fiche de travail - Procédure<br />
PAG/PAP », qui contribue à faciliter la<br />
compréhension des différentes étapes<br />
procédurales.<br />
Afin de faciliter l’application pratique<br />
de la législation très complexe sur les<br />
marchés publics, l’OAI publie des outils<br />
qui rencontrent un succès considérable<br />
auprès des pouvoirs adjudicateurs et<br />
de leurs interlocuteurs architectes,<br />
ingénieurs-conseils et urbanistesaménageurs<br />
(fiche de synthèse OAI<br />
« Législation sur les marchés publics »,<br />
circulaire OAI n°341 aux membres<br />
OAI sur les procédures d’attribution<br />
aux professions OAI, manuel sur les<br />
concours d'architecture établi en collaboration<br />
avec l’Administration des<br />
Bâtiments Publics et le SYVICOL). Ces<br />
documents sont disponibles à la rubrique<br />
« Pour maîtres d’ouvrage », « procédures<br />
d’attribution » du site www.oai.lu.<br />
La gestion des projets de logements<br />
destinés à la vente va au-delà des missions<br />
de base des communes. Dès lors, les<br />
membres de l’OAI peuvent leur proposer<br />
une assistance en sus de leur mission classique<br />
du projet de construction telle que<br />
les études de faisabilité et de potentialité,<br />
le développement de nouvelles typologies<br />
et de lotissements, le conseil relatif au<br />
modèle de projet (vente après achèvement,<br />
VEFA, etc.) des projets destinés à la vente,<br />
l’information, la conception et la médiation<br />
autour des projets « Baugruppen » de<br />
maisons ou d'appartements…<br />
L’OAI adresse régulièrement aux communes<br />
des lettres-circulaires sur des<br />
thèmes variés, qui peuvent être consultées<br />
dans la médiathèque du site www.oai.lu.<br />
À l’inverse, quel rôle les communes<br />
peuvent-elles jouer pour aider les<br />
acteurs de la construction à traverser la<br />
crise actuelle qui plonge de nombreux<br />
bureaux dans une situation économique<br />
difficile ?<br />
Conjointement avec le secteur étatique,<br />
une réaction très forte et très rapide<br />
du secteur communal pour redonner<br />
confiance à tous les acteurs est importante,<br />
par exemple par la mise en place à<br />
très court terme d’un cadre propice aux<br />
investissements publics et privés.<br />
En outre, il importe que les pouvoirs<br />
publics, et notamment les communes,<br />
assument leur rôle essentiel d’investisseurs<br />
pour soutenir le secteur de la<br />
construction en général.<br />
En parallèle, il est impératif d’accélérer<br />
les procédures pour les constructions en<br />
général, et la création de logements abordables<br />
en particulier, sans perdre de vue<br />
les objectifs de la construction durable.<br />
Il importe que<br />
les communes assument<br />
leur rôle essentiel<br />
d’investisseurs pour<br />
soutenir le secteur de la<br />
construction<br />
Cet été, vous avez rencontré une délégation<br />
du SYVICOL et abordé ces deux<br />
sujets : les nouveaux contrats-types<br />
pour le secteur communal basés sur le<br />
principe de la MOAI et des formations<br />
pour élus communaux et responsables<br />
des services techniques. Pouvez-vous<br />
nous en dire plus sur ces dossiers ?<br />
Le SYVICOL et l’OAI se rencontrent<br />
régulièrement pour faire le point sur les<br />
dossiers d’actualité et les collaborations<br />
possibles afin d’améliorer encore la relation<br />
entre les communes et les concepteurs<br />
membres de l’OAI. Lors des derniers<br />
échanges, il a été retenu de proposer au<br />
ministère de l’Intérieur une légère modification<br />
des contrats-types du secteur<br />
communal afin de les adapter à la réalité<br />
des usages sur le terrain (forfaitisation<br />
des honoraires sur base de l’Avant-Projet<br />
Détaillé). Une refonte plus approfondie<br />
des contrats-types, sur base des prestations<br />
de la MOAI, sera alors entreprise en<br />
vue d’une publication comme clause du<br />
CRTI-B.<br />
Par ailleurs, il a été souligné que l’OAI<br />
propose aux élus communaux et aux responsables<br />
des services techniques des<br />
formations continues, entre autres dans<br />
le domaine du Pacte Logement et sur les<br />
outils en cours d’élaboration par l’OAI<br />
(attribution des missions aux membres<br />
OAI, phase programmation, MOAI.LU,<br />
etc.). Celles-ci seront intégrées au programme<br />
de formations de l’INAP et se<br />
dérouleront courant du 1 er trimestre 2024.<br />
Avez-vous un message à faire passer<br />
aux nouvelles équipes aux commandes<br />
dans les communes ?<br />
Les crises environnementale et sanitaire<br />
ont clairement montré que nous avions<br />
besoin d’un système qui valorise correctement<br />
nos ressources, notre travail, notre<br />
culture et notre santé, en fonction de la<br />
plus-value pour notre vivre-ensemble.<br />
Cela, par un emploi raisonné et raisonnable<br />
de matériaux et d’énergie, une<br />
conception architecturalement innovante<br />
et techniquement ingénieuse. Optons<br />
pour la sobriété heureuse : less is more,<br />
if less is quality and health !<br />
Comme souligné dans la charte de<br />
valeurs OAI pour un cadre de vie<br />
durable et un vivre-ensemble de qualité,<br />
les professions OAI sont au cœur du<br />
changement requis pour répondre aux<br />
enjeux environnementaux, économiques,<br />
culturels et sociétaux actuels et futurs et<br />
sont prêtes à aider les communes à relever<br />
les défis qui les attendent.<br />
OAI - Ordre des Architectes et des<br />
Ingénieurs-Conseils<br />
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32<br />
BRÈVES<br />
MINISTERIELLES<br />
PAR PAULINE PAQUET<br />
MINISTÈRE DES AFFAIRES<br />
ÉTRANGÈRES ET EUROPÉENNES, DE<br />
LA DÉFENSE, DE LA COOPÉRATION<br />
ET DU COMMERCE EXTÉRIEUR<br />
Le 17 novembre <strong>2023</strong>, Jean Asselborn<br />
et Franz Fayot ont effectué la passation<br />
de leurs pouvoirs, à savoir les<br />
Affaires étrangères et européennes et<br />
la Coopération au développement et<br />
l’Action humanitaire, à Xavier Bettel. Ce<br />
dernier a d’ailleurs pris part trois jours<br />
plus tard à sa première mission dans<br />
le cadre de ses nouvelles fonctions<br />
en participant à la vidéoconférence<br />
extraordinaire du Conseil « Affaires<br />
étrangères ». Celle-ci avait pour objectif<br />
de discuter de la situation en Israël,<br />
à Gaza et dans la région à la suite du<br />
déplacement du Haut représentant de<br />
l’UE pour les Affaires étrangères et la<br />
politique de sécurité.<br />
Source : SIP<br />
MINISTÈRE DE L'ÉDUCATION<br />
NATIONALE, DE L'ENFANCE<br />
ET DE LA JEUNESSE<br />
Claude Meisch, qui conserve ses fonctions<br />
de ministre de l’Éducation nationale,<br />
de l’Enfance et de la Jeunesse dans<br />
le nouveau gouvernement, a invité la<br />
presse le 29 novembre pour aborder<br />
les priorités le concernant dans le programme<br />
de coalition <strong>2023</strong>/2028. La<br />
politique menée peut être résumée<br />
en plusieurs thématiques, parmi lesquelles<br />
« un bon départ dans le parcours<br />
éducatif », « des programmes<br />
et contenus modernes à l’école » ou<br />
encore «une offre linguistique prenant<br />
en compte la diversité de la population<br />
». « Adapter l’éducation à l'évolution<br />
de la société est un défi permanent.<br />
Pour y répondre, nous avons avancé<br />
ensemble ces dernières années. Nous<br />
devons continuer sur cette voie afin<br />
d'adapter notre système éducatif au<br />
Luxembourg d'aujourd'hui », a déclaré<br />
le ministre.<br />
Source : SIP<br />
MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE,<br />
DE L'ALIMENTATION ET DE LA<br />
VITICULTURE<br />
Martine Hansen, la nouvelle ministre<br />
de l’Agriculture, de l’Alimentation et<br />
de la Viticulture, a rencontré pour la<br />
première fois les représentants de la<br />
Chambre d’agriculture le 29 novembre<br />
dernier. Cette journée a été l’occasion<br />
d’échanger autour de certains points<br />
de l’accord de coalition, notamment la<br />
protection du sol agricole ainsi que l’impôt<br />
foncier dans les zones de culture.<br />
Parmi ses priorités actuelles, Martine<br />
Hansen a annoncé l’organisation régulière<br />
de la réunion de concertation,<br />
dite « Landwirtschaftsdësch », autour<br />
de thématiques concrètes variables.<br />
D’après la ministre, le gouvernement<br />
et le secteur devront échanger ouvertement<br />
et coopérer pour implémenter<br />
une politique qui apporte des solutions<br />
aux défis que rencontre l’agriculture.<br />
MINISTÈRE DES FINANCES<br />
Source : SIP<br />
La Caisse de consignation, qui fait<br />
partie de la Trésorerie de l’État, vient<br />
d’accepter une première consignation<br />
d'actifs virtuels, en l’occurrence libellée<br />
en bitcoin, en application de la loi du 22<br />
juin 2022 sur la gestion et le recouvrement<br />
des avoirs saisis ou confisqués,<br />
qui prévoit que toutes les sommes saisies<br />
au cours d'une procédure pénale<br />
nationale ou étrangère, quelle que soit<br />
leur forme, soient conservées auprès<br />
de la Caisse de consignation de l’État.<br />
Gilles Roth, ministre des Finances, a<br />
commenté : « Je me réjouis de cette<br />
première consignation d’actifs virtuels<br />
(…). Elle illustre que les administrations<br />
luxembourgeoises se dotent des compétences<br />
et outils nécessaires pour<br />
rester en phase avec les innovations de<br />
l'industrie financière, dans l'intérêt des<br />
citoyens et des entreprises ».<br />
Source : SIP<br />
MINISTÈRE DE LA DIGITALISATION<br />
Le 27 novembre <strong>2023</strong>, Stéphanie<br />
Obertin, qui succède à Marc Hansen au<br />
poste de ministre de la Digitalisation,<br />
s’est rendue au troisième Forum interdisciplinaire<br />
sur l’inclusion numérique<br />
au Centre culturel Prince Henri à<br />
Walferdange. Lors de cet événement,<br />
organisé deux fois par an et faisant<br />
partie du Plan d’action national d’inclusion<br />
numérique, les participants<br />
ont pu assister à des présentations<br />
proposées par BEE SECURE, le Zentrum<br />
fir politesch Bildung et respect.lu sur<br />
le thème de « l’éducation aux médias<br />
numériques » et participer à une table<br />
ronde sur l’inclusion numérique dans la<br />
formation professionnelle.<br />
MINISTÈRE DU TRAVAIL<br />
Source : SIP<br />
Le 27 novembre dernier, le ministre du<br />
Travail, Georges Mischo, a assisté pour<br />
la première fois au Conseil « Emploi<br />
et politique sociale » (EPSCO) qui s’est<br />
déroulé à Bruxelles sous présidence<br />
espagnole. Lors de cette journée, les<br />
ministres européens ont notamment<br />
débattu sur le Semestre européen 2024<br />
en ce concentrant sur les thèmes des<br />
négociations collectives vertes et d’une<br />
transition équitable vers la neutralité climatique.<br />
De plus, ils ont approuvé des<br />
conclusions concernant la démocratie<br />
sur le lieu de travail et une approche<br />
des soins centrés sur la personne.<br />
En marge de la réunion du conseil,<br />
Georges Mischo a procédé à une série<br />
d’entrevues bilatérales notamment<br />
avec le ministre de l’Économie et du<br />
Travail belge, Pierre-Yves Dermagne,<br />
et le Secrétaire d’État allemand aux<br />
affaires sociales, Rolf Schmachtenberg.<br />
Source : SIP
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34<br />
| IMMOBILIER ET CONSTRUCTION<br />
CRISE DU LOGEMENT :<br />
DES SOLUTIONS<br />
EXISTENT<br />
Les secteurs de l'immobilier et du logement suscitent actuellement<br />
des débats passionnés au Luxembourg. Pierre-Jean Forrer,<br />
Partner, Government and Public Sector Leader, et David Syenave,<br />
Partner, M&A Real Estate chez EY Luxembourg, abordent les problématiques<br />
structurelles et conjoncturelles auxquelles le pays doit<br />
faire face pour sortir de la crise par le haut. Ils reviennent également<br />
sur les enjeux publics et privés, ainsi que sur les réformes<br />
nécessaires que la nouvelle coalition doit entreprendre afin de<br />
répondre à ces défis.<br />
La crise du logement semble inextricablement<br />
liée à toute une série de facteurs<br />
(économiques, démographiques,<br />
sociaux, urbanistiques) et entraîne<br />
des conséquences à plusieurs échelles.<br />
Comment faut-il l’appréhender selon<br />
vous ?<br />
PJF : En prenant du recul et en examinant<br />
les efforts réalisés par le Statec pour<br />
mieux analyser le secteur immobilier et<br />
développer de futurs modèles de croissance,<br />
il est évident que les équations<br />
à résoudre sont complexes. Celles-ci<br />
englobent des questions liées à l’augmentation<br />
de la population, à l’utilisation de<br />
la terre, aux interactions frontalières et,<br />
inévitablement, au logement. Nos politiques<br />
en la matière nécessitent une<br />
révision en profondeur et des solutions<br />
innovantes qu’il est indispensable de<br />
mettre en place rapidement.<br />
David Syenave et Pierre-Jean Forrer
35<br />
De plus, l’industrie immobilière luxembourgeoise<br />
connaît actuellement une<br />
phase de stagnation attribuable au resserrement<br />
des conditions de crédit et à<br />
la hausse des taux d’intérêt, ce qui représente<br />
un double risque pour le secteur.<br />
Les promoteurs éprouvent des difficultés<br />
à concrétiser leurs projets, tandis que les<br />
acheteurs font face à des obstacles pour<br />
obtenir un financement.<br />
Quelles sont selon vous les pistes de<br />
solution les plus sérieuses pour régler<br />
le problème durablement ?<br />
DS : Il faut construire plus, plus vite,<br />
moins cher et simplifier les démarches.<br />
Arrêtons de nous restreindre à des R+4 et<br />
encourageons la densification en ajoutant<br />
davantage d'étages. En septembre 2022,<br />
j’avais émis une proposition de loi, la loi<br />
Syenave, similaire à celle en vigueur en<br />
Belgique, qui consiste à diminuer la TVA<br />
sur les constructions neuves ou sur les<br />
démolitions donnant lieu à une reconstruction<br />
pour les primo-accédants.<br />
Aujourd’hui, les solutions proposées,<br />
à savoir les logements à coût modéré,<br />
ciblent les seuls ménages. Les jeunes qui<br />
n’ont pas d’enfant n’ont pas la chance<br />
de bénéficier de cette aide. Une lacune<br />
législative à ce niveau est évidente, d’où<br />
l’importance des quatre points clés mentionnés<br />
précédemment.<br />
PJF : D’un point de vue structurel, l’aménagement<br />
du territoire ne prévoit pas<br />
suffisamment de capacités pour répondre<br />
aux besoins croissants, malgré l’actualisation<br />
du plan sectoriel logement en juin<br />
<strong>2023</strong>. Aussi, les tentatives de simplification<br />
des aides au logement n’ont pas<br />
encore produit les résultats escomptés.<br />
Sur le plan conjoncturel, les conditions<br />
du marché, notamment les opportunités<br />
de projet, les prix, les taux d’intérêt et la<br />
réglementation des financements, jouent<br />
un rôle crucial dans cette dynamique.<br />
Diverses réformes sont à venir, telles que<br />
la mise en place d’un registre du logement<br />
pour une meilleure fluidité des occupations,<br />
une réforme fiscale et des mesures<br />
d’aide au logement.<br />
Il faut libérer les modes de financement<br />
public et privé pour les logements sociaux.<br />
La loi qui les encadre ne permet pas de<br />
développer un partenariat suffisamment<br />
poussé entre ces deux secteurs. Au vu<br />
de l’état actuel des finances publiques,<br />
l’urgence est de mise. Il s’agit de trouver<br />
d’autres schémas de financement pour<br />
booster le marché. Par ailleurs, certains<br />
acteurs privés ne demandent qu’à collaborer<br />
avec le secteur public.<br />
Justement, et à la suite des élections,<br />
quel est le rôle du secteur public, au<br />
niveau local et national, pour relever le<br />
défi du logement ?<br />
PJF : Il joue un rôle clé dans la résolution<br />
de ces défis. L’État et les communes<br />
sont soutenus par les conventions de<br />
coopération territoriale comme le Plan<br />
sectoriel logement. Cependant, le processus<br />
de mise en place de ces conventions<br />
est souvent long, et il est légitime de se<br />
demander si les réponses apportées sont<br />
à la hauteur des enjeux, notamment en ce<br />
qui concerne les surfaces disponibles, les<br />
projets immobiliers et les études préalables.<br />
Aujourd’hui, on utilise les périmètres<br />
existants pour construire, ce qui ne<br />
fait que gonfler la problématique alors que<br />
le Luxembourg n’est pas si petit. Il suffit<br />
d’identifier les territoires de développement,<br />
de construire un peu plus haut et<br />
d’oser densifier.<br />
Il faut construire plus, plus<br />
vite, moins cher et simplifier<br />
les démarches<br />
DS : Pour réaliser leurs différents projets,<br />
les autorités locales en charge de l’aménagement<br />
urbain devraient bénéficier de<br />
conseils avisés sur les coûts de construction.<br />
C'est précisément ce que propose EY :<br />
nous sommes compétents pour évaluer la<br />
valeur effective d’un bien immobilier et<br />
nous accompagnons nos clients dans cette<br />
démarche afin de leur éviter tout surcoût.<br />
En examinant le prix de vente, l’immeuble<br />
et son coût réel, nous évitons qu’il soit<br />
artificiellement surévalué par le promoteur<br />
ou le constructeur. Le secteur public<br />
doit aussi pouvoir bénéficier de ce type de<br />
support.<br />
Quels messages souhaiteriez-vous<br />
adresser à la nouvelle coalition ?<br />
DS : Tout simplement que la problématique<br />
du logement est intimement liée à<br />
l’avenir du pays. L’incapacité croissante<br />
à offrir un logement aux personnes qui<br />
travaillent au Luxembourg conduira inévitablement<br />
à sa perte, en espérant qu’il<br />
ne soit pas déjà trop tard. Les talents que<br />
nous attirons viennent parfois de très loin.<br />
Ceux-ci se forment sur notre territoire<br />
avant de le quitter pour enrichir d’autres<br />
villes européennes, faute de logements<br />
disponibles. De l’autre côté de la barrière,<br />
des sociétés de développement ou de<br />
construction sont au bord de la faillite. Ce<br />
cri d’alarme a déjà été lancé en septembre<br />
de l’année dernière. Un an plus tard, la<br />
situation reste inchangée, marquant un<br />
statu quo préoccupant.<br />
PJF : On attend du nouveau gouvernement<br />
qu'il apporte des réponses substantielles à<br />
ces défis. Cela pourrait se concrétiser par<br />
des mesures telles que le développement<br />
des codes de la construction pour faciliter<br />
et simplifier les démarches administratives,<br />
la proposition d'une fiscalité avantageuse<br />
et ciblée pour le secteur locatif,<br />
l’augmentation des aides à l’accession<br />
à la propriété, ainsi que la promotion<br />
de concepts de location-achat déjà en<br />
vigueur dans les pays voisins. Les sujets<br />
liés à la fiscalité des terrains et logements<br />
inoccupés, ainsi que les modèles alternatifs<br />
de projets, sont également des pistes<br />
à explorer. Ces recommandations ont<br />
pour objectif de débloquer rapidement la<br />
capacité du Luxembourg à construire, tant<br />
pour répondre aux besoins actuels que<br />
pour anticiper les défis futurs en matière<br />
de logement.<br />
EY Luxembourg<br />
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« UNE EXCELLENTE<br />
COLLABORATION EN<br />
FAVEUR DU LOGEMENT<br />
ABORDABLE »<br />
En plein cœur d’Useldange, le Fonds du Logement développe<br />
actuellement deux projets immobiliers. D’ici deux ans, 24 nouveaux<br />
logements abordables sortiront ainsi de terre. Des projets<br />
de l’établissement qui viennent s’ajouter à d’autres précédemment<br />
construits, fruits d’une excellente collaboration avec la commune.<br />
Michal Zaglaniczny, chef de projet au Fonds du Logement, livre les<br />
détails de ces réalisations porteuses d’espoir pour l’accessibilité au<br />
logement dans la localité.<br />
Le Fonds du Logement va prochainement<br />
démarrer un projet de construction<br />
sur les hauteurs d’Useldange.<br />
Pouvez-vous nous en dire plus ?<br />
Le projet, situé au lieu-dit Im Schiesberg,<br />
dans le prolongement de la rue Um<br />
Helpersbierg, prévoit la construction de<br />
douze logements abordables. Dix maisons<br />
unifamiliales comporteront chacune quatre<br />
chambres à coucher. Une dernière maison,<br />
légèrement plus grande, sera quant à elle<br />
divisée en deux appartements de deux et<br />
trois chambres. Tous les bâtiments seront<br />
construits sur le terrain en pente, mais<br />
chaque maison a été conçue pour avoir<br />
son propre espace de vie, avec le salon et<br />
la terrasse au même niveau que le jardin.<br />
Quelles sont les particularités de ce<br />
projet ?<br />
L’aménagement des logements se veut<br />
simple et fonctionnel de manière à optimiser<br />
les surfaces habitables avec une<br />
attention particulière portée au bien-être<br />
et à la santé des occupants. Ces maisons<br />
ont également été pensées pour être<br />
performantes, économes et durables. Afin<br />
de répondre aux risques d’inondations,<br />
toutes les toitures seront végétalisées<br />
pour ralentir les eaux de pluie, qui seront<br />
ensuite acheminées vers un système de<br />
bassins de rétention ouverts et souterrains.<br />
Les maisons seront également équipées<br />
de panneaux photovoltaïques, ce qui<br />
permettra de réduire considérablement<br />
les factures d’électricité.<br />
Un autre projet est déjà en cours à<br />
Useldange…<br />
En effet. Fin 2022, le Fonds du Logement<br />
a démarré des travaux de réhabilitation<br />
et de transformation de l’ancien couvent<br />
d’Useldange et de son presbytère. Ces<br />
deux derniers, datant de la fin du XIX e /<br />
début du XX e siècle, seront conservés et<br />
transformés. Un autre bâtiment, attenant<br />
aux deux premiers et datant des années<br />
1960, a déjà été démoli et sera reconstruit<br />
en préservant le même gabarit. L’ensemble<br />
sera complété par trois maisons individuelles.<br />
D’ici 2025, huit appartements et<br />
quatre maisons unifamiliales verront le<br />
jour sur le marché abordable.<br />
Pourquoi avoir choisi de conserver ces<br />
bâtiments ?<br />
Leur présence confère un certain charme<br />
au centre de localité. Le couvent et la<br />
« maison 1910 » font notamment l’objet<br />
d’une protection par PAG (plan d’aménagement<br />
général). Autrement dit, ils<br />
bénéficient d’une protection communale.<br />
Celle-ci s’applique non seulement à la<br />
façade et au volume des bâtiments, aux<br />
différents éléments à l'intérieur, mais<br />
aussi au mur d'enceinte de la parcelle.<br />
Quels sont les défis d’un tel projet ?<br />
Le fait que les bâtiments soient protégés<br />
implique un certain nombre de<br />
contraintes. C’est d’ailleurs la raison<br />
pour laquelle le projet a été développé<br />
en étroite collaboration avec l’Institut<br />
national pour le patrimoine architectural<br />
(INPA). Au-delà de l'aspect protection,
37<br />
Michal Zaglaniczny<br />
tout projet de transformation de l’existant<br />
génère également des difficultés<br />
supplémentaires.<br />
Si le Fonds du Logement<br />
développe autant de projets<br />
immobiliers à Useldange,<br />
c’est grâce à une excellente<br />
collaboration avec<br />
la commune<br />
une nouvelle structure sans perturber<br />
l'existant. Dès le début des travaux, nos<br />
équipes ont dû faire face à des circonstances<br />
imprévues. Elles ont notamment<br />
rencontré des problèmes de stabilité du<br />
couvent qui menaçait de s’effondrer. Des<br />
renforts ont dû être ajoutés et les mesures<br />
ont été prises en plusieurs étapes. Cela a<br />
légèrement retardé les travaux, mais le<br />
bâtiment a heureusement pu être sauvé.<br />
Quels autres éléments ont été<br />
préservés ?<br />
possibilité de conserver les plafonds, parquets<br />
ou encore les escaliers en bois. Les<br />
façades et le clocher du couvent seront<br />
préservés dans leur intégralité, mais les<br />
poutres en bois, le plancher et l’escalier<br />
sont trop endommagés. En revanche,<br />
les poutres de la « maison 1910 » seront<br />
conservées. Cet édifice verra également<br />
son toit à deux versants et ses lucarnes<br />
restaurés à l’identique. À l’extérieur, le<br />
mur sera reconstruit et les garde-corps<br />
rénovés et réinstallés à leur emplacement<br />
d’origine.<br />
C’est-à-dire ?<br />
Réhabiliter un bâtiment est toujours plus<br />
compliqué que de construire du neuf. Le<br />
plus grand défi est de démolir et d’ériger<br />
Nous n’avons pas voulu faire table rase<br />
de l’existant. Le couvent a néanmoins<br />
subi d’importantes modifications par<br />
le passé qui ont laissé peu d’éléments<br />
du patrimoine indemnes. Des études<br />
ont donc été menées pour vérifier la<br />
Cette démarche correspond également<br />
aux préceptes de l’économie circulaire<br />
chers au Fonds…<br />
En effet, nos équipes ont à cœur de garder<br />
et réutiliser ce qui peut l’être. Nous
38<br />
©Alleva Enzio Architectes & Associés<br />
Im Schiesberg<br />
©Alleva Enzio Architectes & Associés<br />
Im Schiesberg<br />
©A+T architecture<br />
©A+T architecture<br />
Ancien couvent<br />
sera adapté aux besoins d'une personne à<br />
mobilité réduite.<br />
Notre objectif est<br />
d’intégrer une architecture<br />
contemporaine tout en<br />
respectant l'existant<br />
Ancien couvent<br />
contribuons ainsi à la durabilité des<br />
matériaux et à la réduction de notre<br />
empreinte écologique.<br />
Comment gérez-vous l’intégration du<br />
nouveau dans l’existant ?<br />
L’idée n’est pas de faire un pastiche de<br />
l’ancien. Notre objectif est d’intégrer<br />
une architecture contemporaine tout en<br />
respectant l’existant. Les nouveaux éléments<br />
n’imiteront pas les anciens, mais s'y<br />
ajouteront par contraste, sans en cacher<br />
l’origine. Par exemple, les divisions des<br />
fenêtres s’inspireront de celles d’origine,<br />
tout en respectant les normes actuelles.<br />
Ce projet ne se limite pas à la création<br />
de logements. Une véritable place de<br />
village sera créée. Pouvez-vous nous en<br />
dire plus ?<br />
Oui, il s’agit même d’un élément central<br />
du projet. L’idée est de redonner vie<br />
au centre du village. Les trois nouvelles<br />
maisons unifamiliales seront implantées<br />
de sorte à créer un ilot. L’ensemble sera<br />
traversé par un chemin piéton reliant le<br />
haut et le bas du village. Une placette sera<br />
par ailleurs aménagée dans le but de créer<br />
un espace de rencontre pour les habitants<br />
et les promeneurs.<br />
Qu’en sera-t-il de l’accessibilité?<br />
Rendre le site accessible aux personnes<br />
à mobilité réduite constitue une priorité,<br />
mais aussi un véritable défi. Le terrain<br />
est en effet assez accidenté avec un dénivelé<br />
important. Des rampes ont donc été<br />
intégrées de manière à rendre le passage<br />
accessible à tous, tout en offrant une solution<br />
assez discrète. En particulier, l’un<br />
des appartements du rez-de-chaussée<br />
Ce ne sont pas les seuls projets de<br />
l’établissement à Useldange…<br />
En effet. Le Fonds du Logement et la<br />
commune d’Useldange travaillent main<br />
dans la main depuis plusieurs années.<br />
Différents projets ont déjà ainsi pu<br />
voir le jour, comme la rénovation de la<br />
« Maison Faber » en six appartements en<br />
2016 ou la construction de quatre maisons<br />
unifamiliales rue de l’Église en 2019. À<br />
l’avenir, nous espérons pouvoir développer<br />
de nouveaux projets sur le territoire<br />
d’Useldange. Tout cela est rendu possible<br />
grâce à une excellente collaboration entre<br />
les équipes communales et celles du<br />
Fonds.<br />
Fonds du Logement<br />
52, Boulevard Marcel Cahen<br />
L-1311 Luxembourg<br />
www.fondsdulogement.lu
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BAUPROJET –<br />
GEMEINSCHAFTLECH<br />
PROJETEN AN<br />
D’WEEËR LEEDEN<br />
www.fondsdulogement.lu<br />
EMPFÄNKEN, LOGÉIEREN A BEGLEEDEN
40<br />
| IMMOBILIER ET CONSTRUCTION<br />
LA FAL, UN PARTENAIRE<br />
DE CONFIANCE POUR<br />
LES COMMUNES<br />
La Fondation pour l’Accès au Logement (FAL) est le gestionnaire de<br />
l’Agence Immobilière Sociale (AIS) qui œuvre à l’inclusion sociale<br />
par le logement. Maintenant que les nouvelles équipes communales<br />
ont pris leurs marques, Gilles Hempel, directeur, présente la<br />
fondation et ses activités. Il revient également sur son rôle auprès<br />
des communes pour favoriser l’accès au logement à tous ainsi que<br />
sur les avantages, pour elles, de nouer un partenariat avec la FAL<br />
en matière de gestion locative sociale ou de promotion immobilière<br />
sociale.<br />
Pouvez-vous présenter les activités de<br />
la FAL ?<br />
La Fondation pour l’Accès au Logement<br />
rassemble trois départements : l’Agence<br />
Immobilière Sociale (AIS), Abitatio et le<br />
département d’accompagnement social.<br />
Créée en 2009, l’AIS a pour objectif de louer<br />
des logements inoccupés. Au Luxembourg,<br />
nous comptons entre 10.000 et 20.000<br />
infrastructures vides. Cela concerne par<br />
exemple les habitations des personnes<br />
âgées en maison de retraite ou des héritiers<br />
qui ont reçu en succession un bien<br />
dont ils n’ont pas l’utilité. Notre objectif<br />
est simple : mettre ces biens à disposition<br />
des habitants aux revenus modestes sous<br />
forme de location. Le propriétaire n’a rien<br />
à craindre car nous lui apportons certaines<br />
garanties, notamment en matière de loyer
41<br />
ou encore d’entretien. Tout est géré par<br />
notre agence sans aucune contrainte. En<br />
d’autres termes, nous luttons contre l’exclusion<br />
sociale par le logement.<br />
Offrir un package complet :<br />
de la conception du projet<br />
jusqu’à sa gestion en passant<br />
par sa construction<br />
Nous nous sommes également lancés dans<br />
la promotion immobilière avec Abitatio.<br />
Nos locataires sont toujours aussi motivés<br />
à retrouver une autonomie, mais, en dix<br />
ans d’activité, nous avons constaté que<br />
Gilles Hempel<br />
l’envolée des prix de l’immobilier ne laissait<br />
que très peu de chance de se loger aux<br />
plus démunis.<br />
Actuellement, nous possédons un parc de<br />
630 logements en gestion et nous tenons à<br />
en prendre soin en assurant leur bon état<br />
aux propriétaires. Nous garantissons également<br />
le paiement des loyers. Et, depuis<br />
2009, nous avons permis à 1.100 ménages<br />
d’obtenir un toit. Bien accompagnés et<br />
encadrés par nos services, plus de 50%<br />
d’entre eux nous ont déjà quittés pour<br />
accéder au premier marché immobilier et,<br />
parmi eux, 10% sont même devenus propriétaires<br />
de leur bien !<br />
Quels sont les avantages, pour les<br />
communes, de nouer un partenariat<br />
avec la FAL ?<br />
Nous nous positionnons comme un partenaire<br />
fiable vis-à-vis de l’État, des communes,<br />
des propriétaires, des bénéficiaires<br />
et des services sociaux qui gravitent<br />
autour de nous.<br />
Abitatio a pour<br />
objectif d’accompagner<br />
les communes dans leur<br />
démarche de promotion<br />
immobilière sociale<br />
Nous collaborons avec une cinquantaine<br />
de communes en matière de gestion locative<br />
sociale et nous avons démarré nos<br />
premières coopérations au niveau de la<br />
construction de logements. Nous offrons<br />
une prestation complète à celles qui souhaitent<br />
s’engager dans cette voie : de la<br />
planification à la gestion des biens, en<br />
passant par le financement et la construction.<br />
Deux choix s’offrent à elles : un bail<br />
emphytéotique de 50 à 99 ans ou la vente<br />
de terrains. Cela dépend de leur vision<br />
politique, mais, dans tous les cas, elles<br />
sont assurées que les habitations resteront<br />
toujours sociales. Nous sommes en<br />
mesure d’offrir un package complet.<br />
En collaborant avec elles et en proposant<br />
davantage de logements à coût abordable,<br />
nous pouvons participer à l’amélioration<br />
de l’attractivité des communes qui ne sont<br />
pas forcément outillées pour répondre à<br />
ces besoins sociaux. En effet, avec le Pacte<br />
Logement 2.0, les communes sont incitées<br />
à bâtir des habitations à prix abordable.<br />
Or, la plupart d’entre elles n’ont pas les<br />
moyens humains ou financiers pour gérer<br />
un parc locatif ou réaliser des projets de<br />
construction. Abitatio a pour objectif de<br />
les accompagner dans cette démarche de<br />
promotion immobilière sociale.<br />
Des projets d’Abitatio ont-ils déjà vu<br />
le jour ? D’autres sont-ils en cours de<br />
réflexion ?<br />
Nous avons déjà réalisé des projets dans<br />
plusieurs communes : à Niederkorn,<br />
Harlange, Heinerscheid, Wiltz et<br />
Wilwerdange. Ceux-ci sont soit des maisons<br />
soit des résidences de plusieurs<br />
unités.<br />
Parmi les réalisations plus récentes, citons<br />
l’immeuble de six appartements que nous<br />
avons construit sur un terrain vendu par<br />
la commune de Parc Hosingen. Celui-ci va<br />
bientôt accueillir ses premiers habitants.<br />
À Merscheid, nous avons livré un projet<br />
de cinq habitations en emphytéose. Nous<br />
participons également à la création de<br />
neuf unités de logement à Mondorf-les-<br />
Bains en partenariat avec un promoteur<br />
privé.<br />
D’autres projets débuteront très prochainement<br />
comme à Altrier, où l’ancienne<br />
école sera démolie pour être remplacée<br />
par des infrastructures dédiées au logement.<br />
La commune de Niederanven<br />
nous a aussi mis à disposition un terrain<br />
pour y construire plusieurs maisons<br />
unifamiliales.<br />
LE CHIFFRE<br />
630<br />
logements en gestion<br />
Fondation pour l’Accès au Logement<br />
202B, rue de Hamm<br />
L-1713 Luxembourg<br />
www.fondation-logement.lu
42 | IMMOBILIER ET CONSTRUCTION<br />
TOUTES LES CLÉS<br />
POUR ASSURER SES<br />
BIENS IMMOBILIERS<br />
Protéger son patrimoine immobilier semble évident. Pourtant,<br />
le secteur des assurances, et en l’occurrence de l’assurance<br />
