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PEEL Hors Série La Magnifique Society

Le festival La Magnifique Society par le Magazine Peel !

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ÉDITEUR / Dir.<br />

de publication<br />

Benoît Pelletier<br />

rédacteur en chef<br />

arts / musique / édito<br />

Alexis Jama-Bieri<br />

directeur créatif<br />

Benoît Pelletier<br />

RÉALISATION<br />

GRAPHIQUE<br />

www.belleripe.fr<br />

contributeurs<br />

n nouveau jeu de société<br />

ALEXIS<br />

JAMA-BIERI<br />

dirigeant culturel<br />

Reims<br />

AGATHE CEBE<br />

rédactrice &<br />

journaliste freelance<br />

REIMS<br />

BENOÎT<br />

PELLETIER<br />

directeur créatif<br />

photographe<br />

Reims<br />

Nicolas Dambre<br />

journaliste<br />

& auteur<br />

PARIS<br />

Jadis, le festival Elektricity faisait débuter l'automne au son<br />

des musiques électroniques, pop et urbaines au cœur de la<br />

ville. Là, quelques milliers de festivaliers dansaient sur les<br />

pavés sous le regard bienveillant de l'ange au sourire ornant<br />

une des entrées de la cathédrale de Reims. Aujourd'hui,<br />

c'est le printemps que fête un nouveau festival sous les<br />

verts feuillages du parc de Champagne, loin du centreville<br />

minéral. Dansant au son d'une pop contemporaine, les<br />

festivaliers sous le soleil ou les pieds dans la boue pourraient<br />

renouer avec un semblant d'esprit de Woodstock. Leur vœu ?<br />

Constituer une beautiful société faite de musique, de paix et<br />

d'amour... Alors sacrons le printemps avec <strong>La</strong> <strong>Magnifique</strong><br />

<strong>Society</strong>, c'est tellement "classy"!<br />

Cyrille Planson<br />

rédac' chef<br />

<strong>La</strong> Scène, Le Piccolo,<br />

Théâtre"s" Mag'<br />

Nantes<br />

Justine Philippe<br />

journaliste<br />

REIMS<br />

Pauline Saintive<br />

rédactrice &<br />

animatrice<br />

REIMS<br />

JEAN<br />

DELESTRADE<br />

souplesse &<br />

décontraction<br />

Reims<br />

instagram.com/magazine_peel<br />

twitter.com/MagazinePeel<br />

Le magazine Peel est édité<br />

par Belleripe SARL,<br />

5, avenue vallioud<br />

69110 Sainte-foy-lès-lyon.<br />

Tous droits réservés.<br />

Toute reproduction, même partielle<br />

est interdite, sans autorisation.<br />

Ce <strong>Hors</strong> <strong>Série</strong> du Magazine Peel<br />

est disponible dans 190 points de<br />

dépot et sur le site du festival<br />

au parc de Champagne.<br />

Le magazine Peel décline toute<br />

responsabilité pour les documents<br />

remis. Les textes, illustrations et<br />

photographies publiés engagent la<br />

seule responsabilité de leurs auteurs<br />

et leur présence dans le magazine<br />

implique leur libre publication.<br />

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RESPIRE<br />

Au grand<br />

rendez-vous<br />

des plaisirs<br />

simples<br />

<strong>La</strong> <strong>Magnifique</strong> <strong>Society</strong><br />

crève l’écran depuis le 1 er<br />

février dernier, date officielle<br />

où la Carto et Césaré ont<br />

dévoilé le renouveau de<br />

ce festival rémois. Issue<br />

d’Elektricity, qui faisait déjà<br />

ses preuves, chaque année,<br />

depuis 2003, la <strong>Magnifique</strong><br />

<strong>Society</strong> fait peau neuve, et<br />

permet au festival d’acquérir<br />

de nouvelles lettres de<br />

noblesse, le classant d’ores<br />

et déjà dans les meilleurs<br />

festivals de France.


RESPIRE<br />

n effet, la <strong>Magnifique</strong> <strong>Society</strong> porte très bien son nom. Rassembleur, ce festival<br />

surfera sur les superlatifs. <strong>La</strong> cohésion musicale, expérimentée et prônée par<br />

Elektricity, se veut sublimée par la <strong>Magnifique</strong> <strong>Society</strong> qui souhaite construire son<br />

éthique sur la convivialité et le bienveillant vivre-ensemble. Si la musique adoucit<br />

les mœurs, quels devraient être alors les effets de ses quatre scènes musicales ?<br />

Pendant six jours, le festival rémois va construire une nouvelle société, occupant<br />

positivement et sainement les esprits, de curiosités avant-gardistes en rendez-vous<br />

sur la pelouse. Une parenthèse enchantée où la seule priorité des festivaliers sera<br />

le bien-être et la planification attentive de leurs concerts favoris. Une organisation<br />

de vie ostensiblement détendue pour rompre, de manière tout-à-fait décomplexée,<br />

avec la grise-mine de nos vies ordinaires. Le rythme vélo-boulot-dodo – parce qu’à<br />

