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La critique<br />
Cendrillon ce macho, c’était gay !<br />
Après une longue recherche<br />
pour retrouver l’entrée du feu<br />
Théâtre Molière dans la petite<br />
Galerie de la Porte de Namur, ça y<br />
est, nous y sommes ! Au bout de 5<br />
ans d’on-dits flatteurs et d’amis qui<br />
nous serinent : «Quoi ? T’as pas été<br />
voir Cendrillon ce macho ?», nous<br />
avons passé la porte, avec cette<br />
petite peur dans le ventre : être déçu<br />
par quelque chose que l’on attend<br />
depuis peut-être trop longtemps.<br />
On a plus grand chose à faire<br />
découvrir avec le blockbuster du<br />
TTO. Mais pour ceux qui ne le<br />
sauraient pas encore, l’idée est<br />
simple : Ministru revisite le conte de<br />
fée traditionnel avec une histoire<br />
moderne.<br />
C’est l’histoire d’un jeune vendeur<br />
d’olives maltraité par sa «marâtre»<br />
et ses deux jeunes «soeurs», qui<br />
sympathisera avec une de ses<br />
clientes, assistante au palais royal<br />
qui l’invitera à la grande fête en<br />
l’honneur du prince.<br />
Mais voilà, la marâtre est interprétée<br />
par «Maman», haut personnage du<br />
milieu festif gay bruxellois, les deux<br />
soeurs, sont deux frères, le prince<br />
est un gay qui tarde à faire son<br />
coming-out, Cendrillon en tombe<br />
amoureux et la tante, bonne fée, est<br />
droguée, alcoolique et complètement<br />
délurée !<br />
Sans oublier qu’il va falloir convaincre<br />
le Roi et le Peuple d’accepter cette<br />
nouvelle idylle hors normes et<br />
pourquoi pas faire passer une loi sur<br />
le mariage gay ! Et ce n’est pas<br />
encore gagné ... <strong>Le</strong>s contes de fées,<br />
même déjà écrits, ont leur part<br />
d’imprévus et de difficultés ...<br />
La grande force de «Cendrillon ce<br />
macho», c’est bien sûr l’inversion de<br />
l’histoire, mais aussi la mise en<br />
scène haute en couleur d’Uffner,<br />
entremêlée de playbacks hilarants.<br />
<strong>Le</strong> tout magistralement servi par la<br />
scénographie de Didier Vervaeren.<br />
« Frédéric Nyssen au jeu<br />
humble et simple qui<br />
détonne au milieu de<br />
toute l’animation autour<br />
de lui. »<br />
L’interprétation est décapante, avec<br />
surtout un Frédéric Nyssen au jeu<br />
humble et simple qui détonne au<br />
milieu de toute l’animation qui se<br />
passe autour de lui.<br />
<strong>Le</strong>s quelques fautes de jeux et<br />
autres play-backs parfois moyens<br />
sont vite oubliés. On ne se souvient<br />
que du grand spectacle auquel on a<br />
assisté, surtout avec la participation<br />
du public déchaîné et très bien briefé<br />
par les ouvreuses, très en forme<br />
pour la fin de l’année.<br />
Cendrillon ce macho était <strong>Le</strong><br />
spectacle pour terminer l’année.<br />
Pour les déçus qui n’ont pu le voir,<br />
nous espérons, avec vous, une<br />
sixième saison ...<br />
37<br />
Loïc Smars<br />
Cendrillon ce macho<br />
Théâtre de la Toison d’Or<br />
De Sébastien Ministru<br />
Mise en scène : Nathalie<br />
Uffner<br />
Avec : Maman, Antoine<br />
Guillaume, Laurence Bibot,<br />
Marla, Bruno, Frédéric Nyssen,<br />
Julie Duroisin et Jean-François<br />
Breuer<br />
Jusqu’au 05/01/13 !<br />
08 janvier 2013