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Essentiel Prépas _ n°79 _Fevrier 2024

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

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L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

DÉBAT<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

Comment les élèves<br />

choisissent<br />

Selon une enquête réalisée par OpinionWay<br />

pour l’École des Mines de<br />

Saint-Etienne (lire plus bas) les principaux<br />

critères de choix des élèves dans<br />

leur orientation postbac sont : l’intérêt<br />

de la formation (69 %), sa localisation<br />

géographique (62 %), le coût de la formation<br />

(42 %) et le prestige de l’établissement<br />

(41 %).<br />

Mais voilà, selon une autre enquête, menée<br />

par l’association Article 1, 70 % de<br />

ces mêmes élèves se disent stressés et<br />

paniqués. Un taux en hausse puisqu’ils<br />

étaient 66 % en 2023. Comme en 2023,<br />

ils sont 47 % à être encore hésitants sur<br />

leurs choix d’orientation. Logique puisque<br />

58 % d’entre eux déclarent n’avoir pas été<br />

suffisamment accompagnés dans leurs<br />

choix d’orientation depuis la rentrée.<br />

Pour s’informer 72 % des répondants<br />

déclarent utiliser les réseaux sociaux<br />

pour s’informer sur leur orientation avec<br />

TikTok en tête (73 %), suivi d’Instagram<br />

(62 %), YouTube (43 %) et Snapchat<br />

(5 %). Pour autant, les canaux les plus<br />

utiles selon les répondants pour faire leur<br />

choix d’orientation sont :<br />

• à 43 % les échanges avec des étudiants<br />

(41 % en 2023) ;<br />

• à 30 % les visites de salons physiques<br />

ou virtuels (29 % en 2023) ;<br />

• à 29 % l’information sur les sites web<br />

dédiés à l’orientation (43 % en 2023) ;<br />

• à 27 % les échanges avec la famille ou<br />

les amis (32 % en 2023).<br />

L’échange avec le professeur principal<br />

reste à la même place qu’en 2023<br />

pour les lycéens avec 26 % alors que le<br />

conseiller d’orientation est en revanche<br />

en augmentation : 23% en <strong>2024</strong> contre<br />

17 % en 2023<br />

Information, choix et<br />

catégories sociales<br />

Ces dernières années Parcoursup a délivré<br />

chaque année plus d’informations sur<br />

les formations pour aider les élèves à faire<br />

leur choix. Cette année il est par exemple<br />

possible de comparer des formations et<br />

les taux d’insertion professionnelle des<br />

étudiants. Pour autant nombre d’informations<br />

restent cachées. Le site Suptracker<br />

va ainsi à leur recherche et permet<br />

par exemple de connaître la proportion<br />

d’élèves titulaires de mentions au bac<br />

pour chaque formation. Ce que se refuse<br />

à donner Parcoursup, semble-t-il pour ne<br />

pas décourager les candidats.<br />

Mais justement n’est-ce pas ce manque<br />

d’information qui conduit les plus défavorisés<br />

à s’autocensurer s’interrogent les<br />

experts de l’Institut des politiques publiques<br />

(IPP) dans leur note Confiance<br />

en soi et choix d’orientation sur Parcoursup<br />

: Enseignements d’une intervention<br />

randomisée. Leur constat, bien connu :<br />

« Parmi les meilleurs élèves, les filles et<br />

les élèves d’origine sociale défavorisée<br />

ont nettement moins confiance en eux<br />

que les garçons et les élèves d’origine<br />

sociale favorisée ». Mais un constat auquel<br />

ne s’arrête par l’IPP qui propose<br />

une solution : informer les élèves sur<br />

leur position dans la distribution nationale<br />

des moyennes générales de terminale<br />

des notes « annule entièrement le<br />

rôle joué par la confiance dans les choix<br />

d’orientation ». Cette information comblerait<br />

« 95 % de l’écart initial dans la<br />

probabilité d’admission en CPGE entre<br />

élèves d’origine sociale favorisée et<br />

défavorisée, et 72 % de l’écart entre filles<br />

et garçons ». En résumé les élèves qui<br />

connaissent leur rang réel dans la distribution<br />

formulent des vœux d’affectation<br />

qui correspondent davantage à leur niveau<br />

réel – les « bons » élèves continuent à formuler<br />

des vœux plus ambitieux que les<br />

« moins bons » élèves, mais leurs vœux<br />

ne sont plus influencés par la perception<br />

de ce rang, contrairement aux élèves du<br />

groupe « témoin » auxquels cette information<br />

n’a pas été fournie.<br />

L’impact de l’information est particulièrement<br />

fort sur les formations sélectives<br />

et, au premier chef, les CPGE (classes<br />

préparatoires aux grandes écoles) : l’intervention<br />

augmente fortement la probabilité<br />

que les très bons élèves d’origine<br />

sociale défavorisée se portent candidats<br />

à une CPGE et, plus généralement, le niveau<br />

de sélectivité des formations qu’ils<br />

incluent dans leurs listes de vœux. Cet<br />

effet plus marqué chez les élèves défavorisés<br />

permet de combler entièrement<br />

l’écart initial dans leur taux de candidature<br />

à une CPGE par rapport aux élèves<br />

socialement favorisé, qui est de l’ordre de<br />

30 points de pourcentage dans l’échantillon<br />

de l’IPP qui conclut : « Les élèves<br />

défavorisés n’ont pas seulement une plus<br />

forte propension à se porter candidat<br />

pour ces formations : leurs chances<br />

d’admission en CPGE augmentent<br />

également lorsqu’ils sont informés sur<br />

leur rang. L’intervention comble en effet<br />

95 % de leur sous-représentation parmi<br />

les admis dans ces filières par rapport<br />

aux élèves favorisés ». Plus vous donnez<br />

d’information, plus vous permettez à ceux<br />

qui n’en bénéficient pas naturellement de<br />

faire des choix raisonnés…<br />

Profil des candidats admis<br />

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