Reims, il n’y a pas de métro – sera supplanté par une palette de rythmes bien plus<br />

sensible, bien plus gaie et bien plus plaisante, dans le cadre hors du temps du parc<br />

de Champagne.<br />

Si Elektricity misait sur le parvis de la cathédrale, la <strong>Magnifique</strong> <strong>Society</strong>,<br />

dans l’élan de son cercle vertueux, a choisi le parc de Champagne, autre<br />

cœur de la ville de Reims. Vaste et accueillant depuis tant d’années, ce<br />

parc peut nicher les quatre scènes du festival ( 3 scènes + TOKYO SPACE<br />

ODD), et organiser, dans des conditions optimales, l’accueil des artistes<br />

et des nombreux festivaliers. Encore une fois, il s’agit de fédérer autour<br />

du même but : la fête, et de générer la même réaction : le plaisir. Artistes et festivaliers,<br />

dans une communion abritée de verdure, avec du bon son… ça a une résonnance,<br />

dans nos gènes, un goût de déjà vu, peut-être de déjà vécu, et surtout une<br />

insatiable envie de perpétuer l’expérience.<br />

<strong>La</strong> diversité de la programmation, les quatre scènes, les espaces adaptés, le confort<br />

logistique : la <strong>Magnifique</strong> <strong>Society</strong> enivre Reims de son parfum à la fois rock et<br />

bucolique. Les groupes invités plaisent au plus grand nombre, l’organisation séduit<br />

par son souci du détail, et le printemps rémois flirte avec l’énergie positive de la<br />

musique, force de vie, force de résistance.<br />

Du 16 au 21 mai, <strong>La</strong> <strong>Magnifique</strong> <strong>Society</strong> vous prend à bras le corps, ouvre grand vos<br />

oreilles, illumine vos rétines, fait danser vos épaules et sauter vos pieds, les mains<br />

en l’air ou dans celles de vos voisins, le cœur qui bat, les papillons dans le ventre, et<br />

la cage thoracique qui bondit sous les bonnes basses. <strong>La</strong> <strong>Magnifique</strong> <strong>Society</strong>, c’est<br />

tout ça en même temps, ça ne s’improvise pas, ça ne s’invente pas : ça emporte.<br />

C’est Reims qui va prendre une grande inspiration, une grande bouffée d’air pur.<br />

