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#14 septembre - octobre 17
uppôts d’histoires…<br />
Hier un dictateur fou nord-coréen a fait tirer un missile au-dessus du Japon, vers<br />
l’océan pacifique. Etrange choc entre les bruits de bottes guerriers et le nom de cet<br />
océan plus tumultueux que calme. Au-delà de la peur qu’elle procure, on peut admirer<br />
la simplicité de forme, les lignes épurées et tendues de l’ogive : du pur design conçu<br />
pour fendre l’air et répandre le chaos en feu d’artifice kaléidoscopique (Kim dirait « remettre<br />
de l’ordre dans l’humanité »). Moins inquiétant mais tout aussi épuré, le design<br />
de Marc Venot convertit les objets usuels quotidiens en œuvres d’une extrême sobriété,<br />
redonnant à la simple ligne toute sa noblesse. Toutes aussi sobres, mais totalement abstraites<br />
ici, les œuvres d’Aurélien Nadaud investissent les murs, transformant en galerie<br />
d’art le Street-univers le plus gris. Investissant des espaces plus réduits, le festival<br />
Ami Ami poursuit en ce début d’automne 2017 l’événement né en 2016 qui s’intitulait<br />
alors Elektrikiki, en clin d’œil à feu le festival Elektricity, et propose un mix de jeune<br />
création d’art et de musique, en toute fraicheur. Dans une ambiance plus capiteuse,<br />
vous serez comme dans du velours place du Forum le 2 e dimanche de septembre pour<br />
la Block Party, rendez-vous annuel produisant un grand tourbillon d’arts et d’expressions<br />
de toutes sortes concernant de près ou de loin les cultures urbaines. Une occasion<br />
pour les rémoises et rémois chics de s’acoquiner avec l’univers de la culture de la rue.<br />
Ici, il sera évidemment plus question de (Big)Bang que d’Atmosphère. Et puis, pour<br />
rester chics, nous vous ferons découvrir une recette d’Arnaud Lallement, chef rémois<br />
dont vous avez sûrement apprécié la cuisine à sa table 3* de l’Assiette Champenoise.<br />
Of course, pour ce numéro de rentrée, vous découvrirez les surprises qu’offre la nouvelle<br />
saison culturelle rémoise, notamment au Centre culturel numérique Saint Exupéry.<br />
Ne regardez pas votre hâle acquis chèrement à Saint Trop’ disparaitre irrémédiablement,<br />
vous ne vous en remettriez pas, mais regardez les pages qui suivent, sous le joli<br />
ciel cotonneux de Reims. Feuilletez, épluchez ce nouveau numéro de votre magazine<br />
Peel, pour de belles histoires couchées sur aplats blancs comme le sable d’une plage.<br />
Joie et bonheur. Bonne rentrée à tous !<br />
Le magazine Peel est édité<br />
par Belleripe SARL.<br />
Tous droits réservés.<br />
Toute reproduction, même<br />
partielle est interdite, sans<br />
autorisation.<br />
Le magazine Peel décline<br />
toute responsabilité pour<br />
les documents remis.<br />
Les textes, illustrations<br />
et photographies publiés<br />
engagent la seule<br />
responsabilité de leurs<br />
auteurs et leur présence<br />
dans le magazine implique<br />
leur libre publication.<br />
Le magazine Peel est disponible<br />
gratuitement dans 150 points<br />
de dépôt à Reims.<br />
Magazine à parution<br />
bimestrielle.<br />
EN COUVERTURE<br />
© Aurélien Nadaud<br />
ÉDITEUR / Dir. de publication<br />
Benoît Pelletier<br />
rédacteur en chef<br />
arts / musique / édito<br />
Alexis Jama-Bieri<br />
directeur créatif<br />
Benoît Pelletier<br />
RÉALISATION GRAPHIQUE<br />
www.belleripe.fr<br />
Si vous souhaitez<br />
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chez vous, ou en<br />
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HELLO@<strong>MAGAZINE</strong>PEEL.COM<br />
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5 avenue vallioud<br />
69110 Sainte-foy-lès-lyon<br />
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facebook.com/lemagazinepeel<br />
Retrouvez la liste de tous les points de dépôt<br />
sur magazinepeel.com<br />
08 / grand peel board<br />
10 / peel good<br />
12 / marc venot<br />
Des objets utiles à vivre et à rêver<br />
16 / rayonnement<br />
aurélien nadaud<br />
24 / festival ami-ami<br />
28 / anne-sophie velly<br />
30 / Le Bière Social Club<br />
Sur la trace des contraires<br />
contributeurs<br />
34 / Le Dîner<br />
à la rencontre<br />
de son auteur<br />
36 / block party<br />
40 / annabelle sergent<br />
est de retour<br />
ALEXIS<br />
JAMA-BIERI<br />
dirigeant culturel<br />
Reims<br />
BENOÎT<br />
PELLETIER<br />
directeur créatif<br />
photographe<br />
Reims<br />
JULES<br />
FÉVRIER<br />
journaliste<br />
& photographe<br />
REIMS<br />
44 / charabia Festival<br />
ou le joyeux charivari dans nos rues<br />
46 / saint-ex<br />
Une nouvelle saison teintée d’absurde<br />
AGATHE CEBE<br />
rédactrice &<br />
journaliste freelance<br />
REIMS<br />
Jérôme<br />
Descamps<br />
réalisateur<br />
& montreur de films<br />
Reims<br />
Pauline<br />
saintive<br />
Rédactrice<br />
& animatrice<br />
Reims<br />
Anne-sophie<br />
velly<br />
DA de Maison Vide<br />
art contemporain,<br />
musiques & confettis<br />
Reims<br />
Hélène Virion<br />
chercheur en Arts<br />
& photographe<br />
REIMS<br />
CYRILLE<br />
PLANSON<br />
redac-chef<br />
La Scène<br />
Le Piccolo<br />
Théâtre(s) mag<br />
Nantes<br />
SYLVÈRE<br />
HIEULLE<br />
OVNI (& accessoirement<br />
photographe)<br />
Reims
La playlist ÉCRILlUSTRÉE<br />
d'anne-sophie velly www.mixcloud.com/salsifi-velly/<br />
Connan Mockasin<br />
Forever dolphin love<br />
Je savais qu’il y’avait des phoques près de Boulogne-surmer,<br />
mais tomber sur un amour de dauphin était quelque<br />
peu inattendu. L’été se prête aux surprises un peu sucrées<br />
de ce genre, et redécouvrir « Forever dolphin love »,<br />
un des plus jolis morceaux de Connan, en était une belle.<br />
Ce drôle de mec lumineux blond platine, venu de nulle<br />
part, nous embarque dans son monde, armé d'un son<br />
de guitare hypnotique et d'une voix si singulière et inimitable.<br />
Je file m’acheter une plaque de Galak…<br />
Jeannette<br />
AMIS AMIS<br />
Qui n'aurait pas voulu avoir Jeannette comme AMI(E),<br />
elle qui a chanté, en 1976, une chanson que toutes les<br />
générations (bon ok, peut-être plus celles de moins de<br />
25 ans) connaissent : « Porque te vas ?»? J’ai même le 45t<br />
à la maison. Mais ce choix aurait été trop facile, et moins<br />
à propos que AMIS AMIS. C’est dans le Morvan, rue des<br />
Bonnes Maisons, que j’ai découvert ce morceau, une sorte<br />
de signe peut-être ? Mais lequel ? Cette légèreté couplée<br />
à une naïveté que l’on aimerait parfois retrouver, sorte<br />
de virginité sentimentale, et la douceur de l’oubli qui s’en<br />
dégage…<br />
Philippe Katerine<br />
Amiami<br />
De l’amour, un palmier et un pot de nutella (à la cuillère,<br />
oui je sais, chacun ses vices). " Ses seins sont à MIAMI, ses<br />
fesses aussi, et son ventre aussi. On a loué un bengalow<br />
les pieds dans l’eau, on sait pas quand ça s’arrêtera, non,<br />
on veut pas savoir ça, non non. " Toujours en décalage,<br />
que ce soit à Miami, à Paris ou à Crugny, rose bonbon,<br />
vert fluo et jaune soleil. Si la synesthésie entremêlait ma<br />
vue et mon ouïe, je verrais certainement ces couleurs en<br />
écoutant ce morceau.<br />
ALB<br />
Back to the sun<br />
Flûte alors ! C’est un passage obligé désormais, dans mes<br />
playlists, il faut un " morceau flûte ". Une Love story qui<br />
prend l’eau, Eau de pluie salée ? pluie acide ? Eau douce<br />
ou calcaire ? Histoire inversée et contre-scénario. La vie<br />
quoi. Ce morceau, cette histoire, ça monte, ça descend,<br />
ça remonte puis ça repart vers la pluie. C’est joli et un peu<br />
triste à la fois. Trop de soleil n’a pas que du bon, surtout<br />
pour les vampires trop sensibles.<br />
François Virot<br />
cascade kisses<br />
François Virot a sorti un second disque il y a quelques<br />
mois, « Marginal Spots », je le conseille vivement.<br />
Mais c’est un morceau du 1 er album que j’ai choisi d’illustrer<br />
ici. Parce que ce disque vinyle bleu c’est « l’amour<br />
fou ». Je crois que j'ai usé le diamant de ma platine à<br />
force de le faire tourner dessus.<br />
Cascade kisses, c’est frais comme une pluie de bisous,<br />
c’est simple et sans prétention comme François.<br />
Le soleil n’est jamais très loin des nuages et inversement…<br />
KCIDY<br />
Triste tendresse<br />
C’est la rentrée, tu as choisi ton nouveau stylo plume, tu<br />
as ton effaceur et ton stylo 4 couleurs. Bientôt les mots<br />
griffonnés et les coeurs transpercés, puis rayés recouvriront<br />
la peau lisse de ta trousse toute neuve. Avec KCIDY<br />
la tendresse efface la tristesse, ou, tout au moins elle<br />
l’adoucit. Un moment musical envoutant et planant.<br />
La bande son idéale pour envoyer un avion en papier<br />
par la fenêtre de la classe en rêvant de l’endroit où il va<br />
atterrir. Peut-être loin.
8 évènements à ne pas rater<br />
en septembre - octobre<br />
QUOI Journées européennes<br />
de patrimoine.<br />
Quand Les 16 et 17<br />
septembre 2017.<br />
Où Partout en France.<br />
: Découvrir ou redécouvrir<br />
gratuitement<br />
les musées et monuments<br />
le temps d'un<br />
week-end.<br />
www.journeesdupatrimoine.<br />
culturecommunication.<br />
gouv.fr/<br />
QUOI Ouverture de la<br />
saison de projections de<br />
La Pellicule Ensorcelée.<br />
Quand Le 18 octobre<br />
à 20h30.<br />
Où Cinémas-Opéra.<br />
: I’m not your negro :<br />
le film révélation de<br />
Raoul Peck. Grâce à une<br />
mise en scène esthétiquement<br />
innovante,<br />
la voix de l’auteur James<br />
Baldwin nous touche<br />
au cœur.<br />
www.lapelliculeensorcelee.org<br />
QUOI Divins ornements,<br />
trésors textiles de<br />
la cathédrale de Reims.<br />
Quand Du 7 octobre<br />
2017 au 7 janvier 2018.<br />
Où Au Palais du Tau.<br />
: Découvrez les trésors<br />
textiles de la cathédrale<br />
de Reims à l’occasion<br />
de la saison #EnLices<br />
au Palais du Tau.<br />
www.palais-du-tau.fr<br />
tapisseries.monumentsnationaux.fr<br />
QUOI Blind test<br />
Discorama : musiques<br />
de films #2.<br />
Quand Le 16 septembre,<br />
de 16h à 17h30.<br />
Où Médiathèque Jean<br />
Falala.<br />
: En équipe ou en<br />
solo, préparez-vous et<br />
révisez vos classiques :<br />
vous aurez une minute<br />
pour reconnaître le film<br />
et, pour les plus forts,<br />
le compositeur de la<br />
musique.<br />
www.bm-reims.fr/<br />
QUOI Un samedi<br />
au Cellier.<br />
Quand Le 29<br />
septembre 2017 de 10h<br />
à 18h.<br />
Où Au Cellier.<br />
: Rentrée culturelle<br />
rémoise : Opéra, danse,<br />
théâtre, jeune public,<br />
concerts, cirque et expositions…<br />
Les équipes<br />
des structures culturelles<br />
de Reims vous disent<br />
tout sur la saison qui<br />
s’annonce..<br />
www.reims.fr<br />
© dr © dr<br />
© dr<br />
© dr<br />
QUOI KIDZ LAB Les<br />
petits régisseurs #1 - son<br />
Quand Le 04 octobre<br />
à partir de 14h.<br />
Où À la Cartonnerie.<br />
: Pas de musique sans<br />
technique ! Pour démarrer<br />
cette nouvelle saison,<br />
la Cartonnerie proposera<br />
un cycle d’initiation aux<br />
métiers du son et de la<br />
lumière. À travers trois<br />
ateliers pédagogiques<br />
animés par des techniciens<br />
professionnels,<br />
nos régisseurs en herbe<br />
découvriront de façon<br />
ludique les coulisses d’une<br />
salle de concert et d’un<br />
studio d’enregistrement.<br />
Tous à vos consoles !<br />
www.cartonnerie.fr<br />
QUOI Être moderne : le<br />
MoMA à Paris.<br />
Quand Du 11 octobre<br />
2017 au 5 mars 2018.<br />
Où À la Fondation<br />
Louis Vuitton.<br />
: La Fondation Louis<br />
Vuitton accueille une<br />
sélection de 200 oeuvres<br />
qui retracent l'histoire<br />
du MoMA dans son rôle<br />
de collectionneur.<br />
www.fondationlouisvuitton.fr<br />
QUOI Visite guidée :<br />
Les noms des rues<br />
racontent.<br />
Quand Le 14 octobre<br />
/ 14h30 - 16h30.<br />
Où À l'office de tourisme<br />
du Grand Reims.<br />
: Voici une manière<br />
bien originale de<br />
présenter l’histoire d’une<br />
ville : à travers les noms<br />
de ses rues. Noms qui<br />
sont souvent liés à des<br />
évènements précis ou à<br />
des lieux disparus.<br />
www.reims-tourisme.com<br />
© dr © dr<br />
© DR<br />
© DR
un objet<br />
(remarquable)<br />
Au magazine, on est fan de<br />
l’illustrateur Shepard Fairey, dont<br />
vous connaissez sûrement la<br />
célèbre affiche « Hope » devenue<br />
l’image icône de la campagne de<br />
Barack Obama en 2008. L’artiste<br />
réitère en 2016, en défaveur de<br />
Donald Trump cette fois. On donnerait<br />
notre chemise pour avoir<br />
une de ses affiches sérigraphiées,<br />
et voilà que la maison des ventes<br />
Châtivesle en a déniché 2 qu’elle<br />
proposera à la vente le dimanche<br />
