L'INCORONAZIONE DI POPPEA - Les chemins du Baroque
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Poppée s’est glissée jusqu’aux appartements de l’Empereur. Elle arrache Néron à son humeur sombre en lui<br />
rappelant les délices de la nuit passée. Néron veut tout partager avec elle : cette couronne, comme son coeur, lui<br />
appartient. “Mais que dira Sénèque, ton maître, lui qui prétend te contrôler en tout ?”. Néron, soudain, ordonne : “que<br />
Sénèque meure avant le soir”. Aujourd’hui même, Poppée verra de quoi l’amour est capable.<br />
> Poppée s’efforce de convaincre Othon: “Ne t’en prends qu’à toi seul et à ta mauvaise fortune. L’Empereur m’a<br />
élue. Je te quitte pour accéder au pouvoir suprême”.<br />
> Othon, accablé, mais lucide, se voit en mauvaise posture : Poppée voudra effacer jusqu’au souvenir de ses<br />
anciennes amours, elle combinera sa ruine. Il envisage de l’assassiner. Quelle fin pour une si belle passion !<br />
> Drusilla, dès longtemps amoureuse d’Othon, plaisante en passant : “Poppée, toujours Poppée, tu ne penses<br />
qu’à elle !” Mais lui : “Je t’ai été cruel, mais je t’aime désormais, je te veux mienne”. Drusilla n’ose pas croire à son<br />
bonheur. Resté seul, Othon reconnaît sa défaite : “le nom de Drusilla est sur mes lèvres, celui de Poppée dans mon<br />
coeur”.<br />
acte ii<br />
> Sénèque s’est retiré dans sa villa, loin de la cour. Survient Liberto, capitaine des prétoriens, porteur <strong>du</strong> message<br />
impérial. Sénèque l’interrompt : “Je dois mourir, Néron l’ordonne”. Comment je fais pour le savoir ? Je suis un peu devin,<br />
vois-tu...” Liberto, bouleversé, prédit aux écrits <strong>du</strong> sage une longue postérité.<br />
> Surpris par la terrible nouvelle, les proches de Sénèque -sa femme, un disciple, un valet- le supplient de se<br />
dérober à la sentence impériale. Quant à eux, ils ne le suivront pas dans la tombe : le ciel est trop clair, la vie est trop<br />
douce. Sénèque met un terme à leurs lamentations : qu’on lui prépare le bain où il va se trancher les veines.<br />
> Le Page, comme plus tard le Chérubin de Mozart, éprouve un sentiment indéfinissable, doux et irritant. La<br />
Demoiselle, sans doute, va le tirer d’embarras...<br />
> “Maintenant que Sénèque est mort... chantons !” Néron, dans une extase poétique sans cesse relancée par<br />
Lucain, s’attendrit sur les beautés de Poppée.<br />
> Octavie a convoqué Othon : “Toi dont mes aïeux ont fait la fortune, aide-moi, venge-moi, sois l’assassin de<br />
Poppée !” Hésitations d’Othon. “Pour entrer inaperçu chez elle, déguise-toi en femme. Agis vite, si tu tiens à ta tête !”<br />
> Drusilla est heureuse : Othon, aujourd’hui même, va lui confirmer son amour. Le Page taquine cruellement la<br />
Nourrice : les beaux jours ne <strong>du</strong>rent pas toujours. “Fillettes, chante la vieille femme, n’attendez pas l’été. Prenez plaisir au<br />
vert avril”. Mais Othon confie à sa nouvelle maîtresse le lourd secret qui l’accable : il doit tuer Poppée. Drusilla lui promet<br />
son aide : “Je te déguiserai de ma propre main, répond-elle, je te prêterai mes vêtements et je te donnerai mon sang”.<br />
> “Maintenant que Sénèque est mort, Amour, con<strong>du</strong>is mon espoir à son terme”. Poppée, confiante, s’endort<br />
dans son jardin. Arnalta chante une berceuse. Othon paraît, prêt à tuer. Mais l’Amour, qui veille, retient son bras : “J’ai<br />
protégé Poppée, je veux la faire Impératrice”.<br />
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