habitation, souffre encore de certaines idées reçues, notamment<br />
que s’assurer, c’est compliqué, malgré une tendance à la simplification<br />
et l’adaptation aux besoins sociétaux. Pierre Winne, Head<br />
of Product Management chez Baloise à Luxembourg, présente<br />
le fonctionnement des garanties à destination des locataires,<br />
propriétaires et investisseurs et donne tous les conseils nécessaires<br />
pour y souscrire et les gérer de manière optimale.<br />
L’assurance habitation, c’est si<br />
compliqué ?<br />
Comment se déroule la souscription du<br />
contrat d’assurance ?<br />
Nos produits d’assurance sont définis en<br />
fonction d’une typologie de clients. En<br />
matière d’habitation, nous retrouvons,<br />
d’une part, les particuliers qui veulent<br />
couvrir le bien dans lequel ils vivent. Cette<br />
catégorie comprend à la fois les locataires<br />
et les propriétaires et représente la population<br />
la plus grande. D’autre part, nous<br />
nous adressons aux investisseurs. Leur<br />
bien étant considéré comme un placement<br />
immobilier, les besoins ne sont pas<br />
les mêmes. Ces clients achètent un capital<br />
dont ils souhaitent tirer un profit, notamment<br />
par le biais des loyers.<br />
Les évènements de vie des clients font<br />
évoluer leur appartenance à telle ou telle<br />
population. En effet, il existe des profils<br />
mixtes, par exemple le propriétaire de sa<br />
maison qui décide de déménager tout en<br />
gardant son ancien bien pour le mettre<br />
en location. Il existe aussi des profils plus<br />
spécifiques qui souhaitent assurer des<br />
biens atypiques, tels que les tiny houses,<br />
les mobil-homes, les abris de jardin, etc.<br />
Nous définissons nos produits en fonction<br />
des clients pour répondre aux besoins<br />
liés à leur situation. Pour chaque profil, il<br />
existe dans notre produit habitation des<br />
garanties adaptées à la situation spécifique<br />
et aux besoins de chacun.<br />
Nous procédons par questions successives :<br />
le propriétaire, locataire ou investisseur,<br />
remplit un questionnaire de déclaration de<br />
risque et de besoin. Ce dernier a pour objectif<br />
d’identifier clairement le bien à assurer et<br />
de récolter les informations nécessaires à la<br />
constitution du contrat adapté.<br />
Les réponses du client nous permettent<br />
d’évaluer les particularités du bien et de<br />
déterminer quelle formule proposer ou<br />
quelles garanties sur mesure ajouter.<br />
S’assurer ne suffit pas,<br />
encore faut-il le faire<br />
correctement<br />
Nous sommes donc capables de proposer un<br />
produit totalement adapté à des besoins spécifiques.<br />
Lors de la construction du contrat,<br />
nous déterminons avec le client si le besoin<br />
s’oriente vers un produit plus classique<br />
qui privilégie la rapidité et la simplicité de<br />
lecture, ou une version plus modulable<br />
destinée à des biens immobiliers d’envergure<br />
avec beaucoup d’éléments à protéger.<br />
Les clients dont les besoins correspondent<br />
au second type ont des attentes bien plus<br />
importantes et exigent du sur-mesure. Dans<br />
ce cas, nous posons davantage de questions<br />
et optons pour plus de modularité dans le<br />
produit.<br />
Quels sont les principaux risques en cas<br />
de défaut d’assurance ?<br />
Au Luxembourg, l’assurance habitation<br />
n’est légalement pas obligatoire, mais elle<br />
est souvent exigée dans les baux locatifs<br />
par les propriétaires… et ce n’est pas sans<br />
raison ! Les conséquences d’un sinistre non<br />
couvert peuvent être dramatiques, d’autant<br />
plus dans le contexte du changement<br />
climatique qui provoque des intempéries<br />
plus violentes (et plus fréquentes). Car<br />
si historiquement l’assurance habitation<br />
couvrait uniquement les incendies, elle<br />
est aujourd’hui multirisque par défaut et<br />
protège le locataire ou propriétaire en cas<br />
de tempête, d’inondation, de bris de glace,<br />
de dommage électrique, de vandalisme<br />
ou encore de dégât des eaux. Prenons un<br />
exemple concret : une inondation provoque<br />
des dommages à hauteur de 30.000
43<br />
Pierre Winne<br />
euros et le propriétaire n’a pas contracté<br />
d’assurance habitation. Il se retrouve alors<br />
à devoir supporter la charge totale de son<br />
sinistre ! En ayant souscrit une assurance<br />
habitation, il aurait pu déléguer financièrement<br />
la sécurité de son patrimoine.<br />
Mais s’assurer ne suffit pas, encore faut-il<br />
le faire correctement car, même en bénéficiant<br />
de garanties, certains risques subsistent.<br />
Le plus important demeure la<br />
sous-assurance. Le cas le plus commun<br />
apparaît pour l’estimation du mobilier.<br />
Généralement, la valeur de l’immobilier<br />
n’est pas difficile à déterminer car les<br />
contrats habitation couvrent la valeur de<br />
reconstruction. En revanche, le mobilier<br />
demande plus d’attention étant donné<br />
son caractère évolutif. Bien souvent, un<br />
jeune actif qui achète un appartement<br />
pour la première fois dispose d’un budget<br />
limité qu’il fera évoluer. Plus les années<br />
passent, plus il investira dans du matériel<br />
ou mobilier. Un exemple courant est celui<br />
du canapé : au début, il achète un produit<br />
à 600 euros – qu’il prend en compte dans<br />
l’estimation de valeur de son mobilier à<br />
assurer – et quelques années plus tard il<br />
décide de monter en gamme et achète<br />
un canapé à plusieurs milliers d’euros.<br />
Sans mise à jour du patrimoine mobilier,<br />
la valeur assurée sera toujours basée sur<br />
son canapé précédent, soit 600 euros. Si<br />
un sinistre important survient, la valeur<br />
assurée au titre du mobilier peut s’avérer<br />
insuffisante pour couvrir la perte totale du<br />
client. Il supportera par conséquent une<br />
partie de cette perte sur ses finances personnelles.<br />
Pour éviter cette situation, nous<br />
conseillons d’actualiser la valeur assurée<br />
du mobilier tous les deux ou trois ans, sauf<br />
investissement majeur.<br />
Au vu de la crise actuelle, quelles<br />
solutions s’offrent aux assurés pour<br />
optimiser leur budget d’assurance ?<br />
Depuis très longtemps boudée au<br />
Luxembourg, la franchise peut servir<br />
de levier d’amélioration de son budget<br />
d’assurance. Celle-ci se fonde sur un principe<br />
d’auto-assurance : un client peut<br />
décider de garder à sa charge un montant<br />
en dessous duquel il reste son propre<br />
assureur. Ce montant est à déterminer en<br />
fonction des capacités financières de chacun.<br />
L’assureur le prendra en compte dans<br />
le calcul de la prime, car cela permet de<br />
réduire la charge d’indemnisation et surtout<br />
les frais de gestion liés. Dans la situation<br />
que nous connaissons aujourd’hui<br />
avec l’inflation, la baisse du pouvoir<br />
d’achat et la hausse des taux d’intérêt, il<br />
vaut mieux inclure quelques franchises<br />
dans les contrats plutôt que de ne pas<br />
s’assurer du tout.<br />
Des solutions existent pour optimiser<br />
son budget d’assurance. Les conseillers<br />
sont à la disposition des clients pour<br />
les accompagner, rendre accessible à<br />
tous une matière qui peut paraître complexe<br />
et trouver des solutions à toutes<br />
problématiques.<br />
Baloise Luxembourg<br />
8, rue du Château d'eau<br />
L-3364 Leudelange<br />
www.baloise.lu
44<br />
| IMMOBILIER ET CONSTRUCTION<br />
05-08 OCTOBRE <strong>2023</strong><br />
LE LOGEMENT SOUS TOUTES SES FACETTES<br />
S.A.R. le Grand-Duc, Lydie Polfer, bourgmestre de Luxembourg-Ville, et Henri Kox,<br />
alors ministre du Logement, ont inauguré la Semaine nationale du logement à<br />
Luxexpo The Box en octobre dernier. Le ministre s’est logiquement attardé sur<br />
les défis qui se posent en matière de logement au Luxembourg, ainsi que sur<br />
la Stratégie nationale du logement abordable déployée sur le territoire. « On a<br />
changé de cap. Je veux que tout un chacun puisse vivre dans un logement digne.<br />
Voilà l’objectif supérieur de la politique du logement mise en œuvre ces cinq<br />
dernières années », a-t-il notamment souligné. Sur quatre jours, tous les acteurs<br />
du logement au Luxembourg se sont réunis et se sont montrés disponibles pour<br />
le public.<br />
Photos : ©<br />
SIP/Claude Piscitelli<br />
Morgan Gromy, S.A.R. le Grand-Duc Henri, Henri Kox et Lydie Polfer
Home<br />
Parce que nous<br />
n’avons pas tous<br />
les mêmes talents.<br />
Parfois, ça marche. Parfois, on apprend.<br />
Nous assurons aussi tes excès de confiance.<br />
baloise.lu/home
46<br />
| IMMOBILIER ET CONSTRUCTION<br />
SOLUDEC : UN SAVOIR-FAIRE<br />
FONDÉ SUR LA POLYVALENCE<br />
SKILL, Rue des Scillas, Howald<br />
Jacques Brauch
47<br />
Constructeur, développeur ou<br />
même promoteur sont autant<br />
de casquettes que les équipes<br />
de Soludec sont capables<br />
d’enfiler. En 75 années d’existence,<br />
l’entreprise générale a<br />
su évoluer afin de répondre<br />
à davantage de besoins et sa<br />
polyvalence constitue une arme<br />
de poids pour affronter la situation<br />
actuelle. Jacques Brauch,<br />
directeur général, revient sur le<br />
savoir-faire de la société luxembourgeoise<br />
et les solutions que<br />
celle-ci peut apporter à la crise,<br />
qu’elle soit immobilière ou<br />
énergétique.<br />
Trois quarts de siècle<br />
L’entreprise de gros-œuvre Soludec a<br />
ouvert ses portes en 1949 et travaillait<br />
au départ avec des industriels tels<br />
qu’ArcelorMittal ou Goodyear. À l’approche<br />
de son 75 e anniversaire, il est indéniable<br />
qu’elle a bien évolué en étoffant<br />
petit à petit son catalogue de services pour<br />
devenir une société générale de construction.<br />
Elle se charge de faire sortir de terre<br />
toutes sortes de projets, des résidences<br />
et bâtiments administratifs aux stations<br />
d’épuration, autant pour le secteur public<br />
que privé. Elle a qui plus est dépassé les<br />
limites de son domaine puisqu’elle propose<br />
désormais une offre « Design &<br />
Build » : ses équipes élaborent le concept<br />
du client et lui donne vie. Elle s’implique<br />
même dans la promotion immobilière en<br />
s’investissant dans ses propres projets.<br />
Des solutions à la crise<br />
La flexibilité de Soludec fait dorénavant<br />
partie de son identité et est devenue<br />
l’une de ses plus grandes forces face à la<br />
conjoncture. « Notre large panel d’activités<br />
nous permet de nous adapter aux<br />
évolutions d’un secteur qui ne cesse de se<br />
renouveler, ce qui est d’autant plus important<br />
à l’heure actuelle. Car si prétendre<br />
que le marché est mort peut sembler dramatique,<br />
cela n’est pas dénué de toute<br />
vérité. Les investisseurs privés sont aux<br />
abonnés absents et le secteur public est<br />
à l’arrêt malgré les promesses formulées<br />
par les décideurs, la faute aux élections<br />
semble-t-il. Nous avons déjà connu des<br />
©Soludec<br />
périodes moins évidentes que d’autres,<br />
mais celle-ci est aggravée par son caractère<br />
global – elle touche tous les secteurs<br />
de l’immobilier et de la construction – et<br />
sa rapidité – il y a encore six mois nous<br />
fonctionnions plus ou moins normalement<br />
», déclare Jacques Brauch.<br />
Pourtant, le directeur de l’entreprise<br />
luxembourgeoise ne baisse pas les bras<br />
et dégage des pistes de solutions que le<br />
nouveau gouvernement devrait envisager<br />
: « Certes, les politiques ne sont pas<br />
des magiciens et ne peuvent résoudre<br />
un problème aussi complexe d’un simple<br />
coup de baguette. Toutefois, certaines<br />
mesures pourraient être adoptées. Il serait<br />
par exemple de mise d'agir sur la fiscalité<br />
(amortissement accéléré, TVA réduite,<br />
enregistrement,…). Ensuite, il faut simplifier<br />
les procédures pour réduire le temps<br />
de réalisation d’un projet. L’inconvénient<br />
de ces solutions réside dans leur longue<br />
mise en place. Je considère donc qu’il<br />
serait particulièrement intéressant d’élaborer<br />
un nouveau système de gestion des<br />
projets dans le secteur public qui serait<br />
facilement applicable : le gouvernement,<br />
en consultation avec les communes, mettrait<br />
à disposition des développeursconstructeurs,<br />
dont Soludec fait partie,<br />
des terrains constructibles qu'ils garderaient<br />
dans leur patrimoine. Ces derniers<br />
se chargeraient du choix de l’architecte,<br />
de l’exécution jusqu’à la réception clé sur<br />
porte, en fonction du cahier des charges et<br />
du budget déterminés par le ministère du<br />
Logement ».<br />
D’ailleurs, Soludec a déjà réalisé ce type<br />
de mission en « Design & Build » pour des<br />
investisseurs privés, notamment avec le<br />
projet PSPP, situé sur la place d'Hollerich.<br />
Ce projet a été réalisé à partir des desiderata<br />
du client qui gardait un certain<br />
contrôle, entre autres en validant chaque<br />
plan, mais l’entreprise générale se chargeait<br />
de l’élaboration du concept et de<br />
sa réalisation. En seulement trois ans, le<br />
quartier était sorti de terre, de la première<br />
esquisse architecturale à la remise des<br />
clés.<br />
Un savoir-faire respectueux de<br />
l’environnement<br />
Soludec réagit non seulement à la crise<br />
de l’immobilier mais également à celle de<br />
l’énergie depuis deux ans en s’investissant<br />
notamment dans le développement de la<br />
géothermie. « Cette technique présente<br />
de nombreux avantages : elle supprime<br />
l’utilisation du mazout et du gaz, génère<br />
de la chaleur en été et de la fraîcheur en<br />
hiver et présente un rendement excellent.<br />
Nous l’avons déjà intégrée à plusieurs de<br />
nos chantiers dont celui des bureaux de<br />
Secolux situés à Bertrange. Récemment,<br />
nous avons même acquis une machine<br />
pour effectuer nous-mêmes les forages<br />
que nous utiliserons d’ailleurs pour la<br />
réalisation de la Maison de la Croix-Rouge<br />
à Howald qui sera entièrement alimentée<br />
par la géothermie », détaille Jacques<br />
Brauch.<br />
Soludec<br />
ZA Gadderscheier<br />
L-4570 Differdange<br />
www.soludec.lu<br />
Bâtiment Secolux
48<br />
| IMMOBILIER ET CONSTRUCTION<br />
PAS À PAS VERS<br />
L’AVENIR NUMÉRIQUE<br />
DE LA CONSTRUCTION<br />
MODULAIRE ALHO<br />
Selon l'indice de numérisation des PME allemandes, l'industrie du<br />
bâtiment fait actuellement partie des secteurs les moins digitalisés.<br />
Cela peut s'expliquer par le fait que la construction est plus susceptible<br />
de générer des innovations de manière continue que disruptive.<br />
Néanmoins, la transformation numérique progresse aussi<br />
inexorablement dans le secteur de la construction : celui qui s'y<br />
engage n'investit pas seulement dans l'avenir de son entreprise,<br />
mais découvre aussi à quel point elle peut être passionnante. Le<br />
groupe ALHO l'a reconnu très tôt et s'occupe d'établir avec succès<br />
ses propres standards digitaux tout au long de la chaîne de processus<br />
et de création de valeur : « Transformation numérique » est<br />
le nom du département créé à cet effet et composé de plusieurs<br />
experts. Ensemble, ils travaillent pour ALHO sur les voies d'un avenir<br />
numérique de la construction modulaire !<br />
Numérisation, gestion des processus<br />
et innovation : une unité indissociable<br />
chez ALHO<br />
La construction modulaire moderne représente<br />
déjà, par son système, une manière<br />
très efficace de construire. Les modules<br />
sont produits en série, indépendamment<br />
des conditions météorologiques, prêts<br />
à être montés et assemblés proprement<br />
et silencieusement sur le chantier pour<br />
former des bâtiments durables et à usage<br />
permanent. Le temps de construction est<br />
ainsi réduit d’environ 70% par rapport<br />
aux méthodes de construction conventionnelles<br />
et la livraison à la date fixée est<br />
garantie.<br />
Les outils numériques – utilisés bien au-delà<br />
du service informatique classique – peuvent<br />
considérablement augmenter cette productivité.<br />
Ces dernières années, ALHO<br />
a énormément progressé en matière de<br />
numérisation et il est important que tous<br />
les secteurs de l’entreprise soient couverts<br />
: l’administration tout comme la distribution<br />
et les processus sur les chantiers<br />
ainsi que dans la production. Il s’agit de<br />
minimiser les pertes d’interfaces tout au<br />
long de la chaîne de création de valeur,<br />
d’améliorer les processus et de faciliter le<br />
travail dans l’entreprise. Dans ce contexte,<br />
©ALHO Holding GmbH
49<br />
la collaboration et la communication<br />
entre les services, dans le cadre d’une<br />
culture vécue du feedback, jouent un rôle<br />
important dans le développement de nouveaux<br />
produits innovants et de modèles<br />
commerciaux numériques.<br />
©ALHO Holding GmbH<br />
Outils numériques dans la planification<br />
et sur le chantier<br />
Dans le processus direct de planification<br />
et de construction, la numérisation a une<br />
importance particulièrement élevée. La<br />
planification assistée par BIM garde un<br />
œil sur l’ensemble du cycle de vie d'un<br />
bâtiment : de la conception à l’exécution<br />
des plans et du processus de construction<br />
à la gestion du bâtiment jusqu’à son éventuelle<br />
démolition ou transformation, les<br />
différentes phases peuvent être analysées<br />
en détail.<br />
Les étapes de construction ne sont plus<br />
considérées séparément, mais comme un<br />
tout. Les sols, les murs, les plafonds, le toit<br />
et toutes les canalisations sont intégrés<br />
dans la planification, ce qui permet de<br />
mettre en évidence les interactions entre<br />
les différents éléments de construction.<br />
Les points critiques ou les collisions au<br />
sein de la planification, qui deviennent<br />
visibles grâce à la réunion des différentes<br />
disciplines dans le modèle de bâtiment,<br />
peuvent être rapidement identifiés et<br />
corrigés de manière fiable. Il en résulte<br />
une transparence : le processus de planification<br />
et de construction est plus fiable,<br />
plus rapide et moins sujet aux erreurs ou<br />
aux malentendus.<br />
La collaboration entre<br />
les services joue<br />
un rôle important<br />
dans le développement<br />
de nouveaux produits<br />
innovants et de modèles<br />
commerciaux numériques<br />
Afin de simplifier la documentation de<br />
construction, de rendre la surveillance<br />
des travaux plus sûre et de contrôler le<br />
bon usage des machines et des matériaux,<br />
l’utilisation de drones est intéressante.<br />
Ils fournissent une image tridimensionnelle<br />
basée sur un logiciel qui peut être<br />
comparée aux plans de construction<br />
numériques et qui permet de détecter<br />
rapidement les anomalies.<br />
En ce qui concerne le recours à la réalité<br />
virtuelle (VR), de nombreux tests sont<br />
déjà en cours chez ALHO : dès la phase<br />
de planification, la VR permet de vérifier<br />
l’effet du projet de construction sur son<br />
environnement ainsi que sur les espaces<br />
intérieurs – en ce qui concerne la lumière<br />
par exemple – et d’améliorer la compréhension<br />
du projet par le client.<br />
La transformation implique de voir<br />
plus loin que le bout de son nez<br />
Afin d'augmenter l’efficacité et de<br />
pérenniser la durabilité, on s’oriente chez<br />
ALHO vers les exemples de bonnes pratiques<br />
d'autres branches. Ainsi, la production<br />
en série du secteur automobile trouve<br />
par exemple son pendant dans le concept<br />
de la construction industrielle. Avec sa<br />
production industrielle, la construction<br />
modulaire ALHO tire des parallèles avec<br />
le secteur automobile et pratique depuis<br />
un certain temps déjà aussi bien le Lean<br />
Management que la Lean Production, des<br />
concepts qui visent tous deux à identifier<br />
le plus tôt possible les erreurs dans<br />
les processus et à éviter le gaspillage de<br />
matériaux et les déchets. Et le secteur de<br />
la construction découvre encore de nombreux<br />
autres outils numériques qui font<br />
depuis longtemps partie de la norme dans<br />
d’autres secteurs, par exemple dans la gestion<br />
des marchandises ou la gestion des<br />
clients. Ainsi, ALHO est en train d'introduire<br />
un nouveau système ERP (Enterprise<br />
Resource Planning) qui permettra de gérer<br />
les processus commerciaux à travers tous<br />
les départements et d'assurer un travail de<br />
meilleure qualité et plus rentable.<br />
©ALHO Holding GmbH<br />
Indépendamment du secteur, ALHO<br />
travaille également avec diverses startups<br />
qui sont à la pointe du progrès et qui<br />
donnent un bon aperçu de l’évolution<br />
actuelle du marché. Il est extrêmement<br />
important de voir plus loin que le bout de<br />
son nez.<br />
Le département « Transformation numérique<br />
» d’ALHO regarde dans de nombreuses<br />
directions afin de déterminer de<br />
quelles idées l’entreprise pourrait s'inspirer<br />
et comment elle pourrait les utiliser<br />
pour elle-même. L’idée numérique est<br />
toujours présente chez ALHO, mais la<br />
société aborde la numérisation de manière<br />
planifiée : là où cela fait sens et pas à pas.<br />
C'est ainsi qu’ALHO se considère comme<br />
étant le mieux préparé pour l’avenir.<br />
ALHO Systembau S.à r.l.<br />
3, rue Fontebierg<br />
L-3381 Livange<br />
www.alho.com
50<br />
| IMMOBILIER ET CONSTRUCTION<br />
« CES INNOVATIONS<br />
PROPULSENT MINUSINES<br />
DANS UNE NOUVELLE ÈRE »<br />
Bientôt centenaire, l’entreprise Minusines doit sa longévité et sa<br />
place de leader luxembourgeois de la distribution à valeur ajoutée<br />
pour le matériel électrique à sa culture de l’innovation, notamment.<br />
Attentive aux besoins et aux évolutions du marché, elle se<br />
donne pour mission d’apporter à sa clientèle des produits innovants<br />
et des solutions parmi les plus avancées tout en misant sur la<br />
simplicité. Dans ce troisième article d’une série en quatre épisodes,<br />
Sanel Imamovic, Business Manager dans le domaine du matériel et<br />
des installations électriques, et Sergio Rodrigues, fondé de pouvoir<br />
expert en éclairage chez Minusines, nous présentent quelques-unes<br />
des technologies de pointe que la société distribue sur le marché<br />
luxembourgeois.<br />
Des systèmes électriques à l’heure de<br />
« l’intelligence »<br />
Notre cadre de vie est en perpétuelle évolution<br />
et sa technicité croissante pousse<br />
aujourd’hui les professionnels du bâtiment<br />
à envisager leur métier avec un œil<br />
neuf. C’est ce qu’a fait Minusines en se<br />
dotant d’une nouvelle stratégie. Au cœur<br />
de celle-ci : des concepts et solutions de<br />
génie technique parfaitement adaptés au<br />
marché luxembourgeois en transition.<br />
« L’évolution des technologies et des<br />
infrastructures du bâtiment a été très<br />
rapide ces dernières années, nous obligeant<br />
à adapter notre catalogue en<br />
permanence pour demeurer à la pointe<br />
de l’innovation. Ces nouveaux produits<br />
propulsent Minusines dans une nouvelle<br />
ère, celle de la transition énergétique et<br />
numérique », déclare Sanel Imamovic.<br />
En témoigne le succès de ses solutions<br />
de smart metering : « les professionnels<br />
Sanel Imamovic
51<br />
Sergio Rodrigues<br />
s’y intéressent particulièrement car les<br />
clients finaux sont de plus en plus désireux<br />
de connaître la consommation de<br />
leurs différents équipements pour optimiser<br />
les dépenses énergétiques au sein<br />
de leur immeuble et éviter les pics de<br />
consommation », poursuit-il.<br />
Les technologies les plus plébiscitées par<br />
les particuliers sont certainement des<br />
solutions de confort : commande vocale<br />
permettant de piloter certains équipements,<br />
simulation de présence pour<br />
dissuader les cambrioleurs ou programmation<br />
de scénarios pour leur retour à<br />
la maison en sont quelques exemples.<br />
Nombreux aussi sont ceux qui souhaitent<br />
s’équiper d’outils leur donnant un aperçu<br />
de leurs différents systèmes. Minusines<br />
leur propose alors des solutions munies de<br />
serveurs intégrés permettant de visualiser<br />
diverses installations sur un écran tactile<br />
et de les monitorer depuis cet écran ou<br />
tout autre dispositif mobile comme un<br />
smartphone.<br />
D’autres innovations émergent seulement,<br />
comme l’IoT. « Dans un futur proche,<br />
tous les électroménagers seront interconnectés.<br />
Réfrigérateur, télévision, fer<br />
à repasser et machine à café échangeront<br />
des informations (sur leur niveau<br />
de charge, leur statut, leur maintenance,<br />
etc.) qui seront transmises à l’utilisateur.<br />
Certaines marques sont déjà spécialisées<br />
dans ce domaine. Mais si toutes peuvent<br />
faire de l’IoT, tout l’enjeu sera de centraliser<br />
les données pour en retirer des<br />
informations utiles et assimilables par<br />
l’utilisateur. À plus large échelle, évoquons<br />
aussi les réseaux intelligents entre<br />
immeubles cette fois. Il faut doter tous les<br />
nouveaux bâtiments d’une infrastructure<br />
data qui rende possible l’émergence de<br />
villes intelligentes au sein desquelles les<br />
édifices échangeront des données dans le<br />
but d’optimiser la consommation d’énergie<br />
et d’éviter les fluctuations sur le réseau<br />
électrique. Bien sûr, en la matière, la<br />
cybersécurité joue un rôle important dans<br />
le choix de nos partenaires. Nous veillons<br />
à ce que les données de notre clientèle<br />
bénéficient de protocoles de haute sécurité,<br />
en particulier celles de nos clients<br />
professionnels qui sont les plus exposés<br />
au risque de piratage. Les réseaux informatiques<br />
étant relativement bien protégés<br />
aujourd’hui, les cybercriminels trouvent<br />
d’autres portes d’entrée dans les systèmes<br />
de leurs cibles. Le but est donc de sécuriser<br />
toutes les données, peu importe de quel<br />
appareillage elles proviennent », explique<br />
Sanel Imamovic.<br />
Outre la sécurité des produits, le marché<br />
se préoccupe également de leur flexibilité<br />
: « les bâtiments de demain changeront<br />
régulièrement de structure. S’ils<br />
sont conçus de façon modulaire, les<br />
installations techniques dont ils seront<br />
équipés devront s’adapter à différentes<br />
configurations et permettre l’aménagement<br />
d’espaces multifonctionnels », ajoute<br />
le Business Manager.<br />
Des concepts et solutions<br />
de génie technique<br />
parfaitement adaptés<br />
au marché luxembourgeois<br />
en transition<br />
Une chose est sûre : ces tendances continueront<br />
d’évoluer en réponse à l’innovation<br />
technologique, aux changements
52<br />
réglementaires et à la prise de conscience<br />
écologique. Pour accompagner ses clients<br />
dans la mise en œuvre de ces concepts<br />
émergeants, Minusines a constitué une<br />
équipe faisant office, en quelque sorte, de<br />
bureau d’études interne. Selon le résultat<br />
que le client souhaite obtenir, celle-ci<br />
recherche et combine différentes technologies<br />
et le matériel nécessaire pour<br />
donner vie à la solution spécifique qui<br />
répondra à ses attentes !<br />
Coup de projecteur sur l’éclairage<br />
Le domaine de l’éclairage n’est pas en reste<br />
en matière d’innovation. Parmi les principales,<br />
au-delà de l’évolution des LED : le<br />
lifi – une technologie de communication<br />
sans fil permettant de transmettre des<br />
données, au même titre que le wifi, mais<br />
via des luminaires plutôt qu’un router –<br />
ou encore le « Human Centric Lighting »<br />
(HCL) – des solutions d’éclairage artificiel<br />
qui simulent, en température de couleur<br />
et en intensité, l’évolution de la lumière<br />
naturelle au cours de la journée pour se<br />
calquer sur l’horloge biologique interne<br />
des utilisateurs. Plus simples mais plus<br />
répandus, les luminaires qui permettent<br />
un changement de température de couleur<br />
via un commutateur remplacent petit<br />
à petit les éclairages LED à température<br />
de couleur fixe. D’ailleurs, Minusines<br />
vient d’intégrer des dalles LED de ce type<br />
dans le catalogue de sa propre marque,<br />
Luxproof. Le produit permet aux usagers<br />
d’opter pour une température de couleur<br />
entre 3.000 et 4.000 kelvins.<br />
Ces technologies, et bien d’autres, sont<br />
la spécialité d’un département entièrement<br />
dédié à l’éclairage. Une dizaine de<br />
collaborateurs y travaille, au showroom<br />
pour conseiller les particuliers ou au sein<br />
d’équipes plus techniques pour traiter avec<br />
la clientèle professionnelle : électriciens,<br />
architectes, bureaux d’études, etc. « Nous<br />
conseillons nos clients dans le choix<br />
d’une solution d’éclairage adaptée à leurs<br />
besoins et à leur budget. Il ne s’agit pas<br />
seulement de leur fournir les luminaires<br />
appropriés, mais aussi de les accompagner<br />
dans la gestion de l’éclairage (gradation de<br />
la lumière, contrôle des points lumineux,<br />
etc.). Afin de proposer la meilleure solution<br />
en toutes circonstances, nos équipes<br />
peuvent réaliser des visites de chantier<br />
leur permettant de bien cerner le projet<br />
mais aussi des études d’éclairage (via un<br />
logiciel simulant notamment le niveau<br />
d’éclairement) respectant les réglementations<br />
nationales et normes européennes<br />
en vigueur », indique Sergio Rodrigues.<br />
Son expertise, l’équipe la partage régulièrement<br />
avec sa clientèle professionnelle<br />
lors de formations organisées par ses<br />
soins. « Le transfert de compétences nous<br />
démarque de nos concurrents et nous<br />
tient particulièrement à cœur. C’est ainsi,<br />
notamment, que nous offrons une réelle<br />
valeur ajoutée à nos clients », poursuit-il.<br />
Pour permettre cette transmission, les<br />
collaborateurs de Minusines se tiennent<br />
informés des évolutions technologiques<br />
en suivant eux-mêmes des formations<br />
auprès des partenaires de l’entreprise.<br />
Celle-ci travaille avec des fournisseurs<br />
de renom, qui proposent des produits de<br />
qualité et à la pointe de la technologie,<br />
comme Bega, Ledvance ou encore Osram.<br />
La diversité des solutions proposées<br />
permet à la société de couvrir toutes les<br />
applications possibles : éclairage intérieur<br />
ou extérieur, de secours, architectural,<br />
décoratif ou technique.<br />
MINUSINES S.A.<br />
8, rue François Hogenberg<br />
L-1735 Luxembourg<br />
www.minusines.lu
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POSSIBILITÉS<br />
Avec la construction modulaire ALHO, la réalisation de<br />
tout type de façade est possible: Crépi, bois ou façades<br />
suspendues et ventilées en métal, céramique ou stratifié<br />
haute pression.<br />
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54<br />
BRÈVES<br />
COMMUNALES SUD<br />
PAR PAULINE PAQUET<br />
BETTEMBOURG<br />
STEINFORT<br />
DUDELANGE<br />
Du 25 novembre au 10 décembre<br />
se déroule l’action « Orangez votre<br />
monde », dans le cadre de l’Orange<br />
Week <strong>2023</strong>, qui a pour but de lutter<br />
contre la violence faite à l’égard des<br />
filles et des femmes. La commune de<br />
Bettembourg y prendra part en diffusant<br />
le film « Blanquita » de Fernando<br />
Guzzino le 7 décembre à 20h. Ce long<br />
métrage raconte l’histoire de Blanca,<br />
18 ans, qui vit à Santiago dans un<br />
foyer pour mineurs dirigé par le prêtre<br />
Manuel Cura. Témoin clé d’une affaire<br />
de scandale sexuel impliquant des politiciens,<br />
Blanca se retrouve poussée au<br />
centre de l’attention médiatique par<br />
Manuel. Elle devient une héroïne féministe<br />
pour certains, mais plus l’enquête<br />
avance, moins le rôle de Blanca semble<br />
clair.<br />
Source : bettembourg.lu<br />
À l’occasion de la Journée nationale<br />
de l’arbre, la commune de Steinfort a<br />
convié, le 19 novembre dernier, ses<br />
jeunes citoyens nés en 2019 à participer<br />
à la plantation collective de trois arbres.<br />
Cette tradition, vieille de près de trois<br />
décennies et consistant à planter un<br />
arbre pour chaque nouveau-né, a évolué<br />
et l’administration souhaite désormais<br />
impliquer les enfants plus âgés<br />
dans cette initiative. Sammy Wagner,<br />
bourgmestre, a souligné l'importance<br />
cruciale de ces actions dans la lutte<br />
contre le changement climatique. Pour<br />
marquer son engagement en ce sens,<br />
la Ville a décidé de verser 40 euros par<br />
enfant à l'ASTM – Action Solidarité Tiers<br />
Monde afin de soutenir un projet de<br />
développement au Togo.<br />
Source : steinfort.lu<br />
À partir de quel âge un enfant peut-il<br />
posséder son propre smartphone,<br />
combien de temps un enfant peut-il<br />
passer devant les écrans, comment les<br />
protéger des abus et du cyberharcèlement<br />
sont autant de questions que les<br />
parents peuvent se poser. Pour tenter<br />
d’y répondre et leur apporter des<br />
conseils pratiques, Sega Dudelange, en<br />
collaboration avec Bee Secure, organise<br />
une soirée d’information « Enfants,<br />
ados & internet – un défi pour les<br />
parents » en langue luxembourgeoise<br />
avec interprétation en français. L’entrée<br />
est gratuite, mais une inscription est<br />
obligatoire auprès du service Égalité de<br />
la ville de Dudelange.<br />
Source : dudelange.lu<br />
ESCH-SUR-ALZETTE<br />
Chaque vendredi à 14h30, le Musée<br />
national de la résistance et des droits<br />
humains organise une « Memorial<br />
Walk ». Alternativement en français,<br />
allemand et anglais, ces promenades<br />
gratuites permettent aux amateurs<br />
d’histoire d’explorer différents lieux de<br />
mémoire, dont le musée, la Place de la<br />
synagogue ou encore l’hôtel de ville,<br />
qui ont été érigés pour commémorer<br />
les victimes du régime nazi et de l’occupation<br />