8 octobre à partir de 14h (contre<br />
seulement un peu d’argent,<br />
gardez votre chemise).<br />
www.chativesle.fr<br />
Shepard Fairey (né en 1970)<br />
Defend Dignity, 2016<br />
Affiche sérigraphiée. Non signée.<br />
90 x 60 cm<br />
Shepard Fairey (né en 1970)<br />
Make Art Not War, 2017<br />
Affiche sérigraphiée. Signée et datée<br />
en bas à droite.<br />
90 x 60 cm
par<br />
agathe cebe<br />
Vous en prendrez bien<br />
une part ?<br />
© angèle caucanas<br />
Radio Jeunes Reims est une station<br />
locale de radio très active. Avec une<br />
grille de programmation qui évolue et<br />
s’enrichit d’année en année et le regard<br />
bienveillant de James Jouffroy, RJR<br />
a su se faire une belle place dans le<br />
milieu de la radio info et plaisir. Une des<br />
dernières émissions née dans le petit<br />
studio de la rue de Contrai sent bon<br />
le goûter sorti du four. Quatre Quarts<br />
s’attaque à la culture, sous toute ses<br />
formes et d’où qu’elle soit. Le rendezvous<br />
est donné tous les mercredis à 19h,<br />
© DR<br />
et c’est un petit groupe de nanas pas-<br />
Un peu, beaucoup, infiniment<br />
Après les scènes d’été, le Cryptoportique n’hiberne<br />
pas tout de suite. Du 4 au 30 septembre,<br />
Véronique Durazzo Tordjemann, plasticienne et<br />
professeur d’arts plastiques, et Didier Ducrocq,<br />
compositeur, musicien, artiste vidéo et créateur<br />
sonore, installent une exposition in situ dans ce<br />
haut lieu du patrimoine rémois : « Infiniment ».<br />
En résidence à la Fileuse depuis le début de<br />
l’année, le duo « les 2 ateliers » conjuguent leurs<br />
talents pour cette installation cinétique, sonore<br />
et vidéo. Une boucle sonore et visuelle de 24<br />
minutes embarque le visiteur dans des méandres<br />
étranges, quelque part entre les infinis. Installation<br />
temporaire, installation en mouvement,<br />
l’objectif de cette exposition est bien de profiter<br />
de tous les bénéfices du lieu, des parois, des<br />
voûtes, des échos, des ombres : le lieu n’est pas<br />
prétexte à l’œuvre, mais une partie de l’œuvre.<br />
C’est un des nombreux intérêts artistiques de<br />
cette installation, qui saura sublimer le Crypto<br />
durant le week-end des journées du patrimoine,<br />
les 16 et 17 septembre.<br />
© DR<br />
sionnées qui se prend au jeu des coups<br />
de cœur et bonnes nouvelles. Parfois<br />
à deux, à trois, ou à quatre, souvent<br />
avec des invités sympas et captivants,<br />
l’équipe de Quatre Quarts ne transmet<br />
que de l’information positive. Ça a le<br />
mérite d’être clair et limpide, et, en septembre,<br />
l’équipe se retrouve et démarre<br />
sa première saison complète. L’émission<br />
est toute jeune, mais la cuisson parfaite.<br />
RJR – 106.1 – Quatre Quarts<br />
tous les mercredis à 19h<br />
Jouet collectif<br />
Du 21 au 24 septembre, la Chapelle de<br />
Vinetz à Châlons accueille une exposition<br />
collective de vingt artistes accaparés<br />
par un seul et même jouet. Un Art Toy,<br />
pour être plus précise. L’expo Sin(RJ)<br />
célèbre les deux ans des Art Toy P-in,<br />
autour de l’artiste Moes et de la Fabrique<br />
Collective. Ils sont donc vingt à poser<br />
leurs griffes artistiques sur un petit<br />
pingouin, des artistes régionaux, dont des<br />
rémois comme Elbi, Emilie Vast ou Antoni<br />
Rsm. Eux trois, et dix-sept autres seront<br />
représentés par leur petit double Art Toy,<br />
comme autant de déclinaisons de pattes<br />
artistiques, sur des supports à la fois<br />
ludiques et artistiques, construits selon<br />
des lois vectorielles et qui défient les lois<br />
de la gravité. Un bel anniversaire : et ce<br />
petit billet est une invitation.<br />
Sin(RJ) – Vernissage 21 septembre<br />
puis jusqu’au 24 septembre<br />
Chapelle de Vinetz à Châlons<br />
« Infiniment » - Les 2 ateliers – du 4 au 3à septembre<br />
2017. Informations : contact@les2ateliers.fr
8<br />
© DR<br />
Clique sur J’aime<br />
Cette année, le Manège de Reims soutient<br />
un appel à participation d’Aude Lachaise,<br />
artiste résidente, performeuse de la lecture<br />
poétique à la danse. « J’aime » propose<br />
de passer de l’autre côté du rideau<br />
et de vivre une saison comme interprète.<br />
Ouvert à tous, le projet souhaite réunir<br />
vingt amateurs qui apprendront, en<br />
octobre 2017 et juin 2018, les bases – et<br />
plus si affinité – de l’expression corporelle.<br />
La création sera présentée sur la<br />
scène du Manège le 2 juin 2018, au terme<br />
d’une série d’ateliers et de répétitions<br />
où le partage et la transmission auront<br />
permis de transformer les individuels en<br />
un collectif. Expression de son histoire,<br />
exportation de soi, langage personnel,<br />
Aude Lachaise, assistée par Gilles Nicolas,<br />
entend bien tirer profit artistique de cette<br />
diversité, de cette ouverture et de cette<br />
fraîcheur. « J’aime » s’engage sur la voie<br />
du spectacle collaboratif, où chaque pas<br />
de danse compte.<br />
Informations : Le Manège<br />
manege-reims.eu - 03 26 47 30 40<br />
Candidatures :<br />
c.gruyer@manege-reims.eu<br />
Cri du corps<br />
© DR<br />
Pour un des premiers rendez-vous de cette saison,<br />
Césaré reçoit Isabelle Duthoit, pour une performance<br />
sonore « Voix concrète, Voix première ».<br />
En solo, la musicienne propose sa voix, pour une<br />
réflexion nouvelle autour de celle-ci. Inspirée de<br />
ses voyages au Japon et de ses expériences aux<br />
théâtres de Nô et Bunraku, elle développe une<br />
technique de voix intime, personnelle, comme une<br />
recherche au fond de notre langage et de son outil<br />
d’expression universel. De ses découvertes expérimentales,<br />
Isabelle Duthoit a créé la performance<br />
« Voix concrète, Voix première » qui vise à dissocier<br />
la voix, du langage informatif habituel. Depuis l’aube<br />
de nos vies, la voix transmet un message, apaise ou<br />
avertit, mais derrière la fonction, il y a une matière,<br />
une texture, et au-delà, au cœur du son, une couleur<br />
qui répond, une émotion. Isabelle Duthoit tend à<br />
se rapprocher du nœud de notre animalité, la voix<br />
ancestrale, le premier cri, le dernier souffle. Clarinettiste<br />
de formation, Isabelle Duthoit n’a jamais cessé<br />
d’apprendre et d’enrichir son projet artistique par<br />
des curiosités du monde entier. Revenant à l’essentiel<br />
de notre instrument premier, elle s’attache à<br />
l’énergie qui nous habite, qui passe, par la voix<br />
et le corps, de notre intériorité au monde extérieur.<br />
« Voix concrète, Voix première » sera présenté en<br />
apéro-concert à Césaré, dans le cadre du festival<br />
We Insist, le jeudi 5 octobre à 19h30. Mais avant<br />
cela, n’oubliez pas de prendre bonne note de toute<br />
la nouvelle programmation de la saison 2017-2018<br />
de Césaré : rendez-vous est donné le mercredi 20<br />
septembre à 19h30, où Philippe Le Goff, entouré<br />
d’invités et d’artistes, vous présentera l’ensemble<br />
des spectacles promis autour de Césaré. Car si<br />
les découvertes sont infinies pour les curieux,<br />
vos agendas ont bien besoin de quelques croix<br />
aux bons endroits, aux bons moments.<br />
Césaré – www.cesare-cncm.com – 03 26 88 65 74
CÈPE BOUCHON<br />
éCREVISSE, PERSIL<br />
par arnaud lallement<br />
Recette pour 4 personnes<br />
Temps de préparation : 1h<br />
Temps de cuisson : 1h<br />
Cèpe<br />
16 cèpes bouchons | 100 g de beurre | 2 cuillères à soupe de vinaigre de<br />
Reims | 1/2 botte de ciboulette | 4 pétales de tomates séchées | sel | poivre<br />
Eplucher et laver les cèpes. Emincer la ciboulette. Couper six cèpes en<br />
deux. Poêler au beurre. Mélanger le vinaigre de Reims, l’huile d’olive,<br />
le sel, le poivre, la tomate séchée et la ciboulette. Assaisonner quatre<br />
cèpes au moment et les tailler en brunoise. Couper les six derniers<br />
cèpes en lamelles. Réserver brunoise et lamelles pour le dressage.<br />
Écrevisse<br />
12 écrevisses pattes rouges calibre 5/10 | 30 g de carotte | 30 g de<br />
poireau | 30 g d’oignon<br />
Peler carotte et oignon. Couper en petits morceaux avec le poireau.<br />
Arroser d’eau. Chauffer. À ébullition cuire les écrevisses pendant 1 mn.<br />
Égoutter et décortiquer aussitôt.<br />
GnocchiS de pomme de terre<br />
250 g de pommes de terre | 15 g de farine | 22,5 g de fécule de pomme<br />
de terre | 1/2 jaune d’œuf | 4 g de sel | 200 g de crème liquide<br />
Ne pas laver ni peler les pommes de terre. Inciser la peau sur tout le<br />
tour. Cuire au four à 200°C pendant 45 mn. Récupérer la chair à l’aide<br />
d’une cuillère. Passer au tamis. Ajouter le jaune d’œuf, la farine et la<br />
fécule de pomme de terre. Faire des rouleaux puis des petites boules<br />
à rouler à l’aide d’une fourchette. Faire blanchir jusqu’à ce que les<br />
gnocchis remontent à la surface. Faire chauffer et réduire la crème de<br />
moitié. Réchauffer les gnocchis dans cette crème juste avant de servir.<br />
En réserver pour le dressage.<br />
Sauce coquillages<br />
0,5 l de jus de coquillage | 200 g de crème épaisse | sel | poivre<br />
Faire chauffer et réduire le jus de coquillage de moitié. Ajouter la crème<br />
épaisse. Assaisonner de sel et de poivre. Réserver.<br />
Purée de persil<br />
2 bottes de persil frisé | 40 g de pousses d’épinards | eau<br />
Équeuter le persil et les épinards. Blanchir pendant 5 mn. Égoutter.<br />
Mixer avec un peu d’eau. Passer au chinois. Prélever la moitié et mélanger<br />
avec la sauce coquillages.<br />
J’aime particulièrement le cèpe<br />
bouchon, bien ferme et délicatement<br />
parfumé. Et il a la forme<br />
d’un bouchon de champagne !<br />
Coupé en deux, rôti au beurre<br />
avec du gros sel. Doré et croustillant<br />
en surface, moelleux à<br />
cœur. Ce jeune cèpe a un arôme<br />
de pain grillé, un côté évolutif<br />
que l’on retrouve dans certaines<br />
cuvées.<br />
Dressage<br />
Répartir la brunoise de cèpes dans chaque assiette. Poser les gnocchis<br />
et les écrevisses au centre. Ajouter les cèpes poêlés et des lamelles<br />
de cèpes crus. Faire des points de purée de persil. Napper de sauce<br />
coquillages persil.<br />
CÈPE BOUCHON, ÉCRVISSE, PERSIL © matthieu cellard
Les dunes blanches<br />
du Cap Ferret<br />
Ici le sable est fin, fin. Les grains mélangent les<br />
couleurs beige, gris, rose, paille, jaune, orange.<br />
Il agglomère des grains fins aux mollusques, aux<br />
éclats de coquillages polis par les vagues incessantes.<br />
Il scintille, il fait mal aux yeux au midi et<br />
devient feu au couchant, il est doux au pied et<br />
peut devenir cinglant lors des grands vents. Il<br />
forme ici d’immenses dunes où le corps et l’esprit<br />
s’ébattent. Sous le soleil c’est l’été qui grise, sous<br />
les nuages noirs c’est la force vive de l’océan et<br />
du sable qui rend vivant. C’est simple, c’est brut<br />
et revigorant.<br />
De ce paysage, un boulanger venu de Vire a créé<br />
un dessert si simple qu’il s’est imposé en dix ans<br />
comme une spécialité héritée des siècles anciens.<br />
Or, ici, aux siècles anciens, il n’y avait que oiseaux<br />
et chevaux sauvages. Que s’est-il passé ? Après<br />
des allers-retours dans sa vie, son métier et dans<br />
plusieurs villes (dont un an de service militaire<br />
La brioche du Vast<br />
Cela fait combien de temps que ça dure ?<br />
Quand vous venez de Valognes, la départementale<br />
25 vous emmène vers la Saire qui<br />
s’alanguit dans une petite vallée, une sorte de<br />
définition vivante du mot bucolique. D’ailleurs,<br />
si vous observez bien, Gustave Courbet y a ses<br />
habitudes. À la sortie du pont de pierre, voici la<br />
Boulangerie de la Brioche du Vast.<br />
Quand vous venez de Barfleur, vous passez les<br />
sous-bois de châtaigniers et de noisetiers, vous<br />
traversez Le Vast, direction Quettehou, vous<br />
passez le pont qui enjambe la cascade de La<br />
Germonière et en remontant sur la gauche, la<br />
Boulangerie du Vast est là.<br />
à… Sedan), Pascal LUCAS achète une boulangerie à<br />
Grand Piquey l’un des villages de la pointe. Son envie<br />
est de proposer des pains cuits au feu de bois.<br />
Bingo ! les clients se pressent. Dans le fournil on s’active<br />
la nuit. Pour calmer ses fringales nocturnes, Brice,<br />
le fils aîné devenu boulanger, trempe des chouquettes<br />
dans la crème à Tropézienne, pourquoi choisir quand<br />
on peut additionner les plaisirs ?<br />
Re-Bingo ! Père et fils, affinent la recette et, le 13 mai<br />
2006, ils fourrent 60 chouquettes avec une crème devenue<br />
secret de fabrication. Ils les mettent à la vente<br />
sans avoir de nom et sans même savoir le prix.<br />
Re-Re-Bingo ! C’est parti pour une progression fulgurante<br />