texte<br />

Agathe Cebe<br />

Parc de Champagne © DR


LES 6 mercenaires<br />

The<br />

Magnificient<br />

Six *<br />

texte<br />

Cyril Planson<br />

Ils sont six, originaires de<br />

la région, à être inscrits<br />

dans la programmation de<br />

la première édition de <strong>La</strong><br />

<strong>Magnifique</strong> <strong>Society</strong>. Voici<br />

une quinzaine d’années,<br />

Reims n’existait pas – ou<br />

presque - sur la carte rock<br />

en France. Les concerts y<br />

étaient nombreux, à L’Usine<br />

ou lors d’Octob’Rock, mais il<br />

manquait à Reims une scène<br />

locale qui puisse briller loin de<br />

ses bases. Entre génération<br />

spontanée et solidarité,<br />

Yuksek, The Bewitched<br />

Hands, Brodinski, The Shoes<br />

et quelques autres ont su lui<br />

donner une nouvelle place<br />

sur l’échiquier des musiques<br />

actuelles. À l’image de<br />

Rennes dans les années 1980,<br />

Reims est devenue un creuset<br />

de la création musicale en<br />

France, s’appuyant sur ses<br />

festivals et sur l’équipement<br />

structurant qui lui manquait<br />

encore au tout début des<br />

années 2000, <strong>La</strong> Cartonnerie.<br />

Pour la plupart d’entre<br />

eux, ceux qui figurent à<br />

la programmation de The<br />

<strong>Magnifique</strong> <strong>Society</strong> n’ont plus<br />

à faire leur preuve. Fishbach<br />

en tête, ils sont déjà repérés<br />

des programmateurs et<br />

enchaînent les premières<br />

parties prestigieuses ou les<br />

concerts solos en France<br />

et parfois bien au-delà. <strong>La</strong><br />

<strong>Magnifique</strong> <strong>Society</strong> est une<br />

nouvelle étape dans leur<br />

carrière, tant pour s’y frotter<br />

à des artistes internationaux<br />

que pour le plaisir qu’ils<br />

auront à retrouver un public<br />

connaisseur qui les aura<br />

vus émerger, grandir<br />

et s’épanouir.<br />

* En 1980, The Clash publiait dans l’album<br />

Sandinista ce qui serait l’un des tubes<br />

du groupe de Joe Strummer :<br />

The Magnificient Seven.<br />

1_ Fishbach © Yann Morisson<br />

2_ Black Bones © DR<br />

3_ Brothers © DR<br />

4_ Judy © Bassem Ajaltouni<br />

5_ Puzupuzu © Sylvere Hieulle<br />

6_ Grindi Manberg © DR<br />

0


0<br />

LES 6 mercenaires<br />

1_<br />

2_<br />

Fishbach Black bones<br />

Si elle est née en Normandie, c’est bien à Charleville-Mézières<br />

que Flora Fischbach – avec un<br />

« c » avant le « h » - a grandi. Elle quitte l’école<br />

tôt, à 15 ans, et enchaîne les petits boulots avant<br />

de constituer avec un ami rémois un duo métal<br />

dont elle devient la chanteuse. Fishbach, c’est le<br />

« côté obscur » de Flora Fischbach. C’est elle qui<br />

le dit. Ses mélodies douces amères sur l’amour lui<br />

ont valu une belle reconnaissance professionnelle<br />

voici un an, avec le prix du Printemps de Bourges.<br />

Depuis, elle écume les festivals qui voient là un<br />

certain renouveau dans la chanson française,<br />

fortement marquée par les années 1970<br />

et 80, portée par Fishbach ou encore Juliette<br />

Armanet, également programmée sur The<br />

<strong>Magnifique</strong> <strong>Society</strong>. D’autres évoquent Catherine<br />

Ringer ou Françoise Hardy. De jolies références<br />

pour celle qui est devenue en quelques mois<br />

une artiste très suivie.<br />

L’aventure de The Bewitched Hands – et de<br />

son tube Hard to cry - aura été une très belle<br />

parenthèse (enchantée) dans le parcours musical<br />

déjà fort long de celui qui fut son « leader »,<br />

Anthonin Ternant. Le groupe aura connu le<br />

succès, parcouru le monde entier et valu à ses<br />

membres une belle reconnaissance artistique.<br />

Depuis sa séparation, Anthonin Ternant<br />

multiplie les projets, d’Angel au projet jeune<br />

public The Wolf Under the Moon. Black Bones<br />

est un tout autre projet pop, hip hop, groove<br />

et loufoque, animé par des musiciens grimés<br />

en zombies. L’ambiance est résolument nourrie<br />

par l’iconographie de la pop culture<br />

américaine, entre films d’horreur, super-héros<br />

de Marvel et musique composite nourrie<br />

de nombreuses influences.<br />

Brothers<br />

3_<br />

Déjà tous deux membres d’un groupe bien connu<br />

dans la région, The Weasel and the Wasters,<br />

les deux frères Batteux, lancent en 2013 leur<br />

nouveau projet, Brothers, avec l’album The Way<br />

you Move. Ou comment passer de l’électro pop<br />

énergique à un rock plus terrien, ancré, parfois<br />

folk, parfois sombre. Leur tandem guitare-voix<br />

fonctionne à merveille. Les petits neveux du<br />

mythique entraîneur du Stade de Reims, Albert<br />

Batteux, ont livré avec The way you move un<br />

petit bijou pop-folk à partager… en famille.


les 6 mercenaires<br />

4_<br />

5_<br />

Judy PuzuPuzu<br />

Clairement influencé par The Cure, James Blake<br />

ou The Shoes, le groupe rémois a été repéré dès<br />

la sortie de ses premiers EP, et notamment grâce<br />

à son titre Oupos, qui lui a valu une jolie visibilité.<br />

Inscrit dans la veine électro pop de Breton, Foals<br />

ou Phoenix, avec une nuance de hip hop en plus,<br />

Charlie Trimbur, Léo Scherr et Jérôme Petit<br />

s’apprêtent à connaître les sommets. Eux<br />

aussi ont pris part aux Inrocks <strong>La</strong>b (2016) initié<br />

par le magazine historique du « rock indé ».<br />

Délicate et aérienne, la voix de Charlie Trimbur<br />

a tout pour faire chavirer le public de<br />

<strong>La</strong> <strong>Magnifique</strong> <strong>Society</strong>.<br />

Sa musique résiste à toutes les classifications un<br />

peu trop faciles, tant elle se nourrit d’influences<br />

diverses. Certains vous diront qu’il a réinventé<br />

le coupé décalé, d’autres qu’ils s’inscrit dans<br />

la mouvance hip hop ou de la musique house.<br />

Celui qui a vécu une partie de son enfance en<br />

Afrique aime les paradoxes. Membre éminent<br />

du collectif Vapeur, à Reims, qui rassemble aussi<br />

Bruit Fantôme, Shonen Bat, Gustine et Slowglide,<br />

PuzuPuzu est surtout un touche-à-tout génial qui<br />

explore toutes les nuances que peuvent procurer<br />

les machines vintage sur lesquelles il a fait le<br />

choix de jouer.<br />

Grindi Manberg<br />

6_<br />

<strong>La</strong>uréat du Fair, un dispositif de soutien au<br />

jeunes musiciens très sélectif et très identifié<br />

des professionnels, Grindi Manberg a connu une<br />

belle tournée qui l’a conduit jusqu’au Mexique.<br />

Entre pop alternative et new wave, le groupe<br />

sparnacien aime les morceaux planants, parfois<br />

dissonants. Porté par une voix claire qui n’est<br />

pas sans rappeler celle du regretté songwriter<br />

américain Elliot Smith, les mélodies de Grindi<br />

Manberg n’ont pas fini de s’infiltrer sous nos<br />

casques.