ainsi que pour célébrer la libération.<br />
La visite permet aussi de découvrir<br />
l’architecture du centre-ville eschois du<br />
début du 20 e siècle. Des visites guidées<br />
sont également proposées pour les<br />
écoles, associations et groupes.<br />
Source : citylife.esch.lu<br />
SCHIFFLANGE<br />
Après sa première saison estivale active,<br />
le gîte « Schëfflenger Zirkuswon », situé<br />
à l’entrée de la forêt Schmëttbësch<br />
en haut de la rue du Parc, fermera<br />
ses portes jusqu’à la fin du mois de<br />
février. L’administration communale de<br />
Schifflange s’est dite très satisfaite du<br />
succès touristique de cet hébergement.<br />
D’après le premier bilan dressé par<br />
l’exploitant Simpleviu, 100 réservations<br />
ont été faites, 20% par des résidents et<br />
80% par des touristes, et les visiteurs<br />
ont attribué au lieu une excellente<br />
moyenne de 4,7 sur 5. Le Minett Trail<br />
et ses 90 km de nature resteront quant<br />
eux ouverts au public.<br />
Source : schifflange.lu<br />
DIFFERDANGE<br />
Vivre de façon durable s’envisage de<br />
manière collective : telle est la vision<br />
de la Ville de Differdange qui organise<br />
le samedi 9 décembre un atelier sur<br />
le sujet. Au programme : présentation<br />
de la mission « Net Zero Differdange<br />
2030 », discussions sur les défis et<br />
opportunités de durabilité pour la<br />
commune et cocréation d’initiatives<br />
pour un avenir plus vert. En outre, une<br />
garderie active sera organisée pour<br />
les enfants où ils pourront participer à<br />
des activités ludiques, à une lecture de<br />
livres et à un échange d’idées autour de<br />
la thématique.<br />
Source : differdange.lu
www.telindus.lu
56<br />
| ICT<br />
CLOUD : DES SOLUTIONS<br />
MULTIPLES ET HYBRIDES<br />
PLUS QUE JAMAIS ADAPTÉES !<br />
Si le cloud se déploie à vitesse grand V, son adoption au Luxembourg<br />
demeure plus lente que chez ses voisins européens. Pourquoi ?<br />
Qu’est-ce qui pousse aujourd’hui les organisations à accélérer<br />
le mouvement ? Et, surtout, comment appréhender au mieux la<br />
transformation ? Quentin Bechoux, Cloud Transformation Senior<br />
Manager, et Xavier Roch Lhotellier, Consulting Director & Customer<br />
transformation Leader chez PwC Luxembourg, répondent à ces<br />
questions.<br />
Globalement, où en sont les organisations<br />
luxembourgeoises dans leur<br />
transformation cloud ?<br />
XRL : Le Grand-Duché accuse un certain<br />
retard sur ses voisins quant à l’adoption<br />
des services cloud du fait de la spécificité<br />
des industries du marché et notamment<br />
de la prépondérance du secteur financier<br />
dans son économie. En effet, les banques<br />
ont longtemps été réfractaires à migrer<br />
vers le cloud en raison, d’une part, de la<br />
sensibilité de leurs données et, d’autre<br />
part, d’une règlementation relativement<br />
complexe. Cependant, la circulaire<br />
22/806 de la Commission de Surveillance<br />
du Secteur Financier (CSSF) relative à<br />
l’externalisation a clarifié les choses en<br />
facilitant désormais l’accès au cloud à<br />
cette industrie. Les freins auparavant bloquants<br />
disposent aujourd’hui de réponses<br />
permettant de rassurer les décideurs et<br />
d’accélérer leur migration vers le cloud.<br />
Qu’est-ce qui pousse les organisations<br />
à se tourner davantage vers le cloud ?<br />
QB : La réponse tient en quelques mots :<br />
coût, agilité, accessibilité, rapidité,<br />
collaboration, innovation, évolutivité<br />
et résilience. Une migration adéquatement<br />
opérée dès le départ permet de<br />
réaliser des économies. Une entreprise<br />
qui mise sur des logiciels « on-premise »,<br />
c’est-à-dire installés dans son environnement<br />
propre, doit investir dans des<br />
serveurs, ce qui représente un coût initial<br />
et opérationnel conséquent. En recourant<br />
au cloud, elle économise non seulement<br />
en passant d’un modèle CAPEX et OPEX<br />
à du OPEX complet, mais elle bénéficie<br />
aussi d’une infrastructure agile capable<br />
de suivre rapidement ses évolutions :<br />
ajouter ou supprimer des serveurs ne prend<br />
que quelques minutes avec des outils de<br />
cloud public et, en cas de coup dur, aucun<br />
serveur ne lui reste sur les bras et ne lui<br />
coûte de l’argent.<br />
XRL : Par ailleurs, le cloud est un outil<br />
d’accélération digitale qui confère un<br />
réel avantage compétitif. Aujourd’hui,<br />
les fournisseurs redoublent d’efforts<br />
pour attirer les clients en innovant en<br />
permanence. Ils mettent à disposition de<br />
nouveaux outils ou fonctionnalités (collaboratifs<br />
notamment et interopérables) qui<br />
sont plus facilement accessibles dans le<br />
cloud mais qui demeureront indisponibles<br />
« on-premise » à terme. Une société qui<br />
profite de ces innovations et les adapte à<br />
son métier tirera forcément son épingle<br />
du jeu par rapport à un concurrent qui les<br />
ignore. Par conséquent, les entreprises qui<br />
persisteraient à n’utiliser que des applications<br />
« on-premise » prendraient le risque<br />
de voir leurs logiciels décommissionnés<br />
à un moment ou à un autre, ce qui aurait<br />
un impact probant sur leur « business<br />
continuity ».<br />
Quelles sont les principales solutions<br />
disponibles et comment réussir leur<br />
adoption ?<br />
XRL : L’offre cloud à destination des<br />
entreprises est en plein boum et de plus<br />
en plus diverse. Entre cloud public, cloud<br />
privé et, désormais, cloud souverain, certains<br />
dirigeants peinent à définir la bonne<br />
stratégie pour leur société, l’idéal étant de<br />
ne pas mettre tous ses œufs dans le même<br />
panier et d’opter pour le multicloud, à<br />
savoir une combinaison de différentes<br />
solutions, après avoir réalisé bien entendu<br />
des étapes primordiales comme la classification<br />
de ses données (structurées, non<br />
structurées, financières, commerciales,<br />
etc.).<br />
La plupart des entreprises évoluent déjà<br />
dans un environnement hybride, voire<br />
multicloud, notamment depuis la pandémie<br />
de Covid-19 qui a fait naître un<br />
appétit pour les outils de communication<br />
comme Teams, Sharepoint Online, Google<br />
Meet ou Zoom. Le problème : elles ont<br />
adopté ces solutions dans la précipitation<br />
pour la plupart, sans les cartographier de<br />
la bonne manière avec leur système d’information<br />
ni définir de réelle stratégie.<br />
Or, la migration vers le cloud représente<br />
un changement interne conséquent qui<br />
ne saurait s’appréhender que sous l’angle<br />
technique. Il convient d’abord de l’aborder<br />
du point de vue métier, en définissant une<br />
vision claire et réfléchie. La technologie,<br />
elle, suivra. Par ailleurs, la transition doit<br />
s’opérer dans un timing qui fasse sens par<br />
rapport aux priorités de la société et qui<br />
permette un accompagnement à la prise<br />
en main des utilisateurs.<br />
La sécurité des données n’est-elle donc<br />
plus une entrave au développement du<br />
cloud ?<br />
QB : Ce qui a freiné le recours au cloud<br />
public en particulier est la croyance –<br />
erronée – qu’il n’est pas suffisamment<br />
sécurisé. Un opérateur comme Amazon<br />
Web Services (AWS) ou Microsoft déploie<br />
pour ainsi dire une armée de spécialistes<br />
pour assurer la sécurité de ses produits, des<br />
ressources que toute autre entreprise ne<br />
pourrait jamais allouer à son cloud privé.<br />
D’ailleurs, 99% des problèmes de sécurité
57<br />
Xavier Roch Lhotellier et Quentin Bechoux<br />
survenant dans le cloud public sont le fait<br />
d’une erreur humaine liée à une mauvaise<br />
utilisation ou configuration de l’outil.<br />
Seul le pourcent restant est à attribuer au<br />
cloud provider, ce qui en fait finalement la<br />
solution la plus sûre ! Néanmoins, le fait<br />
que les grands acteurs du cloud soient<br />
américains (Microsoft, AWS, Oracle, etc.)<br />
demeure un souci pour les organisations<br />
traitant des données sensibles telles que<br />
les sociétés financières ou les gouvernements.<br />
C’est la raison pour laquelle se<br />
multiplient des solutions de cloud souverain.<br />
Pour ne mentionner qu’une initiative<br />
luxembourgeoise, citons Clarence,<br />
joint-venture de Proximus et LuxConnect.<br />
Basée sur la technologie de Google mais<br />
opérée et gérée localement, elle offre la<br />
garantie qu’aucune donnée ne s’échappe<br />
du Grand-Duché.<br />
Cloud souverain ou non, l’autre facteur<br />
important est le chiffrement des données.<br />
Jusqu’à présent, les clés de chiffrement<br />
étaient gérées directement depuis le fournisseur.<br />
Aujourd’hui, des solutions qui<br />
permettent de garder le contrôle de ces<br />
clés ont été mises sur le marché. De cette<br />
façon, le provider n’a accès qu’à des données<br />
cryptées dont il ne pourrait rien tirer.<br />
Associé à différents fournisseurs, PwC<br />
Luxembourg accompagne ses clients<br />
dans l’élaboration d’une stratégie<br />
cloud adaptée, mais peut aussi leur<br />
fournir des solutions technologiques.<br />
Pouvez-vous nous en dire plus ?<br />
XRL : Nos équipes respectives proposent<br />
effectivement des solutions technologiques<br />
d’AWS, de Microsoft Azure ou de<br />
tout autre provider. Nous entretenons<br />
avec ces fournisseurs des relations partenariales<br />
fortes et même stratégiques qui<br />
nous permettent d’apporter à nos clients<br />
une réelle valeur ajoutée : les providers<br />
fournissent la technologie à laquelle PwC<br />
ajoute une couche métier, de gestion de<br />
projet et d’accompagnement du changement.<br />
En d’autres mots, nos experts<br />
métier issus des différentes industries<br />
accompagnent ainsi nos spécialistes<br />
techniques afin d’offrir une proposition<br />
de valeur complète à nos clients dans un<br />
schéma collaboratif optimal.<br />
QB : Concrètement, nous aidons nos<br />
clients à amorcer leur migration grâce<br />
à une stratégie adéquate. Nous veillons<br />
particulièrement à la maîtrise des<br />
coûts ainsi qu’à la bonne allocation des<br />
ressources humaines, un enjeu clé car le<br />
cloud transforme profondément certains<br />
métiers. Quand une entreprise passe à<br />
l’informatique dématérialisée, elle bascule<br />
vers une « Infrastructure as code » :<br />
toutes les contraintes physiques liées au<br />
data centre et à la connectivité étant à la<br />
charge du fournisseur, les employés qui<br />
étaient auparavant dédiés à ces tâches<br />
doivent acquérir de nouvelles compétences<br />
relatives au codage ou au chiffrement<br />
par exemple. Nous accompagnons<br />
ainsi nos clients dans l’« upskilling » de<br />
leurs collaborateurs et dans le recrutement<br />
de manière qu’ils disposent des profils<br />
adéquats au moment opportun. Si tout<br />
cela est primordial pour une migration<br />
réussie, les talents tendent néanmoins à<br />
manquer… Les technologies sont matures,<br />
les esprits sont ouverts, reste à cultiver<br />
les bonnes compétences et à attirer les<br />
bons profils pour accélérer la migration au<br />
Luxembourg !<br />
PwC Luxembourg<br />
2, rue Gerhard Mercator<br />
L-1014 Luxembourg<br />
www.pwc.lu
58<br />
| ICT<br />
ENTRE CLARTÉ ET<br />
TRANSPARENCE,<br />
LE PREMIER CLOUD<br />
SOUVERAIN D’EUROPE<br />
EST LUXEMBOURGEOIS<br />
L’Europe et le Luxembourg sont en passe de reprendre le contrôle<br />
d’une partie de leur vie numérique avec le lancement de Clarence,<br />
contraction de « clarté » et « transparence », le cloud souverain<br />
déconnecté issu de la joint-venture entre Proximus Luxembourg<br />
et LuxConnect. Gérard Hoffmann, CEO de Proximus Luxembourg,<br />
présente les fonctionnalités du cloud souverain offert par<br />
Clarence et revient sur ses multiples avantages pour les clients<br />
des secteurs public et privé.<br />
Qu’est-ce que le cloud souverain et<br />
comment fonctionne-t-il ?<br />
Notre cloud souverain est installé sur deux<br />
data centres et est basé sur la solution<br />
« Google Distributed Cloud Hosted ». Nous<br />
nous sommes alliés à LuxConnect pour<br />
proposer ce type de service. Cette plateforme<br />
reprend la quasi-totalité des fonctionnalités<br />
du cloud public actuel, mais<br />
avec un accent mis sur celles dites « cloud<br />
native » qui concernent des domaines tels<br />
que l’intelligence artificielle, l’analyse de<br />
données, etc.<br />
En d’autres termes, nous opérerons localement<br />
la technologie de Google avec la<br />
certitude qu’aucune donnée ne sortira des<br />
data centres de LuxConnect. C’est ce qui<br />
confère à notre cloud sa souveraineté.<br />
N'y a-t-il pas un paradoxe à évoquer un<br />
cloud souverain au Luxembourg alors<br />
qu’une technologie américaine telle<br />
que Google est utilisée ?<br />
Non, car il existe en réalité trois dimensions<br />
de souveraineté dans le cadre de<br />
notre cloud.<br />
La première concerne celle des données<br />
et de leur résidence. Celles-ci sont intégralement<br />
stockées dans les data centres<br />
Tier IV de LuxConnect à Luxembourg.<br />
Le droit local luxembourgeois s’applique<br />
donc ici. Elles sont anonymisées<br />
et Google n’y a pas accès. En résumé, le<br />
géant américain ne connaît pas l’identité<br />
du client derrière les données.<br />
La seconde est la souveraineté opérationnelle<br />
puisque Clarence sous-traite<br />
à Proximus (et plus particulièrement<br />
à sa marque B2B Telindus) la gestion<br />
de la plateforme. Ainsi, Google ne peut<br />
pas l’éteindre ou la désactiver pour<br />
restreindre l’accès aux données à nos<br />
clients.<br />
La dernière est la souveraineté technologique.<br />
Bien que le logiciel soit issu de<br />
Google, ses composantes sont contrôlées<br />
localement par nos soins ce qui permet<br />
d’exécuter l’ensemble des charges de travail<br />
tout en conservant son indépendance.<br />
Un cloud souverain tel que Clarence<br />
possède-t-il des infrastructures qui lui<br />
sont propres ?<br />
Bien sûr, les data centres sont situés<br />
chez LuxConnect. Nos clients doivent<br />
seulement disposer d’une connexion à ce<br />
cloud, et ce grâce à des racks complétement<br />
dédiés à cela. De plus, cette plateforme<br />
permet d’isoler physiquement<br />
chaque client final grâce à des serveurs<br />
séparés qui empêchent ainsi la « contamination<br />
» de données.<br />
Quels sont les autres avantages du<br />
cloud souverain ?<br />
Outre la déconnexion qui est l’avantage<br />
principal, la solution est une plateforme<br />
à l’avant-garde de la technologie. Elle<br />
est en mesure d’accueillir des fonctionnalités<br />
de type LLM (Large Language<br />
Model), comme l’intelligence artificielle,<br />
contrairement aux autres plateformes<br />
sur le marché. C’est un point important<br />
à souligner notamment car le poids<br />
d’une technologie, qui peut considérablement<br />
impacter son stockage, diminue à<br />
mesure que celle-ci évolue. Aujourd’hui,<br />
de telles innovations ne nécessitent plus<br />
forcément de grandes infrastructures<br />
de stockage et peuvent être installées<br />
dans des data centres de plus petite<br />
envergure au Luxembourg. Il y a encore<br />
dix ans, ce n’était pas possible !<br />
Évoquons également l’aspect législatif.<br />
Nos clients bénéficient de toutes les<br />
innovations possibles tout en étant sous<br />
juridiction luxembourgeoise. En effet,<br />
nous sommes parvenus à sortir de la<br />
juridiction américaine pour être à 100%<br />
européen. Peu d’acteurs peuvent offrir<br />
ce cadre réglementaire alors que la prise<br />
de conscience concernant l’importance<br />
de la souveraineté digitale prend de<br />
plus en plus d’ampleur. Le Luxembourg<br />
jouit aussi d’une bonne réputation à<br />
propos de sa stratégie digitale, reconnue<br />
comme efficace à l’international. Par le<br />
passé, le Grand-Duché avait investi dans<br />
les satellites, aujourd’hui, il fait le même<br />
pari avec le cloud souverain et devient<br />
ainsi pionnier dans cette technologie.<br />
Le cloud souverain s’adapte-t-il à<br />
toutes les demandes des clients ?<br />
Si nous nous basons sur ce qu’il est<br />
possible de réaliser avec les technologies<br />
actuelles, alors la réponse est oui.<br />
Le cloud souverain s’adapte à une très
59<br />
Gérard Hoffmann<br />
grande variété de besoins, notamment<br />
en ce qui concerne le traitement des<br />
données de fonctionnalités liées à l’intelligence<br />
artificielle. Aujourd’hui, nous<br />
retrouvons des données de tout type qui<br />
sont parfois hautement confidentielles<br />
et qui touchent directement les citoyens.<br />
Je pense, par exemple, au domaine de<br />
la santé. Avoir recours au cloud public<br />
pour l’utilisation de ces données peut<br />
être dangereux. C’est notamment pour<br />
éviter ce risque de fuite que nous avons<br />
décidé de créer cette solution. Nous<br />
élargissons donc les possibilités pour nos<br />
clients issus du secteur privé ou public.<br />
Par exemple, une entreprise qui désire<br />
protéger ses données au niveau d’une<br />
chaîne de production est assurée de détenir<br />
un véritable contrôle sur celles-ci,<br />
car la solution proposée via Clarence est,<br />
en quelque sorte, une extension de leur<br />
informatique interne.<br />
Nous sommes parvenus<br />
à sortir de la juridiction<br />
américaine pour être<br />
à 100% européen<br />
Nous sommes intimement persuadés que<br />
de plus en plus de clients se tourneront<br />
vers ce type de cloud à l’avenir, en particulier<br />
parce que celui-ci propose à la fois<br />
une sécurité optimale des données et un<br />
cadre juridique renforcé par la réglementation<br />
européenne.<br />
Clarence, le résultat de la jointventure<br />
entre Proximus Luxembourg<br />
et LuxConnect.<br />
Gérard Hoffmann et Paul Konsbruck,<br />
CEO de LuxConnect, sont tous les deux<br />
administrateurs délégués de Clarence,<br />
la nouvelle structure qui abrite le cloud<br />
souverain. Elle est sous contrôle de l’État<br />
luxembourgeois avec LuxConnect et de<br />
l’État belge avec Proximus.<br />
Proximus Luxembourg<br />
18, rue du Puits<br />
L-8070 Bertrange<br />
www.telindus.lu
60<br />
| ICT<br />
CYFORT, UNE SÉRIE D’OUTILS<br />
DE CYBERSÉCURITÉ<br />
ACCESSIBLE À TOUS<br />
Dans un contexte de menaces cybernétiques en constante augmentation<br />
et de plus en plus sophistiquées, les experts en cybersécurité<br />
ne restent pas inactifs, comme en témoigne le projet CyFORT.<br />
Explications avec ses créateurs, Carlo Harpes et Arash Atashpendar,<br />
respectivement Managing Director et responsable de la R&D/CTO<br />
chez itrust consulting et itrust Abstractions Lab.<br />
AA : Le module de C5-DEC pour le développement<br />
de logiciels sécurisés assure le<br />
stockage et l’interconnexion de spécifications,<br />
de codes sources et de tests pour<br />
une traçabilité complète. Les fonctionnalités<br />
d'import/export et les opérations<br />
cryptographiques permettent de sécuriser<br />
la création et la distribution de logiciel.<br />
C5-DEC intègre et s’appuie sur d’autres<br />
solutions open source comme<br />
doorstop-dev, asciimatics, OpenProject,<br />
GitLab, threagile et Threat Dragon pour<br />
certaines de ses fonctionnalités telles que<br />
la gestion des exigences et des artefacts,<br />
la conception et les tests du système, la<br />
modélisation des menaces et l’évaluation<br />
des risques de sécurité.<br />
Pouvez-vous nous présenter le projet<br />
CyFORT ?<br />
CH : CyFORT, abréviation de « Cloud<br />
Cybersecurity Fortress of Open Resources<br />
and Tools for Resilience », est un projet de<br />
recherche visant à développer une série de<br />
logiciels open source pour la cybersécurité<br />
et mettant l’accent sur le cloud computing.<br />
En tant que logiciels libres et open<br />
source, tous les outils de cybersécurité<br />
de CyFORT et leur documentation technique<br />
seront rendus publics en ligne. Ces<br />
licences permissives permettent à chacun<br />
non seulement d’étudier nos outils, mais<br />
aussi de les adapter, de les modifier et de<br />
les personnaliser selon ses besoins, sans<br />
être soumis à ce que nous appellons « l’enfermement<br />
propriétaire de fournisseurs ».<br />
d’une méthodologie commune pour l’évaluation<br />
de la sécurité informatique (CEM).<br />
La certification CC donne aux utilisateurs<br />
l’assurance qu’un produit est conforme<br />
aux garanties de sécurité qu’il revendique.<br />
C5-DEC se compose de deux éléments<br />
clés : un logiciel et une base de connaissances<br />
comprenant des guides et munie<br />
d’un wiki de concepts clés CC. Ces<br />
éléments forment un ensemble cohérent,<br />
abordant des outils pour les CC, le<br />
développement sécurisé de logiciels et<br />
l’évaluation de la sécurité des systèmes<br />
cyber-physiques.<br />
En quoi C5-DEC améliore-t-il ces<br />
processus ?<br />
À quels utilisateurs votre solution<br />
s’adresse-t-elle ?<br />
CH : Notre cible inclut les concepteurs<br />
de logiciels et les experts en CC, avec un<br />
focus actuel sur le coaching des développeurs.<br />
Nous cherchons en ce moment<br />
quelques clients pour une formation sur<br />
C5-DEC. Ceux-ci bénéficieraient d’un<br />
coaching gratuit en échange de retours<br />
écrits sur l’utilisation de notre outil.<br />
Typiquement, je pense à certains cas de<br />
figure concrets comme le déploiement de<br />
Luxchat, l’application mobile de dépôt de<br />
plaintes électroniques ou encore l’envoi<br />
d’un certificat de maladie électronique à<br />
la CCSS et à l’employeur par les médecins,<br />
sur accord du patient.<br />
Peut-on évoquer un outil spécifique<br />
développé dans le cadre de ce projet ?<br />
AA : Parmi les six sous-projets de CyFORT,<br />
nous nous concentrerons aujourd’hui sur<br />
celui dont l’état de développement est le<br />
plus avancé, à savoir C5-DEC, abréviation<br />
de « Common Criteria for Cybersecurity,<br />
Cryptography, Clouds – Design, Evaluation<br />
and Certification ».<br />
C5-DEC vise à évaluer de manière impartiale<br />
la sécurité des systèmes informatiques<br />
et des logiciels selon les Critères<br />
Communs (CC), un ensemble de normes<br />
reconnues internationalement (ISO/IEC<br />
15408), ainsi que selon la méthodologie<br />
complémentaire ISO/IEC 18045, traitant<br />
AA : Les normes CC et CEM, complexes et<br />
issues des efforts de plusieurs pays depuis<br />
1980, présentent de vastes exigences de<br />
sécurité et une méthodologie ardue. Les<br />
processus de certification, impliquant<br />
fournisseurs et laboratoires, sont souvent<br />
coûteux et longs. C5-DEC rend ces procédures<br />
plus accessibles et efficaces, avec<br />
une base de données CC, des outils pour<br />
les rapports d’évaluation et des listes de<br />
contrôle. Il aide les analystes et concepteurs<br />
grâce à des bases de données complètes<br />
pour la conception et l’évaluation<br />
de la sécurité.<br />
Y a-t-il d’autres fonctionnalités particulières<br />
de C5-DEC qui méritent d’être<br />
soulignées ?<br />
Tous les outils de<br />
cybersécurité de CyFORT<br />
et leur documentation<br />
technique seront rendus<br />
publics en ligne en tant<br />
que logiciels libres et<br />
open source<br />
Pourriez-vous nous donner un exemple<br />
d’utilisation pratique ?<br />
CH : Imaginez le fournisseur d’une carte à<br />
puce souhaitant faire certifier son produit<br />
en matière de sécurité informatique, soit<br />
en raison des recommandations réglementaires<br />
(RGPD, NISS), soit simplement
61<br />
Heinrich Fries, Ritika Pande, Agnese Gini, Ingo Senft, Guillaume Schaff, Marianne Guérin<br />
Ensuifudine Omar, Anna Chezganova, Carlo Harpes, Benjamin Hodzic et Camar Houssein<br />
pour instaurer la confiance chez ses<br />
utilisateurs.<br />
Les concepteurs utilisant C5-DEC peuvent<br />
filtrer les exigences des CC et se concentrer<br />
sur les exigences de sécurité, ainsi que<br />
les activités d'assurance liées à la cryptographie,<br />
et utiliser les éléments de la base<br />
de connaissances.<br />
Les laboratoires d’évaluation peuvent à<br />
leur tour utiliser la fonctionnalité orientée<br />
évaluation. Par exemple, elle a déjà été<br />
utilisée en interne dans le cadre d’un projet<br />
pour un client du secteur public, ainsi<br />
que dans des projets de recherche pour<br />
la Commission européenne et l’Agence<br />
spatiale européenne (ESA), ou pour la<br />
spécification d’un outil cryptographique.<br />
Quels sont les développements à venir<br />
pour C5-DEC ?<br />
AA : Nous mettrons à jour C5-DEC selon<br />
les retours des utilisateurs, mais aussi en<br />
fonction de nos découvertes lors de son<br />
utilisation sur le terrain. De plus, nous<br />
envisageons, entre autres, d’adapter son<br />
développement futur à l’outil en ligne,<br />
Fit4CSA, récemment publié par l’ILNAS<br />
et issu du projet CORAL. Enfin, nous<br />
souhaitons mieux adapter notre logiciel<br />
aux spécificités de l’Acte de Cybersecurité<br />
de l’UE ou CSA (règlement UE 2019/881)<br />
pour lequel C5-DEC fournit déjà certaines<br />
fonctionnalités.<br />
Comment et quand C5-DEC sera-t-il<br />
publié ?<br />
AA : La version alpha de C5-DEC se trouve<br />
sur la plateforme bien connue GitHub et<br />
peut être consultée via le lien suivant :<br />
https://github.com/AbstractionsLab.<br />
itrust consulting<br />
55, rue Gabriel Lippmann<br />
L-6947 Niederanven<br />
www.itrust.lu
62<br />
| ICT<br />
INCERT :<br />
LE CYBERBOUCLIER<br />
DU SECTEUR PUBLIC,<br />
MAIS PAS QUE !<br />
L’opinion s’accorde aujourd’hui pour dire que la cybersécurité ne<br />
concerne plus uniquement le particulier qui utilise son ordinateur<br />
et s’expose aux virus. La société se digitalise et cela demande à l’État<br />
et ses administrations de trouver de nouveaux outils pour protéger<br />
leurs données sensibles dématérialisées. Afin d’y parvenir, l’agence<br />
publique INCERT a pour mission d’apporter les solutions technologiques<br />
nécessaires, autant pour le secteur public que privé, à<br />
l’échelle nationale et internationale. Interview avec Sylvain Arts,<br />
Chief Business Officer, et Benoît Poletti, Chief Executive Officer de<br />
l’agence.<br />
Pouvez-vous présenter INCERT et le<br />
cœur de son activité ?<br />
SA : INCERT est une agence publique,<br />
plus précisément un groupement d’intérêt<br />
économique (GIE), directement rattachée<br />
à l’État luxembourgeois via le ministère de<br />
l’Économie. Elle a été créée en 2012 dans le<br />
but de mutualiser des compétences cyber<br />
et crypto en une seule et même entité au<br />
service de l’État. Sa première mission a<br />
été – et est encore – de sécuriser les puces<br />
électroniques des passeports grandducaux.<br />
Elle mobilise donc des PKI,<br />
c’est-à-dire des infrastructures à clés<br />
publiques, pour émettre des certificats<br />
cryptés et, ainsi, authentifier les documents<br />
de voyage.<br />
Par ailleurs, l’agence représente le secteur<br />
public national auprès d’organismes<br />
du monde entier. L’objectif est de faire<br />
valoir les compétences luxembourgeoises<br />
et les solutions développées au niveau<br />
national pour les commercialiser au-delà<br />
de nos frontières. Les bénéfices générés<br />
sont réinjectés dans l’agence afin de les<br />
réinvestir, entre autres, dans notre secteur<br />
Recherche et Développement (R&D). Ainsi<br />
se dessine un cercle vertueux. Par exemple,<br />
nous avons élaboré le produit Novento<br />
qui permet de sécuriser les événements<br />
sensibles, de l’inscription jusqu’aux<br />
badges d’accès physiques. Il a notamment<br />
été utilisé pour le dernier Sommet de chefs<br />
d’État à Grenade. Grâce à l’expérience<br />
acquise dans le cadre de près de 3.000<br />
événements internationaux, nous sommes<br />
en mesure d’encore mieux répondre aux<br />
demandes luxembourgeoises. Nous pouvons<br />
notamment supporter le ministère<br />
des Affaires étrangères dans la digitalisation<br />
du protocole d’État.<br />
Nous conseillons et<br />
accompagnons le secteur<br />
public dans son ensemble<br />
sur les sujets relatifs à la<br />
transition digitale<br />
BP : En tant que GIE, la neutralité est<br />
intrinsèque à notre identité. De ce fait,<br />
nous fonctionnons de manière tout à<br />
fait indépendante vis-à-vis de notre<br />
ministère de tutelle, ce qui nous permet<br />
de nous investir dans des projets qui ne<br />
le concernent pas. Ainsi, nous conseillons<br />
et accompagnons le secteur public<br />
dans son ensemble sur les sujets relatifs<br />
à la cybersécurité, menons pour lui des<br />
études de vulnérabilité et opérons un<br />
travail de surveillance du darknet afin<br />
de repérer d’éventuelles fuites de données<br />
sensibles ou d’identité.<br />
Au fil du temps, les missions attribuées<br />
à INCERT se sont diversifiées.<br />
Dites-nous en plus.<br />
SA : Le conseil de gérance et les représentants<br />
de l’État ont assez rapidement<br />
constaté que nos équipes avaient créé de<br />
la valeur à exploiter. Ils ont alors décidé
63<br />
Sylvain Arts et Benoît Poletti<br />
de s’en servir pour s’ouvrir à d’autres<br />
domaines, toujours en lien avec les activités<br />
historiques. Nous avons donc développé<br />
une offre autour des algorithmes<br />
de la cryptographie et des PKI, mais en<br />
l’ouvrant cette fois au secteur privé.<br />
Pour ce dernier, nous bénéficions d’une<br />
référence intéressante au niveau international<br />
puisque nous collaborons avec le<br />
groupe Harman, une filiale de Samsung,<br />
qui évolue notamment dans la cybersécurité.<br />
Aujourd’hui, cette solution est<br />
utilisée pour mettre à jour les systèmes<br />
embarqués dans les véhicules connectés<br />
de grandes marques allemandes sur<br />
quatre continents.<br />
Nous nous engageons également dans<br />
des missions de contribution ou d’assistance<br />
dans certains projets. Par exemple,<br />
nous soutenons le passage de l’ère du<br />
papier à celle du digital dans les communes,<br />
syndicats ou ministères en développant<br />
l’identité numérique. À cet égard,<br />
nous travaillons sur l’eWallet national,<br />
le futur portefeuille électronique pour<br />
toutes les pièces d’identité. Au niveau<br />
international, nous sommes la seule<br />
agence à avoir signé un mémorandum<br />
d’entente avec l’Organisation internationale<br />
pour les migrations (OIM). Cette<br />
dernière fait appel à nous pour mettre<br />
en place, par exemple, des solutions de<br />
gestion des registres nationaux ou des<br />
systèmes de digitalisation des processus<br />
étatiques à destination de pays émergents.<br />
Ce partenariat permet un meilleur<br />
encadrement des crises migratoires,<br />
nécessitant d’importantes ressources<br />
pour l’authentification des documents<br />
d’identité et de voyage, mais également<br />
de booster le développement de la<br />
cybersécurité dans les pays en difficulté<br />
dans ce domaine. Cette mission est capitale<br />
car, si ces derniers ne suivent pas<br />
la cadence mondiale, leurs citoyens ne<br />
pourront plus sortir de leur territoire, ou<br />
très difficilement.<br />
BP : En 2019, les ministères de la Santé<br />
et des Douanes nous ont sollicités pour<br />
que nous mettions en place un système<br />
de traçabilité des produits du tabac.<br />
Nous devions répondre à la réglementation<br />
européenne « Track & Trace »<br />
dont l’objectif est d’identifier chaque<br />
paquet de tabac vendu et/ou produit en<br />
Belgique et au Luxembourg. Ainsi, nous<br />
sommes devenus « national ID issuers » et,<br />
désormais, nous émettons en moyenne
64<br />
850 millions d’identifiants uniques par<br />
an !<br />
Nous avons réitéré notre partenariat avec<br />
le ministère de la Santé durant la pandémie.<br />
Comme nous sommes reconnus par le<br />
ministère des Affaires étrangères comme<br />
faisant autorité pour la production des<br />
visas sous forme de code QR, il nous a<br />
été demandé d’exploiter la même technologie<br />
pour les Covid Check utilisés<br />
notamment pour voyager. En effet, leur<br />
système est similaire : la production des<br />
documents de voyage digitaux, que ce<br />
soit les visas ou les certificats de vaccination,<br />
se fait par le biais d’une signature<br />
électronique contenue dans le code<br />
QR, ce qui permet son identification.<br />
Ainsi, nous sommes passés d’une technologie<br />
verticale (la production de documents)<br />
à une technologie transversale<br />
répondant à divers besoins et utilisations.<br />
Les cybermenaces<br />
sont multiples et il est<br />
indispensable d’adopter une<br />
vue à 360° pour en prendre<br />
toute la mesure<br />
Nous avons énormément ressenti la<br />
hausse des exigences durant cette<br />
période puisque nous devions répondre<br />
rapidement à des demandes qui évoluaient<br />
presque tous les jours. En<br />
revanche, en matière de technologie,<br />
nous n’avons pas connu d’énorme révolution,<br />
car nous maîtrisons notre activité et<br />
nous développons au rythme de celleci.<br />
Nous investissons beaucoup dans<br />
notre secteur R&D pour tenir la<br />
cadence. Aujourd’hui, ce qui revient de<br />
plus en plus sur la table, c’est la cryptographie<br />
post-quantique, c’est-à-dire<br />
la branche de notre activité qui vise à<br />
garantir la sécurité de l’information<br />
face à un ordinateur quantique. Celle-ci<br />
devrait, elle, provoquer une révolution.<br />
Les algorithmes protégeant notamment<br />
les transactions bancaires ou les passeports<br />
étaient jusqu’il y a peu considérés<br />
comme incassables, à tort ! Nous arrivons<br />
à l’heure du post-quantum et, bientôt,<br />
certains parviendront à résoudre ces<br />
fonctions mathématiques et, grâce aux<br />
résultats, à générer les mêmes clés que<br />
celles des cartes de crédits, des navigateurs<br />
et bien d’autres. Nous travaillons<br />
donc activement pour nous protéger de<br />
ces risques.<br />
Quelles valeurs portent l’agence<br />
INCERT ?<br />
LE CHIFFRE<br />
