NF_HAB3_Mercredi_18_avril_2012 : Habiter : 1 ... - Le Nouvelliste

Derrière, l’ancien refuge du
Goûter, devant le nouveau
en forme d’œuf géant.
Après... la pose de la couverture en inox gris avec des fenêtres
en triple vitrage.
LA MOUSTACHE BLANCHE...
M. Dessimoz,
comment réalise-t-on
un tel concept?
Par pure passion... Avoir le privilège
d’être l’architecte d’un bâtimentportantà3835mètresles
valeurs du développement durable
est une lourde responsabilité.
Il faut être humble écouter le
maître de l’ouvrage, écouter les
ingénieurs, intégrer les contraintes
sans jamais oublier la valeur
emblématique de la construction.
A 4000 mètres d’altitude, il faut
Hervé Dessimoz
PDG du Groupe H.
tout réinventer pour trouver des solutions adaptées à ces
conditions extrêmes: une température annuelle moyenne de
–7°, des vents soufflant à 260 km/h avec des pointes à plus
de 300 km/h.
Il faut également que le bâtiment soit bien intégré puisque
nous construisons sur le massif du Mont-Blanc la montagne
la plus connue d’Europe. Les facettes du bâtiment, comme
celles du Mont-Blanc, s’éclairent alternativement au rythme
de la course du soleil.
QuelestlerôleexactduGroupeH
et d’Hervé Dessimoz dans cette réalisation?
L’architecte est l’homme à tout faire de la conception à la
réalisation. Il écoute le maître de l’ouvrage, il coordonne les
ingénieurs et il convainc les autorités de la beauté de cette
construction dans un site protégé d’intérêt national voire international.
Sur le site il est l’homme à la moustache blanche qui apaise,
rassure et rassemble les différents acteurs pour que le bâtiment
soit réalisé dans la qualité et dans les délais.
Quelles sont les principales difficultés
rencontrées sur ce chantier?
Le lieu est improbable, une arête surplombant une falaise de
1500 mètres sur laquelle il a fallu forer des fondations jusqu’à
20 mètres de profondeur afin de garantir la stabilité de
la construction.
L’altitude qui rend les hommes vulnérables qui forge l’amitié
et qui sublime la volonté.
Le transport héliporté qui oblige de bien planifier. Tous les
éléments sont préfabriqués en atelier car sur place, nous ne
pouvons que les assembler comme avec un gigantesque
mécano.
La météo, capricieuse et violente qui rend le planning des
travaux aléatoire.
Mon plus grand respect va aux compagnons qui ont œuvré
sur le chantier. Je pense à Bernard, à Hugues, à Olivier et à
tous les autres. J’ai aussi la plus grande admiration pour
Pascal Brun, le pilote d’hélicoptère qui a réussi le pari de
transporter sur le lieu toutes les pièces utiles à la construction
de cette merveille de l’architecture durable.