24.01.2013 Views

Le Suricate - Neuvieme numero

Le Suricate - Neuvieme numero

Le Suricate - Neuvieme numero

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts<br />

Shadow Dancer<br />

de James Marsh<br />

sortie le 16 janvier 2013<br />

Drame (101ʼ)<br />

Avec Clive Owen, Andrea<br />

Riseborough, Gillian<br />

Anderson, Aidan Gillen,<br />

Domhnall Gleeson<br />

<strong>Le</strong> Sac de Farine<br />

de Kadija <strong>Le</strong>clere<br />

sortie le 16 janvier 2013<br />

Drame (92ʼ)<br />

Avec Hafsia Herzi, Hiam<br />

Abbass, Mehdi Dehbi,<br />

Rania Mellouli, Smain<br />

Fairouze<br />

Une adaptation du roman de Tom<br />

Bradby, dont le titre est inchangé.<br />

Colette McVeigh est une terroriste de<br />

l'IRA, tout comme ses frères. Son mari a<br />

été tué par les anglais, elle est donc<br />

veuve, et mère d'un fils. Après un attentat<br />

manqué à Londres, on lui offre deux<br />

options : soit vingt-cinq ans de prison, soit<br />

servir d'espion pour le MI5. Elle choisira<br />

d'espionner ses frères, sa famille afin de<br />

pouvoir prendre soin de son fils, l'élever et<br />

le voir grandir.<br />

On reconnaît bien le talent de James<br />

Marsh dans ses choix, autant concernant<br />

les acteurs que les lieux de tournage. En<br />

effet, tout au long du film, une ambiance<br />

lourde est bien présente reflétant la<br />

pression que subit Colette devenue espionne<br />

et celle des membres de sa famille<br />

qui sont des militants de l'IRA. Cette<br />

ambiance est non seulement créée par<br />

des acteurs très imbus de leur rôle mais<br />

également par un décor et un environnement<br />

sobres et froids, ce qui renvoit<br />

à ces décennies de troubles.<br />

Par contre, l'aspect politique est carrément<br />

mis à l'écart, décision prise par Marsh<br />

C'est en Belgique que commence<br />

cette histoire, et plus précisément à<br />

Alsemberg, dans la banlieue bruxelloise.<br />

Sarah, huit ans, vit dans un foyer d'accueil<br />

catholique. Élève assidue, férue de<br />

littérature, elle voit son père venir un jour<br />

la chercher sous prétexte de l'emmener<br />

en weekend à Paris. Mais son projet est<br />

tout autre, elle se retrouve ni plus ni moins<br />

projetée au Maroc, dans sa famille,<br />

réveillée au matin par l’appel à la prière.<br />

On la rejoint alors à ses dix-sept ans, au<br />

sein de son village de montagne, jeune<br />

fille sensuelle et déterminée, mais déracinée,<br />

bouleversée par sa destinée.<br />

Entourée de sa tante, de son oncle et de<br />

leurs enfants, c'est le tricot, la faim et la<br />

question du mariage qui déterminent son<br />

quotidien. Sarah reste pourtant éprise des<br />

valeurs occidentales et chrétiennes de sa<br />

jeunesse, et c'est tout naturellement<br />

qu'elle refuse systématiquement les<br />

demandes en mariage qui proviennent<br />

des jeunes hommes de son village. Et son<br />

rêve occidental n'y est certainement pas<br />

pour rien. Elle n'a de souffle que pour<br />

assouvir une envie : retourner vivre en<br />

Belgique, retrouver l'école, les livres et<br />

une vie qu'elle imagine plus débordante<br />

que celle qu'elle mène ici. Surtout que<br />

10<br />

d’orienter le sujet central vers la trahison<br />

plutôt que vers le côté politique, ce qui a<br />

attiré les financiers. Mais cette initiative<br />

enlève une certaine crédibilité et réalité<br />

aux faits.<br />

Pour finir, l'intrigue est peu prenante à<br />

cause du trop peu d'action, installant ainsi<br />

la monotonie. Or bien d'autres films – trop<br />

nombreux pour les citer – sont lents et<br />

sans mouvements mais restent captivants,<br />

ce n'est pas vraiment le cas de<br />

Shadow Dancer.<br />

<strong>Le</strong> film n'a donc pas grand intérêt malgré<br />

les qualités des prises de vues et un bon<br />

casting. Autant regarder un documentaire<br />

sur « <strong>Le</strong>s Troubles » en Irlande du Nord<br />

car la traîtrise qui est le centre de ce film<br />

aurait pu être placé dans un tout autre<br />

contexte et aurait probablement donné<br />

une intrigue plus poignante.<br />

Sontiu Falguière<br />

Sarah et sa famille luttent pour trouver de<br />

quoi se nourrir au quotidien en pleine<br />

révolte de la faim, la Révolte des Awbach,<br />

au début des années 80. Même au plus<br />

fort de ce mouvement, Sarah ne s'éloigne<br />

jamais de son propre rêve, qui est de<br />

passer son baccalauréat.<br />

Kadija <strong>Le</strong>clere nous présente un film<br />

empreint d'émotion, fort d’une connaissance<br />

des différences culturelles entre<br />

les deux pays. La réalisatrice, qui a ellemême<br />

subi le déracinement et l'enlèvement,<br />

réussit parfaitement à transmettre<br />

des sentiments forts. Pour cela, elle a su<br />

s'entourer d'acteurs intéressants : Hafsia<br />

Herzi et Hiam Abbass qui ont déjà tourné<br />

ensemble dans La Source des Femmes<br />

de Radu Mihaileanu, le liégeois Mehdi<br />

Dehbi, sans oublier Smaïn qui signe son<br />

retour après une dizaine d'années d'absence.<br />

Une histoire éprouvante mais forte,<br />

balancée entre une Belgique moderne et<br />

un Maroc ancré dans la tradition, mais qui<br />

nous laisse voyager au travers des paysages<br />

figés des montagnes de l'Atlas.<br />

Guillaume Fey

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!