Près de<br />
3.000<br />
événements cybersécurisés par<br />
INCERT<br />
communes et les syndicats. Nous y enseignons<br />
les clés pour identifier les faux<br />
documents, évoquons l’identité digitale<br />
du futur et son impact sur les services<br />
communaux, etc. Notre panel de services<br />
est donc très large : nous pouvons<br />
répondre à la sollicitation d’une commune<br />
aujourd’hui, aider une association paraétatique<br />
en Éthiopie demain et collaborer<br />
avec une des plus grandes entreprises au<br />
monde après-demain.<br />
Avez-vous constaté une évolution dans<br />
les besoins nationaux et internationaux<br />
en matière de cybersécurité ?<br />
SA : Nous évoluons dans un secteur en<br />
perpétuelle mouvance, mais il est indéniable<br />
que nous constatons une accélération<br />
dans le dépoilement de solutions<br />
de cybersécurité et, surtout, une prise de<br />
conscience : la population a désormais<br />
une vision plus pragmatique des risques.<br />
Il ne s’agit plus uniquement de se protéger<br />
d’éventuels virus sur son ordinateur.<br />
Les menaces sont multiples et il<br />
est indispensable d’adopter une vue à<br />
360° du problème pour en prendre toute<br />
la mesure. Évidemment, la crise sanitaire<br />
– en particulier le premier confinement<br />
– a eu un véritable impact sur<br />
cette conscientisation. La généralisation<br />
du télétravail a nécessairement créé de<br />
nouveaux impératifs de sécurité.<br />
BP : Nous avons à cœur de nous investir<br />
pour la société au sens large. Grâce au<br />
chiffre d’affaires que nous générons par<br />
le biais de la vente de services et solutions<br />
à l’international, nous sponsorisons<br />
diverses associations. Par exemple, nous<br />
soutenons l’association SEVE – Savoir<br />
Être et Vivre Ensemble qui organise des<br />
ateliers philosophiques pour les enfants.<br />
Sa volonté d’enseigner le discernement<br />
et le pragmatisme dès le plus jeune âge<br />
a résonné avec notre métier. Nous avons<br />
également aidé une jeune navigatrice<br />
dans sa participation à la Mini-Transat,<br />
une course solitaire et sans assistance<br />
entre l’Europe et l’Amérique. Son projet<br />
illustrait des valeurs qui nous sont chères,<br />
telles que la rigueur, l’expertise et la<br />
résilience.<br />
SA : En parallèle, nous nous investissons<br />
dans le transfert de nos connaissances<br />
en organisant des séminaires dans les<br />
INCERT<br />
15, rue Léon Laval<br />
L-3372 Leudelange<br />
www.incert.lu
66<br />
| ICT<br />
LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DE<br />
L’ÉDUCATION ET DE L’ACCESSIBILITÉ<br />
Les écrans, que ce soient ceux des téléphones, des ordinateurs, des tablettes ou des télévisions, souffrent<br />
bien souvent d’une mauvaise réputation en matière d’éducation. Pourtant, ils présentent un potentiel non<br />
négligeable et, si utilisés correctement, ont la possibilité de moderniser l’enseignement dispensé à nos<br />
enfants. Les recherches effectuées par Apple pourraient de surcroît les rendre accessibles à tous, même à<br />
ceux trop souvent oubliés par la société, tels que les personnes atteintes d’un handicap ou d’un trouble du<br />
développement. Mike Da Costa, responsable service Éducation chez Lineheart, nous en dit plus.<br />
Mike Da Costa
67<br />
Parlez-nous des produits que vous<br />
proposez aux établissements scolaires.<br />
Nous équipons les salles de classe de<br />
tablettes numériques de la marque Apple,<br />
dont nous sommes revendeur agréé et<br />
certifié Authorised Education Specialist.<br />
Si les iPad apportent de nouvelles possibilités<br />
en matière de pédagogie et d’enseignement,<br />
le besoin s’est fait sentir de<br />
développer encore celles-ci. Nous avons<br />
donc fait le choix de diversifier notre<br />
gamme de produits en y ajoutant des<br />
tableaux blancs interactifs (TBI).<br />
Cet outil est un tout en un. Non seulement<br />
il remplace le tableau classique, mais il<br />
permet également de diffuser le cours.<br />
À cet égard, le TBI constitue une excellente<br />
alternative au projecteur puisqu’il a<br />
une durée de vie plus longue et engendre<br />
moins de coûts de maintenance. De plus,<br />
c’est une solution adaptée pour les grands<br />
et les petits. Nous travaillons principalement<br />
avec les écoles fondamentales, car<br />
c’est là que la demande est la plus forte,<br />
mais les élèves du secondaire peuvent eux<br />
aussi bénéficier de son plein potentiel. Et<br />
si ses fonctionnalités sont particulièrement<br />
intéressantes, ses résultats le sont<br />
aussi puisque nous avons constaté une<br />
hausse de la productivité dans les écoles<br />
où nous avons installé les TBI. Comme<br />
leur nom l’indique, ils accroissent l’interactivité<br />
des leçons : en les connectant<br />
aux iPad, le professeur peut préparer son<br />
cours à l’avance, le projeter sur le tableau<br />
et le mettre instantanément à disposition<br />
des élèves. Ces derniers sont dès lors en<br />
mesure de partager leur écran pour participer<br />
activement au cours, réaliser des<br />
exercices avec toute la classe ou prendre<br />
part à des jeux interactifs individuels et<br />
par équipe tels que des quiz, des activités<br />
ludiques en ligne, etc.<br />
Même si les enseignants sont généralement<br />
très satisfaits en optant pour le<br />
TBI, il se peut que certains expriment des<br />
hésitations quant à l’adoption de cette<br />
solution. En collaborant étroitement<br />
avec les fabricants pour proposer des<br />
produits adaptés, nous répondons donc<br />
positivement à ces préoccupations. Dans<br />
cette optique, nous leur présentons une<br />
solution hybride en intégrant un tableau<br />
blanc ou à craie traditionnel aux côtés de<br />
notre outil numérique. De cette manière,<br />
il devient possible de concilier les deux<br />
approches et d’explorer en douceur de<br />
nouvelles possibilités didactiques.<br />
Comment assurez-vous la bonne<br />
utilisation des TBI par le personnel<br />
enseignant ?<br />
Nous accompagnons les professeurs par<br />
une formation technique : nous leur expliquons<br />
comment utiliser le TBI et les iPad,<br />
séparément ou ensemble. Il est essentiel<br />
qu’ils comprennent les outils qu’ils ont<br />
entre les mains avant que nous les installions<br />
dans leur classe. Pour la partie<br />
pédagogique, nous collaborons avec des<br />
Apple Professional Learning Specialist<br />
(APLS) qui sont accrédités par le ministère<br />
de l’Éducation.<br />
Une fois le matériel intégré aux cours,<br />
nous nous chargeons de la maintenance.<br />
Bien que les enseignants puissent avoir<br />
des compétences en informatique, le<br />
temps dont ils disposent ne leur permet<br />
bien souvent pas de s’occuper des éventuelles<br />
mises à jour, de la résolution des<br />
bugs, etc. Lorsque ce type de situation<br />
se présente, il suffit de prendre contact<br />
avec notre service de support, de lui faire<br />
part du problème et nos collaborateurs<br />
prennent la main. Dans la plupart des<br />
cas, ils sont même capables de le faire à<br />
distance en quelques minutes !<br />
Nous avons à cœur d’assurer les projets<br />
de transformation digitale dans leur<br />
ensemble et de proposer un accompagnement<br />
complet. De ce fait, non seulement<br />
notre formule comprend la formation<br />
technique (et pédagogique par le biais de<br />
notre partenariat) et la maintenance, mais<br />
elle s’adapte également totalement aux<br />
besoins du client. Dans un premier temps,<br />
nous nous réunissons avec toutes les personnes<br />
concernées par le projet, que ce<br />
soit le personnel enseignant, le collège<br />
des bourgmestre et échevins ou encore le<br />
service technique communal, et échangeons<br />
sur les nécessités et les envies de<br />
chacun. Dans un second temps, nous nous<br />
concentrons sur l’analyse de l’infrastructure<br />
réseau. Un réseau de qualité est le<br />
point de départ essentiel à tout projet IT<br />
et il est plus que jamais important que ce<br />
dernier soit performant, stable et sécurisé.<br />
Audit, installation et configuration, monitoring<br />
et maintenance continue, Lineheart<br />
s’occupe de tout pour que travailler avec<br />
ces outils de plus en plus mobiles et<br />
connectés en permanence soit un plaisir.<br />
Une fois cette évaluation effectuée, nous<br />
formulons une offre complète au client,<br />
alignant parfaitement les demandes avec<br />
les besoins identifiés.<br />
Vous tentez également de développer<br />
l’accessibilité de vos produits.<br />
Tout à fait, nous avons constaté un réel<br />
besoin chez les personnes à besoins spécifiques<br />
qui éprouvent trop souvent des<br />
difficultés à utiliser les outils connectés<br />
tels que les smartphones, les ordinateurs<br />
ou les tablettes. Pour pallier ce problème,<br />
la marque Apple offre de nombreuses<br />
perspectives intéressantes : ses<br />
produits sont équipés de fonctionnalités<br />
permettant par exemple à une personne<br />
malvoyante ou aveugle de contrôler son<br />
iPhone grâce à une commande vocale. Il<br />
est même possible pour une personne à<br />
mobilité réduite d’utiliser son MacBook<br />
juste avec son regard : le système analyse<br />
le mouvement des yeux et en déduit les<br />
demandes de l’utilisateur.<br />
À l’ère de la digitalisation, il nous semble<br />
impératif de développer ces innovations<br />
afin que tout un chacun soit intégré à la<br />
société et dispose des mêmes opportunités.<br />
Pour donner vie à notre vision, nous<br />
menons actuellement un projet pilote<br />
dans un centre de formation où nous<br />
présentons de quelle manière utiliser les<br />
fonctionnalités Apple dédiées à l’accessibilité.<br />
Ainsi, les personnes concernées<br />
peuvent utiliser un iPhone, un iPad ou<br />
un MacBook comme n’importe qui. Si<br />
notre engagement est encore récent,<br />
nous constatons d’ores et déjà de véritables<br />
impacts. Les éducateurs et les<br />
infirmiers nous ont fait part des changements<br />
positifs qu’ils remarquaient chez<br />
leurs élèves ou patients : ces derniers<br />
manifestent davantage de motivation et<br />
de satisfaction au quotidien.<br />
Lineheart<br />
1, rue Drosbach<br />
L-3372 Leudelange<br />
www.lineheart.lu
68<br />
| ICT<br />
CK OFFICE TECHNOLOGIES :<br />
SOUTENIR LES PETITES<br />
ENTREPRISES AU NIVEAU IT<br />
Toujours dans l’innovation et<br />
l’anticipation des besoins, CK<br />
Office Technologies a développé<br />
et renforcé son offre IT avec un<br />
nouveau catalogue de produits<br />
et de services destinés aux TPE<br />
et PME. Frédéric Bonnel, Head<br />
of IT, nous les présente en<br />
exclusivité.<br />
Les évolutions du secteur IT sont<br />
constantes et souvent complexes pour qui<br />
n’est pas expert en la matière. La solution<br />
pour s’en sortir ? S’y intéresser, se mettre<br />
à jour régulièrement, suivre les tendances<br />
du marché, se former au besoin ou avoir<br />
un professionnel sous la main. Or, rares<br />
sont les TPE et PME qui peuvent se permettre<br />
d’embaucher une personne dédiée<br />
ou de libérer assez de temps pour acquérir<br />
les compétences nécessaires à la compréhension<br />
de cet univers parfois obscur.<br />
Conscient des besoins technologiques<br />
et informatiques de nombreuses petites<br />
structures ici au Luxembourg, CK Office<br />
Technologies a choisi de mettre plus que<br />
jamais son expérience et son expertise au<br />
service de celles-ci. « Nous avons décidé<br />
de développer une offre de produits spécifiques<br />
que nous avons regroupés en cinq<br />
catégories », annonce Frédéric Bonnel.<br />
Pour la première d’entre elles, CK a choisi<br />
d’utiliser l’acronyme DaaS pour « Device<br />
as a Service ». Un peu sur le principe du<br />
leasing, le département IT de CK propose,<br />
sur abonnement de trois, quatre ou cinq<br />
ans, un service informatique all in. « Avec<br />
le DaaS, nous voulons éviter au client de<br />
se soucier de son matériel informatique,<br />
donc nous lui procurons un ordinateur<br />
(HP, Lenovo ou Apple), le mettons en service,<br />
installons un antivirus et, si besoin,<br />
la suite Microsoft Office 365 par exemple.<br />
Nous pouvons aussi ajouter en option un<br />
clavier, une souris, un écran supplémentaire<br />
ou une docking station par exemple<br />
et tous ces éléments mis bout à bout<br />
permettent de définir la mensualité que<br />
le client devra payer. Bien sûr, en cas de<br />
problème, nous assurons également le<br />
SAV », explique Frédéric Bonnel. Autre<br />
avantage ? Lorsque l’abonnement touche
69<br />
permet aux serveurs de continuer à fonctionner<br />
plusieurs heures en cas de coupure<br />
de courant. À ce matériel s’annexe<br />
en général un contrat de maintenance qui<br />
nous permet d’aider nos utilisateurs en cas<br />
de problème », explique Frédéric Bonnel.<br />
que toutes les données ont été définitivement<br />
supprimées », assure-t-il. Côté sécurité<br />
et sauvegarde, le département IT de<br />
CK est aussi apte à éradiquer de potentiels<br />
virus et à restaurer le système lorsqu’il a<br />
été infecté ou crypté.<br />
Frédéric Bonnel<br />
à sa fin, le département IT de CK fournit<br />
du nouveau matériel récent au client, tout<br />
en y transférant immédiatement ses données.<br />
« Soit un nouvel ordinateur avec les<br />
données et le paramétrage de l’ancien »,<br />
ajoute le Head of IT.<br />
Seconde offre du nouveau catalogue : la<br />
vente d’infrastructures IT sur mesure.<br />
« Nous fournissons, installons et configurons<br />
des serveurs, mais aussi des antennes<br />
wifi, des routeurs et des firewalls pour protéger<br />
le réseau des attaques extérieures.<br />
Nous proposons aussi des NAS (Network<br />
Attached Storage) : ce sont des sortes de<br />
boîtiers qui contiennent plusieurs disques<br />
de stockage rattachés à un réseau. Dans la<br />
continuité, nous pouvons conseiller nos<br />
clients sur le choix d’équipements comme<br />
les UPS (Uninterruptible Power Supply),<br />
autrement dit un système de batteries qui<br />
Nouveaux services et ouverture d’un<br />
Repair Center<br />
Autres produits mis en avant, la sauvegarde<br />
de ces NAS : « Le NAS permet de<br />
faire un premier back-up local chez le<br />
client, donc les données sont non seulement<br />
présentes sur son ordinateur mais<br />
aussi sur le NAS. À cela s’ajoute une sauvegarde<br />
« externalisée » sur le cloud pour<br />
avoir deux sauvegardes sur deux sites<br />
géographiques différents (afin de ne pas<br />
perdre les données en cas de catastrophe<br />
naturelle par exemple). Il est important<br />
pour nos clients de savoir que leurs données<br />
sont hébergées au Luxembourg et<br />
c’est pourquoi nous nous sommes organisés<br />
pour le faire dès que possible à Bissen.<br />
L’engagement se fait sur douze mois et le<br />
prix démarre à partir de 1 TB, ce qui est<br />
suffisant pour 80% de nos clients, mais il<br />
est possible d’ajouter 2 ou 3 TB », assure<br />
le Head of IT.<br />
IMAC (Installation, Move, Add, Change)<br />
et RD (Remove et Dispose) font partie<br />
intégrante du quatrième nouveau service<br />
dévoilé par le département IT de CK.<br />
« Installation signifie qu’après l’achat,<br />
notre équipe vient mettre en place tout<br />
le matériel informatique, ce qui peut<br />
être utile pour les petites sociétés. Move,<br />
parce qu’en cas de déménagement nous<br />
désinstallons, déplaçons et réinstallons le<br />
matériel dans de nouveaux locaux. Add,<br />
car nous sommes en mesure d’intervenir à<br />
chaque fois qu’une entreprise veut ajouter<br />
de nouveaux équipements à son installation<br />
existante. Enfin, le Change consiste<br />
à faire évoluer le matériel, les logiciels,<br />
les configurations tout en minimisant<br />
les interruptions de service », détaille<br />
Frédéric Bonnel. « L’offre RD est quant à<br />
elle intéressante lorsque les équipements<br />
arrivent en fin de vie. Elle consiste à<br />
désinstaller et reprendre le matériel pour<br />
le recycler en fonction des souhaits du<br />
client. Il est possible de demander l’effacement<br />
des données des ordinateurs pour<br />
éviter la fuite de données personnelles ou<br />
confidentielles de l’entreprise (protection<br />
de la vie privée RGPD). CK délivre alors<br />
un certificat avec le numéro de série de<br />
la machine et du disque dur pour attester<br />
Permettre aux TPE et PME du<br />
pays de se concentrer sur leur<br />
cœur de métier en confiant<br />
leurs préoccupations IT<br />
à des professionnels<br />
Dernier service proposé par le département<br />
IT de CK et opérationnel à partir de<br />
décembre : le Repair Center. « Pour mener<br />
ces différentes missions en toute efficacité,<br />
l’équipe peut compter sur ses techniciens<br />
certifiés, ses outils de diagnostic<br />
et son atelier bien équipé. Celui-ci est<br />
notamment doté d’un vaste plan de travail<br />
de plus de 15 m linéaires qui permet aux<br />
équipes de préparer et de configurer tout<br />
le matériel des clients dans ses locaux de<br />
Leudelange, mais aussi d’effectuer des<br />
réparations conformes aux normes exigées<br />
par les constructeurs, et ce dans<br />
les meilleurs délais », annonce Frédéric<br />
Bonnel. Le département mise aussi sur<br />
l’économie circulaire via le « Green Act ».<br />
Cette initiative permet de recréer un<br />
ordinateur opérationnel en upcyclant des<br />
machines irréparables et jusque là vouées<br />
à être mises au rebut.<br />
Autant de produits et services qui<br />
devraient permettre aux TPE et PME du<br />
pays de se concentrer sur leur cœur de<br />
métier en confiant leurs préoccupations<br />
IT à des professionnels expérimentés,<br />
efficaces et répondant toujours présents.<br />
CK Office Technologies<br />
2, rue Léon Laval<br />
L-3372 Leudelange<br />
www.ck.lu
70<br />
| ICT<br />
LA RÉVOLUTION<br />
DE L’INTELLIGENCE<br />
ARTIFICIELLE AU<br />
SERVICE DU SPORT<br />
À l’heure où l’intelligence artificielle s’immisce de plus en plus dans<br />
de nombreux aspects de notre vie, Fujitsu marque un tournant<br />
technologique majeur en révolutionnant les procédés d’évaluation<br />
des performances dans des domaines comme la gymnastique<br />
artistique et au-delà. À travers une collaboration fructueuse avec<br />
la Fédération Internationale de Gymnastique (FIG), Fujitsu a développé<br />
un système innovant d’aide au jugement, propulsé par<br />
l'intelligence artificielle.<br />
L’outil des jurés<br />
La première démonstration de cette<br />
collaboration a eu lieu lors des 52 e<br />
Championnats du monde de gymnastique<br />
artistique, qui se sont déroulés à Anvers,<br />
en Belgique, du 30 septembre au 8 octobre<br />
<strong>2023</strong>. Fujitsu et la FIG ont remplacé l’ancienne<br />
approche du système de jugement,<br />
qui se fondait sur des capteurs, par une<br />
solution d’intelligence artificielle (IA)<br />
avancée, utilisant l’analyse d’images basée<br />
sur des caméras. Cette révolution dans le<br />
monde de la gymnastique permet d’améliorer<br />
l’évaluation des performances,<br />
offrant une expertise plus équitable, plus<br />
rapide et plus précise que jamais.<br />
Cette nouvelle solution technologique,<br />
nommée « Judging Support System », fruit<br />
de plusieurs années de travail, a été conçue<br />
pour faire face à l'évolution constante des<br />
compétences des gymnastes, en lien avec<br />
l’amélioration de la formation des athlètes<br />
et des équipements de gymnastique. Elle<br />
a ainsi été développée en partenariat avec<br />
la FIG depuis 2017, dans le but d’améliorer<br />
l’intégrité du sport en résolvant les<br />
défis liés au jugement, tout en garantissant<br />
l’équité et la transparence dans<br />
l’évaluation des performances. Depuis<br />
2019, ce système est progressivement<br />
intégré aux compétitions de la FIG, y compris<br />
les Championnats du monde de gymnastique<br />
artistique.<br />
L’IA développée par Fujitsu, connue sous<br />
le nom d’Human Motion Analytics (HMA),<br />
repose sur une technologie de reconnaissance<br />
de la posture en temps réel et<br />
d’une précision inégalée. Cette technologie<br />
révolutionnaire utilise, d’une part,<br />
un algorithme de correction unique qui<br />
réduit considérablement les distorsions<br />
(erreur d'estimation) de la reconnaissance<br />
de posture grâce à la technologie d’apprentissage<br />
en profondeur – un défi persistant<br />
dans l'analyse d'images – générant<br />
ainsi de grandes quantités de données<br />
d’entraînement pour différents environnements,<br />
tenant compte de facteurs tels<br />
que la luminosité de la salle et les couleurs<br />
de l’auditorium et de l’équipement.<br />
D’autre part, l’HMA applique la technologie<br />
de capture quadridimensionnelle,<br />
qui analyse plus de 1.000 mouvements<br />
humains de base, en quatre dimensions<br />
(trois dimensions ainsi que le temps) et<br />
reconnaît les actions comme une série de<br />
mouvements connectés plutôt que comme<br />
une pose capturée à un moment donné.<br />
Cette innovation permet donc d’identifier<br />
avec précision les mouvements complexes<br />
et rapides observés en gymnastique.<br />
En mettant la technologie<br />
au service des hommes,<br />
Fujitsu offre des solutions<br />
innovantes permettant<br />
d’optimiser divers secteurs<br />
d’activité<br />
Pour toutes les disciplines<br />
L’impact de cette collaboration ne se limite<br />
cependant pas à la gymnastique. Tout le<br />
monde du sport profitera de ce système<br />
d’aide au jugement basé sur l’IA élaboré<br />
par Fujitsu. Il pourra en effet être utilisé<br />
dans le cadre d’autres compétitions<br />
sportives et de leurs programmes d’entraînement,<br />
offrant une évaluation précise<br />
des compétences des athlètes et de<br />
leur maîtrise des éléments pendant les
71<br />
périodes d’entraînement, pour les aider<br />
à développer de nouvelles techniques et<br />
à prévenir les blessures. De plus, Fujitsu<br />
et la FIG prévoient de travailler conjointement<br />
à l’échelle mondiale pour fournir<br />
aux chaînes télévisées des analyses et des<br />
contenus visuels améliorés, basés sur les<br />
données générées par le système.<br />
Des améliorations en cours<br />
Et ce n’est qu’un début pour Fujitsu qui<br />
prévoit de lancer sa plateforme d'analyse<br />
du mouvement humain en avril 2024.<br />
Cette plateforme sera conçue pour aider<br />
à la formation des gymnastes, illustrant<br />
la vision de Fujitsu Uvance, qui s’engage à<br />
fournir des solutions digitales innovantes<br />
pour relever les défis économiques, sociétaux<br />
et environnementaux.<br />
La gymnastique est, certes, une discipline<br />
qui présente une des plus grandes variétés<br />
de mouvements humains, mais la technologie<br />
de numérisation de ces mouvements<br />
développée par Fujitsu pourra être appliquée<br />
dans divers autres secteurs d’activité,<br />
tels que le divertissement ou encore<br />
la santé.<br />
Par exemple, cette technologie ouvre la<br />
porte à de nouvelles expériences vidéo et<br />
des avancées en matière de production de<br />
jeux et d’animations, utilisant les données<br />
3D et l’évaluation du mouvement.<br />
De même, dans le domaine de la santé,<br />
l’IA peut être utilisée pour développer des<br />
soins préventifs et des thérapies par l’exercice,<br />
en aidant les experts à visualiser les<br />
mouvements corrects et en encourageant<br />
les utilisateurs à poursuivre l’exercice.<br />
L’IA est incontestablement en train de<br />
révolutionner la façon dont nous interagissons<br />
avec le monde qui nous entoure.<br />
En mettant la technologie au service des<br />
hommes, Fujitsu offre des solutions innovantes<br />
permettant d’optimiser divers<br />
secteurs d’activité. Grâce à son expertise<br />
technologique de pointe, Fujitsu contribue<br />
ainsi à résoudre les défis actuels, tout en<br />
ouvrant la voie à la créativité et à l’innovation.<br />
Il est clair que l’IA n’est plus<br />
l’avenir, elle est le présent, et Fujitsu est à<br />
l’avant-garde de cette révolution technologique.<br />
Fujitsu Luxembourg<br />
89c, rue Pafebruch<br />
L-8303 Capellen<br />
www.fujitsu-luxembourg.lu
72<br />
| ICT<br />
AC AUTOMATION<br />
CENTER :<br />
L’INFORMATIQUE<br />
COMMUNALE<br />
OPTIMISÉE<br />
Depuis que l’informatique a infiltré le milieu communal, AC<br />
Automation Center s’est fait le partenaire incontournable des administrations<br />
en matière d’infrastructures et de sécurité. Fin connaisseur<br />
des besoins du service public local, l’intégrateur s’est donné<br />
pour mission de maintenir l’outil informatique communal sûr, performant<br />
et disponible en toutes circonstances. Philippe Gallina, son<br />
directeur général, revient sur les atouts du modèle développé par<br />
la société.<br />
Pouvez-vous présenter AC Automation<br />
Center en quelques mots ?<br />
centaines de pare-feu et quelque 2.000<br />
switches en antennes wifi.<br />
AC Automation Center a été fondée il y<br />
a plus de 50 ans, en Belgique. La société<br />
luxembourgeoise, elle, a été créée 10 ans<br />
plus tard, quasiment au même moment<br />
que le syndicat intercommunal de gestion<br />
informatique (SIGI) et simultanément à<br />
l’émergence de l’informatique communale.<br />
Depuis toutes ces années, notre<br />
mission est d’accompagner les communes<br />
dans leur développement informatique.<br />
Le SIGI, d’un côté, développe les outils<br />
logiciels propres aux métiers communaux<br />
et AC, de l’autre, finance, fournit, intègre<br />
et assure le support des infrastructures<br />
informatiques et de sécurité nécessaires à<br />
leur fonctionnement. Par extension, nous<br />
proposons également nos services à toutes<br />
les entités qui relèvent de l’instance communale,<br />
qu’il s’agisse des écoles fondamentales,<br />
des syndicats intercommunaux,<br />
des offices sociaux, des centres culturels<br />
ou sportifs ou encore des maisons relais.<br />
Aujourd’hui, notre entreprise est partenaire<br />
de plus de 70 communes, de la moitié<br />
des offices sociaux du pays et d’une multitude<br />
d’écoles fondamentales. Au quotidien,<br />
nous assurons la gestion de 8.000<br />
ordinateurs, 400 serveurs, 300 routers, de<br />
AC Automation Center appartient à All<br />
for One Group S.E. Ce groupe, basé à<br />
Stuttgart et côté à la bourse de Francfort,<br />
génère plus de 450 millions d’euros de<br />
chiffre d’affaires ; une solidité financière<br />
qui apporte à nos clients l’assurance de la<br />
pérennité.<br />
Bien que l’entreprise fasse partie intégrante<br />
d’un groupe allemand et que ses<br />
activités aient débuté en Belgique, AC<br />
Automation Center Luxembourg est une<br />
société grand-ducale reconnue comme<br />
telle par la Chambre de Commerce qui lui<br />
a délivré le label « Made in Luxembourg ».<br />
Nos bureaux administratifs sont situés à<br />
Hamm et notre centre technique et logistique<br />
est basé à Esch-sur-Alzette. Nous<br />
tenons à cet ancrage local qui nous permet<br />
d’exercer nos activités au plus proche de<br />
nos clients.<br />
Comment votre offre de produits et de<br />
services se décline-t-elle ?<br />
Elle est construite sur trois piliers.<br />
Le premier s’articule autour de<br />
contrats de location, l’idée étant<br />
que les communes louent du matériel,<br />
non seulement pour aplanir les<br />
coûts, mais aussi pour bénéficier régulièrement<br />
d’une réévaluation de leurs<br />
besoins et d’une modernisation de leurs<br />
équipements pour un budget équivalent.<br />
En proposant ce modèle locatif, notre<br />
ambition est de maintenir un outil performant<br />
et à la pointe de la technologie.<br />
Le deuxième pilier de notre offre repose<br />
sur le service helpdesk. Il est fondamental<br />
pour AC puisque c’est par ce biais que nous<br />
maintenons le haut niveau de service qui<br />
nous distingue d’autres intégrateurs IT.<br />
Nous accompagnons les communes depuis<br />
tant d’années que nous connaissons parfaitement<br />
leurs métiers et leurs besoins,<br />
ce qui nous permet de résoudre leurs problèmes<br />
au quotidien. En moyenne, nous<br />
répondons à quelque 10.000 appels par<br />
an, mais notre philosophie est de prévenir
73<br />
Philippe Gallina<br />
plutôt que de guérir. C’est pourquoi, heure<br />
par heure, notre système de monitoring<br />
contrôle la totalité des équipements<br />
installés chez nos clients : mises à jour<br />
Windows, antivirus, backups, espace sur<br />
les serveurs… tout est passé au crible afin<br />
d’identifier les risques potentiels.<br />
Notre modèle ne laisse<br />
rien au hasard<br />
pour garantir la fiabilité<br />
de l’informatique<br />
communale<br />
Enfin, le dernier pilier est le support hardware<br />
qui assure à l’utilisateur une prise en<br />
charge, un suivi et une résolution en cas<br />
de panne. Nous nous engageons contractuellement<br />
à intervenir dans un laps de<br />
temps bien déterminé qui réduit autant<br />
que possible la durée d’immobilisation<br />
d’un service.<br />
Est-il possible de bénéficier de l’un ou<br />
l’autre service séparément ?<br />
Notre modèle ne laisse rien au hasard<br />
pour garantir la fiabilité de l’informatique<br />
communale. Si nous devions reprendre<br />
la maintenance d’une commune qui a eu<br />
recours aux services d’un autre intégrateur,<br />
nous serions contraints d’analyser<br />
l’équipement mis en place et sa configuration<br />
pour nous assurer de pouvoir rendre<br />
un niveau de service aussi haut que lorsque<br />
nous monitorons ou intervenons sur<br />
nos propres équipements. C’est donc plus<br />
contraignant, mais pas inenvisageable.<br />
D’ailleurs, au sein de chaque pilier, nous<br />
essayons de proposer une offre flexible<br />
en fonction des doléances de nos clients.<br />
Une commune souhaite louer nos ordinateurs<br />
mais faire l’acquisition des écrans<br />
par exemple ? C’est une option. Une autre<br />
ne veut pas d’un contrat de support sur<br />
la totalité de son parc d’imprimantes ?<br />
Nous nous adaptons. S’il est possible de<br />
proposer une offre à la carte, notons tout<br />
de même que nos clients apprécient avoir<br />
un « one-stop shop » qui s’occupe de tout,<br />
raison pour laquelle ils optent généralement<br />
pour nos standards.<br />
La sécurité informatique est votre<br />
second domaine d’expertise. Que<br />
proposez-vous en la matière ?<br />
Notre mission est de garantir que les<br />
dispositifs de sécurité sont aux normes<br />
et répondent aux menaces que nous<br />
connaissons, mais aussi de sensibiliser les<br />
responsables politiques et informatiques
74<br />
L’OFFRE COMPLÈTE D’AC AVEC DES COÛTS SOUS CONTRÔLE !<br />
Les 3 piliers pour un prix fixe et un service 4 , tout compris<br />
1 2 3<br />
CONTRAT DE LOCATION SERVICE - HELPDESK SUPPORT HARDWARE<br />
Un contrat de location avec des<br />
coûts maîtrisés et une garantie<br />
de maintenir la performance des<br />
équipements dans le temps.<br />
Help desk téléphonique<br />
Contrôle à distance PC,<br />
imprimantes,...<br />
Vérification des anti virus /<br />
backups / monitoring des<br />
serveurs, etc.<br />
Intervention sur site<br />
Réparations et échanges des<br />
équipements défectueux avec<br />
garantie des délais d’intervention:<br />
Next day - 4h - 6h<br />
aux « best practices » qui ne peuvent être<br />
négligées, car les communes collectent et<br />
traitent des informations confidentielles<br />
qui doivent faire l’objet de la plus haute<br />
attention. D’ailleurs, la question n’est<br />
jamais de savoir si un incident va arriver,<br />
mais quand il va arriver. Nous continuerons<br />
à marteler ce message dans les<br />
années à venir, d’autant plus que le travail<br />
à distance, largement répandu depuis<br />
la crise du Covid-19, augmente le risque<br />
d’intrusion dans un système. C’est pourquoi<br />
nous faisons évoluer en permanence<br />
notre politique de sécurité en coordination<br />
avec CASES Luxembourg et le CIRCL,<br />
deux organismes indépendants qui ont<br />
réalisé de multiples audits en la matière<br />
auprès de nos clients.<br />
Quel message adresseriez-vous aux<br />
administrations dont vous n’êtes pas<br />
encore partenaire ?<br />
Les communes qui ne sont pas clientes<br />
d’AC sont certainement satisfaites de la<br />
collaboration qu’elles ont développée<br />
avec leur fournisseur. Néanmoins, je pense<br />
qu’AC connaît et comprend très bien le<br />
métier communal et cela nous permet de<br />
les aider à relever les enjeux de sécurité<br />
car, contrairement à celle de ses concurrents,<br />
notre clientèle est composée exclusivement<br />
d’administrations communales<br />
ou d’acteurs publics locaux.<br />
Par ailleurs, notre société se distingue<br />
par sa connaissance des réseaux. Chaque<br />
commune dispose d’un bâtiment principal<br />
– à savoir le siège de l’administration –<br />
et de services disséminés dans d’autres<br />
édifices (comme le service technique, l’atelier<br />
communal, les maisons relais, les écoles,<br />
etc.). Depuis 40 ans, nous élaborons<br />
des extensions de réseaux vers ces<br />
antennes « extramuros ». Cela permet de<br />
mutualiser des éléments clés (accès internet,<br />
centrale téléphonique, système de<br />
gestion des horaires mobiles, etc.) en un<br />
seul « centre nerveux » et donc de réaliser<br />
des économies d’échelle extrêmement<br />
importantes, notamment en éliminant des<br />
abonnements et équipements redondants.<br />
LE CHIFFRE<br />
365<br />
AC = l'expertise pour la mise en<br />
place de vos licences MS Office 365<br />
Finalement, la troisième corde à notre arc<br />
serait notre expertise en ce qui concerne<br />
Office 365. Il y a peu, le SIGI a négocié avec<br />
Microsoft pour délivrer de telles licences<br />
aux communes. Cette suite bureautique,<br />
avec ses outils dans le cloud et collaboratifs,<br />
présente de nombreuses nouveautés<br />
pour les communes qui ont parfois du mal<br />
à l’appréhender. Nous bénéficions néanmoins<br />