la réunion peut attendre<br />

la marée, non<br />

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en éclaireurs<br />

LA MAGNIFIQUE<br />

AVANT GARDE<br />

tre en avance sur notre temps,<br />

c’est-ce que proposent les artistes<br />

de l’Avant-Garde, ici, au festival <strong>La</strong> <strong>Magnifique</strong><br />

<strong>Society</strong>. Le visiteur, sorti de son confort<br />

routinier, est alors immergé dans les<br />

expérimentations physiques du son, celles<br />

qui s’expriment avec de folles machines<br />

créées ad hoc : Une sorte d’alchimie distillée<br />

en philtre évanescent par quelques savants,<br />

loin d’être fous. <strong>La</strong> semaine de l’Avant-Garde<br />

est le versant expérimental et urbain, curieux,<br />

surprenant et délirant de <strong>La</strong> <strong>Magnifique</strong><br />

<strong>Society</strong>. Concerts, performances, installations<br />

sonores et visuelles investissent alors le<br />

centre-ville de Reims du 11 au 21 mai, offrant<br />

à voir et à entendre des artistes aventuriers<br />

sonores du monde entier, des œuvres<br />

musicales historiques ainsi que des inventions<br />

technologiques qui ont bouleversé la musique<br />

des dernières décennies. Le contraste des<br />

univers proposés est la force de l’Avant-<br />

Garde : explosif et contemplatif, scientifique<br />

et ludique, historique et visionnaire.<br />

Nous vous proposons particulièrement<br />

d’aller découvrir les installations de Nicolas<br />

Bernier et Alexis Choplain (focus ci-après).<br />

Par ailleurs, s’il faut faire une sélection<br />

dans la riche programmation d’avant-garde,<br />

concoctée par le festival en partenariat<br />

avec le Centre National de Création Musicale<br />

Césaré, nous vous proposons, à la rédaction<br />

de Peel, d’aller assister à la performance de<br />

<strong>La</strong>urent Perrier en soirée d’ouverture du festival<br />

mardi 16 mai à 21h00 à l’appart’ Café, 9 avenue<br />

de <strong>La</strong>on. <strong>La</strong>urent Perrier développe en direct<br />