et surtout pour une histoire d’amour entre<br />
les ferrets-capiens, les touristes et cette chouquette<br />
à la crème. Manque le nom, c’est une employée malgache<br />
de la maison qui, regardant le sucre glace des<br />
chouquettes, prononce les mots magiques : mais c’est<br />
comme les dunes blanches d’ici !<br />
Une œuvre collective.<br />
Le chou est doré, caramélisé. Des petits morceaux<br />
de sucre ornent la croûte, recouverte d’une neige de<br />
sucre glace. Quand les vendeuses arrivent avec les<br />
plaques de Dunes Blanches, vous ne pouvez pas résister,<br />
c’est primal, c’est grégaire « J’en veux ! ».<br />
Est-ce la couleur, la jolie odeur de sucre et de caramel<br />
? Pas la peine de résister. Mais le pire est à venir.<br />
Néophyte, vous croquez dans la chouquette et<br />
vlan, la crème dégouline dans votre bouche et sur<br />
vos doigts. Plaisir de lécher ! La crème est légère,<br />
Deux institutions autour d’un même sujet,<br />
la brioche. Une belle ronde, une belle dorée,<br />
une belle scintillante de beurre, une belle<br />
mousseuse, une belle cannelée. LA brioche<br />
de l’enfance, celle de quatre heures, celle<br />
de Marcel Proust sans aucun doute, celle que<br />
vous n’imaginiez pas attendre, celle que tous<br />
les enfants veulent tartiner de confitures aux<br />
abricots ou de gelée aux mûres tout juste<br />
empotées de la saison, celle qui fait les doigts<br />
luisants après l’avoir dégustée, celle qui ressemble<br />
à un péché, celle qui fait venir la salive<br />
dans la bouche quand on y pense, celle qu’on<br />
apporte chez les amis, celle… Elle est ici et ces<br />
deux boulangeries vous la proposent.<br />
Pourquoi décider de la meilleure boulangerie<br />
quand toutes les deux ont du savoir-faire ?<br />
Au choix, une semaine l’une, une semaine<br />
l’autre. Pour les gourmands, les jours pairs<br />
ici, les jours impairs là-bas. Pour les over-size<br />
gourmands, achetez les deux pour lancer le<br />
concours : avec ou sans confitures, avec pâte à<br />
tartiner ou non, dans le thé ou le café. J. D.<br />
Boulangerie de la Brioche du Vast<br />
12 Les Moulins – Le Vast – 02 33 54 13 35<br />
La Boulangerie du Vast<br />
27 Les Fours – Le Vast – 02 33 54 13 56<br />
mousseuse, la vanille y est reine. L’association de<br />
la pâte craquante et de cette crème velours est<br />
une merveille, un délicieux frisson parcourt votre<br />
corps, c’est la fête chez les papilles, votre odorat<br />
s’affole, la langue et le palais sont au nirvana. Une<br />
telle alliance respire l’évidence, cela explique que<br />
ce dessert soit devenu l’indétrônable spécialité du<br />
Cap Ferret.<br />
M. Lucas aime gober la crème par le dessous avant<br />
de croquer le chou, certains clients veulent les dévorer<br />
encore tièdes, d’autres attendent quelques<br />
heures pour qu’une alchimie du mélange se fasse<br />
entre pâte et crème pour plus de tendreté.<br />
Ne cherchez pas les Dunes Blanches ailleurs que<br />
dans les boulangeries Lucas du Cap-Ferret, Arcachon<br />
ou de Bordeaux, elles ne sont qu’imitations.<br />
Plus qu’une solution : le LGV jusqu’à Arcachon,<br />
la navette de l’Union des Bateliers Arcachonnais<br />
pour traverser le bassin (inépuisable sensation<br />
de bonheur) jusqu’à Bélisaire et c’est parti pour<br />
l’aventure gourmande. J. Descamps<br />
Boulangerie Pascal<br />
46 route du Cap Ferret<br />
33950 Lège-Cap Ferret<br />
05 56 60 96 90<br />
La recette simple<br />
de Jérôme Descamps<br />
Le tzatziki « au revoir à l’été »<br />
1 concombre, variété ancienne | Yaourt de brebis<br />
ou yaourt « à la grecque » ou encore mieux, brousse<br />
de brebis | 1 gousse d’ail | Huile d’olive | Poivre du<br />
moulin et sel | Herbes aromatiques<br />
La fin de l’été est propice à trouver de<br />
beaux concombres grumeleux, cousin<br />
goûteux du cornichon. Au-dessus de<br />
l’évier, le peler, l’égrainer et le râper<br />
(pas la peine de sortir le robot, la râpe<br />
simple suffira) dans une passoire (fine<br />
grille). Oubliez-le. Dans un joli bol, mélanger<br />
la brousse à l’huile d’olive (quantité<br />
selon votre goût), l’ail émincé (pour<br />
les allergiques à l’ail, vive l’échalote),<br />
les herbes ciselées voire effeuillées (au<br />
choix : ciboulette, aneth, persil plat,<br />
cébette, pourquoi pas de la coriandre<br />
cela dépendra de votre marché), sel<br />
(pas trop, gouttez la brousse) et poivre<br />
du moulin. Égouttez les concombres<br />
(pressez-le un peu) et mélangez avec<br />
la sauce. 1 heure au froid impératif.<br />
À déguster sur des croutons, avec des<br />
légumes découpés en bâtonnets, des<br />
gressins… Le rosé est impératif, après<br />
ce sera l’automne, le vin rouge reprendra<br />
ses droits.
design<br />
_Lexon Secret Box © DR<br />
_Lampe Acrobat © DR
2<br />
design<br />
marc venot<br />
Des objets utiles à vivre et à rêver<br />
_© Pierre Monetta<br />
Un fauteuil comme un vortex moelleux, une lampe<br />
équilibriste, une boîte magique à secrets ou encore<br />
une chaise éléphant pour enfant, le designer<br />
Marc Venot imagine des objets du quotidien qui<br />
invitent immédiatement à l’usage. Il rêve d'objets<br />
qui ne seraient pas inutilement bavards, juste élégants<br />
et utiles.<br />
" L'objet se révèle par la manipulation, c'est la main qui donne<br />
une réalité aux choses. Dans notre société de surabondance,<br />
c'est la qualité de l'usage qui va lier l'homme aux objets. L'esthétique<br />
est assez subjective au bout du compte, c'est un air du<br />
temps très volatile, en revanche si j'aime utiliser un meuble, une<br />
lampe ou une pince de cuisine, je vais les garder longtemps et<br />
c'est tout le but de mon travail ", explique Marc Venot.<br />
À 38 ans, il est l'un des designers français les plus en vue de sa<br />
génération. Depuis la création de son studio en 2011, il collectionne<br />
les collaborations avec les marques prestigieuses comme<br />
Thonet, Missana, Normann Copenhagen, Lexon ou encore<br />
Mastrad avec à la clé quelques récompenses qui assoient bien<br />
une notoriété : le German Design Award 2017 dans la catégorie<br />
" Luminaires " ou le Grand Prix de la Création décerné par la<br />
Ville de Paris dans la catégorie " Designer confirmé ".
design<br />
_Prix Émile Hermes © DR<br />
_Lumière soufflée © DR _Quetzal lamp © Marc Venot
4<br />
design<br />
À son actif parmi d'autres best-sellers, le fauteuil Quetzal de<br />
la marque Missana dont les coussins bicolores et réversibles<br />
évoquent un diaphragme d'appareil photo ou une sorte de<br />
vortex qui s'ouvre à la demande sur une autre dimension de<br />
couleur ; la lampe à led Acrobat pour Normann Copenhagen<br />
munie d'un astucieux système d'aimants lui permettant d'adopter<br />
des positions qui mettent à mal les lois de la gravitation,<br />
ou la Secret Box pour Lexon, une tirelire qui devient opaque<br />
grâce à un double fond et au principe d'équivalence de volume.<br />
Des créations qui empruntent avec humour à la physique et à<br />
la mathématique, matières que Marc Venot a étudiées après son<br />
bac. " J'aime bien que l'objet ait un côté malin, qu'à la première<br />
prise en main il y ait une surprise chez l'utilisateur. Cela permet<br />
de mieux se l'approprier ", estime-t-il.<br />
_Quetzal Missana © Cualiti Jimenez de Nalda<br />
de création, comme de la pâte à modeler. Après le pilote est réalisé<br />
par l'imprimante 3D, une véritable révolution qui permet<br />
de valider les prototypes rapidement et à moindre coût. " Pourtant,<br />
souvent il avoue construire entre temps des maquettes en<br />
papier ou en carton à l'échelle, histoire de sentir si la main se<br />
pose en amie. Toujours persiste chez lui ce rapport charnel à<br />
l'objet, avec la conviction que l'innovation, le geste et l'usage<br />
forment les termes d’une élégante équation qu'il tente à chaque<br />
fois de résoudre.<br />
Mais comment donc passe-t-on des bancs de la fac de science à<br />
la conception de sièges design ? " Je ne me voyais pas prof, après<br />
l'université j'ai présenté l'Ensci (École nationale supérieure de<br />
création industrielle) et par chance j'ai été reçu. À cette époque<br />
je n'avais pas de vocation artistique immédiate, c'est peut-être<br />
cela qui leur a plu. Cette école a été la révélation, depuis je me<br />
lève chaque jour avec le même plaisir. "<br />
Fraichement diplômé de l'illustre école, il entre à l'agence parisienne<br />
" Cent degrés " où il se consacrera essentiellement aux<br />
flacons de grandes marques de parfum. " J'avais besoin de<br />
travailler vite, mes deux filles jumelles venaient de naître ! "<br />
Une expérience de six ans, le temps de faire ses classes et " apprendre<br />
à parler aux gens du marketing, ce qui m'a été bien utile<br />
par la suite ". Sauf à tourner en rond autour d'un même concept<br />
et ne plus goûter à la surprise, il faut bien un jour se lancer en<br />
solo. Le déclic, il le doit à James Irvine, le directeur artistique de<br />
Thonet : " Quand un designer de cette pointure vous conseille<br />
d'y aller, ça donne de l'élan ! "<br />
Quelques mois de vaches maigres au début de l'aventure solo<br />
mais très vite les commandes plus lucratives arrivent sur son<br />
bureau, " c'est un métier difficile, les processus de fabrication<br />
sont longs et nous ne gagnons un peu d'argent que sur les royalties.<br />
Il y a un cercle vicieux : pour avoir des commandes il faut<br />
être un peu connu dans le milieu et pour être connu dans le<br />
milieu il faut sortir des produits quasi en autoproduction.<br />
La boucle doit se mettre en place, sinon il faut tenir ou changer<br />
de métier. "<br />
Ses prochaines envies de créations ? " J'aimerais bosser pour une<br />
entreprise qui fabrique des outils, des beaux outils ! "<br />
Le rapport charnel<br />
En général tout commence par un " crobar " jeté sur une feuille<br />
blanche histoire de voir si l'idée tient la route, " je suis un piètre<br />
dessinateur à tel point qu'avant l'informatique je n'aurais jamais<br />
pu faire ce métier ", alors très vite c'est l'ordinateur et la modélisation<br />
3D qui prennent le relai : " C'est pour moi un pur outil<br />
www.marc-venot.com<br />
RETROUVEZ certains deS objets DE MARC VENOT<br />
dans la boutique dp style<br />
au 50 Cours Jean-Baptiste Langlet<br />
DPSTYLE.FR<br />
facebook.com/dpstyle.fr<br />
texte<br />
Jules Février
art contemporain rayonnant<br />
RAYONNEMENT<br />
AURELIEN<br />
NADAUD<br />
_ © DR
6<br />
art contemporain rayonnant<br />
Des terrains vagues au théâtre national de Bruxelles, Aurélien<br />
Nadaud intervient sur des lieux de passage et de vie. Dans le<br />
plus grand respect de l’environnement, ce Bordelais d’origine,<br />
balise par ses stries rouges et blanches l’espace, ou travaille<br />
ses aspérités, ses volumes. À l’aide de rubalises et de scotchs<br />
de couleurs il marque temporairement son emprunte par des<br />
formes envahissantes. Au gré des commandes artistiques et des<br />
projets personnels il tisse autour de l’espace urbain, d’abribus<br />
_ © DR<br />
La rubalise signale des lieux temporaires. Elle délimite,<br />
marque une zone de chantier, de secours, de<br />
parcours voire une scène de crime. Par ses stries<br />
le plus souvent rouges et blanches elle attire notre<br />
attention ou nous met en garde. Sous les doigts<br />
de l’artiste plasticien Aurélien Nadaud, nul danger,<br />
mais une invitation à contempler, à vivre ses<br />
installations monumentales dès le 12 septembre<br />
au Manège de Reims.<br />
texte<br />
Hélène Virion<br />
en architectures renommées, une forme rayonnante qui investit<br />
l’espace. Comme il trace sur les façades d’immeubles des formes<br />
organiques au gré de leurs aspérités.<br />
L’improvisation est d’ailleurs très importante dans son travail,<br />
car aucun croquis ne préexiste à l’œuvre. Le lieu, ses contraintes<br />
et potentialités en conditionnent la forme. L’artiste à la fois<br />
plasticien, poète et performeur attend patiemment le grand<br />
jour pour investir l’espace et le faire rayonner, le faire résonner.<br />
Il me confiera d’ailleurs l’importance de cet « être-là » pour sa<br />
créativité. Un rapport au corps et à la performance d’ailleurs<br />
hérité de sa pratique du cirque. Dans son travail l’installation<br />
n’est pas une phase préparatoire, mais une véritable expérience<br />
avec l’espace. Sa seule contrainte de création liée à la topologie<br />
des lieux, lui impose d’ailleurs parfois de jouer les acrobates.<br />
Son retour dans la ville des Sacres sera le théâtre d’une nouvelle<br />
installation en septembre qui le fera jouer les funambules<br />
jusqu’au sommet du Cirque.