de l’expérience de 70% d’entre elles,<br />
ce qui fait que nous avons une bonne idée<br />
de ce que pourraient demander les autres.<br />
Quelles sont vos perspectives de<br />
développement ?<br />
La durabilité est une priorité de notre<br />
maison-mère et de nos clients, raison pour<br />
laquelle notre ambition est de fournir aux<br />
communes des services et des équipements<br />
IT plus verts. C’est un objectif<br />
que nous comptons atteindre de trois<br />
manières : en renforçant nos procédures<br />
de recyclage d’équipements, en allongeant<br />
la durée de nos contrats de location pour<br />
réduire les déchets et en choisissant des<br />
équipements moins énergivores qui présentent<br />
une faible empreinte carbone (les<br />
copieurs Epson qui recourent à l’impression<br />
à froid, par exemple). Nous pourrons<br />
certainement activer d’autres leviers que<br />
ceux-ci dans les années à venir, à mesure<br />
que le secteur opérera sa transition.<br />
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| ICT<br />
RECRUTEMENT EN<br />
TANT QUE SERVICE :<br />
UN NOUVEAU<br />
DÉPARTEMENT<br />
LANCÉ PAR SKEELED<br />
S'adapter aux tendances actuelles tout en relevant les défis quotidiens<br />
des entreprises liés à la pénurie de talents, c’est l’objectif<br />
de skeeled. Mike Reiffers, CEO, nous en dit plus sur la dynamique<br />
du marché luxembourgeois et présente son nouveau département<br />
« recrutement en tant que service ».<br />
en recrutement entrent en contact avec<br />
le client, analysent les attentes du rôle<br />
ainsi que ce que l’entreprise propose, puis<br />
débutent le processus de recherche. Nous<br />
commençons notre mission en élaborant<br />
une stratégie de recrutement efficace<br />
pour le profil recherché, en fusionnant<br />
les approches de marketing et de vente<br />
afin de renforcer la marque employeur et<br />
d’augmenter la visibilité des annonces.<br />
Nous assumons l’intégralité du processus<br />
de recrutement : de l’amélioration de la<br />
fiche de poste à sa publication sur l’ATS<br />
(Applicant Tracking System) skeeled.<br />
Nous assurons une diffusion stratégique<br />
sur des réseaux sociaux et des jobboards<br />
pertinents, tout en menant une chasse<br />
proactive pour identifier les talents.<br />
Parallèlement, nous menons les appels<br />
téléphoniques, les entretiens, les échanges<br />
avec les parties prenantes, coordonnant<br />
ainsi toutes les étapes, de l’ouverture du<br />
poste jusqu’à l’embauche », ajoute Mike<br />
Reiffers.<br />
Un bouleversement du marché<br />
La création de skeeled, en 2015, découle<br />
de l’objectif d’optimiser les processus pour<br />
améliorer non seulement l’expérience du<br />
recruteur, mais également celle du candidat.<br />
Ceux-ci étaient fortement attirés par<br />
les avantages offerts par le Luxembourg.<br />
« Les entreprises se trouvaient souvent<br />
submergées par un volume considérable<br />
de demandes, ne disposant malheureusement<br />
pas toujours du temps nécessaire<br />
pour répondre à l’ensemble des candidats.<br />
Au fil des années, nous avons observé<br />
une réelle évolution de cette dynamique.<br />
Désormais, la sélection des candidats<br />
n’est plus exclusivement réservée aux<br />
entreprises, mais également aux talents<br />
eux-mêmes. De plus en plus sélectifs,<br />
ces derniers recherchent des entreprises<br />
qui correspondent véritablement à leurs<br />
attentes. Aujourd’hui, il incombe aux<br />
entreprises d’attirer et de convaincre les<br />
talents en mettant en avant leurs valeurs<br />
et leur mission », explique Mike Reiffers,<br />
CEO de skeeled.<br />
La chasse aux talents dans un marché<br />
passif<br />
Les défis majeurs résident dans la difficulté<br />
croissante qu’ont les entreprises à<br />
identifier et attirer les talents. Ceux-ci ne<br />
sont généralement pas en quête active,<br />
rendant inefficace la simple publication<br />
d'annonces sur des plateformes renommées<br />
du secteur. La nécessité impérative<br />
est donc de les chasser activement. « De<br />
nombreuses entreprises, y compris les<br />
plus petites, ne disposent pas toujours<br />
de ressources humaines ou d’outil de<br />
recrutement, manquent de temps<br />
ou éprouvent des difficultés à trouver<br />
des talents. Cela nécessite des<br />
recherches méthodiques, approfondies,<br />
innovantes et c’est précisément ce que<br />
notre nouveau département vise à offrir »,<br />
poursuit-il.<br />
skeeled : le recrutement en tant que<br />
service<br />
« Bien que certaines sociétés puissent<br />
initialement assimiler notre nouveau<br />
département à une agence de recrutement<br />
classique, notre positionnement se<br />
définit davantage comme un service de<br />
consultance en recrutement. Notre objectif<br />
est d’apporter un soutien à court terme<br />
aux équipes tout en collaborant avec les<br />
entreprises pour optimiser leurs processus<br />
de recrutement. Lorsqu’une entreprise<br />
manifeste le besoin de trouver un profil<br />
spécifique, nos consultants spécialisés<br />
Une connaissance approfondie du<br />
marché luxembourgeois<br />
Présent depuis plusieurs années au<br />
Grand-Duché et fort d’un solide portefeuille<br />
clients, skeeled vise à maintenir la<br />
confiance de ses clients existants tout en<br />
établissant de nouveaux partenariats avec<br />
des entreprises cherchant à optimiser<br />
leurs processus de recrutement ou nécessitant<br />
un accompagnement spécifique.<br />
« Notre force réside dans notre équipe<br />
de consultants et notre profond intérêt<br />
pour les nouvelles technologies. Nous<br />
avons constitué une équipe capable de<br />
dénicher des talents là où ils se trouvent.<br />
Lorsqu’une entreprise nous confie une<br />
mission, elle peut avoir l’assurance que<br />
les candidats reçus seront pertinents et de<br />
haute qualité », assure le CEO.<br />
Une approche différente des agences<br />
de recrutement<br />
L’approche de skeeled se démarque de<br />
celle des agences de recrutement traditionnelles,<br />
offrant ainsi une alternative<br />
à ce modèle. « Nous ne nous contentons<br />
pas de procéder à des contacts candidats<br />
massifs que nous distribuons ensuite à<br />
plusieurs entreprises dans l’espoir de<br />
monétiser leur candidature. Au contraire,<br />
chaque recrutement que nous effectuons
Mike Reiffers<br />
77
78<br />
est méthodiquement orchestré afin de<br />
sélectionner uniquement les candidats<br />
répondant aux critères spécifiques de la<br />
société. Tous ces candidats feront ensuite<br />
partie d’une base de données dédiée<br />
exclusivement au client », explique-t-il.<br />
L’ensemble du processus de recrutement<br />
est géré à travers la plateforme skeeled,<br />
offrant ainsi aux entreprises une transparence<br />
totale sur le travail effectué par<br />
ses consultants, le nombre de candidats<br />
contactés, invités en entretien, et bien plus<br />
encore. « L’un des atouts de notre modèle<br />
réside dans une plus grande implication<br />
des parties prenantes tout au long du processus.<br />
Nos intérêts sont alignés, et nous<br />
opérons comme des collaborateurs engagés<br />
dans la quête des meilleurs talents<br />
pour l’entreprise. La collaboration est<br />
essentielle à cette approche. Les échanges<br />
sont facilités via notre outil, ce qui nous<br />
permet d’optimiser nos recherches »,<br />
indique Mike Reiffers.<br />
Une transparence tarifaire<br />
Le modèle tarifaire repose sur le nombre<br />
de jours prestés, écartant tous frais liés à<br />
une tarification individuelle par candidat.<br />
« Le recrutement de plusieurs personnes<br />
recommandées par nos consultants n’implique<br />
ainsi aucun coût additionnel pour<br />
nos clients. De plus, en choisissant notre<br />
service, les entreprises bénéficient gratuitement<br />
de l’accès à notre logiciel, facilitant<br />
ainsi les échanges et favorisant une<br />
collaboration transparente », révèle-t-il.<br />
Nos services sont<br />
véritablement considérés<br />
comme un investissement à<br />
long terme favorisant la<br />
croissance et la pérennité<br />
de l’entreprise<br />
Quel type de sociétés concerné ?<br />
« Notre service s’adresse à des entreprises<br />
de toutes tailles et de tous secteurs<br />
d’activité. Que ce soit pour des besoins<br />
ponctuels ou des postes spécifiques en<br />
pénurie, nous adaptons nos services à<br />
chaque demande. Nous proposons des<br />
solutions de recrutement sur mesure<br />
répondant à divers besoins tels que des<br />
actions ciblées de sourcing pour enrichir<br />
une base de données, des missions<br />
de préqualification des candidats ou des<br />
renforts temporaires en cas d’absence<br />
due à une maladie ou à un congé, parmi<br />
d’autres services personnalisés », souligne<br />
le fondateur de skeeled.<br />
Les startups, une cible intéressante ?<br />
Selon Mike Reiffers, les startups sont des<br />
cibles à ne pas négliger. « Nous avons une<br />
compréhension approfondie du monde<br />
des startups et de son fonctionnement.<br />
Au démarrage, une startup ne dispose<br />
pas de service RH et cela n’est généralement<br />
pas une priorité lorsqu’elle compte<br />
un faible nombre de collaborateurs. La<br />
gestion multiple et les différentes casquettes<br />
que portent les CEO rendent cette<br />
démarche peu pratique. C’est pourquoi<br />
Équipe « recrutement en tant que service »<br />
déléguer cette responsabilité à une équipe<br />
externe s’avère parfois plus judicieux.<br />
Au sein d’une startup, chaque membre<br />
de l’équipe joue un rôle vital. Si le navire<br />
fait naufrage, tout le monde est affecté.<br />
Une mauvaise embauche peut avoir des<br />
répercussions irréversibles, engendrant<br />
des pertes de temps et financières significatives.<br />
Le recours à nos consultants<br />
spécialisés en recrutement constitue une<br />
stratégie permettant d’atténuer les risques<br />
liés aux erreurs de jugement. Nos services<br />
sont véritablement considérés comme un<br />
investissement à long terme favorisant la<br />
croissance et la pérennité de l’entreprise »,<br />
conclut-il.<br />
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BRÈVES<br />
ÉCONOMIQUES<br />
PAR PAULINE PAQUET<br />
©MFIN<br />
LYTEN CHOISIT LE LUXEMBOURG<br />
POUR SON SIÈGE EUROPÉEN<br />
À l’occasion de l’Automotive Day<br />
organisé le 5 octobre <strong>2023</strong> à Esch-<br />
Belval, Xavier Bettel, Yuriko Backes et<br />
Franz Fayot, respectivement Premier<br />
ministre, ministre des Finances et<br />
ministre de l’Économie de la précédente<br />
coalition, ont annoncé la signature<br />
d'un protocole d'entente avec la<br />
société américaine Lyten qui établira<br />
son siège européen au Luxembourg et<br />
y mènera des activités R&D. Implantée<br />
dans la Silicon Valley, cette entreprise<br />
est une pionnière des matériaux à<br />
base du graphène tridimensionnel<br />
ajustable. Ces derniers contribuant à<br />
la décarbonation sont destinés à une<br />
vaste gamme d'applications, comme<br />
les matériaux composites légers, les<br />
capteurs et les batteries lithium-soufre<br />
de nouvelle génération.<br />
Source : SIP<br />
ENCORE UNE BONNE NOTE POUR<br />
LE LUXEMBOURG<br />
L’agence de notation DBRS Morningstar<br />
a confirmé le 10 novembre <strong>2023</strong>, après<br />
la fermeture des marchés, la notation<br />
« AAA » du Grand-Duché, avec perspective<br />
stable. L’agence met en avant les<br />
fondamentaux économiques solides<br />
du pays en dépit d’un ralentissement<br />
économique temporaire et d’une augmentation<br />
modérée des pressions budgétaires.<br />
Selon DBRS Morningstar, le<br />
Luxembourg enregistrera une contraction<br />
du PIB en <strong>2023</strong> mais elle s’attend à<br />
une reprise en 2024. L’agence observe<br />
également que le niveau de la dette<br />
publique du Luxembourg demeure<br />
parmi les plus faibles en Europe, et ce<br />
malgré l’augmentation modérée de<br />
l’endettement prévu à moyen terme.<br />
Source : SIP<br />
LA FIN DE L’ÉCOVILLAGE ESCHOIS<br />
Un lieu de vie dont toutes les activités<br />
seraient basées sur la durabilité, la<br />
coopération et la participation : voilà<br />
un projet qui a de quoi plaire. Et c’est<br />
d’ailleurs ce à quoi l’asbl BENU Village<br />
a tenté de donner vie au cœur d’Eschsur-Alzette<br />
avec le soutien de la ville et<br />
du ministère de l’Environnement, du<br />
Climat et du Développement durable.<br />
Cependant, le rêve est vite devenu un<br />
cauchemar puisque, selon l’analyse de<br />
la situation financière de BENU, l’asbl a<br />
accumulé une dette de 945.870 euros.<br />
Le ministère a donc estimé que les<br />
fonds nécessaires à son redressement<br />
seraient bien trop importants et a<br />
décidé de ne pas renouveler son aide.<br />
Le 15 novembre, le conseil d’administration<br />
de BENU Village Esch a demandé<br />
la dissolution de l’association.<br />
Source : SIP<br />
GENTIS ARRIVE AU LUXEMBOURG<br />
Le spécialiste du recrutement Gentis<br />
a annoncé le 14 novembre qu’après la<br />
Belgique, son siège historique, le Maroc,<br />
la France, les Émirats arabes unis et le<br />
Canada, il s’installera au Luxembourg.<br />
Cette décision s’inscrit dans la stratégie<br />
de l’entreprise qui ambitionne de devenir<br />
le leader mondial dans l’acquisition<br />
de talent. Quatre collaborateurs se<br />
dédieront au marché grand-ducal, mais<br />
resteront pour le moment basés dans<br />
la capitale belge et auront pour mission<br />
de créer des synergies entre les deux<br />
pays. Stéphanie Reniers, co-CEO de<br />
Gentis, a également annoncé que de<br />
nouveaux bureaux étaient à l’étude et<br />
devraient voir le jour en 2024.<br />
Source : Gentis<br />
EY LUXEMBOURG CONTINUE SA<br />
CROISSANCE<br />
Le cabinet d’audit et de conseil EY<br />
Luxembourg a présenté le 29 novembre<br />
de très bons résultats pour son exercice<br />
2022-<strong>2023</strong> clos au 30 juin de cette<br />
année. Ainsi, il affiche une croissance<br />
de 13,3%, un record pour EY. En combinant<br />
les trois derniers exercices, il<br />
atteint les 40,4%. Et son chiffre d’affaires<br />
est lui aussi en augmentation<br />
puisqu’il s’élève à 369 millions d’euros,<br />
contre 325,7 en 2021-2022. « Nous<br />
sommes aujourd’hui à mi-parcours<br />
de notre plan ambition 2026, lancé en<br />
2020 (…). Mes partenaires et moi-même<br />
avions fixé l’objectif très ambitieux de<br />
faire passer le chiffre d’affaires de 260<br />
millions d’euros en 2020 à 500 millions<br />
d’euros en 2026. Nous sommes en<br />
bonne voie pour y parvenir », a déclaré<br />
Olivier Coekelbergs, Country Managing<br />
Partner.<br />
Source : EY Luxembourg<br />
BIENTÔT UN RÉSEAU COMMUN DE<br />
GUICHETS AUTOMATIQUES<br />
Ils l’ont annoncé le 21 novembre<br />
dernier : Spuerkeess, Banque Internationale<br />
à Luxembourg (BIL), BGL<br />
BNP Paribas, Banque Raiffeisen, POST<br />
Luxembourg et ING Luxembourg s’associent<br />
pour créer un large réseau<br />
commun de guichets automatiques<br />
bancaires d’ici 2025. En couvrant l’ensemble<br />
du Grand-Duché, ces six partenaires<br />
visent à garantir la disponibilité<br />
et l’accessibilité au libre-service bancaire<br />
pour tous les citoyens. En outre,<br />
ils ont opté pour des distributeurs<br />
faibles en énergie et ayant une fonction<br />
de recyclage pour limiter le transport<br />
de fonds. La gestion du réseau<br />
sera confiée à un nouvel opérateur<br />
agissant sous la marque commerciale<br />
Bancomat.<br />
Source : Banque Internationale à Luxembourg<br />
(BIL)
10 Joer Vertrauen.<br />
Merci dofir!<br />
81<br />
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82<br />
| MOBILITÉ<br />
SWIO : QUAND L’UNION<br />
FAIT LA FORCE<br />
C’est un pas en avant qui fait<br />
sens, tant les deux parties<br />
sont complémentaires, et qui<br />
ravira leur clientèle, tant les<br />
produits et services proposés<br />
sont innovants et « futureproof<br />
» : Losch Luxembourg et<br />
SOCOM annoncent la création<br />
d’une joint-venture destinée au<br />
développement de la marque<br />
SWIO. Marvin Rassel, coordinateur<br />
de SWIO, et Frank Wies,<br />
membre du comité de direction<br />
de SOCOM, nous dévoilent le<br />
premier grand projet de cette<br />
nouvelle entité – la mise en<br />
place de son propre réseau de<br />
charge public au Luxembourg<br />
– ainsi que ses diverses perspectives<br />
de développement.<br />
Présentation d’un nouvel acteur<br />
déjà incontournable.<br />
Double expertise, savoir-faire unique<br />
Pas moins de 700 personnes ont été invitées<br />
par Losch Luxembourg et SOCOM<br />
pour célébrer le début d’une nouvelle<br />
aventure. Les deux géants de leur secteur<br />
respectif y ont annoncé le renforcement<br />
de leur collaboration, matérialisé par le<br />
lancement d’une nouvelle joint-venture.<br />
C’est à cette coentreprise que reviendra la<br />
tâche de développer la marque SWIO.<br />
Marque indépendante lancée en 2019 par<br />
Losch Luxembourg, SWIO a été imaginée<br />
comme un fournisseur de charge au sens<br />
large. Dès le début de l’aventure, le plus<br />
grand groupe automobile du pays peut<br />
compter sur le soutien d’un autre leader de<br />
son secteur : SOCOM. Au même moment,<br />
l’intégrateur de solutions technologiques<br />
dans l’industrie et le tertiaire se lançait<br />
en effet sur le marché de l’électromobilité<br />
et s’attaquait au défi du chargement. Les<br />
deux entreprises qui entretenaient des<br />
relations commerciales de longue date<br />
ont donc décidé d’unir leurs forces pour,<br />
ensemble, faire sauter les obstacles au<br />
déploiement d’une mobilité plus verte. Le<br />
duo a tant et si bien collaboré au cours des<br />
dernières années – on lui doit notamment<br />
la borne la plus puissante du réseau public<br />
national (400 kW), le premier hypercharger<br />
privé accessible au public et le premier<br />
chargeur rapide avec un système de batterie<br />
intégré – qu’il a décidé de sauter le pas<br />
et d’opérer un nouveau rapprochement en<br />
créant une joint-venture qui continuera<br />
sur cette lancée.<br />
« SWIO devient désormais la marque de<br />
Losch et SOCOM. Il s’agit finalement d’une<br />
évolution logique, qui nous permet de<br />
concentrer l’expertise des deux maisonsmères<br />
dans leur domaine respectif – la<br />
mobilité pour la première, l’énergie pour<br />
la seconde – mais aussi de partager nos<br />
vues sur les développements à venir en la<br />
matière. Ensemble, nous serons forcément<br />
plus forts, et considérés comme tels sur le<br />
marché luxembourgeois », déclare Frank<br />
Wies.<br />
Un nouveau réseau de charge public<br />
En joignant leurs moyens techniques et<br />
financiers, les deux parties sont désormais
83<br />
en mesure de proposer un nouveau service<br />
aux administrations communales qui souhaitent<br />
élargir leur réseau de bornes de<br />
recharge mais qui, pour une raison ou une<br />
autre, n’en ont pas la capacité. « Nous installons<br />
les bornes à nos frais sur les sites<br />
économiquement viables et les opérons<br />
contre une simple mise à disposition du<br />
terrain. Notre objectif est de doter le territoire<br />
luxembourgeois de plus de 1.000<br />
points de recharge sur ce principe d’ici<br />
2030. En d’autres termes, il s’agit d’établir<br />
un nouveau réseau de recharge public<br />
afin que chacun puisse charger sa voiture<br />
dans les années à venir », explique Marvin<br />
Rassel.<br />
Notre objectif est d’établir<br />
un nouveau réseau de<br />
recharge public<br />
Marvin Rassel<br />
Si plusieurs communes ont engagé le<br />
processus de conception de leurs futures<br />
installations avec SWIO, son réseau<br />
alternatif compte déjà quelques bornes<br />
en activité puisque certains de ses clients<br />
professionnels, SOCOM et les concessions<br />
du groupe Losch notamment, ont<br />
ouvert leurs bornes au public.<br />
Au-delà de cet ambitieux projet, l’entreprise<br />
continue à offrir ses services de<br />
conseil et d’installation de bornes ainsi<br />
que ses systèmes de recharge DC ultrarapide<br />
mobiles ! Sa solution : le conteneur<br />
SOMMY, proposé à la vente, à la location<br />
ou en leasing. Facilement transportable et<br />
modulable selon les besoins des clients,<br />
il permet aussi, en tant qu’infrastructure<br />
temporaire, d’analyser la fréquentation<br />
des lieux et l’utilisation qu’en ont les<br />
usagers. Le back-end SWIO génère des<br />
statistiques qui aident à déterminer si<br />
l’investissement dans une structure<br />
pérenne est ou non rentable. La jointventure<br />
propose en parallèle une solution<br />
mobile en courant alternatif, avec ou sans<br />
batteries, qui se veut modulable elle aussi.<br />
Un « champ de possibilités très vaste »<br />
Et ses activités se diversifieront au fil du<br />
temps puisque la nouvelle entreprise ne<br />
compte pas se réduire au seul champ de<br />
l’électromobilité. Selon son objet social,<br />
la société entend entreprendre l’importation,<br />
la distribution, la commercialisation,<br />
la vente, la location, le financement, le<br />
développement, l’installation, l’exploitation,<br />
la production, la réparation, la maintenance<br />
et la rénovation de solutions liées<br />
au domaine énergétique et à la mobilité.<br />
« Le tout avec un volet conseil puisque<br />
nous nous tournerons également vers<br />
l’analyse et la gestion de données. Nous<br />
souhaitons aussi proposer des formations<br />
au sujet de la transformation des systèmes<br />
énergétiques et élaborer des solutions clé<br />
en main de la production à la consommation<br />
d’énergie en passant par son stockage<br />
», indique Marvin Rassel.<br />
« Le champ des possibles est donc très<br />
vaste. Notre ambition : que d’ici quelques<br />
mois le nom de SWIO soit pour chacun<br />
synonyme de l’acteur luxembourgeois<br />
incontournable de la transition énergétique<br />
! Pour ce faire, nous pouvons compter<br />
sur une équipe innovante et créative<br />
qui s’agrandira progressivement », conclut<br />
Frank Wies.<br />
SWIO<br />
www.swio.lu<br />
Frank Wies
84<br />
| MOBILITÉ<br />
LE STATIONNEMENT<br />
INTELLIGENT<br />
AU BOUT DES DOIGTS<br />
Il y a près de 45 ans, le groupe Indigo s’est implanté au Luxembourg<br />
et y œuvre depuis en faveur d’une mobilité individuelle plus fluide,<br />
plus facile et surtout plus intelligente. Récemment, il a décidé d’offrir<br />
de nouveaux services grâce à l’application Indigo Neo, anciennement<br />
OPnGO. Dimitri Matsoukas, directeur de la filiale grandducale,<br />
nous présente les fonctionnalités innovantes que celle-ci<br />
apporte à ses utilisateurs, dans les parkings Indigo mais également<br />
dans les rues du pays.<br />
Dimitri Matsoukas<br />
L’application Indigo Neo a été lancée<br />
dans les villes de Kayl, en mars dernier,<br />
d’Esch-sur-Alzette, en avril, et de<br />
Luxembourg, en juin. Quels avantages<br />
apporte-t-elle à ses utilisateurs ?<br />
Indigo Neo permet tout d’abord à nos<br />
clients de ne plus devoir se déplacer<br />
jusqu’à un horodateur : depuis leur téléphone,<br />
ils peuvent choisir leur durée de<br />
stationnement et le payer. Il en va de même<br />
s’ils souhaitent prolonger celle-ci. Par<br />
exemple, s’ils se rendent à un rendez-vous<br />
médical, qu’ils estiment reprendre leur<br />
véhicule une heure plus tard et que, finalement,<br />
le médecin a du retard, il leur<br />
suffit de retourner sur l’application pour<br />
recharger leur ticket numérique, dans les<br />
limites autorisées, sans avoir à sortir de la<br />
salle d’attente.<br />
Pour les villes partenaires, Indigo Neo<br />
est un outil efficace dans la réduction<br />
des consommables puisque, grâce à lui,<br />
le système de stationnement devient<br />
« ticketless ». Il offre donc un gain économique<br />
non négligeable et prévient également<br />
la pollution des rues en limitant les<br />
déchets papier.<br />
Indigo Neo permet ainsi de faciliter à la<br />
fois la vie des usagers et des communes.<br />
Qu’en est-il pour la vérification du<br />
stationnement ?<br />
Les contrôleurs conservent le matériel<br />
qu’ils utilisent actuellement : à l’aide de<br />
l’appareil dont ils disposent pour délivrer<br />
un procès-verbal, ils scannent la plaque<br />
d’immatriculation des véhicules stationnés<br />
et reçoivent une information par internet<br />
leur indiquant si le client a payé via<br />
l’application ou non. Ils peuvent ensuite<br />
prendre les mesures qui s’imposent.<br />
L’application est-elle également disponible<br />
pour les parkings ?<br />
Elle l’est en effet dans ceux qui sont<br />
compatibles : ils doivent disposer d’un<br />
système de lecture de plaque d’immatriculation.<br />
C’est déjà le cas à Dudelange, au<br />
Kirchberg ou encore dans le quartier Gare<br />
de Luxembourg par exemple. Pour nos<br />
utilisateurs, la démarche reste très simple :<br />
une fois à l’entrée du parking, la caméra<br />
de lecture de plaque d’immatriculation
85<br />
vous identifie en tant que client Indigo<br />
Neo, grâce au numéro de plaque que vous<br />
aurez enregistré dans votre application<br />
au préalable, et vous ouvre la barrière. Il<br />
n’est pas nécessaire de prendre un ticket.<br />
À votre départ, nul besoin de vous rendre<br />
à une borne de paiement : il suffit de vous<br />
diriger vers la sortie, le lecteur de plaque<br />
traite la fin de votre stationnement et,<br />
selon la durée qu’il aura enregistrée, vous<br />
serez directement débité sur la carte que<br />
vous avez encodée lors de votre inscription<br />
sur Indigo Neo.<br />
De plus, grâce à notre application, nos<br />
utilisateurs ne devront plus payer 24<br />
heures de parking en cas de ticket perdu<br />
puisque le système s’occupe de tout !<br />
Indigo Neo<br />
permet de faciliter<br />
à la fois la vie<br />
des usagers et<br />
des communes<br />
Quel bilan pouvez-vous dresser après<br />
ces quelques mois d’utilisation ?<br />
Nous sommes pour le moment très satisfaits.<br />
Si certains se montrent encore<br />
réticents à l’idée de digitaliser le stationnement<br />
en voirie, les chiffres révèlent que<br />
le système convainc tout de même une<br />
grande partie de la population. Au mois de<br />
juin, 34.000 personnes ont utilisé Indigo<br />
Neo et 50.000 de plus en juillet. 84.000<br />
utilisations en deux mois, cela représente<br />
un succès certain.<br />
Toutefois, nous tenons à maintenir un<br />
mode de paiement hybride : les usagers<br />
ont toujours la possibilité de régler en<br />
liquide à l’horodateur ou à la caisse automatique<br />
du parking.<br />
L’application sera-t-elle bientôt disponible<br />
dans d’autres villes ?<br />
Bien sûr ! Actuellement, elle est téléchargeable<br />
dans les deux plus grandes villes<br />
du Luxembourg, à savoir Esch-sur-Alzette<br />
et la capitale, ce qui représente déjà une<br />
belle réussite pour nous, et en plus dans<br />
les villes de Dudelange, Kayl, Diekirch et<br />
Hesperange. Nous sommes présents dans<br />
24 agglomérations au niveau des horodateurs<br />
et espérons que d’autres se joindront<br />
bientôt à l’aventure. Nous avons également<br />
lancé l’application à Ettelbruck.<br />
Indigo Neo y est opérationnelle depuis<br />
novembre.<br />
Nous travaillons continuellement à l’expansion<br />
et à l’amélioration d’Indigo Neo<br />
et étudions pour le moment la possibilité<br />
de nouvelles fonctionnalités, telles que<br />
l’intégration du chargement en borne<br />
électrique mais également d’autres<br />
moyens de transports, comme les vélos.<br />
Nous pensons également à mettre notre<br />
application à disposition des résidents :<br />
au lieu d’aller chercher leur vignette à la<br />
commune, ils pourraient passer directement<br />
par leur téléphone. Nous proposons<br />
aussi l’application dans les immeubles de<br />
bureau ainsi que dans les centres commerciaux.<br />
Cela rencontre un franc succès !<br />
Les pistes de perfectionnement sont donc<br />
nombreuses !<br />
Indigo Park Luxembourg S.A.<br />
83, rue de Strasbourg<br />
L-2261 Luxembourg<br />
www.indigoneo.lu
86<br />
| MOBILITÉ<br />
LE STATIONNEMENT<br />
AUTOMATIQUE<br />
EN BONNE PLACE<br />
Sur un marché immobilier comme celui du Luxembourg, où l’espace<br />
est aussi rare que cher, chaque mètre-carré compte. Concilier<br />
ces paramètres avec la forte demande en places de stationnement<br />
au sein des résidences n’est pas simple pour les promoteurs. C’est<br />
pourquoi certaines solutions de stationnement innovantes ont<br />
vu le jour, à l’instar de celles que propose la société TK Elevator,<br />
et que Vincent Sarazain, responsable commercial, nous présente<br />
aujourd’hui.<br />
Présente depuis 1987 au Luxembourg, TK<br />
Elevator (anciennement thyssenkrupp)<br />
est une société spécialisée dans le levage,<br />
autrement dit la conception d’ascenseurs,<br />
de monte-charges ou de monte-voitures,<br />
par exemple. Sa clientèle est composée<br />
d’entreprises, d’architectes, de promoteurs,<br />
d’acteurs institutionnels ainsi que<br />
de particuliers.<br />
Face à la demande croissante de ses<br />
clients pour le stockage et le transport<br />
de véhicules, TK Elevator a déployé son<br />
expertise d’ascensoriste pour proposer<br />
des solutions innovantes, compactes et<br />
donc financièrement avantageuses pour<br />
les constructeurs et promoteurs immobiliers.<br />
L’entreprise a développé plusieurs<br />
systèmes de monte-voitures avec son partenaire,<br />
la marque allemande Wöhr, leader<br />
Vincent Sarazain
87<br />
mondial dans le domaine des parkings<br />
automatiques, dont elle est le distributeur.<br />
Entreprise locale à taille humaine, TK<br />
Elevator Luxembourg entretient un rapport<br />
de proximité avec sa clientèle. « Nos<br />
processus autorisent une large flexibilité<br />
et une grande réactivité au regard des<br />
besoins de nos clients. L’adaptation fait<br />
partie de notre ADN », précise Vincent<br />
Sarazain. Pour chaque projet, TKE réalise<br />
en effet études et conception en collaboration<br />
étroite avec l’architecte et assure<br />
bien évidemment la totalité de l’installation.<br />
« Nous restons présents après la<br />
vente pour toutes les opérations de maintenance<br />
et de dépannage », poursuit-il.<br />
Ajoutons enfin que les solutions de TKE<br />
s’inscrivent dans une démarche de durabilité<br />
puisqu’elles permettent de diminuer<br />
la quantité de matériaux utilisés pour<br />
la construction. Les travaux de terrassement<br />
et d’excavation du bâtiment<br />
sont également réduits, tout comme la<br />
consommation d’énergie nécessaire au<br />
fonctionnement du système.<br />
Focus sur Combilift 542 et IdealPark, deux<br />
solutions distribuées par TKE, respectivement<br />
dédiées au stationnement et à<br />
l’accès au stationnement.<br />
Des solutions<br />
innovantes, compactes,<br />
et donc financièrement<br />
avantageuses pour les<br />
constructeurs et promoteurs<br />
immobiliers<br />
Gagner de la place<br />
Combilift 542 est un système de stationnement<br />
semi-automatique destiné aux<br />
résidences. Grâce à un ingénieux système<br />
de plateaux coulissant horizontalement<br />
et verticalement, il maximise l’espace de<br />
stockage des véhicules au sein d’un bâtiment,<br />
tout en optimisant leur récupération<br />
ou leur dépôt par les usagers.<br />
Les avantages sont nombreux en matière<br />
de conception et d’encombrement. En<br />
effet, le positionnement des vérins permettant<br />
la mise en mouvement des plateformes<br />
est intégré dans les panneaux<br />
latéraux et ne nécessite donc qu’un espace<br />
au sol très limité.<br />
En outre, une hauteur de 2,35 m sous<br />
plafond suffit pour placer le système. Un<br />
gain de place non négligeable pour les<br />
promoteurs de bâtiments résidentiels ! Le<br />
dispositif permet d’accueillir tout type de<br />
véhicule, jusqu’à 2,6 tonnes et 205 cm de<br />
hauteur.<br />
Pour les occupants de la résidence,<br />
l’utilisation est simple et confortable.<br />
L’interaction se fait via une télécommande<br />
qui permet d’appeler son véhicule,<br />
d’actionner la porte antivol qui protège<br />
ce dernier et également d’ouvrir la porte<br />
commune du bâtiment.<br />
Le Combilift 542 a notamment été mis<br />
en place par TK Elevator au sein de la<br />
résidence Alhena, un immeuble de très<br />
haut standing situé dans le quartier de<br />
Muhlenbach. Le système a ainsi permis de<br />
créer deux espaces de sept et cinq places<br />
de stationnement.<br />
Regagner les places<br />
IdealPark est un système de montevoiture<br />
à destination des petites résidences<br />
ne disposant que d’un ou deux niveaux<br />
souterrains. Lorsqu’une rampe d’accès à<br />
ce sous-sol n’est pas possible, IdealPark<br />
s’inscrit comme un moyen simple d’y<br />
acheminer un véhicule.<br />
L’espace étant une denrée rare et précieuse<br />
à Luxembourg, IdealPark présente<br />
l’avantage d’être une solution compacte,<br />
ne nécessitant qu’une faible profondeur<br />
de fosse. Elle permet aux promoteurs de<br />
proposer un accès aux places de stationnement<br />
sans sacrifier un niveau de résidence.<br />
Le plateau amovible ne nécessite<br />
qu’une hauteur de 2,4 m sous la dalle alors<br />
qu’un ascenseur à voiture traditionnel<br />
impose de disposer de 1 m supplémentaire<br />
sous plafond. Un gain économique<br />
certain au regard du prix du mètre-carré<br />
luxembourgeois !<br />
Afin de s’intégrer parfaitement à l’architecture<br />
du bâtiment, la solution IdealPark<br />
est personnalisable. Portes, toitures,<br />
matériaux, tout est possible pour correspondre<br />
aux traits architecturaux de l’immeuble.<br />
Pratique mais aussi esthétique<br />
pour les résidents !<br />
Le système IdealPark a été implanté au<br />
sein des deux résidences jumelles Degas I<br />
& II à Dommeldange. Il permet aux habitants<br />
l’accès aux onze places de stationnement<br />
existantes.<br />
TK Elevator Luxembourg<br />
5, Läiteschbaach<br />
L-5324 Contern<br />
