O egoísmo lógico e a sua superação - Centro de Filosofia

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Alain Renaut
de la discussion, tant il est vrai qu’au sortir de la discussion, encore faut-il que je
les réinterprète comme s’ils étaient posés par ma liberté autonome – sans quoi je les
subirais de manière hétéronome, sans cette dimension d’adhésion qui suppose, non
plus le rapport à l’autre, mais cette réflexivité où je me reconnais dans cette part de
moi-même qui a participé à la discussion et qui a produit les principes de justice4.
En ce sens, nulle contradiction véritable ne se doit tenir pour acquise entre les deux
paradigmes, celui de la communication et celui de la subjectivité, pas plus qu’aucune
divergence ne doit être considérée comme irréductible entre les différentes accentuations
auxquelles donne lieu, dans la philosophie politique contemporaine, les courants
se réclamant d’une certaine filiation kantienne. Considérations qui ne participent
cependant d’aucun irénisme, et ne visent nul oecuménisme de façade: bien davantage
s’agit-il par là, en esquissant de possibles convergences, de resituer plus nettement
ce que sont par ailleurs les clivages réels, et de rendre ainsi plus aisément repérables
d’autres conflits vis-à-vis desquels la perspective kantienne d’une “paix perpétuelle
en philosophie” paraît bien plus difficile à rendre consistante.
4 J’ai eu l’occasion de débattre de ce point avec Jürgen Habermas, lors d’une rencontre qui eut lieu à la
Sorbonne en février 2001, et dont la transcription est parue en 2002: J. Habermas, L’éthique de la
discussion et la question de la vérité. Discussion animée par Patrick Savidan Paris, Grasset.