_ © DR<br />
art contemporain rayonnant
_ © DR8<br />
art contemporain rayonnant<br />
_ © DR
art contemporain rayonnant<br />
Aurélien Nadaud<br />
pratique aussi le dessin<br />
et des instalations à<br />
base de gaff, un adhésif<br />
utilisé notamMent dans<br />
le spectacle vivant.
art contemporain rayonnant<br />
_Œuvre permanente in situ dans le studio du Manège © DR<br />
_ © DR<br />
0_ © DR
art contemporain rayonnant<br />
Pour l’ouverture de la saison du Manège et les 150 ans du<br />
Cirque, l’artiste en résidence nous promet du changement et des<br />
performances intimistes. Pour son intervention monumentale<br />
autour du cirque, la rubalise laissera place à des rubans blancs.<br />
Il s’affranchira ainsi des limites, des bornes imposées par les<br />
stries blanches et rouges des rubans utilisés précédemment.<br />
Grâce aux rubans blancs, il ne sera ainsi plus question de ligne<br />
de séparation, mais d'une nouvelle forme de partage, celle de<br />
l'artiste en performance et de l'œuvre à expérimenter.<br />
Lors de notre entretien il laisse planer sur cette nouvelle installation<br />
monumentale un certain mystère. Même si la forme de<br />
l’œuvre est définie, une part de hasard subsiste et l’empêche de<br />
nous en dire plus. Elle est immanquablement liée aux aspérités<br />
et volumes du lieu, mais également aux rencontres de l’artiste<br />
lors de la réalisation de son œuvre. Car Aurélien Nadaud est à<br />
l’écoute des lieux, comme de ses occupants. Il compose l’œuvre<br />
sans idée préétablie. Il lui donne vie au gré de ses expérimentations<br />
et échanges. Le seul élément déterminé concerne les<br />
matériaux. Pas moins de 5 à 10 kilomètres de rubans blancs<br />
positionnés à partir du point le plus haut du Manège seront<br />
nécessaires au rayonnement de son installation. Tentons d’en<br />
savoir plus sur le théâtre de son intervention.<br />
Comme nous venons de l’évoquer tu vas intervenir au Manège de<br />
Reims. Pourrais-tu nous dévoiler d’autres indices sur l'installation<br />
monumentale que tu vas mettre en œuvre durant ta résidence ?<br />
C'est une œuvre In Situ.<br />
Installation et architecture s'épousent pour donner un message<br />
paisible, d'ouverture, d'épanouissement. L’installation a été<br />
pensée pour et par le lieu dans lequel elle prend forme dans une<br />
mise en valeur réciproque.<br />
Les rubans que tu vas utiliser seront cette fois entièrement<br />
blancs, pourrais-tu nous expliquer cette nouvelle tendance à<br />
l’épure…<br />
J'épure pour rendre visible l'essentiel, l'origine de toute chose,<br />
ce qui est là depuis la nuit des temps. Je souhaite aussi impulser<br />
une visibilité accrue du blanc en ville, pour équilibrer le<br />
trop plein de gris. C'est un peu comme si les portes du paradis<br />
terrestre devenaient une réalité physiquement contemplative,<br />
comme si le blanc pouvait nous faire accéder à la lumière, à nos<br />
propres lumières… Une lumière vierge, inaltérable, illimitée.<br />
Pourrais-tu nous expliquer ce nouveau tournant dans ta pratique…<br />
Je quitte petit à petit la rubalise rouge et blanche, trop yang à<br />
mon goût maintenant, trop dynamique, trop connoté sur le<br />
questionnement des limites. J'ouvre au blanc, au yin, à la douceur,<br />
à l’énergie.<br />
Ce tournant est une évidence. Je ne voulais plus de rouge et de<br />
blanc hachuré. Je voulais cette sensation de paradis vierge. Le<br />
blanc m’est alors apparu comme naturel pour amener l’idée de<br />
pureté dans les espaces que je transforme.<br />
Le point culminant de ton installation sera sur le toit du cirque.<br />
Ne serais-tu pas un peu funambule ?<br />
Effectivement, je suis un funambule en équilibre constant sur<br />
le chemin de ma propre voie. J'ai été circassien aussi, jongleur<br />
et clown surtout, et j'ai aussi pratiquer le fil de fer dont j'aime<br />
énormément la sensation de liberté qu'il procure en étant en<br />
mouvement sur celui-ci, en équilibre. Il est une métaphore, de<br />
la vie libre. D'ailleurs dans le mot équilibre, il y a libre.<br />
Avant de nous laisser patienter à quelle heure nous donnes-tu<br />
rendez-vous pour découvrir ta dernière œuvre produite pour le<br />
Manège de Reims ?<br />
Elle se construit dès le 6 septembre et l’inauguration aura lieu<br />
le 12 septembre à 19h. Libre à chacun de faire son chemin vers<br />
elle ! N'hésitez donc pas à venir me rencontrer lors de sa réalisation.<br />
L'installation d'œuvres urbaines a cette capacité de partage<br />
lorsqu'elle se déploie avec cœur et qu’elle est l’occasion d’ouvrir<br />
un présent dans un Nous commun.<br />
Soirée d’ouverture du Manège<br />
le 12 septembre 2017 à partir de 19h<br />
Entrée Libre<br />
2 Boulevard du Général Leclerc 51100 Reims<br />
Artiste Associé Au Manège<br />
Scène Nationale de Reims Saison 2017/2018<br />
manege-reims.eu<br />
www.aurelien-nadaud.com<br />
facebook.com/pg/NadaudAurelien<br />
instagram.com/aureliennadaud
2_ © DR<br />
art contemporain rayonnant
club de rencontre
4<br />
club de rencontre<br />
Si tu as<br />
des amis<br />
et que<br />
tu aimes<br />
les Curlys…<br />
festival<br />
ami-ami<br />
14 - 24 septembre<br />
L’année dernière, nous assistions, émus et ébahis,<br />
à la naissance d’Elektrikiki, présenté comme<br />
la jolie bouture d’Elektricity, grand cousin déjà<br />
émancipé depuis plusieurs années. Et cette année,<br />
nous pouvons être toujours aussi ébahis de voir<br />
comme le petit festival de la rentrée rémoise a<br />
bien grandi. Il parle bien, il écoute du bon son,<br />
il court partout, et il est très sociable. Tellement<br />
sociable, qu’on l’a rebaptisé Ami-Ami.<br />
Ami-Ami, à Miami, ou miam miam miam à l’infini… C’est un<br />
festival qui a de l’écho. Créé par Anne-Sophie Velly, directrice<br />
artistique de Maison Vide à Crugny, Ami-Ami rassemble, réunit,<br />
en comités petits, pour un plaisir sensible, partagé autour<br />
de la musique et des arts visuels variés. Ce n’est pas une recette<br />
compliquée, et c’est la simplicité affichée de ce petit festival qui<br />
en fait sa singularité : bon-enfant, ouvert et accessible, Ami-<br />
Ami nous glisse à l’oreille que tout est bon pour être apprécié<br />
à sa juste valeur. Être ensemble, c’est déjà un petit rien qui fait<br />
tout. Et dans notre monde moderne à mille à l’heure, il est<br />
grand temps de prendre le temps de rassembler.<br />
Le ciment de ces rassemblements est préparé et mitonné avec<br />
attention par Anne-Sophie Velly. Dans un souci constant du détail,<br />
elle aime promouvoir des belles personnes, des univers atypiques,<br />
et des talents méritants. Aussi, du 14 au 24 septembre,<br />
la programmation d’Ami-Ami est une dentelle tissée avec intelligence<br />
et précision pour mettre en valeur les arts – plastiques,<br />
visuels, musicaux – émergents. Du coup de cœur au coup de<br />
pouce, Anne-Sophie sait comme son festival est un ressort, un<br />
tremplin, et pour les artistes, et pour Maison Vide qui, là-bas<br />
dans la vallée de l’Ardre, observe son petit gambader dans la<br />
jungle urbaine.
club de rencontre<br />
Et si ça vous dit de venir gambader avec lui, il va falloir prendre<br />
quelques rendez-vous.<br />
Comme toute bonne surprise-party, Ami-Ami a prévu un Before,<br />
au Lieu Minuscule, comme une nostalgie de l’année dernière,<br />
où nous nous étions tous retrouvés autour d’un blida de<br />
champagne et d’un vinyle de Michèle Torr. Cette année, le 14<br />
septembre à partir de 19h, Ami-Ami vous convie au vernissage<br />
de l’exposition de Marion Montel, « Entropie », où la pratique<br />
de la broderie vient sublimer des objets du quotidien ou du<br />
souvenir.<br />
Suite à ce premier rendez-vous, dans les starting-blocks, Ami-<br />
Ami vous attend pour son coup d’envoi officiel, le 18 septembre,<br />
à partir de 19h, au Mojito SkateShop. À cette occasion, vous<br />
pourrez apprécier le travail d’Agathe Sorlet, en vernissage également,<br />
qui a dessiné tous les petits personnages Ami-Amiesques<br />
qui risquent de danser dans vos têtes pendant plusieurs semaines.<br />
Le lendemain, mardi 19 septembre, dès 18h30, ce sera<br />
encore l’occasion de faire ami ami autour de la piscine de l’hôtel<br />
Mercure Farman, pour la présentation de la fresque effectuée<br />
par l’artiste retenu suite à l’appel à projet lancé par Ami-Ami.<br />
Un partenariat audacieux, entre cet établissement hôtelier et<br />
un artiste émergent, liés par la complicité d’Anne-Sophie Velly.<br />
Paulette Wright sera là, avec ses instruments et sa belle voix,<br />
pour clore en beauté la résidence exceptionnelle de cet artiste.<br />
Quand il s’agit de s’ambiancer, Ami-Ami fait bien les choses.<br />
Aguerris et chauds bouillants après ces petits amuse-gueule<br />
musico-artistiques, vous vous sentirez almost ready pour les<br />
trois dates, noyaux du festival. Le 21 septembre, dès 19h30, Angel<br />
– projet solo d’Anthonin Ternant (photo 2), des Black Bones<br />
– viendra prêcher la bonne parole à Déco du Jardin, une serre<br />
végétale unique en son genre. Avant de chanter, Angel dévoilera<br />
d’ailleurs en avant-première son clip, tourné au mois d’Août.<br />
Antoine Pesle et Dominique Gilliot, musicien et performeuse,<br />
présenteront le fruit de leur projet, bercé en résidence à Maison<br />
Vide au mois d’Août. Et KCIDY sera aussi de la partie, comme<br />
une vague musicale doucereuse. Le 22 septembre, fi de la lévitation<br />
et de l’apesanteur spirituelles, Ami-Ami invite Kumisolo<br />
(photo 3) et Voyov, deux OVNIS musicaux qui se démarquent<br />
par une pop électronique, tantôt acidulée, tantôt langoureuse,<br />
et des textes espiègles, voire grinçants, indissociables de notre<br />
quête de poésie du quotidien. Un DJ Set de Herr Pop, pour finir,<br />
histoire de bien vous énerver avant d’aller vous coucher… On<br />
dit merci qui ? Mais Ami-Ami, c’est pas fini. Le 23 septembre, à<br />
la Comédie, seront présents deux beaux garçons, Malik Djoudi<br />
et Ian Bourlon, pour deux scènes romantiques et lyriques, suivis,<br />
toujours pour danser avant que le jour ne se lève, de Nathan<br />
Zahef, DJ Set 100% rémois, 100% consommation locale.<br />
Ceux qui n’ont pas l’intention de se coucher pourront poursuivre<br />
directement au marché Jean Jaurès, dès 9h, pour le DJ<br />
Set Double Cagette. Mais sinon, pour une flânerie dominicale<br />
décomplexée et reposante, Ami-Ami, comme à son habitude, a<br />
convoqué le Marché Super pour un Sunday Market pour bénéficier<br />
du Grand Opening de la Cartonnerie, dès 10h.<br />
C’est un marathon sans autre effort que celui d’être heureux, là,<br />
ici, maintenant.<br />
Et pour multiplier les plaisirs, comme un mini-Noël de septembre,<br />
Ami-Ami a prévu des surprises et des goodies jubilatoires.<br />
Des patchs brodés, des sacs, des pin’s, des tatouages<br />
éphémères : toutes ces babioles mignonnes seront en vente sur<br />
le site du festival, et au Mojito SkateShop. Un numéro hors-série<br />
du Balm va également être distribué, au gré des festivités.<br />
Ami-Ami, c’est comme une grande kermesse pour grands gamins<br />
: personne ne repart décemment les mains vides après les<br />
spectacles. Et on en est grisés, comme des enfants. Vous l’avez<br />
compris, Ami-Ami, en petit festival de rentrée, est une grande<br />
récréation : en resserrant les liens, et sans grandes envolées<br />
ni démonstrations excessives – c’est pas le genre de la Maison<br />
(Vide) – il donne la pulsation dynamique pour bien emboîter le<br />
pas de l’automne. Aucun autre tempo ne vous fera danser toute<br />
l’année.<br />
facebook.com/amiamifestival/<br />
texte<br />
Agathe Cebe<br />
illustrations<br />
Agathe Sorlet
6<br />
club de rencontre<br />
1_Malik Djoudi<br />
© Vincent Sannier<br />
2_Angel © DR<br />
3_Kumisolo Kakuki © DR
petit nuage<br />
annesophie<br />
velly<br />
directrice artistique<br />
ami-ami festival<br />
&<br />
maison vide
8<br />
petit nuage<br />
Anne-Sophie Velly m’a donné<br />
rendez-vous à l’Air du Temps,<br />
un petit rade pour « date »<br />
discrète, « mais j’aime bien<br />
le nom », précise-t-elle.<br />
Elle est venue sans son vélo<br />
jaune, mais avec son tee-shirt<br />
Mille Bornes, ses tatouages<br />
et ses boucles parfaites.<br />
Comme je la sais bon public<br />
quand il s’agit de chanter du<br />
France Gall, je me suis amusée,<br />
à la Ardisson, avec une interview<br />
« chanson française ».<br />
Et je n’ai pas noté toutes les fois<br />
où elle a ri…<br />
Si tu as toujours voulu être une artiste,<br />
c’est plutôt pour pouvoir faire ton numéro<br />
ou pour avoir le monde à refaire ?<br />
Faire mon numéro perso, ça non ! Mais<br />
depuis toujours, je veux émettre ma vision<br />
du monde particulière. Une vision<br />
de plasticienne, ou juste d'une nana un<br />
peu barrée qui aimerait vivre dans une<br />
comédie musicale de Jacques Demy.<br />
Je ne veux pas me mettre en avant,<br />
simplement être dans le partage. Je vois<br />
les choses de manière décalée, pas en<br />
réalisme, mais en fantasmé. Je peux<br />
imaginer des nichons quand je vois des<br />
parasols, ou voir un beau doigt d’honneur<br />
dans un nuage. Les gens aussi, que<br />
je croise, que j’observe, m’évoquent de la<br />
poésie et m’emmènent vers des histoires<br />
que je me raconte ou que je raconte aux<br />
autres. Mon rôle d’artiste, c’est de partager<br />
ce décalage-là et aussi de poser des<br />
questions essentielles comme « Où va le<br />
blanc quand fond la neige ? »<br />