www.tkelevator.lu
88<br />
| MOBILITÉ<br />
GRÜN SIGNALISATION :<br />
UNE ÉVOLUTION PLUS<br />
QU’UNE RÉVOLUTION<br />
Sur vos plaques d’immatriculation, sur les panneaux au bord de la<br />
route, ou bien en vous promenant en ville, vous avez sans doute<br />
croisé le logo Grün Signalisation. L’entreprise bien connue entame<br />
un nouveau chapitre de son existence, sans pour autant marquer<br />
de rupture. Rencontre avec Claude Gallina, son directeur, Félicien<br />
Cavé, directeur adjoint et directeur des opérations, ainsi que Julien<br />
Swol, responsable marketing et coordinateur RSE.<br />
CG : En juin <strong>2023</strong>, Jean Grün a pris une<br />
retraite bien méritée. Forum family office<br />
a repris la société et m’en a confié la gestion.<br />
L’objectif est clair : pérenniser son<br />
développement. Je travaille chez Grün<br />
depuis 1990 ; j’occupais précédemment le<br />
poste de directeur commercial, c’est donc<br />
une évolution naturelle en même temps<br />
qu’une grande fierté pour moi. Félicien est<br />
à nos côtés depuis sept ans et m’accompagnera<br />
dans cette mission. Le développement<br />
commercial a quant à lui été confié à<br />
Luis Goncalves, actif depuis plus de 30 ans<br />
au sein de la maison et bien connu de tous<br />
nos clients. De manière globale, il faut<br />
savoir que le turnover est très faible chez<br />
Grün Signalisation. La grande majorité des<br />
collaborateurs sont là depuis plus de dix<br />
ans et nous continuons à embaucher de<br />
nouvelles recrues. Grün est donc bien là<br />
pour longtemps !<br />
Pouvez-vous nous présenter l’entreprise<br />
Grün Signalisation, son activité,<br />
ses clients ?<br />
CG : La société Grün Signalisation a été<br />
fondée en 1952. Au départ, son cœur de<br />
métier était la production de plaques<br />
d’immatriculation, c’est d’ailleurs souvent<br />
pour cette prestation qu’elle est connue.<br />
L’activité s’est par la suite diversifiée vers<br />
la signalisation routière, puis la signalétique<br />
générale, le mobilier urbain et finalement<br />
le marquage routier. De ce fait, nos<br />
clients sont à la fois des institutionnels et<br />
des administrations, des entreprises privées<br />
et bien sûr des particuliers.<br />
JS : En effet, dans l’esprit collectif, Grün<br />
rime avec plaques d’immatriculation et<br />
panneaux de signalisation. En réalité,<br />
nous réalisons également la décoration<br />
des vitrines, la pose d’enseignes, les<br />
marquages au sol des parkings ou bien la<br />
plaque gravée que votre médecin généraliste<br />
arbore à l’entrée de son cabinet par<br />
exemple.<br />
FC : Notre expertise comprend aussi une<br />
dimension conseil, afin de proposer des<br />
solutions et pas seulement d’exécuter une<br />
commande de production. Au regard de<br />
notre expérience, nous pouvons accompagner<br />
nos clients et les guider vers<br />
une réalisation optimale de leur projet.<br />
Autrement dit, nous pensons toujours<br />
notre intervention sur le long terme.<br />
Quelles sont les valeurs clés de<br />
l’entreprise, ce qui la distingue de ses<br />
concurrents ?<br />
CG : La qualité de nos produits fait la différence<br />
à mon sens. Une qualité que nous<br />
devons à notre expérience en la matière,<br />
mais aussi à la rigueur qui dicte notre<br />
travail et à l’expertise de tous nos collaborateurs.<br />
Nos panneaux de signalisation<br />
routière sont d’ailleurs normés CE, ce<br />
qui n’est malheureusement pas toujours<br />
vrai pour certains de nos concurrents.<br />
Nous savons nous remettre en question<br />
et évoluer vers de nouveaux marchés, afin<br />
de toujours proposer des solutions innovantes<br />
à nos clients.<br />
FC : Cette volonté de recherche et de développement<br />
se remarque en particulier dans<br />
nos prestations liées à l’aménagement<br />
urbain, grâce à de nouvelles techniques<br />
d’impression numérique. J’ajouterais<br />
également que ce qui nous distingue c’est<br />
notre capacité à proposer des solutions<br />
sur mesure. Grâce à notre bureau d’études,<br />
nous opérons la conception, la réalisation,<br />
l’implantation sur site ainsi que le<br />
suivi. Nous travaillons bien évidemment<br />
pour cela en étroite collaboration avec les<br />
architectes de chaque projet.<br />
Vous avez récemment pris les rênes de<br />
l’entreprise, peut-on revenir sur cette<br />
actualité ?<br />
Dans quelle direction souhaitez-vous<br />
conduire l’entreprise dans les années<br />
à venir ?<br />
CG : Nous souhaitons offrir des services<br />
toujours plus réactifs, rapides, et les délais<br />
de livraison les plus courts possibles. Dès<br />
l’année prochaine, nous proposerons à nos<br />
clients une application simple et intuitive<br />
permettant de répondre aux besoins des<br />
services techniques et des gestionnaires<br />
de voirie des communes. Ce logiciel leur<br />
permettra de connaître, suivre, entretenir<br />
et budgétiser leur parc de panneaux<br />
de signalisation, de mobilier urbain et<br />
de marquage au sol en toute autonomie.<br />
En un clic, sur leur ordinateur ou leur<br />
smartphone, les responsables pourront<br />
accéder à toutes les informations liées à<br />
ces équipements, gérer leur entretien et<br />
leur renouvellement. En ce qui concerne<br />
le marquage routier, nos récents investissement<br />
tant en personnels qualifié qu’en<br />
machine de marquage vont nous permettre<br />
de proposer plus de services sur ce<br />
secteur en pleine expansion et qui prendra<br />
de l’ampleur à l’avenir. Nous allons également<br />
étoffer notre offre en matière de<br />
mobilier urbain.<br />
JS : En parallèle, nous sommes toujours<br />
très impliqués dans l’amélioration du<br />
bien-être de nos collaborateurs. À ce<br />
titre, nous sommes engagés dans une<br />
démarche de certification RSE. Nous<br />
veillons également à améliorer<br />
nos produits dans une perspective
89<br />
Claude Gallina et Félicien Cavé<br />
environnementale pour réduire notre<br />
impact.<br />
L’objectif est clair :<br />
pérenniser le développement<br />
de la société<br />
que nous utilisons aujourd’hui ne<br />
contiennent plus de solvants lourds<br />
comme par le passé par exemple. De<br />
même, plutôt que de changer les panneaux,<br />
nous essayons de réimprimer leur<br />
face dans la mesure du possible et d’utiliser<br />
des matériaux recyclables. En matière<br />
d’énergie, nous privilégions les technologies<br />
à LED, qui consomment moins et ne<br />
chauffent quasiment pas, pour la signalétique<br />
générale et les affichages urbains.<br />
National d’Incendie et de Secours à<br />
Gasperich. Nous sommes également présents<br />
sur de nombreux chantiers, via la<br />
signalétique de travaux que nous avons<br />
mise en place. Et vos lecteurs sont sans<br />
doute passés, voire ont pris un selfie,<br />
devant le logo Luxembourg situé sur le<br />
parvis de la Philarmonie !<br />
À quel point les considérations environnementales<br />
ont-elles fait évoluer<br />
votre métier ?<br />
JS : Elles l’ont fait évoluer dans la bonne<br />
direction ! C’est d’ailleurs un axe de développement<br />
majeur qui concentre toute<br />
notre attention. Les encres d’impression<br />
Souhaitez-vous évoquer certains de vos<br />
projets d’envergure ?<br />
CG : Il y en a beaucoup, mais citons<br />
quelques réalisations bien visibles : nous<br />
venons de terminer la signalétique complète<br />
du nouveau bâtiment de la CNS<br />
et, juste avant, celle du nouveau Centre<br />
Grün Signalisation S.à r.l<br />
35, rue des Scillas<br />
L-2529 Howald<br />
www.grun.lu
90<br />
BRÈVES<br />
COMMUNALES CENTRE<br />
PAR PAULINE PAQUET<br />
WALFERDANGE<br />
Le Centre Prince Henri a accueilli<br />
le Walfer Bicherdeeg les 18 et 19<br />
novembre derniers. Au total, 175 exposants<br />
étaient présents cette année.<br />
L’artiste Eric Schockmel a imaginé<br />
le visuel principal de cette édition,<br />
notamment à l’aide de l’intelligence<br />
artificielle. La commune attache beaucoup<br />
d’importance à la durabilité de<br />
l’événement. Celui-ci s’est vu décerné<br />
le logo « Green Events », attribué par la<br />
SuperDrecksKëscht. Cette certification<br />
récompense l’engagement des organisateurs<br />
en faveur de l’économie circulaire,<br />
de l’approvisionnement du site<br />
en électricité provenant d’énergies<br />
renouvelables, du tri de tous les<br />
déchets ou de la préférence affichée<br />
pour les produits bio et locaux.<br />
LUXEMBOURG<br />
Source : walferdange.lu<br />
Fin octobre, la commune de<br />
Luxembourg a inauguré le nouveau<br />
« Design Hub » en plein cœur du quartier<br />
de la Gare. Ce workspace réservé<br />
aux professionnels des industries<br />
créatives s’inscrit dans l’engagement<br />
de la Ville visant à favoriser l’entrepreneuriat<br />
et l’innovation tout en soutenant<br />
les jeunes talents qui souhaitent<br />
prendre pied dans l’écosystème du<br />
design au Luxembourg. À cette occasion,<br />
le collège des bourgmestre et<br />
échevins est allé à la rencontre des<br />
jeunes locataires qui viennent de<br />
prendre leurs quartiers dans les nouveaux<br />
locaux.<br />
Source : vdl.lu<br />
BERTRANGE<br />
Pour centraliser sa communication<br />
sur les événements organisés en<br />
son sein, la commune de Bertrange<br />
a décidé d’ouvrir un site y dédié :<br />
enjoy.bertrange.lu. Du nouveau programme<br />
de l'ArcA, qui a été modernisé<br />
et diversifié pour 2024, à tous les événements<br />
traditionnels organisés par la<br />
municipalité ainsi que par les clubs et<br />
associations de Bertrange, en passant<br />
par les matchs à domicile des clubs<br />
sportifs locaux, vous y trouverez tout<br />
ce qu'il y a à voir et à vivre dans la ville<br />
du centre du pays. Cette dernière s’est<br />
engagée à proposer chaque mois un<br />
programme culturel, musical, sportif<br />
et de divertissement, à retrouver sur<br />
sa plateforme.<br />
STEINSEL<br />
Source : bertrange.lu<br />
Une soirée d’information et de discussion,<br />
intitulée « Entre ombre et<br />
lumière », sur la lumière s’est tenue le<br />
29 novembre dernier à la Kultursall de<br />
Steinsel. Le temps d’une soirée, les participants<br />
ont abordé plusieurs sujets<br />
tels que les bienfaits de la lumière,<br />
la pollution lumineuse, les mesures<br />
d’économies d’énergie et les étoiles. Y<br />
ont pris la parole Siggy Rausch, échevin<br />
préposé au climat, Sarah Juchems,<br />
chargée de projets pour Klima-Agence,<br />
ou encore Julien Laigle, médiateur<br />
scientifique du Luxembourg Science<br />
Center.<br />
Source : steinsel.lu<br />
LUXEMBOURG<br />
Soucieuse de soutenir et de conseiller<br />
les habitants de la capitale face au<br />
risque grandissant de phénomènes<br />
météorologiques extrêmes, la Ville de<br />
Luxembourg, en collaboration avec<br />
des bureaux d’études spécialisés, élabore<br />
un concept de prévention en<br />
matière d’inondations et de pluies torrentielles<br />
grâce à diverses analyses.<br />
Dans ce contexte, la commune et<br />
l’Administration de la gestion de l’eau<br />
ont invité les résidents à des réunions<br />
d’information et d’échange. Celles-ci<br />
font partie intégrante du processus<br />
d’élaboration du concept de prévention<br />
et de protection communal<br />
puisqu’elles permettront non seulement<br />
de sensibiliser et d’informer les<br />
citoyens pour mieux protéger leurs<br />
biens mais également de récolter,<br />
à travers l’échange, des données qui<br />
pourront contribuer à sa mise au point.<br />
MERSCH<br />
Source : vdl.lu<br />
Les parents de 30 enfants en bas âge<br />
se sont retrouvés, samedi 18 novembre<br />
dernier, à la rue de Pettingen à Mersch<br />
dans le cadre de la Journée nationale<br />
de l’arbre <strong>2023</strong>. Après les discours du<br />
garde forestier Jean-Marie Klein et de<br />
l’échevin de l’environnement Henri<br />
Krier, trois tilleuls ont été symboliquement<br />
plantés sur l’aire de jeux. Puis,<br />
après un discours de remerciement<br />
du représentant du conseil échevinal<br />
Abby Toussaint, tous les participants<br />
ont reçu une collation dans le hall des<br />
sports Krounebierg. Les enfants nés<br />
l'année précédente ont quant à eux<br />
reçu un cadeau.<br />
Source : mersch.lu
92<br />
| DÉVELOPPEMENT DURABLE<br />
FONDS NOVA<br />
NATURSTROUM,<br />
LE FONDS VERT<br />
À L’AVANT-GARDE<br />
Depuis sa création en 2004, le fonds nova naturstroum, intégré à<br />
la Fondation Enovos en 2010, soutient financièrement des initiatives<br />
témoignant d’un engagement écologique fort et menées au<br />
Luxembourg. Son objectif : défricher de nouveaux terrains pour<br />
accélérer la transition énergétique. Pour y parvenir, il réserve sa<br />
dotation annuelle aux projets les plus innovants. Jean-Marie Ries et<br />
Laurent Magi, depuis peu président et secrétaire-trésorier du fonds,<br />
reviennent sur ses ambitions et nous dévoilent les nouveautés pour<br />
2024.<br />
Une histoire de précurseurs<br />
À l’aube de son 20 e anniversaire, le<br />
fonds nova naturstroum entame une<br />
nouvelle page de son histoire : ses fondateurs,<br />
Frantz Charles Muller et Erny<br />
Huberty, en ont récemment laissé les<br />
rênes à Jean-Marie Ries et Laurent Magi.<br />
Le premier, secrétaire général de l’asbl<br />
natur&ëmwelt, en assume la présidence<br />
depuis 2022, alors que le second, Head of<br />
Energy Transition Services chez Teseos<br />
Luxembourg, en est devenu secrétairetrésorier<br />
cette année. La philosophie du<br />
fonds, en revanche, reste inchangée : « Le<br />
comité s’est toujours montré en avance<br />
sur son temps en promouvant le développement<br />
durable par des moyens complémentaires<br />
aux subventions étatiques et<br />
communales existantes. Nous œuvrerons<br />
dans la continuité en cherchant perpétuellement<br />
de nouvelles niches. Lorsque<br />
d’autres acteurs s’empareront des mêmes<br />
sujets et que les aides y afférentes se<br />
généraliseront, nous trouverons d’autres<br />
démarches toujours plus innovantes à<br />
soutenir pour inciter le maximum de<br />
particuliers et d’organisations à s’engager<br />
sur le plan écologique », déclare<br />
Jean-Marie Ries.<br />
En effet, créé en 2004 sous forme d’asbl par<br />
natur&ëmwelt, energieagence et Enovos,<br />
le fonds d’investissement vert nova<br />
naturstroum a toujours eu pour mission<br />
de primer des études ou des projets qui<br />
encouragent le développement durable sur<br />
le sol luxembourgeois. Un jury assisté par<br />
un groupe d’experts issus des ministères<br />
de l’Énergie, de l’Économie et du secteur<br />
communal distribue ainsi chaque année<br />
une dotation de 200.000 euros allouée par<br />
la Fondation Enovos. Ce montant, reversé<br />
sous forme de primes, récompense des<br />
particuliers, des communes, des établissements<br />
publics ou scolaires, des ONG,<br />
des entreprises, des asbl ou encore des coopératives<br />
ayant réalisé des projets relatifs<br />
aux énergies renouvelables, à l’efficacité<br />
énergétique, aux écotechnologies,<br />
à l’utilisation rationnelle des ressources<br />
naturelles ou, depuis peu, à la décarbonation.<br />
En près de 20 ans, quelque<br />
4.500 primes ont été attribuées, pour un<br />
montant total de 3,1 millions d’euros.<br />
Des aides ciblées…<br />
Le fonds octroie des primes dites<br />
« ciblées » pour la réalisation de projets<br />
très spécifiques, dont la liste est actualisée<br />
annuellement. « Après avoir subventionné<br />
les pompes à chaleur durant plusieurs<br />
années, nous n’accorderons désormais nos<br />
aides qu’à celles couplées à une installation<br />
photovoltaïque, et ce pour encourager<br />
l’autoconsommation. Depuis l’année<br />
dernière, nous offrons également des<br />
primes à l’installation d’un chauffe-eau<br />
thermodynamique, une technologie qui,<br />
jusqu’à présent, n’est soutenue que par<br />
notre fonds », indique Laurent Magi.<br />
Comme les années précédentes, le fonds<br />
continuera de récompenser d’une prime<br />
« bâtiment d’habitation – construction<br />
durable » les projets ayant obtenu la certification<br />
LENOZ. Il subventionne également<br />
les installations solaires thermiques<br />
d’au moins 18 m 2 et l’autoconsommation<br />
électrique via les systèmes de stockage<br />
d’énergie (type batterie) d’une capacité de<br />
5 kWh minimum. « En outre, nous promouvons<br />
les initiatives à caractère éducatif et<br />
de sensibilisation en allouant une aide aux<br />
événements labellisés « Green events » ou<br />
encore aux établissements scolaires qui<br />
obtiennent le label SuperDrecksKëscht et<br />
qui, en parallèle, prévoient une campagne<br />
de sensibilisation auprès de leurs élèves »,<br />
ajoute Jean-Marie Ries.<br />
Même si nos aides<br />
ne couvrent pas les frais<br />
dans leur intégralité,<br />
l’assurance d’un coup<br />
de pouce aide parfois<br />
à passer à l’action<br />
Les primes du fonds visent également à<br />
soutenir le déploiement d’une mobilité<br />
décarbonée : « Nous délivrions des aides<br />
pour les bornes de recharge « simples »<br />
jusqu’à ce que l’État ne prenne la relève<br />
en quelque sorte. Désormais, nous cherchons<br />
à promouvoir l’électromobilité<br />
là où elle peine à s’installer, à savoir<br />
dans les résidences. Pour ce faire, nous<br />
octroyons un montant qui peut atteindre<br />
4.000 euros pour l’installation d’un système<br />
de gestion intelligent centralisé et<br />
jusqu’à 1.000 euros supplémentaires pour<br />
chaque borne qui viendrait se connecter
93<br />
Jean-Marie Ries et Laurent Magi<br />
individuellement à cette intelligence centrale<br />
», détaille le secrétaire.<br />
Qui plus est, le fonds prévoit des primes<br />
pour les cyclomoteurs électriques dont<br />
la vitesse dépasse 25 km/h ainsi qu’une<br />
aide « mobilité durable pour le transport<br />
scolaire » s’adressant aux administrations<br />
communales qui électrifient leur flotte de<br />
bus ou qui proposent un service pédibus.<br />
… aux coups de cœur<br />
Par ailleurs, le jury du fonds se réserve une<br />
enveloppe conséquente destinée à récompenser<br />
des projets « hors catégories »<br />
présentant un caractère exceptionnel,<br />
innovant, multiplicateur ou didactique.<br />
« Pour ceux-ci, le comité fonctionne au<br />
coup de cœur et les lauréats se voient<br />
remettre un prix au cours d’une cérémonie<br />
annuelle. Ainsi, les primes promotionnelles<br />
et les prix spéciaux du fonds nova<br />
naturstroum participent à augmenter<br />
la visibilité des organisations qui ont<br />
réalisé des efforts substantiels en matière<br />
de développement durable », précise le<br />
président.<br />
De surcroît, le comité propose des primes<br />
« monitoring énergétique » et d’étude,<br />
rebaptisées pour 2024 « primes d’étude de<br />
décarbonation et de concepts durables ».<br />
« Il est difficile de prendre des mesures<br />
pertinentes sans données précises sur<br />
lesquelles se baser. C’est la raison pour<br />
laquelle il nous semble important de soutenir<br />
la collecte d’informations. Aussi,<br />
depuis le déclenchement de la guerre en<br />
Ukraine en particulier, nous voulons pousser<br />
la décarbonation au maximum. L’État<br />
fait déjà beaucoup à cet égard pour les<br />
grandes entreprises. De notre côté, nous<br />
souhaitons encourager les plus petites,<br />
mais aussi les communes, à réaliser des<br />
bilans carbone, des audits énergétiques<br />
(non réglementaires) ou encore des études<br />
de décarbonation. Les démarches de ce<br />
type ont un coût et, même si nos aides ne<br />
couvrent pas les frais dans leur intégralité,<br />
l’assurance d’un coup de pouce aide<br />
parfois à passer à l’action », explique Jean-<br />
Marie Ries.<br />
En somme, les occasions de se voir attribuer<br />
une aide sont nombreuses tant le<br />
développement durable s’entend au sens<br />
large. Toutes les demandes pour les projets<br />
réalisés cette année sont à adresser à<br />
l’asbl fonds nova naturstroum pour le 31<br />
décembre. Et ceux qui envisagent d’améliorer<br />
leur empreinte écologique l’année<br />
prochaine, le comité les invite à consulter<br />
la brochure 2024 bientôt disponible.<br />
fonds nova naturstroum asbl<br />
Enovos Luxembourg S.A.<br />
2, Domaine du Schlassgoard<br />
L-4327 Esch-sur-Alzette<br />
www.fnn.lu<br />
www.enovos.lu
94<br />
| DÉVELOPPEMENT DURABLE<br />
ACCORD DE COALITION <strong>2023</strong>-2018 :<br />
THE PROOF OF THE PUDDING IS IN<br />
THE EATING<br />
Eurosolar Lëtzebuerg asbl s’engage depuis plus que vingt ans pour le remplacement des énergies<br />
fossiles, émettrices de CO 2<br />
, et de l’énergie nucléaire, autrement nocive et dangereuse, par les énergies<br />
dites renouvelables, disponibles localement grâce au soleil et au vent.
95<br />
Eurosolar Lëtzebuerg asbl salue dès lors<br />
l’intention du nouveau gouvernement<br />
de vouloir continuer à œuvrer en faveur<br />
d’une politique énergétique assurant la<br />
résilience nationale et européenne en<br />
matière énergétique. Ainsi, le gouvernement<br />
affirme son soutien au PNEC,<br />
incluant la trajectoire de la taxe CO 2<br />
, ainsi<br />
que son engagement à prendre toutes<br />
les mesures nécessaires afin de respecter<br />
l’accord de Paris. Au niveau européen, le<br />
gouvernement réitère son soutien aux<br />
initiatives telles que « Fit for 55 », « Green<br />
Deal » et « Zero Pollution ».<br />
Production<br />
Le gouvernement s’engage à continuer<br />
les investissements dans la lignée des initiatives<br />
et réalisations du gouvernement<br />
précédent, notamment en ce qui concerne<br />
le soutien des citoyens dont l’intention<br />
du préfinancement et de la facilitation de<br />
certaines procédures administratives.<br />
La multiplication de la production d’énergies<br />
renouvelables, notamment et surtout<br />
d’énergie solaire (photovoltaïque), s’impose.<br />
Donc couvrir les toits et autres surfaces<br />
scellées publiques reflète le rôle et la<br />
responsabilité de l’État et des communes.<br />
Eurosolar Lëtzebuerg asbl a démontré<br />
dans son document « 100% d’énergies<br />
renouvelables d’ici 2030 », présenté en<br />
juin 2022, le potentiel en puissance énergétique<br />
des toits et surfaces scellées.<br />
Dans ce même ordre d’idées, la continuation<br />
du développement de la production<br />
par le biais d’installations dites « AgriPV »<br />
assurant un double revenu aux agriculteurs<br />
par la production d’énergie et d’aliments,<br />
n’augmentera pas seulement la<br />
disponibilité en énergie renouvelables,<br />
mais sera aussi bénéfique pour la production<br />
alimentaire et la biodiversité,<br />
notamment pour les installations du type<br />
ombrage.<br />
Nous donnons à considérer que l’hydrogène<br />
qui ne peut être qu’exclusivement<br />
« vert », doit être réservé aux domaines qui<br />
ne peuvent être électrifiés, notamment<br />
l’industrie.<br />
obligera les maîtres d’ouvrage à penser<br />
à l’intégration du photovoltaïque dès le<br />
début de la planification. Dans archipv.lu,<br />
présenté par Eurosolar Lëtzebuerg asbl en<br />
novembre 2020, on peut se rendre compte<br />
que le photovoltaïque dépasse largement<br />
la simple installation en toiture.<br />
En aucun cas les simplifications administratives<br />
annoncées ne peuvent aller<br />
aux dépens des moyens de la nature en<br />
matière de réduction de l’impact carbone.<br />
Participation citoyenne<br />
L’une des missions d’Eurosolar Lëtzebuerg<br />
asbl est de soutenir les coopératives<br />
citoyennes énergétiques (biergerpv.lu).<br />
Dans cet esprit, nous nous réjouissons que<br />
le gouvernement ait l’intention de continuer<br />
à promouvoir ces mouvements. Dans<br />
ce même sens, le développement des communautés<br />
énergétiques, du genre « e-community<br />
», contribue au déploiement des<br />
énergies renouvelables produites localement<br />
et consommées localement, reflétant<br />
les idées de l’économie citoyenne<br />
(Gemeinwohlökonomie), donc de l’énergie<br />
à proximité, à des prix stables et abordables.<br />
Cette approche reflète une autre<br />
idée exprimée par le fondateur d’Eurosolar<br />
International, Hermann Scheer, à savoir le<br />
fossé Nord-Sud, incluant la composante<br />
sociale, donc pour toutes et tous. Le préfinancement<br />
des installations photovoltaïques<br />
annoncé dans l’accord de coalition<br />
y contribue également.<br />
Les énergies renouvelables (soleil et vent)<br />
sont complémentaires, mais doivent être<br />
utilisés directement. Les solutions de<br />
stockage sont dès lors impératives pour<br />
mener à bien la transition énergétique.<br />
Nous saluons les intentions du gouvernement<br />
en ce domaine.<br />
Cadre légal<br />
Le gouvernement annonce vouloir harmoniser<br />
les règlements des bâtisses par<br />
un règlement cadre. Eurosolar Lëtzebuerg<br />
asbl s’est prononcé par le passé en faveur<br />
d’un règlement des bâtisses type, favorable<br />
à l’installation de panneaux photovoltaïques<br />
et de pompes à chaleur.<br />
Éducation et formation<br />
Le projet « Solar@School » d’Eurosolar<br />
Lëtzebuerg asbl reflète les idées en<br />
matière d’information et de formation<br />
exprimées dans l’accord de coalition. Pour<br />
Eurosolar Lëtzebuerg asbl, il importe de<br />
promouvoir activement les nombreuses<br />
options professionnelles dans le domaine<br />
des énergies renouvelables et de la transition<br />
énergétique.<br />
Eurosolar Lëtzebuerg asbl est évidemment<br />
un partenaire fiable pour réaliser les idées<br />
et intentions exprimées dans l’accord de<br />
coalition.<br />
Communiqué par Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />
L’introduction d’un standard pour ces installations<br />
pour les nouveaux bâtiments
96<br />
BRÈVES<br />
COMMUNALES NORD<br />
PAR PAULINE PAQUET<br />
ETTELBRUCK<br />
Le 6 octobre, Fränk Fries, directeur<br />
du Lycée technique d’Ettelbruck, Tom<br />
Delles, directeur du Lycée technique<br />
agricole, la commune d’Ettelbruck et<br />
les ministres de l’Éducation et de l’Aménagment<br />
du territoire, entre autres,<br />
ont signé un mémorandum d’entente<br />
relatif à la conservation de l’arboretum<br />
LTEtt à Ettelbruck. Ce dernier,<br />
s’étendant sur une superficie de 6 ha<br />
comprenant environ 1.000 bosquets,<br />
constitue une institution importante<br />
pour le Luxembourg et est utilisé à des<br />
fins scolaires et de recherche tout en<br />
servant également de lieu de détente.<br />
Grâce à sa diversité végétale, l'arboretum<br />
offre un aperçu concret des<br />
interactions entre les écosystèmes, de<br />
la biodiversité et de l’utilisation des<br />
plantes dans le contexte du changement<br />
climatique.<br />
Source : SIP<br />
ESCH-SUR-SÛRE<br />
Henri Kox, alors ministre du Logement,<br />
et Laurent Hilger, bourgmestre de la<br />
commune d’Esch-sur-Sûre, ont conclu<br />
un accord pour le développement du<br />
PAP « Hannert der Gemeng » à Eschdorf<br />
comprenant 19 maisons unifamiliales<br />
et 2 résidences de 6 unités. Dans une<br />
des résidences sera également aménagée<br />
une surface de bureaux pour<br />
les services de la commune. Ainsi,<br />
via le Fonds spécial pour le logement<br />
abordable, la commune confie ainsi à<br />
l’État un terrain de presque 60 ares se<br />
situant derrière la nouvelle mairie afin<br />
d’y développer un nouveau quartier<br />
de 31 logements abordables (19 maisons<br />
unifamiliales destinées à la vente<br />
et 12 appartements pour la location<br />
sociale). Le début des travaux est prévu<br />
courant de l’année 2026.<br />
Source : SIP<br />
CLERVAUX<br />
Le conseil d’administration du Cercle<br />
d’Études sur la Bataille des Ardennes,<br />
en collaboration avec le collège des<br />
bourgmestre et échevins de la commune<br />
de Clervaux, inaugurera le<br />
Centre de Documentation et d’Études<br />
sur la Bataille des Ardennes (CDEBA)<br />
le samedi 16 décembre à 14h15. La<br />
visite du bâtiment sera accompagnée<br />
d’un encadrement musical assuré par<br />
la Fanfare des Trois Frontières Lieler.<br />
Des gaufres faites maison par Fraen a<br />
Mammen Héinescht-Fëschbich-Kaalber<br />
seront également offertes. Une inscription<br />
auprès de l’administration communale<br />
est nécessaire pour participer à<br />
l’événement.<br />
Source : communiqué de presse<br />
WILTZ<br />
Le 21 novembre dernier ont commencé<br />
les travaux de réhabilitation du poste<br />
de garde de l’ancienne tannerie IDEAL<br />
situé dans le futur quartier « Wunne<br />
mat der Wooltz ». Ce bâtiment, datant<br />
du 20 e siècle et inoccupé depuis la<br />
fermeture du site en 1993, est emblématique<br />
du développement industriel<br />
de Wiltz. Une fois restauré, il servira<br />
d’espace de stockage, de lieu pour organiser<br />
des événements et de bureaux<br />
pour le Fonds du Logement, en charge<br />
de la réalisation de ce projet. Ce<br />
dernier respectera les exigences<br />
actuelles en matière de sécurité et de<br />
durabilité, et devrait voir le jour à la fin<br />
de l’année 2025.<br />
Source : wiltz.lu<br />
MERTZIG<br />
34 villes, communes et régions<br />
d’Allemagne, de France, d’Italie, du<br />
Luxembourg, d’Autriche et de Suisse<br />
ont reçu le prix international European<br />
Energy Award Gold au Burghof de<br />
Lörrach en Allemagne ce 16 novembre<br />
<strong>2023</strong>. Parmi celles-ci, la commune de<br />
Mertzig s’est distinguée en progressant<br />
dans son engagement et en obtenant<br />
le score de 85,6%. Le label European<br />
Energy Award Gold est décerné aux<br />
communes qui s’engagent durablement<br />
et au plus haut niveau dans la<br />
protection du climat, l’efficacité énergétique<br />
et les énergies renouvelables.<br />
Au Luxembourg, ce système de gestion<br />
de qualité représente la base du Pacte<br />
Climat.<br />
Source : mertzig.lu<br />
LAC DE LA HAUTE-SÛRE<br />
Pour la 7 e année, le Lions Club Grand-<br />
Duché Ardennes et l’Office social de<br />
Wiltz organisent « L’arbre à vœux<br />
pour enfants » en collaboration avec<br />
la commune du Lac de la Haute-Sûre,<br />
notamment. Dans le cadre de cette<br />
action, les enfants jusqu’à 12 ans exprimeront<br />
leurs vœux sur des étoiles et<br />
accrocheront celles-ci à l’arbre à vœux<br />
installé dans la maison communale.<br />
Les citoyens pourront en choisir une<br />
et acheter le cadeau mentionné, à<br />
remettre à l’administration, jusqu’au 15<br />
décembre. Les paquets seront remis<br />
aux enfants lors d’une fête conviviale<br />
où sera offert un goûter de Noël.<br />
Source : lac-haute-sure.lu
97<br />
Gudrun Heute-Bluhm, présidente de l’association European Energy Award<br />
16-17 <strong>NOVEMBRE</strong> <strong>2023</strong><br />
EUROPEAN ENERGY AWARD GOLD: DIX COMMUNES<br />
LUXEMBOURGEOISES RÉCOMPENSÉES<br />
Tous les ans, The European Energy Award récompense les villes qui s’engagent<br />
dans la protection du climat. Chacune d’elles est évaluée selon une liste de mesures<br />
: plus elle en adopte, plus son score est élevé. Cette année, la certification<br />
Gold, correspondant à un résultat d’au moins 75%, a été attribuée à 61 municipalités<br />
européennes, parmi lesquelles dix luxembourgeoises dont Beaufort qui<br />
s’est hissée à la première place – tous pays confondus – avec 90,7%. La remise<br />
des prix s’est déroulée à Lörrach, en Allemagne, les 16 et 17 novembre derniers.<br />
Lors de cet événement, les délégations présentes ont également pu participer<br />
à des ateliers d’échange et de formation sur les thématiques liées aux énergies<br />
renouvelables et à la lutte contre le réchauffement climatique.<br />
Marion Dammann, administratrice<br />
du district de Lörrach<br />
Photos : ©Association European Energy Award
98<br />
| ACTUALITÉS COMMUNALES<br />
LA RECHERCHE, UN SOUTIEN<br />
POUR LES COMMUNES<br />
Aline Muller
99<br />
Le Luxembourg Institute of<br />
Socio-Economic Research (LISER)<br />
entend jouer un rôle clé dans<br />
l’éclairage des politiques nationales,<br />
et surtout communales,<br />
pour être au plus proche des<br />
problématiques locales et des<br />
besoins des citoyens. Aline<br />
Muller, CEO du LISER, nous en<br />
dit plus.<br />
Comment la recherche peut-elle aider<br />
à la prise de décisions au niveau<br />
communal ?<br />
Historiquement, la recherche a davantage<br />
appuyé les décisions aux niveaux national<br />
et régional, moins au niveau communal ;<br />
à tort, car les communes sont proches des<br />
réalités du terrain. Les communes nous<br />
apportent une connaissance plus fine et<br />
un lien plus étroit avec les acteurs. Les<br />
matières étudiées aussi diffèrent des<br />
échelles nationales ou européennes. Afin<br />
de s’assurer de l’efficience des politiques<br />
publiques, la recherche a besoin de ce<br />
point de vue local, car nous nous sommes<br />
rendus compte que la prise de décision au<br />
niveau communal est un élément essentiel<br />
de la mise en œuvre des politiques<br />
publiques. Malheureusement, les communes<br />
ne bénéficient pas suffisamment de<br />
cet éclairage. Pourquoi ? Parce que beaucoup<br />
d’entre elles sont de petite taille et<br />
n’ont pas forcément les moyens ou l’accès<br />
à toutes les informations utiles pour lancer<br />
des projets de recherche. C’est pourquoi<br />
nous plaidons en faveur d’un meilleur partage<br />
des informations entre les différents<br />
niveaux de pouvoir. Les regroupements<br />
communaux pour traiter d’un sujet commun<br />
représentent également une piste<br />
à explorer pour mieux appuyer les communes<br />
dans leurs missions.<br />
Des disparités existent entre les<br />
communes…<br />
Oui et c’est sur ce point que la recherche<br />
peut apporter un éclairage déterminant,<br />
car une collaboration permet de travailler<br />
au plus proche de leurs spécificités. Une<br />
commune du sud aura des problématiques<br />
différentes d’une autre qui se situe dans le<br />
nord, par exemple. C’est en les observant<br />
sur le terrain que nous pouvons appréhender<br />