une musique électronique à la fois organique<br />

et cérébrale à l’ambiance clinique et capte<br />

l'auditeur dans un long voyage hypnotique. Pour<br />

cette soirée d’ouverture, il improvisera en direct,<br />

au synthétiseur modulaire, à partir d’un patch<br />

allant de l’expérimentation à la techno minimale.<br />

Nous vous invitons également d’aller vous plonger<br />

dans les sonorités proposées, sous casque, par<br />

Philippe Le Goff. "Into the wild" est une invitation<br />

au voyage à travers l'écoute d'un paysage sonore<br />

composé à partir d'enregistrements de sons bruts,<br />

une pratique musicale appelée le field recording.<br />

Seront alors à l’écoute les 20 et 21 mai au Parc<br />

de Champagne, épicentre de <strong>La</strong> <strong>Magnifique</strong><br />

<strong>Society</strong>, « l'hiver des villages des Inuits canadiens,<br />

voix d'un autre monde et les craquements<br />

sous-marins des icebergs dans la baie de DIsko<br />

au Groenland ». Autres curiosités à découvrir,<br />

« Airmachine » du compositeur pragois Ondřej<br />

Adámek, joué par un instrument composé de<br />

souffleries d’aspirateur, à la médiathèque sise<br />

rue des Fuseliers, face à la cathédrale de Reims<br />

et « 40-208 ad Libitum » du percussionniste<br />

Jason Van Gulick le 16 mai à 19h30 au<br />

Cryptoportique, Place du Forum.<br />

2


2<br />

en éclaireurs<br />

Alexis<br />

Choplain<br />

uninvisible<br />

1_<br />

Après avoir étudié l’architecture et les<br />

beaux-arts à Marseille, la lithographie<br />

au Mexique puis avoir effectué<br />

un master à l’atelier « images dans<br />

le milieu » à Mons Alexis Choplain<br />

conçoit des machines, des installations,<br />

qui donnent au son une matérialisation<br />

plastique, en le rendant<br />

mouvant et vivant. Selon l'avantgarde,<br />

tout peut devenir art, si l'artiste<br />

le décide, l'artiste étant libéré de<br />

tout stéréotype social ou esthétique.<br />

À cette fin, Alexis Choplain se<br />

consacre au détournement et à<br />

l’association d’objets usuels pour la<br />

conception de ses installations. Il<br />

tente de questionner et d’interpréter<br />

de manière singulière un environnement<br />

qui l’émerveille, constitué<br />

d'éléments aux fonctions a priori<br />

immuables, en les libérant de ce<br />

pourquoi ils ont été conçus. Ainsi, il<br />

développe un travail autour de l’instantané<br />

qui se matérialise notamment<br />

par des installations explosives<br />

conçues avec des objets électriques et<br />

des produits ménagers.<br />


en éclaireurs<br />

Rassurez-vous, en tant que compositeur<br />

de musique, Alexis Choplain ne<br />

vous fera pas craindre l’acte terroriste<br />

au cours du festival. Il n’e s’agit pas,<br />

en effet, ici de créations explosives,<br />

mais d’installations qui questionnent<br />

sur les déplacements du flux sonore<br />

dans l’espace et la matérialisation de<br />

l’invisible.<br />

Cette installation hypnotique, qui<br />

est une plongée dans l’imperceptible,<br />

invite à l’expérimentation d’un phénomène<br />

physique : l'effet stroboscopique,<br />

et pose la question de la limite<br />

de nos sens et de nos perceptions.<br />

Cette pièce se compose de deux<br />

masses à section carrée s’alignant<br />

verticalement au centre d’un espace.<br />

Un flux d’eau soumis à de basses<br />

fréquences sonores et lumineuses<br />

circule entre les volumes. Chacun<br />

connaît évidemment l'expérience<br />

selon laquelle un filet d'eau soumis<br />

à de basses fréquences forme des<br />

motifs d'ondes. Ici, le spectateur, face<br />

à ce filet d'eau, voit celui-ci se mouvoir<br />

en formes ondulatoires, matérialisant<br />

les ondes sonores diffusées<br />

par le haut-parleur du dispositif. <strong>La</strong><br />

modification des fréquences sonores<br />

engendre alors une modification<br />

visuelle du filet d’eau qui évolue et<br />

semble entamer une chorégraphie<br />

au rythme des sons joués. C’est un<br />

phénomène réel qu’on ne voit jamais,<br />

simplement parce que la probabilité<br />

que l’agencement de fréquences soit<br />

effectif est très faible.<br />

Hypnotique et sensorielle, la pièce<br />

d’Alexis Choplain ouvre nos sens à<br />

l'invisible par la modification de la<br />

perception, et peut communiquer<br />

quelque chose de radicalement poétique<br />

et compréhensible à l’instant<br />

même de l’événement. Tout se passe<br />

durant un laps temporel très court,<br />

puis tout disparaît.<br />

d a n s l e c a d r e d e<br />

l a m a g n i f i q u e s o c i e t y<br />

l ’ a p p a r t ’ c a f é - 9 , a v e n u e d e l a o n<br />

1_2<br />

Unvisible © DR<br />

d u 1 1 a u 2 0 m a i 2 0 1 7<br />

2_<br />

4


4<br />

en éclaireurs<br />

1_<br />

Nicolas<br />

Bernier<br />

Frequencies<br />

(Light quanta)<br />

Né en 1977 à Ottawa, Nicolas<br />

Bernier découvre la création musicale<br />

par le biais de la musique populaire.<br />

Sa soif de découverte le mène<br />

rapidement à la composition électroacoustique<br />

qu’il étudie à l’Université<br />

de Montréal. Nicolas Bernier a<br />

une obsession pour les objets anciens<br />

tels que les machines à écrire et les<br />