L’idée d’organiser un festival à Reims,<br />
est-ce une petite entreprise qui ne<br />
connaît pas la crise ?<br />
L’année dernière, quand j’ai lancé l’idée<br />
d’Elektrikiki, un peu sur le ton de la<br />
blague, j’ai pas mal de potes qui m’ont<br />
dit que ce ne serait économiquement<br />
pas viable… Et effectivement, les<br />
festivals connaissent la crise. Ce n’est<br />
pas facile, mais comme j’aime travailler<br />
dans la contrainte, ça rend les choses<br />
excitantes, mais aussi fatigantes, par<br />
moment, soyons honnête… Et puis,<br />
rapidement, j’ai eu le soutien très fort<br />
de plusieurs partenaires privés.<br />
Je pense à des personnes comme<br />
Antony Villeger, qui ont tout de<br />
suite cru en ce projet, avec beaucoup<br />
d’enthousiasme. Ça génère un équilibre<br />
dans l’aventure. Même si l’économique<br />
n’est pas une fin en soi. En plus, ces<br />
festivals sont portés par Maison Vide,<br />
qui a, à la base, une économie fragile.<br />
Alors, on compense par le plaisir, « plaisir<br />
d'offrir », et par la conscience accrue<br />
que les festivals sont des outils de<br />
développement pour Maison Vide, des<br />
leviers. Ça donne de l’élan pour créer<br />
des projets communs aux plasticiens<br />
et aux musiciens. C’est un cap que je<br />
souhaite tenir pour 2018.<br />
Au niveau de l’organisation, c’est plutôt<br />
« All by myself » ou « Les jolies colonies<br />
de vacances »?<br />
Au départ, pour la programmation, les<br />
recherches de lieux, et partenaires, c’est<br />
vraiment All by myself ! Mais derrière,<br />
j’ai une équipe de choc. Un noyau dur<br />
qui me suit toujours, avec Steeve Grand<br />
Sire en tête de file, et d’autres bénévoles<br />
qui se greffent avec grand plaisir…<br />
Je fonctionne en trio avec notre<br />
régisseur et notre administratrice, des<br />
professionnels recrutés. Et puis j’ai les<br />
amis fidèles, des spécialistes du milieu,<br />
comme Cédric Chemineau : ses conseils<br />
et sa bienveillance m’apportent sérénité<br />
et contacts utiles. Du coup, au final,<br />
c’est plutôt jolies et joyeuses colonies !<br />
Et Maison Vide ? Que fais-tu dans la Maison<br />
Vide ? Tu passes ta vie à écouter des<br />
symphonies ou à regarder les oiseaux<br />
qui passent ?<br />
Ah ! Je fais tellement de choses à<br />
Maison Vide que je m’y sens presque<br />
à l’étroit, d’où cette ouverture vers<br />
l’extérieur. Mais c’est une base, un point<br />
de repère, et pour le public et pour moi.<br />
À Maison Vide, on accueille des artistes<br />
en résidence, on y fait des expos.<br />
Il y a aussi des musiciens qui viennent<br />
y répéter avant des concerts. Maison<br />
Vide cristallise toute la liberté dont j’ai<br />
besoin dans cet univers de contraintes<br />
créatrices que j’ai évoquées tout à<br />
l’heure. Même si les contraintes sont<br />
excitantes, c’est bien aussi de se laisser<br />
le temps de respirer. Maison Vide<br />
permet cela. La ruralité me plaît : elle a<br />
un sens particulier, et est de parti pris<br />
dans le projet… en lien direct avec mes<br />
origines et mon enfance. La richesse de<br />
Maison Vide, c’est aussi de se réinventer<br />
à chaque saison : toutes les histoires qui<br />
la traversent sont si différentes. De la<br />
musique à l’art, de l’art à la poésie, et<br />
tout cela concorde en rencontres. Et les<br />
rencontres forgent les projets, et mon<br />
quotidien. Maison Vide, c’est le berceau<br />
de l’humanité, en fait (rires) – j’ai peur<br />
que les gens me prennent au sérieux ! –<br />
Ou l’Origine d’un Monde !<br />
Dans ton Comic Strip 2017-2018, c’est<br />
plutôt « Shebam », « Pow », « Blop » ou<br />
« Wizz »?<br />
Je dirais plutôt BIM BAM ! J’ai une<br />
année pleine de projets encore. Et je<br />
dois d’ailleurs développer mon don<br />
d’ubiquité. Encore une fois, beaucoup<br />
de rendez-vous seront donnés à Maison<br />
Vide. Mi-Juillet 2018, on va organiser<br />
un festival à Crugny, sur fond de<br />
tracteurs et de pivoines. Une opportunité<br />
s’est présentée avec la complicité<br />
de Xavier, notre ami agriculteur qui est<br />
ravi de travailler avec nous et de faire<br />
bouger le village. Toute cette année,<br />
nous accueillerons donc des artistes en<br />
amont du festival, pour des résidences<br />
art / musique qui prépareront cet évènement<br />
progressivement. À côté de ça,<br />
je suis également très active à la<br />
FRAAP, la Fédération des Réseaux et<br />
Associations d’Artistes Plasticiens, qui<br />
est une organisation professionnelle.<br />
Je veux être utile au bon respect des<br />
droits des artistes et des devoirs des<br />
lieux de diffusions. Et à ce rythme, mon<br />
agenda se remplit vite, d’autant qu’il se<br />
gorge souvent de surprises inattendues<br />
et que j'adore ça !<br />
www.maisonvide.fr<br />
texte<br />
Agathe Cebe<br />
portrait<br />
Benoît Pelletier
ière, musique & good vibes
0<br />
bière, musique & good vibes<br />
L e<br />
Bière<br />
Social<br />
Club<br />
Sur la trace<br />
des contraires<br />
C’est l’été, les revoilà. Elles et ils sont tous là, attablés, joyeux,<br />
détendus. Et ça sirote, et ça gouleye, ça déglutit et ça pousse<br />
des « Huuummm ! », des « Ahhh, que c’est bon ! », les glottes<br />
s’agitent, les gosiers se réhydratent, les moustaches blanches se<br />
forment sur la lèvre supérieure, les sourires arrivent, la détente<br />
n’est pas loin. Les « Buveux de bière » reviennent sur les terrasses<br />
comme les hirondelles de printemps sous les toits.<br />
J’aime tout dans la bière, le nuancier des teintes, la mousse onctueuse<br />
et la buée qui se forme à l’extérieur du verre, les fines<br />
bulles qui courent sur le galbe intérieur. J’aime aussi les verres<br />
qui disent à eux seuls que cette boisson-là est un art. J’aime<br />
même tirer la bière, voir couler le liquide, se former le tourbillon<br />
qui donnera la mousse, il y a une dynamique très sensuelle<br />
du tirage de bière. Bref, j’aime tout dans la bière sauf… la bière.<br />
L’amertume du houblon ne trouve pas sa place dans mon palais.<br />
Ce n’est pas faute d’avoir essayé les industrielles, les trappistes,<br />
les artisanales bio, les fantaisistes, rien n’y fait. Une avanie secrète,<br />
car Ardennais je suis, et tout Ardennais est né dans un<br />
chaudron de bière comme Obélix dans la potion magique.<br />
En cette fin d’été, me voici en route vers le Bière Social Club.<br />
Entretien avec Jean Delestrade de l’association Jazz Us, détentrice<br />
de l’idée :<br />
À l’origine, Gilles Gautier et moi aimons faire la fête en buvant<br />
de bonnes bières et bien sûr, nous aimons le Jazz. Souvent, les<br />
trois se mêlaient. Notre rencontre avec le brasseur Yves Lebœuf<br />
a été déterminante. Rémois d’origine, c’est lui qui a pris contact<br />
avec nous. Nous avons rencontré alors un jeune homme original<br />
développant une approche « œnologique » de la bière. Il développait<br />
ses bières en Belgique dans le cadre du Bruxelles Bière Project<br />
(www.beerproject.be). Nous avons passé un après-midi à lui<br />
faire écouter des artistes, une sorte d’histoire du jazz en accélérée<br />
et Yves nous faisait goûter des bières en fonction des rythmes,<br />
le jazz des années 1940 s’accompagnait d’une bière légère pour<br />
avoir envie de danser.<br />
« Bière Social Club » - BSC<br />
B comme bière : c’est d’abord par plaisir. Puis, nous avons découvert<br />
un monde incroyable, la bière n’est pas mono-goût.<br />
Par exemple, nous avons découvert une bière italienne vieillie<br />
dans des fûts de vinaigre balsamique, d’autres affinées dans des<br />
anciennes cuves de cognac ou de grands crus de Bourgogne. Nous<br />
voulons donner une autre vision de la bière.<br />
C comme Club : c’est l’idée de créer un espace privé, cosy, fraternel.<br />
S comme Social : c’est pour l’ambiance bon enfant. Nous aménageons<br />
des coins tranquilles avec tables basses et tabourets et un<br />
long bar pour la convivialité.<br />
Pour la référence au Buena vista social club, c’est la sensualité.<br />
Nous pensons à un prochain BSC entre musique cubaine et<br />
bières…<br />
Le concept est axé sur plusieurs paramètres : le goût de la découverte<br />
pour des musiques, des bières non traditionnelles et des<br />
lieux inhabituels. S’appuyer aussi sur le côté évènementiel pour<br />
créer des moments singuliers dont les spectateurs se souviendront.<br />
Il y a aussi un côté secret car nous ne dévoilons le lieu qu’au dernier<br />
moment via les réseaux sociaux, ça fait marrer les gens. Pour<br />
le tout premier rendez-vous, nous avions investi les anciennes<br />
pompes funèbres. C’était brut, on est arrivé la veille, on s’est transformé<br />
en Brigade d’Intervention pour créer un bar éphémère.<br />
Ensuite, nous sommes allés dans plusieurs lieux dont un club de<br />
boxe. Le prochain BSC sera au FRAC/Champagne-Ardenne.<br />
Déroulement<br />
Il y a deux temps dans un BSC : le premier est sur inscription<br />
pour 30 à 40 personnes. C’est une dégustation commentée, une<br />
rencontre avec un brasseur traditionnel (par ex, la Bouquine<br />
à Cormontreuil) et, pourquoi pas des associations gustatives<br />
comme fromages et bières. Second temps, nous ouvrons les portes<br />
plus largement : la carte des bières n’est pas connue à l’avance, les<br />
buveurs se posent des questions. Derrière le bar, nous engageons<br />
la discussion pour les aiguiller sur telle ou telle bière, nous expliquons<br />
le travail du brasseur et nous servons les bières dans des
ière, musique & good vibes<br />
verres pour prendre le contre-pied de la bière au litre en verre<br />
plastique. Pour chaque soirée, une bière « événement » est brassée.<br />
À minuit, nous fermons. Ces soirées, c’est l’éloge de l’éphémère.<br />
La Musique<br />
Nous testons plusieurs versions. Nous avons invité des DJ qui<br />
préparent des playlists en continu de 20h à Minuit. Avant, nous<br />
avons communiqué les titres à Yves pour que les bières soient au<br />
diapason.<br />
Pour les groupes de jazz, nous proposons un groupe à Yves qui<br />
choisit une bière et va déguster / discuter avec les musiciens.<br />
Ensuite, ils composent un morceau en lien avec la bière dégustée.<br />
En réponse, Yves propose une bière avec un morceau existant du<br />
groupe.<br />
Fréquence<br />
Nous essayons d’organiser 3 à 4 évènements par an. Pour la Magnifique<br />
Society, nous avons fait une sorte de Off en 3 soirées.<br />
Le public peut aussi acheter les bières dégustées car nous avons<br />
maintenant un statut d’importateur de bières et nous sommes<br />
aussi la plus petite brasserie de Reims.<br />
Le buveur en terre inconnue que je suis, se surprend à comprendre<br />
les enjeux et à envier encore plus cet amour de la bière.<br />
C’était sans compter avec la rencontre avec Yves Lebœuf.<br />
C’était un samedi de juin à la Magnifique Society où je l’avais mis<br />
au défi de me faire aimer son breuvage fétiche. Deux mois plus<br />
tard, nous engageons une longue conversation téléphonique.<br />
Mon père est œnologue dans le champagne, il est expert en effervescence.<br />
Nous avons été éduqués à déguster. Je suis l’aîné, je me<br />
suis inscrit en différence, la bière est devenue pour moi un média<br />
pour créer des arômes et des goûts, une matrice pour développer<br />
un nouvel art de la dégustation.<br />
Composantes d’une bière<br />
Il y a plusieurs composants pour former une bière d’où une infinité<br />
de combinaisons.<br />
Les Céréales : il y a cinq céréales de base : Orge, avoine, épeautre,<br />
seigle, blé. L’emploi de l’une ou de l’autre vous donnera une onctuosité,<br />
du trouble et de l’acidité ou donnera une fin de bouche<br />
sèche. Ensuite vous pouvez plus ou moins torréfier ces céréales,<br />
cela vous donnera une texture, des arômes. Selon qu’elles soient<br />
maltées ou non maltées la couleur et les arômes seront différents :<br />
mie ou croûte de pain, caramel, caramel réduit, biscuit, chocolat,<br />
chocolat amer, café, tout dépend de la torréfaction.<br />
Le Houblon : il y a 350 familles de houblon. Avec les fleurs plusieurs<br />
arômes peuvent se développer : résineux, herbacés, épicés,<br />
fruités, fruits exotiques ou fruits rouges. Il se cultive partout mais<br />
chaque contrée à ses caractéristiques. Par exemple, je vais aller<br />
en République Tchèque ou en Slovénie pour trouver des houblons<br />
herbacés épicés. Aux USA, en Orégon, c’est la plus grosse production<br />
mondiale pour les houblons résineux ou tropicaux. En Nouvelle-Zélande,<br />
le houblon évoque le cabernet sauvignon<br />
L’Eau : 95% de la boisson. L’eau marnaise est très calcaire, elle<br />
apporte naturellement le calcium qui aide à la fermentation.<br />
Ça va donner une bière plus en rondeur avec du corps. Mais il<br />
faut traiter le chlore des eaux de ville en la faisant bouillir l’eau ou<br />
en la filtrant avec des charbons actifs. Je pourrais aussi recopier,<br />
recréer le profil minéral d’une eau que j’aime. Chaque bière tient<br />
ses caractéristiques aussi de son eau. Par exemple, les bières de<br />
Dortmund sont plus sèches et costaudes que celles de Munich qui<br />
sont plus rondes.<br />
La Levure : ce peut être des levures sélectionnées (par exemple<br />
pour un goût de pêche ou de banane) ou des fermentations spontanées<br />
où le brasseur influence la nature mais ne la force pas.<br />
Inspiration<br />
Tout peut m’inspirer : je vais beaucoup au restaurant. Je me bats<br />
pour que la bière devienne « gastronomable ». Je milite pour créer<br />