les défis avec l’ensemble des acteurs<br />
du territoire. Ce diagnostic, établi en lien<br />
direct avec les acteurs, devient le berceau<br />
de questions de recherche pertinentes et<br />
taillées au contexte local.<br />
Très souvent nous constatons que les<br />
acteurs sur le terrain évoluent dans de<br />
multiples secteurs en dépassant le cadre<br />
purement communal. Des domaines tels<br />
que la santé, l’éducation, l’évolution<br />
démographique, l’accueil des seniors ou<br />
le logement font partie des sujets transversaux<br />
qui touchent tous les décideurs<br />
publics et non publics.<br />
Les communes sont-elles réceptives à<br />
ces enjeux ?<br />
Très clairement, oui. Tout en soulignant<br />
que parfois elles nous contactent avec<br />
le constat que les politiques nationales,<br />
appliquées de manière homogène, leur<br />
sont inadaptées. Dans ce cas, nous approfondissons<br />
la compréhension des mécanismes<br />
et apportons des pistes de solution.<br />
Mais très souvent aussi, c’est l’inverse qui<br />
se produit, et sur base d’une analyse très<br />
fine au niveau communal, nous partons<br />
d’un point de départ plus fin en granularité.<br />
Nous sommes alors en mesure de<br />
formuler des questions de recherche à<br />
l’échelle d’un quartier, avec une méthodologie<br />
s’inspirant de la démarche « Living<br />
Lab ». Autrement dit, nous identifions avec<br />
les citoyens les questions ou les enjeux<br />
auxquels ils sont confrontés au quotidien.<br />
Il s’agit d’analyser la manière dont les<br />
personnes vivant dans un quartier sont<br />
exposées à des situations ou environnements<br />
différents et d’étudier leurs interactions<br />
avec l’écosystème dont ils sont un<br />
élément. S’ajoute ensuite la dimension<br />
temporelle qui intègre que ces interactions<br />
changent tout au long de la journée<br />
(travail, sport, école, trajets, etc.). De notre<br />
côté, il est essentiel d’observer comment<br />
l’individu façonne l’environnement et<br />
comment ses propres changements de<br />
perception peuvent modifier son comportement<br />
et, in fine, l’environnement auquel<br />
il est exposé.<br />
Quels sont les autres apports, pour le<br />
LISER, de travailler en collaboration<br />
avec les communes ?<br />
En nous focalisant sur le citoyen, sa subjectivité<br />
et ses préférences, nous élargissons<br />
le champ des possibles. Ces analyses<br />
très fines permettent, par exemple,<br />
d’augmenter le bien-être, de mieux appréhender<br />
les compétences communales et<br />
de proposer des projets en accord avec<br />
les besoins réels des citoyens. Si partir de<br />
cette perspective individuelle présente<br />
un potentiel énorme, cela transforme<br />
radicalement nos méthodes de travail.<br />
La recherche, en constante évolution,<br />
est finalement plus holistique que par le<br />
passé, ce qui la rend d’autant plus pertinente<br />
au niveau communal. Traiter autant<br />
de données dans un cadre interdisciplinaire<br />
nous permet aujourd’hui d’aiguiser<br />
nos compétences.<br />
La recherche contribue ainsi à la cohérence<br />
des politiques nationales et à leur<br />
impact à l’échelle communale. Détenir<br />
davantage d’informations partagées entre<br />
les différents niveaux de décision s’avère<br />
déterminant afin de créer un meilleur<br />
dialogue et d’apporter des solutions entre<br />
les différents décideurs pour optimiser<br />
leurs actions respectives. Nous sommes<br />
convaincus qu’en mettant à disposition de<br />
la société les bons outils et en créant institutionnellement<br />
et organisationnellement<br />
un environnement éclairé et informé dans<br />
lequel ces compétences pourront agilement<br />
s’articuler, nous pourrons apporter<br />
des solutions aux problématiques les plus<br />
fines et ainsi relever les défis futurs.<br />
Les nouvelles technologies ouvrentelles,<br />
elles aussi, de nouveaux champs<br />
d’application ?<br />
Elles transforment effectivement notre<br />
métier. Nous travaillons avec un volume<br />
de données qui croît de manière exponentielle.<br />
Il ne s’agit néanmoins pas d’être<br />
seulement consommateur de l’information,<br />
mais de développer toutes les compétences<br />
et savoir-faire pour la nettoyer,<br />
l’exploiter et la traiter pour en extraire<br />
l’essence qui nous permettra de mieux<br />
guider nos actions. Les nouvelles technologies<br />
telles que l’IA ou les outils virtuels<br />
nous permettent d’aller toujours plus loin.<br />
Elles ouvrent la porte à des développements<br />
scientifiques insoupçonnés il y a<br />
encore quelques années.<br />
Luxembourg Institute of Socio-Economic<br />
Research (LISER)<br />
Maison des Sciences Humaines<br />
11, Porte des Sciences<br />
L-4366 Esch-sur-Alzette<br />
www.liser.lu
100 | ACTUALITÉS COMMUNALES<br />
SE DÉVELOPPER<br />
À VITESSE<br />
GRAND V<br />
Dans le nord du Luxembourg, le château de la commune d’Useldange<br />
devient l’emblème de toujours plus de citoyens. En plein essor, la<br />
ville et ses localités ont dépassé les 2.100 habitants. À son poste<br />
depuis 1975 et une nouvelle fois élu lors des élections de juin, le<br />
bourgmestre Léon Bodem, surnommé Pollo, évoque avec l’échevin<br />
Raoul Schaaf les projets qui verront le jour lors des six prochaines<br />
années. Et ils sont nombreux : de l’extension de l’école et la maison<br />
relais à la création d’un centre médical en passant par le développement<br />
du vivre-ensemble, la commune ne cessera d’évoluer.<br />
S’investir pour l’éducation<br />
En 2020, le conseil communal d’Useldange<br />
avait voté à l’unanimité pour la modernisation<br />
de l’école et de la maison relais.<br />
La première phase, qui vient d’être finalisée<br />
en seulement deux ans et demi,<br />
impliquait la construction d’un nouveau<br />
bâtiment pour le précoce et le préscolaire.<br />
Celui-ci comprend deux nouveaux étages<br />
où sont disposées sept salles de classe<br />
pour le précoce et le cycle 1. Le sous-sol<br />
a été aménagé afin d’y créer un espace<br />
commun pour l’école fondamentale et la<br />
maison relais avec une bibliothèque, une<br />
salle multifonctionnelle et une cuisine<br />
pédagogique.<br />
Lors de l’été dernier, la seconde phase a<br />
débuté et elle prévoit l’agrandissement de<br />
la maison relais et des locaux des cycles 2<br />
à 4. « Les travaux devraient se clôturer au<br />
printemps 2025, si tout se déroule comme<br />
prévu. Le budget envisagé s’élève à 16,3<br />
millions d’euros, le plus important jamais<br />
voté par notre commune ! À terme, le<br />
nouveau campus scolaire permettra d’accueillir<br />
335 enfants, alors qu’avant le lancement<br />
du projet nous ne pouvions assurer<br />
la prise en charge que de 180 élèves. Si<br />
cela convenait jusqu’à présent, la croissance<br />
de la population mettra rapidement<br />
à l’épreuve nos capacités et nous ne voulons<br />
pas nous retrouver dans une situation<br />
où les parents seraient contraints d’inscrire<br />
leurs enfants sur des listes d’attente<br />
interminables. Nous souhaitons concevoir<br />
notre développement de manière responsable,<br />
ce qui implique de privilégier la prévoyance<br />
à la réaction. Les travaux en cours<br />
devraient nous permettre de soutenir<br />
notre population jusqu’en 2035 », détaille<br />
le bourgmestre.<br />
Nous souhaitons concevoir<br />
notre développement<br />
de manière responsable,<br />
ce qui implique de<br />
privilégier la prévoyance<br />
à la réaction<br />
Ce nouveau campus a avant tout été pensé<br />
par et pour ses occupants. « Nous avons<br />
mis un point d’honneur à réaliser ce projet<br />
en collaboration avec le personnel enseignant<br />
puisqu’il lui est destiné. Les professeurs<br />
ont été d’une aide précieuse pour<br />
imaginer les parties récréatives et intégrer<br />
les aspects socio-pédagogiques indispensables<br />
à la pratique de leur métier. De<br />
plus, nous avons très récemment voté le<br />
projet d’aménagement des cours entre les<br />
deux bâtiments pour un budget estimé à<br />
1,2 million d’euros. Là encore, nous avons<br />
voulu en faire un projet participatif avec<br />
le personnel de l’école et de la maison<br />
relais », explique l’échevin Raoul Schaaf.<br />
Répondre aux besoins des citoyens<br />
Si la commune d’Useldange souhaite<br />
préparer la suite de son développement, il<br />
est indispensable pour elle d’adapter ses<br />
services. Actuellement, la maison communale<br />
est installée au cœur du château<br />
emblématique de la ville. Ce bâtiment,<br />
bénéficiant d’une protection par l’Institut<br />
national pour le patrimoine architectural<br />
(INPA), ne peut être modifié comme le<br />
nécessiterait l’adaptation des services à<br />
sa population croissante. De ce fait,<br />
le collège des bourgmestre et échevins<br />
prévoit de rénover et transformer l’ancien<br />
presbytère. « Nous avons trouvé un accord<br />
avec le fonds ecclésiastique et avons<br />
acheté le droit d’usufruit du curé. Pour le<br />
moment, nous nous attelons aux études<br />
de faisabilité afin de dégager des pistes de<br />
transformation », indique Pollo Bodem.<br />
« En parallèle, nous élaborons un projet<br />
de centre médical au cœur de notre ville<br />
dans un souci de joignabilité des médecins<br />
ou spécialistes en milieu rural. Cette<br />
problématique a fait l’objet de nombreux<br />
débats dans le nord, surtout durant la<br />
dernière période électorale. Notre région<br />
est particulièrement limitée dans l’offre de<br />
soins de santé. Nos habitants sont souvent<br />
contraints de se rendre dans les autres<br />
villes pour trouver l’assistance dont ils<br />
ont besoin. Cet établissement permettrait<br />
à divers professionnels de collaborer au<br />
sein d’un même lieu pour mettre en place<br />
une permanence médicale et se répartir<br />
les heures de travail. Ce projet concilierait<br />
donc à la fois les besoins des habitants et<br />
ceux de la nouvelle génération de médecins<br />
désireuse d’un meilleur équilibre entre<br />
vies professionnelle et privée », ajoute<br />
Raoul Schaaf.<br />
Le bourgmestre espère que ce projet, qui<br />
en est actuellement au stade des études de<br />
faisabilité, verra le jour dans trois ans. Ce<br />
délai quelque peu ambitieux a toutes les<br />
chances d’être respecté, d’une part parce<br />
qu’il s’agit d’un local commun à plusieurs<br />
professionnels de la santé et non d’une<br />
clinique, les autorisations nécessaires sont
101<br />
Léon Bodem
102<br />
donc plus simples à acquérir, et d’autre<br />
part car le conseil communal d’Useldange<br />
a déjà prouvé qu’il savait passer à l’action<br />
pour sa population.<br />
Donner leur chance aux jeunes<br />
Comme de nombreuses autres villes<br />
du Grand-Duché, Useldange se trouve<br />
confrontée depuis plusieurs années à<br />
une problématique de taille : « de plus en<br />
plus de citoyens vivent aujourd’hui sous<br />
le seuil de pauvreté, même en travaillant<br />
à deux. Les jeunes sont bien souvent<br />
contraints de quitter les frontières de la<br />
commune, voire du pays, pour pouvoir se<br />
loger et se lancer dans la vie d’adulte. Il<br />
est nécessaire de réagir et de trouver des<br />
solutions. En ce sens, nous planifions la<br />
construction de logements abordables à<br />
destination de ceux qui commencent à<br />
travailler. L’idée est de leur donner une<br />
chance réelle de pouvoir louer un lieu<br />
de vie pour une certaine durée et qui<br />
leur servira de tremplin dans la vie. Les<br />
habitations seront divisées en parties<br />
privatives, comprenant notamment les<br />
chambres et salles de bains, et communes,<br />
telles que la cuisine ou le salon », précise<br />
l’échevin.<br />
Si ce projet en est pour le moment au<br />
stade de la planification, il est bien<br />
avancé puisque le conseil communal<br />
dispose déjà de plans précis. L’accession<br />
à ces logements pour jeunes travailleurs<br />
sera soumise à certains critères qui ne<br />
sont pas encore tous établis, mais il est<br />
certain que ces habitations serviront<br />
aux Useldangeois, l’objectif étant de leur<br />
donner la possibilité de rester dans la<br />
commune où ils ont grandi.<br />
Notre vie entière<br />
se trouve en progression<br />
constante et les lieux qui<br />
la constatent doivent<br />
s’y adapter<br />
Vivre ensemble<br />
La vision du bourgmestre et de ses échevins<br />
est clair : évoluer au rythme de sa<br />
population afin d’offrir à cette dernière un<br />
lieu de vie adapté et agréable. Pour cette<br />
raison, Pollo Bodem souhaite enrichir sa<br />
commune et ses localités en espaces de<br />
rencontre. « Notre accord avec le fonds<br />
ecclésiastique nous a également permis<br />
d’acquérir l’église de Schandel. Située en<br />
plein cœur du village, elle s’inclura dans<br />
un projet de réaménagement du centre<br />
pour le redynamiser. Encore une fois, nous<br />
ferons directement appel à la participation<br />
citoyenne pour son élaboration. Les<br />
habitants étant les premiers concernés, ils<br />
sauront nous donner des idées précieuses<br />
qui leur seront directement utiles »,<br />
présente le bourgmestre.<br />
Cette volonté de rassembler la population<br />
au cœur des zones rurales et de lutter<br />
contre le phénomène des « communes<br />
dortoirs » a déjà donné naissance à des<br />
initiatives à Schandel : certains de ses<br />
jeunes habitants ont créé l’association des<br />
amis du village. Par le biais de cette dernière,<br />
ils organisent des événements tels<br />
que les « tours apéros » durant lesquels<br />
les citoyens sont invités à prendre part<br />
à une promenade le temps de quelques<br />
Raoul Schaaf, Léon Bodem et Frank Christian
103<br />
heures, l’occasion idéale de découvrir certains<br />
lieux cachés, d’opérer un nettoyage<br />
des sentiers et de sociabiliser autour d’un<br />
verre. « La dernière édition a une nouvelle<br />
fois rencontré un succès certain puisque,<br />
malgré la pluie, une trentaine de personnes<br />
y ont participé ! Cette initiative<br />
est un bel exemple du fait qu’il n’est pas<br />
nécessaire de se déplacer dans la capitale<br />
ou dans les grandes villes pour se divertir<br />
», souligne l’échevin.<br />
nouveau mandat n’est pas encore<br />
finie : rénovation d’autres aires de<br />
jeux, création d’un nouveau terrain de<br />
football, construction d’un parking, et<br />
bien d’autres. « Notre vie entière se trouve<br />
en progression constante et les lieux qui la<br />
constatent doivent s’y adapter », conclut<br />
le bourgmestre.<br />
LE CHIFFRE<br />
16,3<br />
millions d’euros de budget pour la<br />
nouvelle école et maison relais<br />
Un autre lieu de rencontre est également<br />
prévu à Everlange, rue Principale, où<br />
s’ajoutera le réaménagement de l’aire de<br />
jeux de la Place de l’église motivé par la<br />
popularité que rencontre celle d’Useldange<br />
aux abords du terrain de football. Et la<br />
liste d’objectifs de la commune pour ce<br />
Administration communale d’Useldange<br />
2, rue de l'Église<br />
L-8706 Useldange<br />
www.useldeng.lu
104 | ACTUALITÉS COMMUNALES<br />
LA MODERNITÉ<br />
POUR AFFIRMER<br />
LA CONTINUITÉ<br />
Inaugurée en septembre dernier, la nouvelle maison communale de<br />
Frisange vise à garantir de meilleurs services aux citoyens et à améliorer<br />
la qualité de vie et de travail des employés de la ville. Roger<br />
Beissel, bourgmestre réélu lors des dernières élections, présente<br />
sa nouvelle équipe et revient notamment sur les premiers pas du<br />
conseil communal dans ce bâtiment moderne et flambant neuf qui<br />
bouleverse l’organisation et les méthodes de travail à Frisange.<br />
Un conseil communal renouvelé<br />
« Si nous avons perdu quelques pourcents<br />
lors des dernières élections, nous avons<br />
gardé nos cinq sièges. Les grands partis,<br />
à savoir le DP, le CSV et le LSAP, ont<br />
conservé chacun deux sièges. Deux<br />
personnes de mon équipe, Är Equipe, ne<br />
se sont pas représentées pour des raisons<br />
personnelles. Il fallait donc chercher de<br />
nouveaux candidats pour m’accompagner.<br />
Carlo Heuertz et Claudio Mongelli siégeaient<br />
déjà dans le conseil communal<br />
auparavant. Ils ont été rejoints par Kim<br />
Kartheiser et Charles Wirtgen », poursuit-il.<br />
Ces deux nouveaux visages de la commune<br />
de Frisange n’ont aucune expérience en<br />
politique, mais ont été séduits par l’idée<br />
de développer la ville et les services<br />
qu’elle offre aux citoyens. « Quant à Carlos<br />
Raus (DP), il conserve sa place d’échevin.<br />
Les autres membres du conseil communal<br />
sont Samantha Hutmacher (DP), Luc<br />
Meyer (CSV), Yves Gaffinet (LSAP), Claude<br />
Courtois (CSV) et Guy Bingen (LSAP) »,<br />
déclare-t-il.<br />
Les premiers pas dans la nouvelle<br />
mairie<br />
En juin 2018, la commune de Frisange<br />
avait lancé un appel à projets dans le<br />
cadre de la construction de la nouvelle<br />
maison communale. Celle-ci vient d’être<br />
inaugurée le 22 septembre dernier. « Le<br />
lendemain de l’inauguration nous avons<br />
organisé une journée portes ouvertes pour<br />
nos citoyens car ce bâtiment flambant<br />
neuf a pour vocation d’appartenir à nos<br />
administrés », explique Roger Beissel.<br />
La mairie est aujourd’hui pourvue de<br />
tous les équipements technologiques<br />
modernes et les caractéristiques de la<br />
salle du conseil communal, notamment,<br />
facilitent le bon déroulement d’une<br />
séance. « Des écrans connectés par wifi et<br />
reliés aux ordinateurs nous permettent<br />
de mieux suivre l’ordre du jour et de simplifier<br />
les présentations. Nos séances ont<br />
toujours été filmées, même dans l’ancien<br />
bâtiment, mais nous devions sans cesse<br />
installer et désinstaller les caméras.<br />
Aujourd’hui, la salle est bien équipée en<br />
la matière et nous pouvons ainsi accorder<br />
davantage de temps aux dossiers en cours.<br />
Les séances ne sont pas retransmises en<br />
direct, mais nous prenons deux ou trois<br />
jours pour monter une vidéo afin de catégoriser<br />
l’ordre du jour par points. De cette<br />
façon, nos citoyens ont directement la<br />
possibilité de visionner ce qui les intéresse<br />
sans devoir tout regarder », précise le<br />
bourgmestre.<br />
Une question de réorganisation<br />
Les bureaux de la population et des<br />
recettes communales se trouvent au<br />
rez-de-chaussée et fonctionnent avec un<br />
Thierry Everar<br />
système de ticketing. « Pour le premier,<br />
nous venons tout juste d’engager deux<br />
fonctionnaires, portant nos effectifs à<br />
quatre. Les nouveaux comme les anciens<br />
s’y retrouvent, car ce système fluidifie<br />
et améliore notre travail au quotidien.<br />
Malheureusement, certaines personnes<br />
ont parfois perdu les bases du respect et<br />
des bonnes manières vis-à-vis des fonctionnaires.<br />
Pour y remédier et éviter tout<br />
incident, nous avons installé un logiciel<br />
qui permet d’appeler à l’aide. Autrement<br />
dit, si l’un de nos employés rencontre<br />
un souci avec un citoyen, il lui suffit<br />
d’appuyer sur un bouton pour que les<br />
autres s’assurent que tout aille bien. Le<br />
bureau de l’office social, situé juste à côté<br />
et ouvert trois jours par semaine, est<br />
également doté d’un système semblable »,<br />
explique Roger Beissel.
105<br />
Roger Beissel<br />
En passant d’une petite à une grande<br />
maison communale, l’administration<br />
a logiquement dû revoir l’organisation<br />
de ses services de fond en comble. Les<br />
permanences et les heures d’ouverture<br />
ont été modifiées. Une vaste cuisine a<br />
également été installée pour faciliter les<br />
rencontres entre collègues, les réunions<br />
informelles et l’échange d’information.<br />
« Ce nouvel environnement offre un<br />
cadre de travail agréable et participe au<br />
bien-être de nos collaborateurs. Tout est<br />
complètement revu et nous nous donnons<br />
une année pour nous habituer à la gestion<br />
d’un bâtiment administratif d’une telle<br />
envergure », précise le bourgmestre. De<br />
plus, un grand écran donne sur la rue. Il<br />
affiche toutes les annonces se trouvant<br />
sur le site internet de la commune, tel<br />
l’agenda, afin que chaque citoyen puisse<br />
être au courant des événements qui ont<br />
lieu sur le territoire. L’e-reider interactif<br />
situé juste devant la maison communale,<br />
comme le « Bicher Box », représente aussi<br />
une source d’informations à portée de<br />
main pour les habitants.<br />
Nous nous donnons une<br />
année pour nous habituer<br />
à la gestion d’un bâtiment<br />
administratif d’une telle<br />
envergure<br />
Le bâtiment qui abritait la mairie<br />
jusqu’alors sera détruit pour laisser place<br />
à un parking souterrain de 49 places<br />
au-dessus duquel se trouveront une place<br />
de village et un parc. Le parking sera<br />
directement relié à la maison communale<br />
par des escaliers et des ascenseurs pour<br />
faciliter l’accès aux personnes à mobilité<br />
réduite comme le stipule la loi. Ces travaux<br />
font partie de la deuxième phase du projet<br />
et dureront environ une année. Ils<br />
devraient démarrer en novembre.<br />
S’engager davantage dans le Pacte<br />
Climat et le Pacte Nature<br />
Le bâtiment peut accueillir 22 employés et<br />
fonctionnaires de plus. « Grâce à nos nouveaux<br />
bureaux, nous pouvons nous occuper<br />
davantage du Pacte Climat et du Pacte<br />
Nature, puisque nous avons la possibilité
106<br />
De gauche à droite : Kim Kartheiser (conseillère ; Är Équipe), Charles Wirtgen (conseiller ; Är Équipe)<br />
Claudio Mongelli (conseiller ; Är Équipe), Guy Bingen (conseiller ; LSAP), Samantha Hutmacher (conseillère<br />
; DP), Yves Gaffinet (conseiller ; LSAP), Luc Meyer (conseiller ; CSV), Roger Beissel (bourgmestre ;<br />
Är Équipe), Carlo Raus (échevin ; DP), Isabelle Fiedler (secrétaire), Carlo Heuertz (échevin ; Är Équipe)<br />
d’engager des collaborateurs supplémentaires<br />
qui se dédieront entièrement à ces<br />
projets. Nous avons déjà beaucoup œuvré<br />
pour l’environnement. Par exemple, cela<br />
fait plus de 15 ans que nous n’utilisons<br />
plus de plastique à usage unique pour<br />
chacune des fêtes qui se déroulent à<br />
Frisange. Nous étions en avance sur la loi !<br />
Malheureusement, nous n’avons jamais<br />
pris le temps de formaliser les données.<br />
Nous engagerons très prochainement<br />
un collaborateur pour publier ces données<br />
et lancer, aussi, un « Infoblatt » qui<br />
sera publié à intervalles réguliers afin de<br />
présenter l’état d’avancement des projets<br />
dans la commune ou toute autre information<br />
utile », déclare Roger Beissel.<br />
Une nouvelle maison relais pour le<br />
précoce<br />
Les chantiers, dont celui de la maison<br />
communale, ont pris du retard en raison<br />
des différentes crises qui ont frappé le<br />
monde ces dernières années (Covid-19,<br />
guerre entre l’Ukraine et la Russie, etc.).<br />
La construction de la maison relais pour le<br />
précoce à Aspelt a aussi été impactée par<br />
la conjoncture. « Nous souhaitions l’ouvrir<br />
en janvier 2024, mais ce ne sera pas<br />
possible. Nous avons trouvé une solution<br />
temporaire qui permet d’accueillir une<br />
quinzaine d’enfants en attendant sa finalisation<br />
qui est désormais prévue pour la<br />
rentrée prochaine. Cette future maison<br />
relais pourra accueillir environ 60 enfants<br />
du précoce », assure le bourgmestre.<br />
Le système de ticketing<br />
fluidifie et améliore<br />
notre travail au quotidien<br />
Au mois d’octobre, les élus de Frisange<br />
ont également rencontré les responsables<br />
du ministère de l’Éducation nationale, de<br />
l'Enfance et de la Jeunesse, pour échanger<br />
autour de l’initiative « Eltereforum » et<br />
l’instaurer dans la commune. Ces forums<br />
ont pour objectif de favoriser les rencontres<br />
et les échanges entre les parents et les<br />
professionnels sur divers sujets. Ils visent<br />
également à accompagner et orienter<br />
les adultes dans leur mission parentale.<br />
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v
108 | ACTUALITÉS COMMUNALES<br />
UNE COALITION UNIE<br />
POUR SCHIFFLANGE<br />
La commune de Schifflange sera dirigée, entre <strong>2023</strong> et 2029, par<br />
deux bourgmestres successifs. Paul Weimerskirch maintient ses<br />
fonctions encore durant deux ans puis ce sera au tour de Carlo<br />
Feiereisen, l’actuel premier échevin, de prendre les rênes de la commune.<br />
Celui-ci revient sur le déroulement des dernières élections et<br />
présente les grandes lignes du programme de coalition LSAP-CSV.<br />
Les dernières élections ont abouti à<br />
un nouvel accord de coalition LSAP-<br />
CSV. Deux bourgmestres se succèderont<br />
à Schifflange. Paul Weimerskirch<br />
conserve son poste et, d’ici deux ans,<br />
vous prendrez le relais. Pourquoi avoir<br />
décidé de diviser le mandat ? Pouvezvous<br />
également revenir sur vos attributions<br />
et votre expérience en tant qu’élu<br />
de la commune ?<br />
Pour évoquer brièvement mon parcours<br />
d’homme politique à Schifflange, j’ai été<br />
second échevin durant le mandat 2005-<br />
2011, avant de devenir premier échevin<br />
pour la période 2011-2017. J’ai ensuite<br />
siégé dans l’opposition, ceci durant six<br />
Carlo Feiereisen
109<br />
ans, avant de regagner la majorité grâce<br />
aux dernières élections. Aujourd’hui, je<br />
suis premier échevin, mais je succéderai<br />
à Paul Weimerskirch, actuel et ancien<br />
bourgmestre, à partir du mois d’août<br />
2025, date de ma nouvelle prise de fonction.<br />
Pendant les deux prochaines années,<br />
j’aurai dans mes attributions les travaux<br />
d’infrastructures, le service régie, le sport<br />
et les associations.<br />
En jetant un œil sur les résultats des dernières<br />
élections, le LSAP se retrouve majoritaire<br />
avec six sièges tandis que le CSV en<br />
a perdu un. Néanmoins, le résultat de ce<br />
dernier a progressé par rapport au scrutin<br />
de 2017. Pour nous, il était donc important<br />
de former une coalition forte, d’où les<br />
discussions avec le CSV. Nous avons ainsi<br />
proposé de partager le poste de bourgmestre,<br />
mais uniquement pour deux ans.<br />
C’est un geste de respect envers le bourgmestre<br />
sortant et envers les citoyens qui<br />
ont voté pour son parti. Paul Weimerskirch<br />
a très justement dit que ses projets et leur<br />
état d’avancement avaient été freinés par<br />
le Covid-19 et la crise sanitaire qui s’en<br />
est suivie. Le collège échevinal précédent<br />
a entrepris de nombreux projets lors du<br />
dernier mandat et Paul Weimerskirch<br />
pourra donc finaliser les travaux et les<br />
chantiers qu’il a judicieusement entamés.<br />
Les 117 associations<br />
culturelles et sportives qui<br />
œuvrent sur notre territoire<br />
contribuent largement à la<br />
qualité de vie et améliorent<br />
le vivre-ensemble<br />
Les autres échevins qui composent notre<br />
collège sont Rizo Agovic (LSAP) et Marc<br />
Spautz (CSV). Malgré la défaite du CSV,<br />
nous avons tenu à respecter le travail réalisé<br />
par l’ancien collège échevinal et ce<br />
choix s’est imposé naturellement.<br />
Comme pour beaucoup de communes,<br />
le plus grand défi concerne le volet des<br />
finances. Celles-ci doivent être résilientes<br />
face aux crises, car elles sont essentielles<br />
pour pouvoir travailler, investir et définir<br />
des projets. L’augmentation du prix<br />
de l’énergie, la pandémie liée au Covid-<br />
19, la récente inflation, l’évolution des<br />
taux d’intérêt, l’engagement financier et<br />
les frais pour les syndicats communaux<br />
affectent nos finances, d’où la nécessité<br />
d’élaborer une politique budgétaire prudente<br />
et durable.<br />
Nous avions prévu d’engager trois fonctionnaires<br />
supplémentaires pour les<br />
services communaux et un électricien<br />
pour la régie. Malheureusement, nous<br />
nous voyons obligés de renoncer à ces<br />
engagements en raison des contraintes<br />
financières qui nous touchent. L’année<br />
prochaine, nous ferons appel à une société<br />
externe pour auditer notre situation au<br />
niveau du personnel. Cet état des lieux<br />
mettra en lumière nos forces et nos faiblesses<br />
afin d’identifier les services où<br />
nous manquons de collaborateurs et de<br />
planifier les futurs engagements en âme et<br />
conscience.<br />
La réalisation de nouveaux projets ne sera<br />
entamée que lorsque le financement en<br />
sera assuré. Nous nous devons alors d’établir<br />
des priorités.<br />
Quelle est la philosophie de votre<br />
coalition ?<br />
Elle est sensiblement dans la continuité<br />
de ce qui a été réalisé ces six dernières<br />
années. Paul Weimerskirch et moi-même<br />
avons chacun un style différent, mais nous<br />
souhaitons tous les deux une commune<br />
avec une qualité de vie élevée grâce à une<br />
politique respectueuse de l’environnement<br />
et proche de la nature, et à un développement<br />
urbain cohérent allié à une<br />
meilleure mobilité sur notre territoire.<br />
Nous nous focaliserons également sur le<br />
principe de la participation citoyenne et<br />
inviterons donc les citoyens intéressés à<br />
s’impliquer dans les processus de décision.<br />
Enfin, nous avons pour objectif d’assurer<br />
une gestion des finances qui soit durable,<br />
saine et stable.<br />
Justement, au regard de la conjoncture,<br />
que pouvez-vous nous dire à propos de<br />
la préparation du nouveau budget ?<br />
Quels sont les projets prioritaires<br />
que vous comptez déployer durant ce<br />
mandat ?<br />
Des chantiers d’envergure ont débuté ces<br />
deux dernières années. Nous avons pour<br />
objectif de les achever. Ces chantiers<br />
sont les maisons « A Kassen », « Mettler »<br />
et « Entenich » ainsi que la construction<br />
d'un parking souterrain. Nous rénovons<br />
nos bâtiments scolaires et créons des<br />
locaux supplémentaires pour les services<br />
de la maison relais. Ces derniers sont<br />
mis en œuvre sur base du « Masterplan<br />
Bildungslandschaft ». Une 4 e école est en<br />
cours de construction dans le quartier « op<br />
den Hudelen ». La création d’une 5 e école<br />
pourrait être à l’étude au cas où la commune<br />
rencontrerait une hausse significative<br />
du nombre d’élèves due à l’évolution<br />
démographique.<br />
De plus, nous agrandirons nos ateliers<br />
communaux. Le Moulin Bestgen sera lui
110<br />
Parkhaus<br />
aussi en travaux. Ces deux chantiers débuteront<br />
l’année prochaine.<br />
Nous prévoyons également une refonte<br />
de la Place Grande-Duchesse Charlotte en<br />
un espace vert avec un parc et des aires<br />
de jeux. Nous souhaitons concevoir cette<br />
zone ensemble avec les citoyens et la<br />
remanier de manière à améliorer la qualité<br />
de vie à Schifflange.<br />
Notre commune est aussi prête à répondre<br />
à une demande du ministère de l’Éducation<br />
afin de déterminer l’opportunité de<br />
construire un lycée international. Une<br />
étude de faisabilité devra être réalisée pour<br />
examiner la pertinence de ce dossier.<br />
L’épineuse question du logement fait<br />
aussi partie des priorités au niveau<br />
national. Malgré sa petite superficie,<br />
quelles sont les initiatives réalisées à<br />
Schifflange en la matière ?<br />
Notre commune est très dense puisqu’elle<br />
compte presque 12.000 habitants pour<br />
une superficie de 7,72 km². Nous avons<br />
presqu’atteint nos limites en matière de<br />
développement alors que le marché du<br />
logement est extrêmement tendu. Des<br />
solutions existent néanmoins grâce à la<br />
réalisation du Pacte Logement 2.0 qui<br />
oblige notamment les promoteurs privés à<br />
réaliser des habitations à coût abordable.<br />
Nous envisageons également de créer un<br />
nouveau service logement destiné à mieux<br />
coordonner la gestion administrative des<br />
dossiers et des demandes pour des logements<br />
communaux. Celui-ci s’occupera<br />
aussi de la gestion des logements existants<br />
dans la commune.<br />
La construction d’un nouveau commissariat<br />
de police est prévue dans la rue<br />
de Drusenheim et des logements à coût<br />
modéré se trouveront aux étages du<br />
bâtiment.<br />
Schifflange est déjà reconnue pour ses<br />
initiatives en matière de durabilité<br />
et de protection de l’environnement.<br />
Quels efforts supplémentaires devront<br />
être entrepris pour avoir encore plus<br />
d’impact à ce niveau ?<br />
Notre engagement en faveur de la nature<br />
et du climat sera maintenu et les travaux<br />
dans le cadre du Pacte Climat seront poursuivis<br />
selon les critères et les règles de la<br />
certification « European Energy Award ».<br />
Par ailleurs, un groupe de travail de jeunes<br />
pour le climat sera créé. Ces derniers<br />
pourront exprimer leurs idées et préoccupations<br />
en matière de protection de<br />
l’environnement.<br />
Nous continuerons à nous impliquer dans<br />
la réalisation de l’objectif des communes<br />
Pro-Sud, à savoir la mise en œuvre d’une<br />
région « Minett Unesco Biosphere » climatiquement<br />
neutre d’ici 2050. Dans ce<br />
contexte, nous développons un concept<br />
énergétique visant à réduire les émissions<br />
nocives pour le climat, et ainsi à limiter et<br />
réduire progressivement la dépendance<br />
aux énergies fossiles, notamment par la<br />
mise en place d'un réseau de chauffage<br />
urbain.<br />
Les finances doivent être<br />
résilientes face aux crises car<br />
elles sont essentielles pour<br />
pouvoir travailler, investir<br />
et définir des projets<br />
Outre la protection de la biodiversité et<br />
des habitats naturels, nous créerons également<br />
une cellule d’intervention pour<br />
analyser le plan d’urgence obligatoire de<br />
la commune et élaborer des mesures et<br />
des directives d’action à appliquer en cas<br />
de catastrophe naturelle par exemple.