vieux mécanismes et une fascination<br />

pour le côté conceptuel de la physique.<br />

Luttant dans l’ombre au sein<br />

d’une esthétique musicale souvent<br />

qualifiée d’austère, Nicolas Bernier,<br />

qui travaille par séries et cycles de<br />

création, produit des œuvres relativement<br />

simples qui lui permettent<br />

la maîtrise de son travail et une<br />

bonne compréhension de chaque<br />

étape de production. Son travail<br />

vogue allègrement entre musique<br />

concrète, électronique live, post-rock,<br />

ambient, improvisation, bruitisme,<br />

field recording, installation, performance<br />

et vidéo tout en collaborant<br />

avec la danse, le théâtre et le cinéma.<br />

Dans son approche pluridisciplinaire,<br />

Nicolas Bernier maintient un équilibre<br />

entre l’intellect et la sensualité,<br />

jouant entre sons organiques et traitements<br />

numériques et souligne la<br />

tendance à l’effritement des frontières<br />

entre art numérique et art contemporain.<br />

Créateur actif, il fonde en 2004<br />

le duo Milliseconde topographie et en<br />

2006, le duo 1 her(t)z ainsi que le collectif<br />

d’artistes Ekumen. Les œuvres<br />

de Nicolas Bernier rayonnent. …


en éclaireurs<br />

1_2_3<br />

Frequencies (Light Quanta) © DR<br />

2_<br />

Elles ont été jouées en concert à<br />

Athènes, Bruxelles, Buenos Aires,<br />

Crest, Helsinki, Karlsruhe, Marseille,<br />

Montréal, New York, Québec, São<br />

Paulo, Toronto et Valdivia. Son<br />

travail a notamment capté l’intérêt<br />

d’événements tels que Prix Ars<br />

Electronica (Autriche), SONAR<br />

(Espagne) et DotMov Festival<br />

(Japon). <strong>La</strong> fascination de Nicolas<br />

Bernier envers la science, le son et<br />

la lumière est à l’origine de Light<br />

quanta, qui est la dernière installation<br />

de la série Frequencies. Cette<br />

fascination a mené Nicolas Bernier<br />

à se pencher sur le quantum – la<br />

plus petite unité de mesure d’énergie.<br />

Pour les profanes, la mécanique<br />

quantique est la théorie fondamentale<br />

des particules de matière constituant<br />

les objets de l'univers et des<br />

champs de force animant ces objets.<br />

Ainsi, les lois de la mécanique quantique<br />

expliquent pourquoi les atomes<br />

et les molécules peuvent émettre et<br />

absorber de la lumière, mais aussi<br />

se combiner dans les réactions<br />

chimiques. Elles rendent compte de<br />

phénomènes aussi surprenants que la<br />

supraconductivité et de phénomènes<br />

moins exotiques comme le ferromagnétisme<br />

des aimants et la conduction<br />

électrique des métaux.<br />

Nicolas Bernier explore alors avec<br />

Light quanta les relations conceptuelles<br />

entre les principes de base de<br />

la physique quantique et l’art audioluminescent<br />

: particules, probabilités,<br />

dualité onde/corpuscule et discontinuité.<br />

<strong>La</strong> composition, métaphoriquement<br />

structurée autour de ces<br />

principes, génère une efflorescence<br />

spatiotemporelle aléatoire, s’étendant,<br />

se construisant sans fin devant nous.<br />

Dans une réalisation au design épuré<br />

qui rassemble cent panneaux peints<br />

en acrylique en un monolithe noir, les<br />

signes, lignes et points qui y sont gravés<br />

s’animent sous l’effet de la lumière,<br />

créant sans cesse, par des jeux de<br />

réflexions, de nouvelles compositions<br />

visuelles. Ici, la lumière se rapporte<br />

aux photons, une onde et particule<br />

circulant de façon discontinue. A une<br />

certaine position d'éclats lumineux<br />

correspond une fréquence sonore,<br />

et vice-versa, procurant le sentiment<br />

d’avancer dans une narration poétique<br />

et contemplative. Le dispositif<br />

propose par incidence une visualisation<br />

tridimensionnelle singulière dans<br />

l’espace physique.<br />

texte<br />

Alexis Jama Bieri<br />

3_<br />

6


6<br />

en éclaireurs<br />

d a n s l e c a d r e d e<br />

l a m a g n i f i q u e s o c i e t y<br />

l e c e l l i e r , 4 R U E M A R S<br />

d u 1 1 a u 2 1 m a i 2 0 1 7


houblon musical<br />

Le secret de<br />

l’Eternity dans<br />

une bouteille<br />

Une collaboration entre Brussels<br />

Beer Project et <strong>La</strong> <strong>Magnifique</strong> <strong>Society</strong>.<br />

Une rencontre entre Vitalic<br />

et le brasseur rémois Yves Lebœuf.<br />

Tout ça, dans une bouteille.<br />

Dans ma boîte de réception, avril 2015, le mail d’un<br />

certain Yves Lebœuf. Il y était question de bière et de<br />

musique. J’étais hameçonné. Il proposait que nous nous<br />

rencontrions pour en discuter, rendez-vous était fixé. Le<br />

jour venu, soyons honnête, quand je descendais l’escalier<br />

pour lui ouvrir la porte, mon esprit figurait Yves Lebœuf<br />

comme un brasseur d’une cinquantaine d’années, légèrement<br />

dégarni, bonhomme et sympathique. Bon. J’avoue<br />

avoir été surpris. Yves, une trentaine d’années, chemise<br />

à fleurs et dread. Comme quoi les idées préconçues sont<br />

parfois - souvent - fausses. Voilà que quelques années<br />

plus tard, il brasse la bière du tout nouveau festival<br />

rémois, <strong>La</strong> <strong>Magnifique</strong> <strong>Society</strong>.<br />