des associations entre plats et bières. Je me souviens d’être allé à<br />
Munich et d’avoir trempé des framboises dans un reste de sauce à<br />
l’aneth, une association formidable, un goût incroyable. Je m’ins-<br />
_Yves Leboeuf, brasseur et kazuyuki tanaka, chef du restaurant Racine<br />
à Reims © Yves Leboeuf
2<br />
bière, musique & good vibes<br />
pire de tout, les voyages, la gastronomie, un souvenir d’enfance,<br />
une envie de chocolat pimenté. En ce moment, je pense beaucoup<br />
à l’association chocolat / agrumes, aux orangettes.<br />
Bières et Musiques<br />
Tout est parti de l’ambiance « salon de musique » : tu mets ton<br />
vinyl préféré, tu t’assoies dans ton meilleur fauteuil, tu touches le<br />
cuir, tu dégustes ton whisky tout en écoutant du jazz ou du métal,<br />
une intimité se créée, une adéquation entre les sens. Je recherche<br />
cette harmonie dans mes bières et je peux m’appuyer sur les neurosciences.<br />
En 2012, j’ai créé intuitivement un algorythme. J’écoutais<br />
de la musique et j’analysais tout ce qui se passait dans mon<br />
corps, ça paraît mystique mais c’est concret. Progressivement, j’ai<br />
construit une gamme de saveur selon les principes de la synesthésie,<br />
qui associent un phénomène neurologique à un ou plusieurs<br />
sens. En écoutant des morceaux, j’imaginais un goût, une texture,<br />
une couleur. J’ai d’ailleurs écrit un article sur les musiques jamaïcaines<br />
et la dégustation de bières. Les aigus, les graves, le tempo,<br />
la complexité de la mélodie, tous ces éléments sont des entrées vers<br />
des types de bière à déguster : amères, torréfiées, blondes…<br />
à voyager à travers des sens et des arômes inédits, par exemple,<br />
j’ai brassé, une bière très maltée avec une infusion lavande et<br />
poivre rose. On peut sans cesse découvrir des territoires inconnus.<br />
Retour sur la terrasse de l’été. Ce que je pressentais est advenu,<br />
la table de café est un éloge de la différence, les « buveux de<br />
bière », peuvent bien côtoyer les « buveux de cocktails », la compagnie,<br />
c’est ça le secret. Pour ma part, les après-midis de grande<br />
chaleur trouvent leur accomplissement avec un excellent pastis<br />
complexe comme le Henri Bardouin ou celui de l’île de Ré.<br />
Je m’ épices et me rafraîchis en regardant mes compagnons de<br />
table savourer leurs beaux verres de bière.<br />
Avenir<br />
J’ai quitté Bruxelles pour m’établir à Reims. Je brasse pour le Bière<br />
Social Club, je teste, je fais des expériences comme prochainement<br />
pour le FRAC avec le chef Tanaka Kazuyuki du restaurant<br />
« Racine » ou pour le Sunny Side d’octobre. Pour l’instant,<br />
je brasse des petits volumes, un peu moins de 200 litres de bière,<br />
ce qui m’intéresse c’est la création. Je renoue avec une ancienne<br />
tradition, avant la guerre de 1914 / 1918, il y avait plus de 20<br />
brasseries à Reims.<br />
Bière Social Club<br />
L’idée est de provoquer l’engouement pour casser le formatage<br />
gustatif. Aujourd’hui il y a un renouveau de la consommation,<br />
nous voulons tous consommer moins et mieux, nous ne voulons<br />
plus nous nourrir bêtement, nous devenons acteur de notre<br />
consommation et nous voulons nous faire plaisir. C’est aussi<br />
une déclaration d’amour au métier de brasseur, inviter les gens<br />
www.bieresocialclub.com<br />
Une rentrée exceptionnelle<br />
Le 22 septembre, le Bière Social Club convie Peel Magazine<br />
et le restaurant Racine au FRAC/Champagne-Ardenne<br />
Vite, on s’inscrit sur le Facebook du BSC<br />
texte<br />
Jérôme Descamps
littérature sur un plateau<br />
Le Dîner à la<br />
rencontre<br />
de son auteur<br />
La compagnie rémoise O’Brother présentait un<br />
texte jamais monté au plateau d’Éric Reinhardt.<br />
L’occasion d’une découverte pour l’auteur, venu<br />
assister à une représentation de la pièce.<br />
_© DR<br />
L’auteur Éric Reinhardt fait les gros titres de la presse culturelle<br />
avec la Chambre des époux (Gallimard) l’un des ouvrages les<br />
plus commentés de la rentrée littéraire. Mais au cours de l’été<br />
c’est une toute autre histoire qui s’est jouée dans la touffeur du<br />
Festival d’Avignon. L’expérience était inédite. À la fois enthousiasmante<br />
et un brin stressante pour la compagnie rémoise<br />
O’Brother. À Avignon, cet été, elle présentait à la Caserne des<br />
pompiers, le lieu investi par les<br />
compagnies de la Région Grand<br />
Est, Le Dîner, une pièce adaptée<br />
du roman Cendrillon d’Éric<br />
Reinhardt. La pièce a été montée<br />
avec son accord, mais faute à<br />
un emploi du temps surchargé,<br />
l’auteur n’avait pu assister à aucune<br />
répétition, contrairement<br />
à son habitude. C’est donc dans<br />
la chaleur avignonnaise, un soir<br />
de juillet, qu’il découvrait le travail<br />
de deux duos : Jean-Michel<br />
Guérin et Patrice Thibaud à la<br />
mise en scène, Fabien Joubert et Gisèle Torterolo au jeu. Adapté<br />
par Laurent Bazin, Le Dîner est en réalité un extrait de Cendrillon,<br />
un texte aux relents acides qui narre la préparation d’une<br />
soirée qui verra Monsieur Trockel, récemment promu numéro<br />
deux de son entreprise, inviter et accueillir avec son épouse,<br />
chez lui, son « boss », Monsieur Francoeur, pour ce fameux<br />
dîner. Tout va pour le mieux jusqu’à ce que Trockel, au volant<br />
de sa voiture, guidant la Jaguar de son patron, ne rate la sortie<br />
de l’autoroute… Alors qu’il pensait ici « parachever un long<br />
processus de promotion sociale », Trockel voit « son monde »<br />
s’effondrer lors d’un dîner au cours duquel s’enchaînent les catastrophes<br />
domestiques. Et son destin, qu’il pensait maîtriser en<br />
tout point, bascule lentement dans le chaos.<br />
Fabien Joubert explique avoir découvert le texte par l’entremise<br />
de son ami, le metteur en scène Laurent Bazin. Un jour, dans<br />
un avion pour Pékin, il l’a vu lire Cendrillon. Intrigué, il lui a<br />
emprunté le texte. Une vraie découverte qui l’a ensuite amené<br />
à la rencontre de son auteur, lui aussi ami de Laurent Bazin. En<br />
juillet, Éric Reinhardt était dans la salle, sans doute tendu lui<br />
aussi. Le Dîner commençait à faire parler de lui. Car à Avignon,<br />
parmi les quelques 1 500 spectacles qui se jouent chaque jour<br />
et en tous lieux, le « bouche à oreilles » peut vous faire roi… ou<br />
ruiner tous vos espoirs. Ce soir-là, dans l’intimité de la petite<br />
salle - moins de 100 places – de la Caserne des Pompiers, Éric<br />
Reinhardt a vu son texte prendre vie sous ses yeux.<br />
« J’ai redécouvert mon texte par la même occasion car je ne<br />
me relis jamais, expliquait-il à la sortie de la salle. À vrai dire,<br />
je l’avais un peu oublié et j’ai pris plaisir à le voir au plateau.<br />
Ce texte féroce, j’ai trouvé que la mise en scène lui restituait<br />
une forme de tendresse. La violence y est atténuée. L’équipe<br />
a su prendre un peu de distance pour jouer sur l’humour ».<br />
L’auteur loue alors « la précision du jeu de Gisèle Torterolo et<br />
Fabien Joubert, qui sont remarquables ». Ce que Jean-Michel<br />
Guérin, l’un des deux metteurs en scène complète en précisant<br />
que « les deux personnages ont un sens tragique d’eux-mêmes ».<br />
À chacune de ses créations la compagnie fait le choix d’inviter<br />
un metteur en scène différent. Ici, il s’agissait d’un duo dans lequel<br />
Patrice Thibaud, comédien, metteur en scène et humoriste<br />
devait se charger de régler le jeu millimétré des deux interprètes.<br />
Aussi à l’aise sur les grands plateaux de théâtre contemporain<br />
qu’au cinéma sous la direction de Jamel Debbouze (Pourquoi<br />
j’ai pas mangé mon père) ou Etienne Chatiliez (Tanguy), il a su<br />
trouver avec Jean-Michel Guérin le juste ton à donner à la pièce.<br />
Éric Reinhardt a reconnu avoir trouvé là « une grande virtuosité.<br />
Tous les personnages successivement incarnés par les deux<br />
acteurs ont un corps, une façon de se tenir. Le jeu est rapide et<br />
précis. Il leur permet de trouver rapidement une contenance.<br />
Une vraie drôlerie se dégage de ce duo, surtout parce qu’ils ne<br />
cherchent pas à nous faire rire. On remarque que tous deux<br />
freinent constamment pour ne pas se laisser entraîner sur la<br />
pente du jeu ».<br />
La rencontre n’était pas sans enjeux car l’on sait l’auteur exigeant.<br />
« Je suis un grand amateur de théâtre, reconnaît Éric Reinhardt,<br />
j’y vais plusieurs fois par semaine. Je suis assez peu sollicité car<br />
je reste un peu dans mon coin, mais j’aime beaucoup échanger<br />
avec les metteurs en scène et les comédiens ». La reprise du<br />
spectacle est prévue au printemps prochain, à Bar-le-Duc, puis<br />
à Bazancourt. En attendant, on peut toujours lire ou relire Éric<br />
Reinhardt.<br />
www.obrothercompany.com<br />
texte<br />
Cyrille Planson
4
cultures urbaines<br />
_Footzbeul © DR<br />
texte<br />
Alexis Jama-Bieri
6<br />
cultures urbaines<br />
_Niglo © DR<br />
Block<br />
party<br />
La Block party est<br />
un événement organisé<br />
par l’association Velours<br />
à Reims le 10 septembre<br />
2017, Place du Forum<br />
L’association Velours propose chaque année une Block party, un<br />
événement gratuit, populaire et placé sous le signe du partage<br />
par le biais des arts urbains, dont le magazine Peel est un des<br />
partenaires.<br />
Pour la petite histoire, les Block Parties, fêtes de quartier américaines<br />
organisées à l’origine par Kool Herc, ont eu une influence<br />
très importante sur l’éclosion de la culture Hip Hop. En pleine<br />
guerre des gangs à la fin des 70’s, elles permettaient, en effet,<br />
de rassembler les habitants autour de la musique et de la danse<br />
dans un esprit positif et convivial. C’est cet état d’esprit que<br />
Velours souhaite transmettre aux spectateurs à travers sa Block<br />
Party.<br />
Sa programmation est, à l’instar de la culture urbaine, pluridisciplinaire<br />
et multi générationnelle. Elaborée autours de plusieurs<br />
axes elle permet une ouverture culturelle sans frontières<br />
qui privilégie l’adhésion d’un large public allant de 7 à 77 ans<br />
(pour reprendre la formule concernant les lecteurs de Tintin),<br />
tout en gardant une image “jeune”.
cultures urbaines<br />
_Disiz © DR<br />
_Streetgolf © DR<br />
Disiz<br />
Dans les locaux confortables d’Universal qui abrite<br />
son label Polydor, Disiz s’est confié sur « Pacifique »<br />
son nouvel album. Il indique notamment que la<br />
gestation du disque fut difficile car tout le monde<br />
ne comprenait pas la direction qu’il voulait prendre<br />
et beaucoup de personnes qui avaient une vision<br />
très arrêtée du rap n’étaient pas d’accord avec ses<br />
choix. Même s’il eut énormément de déceptions<br />
il eut en revanche de véritables soutiens. Encore<br />
une fois, Disiz fournit un album stylé, de rap choc<br />
et moderne. Rappelez-vous, Disiz avait quitté les<br />
terres du Rap en 2009 et s’était même aventuré<br />
sur les terres du Rock en 2010 avant de revenir<br />
au Rap en 2012. Eclectique, Disiz refuse toute<br />
catégorisation en matière musicale car pour lui, le<br />
style est quelque chose que les maisons de disque<br />
et les journalistes ont créé pour leur business et ne<br />
veut pas se cantonner dans un style qui pourrait<br />
devenir vide de sens et caricatural. Pour lui, si le<br />
seul moyen pour réussir dans le rap c’est faire le<br />
gorille alors qu’on veut artistiquement autre chose,<br />
il faut suivre sa voie propre. Il préfère, dans sa<br />
démarche créative, penser l’album comme une<br />
multitude d’émotions qu’il a besoin de faire sortir.<br />
S’il trouve qu’une émotion ou ce qu’il a à dire sera<br />
mieux servie avec un sample électro ou des mélodies<br />
pop, il ne se l’interdit pas.chacun peut prendre<br />
ce qu’il veut selon son humeur. Disiz est conscient<br />
qu’il a pris beaucoup de risques avec Pacifique et<br />
que l’album ne sera peut-être pas compris par tout<br />
le monde.<br />
Parmi les différents aspects des cultures urbaines, l’événement<br />
organisé par Velours cible :<br />
• La musique (Fanfare Funk et Hip-Hop, artiste Rap américain,<br />
artiste Rap français, Red Bull Boom Bus) avec notamment Disiz<br />
(La peste) qui, après sa trilogie entamée avec « Lucide », « Extra<br />
Lucide » et « Transe-lucide », puis l’album « Rap Machine », revient<br />
avec un nouveau album « Pacifique » qu’il dévoilera sur la<br />
scène du Cryptoportique.<br />
Le public pourra également y voir Saro, Membre des groupes<br />
Bukatribe et Zaïba, vainqueur du Grand Beatbox Battle 2017.<br />
Le jeune rapeur casse les codes du hip-hop actuel et détonne sur<br />
scène, accompagné de sa Loop Station. Pour satisfaire les plus<br />
anciens, la Block party propose cette année au public d’entendre<br />
la plus importante formation gospel en France, porte étendard<br />
du Gospel Festival de Paris, ayant partagé la scène avec les plus<br />
grands artistes du gospel américain à l’instar de Kirk Franklin,<br />
Yolanda Adams ou Donnie McClurkin.<br />
• Le street art : En matière de design végétal , les associations<br />
rémoises Fikus et Be Végétal My Friend, spécialisées dans la<br />
végétalisation de l’espace urbain proposeront du Graffiti Végétal,<br />
Fontaine Aquaponique et Ateliers de création de « Bombes<br />
à graines ». Toujours en matière de street art, la Block party proposera<br />
des opérations liées au graffiti, et à l ‘expression libre.
