NF_HAB3_Mercredi_18_avril_2012 : Habiter : 1 ... - Le Nouvelliste

22 Habiter
Mais ils gagnent de l’argent, n’estce
pas le but d’une promotion?
DW Une promotion devrait être plus que ça.
GB Ilyabeaucoupd’offressurlemarché,
tout est pareil. Ca se vend trop facilement, il
n’y pas plus de réflexion. Il nous est parfois
arrivé de pouvoir faire de la promotion, par
exemple avec la bourgeoisie de Saint-
Maurice ou avec une caisse de pension à
Monthey. Il est possible d’introduire une
composante sociale quand un maître d’ouvrage
n’a pas que le profit en vue.
Votre architecture coûte-t-elle plus
cher qu’une autre?
GB Non, mais on ne va pas dire que ça coûte
moins cher. Par exemple, dès qu’on a des fenêtres
plus grandes ou plus nombreuses, on
est plus chers.
DW Mais en même temps, on répond à un
développement durable en utilisant la lumière
naturelle, en augmentant le confort et
la qualité de vie.
Qu’est-ce qu’il faudrait changer
pour améliorer la qualité
de l’habitat en ville?
GB La gestion du sol, entre autres. Il faut essayerdelaisserlaplusgrandepartàlaverdure,
faire disparaître les voitures, arrêter le
bétonnage et le dédale des petites surfaces
autour des bâtiments, reconstituer un maximum
de verdure. Le défi est de réussir à faire
que nos villes aient des poumons. Nous
avons sur-construit en logements, au lieu de
faire des villes jardins. L’ambiance de nos villes
serait bien différente si l’occupation au sol
était mieux gérée. Beaucoup de nos nouveaux
projets ont pour point commun de devoir
réfléchir à des structures hybrides, à une
mixité des fonctions. On doit réussir à densifier
les villes pour redonner de la paix à la
campagne.
L’école de Bovernier s’appuie contre la pente pour offrir une protection contre les
avalanches. HANNES HENZ
Les logements collectifs de Saint-Maurice sont une promotion de la bourgeoisie,
terminée en 2008. C. RAPPAZ
L’ÉCOLE DE BOVERNIER
Ce petit bâtiment suit un programme
mixte avec trois salles de
classe, une salle de gym, une salle
multiusage. La construction répond
à la nécessité d’assurer une protection
au risque résiduel d’avalanche.
Le bâtiment s’appuie contre la
pente. Toute en béton, cette structure
renforcée est dotée d’une façade
en aluminium qui prend lumière.
Les fenêtres sont dans la
continuité de la peau.
LA CRÈCHE LA TONKINELLE
«On a eu la chance de construire
dans un parc avec de grands arbres.
On a composé avec cette nature artificielle
et travaillé avec des thèmes
liés à l’enfance pour une architecture
joyeuse, ludique. Nous voulions
offrir des points de vue différents,
des échelles différentes. Nous
avons cherché un maximum d’effets
avec peu de moyens. Toutes les
fenêtres sont identiques, mais positionnées
à différentes hauteurs en
fonction des âges et de ce qu’on
veut leur faire découvrir. Ça ne
coûte pas beaucoup d’argent, juste
de la réflexion.»