Barrique et BFM<br />

Yves est originaire de Betheny. Depuis quelques années<br />

il a en tête de devenir œnologue et dans cet objectif, il<br />

s’inscrit en DUT d’études agroalimentaires. Chemin faisant,<br />

son désir d’œnologie se transforme en rêve de brasserie<br />

et il se lance donc dans l’apprentissage d’un art : l’alchimie<br />

de la bière. Six mois au Québec pour étudier les<br />

levures. Six mois chez la brasserie <strong>La</strong>ncelot en Bretagne.<br />

Il décroche ensuite un poste de brasseur chez Chouffe<br />

dans les Ardennes belges : « une excellente école pour<br />

appréhender les gros volumes et la capacité à reproduire<br />

des bonnes bières standardisées. » Ce sera ensuite la brasserie<br />

BFM dans le Jura suisse, « une vraie référence dans le<br />

monde de la micro-brasserie, les meilleurs en Europe. » Il y<br />

devient premier brasseur et poursuit son chemin de compagnonnage.<br />

Aujourd’hui, Yves est maitre brasseur pour<br />

le Brussels Beer Project, une des brasseries innovantes<br />

en Europe : c’est lui qui invente les bières, les produit. Il<br />

travaille notamment sur la technique du vieillissement en<br />

barrique, ce qui le ramène à ses premiers amours, l’œnologie<br />

et la Champagne.<br />

Algorithme magique<br />

Tout au long de ce parcours, Yves Lebœuf a une idée en<br />

tête : travailler sur les accords entre bière et musique.<br />

« Je suis un grand fan de musique. Je vais<br />

souvent aux concerts et je suis toujours surpris<br />

d’une chose : sur scène les musiciens<br />

donnent le meilleur d’eux pour le public,<br />

l’ingé son travaille pour rendre les conditions<br />

d’écoute optimales, le show lumière<br />

est travaillé. Et les bières qui sont servies<br />

au bar sont souvent industrielles et quelconques.<br />

Alors que ce serait tellement plus<br />

agréable de maximiser le plaisir du spectateur avec une<br />

bonne bière. Pourquoi pas une bière qui s’accorderait au<br />

mieux avec la musique. »<br />

Puisque oui, on ne boit pas nécessairement pas la même<br />

chose en écoutant du métal ou du jazz. En effet, Yves<br />

travaille depuis plusieurs années sur un algorithme qui<br />

permettrait d’élaborer une bière en bon accord avec une<br />

musique. Son travail a fait l’objet d’une étude par l’Oxford<br />

University et d’une parution dans une publication scientifique,<br />

validant son principe d’algorithme.<br />

« Il y a donc réellement la<br />

possibilité d’accorder l’aspect<br />

sonore avec des données<br />

gustatives et aromatiques. »<br />

<strong>La</strong> mise en pratique a déjà été testée avec le brassage<br />

d’une bière spécifique pour la sortie de l’album du groupe<br />

anglais The Editors.<br />

<strong>La</strong> bête verte<br />

L’équipe de <strong>La</strong> <strong>Magnifique</strong> <strong>Society</strong> s’est rapprochée de<br />

celle du Brussels Beer Project avec le désir d’imaginer<br />

une bière spéciale pour le festival. Et c’est bien évidemment<br />

Yves qui a été le trait d’union et la cheville ouvrière<br />

du projet. L’idée est venue de brasser une bière en lien<br />

avec un des artistes emblématiques de la programmation.<br />

Le choix s’est porté sur Vitalic.<br />

8


8<br />

houblon musical<br />

1_<br />

1_<br />

1_ Yves Lebœuf © DR<br />

2_ Vitalic © DR<br />

« Nous nous sommes donné rendez-vous à Paris, pour<br />

échanger sur sa musique et sur mes bières. Nous avons<br />

longuement parlé. D’abord de ses goûts en terme de vins,<br />

de bières, d’arômes. Il m’a dit beaucoup aimer le cocktail<br />

Green Beast : absinthe, citron vert, concombre. Je lui<br />

ai expliqué le processus d’élaboration d’une bière. J’avais<br />

auparavant écouté une bonne dizaine de fois son album.<br />

Nous nous sommes plus particulièrement arrêté sur le<br />

titre Eternity. Ça m’intéressait de savoir comment et dans<br />

quel contexte il créait ses morceaux. » Yves s’est ensuite<br />

enfermé dans son laboratoire pour imaginer une recette.<br />

« C'est une bière basse en alcool, sur base de bière de blé<br />

acidulée avec de la baie de genièvre pour rappeler le Gin,<br />

du concombre et des houblons donnant un coté agrume<br />

pour s'inspirer du cocktail Green Beast. L'idée était de faire<br />

une bière avec deux identités. Une surprenante, comme<br />

un électrochoc et une seconde partie plus cocon, plus rassurante.<br />

Pour le côté rassurant, je suis parti sur une base<br />

maltée, une légère rondeur, avec un petit matelas de<br />

céréales. Pour le coté électrisant, la bière est légèrement<br />

acide pour lui donner beaucoup de fraîcheur, compléter le<br />

concombre/ melon et accentuer le côté lime. »<br />

Ne mentez pas, vous avez à la lecture de ces quelques<br />

lignes déjà soif. Raison de plus pour découvrir la<br />

bière Eternity qui sera servie exclusivement pour <strong>La</strong><br />

<strong>Magnifique</strong> <strong>Society</strong>. Yves Lebœuf poursuit lui son chemin<br />