cultures urbaines<br />
_Grems © DR<br />
GREMS<br />
Michaël Eveno, alias Grems, est né à Paris le 25<br />
octobre 1978. Son pseudo, lié à son physique,<br />
lui vient de ses jeunes années : Grems veut dire<br />
maigre si on inverse les syllabes. Dès les 90’s il se<br />
passionne pour le hip-hop et deviendra au fil des<br />
années un nom important de la scène<br />
française. Il débute avec son groupe<br />
Hustla (Grems / Le Jouage / Steady) à<br />
l’époque du rap spé en France, dans<br />
les années 2000, et travaillera à de<br />
nombreux projets en solo (son premier<br />
album solo intitulé « Algèbre »<br />
sort Chez Debrazza Records en 2004)<br />
ou en collaboration (Klub Sandwich,<br />
Olympe Mountain…). Parallèlement à<br />
sa carrière musicale, il sort diplômé<br />
des Beaux-Arts de Bordeaux en 2004.<br />
Pourtant, Grems ne se voyait pas aller<br />
faire l'artiste aux Beaux-Arts, et même<br />
s’il aime l'art abstrait, il s’imaginait mal<br />
en sortant de l'école trouver du travail<br />
en créant avec des bouts de bois et des tâches<br />
de peintures. Dès sa sortie d’école, il va développer<br />
son propre style qu’il déclinera pour plusieurs<br />
marques (Swatch, Philips, Nike, Asics). En 2008<br />
il dévoile sa première monographie. D’autres<br />
suivront, se combinant même à la musique comme<br />
« Broka Billivre Album » en 2011. De nos jours,<br />
il expose son travail dans de nombreuses grandes<br />
villes à travers le monde (Pékin, Mexico, Paris,<br />
Londres et Tokyo). Mais que fait au juste Grems :<br />
du Rap, du graff, du graphisme ? Grems se voit<br />
plutôt comme un designer qui fait du rap, et un<br />
graffeur qui fait de la musique. Pour lui, il faut<br />
entretenir tous les médiums qui se nourrissent les<br />
uns les autres. Parfois, quand il cherche un son<br />
pendant des heures et surchauffe, il sort pour se<br />
calmer, prend ses bombes et va s’exprimer sur<br />
un mur. En matière d’art visuel, il puise aussi bien<br />
ses influences artistiques dans les hiéroglyphes<br />
ou le tribal, et s’inspire de la culture africaine et<br />
d’artistes contemporains tels que Cy Twombly,<br />
Pollock et Jean-Michel Basquiat. Son outil de<br />
prédilection ? Aucun ! Il utilise indifféremment la<br />
bombe acrylique, les marqueurs, les pinceaux ou<br />
les rouleaux. Grems porte un regard plutôt pragmatique<br />
sur les métiers artistiques (pour lui, il faut<br />
dans la vie se secouer pour pouvoir faire un métier<br />
qui paraît cool, fait plaisir et rapporte de l’argent)<br />
et très critique sur la jeune génération nourrie aux<br />
réseaux sociaux, une génération selon lui d’arrivistes<br />
nombrilistes non curieux et opportunistes,<br />
ces jeunes qui regardent une vidéo et pensent que<br />
le MC est riche, alors qu’il n’a même pas de quoi se<br />
payer à manger, et qu’ils vont gagner de l’argent<br />
avec la musique. Grems reconnait enfin avoir réussi<br />
à créer, sans se travestir, un style qui pouvait se<br />
vendre.<br />
En 2008, Disiz avait sorti un album d’house rap avec un groupe<br />
portant le nom évocateur de « Rouge à lèvres » dont faisait partie<br />
Grems. Grems sera également présent à la Block party 2017,<br />
non pas en tant que rappeur, quoi que…mais en tant que street<br />
artiste.<br />
Aux côtés de Grems, le street artiste rémois SER, qui utilise<br />
le graff comme exutoire, réalisera une fresque dispatchée tout<br />
autour de la place du Forum sur des blocs de béton pour transformer<br />
le lieu patrimonial de Reims en véritable œuvre d’art.<br />
Il y aura par ailleurs Captain Niglo et Djohn qui réaliseront<br />
quant à eux une fresque sur un camion d’école de cirque.<br />
des évènements extérieurs (nationaux ou internationaux), et<br />
si possible ouvrir des perspectives d'avenir autant morales que<br />
professionnelles pour les plus motivés. De ce fait, tout au long<br />
de l'année, le collectif se mobilise pour faire exister le Hip Hop à<br />
Reims et dans la région au travers d'évènements : Battles, Qualifications,<br />
Stages, Démos, Flashmobs, Interventions dans des<br />
forums d'informations, Expositions, Partenariat avec d'autres<br />
associations et prestations diverses.<br />
• Le Sport (skate, Parkour, Streetgolf, BMX, Teqball) avec Mojito<br />
Skateshop, Reims Parkour School, le Trou Champenois…<br />
8<br />
• La danse (Hip Hop, Cirque, Classique, Orientale…) Battle<br />
tout Style ouvert à tous avec le Collectif Footzbeul. Pour définir<br />
FooTZbeul c'est simple, il suffit de s'imaginer une grande famille<br />
passionné par le Hip Hop, les Arts de la rue et tout ce qui<br />
gravite autour : Rap, Breakdance, Danse HipHop, Graff, Photographie,<br />
Slam… C'est aussi un état d'esprit. FootZbeul c'est<br />
aussi s'entraider, regrouper les efforts de chacun pour mener<br />
à bien un projet, motiver les gens à sortir hors de chez eux et<br />
faire bouger leur ville, représenter le collectif et la ville dans<br />
• La cuisine (smoothies et foodtruck).<br />
Bref, un grand échantillon de ce qui fait la culture urbaine aujourd’hui<br />
: une culture riche et créative.<br />
velours-prod.com<br />
www.gremsindustry.com<br />
www.disiz.fr
théâtre<br />
_© Delphine Perrin
0<br />
théâtre<br />
Annabelle<br />
Sergent<br />
est<br />
de retour<br />
À la Comédie, fin septembre,<br />
une lecture théâtralisée dévoilera<br />
le texte de la prochaine<br />
création jeune public d’Annabelle<br />
Sergent. Une habituée des<br />
plateaux rémois.<br />
L’histoire qui relie l’artiste Annabelle<br />
Sergent et Reims est déjà longue. Elle<br />
remonte maintenant à une douzaine<br />
d’années, lorsque la jeune femme participait<br />
à un stage de découverte autour<br />
de la création théâtrale pour les jeunes<br />
enfants que co-organisaient des opérateurs<br />
belges, québécois et l’incontournable<br />
festival rémois Méli’môme. Dès<br />
lors naissait une réelle complicité entre<br />
Annabelle Sergent, comédienne, autrice<br />
et metteuse en scène, et Joël Simon, le<br />
directeur de Méli’môme / Nova Villa,<br />
la structure rémoise dédiée au jeune<br />
public, aujourd’hui installée en plein<br />
cœur de la ville, au Cellier. Depuis,<br />
Annabelle Sergent a présenté chacune<br />
de ses créations à Reims, le plus souvent<br />
dans une association entre Méli’môme<br />
et la Comédie de Reims.<br />
Nouveau cycle<br />
Pendant dix ans, Annabelle Sergent a<br />
creusé un sillon original en réécrivant,<br />
à sa manière, trois contes traditionnels :<br />
Bottes de prince et bigoudis (2006)<br />
pour Blanche-Neige, P.P. les p’tits<br />
cailloux (2010) pour Le Petit poucet et<br />
plus récemment Le roi des rats (2015)<br />
autour du Joueur de Flûte d’Hamelin.<br />
Un nouveau cycle s’ouvre pour Annabelle<br />
Sergent et sa compagnie.<br />
Celui-ci connaîtra au moins deux<br />
étapes, puisque c’est l’objectif qu’elle se<br />
fixe dans son questionnement autour<br />
de la place des enfants dans les conflits.<br />
Le drame des attentats de novembre<br />
2015 la frappe de plein fouet. Sidérée<br />
et cherchant à comprendre, Annabelle<br />
Sergent se documente sur ces guerres<br />
éloignées et pourtant si proches, sur<br />
l’exil, la violence. Enfants déplacés,<br />
déjà brisés par ce qu’ils ont vécu mais<br />
aussi petits européens qui peinent<br />
à comprendre la réalité de l’horreur<br />
qui leur est livrée au quotidien dans<br />
un flot d’images souvent dépourvues<br />
d’analyses. Sans recul. Un jour, l’un des<br />
enfants d’Annabelle Sergent lui explique<br />
au retour de l’école que « l’oncle de Gladys<br />
est mort d’un cancer du Bataclan ».<br />
Un simple « télescopage » dans les mots<br />
d’un enfant, mais aussi l’expression<br />
d’une violence crue intégrée, présente,<br />
figure inquiétante de la mort et du<br />
deuil. L’urgence d’une parole aux plus<br />
petits lui est apparue comme une<br />
évidence.<br />
À quatre mains<br />
Waynak, verra le jour sur le plateau<br />
de La Comédie de Reims, en mars<br />
prochain, à l’occasion du festival<br />
Méli’môme. Mais une première lecture<br />
théâtralisée du texte est prévue, fin<br />
septembre. Waynak, c’est une expression<br />
de langue arabe : T’es où ? L’histoire<br />
parle de deux enfants, d’une jeune<br />
fille née sur le sol français et d’un<br />
jeune garçon né sur un sol en guerre,<br />
et de leur rencontre ici en France.<br />
Ou comment vit-on ce rapport à la<br />
guerre et à l’exil ici et ailleurs, de part<br />
et d’autre de la frontière. « Mon axe de<br />
recherche artistique s’articule autour du<br />
langage, explique Annabelle Sergent,<br />
de manière à identifier comment la<br />
tension sociale actuelle imprègne le<br />
discours et l’imaginaire des enfants ».<br />
Des temps préalables à l’écriture ont été<br />
partagés avec des enfants et des jeunes,<br />
notamment à Reims au Collège Maryse<br />
Bastié. Annabelle Sergent s’y est rendue<br />
à plusieurs reprises avec sa co-autrice,<br />
Catherine Verlaguet, à la rencontre<br />
d’enfants migrants arrivés en France<br />
depuis quelques mois, quelques<br />
semaines à peine. « Parfois, ce n’était<br />
pas simples de se comprendre car les<br />
langues sont multiples. On se débrouillait,<br />
comme on pouvait, avec Google<br />
Translation ! », sourit la jeune femme.<br />
« Que se passe-t-il dans la tête, dans<br />
les imaginaires de ces enfants, lorsqu’ils<br />
doivent s’endormir ?, se demande-t-elle.<br />
Y a-t-il encore une place pour l’espoir<br />
? » Premiers éléments de réponse le<br />
28 septembre pour une lecture qui sans<br />
doute fera date. La création de Waynak<br />
est attendue avec impatience dans de<br />
nombreux théâtres de France.<br />
Waynak<br />
Texte d’Annabelle Sergent<br />
et Catherine Verlaguet<br />
Av e c<br />
Elisa Ruschke & Benoît Seguin<br />
Création en mars 2018<br />
à la Comédie<br />
dans le cadre de Méli’môme<br />
(coproduction Nova Villa)<br />
Lecture théâtralisée,<br />
jeudi 28 septembre à 18h30<br />
(14h30 pour la séance scolaire),<br />
à l’Atelier de la Comédie<br />
texte<br />
Cyrille Planson
marché de la photo<br />
duo des halles<br />
Le photographe Romuald Ducros mène depuis<br />
plusieurs semaines un projet au long cours qui se<br />
déroulera sur une année entière : il installe sur les<br />
marchés rémois un studio conçu spécialement et<br />
immortalise les chalands en compagnie de leurs<br />
achats, toujours avec la même lumière, toujours<br />
dans la même position. Nous suivons l’élaboration<br />
progressive du projet au fil du temps et vous livrons<br />
dans chaque numéro une des dernières images de<br />
la série en cours. Une première restitution des premières<br />
images sera exposée aux Halles du Boulingrin<br />
à partir du 22 septembre.<br />
Dans le cadre de la programmation " Arts<br />
visuels " de la ville de Reims avec le soutien<br />
de Veuve Clicquot, maison fondée en 1772.<br />
www.laproductionremoise.fr
2
chanson française<br />
_Olivia Ruiz © Christophe Acker<br />
_Barcella © Mickaël Boudot<br />
_Tété © Jérôme Juv Bauer<br />
_Mathieu Boogaerts © DR
4<br />
chanson française<br />
_Askehoug © Frank Loriou<br />
Du 5 au 8 octobre, Reims sifflote un petit air de<br />
chanson française, sous la bannière bleu / blanc /<br />
prose poétique du Charabia Festival. Derrière<br />
ce rendez-vous populaire et humaniste, il y a la<br />
Cartonnerie, Ulysse Maison d’Artistes, mais surtout<br />
Barcella. Amoureux de la langue française, notre<br />
artiste d’ici, a décidé d’insuffler des mots doux et<br />
des mélodies dans nos oreilles et nos cerveaux.<br />
Fier de l’organisation de l’Estivale du Charabia de l’été 2016,<br />
Barcella a décidé de renouveler l’expérience. L’année dernière,<br />
sur un week-end de carte blanche au Cryptoportique, jusqu’à<br />
2000 spectateurs s’étaient réunis autour de sept artistes, tous<br />
dignes enchanteurs des mots de la langue française. Entre fièvre<br />
ambitieuse et passion incompressible, Barcella souhaite, cet<br />
automne, mettre à profit ses dix ans de travail et de partenariats<br />
réactifs avec la Ville de Reims, la Carto et Ulysse. Aussi,<br />
Barcella lance des cartons d’invitations à tout-va. La chanson<br />
française accueille tous les cœurs sensibles, toutes les plumes<br />
frémissantes, tous les romantiques assermentés qui rêveraient<br />
de parler en alexandrins.<br />
Aujourd’hui, à l’heure où l’opinion croit voir mourir la belle<br />
langue française, les férus comme Barcella disent non. L’expression<br />
française a d’ailleurs une place de choix sur la scène<br />
actuelle. La musique urbaine en est aussi un fervent exemple.<br />
Le rap, quoiqu’en disent les détracteurs, est une forme de poésie<br />
moderne, française et chantée. Comme le slam, poésie déclamée.<br />
Au-delà de la langue française par excellence, Barcella met<br />
en lumière également la francophonie, ressource formidable et<br />
inépuisable également. « Les mots sont une médecine » nous<br />
confie l’artiste. Et quelques soient les spécialités, quelques soient<br />
les maux, il y a toujours un bienfait.<br />
La singularité du Charabia Festival est bien de mettre toute<br />
la francophonie à l’honneur, au cœur de la ville de<br />
Reims, petit nid d’épanouissement culturel indéfectible.<br />
