Le beau Pays de Herve - Evangelische Schule Neuruppin

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Le beau Pays de Herve
Visite de Blegny Mine
Interview d’un ancien mineur
Bonjour, Monsieur. Comment vous appelez-vous
?
> Je m’appelle Enzo.
Quand avez-vous commencé à travailler
dans la mine ?
> J’ai commencé à travailler alors que je
n’avais que 14 ans. J’ai travaillé avec mes
parents. Ma mère devait évacuer le charbon,
que l’on avait arraché auparavant à
la roche, dans des « berlines ». Je suis allé
à l’école jusqu’à 14 ans et puis j’ai été à la
mine. Depuis 1893 les enfants de moins de
14 ans ne pouvaient plus y travailler.
Pourquoi il y a-t-il du charbon dans le sol
de Blégny ?
> Il y a 2 millions d’années, le sol s’est
affaissé et a donc été inondé. La végétation
engloutie s’est décomposée. Ensuite
des pierres et du sable se sont déposés sur
les restes végétaux formant des couches.
Après, le phénomène s’est répété. C’est
pourquoi il y a sous le sol plusieurs couches
de charbon.
Comment les mineurs arrivaient-ils dans
les galeries ?
> Les ascenseurs étaient petits, sombres et
très rapides. Avec l’ascenseur, il ne nous
fallait que 5 minutes pour arriver dans les
mines. Quand il n’y avait pas d’ascenseur,
on prenait l’échelle et la descente durait
environ une heure et demie.
Comment remontait-on le charbon à la
surface et comment était-il séparé des
pierres ?
> Pour le charbon, il y avait un ascenseur,
dans le puits principal. Il était séparé des
pierres avec de l’eau : les pierres coulent
alors que le charbon flotte. Ensuite le charbon
était calibré avec de gros tamis. Après
il était vendu.
Qu’est-ce, cette montagne à côté de la
mine ?
> C’est le terril. C’est ici que les pierres
étaient déposées. Ce sont les pierres qui ont
été séparées du charbon.
Jusqu’à quelle profondeur allait la mine ?
> Elle allait jusqu’à 630 m sous terre. Il
y avait 10 galeries qui partaient du puits
principal. Il y avait une galerie tous les
60 m. Aujourd’hui, on ne peut aller que
jusqu’à 60 m, car les autres galeries
sont inondées.
Comment étaient les conditions de
travail ?
> Les galeries étaient très étroites
et, à partir de 1930, de bruyantes machines
ont été introduites. Etant donné qu’il n’y
avait pas d’électricité, nous devions travailler
avec de l’air comprimé. Par ailleurs
l’air pur était rare et il régnait une chaleur
épouvantable. Nous avions très peu de
place et devions travailler couchés. Il faisait
aussi très sombre.
Quels changements ont apporté
les machines pneumatiques ?
> Le travail est devenu moins dur et les
mineurs gagnaient plus, car grâce aux
machines ils produisaient plus, mais par la
suite ils devenaient sourds.
Pourquoi alliez-vous toujours
plus bas ?
> Quand il n’y avait plus
de charbon à une certaine
profondeur, nous devions
essayer d’accéder à une
autre couche.
Y avait-il des chevaux et
combien de fois sortaient-ils
à l’air libre ?
> Les chevaux pouvaient
sortir une seule fois par an, et
ce parce que les protecteurs
d’animaux le voulaient. Cependant,
nous devions leur bander
les yeux car ils ne supportaient
plus la lumière du soleil.
Combien d’heures travailliez-vous par
jour ?
> Je travaillais 13 heures par jour.
Qu’est-ce qui vous a poussé à travailler
dans cette mine ?
> Mon pays avait été ravagé par la guerre,
il n’y avait pas de travail et ma famille était
très pauvre, donc je n’ai pas eu le choix. Je
préférais cela plutôt que de voir ma famille
vivre dans de mauvaises conditions.
Combien de personnes travaillaient dans
la mine ?
> Environ 150 personnes se relayaient, mais
plusieurs travaillaient aussi en surface.
Quels outils aviez-vous pour travailler ?
> Nous n’avions au début que deux outils :