et vous devriez très bientôt avoir de ses nouvelles<br />

puisqu’il a décidé de revenir à Reims, des projets pleins<br />

les poches, où il est question de bière et de gastronomie.<br />

Stay tuned.<br />

texte<br />

Jean Delestrade


marché du disque<br />

"<br />

On a jamais fait<br />

chanter une tomate,<br />

mais on a déjà vu<br />

une carotte rapper<br />

"<br />

"Double Cagette", les DJ sets<br />

d'Edouard Duntze sur<br />

les marchés<br />

Voilà une petite farce<br />

populaire qui, d’emblée,<br />

résume plutôt bien l’esprit<br />

décomplexé de Double<br />

Cagette. Mais qu’est-ce<br />

que Double Cagette ?<br />

Imaginez-vous un samedi<br />

matin, cabas en main,<br />

direction le marché du coin.<br />

Vous flânez tranquillement<br />

entre les étals de légumes<br />

et de fruits frais quand<br />

soudain, vous tombez nez<br />

à nez avec Edouard Duntze<br />

en plein DJ set.<br />

Drôle d’horaire pour mixer<br />

diriez-vous ? C’est pourtant<br />

le nouvel hobby de ce rémois<br />

de 36 ans : parcourir les<br />

marchés de la ville pour faire<br />

tourner les vinyles là où on les<br />

attend le moins. Et puisque le<br />

printemps sonne l’heure des<br />

festivals, l’artiste va profiter<br />

de l’occasion pour investir les<br />

marchés aux couleurs de <strong>La</strong><br />

<strong>Magnifique</strong> <strong>Society</strong>, comme<br />

un ticket d’entrée avant<br />

l’heure pour les férus<br />

de concerts.<br />

Double Cagette © DR<br />

Aujourd’hui, quelle place occupe la<br />

musique dans ta vie ?<br />

Pour moi la musique c’est sacré.<br />

Malheureusement, je trouve qu’elle<br />

est assez mal traitée par une certaine<br />

catégorie de personnes qui n’ont pas<br />

forcément l’habitude d’être attentifs<br />

aux festivals et aux concerts. C’est<br />

de ce constat qu’est née cette volonté<br />

de faire une sélection musicale et de<br />

l’amener sur un marché. D’ailleurs,<br />

c’était du jamais vu et aujourd’hui c’est<br />

un moyen de toucher un public que<br />

l’on ne connaît pas et de lui apporter<br />

une musique qu’il n’a pas forcément<br />

l’habitude d’entendre.<br />

Il y avait un objectif particulier avec<br />

les sets des 5, 6 et 7 mai ?<br />

Oui, ils ont été aux couleurs du festival<br />

pour promouvoir l’événement<br />

quelques jours avant son lancement.<br />

Et c’est merveilleux car le marché<br />

fait vraiment partie des valeurs que<br />

défend <strong>La</strong> <strong>Magnifique</strong> <strong>Society</strong>. C’est<br />

un lieu populaire fait de rencontres<br />

et de partages car au-delà de l’aspect<br />

commerçant, c’est très qualitatif en<br />

relation humaine.<br />

Ce concept est un vrai challenge<br />

pour toi ?<br />

C’est sûr, c’est un beau défi. A l’origine<br />

c’est un concept que j’ai vu en<br />

Italie et qui fonctionne très bien car<br />

il y a des DJs assez connus qui y participent.<br />

Mais à Reims, le challenge<br />

est de s’insérer sur les marchés en<br />

apportant quelque chose de surprenant,<br />

d’inattendu, le tout en évitant<br />

de dénaturer l’ambiance et le paysage<br />

du lieu. Il ne suffit vraiment pas de<br />

s’installer et de poser ses platines.<br />

Justement, quelle est la recette pour<br />

que cela fonctionne ?<br />

Tout d’abord, un marché commence<br />

à 8h et se termine aux environs de<br />

13h. Alors forcément, aux premières<br />

heures nous mettons des sons assez<br />

légers pour accompagner les gens en<br />

douceur. Puis en milieu de matinée,<br />

quand le rythme devient plus actif,<br />

nous essayons d’accompagner le flux<br />

des passants dans cette dynamique.<br />

Nous sommes vraiment là pour<br />

insuffler une énergie, et généralement,<br />

la rue nous le rend bien.<br />

C’est vraiment un concept<br />

intergénérationnel ?<br />

Oui car nous retrouvons autant de<br />

jeunes que de personnes plus âgées à<br />

qui le concept parle. Le matin ils vont<br />

ramener du café, des chouquettes, ils<br />

vont fouiller dans mes bacs à vinyles<br />

et à midi ils ramènent une bouteille<br />

de champagne pour trinquer en<br />

musique... C’est fédérateur et j’ai vraiment<br />

envie de les accompagner pour<br />

leur raconter une histoire au travers<br />

de ma musique, c’est un vrai moment<br />

de partage.<br />

f a c e b o o k @ d o u b l e c a g e t t e<br />

texte<br />

Pauline Saintive

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