C’est une pastille effervescente, un feu d’artifice<br />
au creux d’une main. Barcella est attentif aux retombées<br />
de son organisation : si le plaisir est en tête de<br />
liste, il souhaite également des bénéfices pédagogiques.<br />
Du spectateur à l’apprenant, il n’y a qu’un<br />
pas : et il faut que le festival ait ce sens, celui de la<br />
transmission. Il entretient d’ailleurs un projet avec le<br />
lycée Jean Baptiste de la Salle, autour d’artistes québécois<br />
: en plus de lire entre les lignes de nos besoins<br />
de découvertes, Barcella a deux strophes d’avance.<br />
Charabia<br />
Festival<br />
ou<br />
le joyeux charivari dans nos rues<br />
L’audace de la ville de Reims porte le projet, porte les projets :<br />
ceux de cette année, ceux à venir. Ville curieuse, ville cultivée,<br />
ville vécue, ville fantasmée. Reims va de l’avant, et c’est pour ça<br />
que le Charabia Festival souhaite prendre la forme de sa ville<br />
natale, sans en abîmer le paysage, dans la continuité de sa nature<br />
et de ses besoins réels : fédérer autour d’une valeur intelligente.<br />
En tout cas, sous son chapeau baba et ses idées cools, Barcella<br />
bichonne sa programmation. Ses grandes têtes d’affiche<br />
en disent long comme le bras et gros comme une maison. Le<br />
5 octobre, Tété, qu’on ne présente plus, vient nous faire une<br />
faveur pour l’automne, accompagné de l’adorable – au sens<br />
propre – Mathieu Boogaerts, qui risque de nous souhaiter la<br />
bienvenue dans son sandwich. Le 6 octobre, Ben Ricour et Olivia<br />
Ruiz, complices de longue date, conjuguent leurs talents à<br />
tous les temps : concordance inévitable. Et le samedi 7, Kacem<br />
Wapalek – ça sonne comme un avertissement – et Bigflo &<br />
Oli – ça sonne comme un cartoon – donneront du ton et de<br />
la voix, grand’messe de mots, de rimes, de pieds bien comptés.<br />
Mais Barcella est aussi un grand gamin, et le dimanche, il sera<br />
certainement au premier rang, en tailleur, devant le conte philosophique<br />
« Icibalao », avant le goûter rock – BN et solos de<br />
guitare – de Epikoi Enkor.<br />
En vérité, le Charabia Festival est à l’image de son ambassadeur<br />
: acidulé et léger, mais avec le verbe haut et le mot juste.<br />
Il a pas mal d’idées notées dans son carnet de poche : il en a sous<br />
le coude, et sous le pied. Quand Barcella passe de l’autre côté du<br />
miroir, début octobre, il devient Charabia sur pattes, baroudeur<br />
du beau phrasé, pas bégueule pour deux sous.<br />
facebook.com/charabiafestival<br />
texte<br />
Agathe Cebe
saison numérique<br />
_Géraldine Taillandier<br />
_Clémentine Treu
7<br />
saison numérique<br />
Saint-ex<br />
Une nouvelle saison teintée d’absurde<br />
Développer la sensibilité<br />
de chacun, promouvoir<br />
l’art du numérique et<br />
aiguiser la curiosité de<br />
ses visiteurs, voici les<br />
missions pour lesquelles<br />
le Centre culturel numérique<br />
Saint-Exupéry se<br />
porte garant depuis<br />
plusieurs années. Après<br />
s’être octroyé une petite<br />
période de repos estival<br />
bien méritée, l’association<br />
rémoise qui fête<br />
cette année ses 70 ans<br />
se prépare à ré-ouvrir ses<br />
portes pour une nouvelle<br />
saison culturelle aux<br />
couleurs de l’absurde.<br />
Géraldine Taillandier,<br />
directrice générale de<br />
Saint-Ex et Clémentine<br />
Treu, directrice artistique<br />
nous dévoilent le programme<br />
d’une nouvelle<br />
année qui promet bien<br />
des surprises.<br />
Saint-Ex fait partie des lieux culturels incontournables<br />
de la ville de Reims, quels<br />
sont vos objectifs auprès des visiteurs et<br />
des professionnels du numérique ?<br />
G.T : « J’aime à dire que Saint-Ex est<br />
un lieu atypique de découvertes autour<br />
de l’outil numérique et de la magie<br />
que ce dernier peut apporter. Mais<br />
il est important de savoir que nous<br />
n’utilisons pas le numérique comme<br />
nous l’utilisons dans la vie de tous les<br />
jours, nous avons une vraie démarche<br />
artistique. Par exemple, lorsque nous<br />
utilisons un téléphone portable, nous<br />
allons travailler autour du film ou de la<br />
réalité augmentée. Nous détournons la<br />
technologie au service de l’art et nous<br />
tentons de faire comprendre aux gens<br />
que la technologie n’isole pas mais que<br />
bien au contraire, elle peut fédérer les<br />
personnes. Et que l’on soit professionnels<br />
dans le numérique, que l’on soit<br />
geek, artiste ou simple curieux, Saint-<br />
Ex s’adresse à tous car chacun peut<br />
apporter sa pierre à l’édifice. Pour cela,<br />
nous organisons tout au long de l’année<br />
des rendez-vous grand public tels que<br />
la nuit du numérique ou l’avant-goût,<br />
comme des rendez-vous plus spécifiques<br />
dédiés aux professionnels avec<br />
des ateliers et des résidences. »<br />
La nouvelle saison culturelle de Saint-Ex<br />
s’apprête à voir le jour sous le thème de<br />
l’absurde, qu’est-ce qui vous a motivé à<br />
travailler sur cette thématique ?<br />
C.T : « Nous avons fait le choix de<br />
l’absurde car cela nous évoque ce qu’il<br />
se passe un peu partout dans le monde.<br />
Au départ j’étais frileuse à aborder ce<br />
thème car il peut sembler péjoratif<br />
mais au contraire, notre objectif est de<br />
tourner l’absurde en non-sens et en humour.<br />
D’ailleurs, l’absurde se retrouve<br />
aujourd’hui de plus en plus dans le<br />
numérique. Il existe par exemple des<br />
applications pour smartphone qui n’ont<br />
aucun sens comme celle qui permet<br />
de savoir que l’on a son portable dans<br />
sa main, c’est complètement absurde<br />
mais c’est drôle ! Nous serons vraiment<br />
dans cette optique là tout au long de la<br />
saison. »<br />
Une saison qui va s’ouvrir avec l’Opendoday<br />
en septembre, c’est l’un des<br />
grands temps forts de la saison ?<br />
C.T : « Oui et c’est un événement qui<br />
nous tient vraiment à cœur. C’est une<br />
journée spéciale « pour faire » comme<br />
son nom l’indique et cette année nous<br />
allons l’axer vers les enfants en leur proposant<br />
une boom. Cela fait plusieurs<br />
années que nous travaillons avec le<br />
collectif Vapeur et pour l’occasion nous<br />
leur avons demandé de travailler sur<br />
toute la partie musicale de l’événement.<br />
Après, l’idée n’est pas de faire un événement<br />
dédié qu’aux enfants mais de leur
saison numérique<br />
proposer de la musique de qualité avec<br />
des gens qui aiment ce qu’ils font. »<br />
J’imagine qu’à l’image de Saint-Ex, il y<br />
aura également des moments de créations<br />
et d’expérimentations lors de cet<br />
Opendoday ?<br />
C.T : « Bien sûr nous aurons aussi des<br />
ateliers pour petits et grands tels que<br />
du tuning et de la course de voitures<br />
téléguidées. Le public pourra également<br />
participer à l’Hebocon, il s’agit<br />
d’un combat de robot, à la manière des<br />
combats de sumos, qui va se dérouler<br />
en deux parties. La première aura lieu<br />
le 9 septembre pendant l’Opendoday<br />
et permettra aux participants de créer<br />
leur propre robot. La deuxième partie<br />
elle se déroulera à la Cartonnerie le 24<br />
septembre pour le fameux combat. »<br />
Saint-Ex est également bien connu pour<br />
ses bars éphémères, c’est l’un des piliers<br />
de votre structure ?<br />
C.T: « Oui, pour la petite histoire,<br />
quand je suis arrivée à Saint-Ex il y a<br />
avait un espace d’accueil qui ne pouvait<br />
pas rester en place, il a donc fallu<br />
trouver un moyen d’habiter cet espace,<br />
de le rendre sympathique et convivial<br />
en faisant intervenir des artistes de<br />
Reims, puis l’idée du bar est venue.<br />
Aujourd’hui nous en avons deux par<br />
saison et c’est vraiment un endroit<br />
insolite porté autour du numérique.<br />
Le prochain que nous allons proposer<br />
s’appelle l’Auxibar et a été créé par le<br />
collectif Dynamorphe. Le public pourra<br />
le découvrir à l’occasion de l’Opendoday<br />
et je pense que ça va encore<br />
être un moment intense. Ce bar va<br />
vraiment s’inscrire dans la dynamique<br />
liée aux pratiques numériques de notre<br />
structure. Ce sera un espace interactif<br />
et très immersif car nous allons nous<br />
retrouver sous une nappe articulée qui<br />
va former des vagues juste au-dessus<br />
de nous. »<br />
L’Auxibar accueillera également vos<br />
traditionnels rendez-vous du bar ?<br />
G.T : « Oui cela a lieu deux fois par<br />
saison, l’un pendant l’avant-goût<br />
et le second pendant l’expo collective.<br />
Ce sont en fait des moments plus<br />
intimes où nous proposons un dîner<br />
et un atelier comme la création d’un<br />
film avec un drone ou un atelier autour<br />
de l’infra-violet et de la kinesthésie.<br />
Ce qui est vraiment intéressant pour<br />
le public dans ces rendez-vous du bar<br />
c’est de pouvoir rencontrer l’équipe de<br />
Saint-Ex dans un tout autre cadre, c’est<br />
une rencontre différente qui efface en<br />
quelque sorte les étiquettes de chacun<br />
et qui nous permet de se retrouver tous<br />
pour passer un moment chaleureux en<br />
petit comité. »<br />
Cet automne aura également lieu<br />
l’avant-goût, ce sera une vraie immersion<br />
dans l’univers du jeu vidéo ?<br />
C.T : « Il s’agit en fait d’une exposition<br />
qui donne, comme son nom l’indique,<br />
un avant-goût de ce qu’il va se passer<br />
pendant la nuit numérique. Pour cette<br />
nouvelle saison l’exposition s’intitulera<br />
Oujevipo et c’est Xavier Girard et Pierre<br />
Corbinais, deux créateurs et critiques<br />
de jeux vidéo alternatifs qui vont<br />
prendre les rênes de l’événement.<br />
Leur objectif sera de nous faire découvrir<br />
des approches alternatives du jeu<br />
vidéo en nous proposant des bornes<br />
d’arcade fabriquées artisanalement et<br />
mixées avec des jeux crées lors d’un<br />
concours de création. Ce sera l’occasion<br />
de découvrir le jeu vidéo d’une autre<br />
manière et de permettre à notre public<br />
de rentrer dans le thème de l’absurde,<br />
notre fameuse thématique de la saison<br />
2017-2018. »<br />
La thématique de l’absurde que l’on<br />
retrouvera également lors de la nuit<br />
numérique ?<br />
G.T : « Oui ce sera vraiment le thème<br />
phare de l’événement mais pour le<br />
moment il est trop tôt pour pouvoir<br />
en parler plus en détails. En revanche,<br />
pour rappeler à ceux qui n’ont jamais<br />
participé, la nuit numérique est un<br />
parcours d’œuvres ludiques, interactives<br />
et participatives où le public peut<br />
s’immerger au cœur des créations.<br />
C’est une véritable rencontre avec<br />
l’œuvre et le public va pouvoir y faire<br />
un grand plongeon au cœur de<br />
l'absurde, mais patience… »<br />
L'un des enjeux de Saint-Ex est de<br />
pérenniser les créations, est-ce que ce<br />
sera le cas avec l'expo collective ?<br />
G.T : « Oui, quelques jours après la<br />
nuit numérique nous sélectionnerons<br />
quelques œuvres qui resteront à Saint-<br />
Ex pour le bonheur de tous et pour<br />
un sérieux approfondissement. Cela<br />
permettra au public de découvrir les<br />
créations d’une autre manière. Alors<br />
même si les visiteurs se rendent à la<br />
nuit numérique, il ne faut pas hésiter à<br />
se rendre également à l’expo collective<br />
car c’est une découverte supplémentaire<br />
où l’on dispose d’une nouvelle approche<br />
autour de l’œuvre et cela nous permet<br />
de la pérenniser. Il s’agit vraiment d’un<br />
événement à l’image de Saint-Ex car<br />
tout au long de la saison nous suivons<br />
un fil conducteur pour que tous les<br />
événements soient en lien les uns avec<br />
les autres, c’est essentiel pour bien<br />
accompagner le public tout au long<br />
de l’année ».<br />
www.saintex-reims.com
8<br />
saison numérique<br />
Présentations<br />
• Après une formation en histoire de l’art, Géraldine Taillandier<br />
s’envole pour le Québec afin de travailler autour de la mise en valeur<br />
du patrimoine de la ville de Québec. De retour en France, elle intègre<br />
Saint-Ex en 2009 en tant que directrice adjointe avant d’occuper la<br />
direction générale seulement quelques mois plus tard.<br />
• Diplômée de l’ESAD, École supérieure d’art et de design<br />
de Reims, Clémentine Treu intègre Saint-Ex en 2004 en tant<br />
que responsable de l’espace culture et multimédia. Depuis 2009, elle<br />
occupe le poste de directrice artistique et pédagogique.<br />
Opendoday le samedi 9 septembre de 16h à 21h,<br />
l’avant-goût du jeudi 5 octobre au mercredi 20<br />
décembre, le rendez-vous du bar Auxibar le jeudi 16<br />
novembre et la nuit numérique le samedi 17 mars 2018.<br />
Renseignements sur www.saintex-reims.com<br />
texte<br />
Pauline Saintive<br />
portrait<br />
Benoît Pelletier
UN CONNU<br />
Kusek<br />
NOM<br />
Kusek.<br />
PROFESSION<br />
Pochoiriste / barman.<br />
ÂGE<br />
48 ans.<br />
PLUS BEAU SOUVENIR<br />
La chute du mur de Berlin en 89.<br />
un rêve<br />
Faire du streetart partout dans<br />
le monde.<br />
une passion<br />
Le punk rock.<br />
photographie<br />
Sylvère Hieule
0<br />
manège<br />
scène nationale - reims<br />
100 %<br />
MOUVEMENT<br />
DANSE, CIRQUE, MARIONNETTE...<br />
SOIRÉE D’OUVERTURE<br />
MA 12 / 09<br />
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