NF_HAB3_Mercredi_18_avril_2012 : Habiter : 1 ... - Le Nouvelliste

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Habiter
Le bâtiment Valais de Cœur à Sion, centre pour des personnes cérébrolésées,
était terminé en 2010. ROLAND HALBE
quillement, avec un seul employé. On a traversé
la crise. La petite boîte rouge de Saint-
Maurice, un bâtiment d’exploitation pour
l’armée, a été un tournant. Ces années ont
été bénéfiques, on a pu prendre de la distance,
nous détacher de nos pères et trouver
notre propre langage. Avant cela, notre premier
bâtiment public, une école dans le
Haut-Valais, était encore assez snozzienne.
DW Depuis la boîte rouge de Saint-Maurice,
on a trouvé une écriture plus personnelle.
LE POINT DE VUE DE L’ARCHITECTE...
Sur l’initiative FranzWeber
Cette écriture personnelle,
comment la définir?
DW Nous ne voulons pas construire des
manifestes, mais juste nous poser de manière
consciente et responsable dans un
site.
GB On sait que le bâtiment va rester un certain
nombre d’années, on essaie d’être justes.
Par exemple, si l’on est sur terrain en
pente, on essaie de blesser la pente le moins
possible. On travaille sur un thème, un lieu,
«Contexte social ennuyeux», pour Geneviève Bonnard, «diktat dérangeant
et aberration de ne plus pouvoir construire dans les stations»
pour Denis Woeffray, l’initiative Franz Weber n’aurait pourtant
pas que des mauvais côtés.
Geneviève Bonnard y voit «la chance de pouvoir repenser quelle
qualité et quel type d’offre on veut faire pour le tourisme, de réfléchir
à un modèle pour éviter ces villages entiers fermés, et amener
un peu de durabilité. Il peut y avoir le même volume de construction,
mais il faut penser à mettre sur le marché des choses qui peuvent
être utilisables plus de quinze jours ou trois mois par année.»
Denis Woeffray: «Malgré son arbitraire, l’initiative devrait nous permettre
de repenser l’habitat. On peut construire n’importe où,
mais pas n’importe comment. Et on est allés trop loin dans le n’importe
comment.»
Le bâtiment fait le gros dos à la route et aux nuisances. Toutes
les chambres font face aux châteaux, côté jardin. ROLAND HALBE
une situation, on cherche des vues, des ensoleillements,
on compose avec le paysage,
etc.
N’est-ce pas là une base commune
à tous les architectes?
DW Cela devrait l’être. L’ensoleillement, la
pente, la présence d’une route ou du train,
c’est fondamental. Mais cette réflexion manque
souvent. Il s’est construit énormément
de logements sur Monthey ces dernières années
et on voit beaucoup d’aberrations, des
bâtiments orientés sur des routes cantonales,
des balcons trop petits pour y installer
une table…
«Notre génération s’est
décomplexée face aux
dogmes et aux formes
rigides. L’informatique
nous a libérés»
Est-ce qu’on peut dire qu’on vous
reconnaît à vos bâtiments aux
géométries affirmées?
GB On travaille aussi bien selon des géométries
très simples, comme l’école de Viège,
un bloc simple, orthogonal, que des volumétries
plus compliquées.