111<br />
École L. Schmit<br />
Le Moulin Bestgen<br />
Un dernier mot à propos de la vie<br />
associative et du vivre-ensemble à<br />
Schifflange ?<br />
Les travaux de planification pour le plan<br />
d’aménagement particulier « Am Rit »<br />
concernant les futures infrastructures<br />
sportives et culturelles se poursuivent<br />
et offriront de nouvelles perspectives et<br />
opportunités à nos associations.<br />
Nous mettons un point d’honneur à maintenir<br />
la paix sociale, car nous n’avons<br />
pas de problèmes liés à la sécurité. Il fait<br />
bon vivre à Schifflange. Maintenir ce cap<br />
représente tout de même un grand défi.<br />
Les 117 associations culturelles et sportives<br />
qui œuvrent sur notre territoire<br />
contribuent grandement à la qualité de<br />
vie et améliorent le vivre-ensemble. C’est<br />
pourquoi nous envisageons d’embaucher<br />
un coordinateur pour faire le lien entre<br />
notre administration et les associations<br />
afin de les soutenir dans l’organisation<br />
d’événements et, tout simplement, d’améliorer<br />
le contact avec elles sur le terrain.<br />
Malheureusement, au fil des années, nous<br />
constatons que les effectifs diminuent au<br />
sein des associations. Nous travaillons sur<br />
ce point pour promouvoir le bénévolat<br />
afin que celles-ci survivent à l’avenir.<br />
Enfin, dans le cadre de la reconversion<br />
des friches d’ArcelorMittal et des travaux<br />
de planification pour le nouveau<br />
quartier « Metzeschmelz », nous avons<br />
prévu d’utiliser le « Pompelhaus », classé<br />
monument historique national, pour créer<br />
un nouveau lieu de rencontre dédié à la<br />
culture. Nous souhaitons aussi et surtout<br />
y héberger le Musée du patrimoine de la<br />
sidérurgie et des ouvriers métallurgistes,<br />
car nous manquons d’un tel site retraçant<br />
une partie important de notre histoire à<br />
Schifflange.<br />
Administration communale<br />
de Schifflange<br />
11 BP<br />
L-3801 Schifflange<br />
www.schifflange.lu<br />
École L. Schmit
112 | ACTUALITÉS COMMUNALES<br />
GREVENMACHER :<br />
THE MISELER WAY OF LIFE<br />
PAR JULIEN MENEGALLI<br />
Ville emblématique du Grand-Duché, adossée à la Moselle, Grevenmacher marque autant par son cadre<br />
géographique exceptionnel que par le dynamisme économique et la qualité de vie dont bénéficient<br />
ses résidents. Une destination idéale pour faire une balade pleine de surprises et d’enchantement.<br />
Suivez-nous sur la route de Grevenmacher et de sa région.<br />
Notre itinéraire débute à la croisée des<br />
frontières luxembourgeoise, allemande et<br />
française, plus précisément dans la ville<br />
de Schengen. C’est évidemment dans cette<br />
cité que le célèbre traité européen de libre<br />
circulation des biens et des personnes a<br />
vu le jour. Un événement politique dont le<br />
nom incite à lui seul à se lancer à l’aventure<br />
! Il suffit pour cela de suivre la N10<br />
qui nous amènera directement à notre<br />
destination : Grevenmacher.<br />
Suivant le cours de la Moselle, cette route<br />
nous laisse découvrir dès les premiers kilomètres<br />
la beauté naturelle de cette région.<br />
Avec ses paysages vallonnés, ses villages<br />
pittoresques, le spectacle est splendide.<br />
Nous traversons Remich, fameuse base de<br />
loisirs nautique, puis viennent Lenningen<br />
et Wormeldange.<br />
Depuis quelques kilomètres déjà, niché<br />
à flanc de colline, est apparu le vignoble<br />
qui contribue au rayonnement international<br />
de la région. Sur les coteaux de la<br />
rivière, ce sont près de 1.235 ha de vignes<br />
qui bénéficient d’une exposition sudouest.<br />
Ici, le sol permet depuis des siècles<br />
l’élevage de cépages nobles, tels que le<br />
riesling, le pinot noir ou le chardonnay,<br />
pour la production de vins fins, mousseux,<br />
et des crémants de Luxembourg.<br />
Enfin s’annonce Grevenmacher, ville de<br />
5.000 habitants, couchée au bord de la<br />
Moselle.<br />
Celle que les locaux appellent « Maacher »<br />
nous entraîne au cœur de ses ruelles et<br />
de ses fortifications datant du 18 e siècle,<br />
un riche patrimoine historique qui se<br />
dévoile aux yeux des visiteurs toujours<br />
plus nombreux. Mais Grevenmacher est<br />
aussi une ville dynamique, qui accueille de<br />
nombreuses entreprises d’envergure, une<br />
infrastructure commerciale complète et<br />
des voies de transport qui desservent tous<br />
les alentours.<br />
©Ville de Grevenmacher
113<br />
©Ville de Grevenmacher<br />
Suite à la nomination de Léon Gloden<br />
(CSV) en tant que ministre des Affaires<br />
intérieures, le conseil communal de<br />
Grevenmacher a procédé à l’assermentation<br />
d’un nouveau bourgmestre<br />
début décembre. Monique Hermes<br />
(CSV) a été désignée pour assurer cette<br />
fonction. Nous l’avons rencontrée...<br />
Quel bilan tirez-vous suite aux récentes<br />
élections communales ?<br />
Le CSV a pu légèrement augmenter<br />
son score et garder ses cinq sièges,<br />
voilà pourquoi nous avons opté pour la<br />
continuation d’une coalition avec « déi<br />
gréng » qui fonctionne harmonieusement<br />
depuis 2011, au sein de laquelle<br />
nous poursuivons une politique engagée<br />
et un programme d'investissement<br />
afférent.<br />
Qu’apprécient vos administrés dans la<br />
vie quotidienne à Grevenmacher ?<br />
Grevenmacher est une ville située en<br />
milieu rural, proche de tous les points<br />
d’intérêt majeurs de la région. On dit des<br />
Mosellans qu'ils ont une joie de vivre particulière<br />
; nous l’appelons le « Miseler Way<br />
of Life ». Les concitoyens se connaissent et<br />
profitent de la vie comme de tout ce que la<br />
région a à offrir, que ce soit d’un point de<br />
vue culturel ou culinaire, ou au travers de<br />
la vie associative foisonnante.<br />
Quels sont aujourd’hui les défis pour la<br />
commune ?<br />
Notre objectif est de garantir la qualité de<br />
vie des citoyens, tout en assurant la promotion<br />
de la ville, mais sans pour autant<br />
abandonner son caractère intimiste. Les<br />
défis auxquels nous devrons faire face<br />
dans le futur sont le réaménagement des<br />
infrastructures scolaires et le développement<br />
des possibilités de logement. La<br />
ville attire en effet de plus en plus de nouveaux<br />
résidents et nous devons disposer<br />
des infrastructures nécessaires, au regard<br />
de cet essor démographique croissant et<br />
constant. Nous nous efforçons également<br />
de garder un nombre élevé de commerces<br />
au centre-ville pour garantir son dynamisme<br />
économique et assurer toutes les<br />
commodités nécessaires aux résidents.<br />
Notre objectif est<br />
de garantir la qualité de vie<br />
des citoyens, tout en assurant<br />
la promotion de la ville, mais<br />
sans pour autant abandonner<br />
son caractère intimiste<br />
Quels sont les grands projets en cours ?<br />
Le projet phare de la Ville de Grevenmacher<br />
est le nouveau centre culturel avec parking<br />
souterrain, combiné à l’aménagement<br />
de la gare routière et de la place<br />
du Marché aux bestiaux. Puis viennent<br />
la planification de l’agrandissement des<br />
infrastructures scolaires, la réalisation<br />
du PAP Pietert avec ses nouveaux logements,<br />
ainsi que la construction d’un<br />
nouvel atelier communal.<br />
Où en est l’industrie viticole de la<br />
région actuellement ?<br />
Depuis plus de 100 ans, Grevenmacher<br />
est le siège de deux caves renommées,<br />
les « Caves Bernard-Massard » ainsi que<br />
« Domaines Vinsmoselle ». Cette cave a été<br />
à l'origine de l'introduction de la marque<br />
« Crémant de Luxembourg » en 1991. La<br />
foire aux vins, organisée une première fois<br />
en 1925, et la fête du raisin et du vin, qui<br />
a lieu depuis 1950, sont des événements<br />
importants pour la promotion des vins et<br />
crémants luxembourgeois. Grevenmacher<br />
est également la commune-siège de<br />
la Reine du Vin du Grand-Duché de<br />
Luxembourg.<br />
Que diriez-vous pour inciter la population<br />
de la Grande Région à visiter<br />
Grevenmacher ?<br />
Située dans la vallée fertile de la Moselle,<br />
entourée de forêts et de vignobles réputés,<br />
Grevenmacher est la capitale de la Moselle<br />
luxembourgeoise, un centre administratif<br />
et commercial. La ville présente à la fois<br />
les avantages d’un centre urbain avec<br />
ses nombreux magasins, ses attractions<br />
touristiques, ses zones de loisirs, ainsi<br />
que le charme d’une localité située en<br />
milieu rural, avec ses sentiers historiques<br />
situés dans un cadre naturel d’exception.<br />
La zone d’activités Potaschberg, avec ses<br />
nombreuses entreprises, est un des principaux<br />
centres économiques de l’est du<br />
pays. Notre ville se caractérise également<br />
par une vie locale active et diversifiée,<br />
constituée de nombreuses associations<br />
sportives et culturelles notamment. Cette<br />
vie associative contribue clairement à l’intégration<br />
de nos citoyens. De quoi savourer<br />
au quotidien le « Miseler Way of Life ».
MONDERCANGE<br />
ATELIER COMMUNAL<br />
steffen-holzbau.lu<br />
Steffen Holzbau S.A.<br />
13, rue de Flaxweiler<br />
L-6776 Grevenmacher<br />
T +352 719686-0<br />
info@steffen-holzbau.lu
116 | ACTUALITÉS COMMUNALES<br />
BOULAIDE, ENTRE<br />
NATURE ET CULTURE<br />
PAR JULIEN MENEGALLI<br />
Jeff Gangler<br />
Bordée par la Sûre, Boulaide dispose d’un environnement naturel exceptionnel. Réélu aux dernières<br />
élections communales, son bourgmestre Jeff Gangler est aussi président du parc naturel de<br />
la Haute-Sûre. Il évoque les projets en cours.<br />
Parmi les nombreux projets initiés au sein de la commune de<br />
Boulaide, la construction d’une passerelle au-dessus du lac de la<br />
Haute-Sûre, pour connecter les communes environnantes, mérite<br />
d’être soulignée. Les autorisations ont été reçues et les travaux<br />
devraient débuter prochainement. Ce projet dépasse les intérêts<br />
communaux. En effet, ce lac créé dans les années 1950 alimente<br />
à 80% tout le pays en eau potable. Un patrimoine culturel, économique<br />
et naturel de premier plan, qu’il convient de préserver, de<br />
valoriser et d’entretenir. Le parc naturel de la Haute-Sûre présidé<br />
par Jeff Gangler dispose d’ailleurs d’un coordinateur qui optimise<br />
et simplifie la mise en œuvre d’actions au sein de cet écrin naturel.<br />
« Ces initiatives favorisent l’économie et le vivre-ensemble dans<br />
un milieu rural comme le nôtre » indique le bourgmestre.<br />
Ce patrimoine culturel et naturel attire de nombreux nouveaux<br />
résidents qui bénéficient d’une qualité de vie excellente et de prix<br />
immobiliers moins élevés que dans le sud du pays. Luxembourg-<br />
Ville n’est pour autant pas loin, une ligne de bus express vers la<br />
capitale est d’ailleurs opérationnelle depuis juillet <strong>2023</strong>.<br />
Sur près de 1 ha acquis par la commune, un nouveau centre du<br />
vivre-ensemble devrait voir le jour. Il comprendrait des espaces<br />
dédiés aux associations et des commerces de bouche. La commune<br />
a aussi fait l’acquisition de 3,5 ha pour établir un plan de<br />
développement communal intégrant des habitations, des espaces<br />
verts et diverses commodités. « Cette structure sera très proche du<br />
centre du vivre-ensemble afin de créer un environnement complet<br />
de proximité », précise Jeff Gangler.<br />
Construite après-guerre, la maison communale a été rénovée et<br />
sera prochainement étendue. Au sous-sol, un point d’information<br />
jeunes sera créé. Également, un centre de ressources et de compétences<br />
pour jeunes est en projet, avec le soutien financier de<br />
l’Œuvre Nationale de Secours Grande-Duchesse Charlotte et du<br />
ministère de l’Éducation nationale.<br />
Les infrastructures scolaires ont quant à elles la capacité<br />
d’accueillir encore au moins 100 élèves et l’espace dédié à la<br />
restauration a été repensé pour rendre les repas plus agréables.<br />
Les élèves peuvent aussi s’investir dans la gestion d’un site<br />
accueillant des animaux de la ferme. « C’est un véritable<br />
succès, les enfants se bousculent pour y participer ! », s’enthousiasme<br />
le bourgmestre.<br />
BOULAIDE
117 117<br />
STEINSEL SE<br />
TRANSFORME<br />
PAR JULIEN MENEGALLI<br />
Fernand Marchetti<br />
Les élections communales à Steinsel ont abouti à la création d’une coalition DP et LSAP. Un résultat<br />
satisfaisant pour le bourgmestre Fernand Marchetti (LSAP) qui se réjouit de la bonne collaboration<br />
entre les partis au pouvoir. Il présente les projets en cours.<br />
Steinsel est une commune conviviale de 5.600 habitants, située au<br />
cœur de la vallée de l’Alzette. Avec son cadre verdoyant et sa proximité<br />
avec la capitale, elle ne manque pas d’atouts et demeure très<br />
attractive avec ses commerces de proximité, ses services médicaux,<br />
sa vie associative et ses transports publics. Avec 24 ha constructibles,<br />
l’essor démographique ne devrait pas s’arrêter de sitôt. Lorsque ces<br />
parcelles seront occupées, la population atteindra alors 11.000 habitants.<br />
La commune prépare et temporise déjà ce développement.<br />
« Nous veillons à ce que nos infrastructures soient adaptées à cette<br />
potentielle hausse démographique », insiste Fernand Marchetti.<br />
C’est pourquoi le centre-ville se transforme, notamment autour<br />
d’un parking souterrain qui sera surplombé d’espaces verts.<br />
L’administration communale sera quant à elle agrandie. Un ancien<br />
presbytère a été transformé en maison sociale et un terrain a été<br />
trouvé pour héberger un nouveau centre de ressources. Plus de 120<br />
maisons seront construites, en plus des logements à coût modéré.<br />
patience durant cette période certes compliquée, mais qui augmentera<br />
la qualité de vie à Steinsel », précise son bourgmestre.<br />
« Notre service écologie et notre équipe dédiée au Pacte Climat<br />
sont très performants et s’affairent à préserver ainsi qu’à agrandir<br />
les espaces naturels et la biodiversité présente », poursuit-il. Une<br />
renaturation des bords de l’Alzette a été effectuée, avec des zones<br />
récréatives et des zones humides, pour favoriser à la fois les activités<br />
de loisirs mais aussi protéger la faune et la flore locales. « Nous<br />
sommes très investis dans la préservation de l’environnement, mais<br />
nous veillons aussi à ce que les aménagements nécessaires puissent<br />
être financés sur le long terme », précise le bourgmestre.<br />
Les couloirs de circulation, qui retiennent l’attention des élus, sont<br />
aussi réaménagés pour inciter à la mobilité douce. En effet, l’intense<br />
trafic de la route nationale qui traverse Heisdorf occasionnera à<br />
l’avenir de nombreux défis pour la commune.<br />
Un nouveau bâtiment scolaire est aussi en construction et devrait<br />
être achevé durant le premier trimestre 2024. Il pourra accueillir quatorze<br />
classes supplémentaires, ainsi que des salles dédiées au soutien<br />
scolaire et à l’augmentation en capacité de la maison relais.<br />
Ces travaux d’envergure ne se font pas sans contraintes en matière<br />
de commodités et de mobilité. « Je remercie les administrés pour leur<br />
STEINSEL
118<br />
BRÈVES<br />
COMMUNALES EST<br />
PAR PAULINE PAQUET<br />
BERDORF<br />
GREVENMACHER<br />
MONDORF-LES-BAINS<br />
Le 27 octobre <strong>2023</strong>, Taina Bofferding,<br />
alors ministre de l’Intérieur, a procédé,<br />
entre autres, à l’assermentation du collège<br />
des bourgmestre et échevins de la<br />
commune de Berdorf. Ainsi, par arrêtés<br />
ministériels des 23 et 26 octobre, Joé<br />
Nilles a été nommé aux fonctions de<br />
bourgmestre et Daniel Scharff et Marc<br />
Wintersdorf à celles d’échevins. En<br />
outre, ils ont prêté, entre les mains de<br />
la ministre, le nouveau serment prescrit<br />
par l’article 6 de la loi communale<br />
modifiée du 13 décembre 1988 : « Je<br />
jure d’observer la Constitution et les<br />
lois et de remplir ma fonction avec intégrité,<br />
exactitude et impartialité ».<br />
Source : SIP<br />
Découvrir la fascinante histoire de<br />
l’imprimerie, c’est ce que propose<br />
le Kulturhuef de Grevenmacher le<br />
dimanche 10 décembre à 15h. Les<br />
curieux parcourront les deux étages de<br />
l’exposition permanente « Gutenberg<br />
revisited » accompagnés d’un guide<br />
qualifié qui leur narra le récit de l’impression<br />
typographique, de la période<br />
pré-Gutenberg à nos jours. Il sera<br />
également possible d’imprimer son<br />
propre souvenir sur une presse à main<br />
historique. L’expérience est adaptée<br />
aux petits comme aux grands et est<br />
gratuite pour les moins de 12 ans. Les<br />
adultes, quant à eux, devront acheter<br />
un ticket au prix de cinq euros.<br />
Source : echo.lu<br />
Sur la table des discussions depuis<br />
2010, la revalorisation de la traversée<br />
de Mondorf-les-Bains deviendra<br />
prochainement réalité. De la douane<br />
au rond-point avec les drapeaux, la<br />
route principale sera progressivement<br />
remise en état et aménagée. De nouvelles<br />
infrastructures sont en cours<br />
d’installation, la sécurité et l’accessibilité<br />
seront renforcées, une piste<br />
cyclable sera également prévue et le<br />
village sera embelli grâce à des réaménagements<br />
et à la plantation de nombreux<br />
arbres. Pendant les travaux, une<br />
partie du parking de l’école sera temporairement<br />
fermée. Le budget estimé<br />
pour l’ensemble du projet s’élève à 5,3<br />
millions d’euros.<br />
Source : mondorf-les-bains.lu<br />
ECHTERNACH<br />
Le samedi 16 décembre, la ville<br />
d’Echternach procédera au vernissage<br />
de l’exposition « Ons zeschloen Dierfer<br />
– Echternach ». Cette dernière aborde<br />
les multiples défis de la reconstruction<br />
de la commune après la Seconde<br />
Guerre mondiale. La « plus vieille ville<br />
du Luxembourg » avait été particulièrement<br />
touchée par ses ravages,<br />
les troupes du Troisième Reich, qui la<br />
considéraient comme tête de pont,<br />
l’ayant âprement défendue en septembre<br />
1944, jusqu’à ce qu’elle soit<br />
tardivement prise par la 83 e Division<br />
d’infanterie après l’évacuation de la<br />
majorité de la population civile en<br />
octobre 1944. Lors de cette soirée d’ouverture,<br />
une conférence sera organisée<br />
et examinera la documentation des<br />
archives municipales.<br />
Source : echo.lu<br />
BETZDORF<br />
La maison culturelle Syrkus de Roodtsur-Syre,<br />
localité de la commune de<br />
Betzdorf, invite toutes les familles à son<br />
spectacle « Tarzan das Kindermusical »<br />
le 14 décembre à 16h (ouverture des<br />
portes à 15h), l’occasion idéale pour<br />
découvrir ou redécouvrir l’histoire<br />
centenaire d’Edgar Rice Burrough.<br />
Des costumes imaginatifs, une toile<br />
de fond ludique et colorée, des effets<br />
de lumières atmosphériques, une<br />
ambiance musicale variée : tout est<br />
prévu pour faire voyager les enfants<br />
dans la jungle africaine de Tarzan !<br />
Pour y assister, il est nécessaire<br />
de se procurer un billet sur le site<br />
www.ticket-regional.lu au prix de 12<br />
euros pour les moins de 12 ans et 14<br />
euros pour l’entrée standard.<br />
Source : betzdorf.lu<br />
BEAUFORT<br />
En 2020, lors de l’audit du Pacte Climat<br />
1.0, la commune de Beaufort avait<br />
obtenu l’excellent score de 85,9%. Elle<br />
a appris qu’à la suite du second audit<br />
réalisé cet été pour la version 2.0 du<br />
Pacte, elle a atteint cette fois-ci les<br />
90,7%. Ainsi, elle se classe première<br />
non seulement au classement luxembourgeois,<br />
mais également européen !<br />
Le 16 novembre, une délégation communale<br />
s’est rendue au « Trinational<br />
European Energy Award Gold Event »<br />
à Lörrach pour recevoir son prix. Elle<br />
a également eu l’occasion de participer<br />
à des ateliers autour de la lutte<br />
contre le réchauffement climatique et<br />
d’échanger avec les autres communes<br />
européennes présentes.<br />
Source : beaufort.lu
120 | PORTRAIT<br />
LE RANGER DE LA TECH<br />
CRÉATIF ET ENGAGÉ<br />
PAR PIERRE BIRCK<br />
Le regard plongé dans le monde<br />
virtuel et les pieds bien ancrés<br />
dans le réel, telle pourrait être<br />
la description très succincte<br />
de Matthieu Bracchetti. En se<br />
prêtant au jeu du portrait, le<br />
CEO de Virtual Rangers dévoile<br />
les facettes de sa personnalité<br />
qui ont influencé ses choix, sa<br />
conception de l’entreprenariat<br />
et sa vision « Tech4Good » de la<br />
technologie. Il retrace son parcours<br />
: un équilibre entre les<br />
pixels et le réel, teinté d’humanisme,<br />
de rêves et d’un soupçon<br />
d’intuition.<br />
Navigateur créatif<br />
Matthieu Bracchetti naît et grandit au<br />
Luxembourg avec sa sœur jumelle. « À<br />
l'école, j’étais un élève plutôt sérieux, mais<br />
je n’ai jamais compris l’utilité d’apprendre<br />
des leçons par cœur. J’écoutais attentivement<br />
en cours, mais je ne faisais pas régulièrement<br />
mes devoirs, contrairement à<br />
ma sœur », se remémore-t-il. L’enfant qu’il<br />
était a des rêves plein la tête. S’imaginant<br />
successivement pilote de chasse, puis<br />
de Formule 1 et astronaute, Matthieu<br />
Bracchetti navigue en eaux troubles<br />
lorsqu’il doit réfléchir à son avenir, mais<br />
développe un goût prononcé pour les<br />
machines et la mécanique à mesure qu’il<br />
grandit. « À l’époque, mon meilleur ami,<br />
qui l’est toujours, habitait juste à côté<br />
de chez moi. Pour nous, pas question de<br />
taper dans un ballon et d’avoir des hobbies<br />
comme les autres. Alors oui, je faisais de la<br />
natation, mais la chose qui nous passionnait<br />
par-dessus tout, c’était le bricolage.<br />
Avec le recul, je me rends compte que j’ai<br />
été très tôt attiré par les activités créatives<br />
sans en avoir réellement conscience.<br />
Nous nous amusions, entre autres, à créer<br />
des bateaux pour les faire flotter. Je dois<br />
avouer que nous n’étions pas très doués :<br />
beaucoup d’entre eux ont sombré ! Le<br />
fond des cours d’eaux du Luxembourg doit<br />
certainement être jonché d’épaves de nos<br />
embarcations ! J’espère que l’Administration<br />
de la gestion de l’eau ne nous en<br />
voudra pas », plaisante-t-il.<br />
Le manège du destin<br />
Les années passent et Matthieu Bracchetti<br />
décide de poursuivre ses études en suivant<br />
une licence en robotique à Metz. « Ça a<br />
été de très belles années. Le métier d’ingénieur<br />
paraît peu créatif de prime abord,<br />
mais il l’est dans son essence même. Un<br />
ingénieur construit et créé des machines<br />
pour répondre à des problèmes et imaginer<br />
une solution qui n’existe pas encore.<br />
Cette partie du métier me plaisait énormément.<br />
Lorsque j’étais étudiant, je n’ai<br />
jamais compté mes heures. Il m’arrivait<br />
même de demander des dérogations afin<br />
de ramener des gadgets et des machines de<br />
l’université dans mon petit appartement<br />
pour bricoler la nuit, pour le plus grand<br />
bonheur de ma copine de l’époque… », se<br />
souvient-il en riant.<br />
Sa licence en poche, il aspire alors à travailler<br />
dans le domaine des manèges<br />
en Allemagne, chez l’un des leaders<br />
mondiaux en la matière. « Je crois qu’au<br />
fond de moi j’avais déjà cette envie de<br />
faire rêver les gens. Là, c’était à travers<br />
les attractions. Malheureusement, mon<br />
niveau d’allemand n’a pas été assez<br />
bon pour que je sois retenu. Je ne me<br />
voyais pas travailler toute ma vie dans<br />
une usine en laissant mon aspiration<br />
de côté, alors j’ai décidé de poursuivre<br />
mes études. C’est à ce moment-là qu’un<br />
master dédié au développement durable<br />
a ouvert au Luxembourg. Je m’y suis inscrit<br />
un peu par défaut. Pourtant, il s’est<br />
finalement révélé très complémentaire<br />
à mon précédent cursus puisque j’alliais<br />
la partie environnementale au domaine<br />
de la robotique ».<br />
Le courage d’entreprendre<br />
Matthieu Bracchetti intègre ensuite un<br />
bureau d’ingénieurs, puis gravit les échelons<br />
et devient responsable de l’innovation.<br />
Il y reste trois ans et, dans le cadre<br />
de ses activités, collabore avec un scénographe<br />
en charge d’un projet de musée<br />
sur la biométhanisation. « Cette rencontre<br />
a été très marquante. Il m’a accompagné<br />
et m’a transmis les codes de son métier<br />
et une certaine vision de la créativité. Si<br />
je parviens aujourd’hui à canaliser mes<br />
idées, c’est en grande partie grâce à lui.<br />
J’ai acquis une méthodologie qui aurait<br />
permis aux bateaux de mon enfance de ne<br />
pas couler », sourit-il.<br />
Après cette expérience, Matthieu<br />
Bracchetti devient responsable du développement<br />
chez ImSim qui offre des technologies<br />
telles que la réalité augmentée<br />
ou la 3D à des entreprises de construction.<br />
« Je n’ai malheureusement plus adhéré à<br />
la vision d’avenir de l’entreprise. J’ai donc<br />
décidé de tout quitter pour lancer ma<br />
société, quitte à me tromper et malgré les<br />
réticences de mes parents qui avaient subi<br />
une faillite par le passé », explique-t-il. Les<br />
angoisses et la peur d’échouer font cogiter<br />
Matthieu Bracchetti, jusqu’à ce qu’il croise<br />
son premier associé : « Il m’a mis le pied à<br />
l’étrier, a levé des fonds et m’a aidé à me<br />
lancer dans l’entreprenariat. C’est ainsi<br />
que j’ai créé Virtual Rangers en 2017, un<br />
studio de création d’applications immersives<br />
en réalité virtuelle et augmentée.<br />
Depuis le début de cette aventure, je suis<br />
entouré d’une équipe qui me soutient, qui<br />
est devenue ma deuxième famille et sans<br />
qui rien n’aurait été possible ».
121<br />
Matthieu Bracchetti
122<br />
Le premier contact avec la réalité virtuelle<br />
a été comme une révélation pour<br />
Matthieu Bracchetti : un mélange d’émotions<br />
et de perspectives infinies. « J’ai senti<br />
que cette technologie pouvait être utile<br />
au-delà du divertissement, aux niveaux<br />
professionnels, culturels ou pédagogiques<br />
par exemple ». Outre les nombreux travaux<br />
que Virtual Rangers a réalisé avec<br />
des grands noms du paysage économique<br />
luxembourgeois, tels que les CFL ou POST,<br />
le CEO retient avant tout un projet dont<br />
il est fier et qui illustre sa relation avec la<br />
technologie.<br />
leur séjour à l’hôpital. Ce personnage fait<br />
voyager les petits patients dans un monde<br />
magique et truffé d’aventures. Toute une<br />
histoire s’organise autour de l’enfant et<br />
de Roudy qui l’accompagne durant ces<br />
épreuves difficiles. Je crois que c’est le<br />
projet le plus émotionnel, le plus dur, mais<br />
aussi le plus beau que nous ayons réalisé.<br />
Voir les parents soulagés et les enfants<br />
heureux n’a pas de prix », explique-t-il.<br />
Quant aux bénéfices, ils sont entièrement<br />
dédiés au développement du projet et<br />
l’excédent est automatiquement reversé à<br />
des associations œuvrant pour les enfants<br />
malades.<br />
de ses évolutions, il reste néanmoins bien<br />
placé pour connaître les possibles dérapages<br />
de la réalité virtuelle. Le nom qu’il<br />
a choisi pour sa société n’est pas anodin.<br />
Le CEO compare sa structure à une armée<br />
de Rangers de la réalité virtuelle, luttant<br />
contre les dérives et offrant un côté rassurant<br />
et bienveillant pour les utilisateurs.<br />
S’il ne souhaite pas tomber dans la démagogie,<br />
Matthieu Bracchetti redoute l’arrivée<br />
de certains jeux vidéo violents qui<br />
propulsent l’immersion à son paroxysme,<br />
parce que la manette d’une console n’a<br />
pas les mêmes impacts qu’un casque avec<br />
des gestes réalistes. « La réalité virtuelle<br />
est un outil formidable, mais il ne doit<br />
pas pousser à l’isolement ou à la folie.<br />
Ces risques pourraient arriver si l’on ne<br />
définit pas réellement et correctement la<br />
frontière entre le réel et le virtuel », décrit<br />
l’expert qui préfèrerait voir les décideurs<br />
réguler les nouvelles technologies avant<br />
leur lancement sur le marché.<br />
Surfer sur la vague de la déconnexion<br />
S’il entend développer sa société à l’international,<br />
en Asie ou aux États-Unis,<br />
à force de voyage d’affaires « qui ne sont<br />
pas reposants mais tellement enrichissants<br />
», Matthieu Bracchetti profite de ses<br />
quelques instants de temps libre pour se<br />
déconnecter et se ressourcer. « Ce n’est<br />
pas une légende, un entrepreneur a du<br />
mal à concilier vie professionnelle et vie<br />
privée », concède-t-il.<br />
« Le projet le plus émotionnel, le plus<br />
dur, mais aussi le plus beau »<br />
« Nous avions un projet en commun avec<br />
le CHL. Celui-ci traitait de divers sujets<br />
comme les risques d’incendies, la formation<br />
du personnel, etc. Nous nous sommes<br />
aussi demandés si des patients pouvaient<br />
bénéficier de notre savoir-faire et de la<br />
réalité virtuelle dans leur processus de<br />
soin ou de guérison. En 2019, l’hôpital<br />
nous a naturellement ouvert les portes de<br />
son service de pédiatrie et, chaque jour,<br />
nous offrions une expérience virtuelle<br />
aux enfants malades à l’aide d’un casque<br />
pour détourner leur attention durant les<br />
prises de sang. Nous sommes ensuite allés<br />
plus loin et avons développé un projet<br />
avec la Fondation Losch. Il s’agit d’une<br />
application mettant en scène Roudy, un<br />
petit lion rouge qui suit les enfants durant<br />
Les seniors ne sont pas en reste puisque<br />
Matthieu Bracchetti attache beaucoup<br />
d’importance au lien intergénérationnel.<br />
« Plus jeune, j’étais vraiment connecté<br />
avec ma grand-mère. Malheureusement,<br />
son âge avancé lui faisait peu à peu perdre<br />
la mémoire. Je regrette de ne pas avoir<br />
pu la plonger dans des endroits familiers,<br />
comme son village d’enfance ou sa maison,<br />
pour lui faire revivre ses souvenirs<br />
et recréer du lien avec elle. C’est la deuxième<br />
mission que je me suis donnée,<br />
car je suis convaincu que la technologie<br />
et son utilisation par les seniors sont<br />
compatibles », ajoute-t-il.<br />
La crainte des dérives<br />
Si Matthieu Bracchetti dispose d’une<br />
vision « Tech4Good » de la technologie et<br />
Il se plaît alors à trouver des lieux apaisants<br />
pour se changer les idées et prend<br />
beaucoup de plaisir à se rendre dans le<br />
nord du pays, à faire de la moto au milieu<br />
des paysages naturels, à se balader dans<br />
la Petite suisse luxembourgeoise, à se<br />
dépayser. « Mes proches me disent que je<br />
suis accro au téléphone à cause du travail,<br />
alors j’essaie le plus possible de m’en<br />
détacher et de me déconnecter lorsque je<br />
suis avec eux, pour profiter de mes neveux<br />
et nièces ou lorsque je suis seul pour me<br />
vider l’esprit ». Car oui, la technologie doit<br />
apporter du bien-être à l’être humain et<br />
non l’asservir. C’est cette vision humaine<br />
et responsable, parfois difficile à mettre en<br />
œuvre, que Matthieu Bracchetti défend et<br />
promeut avec Virtual Rangers.
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